
Formation
Module « ETRE » : l’INSA Lyon met en œuvre sa révolution pédagogique sur les enjeux de transition écologique et sociale.
Comptant parmi les premiers établissements de l’enseignement supérieur français à vouloir former l’ensemble de ses étudiants aux enjeux de « développement durable et de responsabilité sociétale », l’INSA Lyon s’est engagé dès 2019 à faire évoluer ses formations et contenus pédagogiques. Un chantier ambitieux mené dès les deux premières années au sein du département Formation Initiale aux Métiers d'Ingénieur, FIMI. Depuis février 2023, la première réalisation à grande échelle de ce projet a débuté via le déploiement du module « ETRE » pour « Enjeux de la Transition Écologique » en 1ʳᵉ, puis 2ᵉ année du département FIMI. L’occasion de faire un premier bilan avec les équipes initiatrices de ce module et les étudiants qui l’ont suivi. Témoignages.
« Nous avons réussi à relever le défi de proposer un enseignement à 1 600 étudiants par an répartis sur deux années, mais aussi d'avoir pu faire monter en compétences une équipe pédagogique de près de 80 enseignants issus de disciplines très diverses », se félicite Marion Fregonese, Directrice du département FIMI. Près de deux ans après sa mise en place, le module « ETRE » a pris racine dans le paysage pédagogique de l’INSA Lyon. Son ambition : permettre aux étudiants de 1ʳᵉ et 2ᵉ année d’acquérir des connaissances solides sur les enjeux socio-écologiques et la responsabilité de l’ingénieur dans la nécessaire transformation de la société et des métiers de l’ingénierie face à ces enjeux. Dans un contexte sociétal en plein bouleversement, l’INSA Lyon s’est montré à l’écoute et précurseur et marche après marche, a construit avec succès ce nouveau module.
À l’avant-garde
Août 2018 : « Les grèves scolaires pour le climat » battent leur plein, mobilisant les jeunes partout dans le monde notamment à Lyon. Photo : Page Facebook Lyon Doua Climat
Dans le sillage des revendications mondiales qui se sont élevées par la voie de la jeunesse (grève mondiale pour le climat lancée en août 2018 par Greta Thunberg), des rapports et alertes des scientifiques et de la médiatisation grandissante des sujets environnementaux, le collectif étudiant « Transition » de l’INSA Lyon se mobilise et exprime sa volonté de mieux former les élèves sur ces enjeux. Dans ce contexte, l’INSA Lyon, apparaît précurseur. L’établissement, déjà engagé côté recherche sur ces sujets depuis plusieurs années, vote fin 2019 en conseil d’administration la première lettre de cadrage sur l’évolution de la formation afin d’irriguer tous les niveaux du cursus ingénieur. Un bouleversement éducatif se met en marche, fruit d’un important travail collectif et innovant, propulsé par une philosophie, celle de Gaston Berger et son modèle de « l’ingénieur humaniste ». C’est un défi de taille pour toute la communauté enseignante de l’établissement. Il faut désormais inventer les modalités pédagogiques pour donner aux futurs ingénieurs les clés nécessaires à la mise en œuvre de la transition socio-écologique. Preuve de son avance, ce n’est qu’en février 2022 qu’un groupe de travail présidé par le climatologue Jean Jouzel remet à la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation un rapport dit « Jouzel-Abbadie », préconisant que la formation à la Transition écologique dans l’Enseignement supérieur puisse devenir partie intégrante des parcours de formation dès le niveau licence.
Pédagogie de la transition
Chiffres vertigineux, rapports inquiétants et éco-anxiété, enseigner la transition socio-écologique ne se décrète pas : la communauté des enseignants doit innover et concevoir une maquette pédagogique sur-mesure. « L'une des premières difficultés a été d'apprendre à se comprendre entre les intervenants venant tous de nombreuses disciplines, mais c’est une étape qui a soudé la communauté pédagogique », témoigne Solène Tadier, co-responsable du module ETRE. Dès 2020, des groupes de travail se sont constitués pour travailler sur certaines thématiques de manière collégiale. Pas simple de partir d’une page blanche, faire discuter des visions parfois antagonistes sur la responsabilité de l’ingénieur et « choisir les sujets à traiter en priorité » raconte Solène Tadier.
L’enseignement des enjeux socio-écologiques nécessite également de faire appel à des modalités pédagogiques moins magistrales, plaçant l’apprenant au cœur de ses apprentissages. « Enseigner des notions qui impactent émotionnellement et individuellement implique une nouvelle forme de pédagogie. Certaines séances impliquent même des sorties sur le terrain », insiste Simon Lecestre, Chargé de mission Transformation Socio-Écologique à l'INSA Lyon et membre de l’équipe pédagogique du module ETRE. « On étudie des objets scientifiques comme le système Terre, la biodiversité, le changement climatique, les ressources minérales, qui ne sont pas neutres. Ils entrent en collision avec un autre objet que l'on se doit d'étudier en même temps : soi-même. »
Simon Lecestre, Chargé de mission Transformation Socio-Écologique à l’INSA Lyon
et membre de l’équipe pédagogique du module ETRE
Une prise de conscience
Côté étudiants, après plus d’une année d’existence, les retours sur ce module sont plutôt positifs : « il y a une vraie volonté de nous sensibiliser au changement climatique et à ses conséquences, peut-être aussi de convaincre ceux qui se montraient sceptiques ou insensibles, de montrer que la transition est un enjeu clé dans notre futur métier d’ingénieur », témoigne Constance Regnault, étudiante en deuxième année en FIMI. Pour certains, ce fut même un enseignement qui a déclenché une vraie prise de conscience et pour d’autres, un cours ressenti comme une parenthèse de liberté avec le loisir de se projeter directement dans la posture de l’ingénieur, d’inventer et de décider. « Ce qui m’a le plus marqué est indéniablement l’intervention sur les limites planétaires. Il agit un peu comme un électrochoc qui nous fait réaliser qu’agir pour l’environnement n’est pas un problème à remettre à demain, mais bel et bien une urgence dont il faut s’occuper dès maintenant » souligne Iban Perrin, étudiant en deuxième année en FIMI. « J’ai beaucoup aimé le projet « IMPACTS » qui consistait à analyser le cycle de vie d’un objet du quotidien et de ses alternatives en petit groupe. La séance de restitution à la classe était très intéressante et a permis de soulever des questions et d’échanger en classe », témoigne Camille Rominger, elle aussi étudiante en deuxième année en FIMI.
Camille Rominger, étudiante en deuxième année du département Formation initiale aux métiers de l’ingénieur (FIMI) a particulièrement apprécié le projet IMPACTS dans le cadre du module ETRE
« Il est trop tôt pour évaluer l'influence de ce module sur les choix académiques et/ou professionnels des étudiants. Ce qui est certain en revanche, c'est que certaines séquences provoquent des déclics, ou des prises de conscience chez certains élèves et participent à orienter des choix plus durables », expose Arnaud Sandel, co-responsable du module ETRE. Un constat partagé par Camille Rominger : « il me semble qu’un enseignement à lui seul ne transformera pas l’état d’esprit de l’ingénieur du futur, mais lui donne des outils pour répondre à certaines problématiques ».
Consolider les acquis
Illustration de l’architecte utopiste Luc Schuiten, qui a partagé sa vision d’un monde biomimétique avec les 1600 étudiants de FIMI lors de conférences données en février 2024, dans le cadre du module ETRE.
En 2024, 1 600 élèves vont à nouveau suivre le module ETRE. Certains étudiants émettent d’ores et déjà le souhait de voir ce type d’enseignement « imprégner la totalité du cursus à l’INSA Lyon », comme en témoigne Iban Perrin.
Côté enseignants, il reste encore du travail mais l’essentiel est déjà fait. « La quasi-totalité des intervenants a décidé de signer à nouveau pour la 2ᵉ année de déploiement. Et l'équipe pédagogique apprécie d’enseigner en binôme d’enseignants en Sciences pour l'ingénieur et en Humanités, c’est une vraie richesse. Pour les élèves, cela se concrétise par la rédaction de données scientifiques sous la forme d’un récit fictionnel prospectif », précise Mathieu Gautier, co-responsable du module ETRE. Reste encore à « stabiliser les séquences pédagogiques dans le temps et à travailler l’articulation avec les enseignements de spécialité des années 3-4-5 du cursus ingénieur dans une approche programme », prend soin d’ajouter la Directrice de FIMI. Et de conclure : « Notre travail fait l’objet d’une attention toute particulière au niveau national et nous devons veilleur à la mise à jour régulière des contenus en lien avec les évolutions sociétales et environnementales ».
Alors que les premiers étudiants qui ont eu reçu l’enseignement du module ETRE sur les 2 ans du FIMI arrivent cette année en 3ᵉ année, le déploiement de nouveaux enseignements estampillés Développement Durable et Responsabilité Sociétale (DDRS) est en cours au sein des départements de spécialité. Le chemin de la révolution pédagogique à l’INSA se poursuit mais les bases sont déjà bel et bien tracées.

Sciences & Société
Premier séminaire let’s look up! : les empreintes écologiques de la recherche
Dans le cadre du projet let’s look up! Ingénierie et recherche par le prisme de la santé globale soutenu par la Maison des Sciences de l’Homme Lyon-Saint-Etienne (MSH-LS) et l’Institut des systèmes complexes (IXXI), nous organisons un cycle de séminaires pluridisciplinaires de décembre 2023 à décembre 2025
Ces séminaires visent à sensibiliser la communauté des chercheurs au concept de santé globale questionnant les liens santé humaine-santé animale-environnement.
Lors de ce premier séminaire, nous vous invitons à interroger nos pratiques de recherches quotidiennes avec les conférenciers, Claire Harpet, Aurore Toulou, Pablo Jensen et Yves Gingras.
Entrée gratuite, mais inscription obligatoire (webinaire et présentiel).
Informations complémentaires
- https://letslookup.sciencesconf.org/
-
Amphithéâtre OUEST - Bâtiment des Humanités (1er étage) - INSA Lyon
Mots clés
Derniers évènements
Ateliers danse avec la Cie MF
Les 15 et 22 mai 2025Festival Pop’Sciences
Du 16 au 18 mai
Institutionnel
« Le renouvellement du label DD&RS reconnaît nos actions en matière de transition socio-écologique »
En 2023, L’INSA Lyon renouvelle sa labellisation DD&RS pour les 4 années à venir. Après une première obtention en 2019, les efforts fournis ces dernières années en matière de développement durable et de responsabilité sociétale portent leurs fruits. Principal outil de reconnaissance de l’engagement sociétal des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, le label DD&RS permet de suivre la démarche entamée il y a plus de vingt ans, au sein de l’école d’ingénieur. Mathieu Bouyer, responsable développement durable, souligne la mobilisation de la communauté de l’INSA Lyon et la dynamique collective qui offre la possibilité de voir plus loin en matière de durabilité.
Pour la seconde fois et pour les quatre ans à venir, l’INSA Lyon se voit délivrer le label DD&RS, reconnaissant son engagement dans une démarche de durabilité. En quoi consiste-t-il ?
Le label DD&RS est un canevas commun à tous les établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche. Pour l’obtenir, nous avons suivi une méthodologie précise, qui consiste à réaliser une auto-évaluation à partir de cinq axes thématiques parmi lesquels : stratégie et gouvernance, formation, recherche, environnement et politique sociale. La démarche, qui comporte également une étape d’audit réalisé par des pairs, permet de constituer un système de management et de définir des trajectoires pour les années à venir. C’est un véritable référentiel qui, contrairement à l’habitude, n’évalue pas la stratégie d’un établissement d’enseignement supérieur par les variables classiques de « formation » ou de « recherche ». En ce qui concerne l’INSA Lyon, la démarche a permis de structurer des actions qui étaient déjà très présentes au sein de la communauté. Avant la première reconnaissance en 2019, elle nous a permis de passer d’une « culture orale », à une « culture écrite » de la durabilité. Aujourd’hui, cette deuxième obtention nous exhorte désormais à poursuivre nos efforts. La transition est désormais portée dans chacun des cœurs de l’établissement : nous sommes en train de repenser autrement notre formation, notre recherche et le fonctionnement même de l’établissement.
Le label DD&RS valorise les démarches de développement durable et de responsabilité sociétale des établissements d’enseignement supérieur et de recherche français.
Quelles actions ont fait progresser l’établissement entre 2019 et 2023 ?
On peut souligner que la communauté se mobilise et la dynamique collective se traduit à travers de nombreuses initiatives désormais organisées. En d’autres termes : on fait ce que l’on dit. Là où nous avons fait un pas de géant, c’est sur la formation. En engageant un chantier de refonte pour une formation qui infuse la transition écologique dans toutes les spécialités de formation, c’est un atout majeur pour la labellisation DD&RS. Il faut d’ailleurs souligner que nous avons été l’un des premiers établissements de l’ESR à se lancer dans ce chantier, en avance de phase. L’autre bon point pour l’INSA Lyon, c’est la gestion de l’environnement et de son campus. Désormais sur un territoire flambant neuf grâce au Plan campus, nous obtenons de très bonnes notes sur la consommation énergétique de nos bâtiments, l’éco-mobilité, la protection de la biodiversité, la gestion des eaux pluviales et même l’alimentation avec l’évolution de l’offre de restauration. Tout a changé, et dans le bon sens !
Le label DD&RS est donc obtenu pour quatre années, et l’établissement poursuivra naturellement ses efforts. Quels sont les points d’amélioration ou d’efforts à consentir pour poursuivre cette démarche ?
La stratégie d’établissement, focalisée sur la transformation de celui-ci, permettra la poursuite des efforts collectifs. Un point devra nous occuper plus particulièrement ces prochaines années : l’impact de nos activités de recherche scientifique et technique. Nous étions en avance avec la structuration de l’activité par enjeux, mais nous avons encore des efforts à faire pour réduire les impacts de celle-ci. Fin 2022, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a diffusé un plan Climat-Biodiversité visant à remettre les enjeux socio-écologiques au cœur de la formation et de la recherche. Dans ce cadre, les établissements de l’ESR devront produire en 2024, un schéma directeur DD&RSE, s’appuyant sur le label DD&RS que notre établissement maîtrise bien désormais. Il me semble que l’INSA Lyon joue son rôle et apporte sa pierre à l’édifice, pleinement en phase avec les évolutions nécesaires en matière de durabilité dans l’enseignement supérieur français. Ce chantier du schéma directeur DD&RSE, piloté par Nicolas Freud à l’INSA Lyon, sera pour nous une nouvelle occasion de mobiliser la communauté pour poursuivre et renforcer notre démarche. Nous devons rester lucides sur le chemin qu’il nous reste encore à parcourir. Rendez-vous fin 2024.

INSA Lyon
Évolution de la formation : L’INSA Lyon fait sa (r)évolution !
L’INSA Lyon introduit, dès la première année du cursus ingénieur, des enseignements obligatoires, pour tous les étudiants, sur les enjeux de la transition socio-écologique. En parallèle, la formation dans le domaine du numérique est significativement renforcée. Cette évolution s’inscrit dans les réflexions engagées par l’établissement et ses parties prenantes depuis 2019 sur le rôle et la posture des ingénieurs.
La rentrée 2022 est marquée par l’arrivée de nouveaux enseignements modifiant profondément la maquette de formation de notre parcours ingénieurs. Ainsi, tous les élèves entrants en 1re année suivront des enseignements dédiés aux enjeux socio-écologiques (pour la plupart créés ex nihilo), à hauteur de 12 crédits minimum sur 5 ans. Les programmes des enseignements existants évoluent également pour intégrer un volet développement durable et responsabilité sociétale (DDRS). Au total, les étudiants seront formés au DDRS pour un total de 600 h minimum sur 5 ans (temps de travail en classe + travail personnel). Les enseignements en DDRS seront déclinés sur les cinq années du cursus pour tous les étudiants.
De plus, la place donnée à la formation au numérique (fondamentaux de l'informatique, calcul numérique, science des données, société numérique) est renforcée sur l'ensemble du cursus. En effet, l’accroissement des besoins en compétences numériques pour tous les ingénieurs a conduit à repenser les programmes. Les étudiants, quelle que soit leur spécialité, doivent maîtriser les outils et appréhender les évolutions, les limites et les impacts sociétaux et environnementaux du numérique afin qu’ils puissent jouer un rôle dans la transformation des milieux professionnels au sein desquels ils seront amenés à travailler.
Comme le souligne le directeur de l’INSA Lyon, Frédéric Fotiadu « Face à l’urgence climatique, l’INSA s’est résolument engagé dans une transformation profonde. Notre principal levier d’action ce sont les diplômés, ingénieurs, docteurs que nous formons ».
L’INSA Lyon s’est mobilisé très tôt en faveur du développement durable et de la responsabilité sociétale de ses ingénieurs. L’école s’est dotée d’une cellule DDRS, d’un chargé de mission, d’outils et a placé la question du développement durable et de la responsabilité sociétale au cœur de son pilotage et de son organisation. Au cours du contrat quinquennal 2011-2016, la recherche de l’INSA Lyon a été structurée autour de cinq grands enjeux sociétaux. A partir de 2018, la démarche prospective engagée par l’établissement s’est saisie de cette question de manière très forte, en impliquant l’ensemble des parties prenantes internes et externes de l’école. Dans le même temps, le sentiment d’urgence et la volonté de se mobiliser pour y répondre prenaient corps parmi les élèves et les enseignants-chercheurs. Cela s’est traduit en particulier par la constitution de « groupes transitions » au sein des départements afin d’agir sur la formation des ingénieurs pour mieux répondre à ces enjeux socio-écologiques. Fin 2019, a été votée, en conseil d’administration de l’INSA Lyon, la première lettre de cadrage sur l’évolution de la formation afin d’irriguer tous les niveaux du cursus ingénieur. Un travail est entrepris actuellement pour la formation doctorale, la formation continue et les nouveaux programmes Erasmus Mundus sur lesquels l’INSA Lyon travaille avec ses partenaires.

Formation
Développez une ingénierie soutenable au regard des enjeux socio-écologiques dans vos enseignements
Un événement gratuit est organisé par le pôle S.mart Rhône-Alpes Ouest à l'INSA Lyon les 08, 09 et 10 juin 2022 à destination des enseignants du supérieur sur le thème: "Développer une ingénierie soutenable au regard des enjeux socio-écologiques dans vos enseignements".
Comment appréhender les enjeux de DD&RS (Développement durable et Responsabilité Sociétale) dans vos programmes de formation ? Par quels outils et quelle pédagogie peut-on les intégrer ?
Ce programme de formation de 3 jours, conçu par les membres du module d’« ingénierie soutenable » du projet ET-LIOS (Enseignements Technologiques de niveau Licence Ouverts pour une industrie du futur compétitive et Soutenable), vise à valoriser les contenus pédagogiques dédiés à la transition écologique et sociale.
La session de formation alternera présentations de contenus, ateliers thématiques et discussions et sera organisée les mercredi 8, jeudi 9 et vendredi 10 juin 2022 de 9h à 18h, sur le site de l'INSA de Lyon.
L’objectif est de former les étudiants à la pensée systémique, à la vision prospective et à penser les futurs mais également à donner des méthodes de conception soutenable guidées par le biais de réflexions sur l'éthique de l'ingénieur et à des moyens concrets de mise en action individuelle, collective, professionnelle et politique.
Les intervenants proviennent nombreuses universités de France : INSA Lyon, Université de Technologie de Compiègne (UTC), Arts et Métiers ParisTech, Université de Bordeaux, Centre Émile Durkheim de Bordeaux, Centrale Lille, et Université de Technologie de Troyes (UTT).
Cette formation a bénéficié d’une aide de l’État gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du Programme d’Investissements d’Avenir portant la référence ANR-20-NCUN-0009.
Informations complémentaires
- paul.saada@insa-lyon.fr
-
INSA Lyon - Département Génie Mécanique
Mots clés
Derniers évènements
Ateliers danse avec la Cie MF
Les 15 et 22 mai 2025Festival Pop’Sciences
Du 16 au 18 mai
INSA Lyon
L’INSA Lyon récompensé pour un campus plus responsable
Dans la famille des lauréats des Campus Responsables, bienvenue à l’INSA Lyon. À l’occasion de la 6e édition des Trophées des Campus Responsables qui récompensent chaque année les établissement d’enseignement supérieur ayant mis en œuvre des projets de développement durable innovants, l’INSA Lyon s’est vu remettre un trophée pour deux de ses projets inspirants : des restaurants durables et une gestion des eaux pluviales plus « verte ». Une récompense adressée à toute la communauté INSA Lyon embarquée depuis plusieurs années dans une transition écologique globale, et porteuse de sens. Explications.
Fruit d’une dynamique collective, la récompense des Trophées des Campus Durables fait écho à une démarche développement durable dans laquelle est engagé l’établissement. « Le fait de concourir à cette compétition entre en résonnance avec notre démarche et l’obtention du label Développement Durable & Responsabilité Sociétale (DD&RS) que nous avons obtenu l’année dernière et pour quatre années. Cela témoigne d’une dynamique enthousiasmante et porteuse de sens pour une grande diversité d’acteurs, personnels et étudiants. Notre campus qui s’avère être un formidable terrain d’expérimentation pédagogique et scientifique au service de la qualité de vie et de travail. D’ailleurs, nous sommes le seul établissement de la compétition à avoir été récompensé pour les deux projets présentés : ses restaurants écoresponsables et sa gestion durable des eaux pluviales ! », explique Mathieu Bouyer, responsable de la cellule DD&RS.
Des restaurants écoresponsables
Sur le campus de l’INSA Lyon, sept points de restaurations distribuant près de 4500 repas par jours ont été repensés par les étudiants dans le cadre du projet POLEn. « Grâce au travail des étudiants de 3e année de Génie Énergétique et Environnement et l’engagement pédagogique des enseignants, nous avons travaillé successivement sur l’approvisionnement responsable des denrées (saisonnalité, circuit-courts, agriculture raisonnée), la qualité de l’assiette et son coût carbone ainsi que sur la sensibilisation des usagers à la lutte contre le gâchis alimentaire et la réduction des déchets. Une éco-ligne proposant des repas végétariens et des menus bas-carbone a été expérimentée puis intégrée durablement dans le service. Toutes ces actions ont permis d’améliorer la qualité environnementale du fonctionnement des restaurants tout en proposant une alimentation plus qualitative et plus saine », indique Carole Brunie, directrice vie de campus à l’INSA Lyon.
Une gestion des eaux pluviales plus intégrée
La gestion des eaux pluviales urbaines est un enjeu fort de la ville de demain dans un contexte de raréfaction de la ressource. Les expérimentations « grandeurs natures » coordonnées par le laboratoire DEEP (Déchets Eaux Environnement Pollutions) se sont progressivement intégrées dans les aménagements paysagers du campus portés par le Service Inter-Universitaire du Domaine de la Doua : bassins, noues et tranchés d’infiltration, rivière sèche, jardin de pluies, parkings poreux, chaussées stockantes…. Tous ces dispositifs extensifs qui « infiltrent l’eau là où elle tombe » permettent de mesurer le flux d’eau et l’abattement des polluants par le sol. Ils ont démontré qu’ils étaient plus efficaces que les dispositifs conventionnels (réseaux unitaires, stations d’épuration). Ils participent aussi à la création d’îlots de fraîcheur urbain et au développement de la biodiversité en ville qui joue un rôle complémentaire d’évapotranspiration et de filtration des polluants atmosphériques. « Cela fait plus de 30 ans que nous travaillons en collaboration avec la métropole de Lyon sur ces problématiques. Le campus est devenu une vitrine technologique du savoir-faire scientifique local et un outil très important des dispositifs de recherche du GRAIE (Groupe de Recherche, d’Animation technique et d’Information sur l’Eau) qui rassemble collectivités, entreprises et organismes de recherche. Ce démonstrateur à l’échelle d’un éco-campus urbain est une source d’inspiration pour penser et construire la ville de demain », explique Sylvie Barraud, directrice du départent GCU et enseignante-chercheure au laboratoire DEEP.
Un trophée qui donne envie de continuer à agir
Face au succès de la candidature de l’INSA Lyon aux Trophées des Campus Durables, Nicolas Gaillard, directeur-adjoint délégué au Développement Durable et Patrimoine de l’établissement appelle les troupes engagées sur cette lancée à continuer leurs démarches. « Plusieurs projets collaboratifs sont encore à venir ! La logique de mise en situation de la formation et de la recherche appliquées aux enjeux DD&RS du campus est une recette gagnante de la stratégie de l’établissement : les étudiants se forment in situ à la conduite du changement, la recherche donne de la lisibilité à son savoir-faire, la qualité de vie des usagers du campus se retrouve améliorée. Ce trophée est une belle façon de nous conforter dans l’idée que nous sommes sur une voie prometteuse depuis quelques années. Il nous faut continuer ensemble sur cette lancée ! », conclut Nicolas Gaillard.