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Le goût des autres : un moteur pour Antonin Fauret
Quand un Ingénieur INSA invente pour les autres, cela donne un profil qui sort du lot. Rencontre avec Antonin Fauret, ingénieur diplômé INSA Lyon 2017 et créateur du Totemigo.
Qu’est-ce que le Totemigo ?
Le Totemigo est un outil avec un objectif simple, celui d’accélérer la rééducation des enfants atteints du trouble de la prononciation. C’est donc un objet qui a été imaginé et conçu afin d’être sensoriel, manipulable, il est aussi constitué de couleurs et d’images qui le rendent attractif pour les enfants.
Son nom est sorti lors d’une séance de créativité, il a tout de suite plu aux enfants à qui on l’a proposé. Le Totemigo est de forme hexagonale à faces carrées. Il ne sert pas forcément que pour la communication, l’objectif est qu’il convienne à plus : qu’il soit utile à tous les enfants, au-delà même de la Trisomie et des handicaps. En effet, l’outil est adaptatif : à la fois à l’enfant et à l’apprentissage. Logique, articulation, lecture, motricité… Rien ne lui résiste ! Les adultes peuvent créer eux-mêmes leurs scénarios sur un site web.
Comment est née l’idée ?
Pendant longtemps, je me suis occupé d’une petite fille trisomique qui s’appelle Emmanuelle. C’est la petite sœur d’un ami, elle avait des difficultés pour prononcer les mots correctement.
Quand j’ai quitté la région parisienne pour intégrer l’INSA Lyon en 2012, je ne savais pas encore que cela allait être moteur dans ce projet.
En septembre 2014, j’ai commencé à étudier au département Génie Mécanique Développement pour ensuite m’orienter vers la Filière Étudiant Entreprendre (FEE) en février 2017 aux côtés de deux autres étudiants INSA, Valéria Soalovei, qui venait du département Biosciences et Thibault Eymard, qui venait du département Génie Mécanique Conception. Eux aussi avaient été sensibilisés au handicap (association, membres de la famille…).
Pendant quatre mois, nous travaillons ensemble autour d’un projet avec le but premier de créer du lien. Très vite, notre idée se concrétise : on voulait aider les enfants dans leurs troubles de la prononciation pour éviter la dé-sociabilisation à l’école et accélérer l’apprentissage. Il fallait donc un objet qui soit interactif, ludique et lumineux : le Totemigo était né.
Est-ce que le Totemigo sera disponible sur le marché ?
Nous avons testé le Totemigo auprès d’un public de 300 personnes, composé d’orthophonistes, éducateurs spécialisés et d’enfants. La plupart des retours que nous avons reçu sont plus que positifs. Ça donne de l’espoir pour l’avenir !
Je travaille actuellement, et avec l’aide du département Génie Mécanique de l’INSA, à une deuxième version du Totemigo avec une sensorialité augmentée. Il s’appellera le Totemitech (« tech » pour technologie). Il sera notamment capable de réagir par des vibrations et de la lumière aux réponses des enfants.
Le 7 février prochain, nous lançons un financement participatif pour faire aboutir le projet, auquel chacun peut participer.
L’envie d’aider les enfants et plus globalement d’aider son prochain vous est venue comment ?
Dans la vie, il faut se donner un but. Le mien, c’est d’avoir un impact positif. J’ai donné des cours pour transmettre mon savoir, je me suis investi dans des associations pour donner de mon temps, j’ai déjà eu deux stagiaires à qui j’ai transmis des connaissances… Cette fois-ci je donne le sourire et de nouvelles capacités d’apprentissage à des enfants et ça, ça n’a pas de prix. Il y a une phrase toute bête qui dit « je sais pourquoi je me lève le matin » et je sais aujourd’hui pourquoi je suis debout tous les jours : pour aider des enfants handicapés. L’impact positif, c’est vraiment ce que je cherche !
TOTEMIGOS - Résumé des Scénarios from Antonin Fauret on Vimeo.
Podcasts « Les cœurs audacieux » - Saison 2 / Épisode 2 - 30 novembre 2021
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Pack Impulsion 2017 : deux femmes à l’honneur sur le campus !
Marion Fourmeau et Ingrid Cañero Infante ont deux points communs : elles travaillent sur le campus de l’INSA et ont toutes deux décroché le pack Impulsion 2017. De quoi les aider à lancer leurs travaux de recherche dans un contexte où la concurrence est rude.
Marion Fourmeau vivait en Norvège depuis 8 ans lorsque l’envie de rentrer en France se fait sentir. Originaire de la région parisienne, elle souhaite pourtant découvrir une autre région française et c’est à Lyon qu’une opportunité se présente.
« Tout est allé très vite ! J’ai appris qu’un poste se libérait à l’INSA Lyon sur ma thématique de recherche. J’ai postulé et me voilà accueillie dans un bureau du LaMCoS en septembre dernier. J’ai très vite répondu à l’appel à projets « Impulsion 2017 » explique la jeune chercheuse, qui travaille sur la durée de vie des systèmes solaires photovoltaïques.
La thématique de recherche qui a guidé ma candidature s’attache plus précisément à l’étude du silicium sous sollicitation extrême. Il s’agit d’étudier la résistance des panneaux solaires lors de leur transport et en cas de changements de températures importants. En France, des chercheurs travaillent sur le sujet mais il y a peu de relais avec des industriels, trop peu nombreux sur le territoire national contrairement à la Norvège »
précise Marion Fourmeau, convaincue que la perspective de monter un projet européen a pesé dans la balance auprès du comité scientifique du PALSE, Programme Avenir Lyon Saint-Etienne, qui a sélectionné son projet. Une enveloppe de 65 000 euros lui a été accordée.
Ingrid Cañero Infante est espagnole d’origine et après Barcelone, Paris et Luxembourg, c’est à Lyon qu’elle poursuit ses recherches. Rattachée au CNRS, elle travaille à l’Institut des Nanotechnologies de Lyon (INL) sur le campus de l’INSA et vient, elle, aussi, de décrocher une enveloppe grâce au Pack Impulsion 2017.
« J’ai répondu à cet appel à projets avec la proposition suivante : observer à l’échelle atomique la conduction dans un système isolant, avec l’idée de procéder à une stimulation lumineuse. C’est effectivement innovant, et le pack impulsion vient m’aider à développer cette instrumentation sur un microscope à force atomique dont dispose l’INL » précise Ingrid Cañero Infante.
Avec l’attribution d’une enveloppe de 75 000 euros, elle va pouvoir accueillir un post-doc pour un an, puis entamer le processus de montage du dispositif technologique nécessaire à ses futures observations.

Vie de campus
48 heures pour faire vivre des idées : quand les entreprises font appel à la créativité des étudiants
Taxis volants, robotique appliquée au service à la personne, automobile connectée et services innovants, cosmétique du futur : c’est sur ces 4 thématiques que les étudiants ont rivalisé de créativité lors des 48 heures pour faire vivre des idées organisées à la Bibliothèque Marie Curie de l’INSA Lyon du 30 novembre au 2 décembre 2017. Le principe ? Des groupes de 10 étudiants issus de formations diverses ont 48 heures pour répondre de manière innovante à des problématiques réelles proposées par des entreprises. Ambiance.
Jeudi 30 novembre, à quelques minutes du lancement de la 4e édition du challenge 48 heures pour faire vivre des idées. Patrick Guillaud, coordinateur du projet à l’INSA Lyon, se réjouit :
« Cette année, nous avons reçu plus de demandes de participation que de places disponibles. La formule séduit un nombre croissant d’étudiants. Nous accueillons 140 étudiants issus pour 35% d’entre eux de l’INSA Lyon, mais aussi du CESI (Centre des Etudes Supérieures Industrielles), de l’ENSAL (Ecole Nationale d’Architecture de Lyon), de l’IAE de Lyon (Institut d’Administration des Entreprises) et du pôle supérieur du design du lycée La Martinière Diderot ».
Parmi eux, Juline, Laure et Julien, étudiants au sein du master Marketing Vente de l’IAE, qui attendent impatiemment le top départ.
« C’est une première pour nous. On ne sait pas du tout à quoi s’attendre ! », précise Juline, qui poursuit un master à l’IAE après une licence d’architecture.
« Je me suis inscrit car c’est une opportunité unique de vivre une expérience de type entrepreneurial et de faire preuve de créativité », renchérit Julien.
A peine arrivés, les participants sont tout de suite répartis dans les équipes inter-établissements.
« On a commencé par une séance de teambuilding, qui nous a permis de faire connaissance rapidement de manière assez inattendue, raconte Bader, étudiant à l’INSA Lyon. Nous avions 30 minutes pour faire quelque chose de beau et d’utile avec pour seul matériel des pailles et des trombones. Nous avons conçu un système d’irrigation ».
La soirée de jeudi s’achève après la phase de présentation des sujets. Vendredi matin, les équipes se mettent au travail. Midi sonne à l’horloge, et déjà les idées naissent.
« Je découvre un nouveau monde, celui des designers, des marketeurs, témoigne Bader. Chacun aborde le sujet selon sa compétence, avec des approches techniques, commerciales ou par les usages. J’apprends beaucoup de ces échanges ».
Dans son équipe, Arnaud étudiant au CESI, en est à sa deuxième participation aux 48 heures pour faire vivre des idées.
« Les thèmes sont particulièrement intéressants cette année. Nous travaillons sur un sujet proposé par l’entreprise Assystem : les taxis volants et leur écosystème technologique. C’est très inspirant ! Le sujet permet de laisser libre cours à notre créativité. On a décidé de ce concentrer sur certains aspects, comme les interactions avec l'environnement ou la fiabilité, pour éviter de se perdre car nous avons peu de temps ».
En effet, il s’agit pour eux de répondre concrètement aux attentes des entreprises qui suivent de près le déroulement du challenge. Isabelle Berrien, responsable de l’innovation chez Assystem, est présente toute la journée du vendredi pour alimenter la réflexion des groupes et intervient en tant que coach.
« Assystem participe au challenge depuis 3 ans, indique-t-elle. La démarche est pertinente pour nous car elle s’inscrit dans une volonté d’aller vers l’open innovation : nous souhaitons nous appuyer sur notre écosystème, dont les étudiants font partie. Les 48 heures pour faire vivre des idées sont un des outils à notre disposition pour aller vers le modèle de l’entreprise étendue. D’un point de vue très opérationnel, notre participation au challenge permet de faire émerger des idées que nous concrétisons sous forme de sujets de stage voire de thèse. Cela alimente aussi notre carnet de tendance avec la vision de futurs ingénieurs sur des sujets d'avenir. La participation aux « 48 heures » a indéniablement une forte valeur ajoutée pour l’entreprise ».
Pour l’édition 2017, l’ENSAL a mis à disposition des étudiants son ACKLAB plateforme technologique, pédagogique et scientifique. Ce Fablab, constitué de conteneurs mobiles équipés d’imprimantes 3D, de découpeuses lasers et de boîtes à outils, permet de réaliser des maquettes et prototypes pour matérialiser des idées. Cela dans le but d’offrir aux participants des possibilités nouvelles.
Les deux conteneurs installés devant la Bibliothèque Marie Curie ont attiré de nombreux curieux. Un moyen innovant d’accompagner les étudiants sur des projets extérieurs mais aussi faire découvrir au grand public ce qu’est concrètement un Fablab.


Voir la galerie : http://5717.insa-lyon.fr/galerie/48h-pour-faire-vivre-des-idees
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Formation
Allier le sport à la créativité : 36 heures pour innover…Et gagner !
4 élèves-ingénieurs du département Génie Mécanique (GM) de l’INSA Lyon remportent le premier prix au Raid-Innovation de l’Université de Savoie Mont Blanc et du cluster Sporaltec.
Les 9 et 10 octobre 2017, Louis Jacolin, Maxime Lohya, Anne-Flore Mailland et Laura Paget ont participé et remporté la 5e édition du Raid-Innovation sur le campus du Bourget-du-Lac en Savoie. Ce challenge rassemble 136 étudiants issus de 14 formations différentes, qui travaillent sur une problématique réelle amenée par une entreprise. Sa particularité ? Allier le sport à la créativité.
« La 1re journée a commencé par une présentation des entreprises qui nous a permis de choisir celle avec laquelle travailler. Une fois les équipes constituées, on est parti pour 13 kilomètres de trail et une traversée du Lac du Bourget en kayak. Nous avons pu faire connaissance dans un premier temps et discuter du projet tout en faisant du sport. Ensuite, on a rejoint le point de rassemblement pour 24h de brainstorming. C’était une expérience incroyable, tout le monde a dormi sur place » raconte Louis Jacolin, élève-ingénieur en 4e année du département Génie Mécanique.
Encadrés par les entreprises elles-mêmes et des experts en créativité et en méthodes de l’innovation, leur équipe a travaillé sur la thématique « réinventer un système de portage pour les traileurs » pour la start-up Unchain, spécialisée dans l’innovation des équipements sportifs.
« Le directeur de Unchain n’a pas voulu nous mettre tout de suite sur la piste du sac à dos, pour que l’on puisse s’ouvrir à d’autres solutions. On aurait pu imaginer un drone ou un traineau. Finalement, on est parti sur « le sac à dos de trail, nouvelle génération ». Quelques fois, je me demande ce que c’est d’être ingénieur et ça m’a vraiment fait plaisir de le vivre concrètement. J’aime la créativité, rechercher des idées, l’avant-projet, penser et créer un produit. C’est bien d’avoir plusieurs points de vue, on n'a pas tous la même façon de penser. En tant qu’ingénieurs, on voit trop souvent la contrainte technique et ça bride notre créativité. Le fait de travailler avec d’autres profils nous aide à prendre l’habitude de voir plus loin » explique Anne-Flore Mailland, élève-ingénieure en 4e année de GM.
Apprendre dans les conditions du réel : un plus de la formation
Les professeurs du département GM sont nombreux à encourager leurs élèves à participer à des événements hors cadre scolaire, qui présentent un réel intérêt de formation. Fabrice Ville, Directeur des études en charge des relations étudiants, est content de constater que 11 de ses élèves se sont inscrits à la compétition.
« Ce genre d’expérience est favorable pour l’étudiant qui est en conditions réelles d’innovation et qui peut trouver une opportunité pour accroître son réseau, voire trouver un stage. Côté entreprise, cela leur permet d’identifier de futurs collaborateurs. Pour nos élèves, cette expérience est aussi une continuité dans leur formation, une mise en pratique de leurs connaissances acquises tout au long de leur formation d’ingénieur » complète Fabrice Ville.

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Propriété industrielle : l’INSA Lyon dépose son 200e brevet
L’INSA Lyon a franchi dernièrement la barre du 200e brevet. Ce résultat est le fruit d’une stratégie dynamique de propriété industrielle de l’école, confiée à sa filiale INSAVALOR. Focus sur deux exemples de dépôt de brevet : l’un en copropriété avec la start-up Addbike ; l’autre dans le cadre de recherches innovantes menées par le laboratoire IMP avec des potentiels d’application variés.
L’INSA Lyon mène sa politique de propriété industrielle par l’intermédiaire d’INSAVALOR, sa filiale de Recherche & Développement, Valorisation et Formation continue.
L’INSA Lyon procure aux chercheurs un environnement favorable pour s’engager dans des actions de recherche à vocation applicative en lien avec des problématiques industrielles. INSAVALOR accompagne les chercheurs dans le dépôt de brevets et facilite la collaboration avec les industriels sur ce sujet.
CAP SUR L’INNOVATION EN DEUX EXEMPLES !
Le cyclisme urbain : la technologie au service de nouvelles pratiques urbaines
Lancée en 2015, Addbike est une start-up cherchant à faire évoluer le cyclisme urbain. Sa première innovation permet de transformer en quelques minutes tous les vélos urbains ou VTT en triporteurs compacts et maniables. Ce produit répond à un besoin de praticité, de simplicité et d’économie. En effet, ce nouveau genre de triporteur s’adapte aux différents déplacements de la vie quotidienne et permet notamment de faciliter les transports de charges ou d'enfants.
Depuis son lancement, la société bénéficie de l’accompagnement du Centre Technique de l’Innovation MECA3D de l’INSA Lyon, pour la conception des premiers prototypes de l’Addbike. C’est notamment grâce à Pierre Salgas et Guy Carton, enseignants à l’INSA, que la start-up a pu faire naître son concept innovant reposant sur un système de parallélogramme déformable, intégrant un système d'amortisseurs par frottement sec : une géométrie et une conception qui favorisent le transport de charges dans de bonnes conditions.
Ainsi, Addbike a co-déposé avec l’INSA Lyon un premier brevet qui fait l’objet d’une extension internationale. L'INSA et sa filiale INSAVALOR continuent à accompagner AddBike dans ses réflexions autour de l'évolution de ses produits, qui sont commercialisés en septembre 2017.
Les liquides ioniques : des additifs pour améliorer les performances des matériaux
Les liquides ioniques sont des sels « fondus » qui sont, pour la plupart, liquides à température ambiante. En les utilisant en faibles quantités, les liquides ioniques permettent le développement de matériaux haute performance. Ils ont la particularité de représenter aussi une excellente alternative comme agent « vert ».
Le laboratoire IMP (Ingénierie des Matériaux Polymères) a démarré des recherches sur les liquides ioniques dès 2007. Avec des avancées significatives dans ce domaine, le laboratoire a été accompagné par INSAVALOR dans le dépôt de trois brevets, porteurs d’applications dans des secteurs variés : transports, adhésifs, emballages, agriculture…
Les deux premiers brevets concernent la formulation de résines époxy. Grâce à l’utilisation de liquides ioniques, ces résines disposent d'une qualité de robustesse renforcée (ténacité à la rupture), de propriétés hydrophobes (atténuant les phénomènes de corrosion) et une résistance au feu améliorée (avec un rôle de retardateur de flammes). Dans l’aéronautique par exemple, où l’utilisation de composite à base de fibre carbone ou de fibre de verre est très importante, ce « nouveau durcisseur, amorceur de polymérisation » constitue une réelle alternative aux amines conventionnelles soumises au règlement REACH.
Le troisième brevet s’applique à des résines époxy biodégradables et/ou biosourcées. Dans le domaine agricole, il permet par exemple d’envisager la réalisation de films biodégradables (en remplacement du polyéthylène) à la fois rigides et étirables. Des utilisations dans le domaine de l’emballage sont aussi envisagées.
- 200 familles de brevets, avec un nombre moyen de 20 dépôts par an
- 50% de brevets en copropriété avec des industriels
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Vie de campus
Fabrique de l’innovation : comment innover et entreprendre autrement à Lyon
La Fabrique de l’Innovation, c’est 3 sites interconnectés aux établissements, laboratoires et plateformes de Lyon-Saint-Etienne qui viennent en support d’une offre renforcée et étendue de service à l’innovation. Un éco-système inédit en France dans le paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui a pour particularité d’être développé avant la sortie de terre des bâtiments.
Entretien avec Hugues Benoit-Cattin, directeur adjoint à l’INSA Lyon en charge de l’Innovation et directeur du projet « Fabrique de l’Innovation » de l’Université de Lyon.
Quelle est l’actualité autour de ce projet d’envergure, la Fabrique de l’Innovation ?
Ce projet a pour objectif de renforcer le positionnement de l’Université de Lyon (UdL) en termes d’innovation et d’entrepreneuriat en mobilisant le potentiel des étudiants, l’excellence scientifique et les moyens de l’UdL. Trois lieux d’interfaces sont prévus d’ici 2019-2021 : I-Factory à LyonTech-La Doua, E-Factory à la Manufacture des Tabacs (Lyon 8ème) et D-Factory sur le campus Manufacture à Saint-Etienne.
Sur la Doua, le choix d’implantation s’est porté sur le parking de la chaufferie, le dossier est en cours d’expertise au Rectorat, et nous attendons le feu vert pour lancer le concours de maîtrise d’œuvre d’ici la fin de l’année.
Mais sans attendre la livraison de ces trois nouveaux lieux, deux « Pré-Fabriques » ont été imaginées : l’une au coeur du quartier créatif de Saint-Etienne, à proximité immédiate de la cité du design, ouverte depuis 18 mois, et l’autre sur notre campus LyonTech-La Doua, bientôt en service. Elles captent déjà beaucoup d’intérêt et d’envie !
Ce projet a la particularité d’être actif avant même la livraison des bâtiments, pourquoi ?
Parce qu’il ne pouvait pas en être autrement. On ne pouvait pas attendre plusieurs années avant de répondre à une attente croissante. Le point fort de la Fabrique, c’est sa démarche de prototypage inhabituelle pour ce type de projet académique. Nous travaillons avec une approche de co-construction avec l’ensemble des acteurs du territoire autour des services à l’innovation, pour renforcer et développer cette offre avant même la livraison des futurs bâtiments. Ainsi, à la livraison, une grande partie de l’offre sera déjà mature et opérationnelle.
A quoi ressemblera le bâtiment « totem » de la Fabrique qui sera sur le campus de la Doua ?
Il s’agit de 4000 mètres carré entièrement pensés pour répondre au besoin de fertilisation croisée autour des projets d’innovation. Le ton sera d’ailleurs donné dès l’entrée, symbolisée par un amphi décloisonné, de type acropole, ouvert, pouvant accueillir 200 personnes assises. Toujours au rez-de-chaussée, un fablab de 500 m2 sera un des lieux de création et de prototypage collaboratifs qui sera utilisé par les étudiants et donc très vivant le soir et le week-end. A l’étage, un grand espace projet accueillera des étudiants entrepreneurs, des chercheurs entrepreneurs, des équipes projets pluridisciplinaires, et sera co-géré par Beelys, Pulsalys et la Fabrique. Des espaces de créativité avec différents types de salles reconfigurables seront disponibles pour mettre en pratique des façons différentes d’apprendre et de travailler. Enfin, des plateformes technologiques dans les domaines du numérique et de l’ingénierie viendront compléter le bâtiment.
Rencontres, idées, projets, prototypes et expériences : voilà les cinq grandes fonctions de la Fabrique de l’Innovation.
Que ressentez-vous autour de ce projet ?
Une grande attente, d’importants soutiens et une forte implication de la Région Auvergne Rhône-Alpes, des deux métropoles, Lyon et Saint-Etienne, et de l’Etat à travers la Direction Régionale à la Recherche et à la Technologie. On ressent également une forte attente des entreprises, start-up, PME et grands groupes, qui sont parties prenantes de cette aventure, avec un regard critique au sens positif du terme, et toujours dans une démarche de co-construction.


https://fabriqueinnovation.universite-lyon.fr/
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Nicolas Hulot à Lyon : son intérêt pour Axel’One
En visite à Lyon il y a quelques jours, le ministre d’Etat Nicolas Hulot a découvert la Plateforme Matériaux Innovants Axel’One en présence d’une délégation de personnalités lyonnaises dont le directeur de l’INSA Lyon, Eric Maurincomme.
C’était le premier déplacement officiel dans le Rhône de Nicolas Hulot, Ministre de la transition écologique et solidaire. Au programme d’une journée chargée, la visite de la Plateforme Matériaux Innovants Axel’One à Saint-Fons, dans le cadre des dispositifs innovants dans le domaine de l’écologie et biotechnologie. L’occasion de faire le lien avec le prochain objectif : la livraison du site Campus d’Axel’One, sur le campus LyonTech-la Doua à Villeurbanne.
« Axel’One est une plateforme d’innovation collaborative dédiée au secteur chimie-environnement. Elle a développé son activité sur 3 sites : Solaize pour les procédés innovants, Saint-Fons pour les matériaux innovants, et le campus LyonTech-La Doua pour la partie recherche. D’ici quelques mois, certains de nos laboratoires de recherche travailleront sur cette plateforme » explique Eric Maurincomme, directeur de l’INSA Lyon.
1500 m2 seront dédiés à la recherche académique sur un site qui devrait donc être opérationnel début 2018. 70 chercheurs devraient être hébergés sur le campus, à l’interface entre les quartiers Chimie et Ingénierie, permettant ainsi une interaction forte entre recherche et industrie. Une halle technologique aménageable selon les besoins du client est également le point fort de ce projet emblématique de Lyon Cité Campus.
« A Lyon, nous savons travailler entre institutions académiques, TPE-PME et grandes industries sur le plan de l’innovation et du transfert technologique. Dans ce domaine de la chimie de l’environnement, le pôle de compétitivité Axelera a su fédérer les forces d’innovation académique et industrielle. Et dans notre contexte actuel de transition énergétique et écologique, le secteur de la chimie industrielle doit prendre en compte son impact sociétal et environnemental. Grâce notamment aux laboratoires de l’INSA, pour qui allier recherche, impact et création de valeurs fait partie de notre quotidien » conclut Eric Maurincomme.

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INSAVALOR : un véritable tremplin pour transférer des technologies et créer de la valeur
Interface active entre le monde socio-économique et les laboratoires, INSAVALOR, filiale de valorisation, s’applique depuis bientôt 30 ans à stimuler la recherche et le développement au sein de l’INSA. Son rôle : faire émerger des initiatives innovantes, qui viennent répondre aux besoins des entreprises en matière de technologie. Parmi les dispositifs pour déceler et accompagner les projets innovants dans les laboratoires, un appel à projets est lancé chaque année : le Bonus Qualité Innovation.
3 questions à Nicolas Penet, Président du directoire d’INSAVALOR.
Le Bonus Qualité Innovation, de quoi s’agit-il ?
Le BQI s’adresse à des projets de recherche en pré-maturation, qui peuvent ensuite être maturés au sein de l’incubateur technologique Pulsalys, la société d’accélération du transfert de technologie (SATT) implanté sur notre campus, ou qui peuvent être directement valorisés auprès d’industriels. Ces projets sont accompagnés très en amont de leur réelle application et nous finançons chaque projet à hauteur maximum de 30 000 euros, parfois en cofinancement. Ils encouragent l’innovation et offrent un véritable tremplin pour développer et transférer des technologies et créer de la valeur. Cette initiative a permis, depuis sa création en 2014, de faire émerger une quinzaine de projets de valorisation, dans tous les domaines de l’ingénierie que couvrent nos 23 laboratoires, de la plastronique à la thermomécanique, en passant par les biosciences.
Que deviennent les projets que vous accompagnez ?
Notre action s’inscrit en complément de celles des autres acteurs du site. Un tiers des projets entrent en phase de valorisation et de maturation auprès de Pulsalys. À noter que la moitié des projets ont conduit à un dépôt de brevet. Nous suivons de près toutes les étapes de valorisation de ces projets et nous sommes toujours très fiers lorsque nous en voyons la concrétisation. Par exemple, nous inaugurons bientôt un banc d’essai d'électro-migration, un projet porté par Patrice Chantrenne, chercheur au sein du laboratoire Matéis. Il s'agit d'un montage expérimental qui porte sur les modifications structurales des métaux assistées par un courant électrique, que nous avons soutenu.
Quels sont vos enjeux pour demain ?
La formule d'appel à projets innovants BQI, que nous avons imaginé, a fait ses preuves, et nous souhaitons poursuivre et intensifier notre action auprès des laboratoires de recherche. Nous voulons favoriser les projets pluridisciplinaires et inter-laboratoires, à l’image du projet de polymères biosourcés biodégradables et enrichis en bioinsecticides, porté les laboratoires BF2I et IMP, financé dans le cadre du BQI 2016. Notre ambition est également d'être encore plus en cohérence avec la politique de recherche, qui contribue à relever quotidiennement de grands enjeux sociétaux actuels en déployant une recherche d’excellence. L’innovation est au cœur des enjeux du futur et INSAVALOR en tant que centre d’expertise accompagne cette dynamique.

INSA Lyon
Eric Maurincomme nommé Président du Groupe INSA
Eric Maurincomme, directeur de l’INSA Lyon, assume les fonctions de Président du Groupe INSA depuis le 1er avril 2017. Il succède à Jean-Louis Billoët qui après une année de mandat, se consacrera à sa mission de conseiller de sites et d’établissement au sein de la Mission Expertise-Conseil de la DGESIP.
Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, Eric Maurincomme aspire à renforcer les relations avec les entreprises, la responsabilité sociale et le développement durable, la pédagogie innovante et l’ouverture vers l’international.
Zoom sur le mandat de Jean-Louis Billoët
Durant cette année de mandat de président, Jean-Louis Billoët a œuvré à la promotion du Groupe INSA, à travers plusieurs projets stratégiques pour lesquels il a joué depuis de nombreuses années un rôle moteur : l’INSA Euro-Méditerranée, établissement de l’Université EuroMéditerranéenne de Fès (UEMF) qui constitue le 1er institut euro-méditerranéen de formation d’ingénieurs, multi-culturel et multilingue ; le projet d’IDEFI-N Connect-IO conçu sur 3 ans avec la société OpenClassrooms dont l’objectif est de développer des outils de formation (de type MOOC et SPOC) de niveau bachelor autour des objets connectés ; et le projet d’IDEFI InnovENT-E, lauréat de l’appel à projets des investissements d’avenir qui se déploie à travers un dispositif complet reposant sur des innovations pédagogiques fortes. Jean-Louis Billoët continuera d’ailleurs de participer au portage de la Fondation partenariale « Institut InnovENT-E » dans le cadre du programme d’IDEFI éponyme qu’il avait initié en 2011 et dont il a assuré la coordination nationale.
Un mandat de développement de la marque INSA et de renforcement des partenariats
Son action a également permis de renforcer la notoriété du Groupe INSA qui a atteint en 2016 les 25 000 candidats (étudiants et apprentis) et dont les premiers indicateurs 2017 laissent à penser que ce nombre sera à nouveau dépassé.
Jean-Louis Billoët est intervenu avec l’ensemble de ses collègues directeurs, dans le renforcement de la marque INSA Partenaires, qui représente aujourd’hui 7 écoles d’ingénieurs, reparties sur tout le territoire national. Le Groupe INSA a de plus continué à renforcer ses partenariats avec le monde industriel : PSA Peugeot Citroën, INERIS, EDF Énergies Nouvelles...
LES AXES MAJEURS DE LA FEUILLE DE ROUTE STRATÉGIQUE D'ÉRIC MAURINCOMME
La valorisation du modèle INSA
La diversité constitue le pilier du Groupe INSA ; chaque établissement accompagne cette diversité de publics et promeut un profil d’ingénieur humaniste, citoyen et éthiquement responsable. Qu’elle soit sociale, culturelle, de genre ou liée au handicap, elle est et sera fortement encouragée en tant que source d’innovation. Le modèle INSA permet une formation progressive en 5 ans autour du développement des compétences personnelles et professionnelles des étudiants. Sa force également : une ouverture aux arts, à la culture et aux cultures, aux sports et aux langues.
L’excellence au service de la société
À travers leurs départements, laboratoires, centres de recherche et d’innovation de renommée internationale, les INSA continueront de répondre aux attentes du monde économique par la recherche, l’innovation et l’offre de service aux entreprises.
Des établissements où il fait bon vivre
Le Groupe INSA n’est rien sans ses étudiants et ses personnels. À ce titre, il est important de leur offrir toutes les opportunités de grandir et de se développer professionnellement. Les campus des INSA, ou de nombreux étudiants résident, sont propices à leur épanouissement et à l’apprentissage de la liberté et de la responsabilité, notamment à travers la vie associative.
Des personnels et des étudiants ouverts au monde
Des relations internationales performantes et une mobilité étudiante obligatoire représentent un axe fort de développement des INSA. Quelle que soit l’entreprise ou le secteur que ses diplômés rejoindront, la compréhension du monde leur sera nécessaire, et rien de tel qu’une immersion personnelle dans un milieu inconnu pour comprendre et vivre la différence… Le Groupe INSA souhaite également inciter ses enseignants, chercheurs et personnels administratifs ou techniques à se déplacer dans des universités étrangères.
Cliquez ici pour télécharger le communiqué de presse.

Entreprises
Datadonnées : Tilkee et l’INSA Lyon peuvent prédire une vente !
Tilkee a développé avec l’INSA Lyon un algorithme pour prédire le comportement de son prospect à la lecture d’une offre commerciale. Une capacité de voyance qui permet à cette société française d’édition de logiciels de prédire ses ventes avec un degré de fiabilité inégalé.
« J’ai besoin de savoir avec certitude si à la lecture de l’offre commerciale le client va acheter ou pas. »
Voilà le cas de figure exposé avec simplicité par Tim Saumet, co-fondateur et dirigeant de Tilkee, éditeur de logiciels spécialisés dans l’analyse de lecture des documents numériques, et plus spécifiquement des offres commerciales.
Pour répondre à ce besoin instantané de sa clientèle, Tilkee a fait appel à l’INSA Lyon et l’expertise du laboratoire LIRIS pour développer un algorithme permettant l’analyse de plus de 20 critères en temps réel. Ce nouvel outil permet de suivre et de croiser les indicateurs de comportements de lecture qualitatifs et quantitatifs avec des calculs puissants, une véritable innovation dans le processus commercial qui s’adapte en temps réel à l’intention de la clientèle.
«Nous offrons à nos clients la possibilité de prédire leurs ventes à venir, non plus en fonction d’un ressenti subjectif de leurs commerciaux mais en fonction de l’intérêt réel du prospect. Cette solution algorithmique va nous permettre d’apporter de la valeur ajoutée à nos clients parce qu’ils vont pouvoir optimiser leur processus de relance et éviter de perdre du temps avec un prospect qui n’est pas intéressé » précise Tim Saumet.
Une réponse sur-mesure développée avec l’INSA Lyon grâce à l’intermédiaire de sa filiale INSAVALOR. Car cette dernière a récemment mis en place une offre de service en matière de valorisation des données au sein de la plate-forme Datavalor, en regroupant les compétences des équipes de chercheurs de l’INSA Lyon.
« Nous avons créé une offre d’expertise basée sur les compétences des différents laboratoires de l’INSA Lyon, et embauché un ingénieur transfert dont l’activité est entièrement consacrée aux partenariats technologiques avec les industriels. Dans l’enseignement supérieur, nous sommes capables d’apporter des réponses au monde industriel dans des schémas réactifs et des délais courts, comme cela a été le cas avec Tilkee, dont nous sommes actionnaires par le biais du fonds d’investissement Pertinence Invest » explique Nicolas Penet, directeur d’INSAVALOR.
Si l’outil est désormais disponible sur le marché, Tilkee pense déjà à la prochaine étape de son développement.
« Il nous faut enrichir et croiser nos données avec d’autres données pour affiner notre algorithme, et créer un algorithme personnalisé par client, l’outil le plus pertinent possible dans leur offres commerciales » conclut Tim Saumet.
Légende photo : Sylvain Tillon et Tim Saumet