Transition énergétique

17 juin
17/06/2025 19:30

Sciences & Société

Conférence immersive : Alliages métalliques : quand le désordre devient une force

Rencontre est organisée par le CNRS et le Planétarium de Vaulx-en-Velin, en collaboration avec RSA cosmos.

Âge du bronze, âge du fer… Ces alliages métalliques ont marqué des étapes clés de notre Histoire et continuent de façonner notre quotidien. Pourtant, nous ne maîtrisons pas encore tous les secrets de leur formation et de leur déformation.

À travers des simulations numériques menées à l’échelle atomique, plongez au cœur de la matière pour explorer les mécanismes fondamentaux qui rendent certains alliages facilement déformables ou au contraire extrêmement résistants. Explorez comment les scientifiques repoussent les limites de la connaissance pour imaginer les alliages métalliques du futur, matériaux essentiels à la transition énergétique de demain !

L’univers visuel a été réalisé par l’artiste Alex Bourgeois.

Céline Varvenne et Pierre-Antoine Geslin sont métallurgistes au laboratoire Matériaux ingénierie et science (MateiS, CNRS | INSA de Lyon | Université Claude Bernard Lyon 1).

 

 

Illustration :  © CNRS – Alex Bourgeois

28 avr
28/avr/2025

INSA Lyon

Point de bascule // la sélection du mois d'avril 2025

Pourquoi mobiliser les imaginaires et les fictions dans une école d’ingénieurs ?

Depuis vingt ans, Marianne Chouteau et Céline Nguyen, maîtresses de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’INSA Lyon et au laboratoire S2HEP, triturent le récit, l’imaginaire et la fiction dans leurs recherches et leurs enseignements.
Bien plus qu’un refuge face au réel, pour elles, l’imaginaire est un véritable outil critique permettant d’interroger les technologies, leurs usages et leurs effets sur la société ; une voie d’entrée pour inciter les élèves-ingénieurs à porter un autre regard sur la technique.

👉🏻 Lire l’article : https://www.point2bascule.fr/post/pourquoi-mobiliser-les-imaginaires-et-les-fictions-dans-une-école-d-ingénieurs 

 

Réseaux intelligents : une révolution au service de la transition énergétique

Peut-être la fin d’un monde et le début d’une nouvelle ère pour nos réseaux électriques ? « Pendant longtemps, le réseau électrique a fonctionné sur un système de distribution direct et très centralisé. Aujourd’hui, il y a un changement net avec la multiplication des types de production d’électricité en particulier via la production d’énergies renouvelables et la multiplication des lieux de productions », explique Hervé Pabiou, chargé de recherche au laboratoire CETHIL. D’après une enquête parue en janvier 2025, la part du renouvelable dans le mix électrique européen a atteint 47 % en 2024, contre 34 % en 2019. Une évolution positive pour notre climat qui pose malgré tout des défis majeurs : le stockage et la distribution. Pour les résoudre, le réseau intelligent s’affirme progressivement comme une solution d’avenir.

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Sols en souffrance : quand le dérèglement climatique fait vaciller nos fondations

Longtemps perçus comme indestructibles, presque immuables, nos sols révèlent aujourd’hui leur grande fragilité face au dérèglement climatique. Entre pluies diluviennes, sécheresse et érosion, ces terrains sur lesquels nous marchons au quotidien, qui portent nos reliefs, nos bâtiments, nos routes et infrastructures, en montagne, en plaine, le long de nos côtes, disparaissent, parfois en quelques heures, parfois beaucoup plus lentement, sous les coups des événements climatiques extrêmes. Conséquences collatérales : des dégâts humains et financiers qui se chiffrent à plusieurs milliards d’euros. De quoi fortement interroger l’aménagement de nos territoires qui vont devoir s’adapter pour préserver notre sécurité et notre habitabilité mais aussi la réflexion des ingénieurs spécialistes en génie civil et environnemental. 

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Entrepreneuriat et impact positif : entretien avec Julien Honnart, fondateur de Klaxit (aujourd’hui BlaBlaCar Daily)

Onze ans après la création de Klaxit dont l’idée est née sur les bancs de l’INSA Lyon, Julien Honnart revend son entreprise à BlaBlaCar. Au début de l’aventure entrepreneuriale, la startup se spécialise dans le covoiturage domicile-travail ; l’entreprise séduit de grands groupes mais peine à créer un véritable usage régulier. Un pivot vers les collectivités locales permet d’en faire un véritable transport public  pour les zones périurbaines jusqu’à représenter 50% des trajets courts en 2022. Klaxit est ensuite racheté par BlaBlaCar pour devenir BlaBlaCar Daily.
 
À l'heure où les défis environnementaux et sociétaux sont de plus en plus pressants, l'entrepreneuriat émerge comme une force motrice capable de transformer les imaginaires et les usages. Julien Honnart livre son regard sur la manière dont son entreprise a participé au développement du covoiturage domicile-travail, tout en ayant un impact important sur la réduction des émissions de CO2.

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Le biomimétisme pour réémerveiller les gens

Saviez-vous que les technologies GPS s’inspiraient directement du comportement des fourmis ? Jean-Matthieu Cousin, ingénieur INSA Lyon, est chargé d’études industrielles au Ceebios, le centre d’expertise et d’études en biomimétisme en France. Sa mission ? Mobiliser le plus d’acteurs à prendre la voie du biomimétisme pour proposer des innovations durables. Passionné par le biomimétisme qu’il considère comme une vraie philosophie, il souligne l’importance de reconsidérer le vivant, de se reconnecter avec les écosystèmes qui nous entourent afin de s’en inspirer, mais surtout de les préserver.

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Mots clés

28 fév
28/fév/2025

INSA Lyon

Point de bascule // la sélection du mois de février 2025

De Rosalind Franklin au Covid-19 en passant par l’IA : la science intègre

L’histoire des sciences est jalonnée de découvertes brillantes, d’aventures fascinantes, de trajectoires personnelles hors du commun, mais également de scandales. L’une des atteintes les plus marquantes à l’éthique scientifique est celle de l’histoire de Rosalind Franklin et du cliché 51, mettant en évidence la structure à double hélice de l’ADN. Quelques années plus tard, Jocelyn Bell Burnell, astrophysicienne britannique, se voyait déposée du Prix Nobel pour la découverte des pulsars. Autour de ces deux femmes exceptionnelles, des scientifiques ont eu un comportement peu intègre. Cet entretien avec Bruno Allard, référent à l’intégrité scientifique de l’INSA Lyon, brosse le portrait du principe de l’éthique, socle de confiance pour que la science reste un outil pertinent au service du progrès et de l’innovation pour le bien commun.

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Et si on (re)mettait du Care au cœur de la technique ?

Comment accorder technique et valeurs du soin dans un monde « qui se veut de plus en plus soignant, mais qui se révèle être de moins en moins soigneux » ? Appliquées à la technique, les valeurs des éthiques du Care, fondées sur l’empathie et le soin mutuel, peuvent-elles contribuer à un monde plus soutenable ? Pour Jean-Philippe Pierron, cela ne fait aucun doute. Lors du 4ᵉ séminaire Let’s look up : Ingénierie et Recherche par le prisme du concept « One Health », le 28 novembre 2024, il a évoqué les moyens intellectuels et pratiques à mettre en œuvre pour rendre cela possible.
 

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Mob-Energy : un coup d’avance sur la recharge électrique

Folie d’étudiants ingénieurs, coup de poker ou bien véritable pari sur l’avenir ? Probablement un peu des trois à la fois. Quasiment dix ans après leur sortie des bancs de l’INSA Lyon, Salim El Houat, Ilyass Haddout et Maxime Roy, ont bel et bien transformé leur projet en réalité. Mob-Energy, société spécialisée dans le reconditionnement des batteries et la recharge de véhicules électriques, compte aujourd’hui une cinquantaine de collaborateurs, et s’est installée depuis janvier 2024 dans une toute nouvelle usine sur un site industriel à Vénissieux. L’article revient sur  cette success-story ambitieuse et visionnaire, avec l’un de ses fondateurs.
 

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Prothèses de membres : quand l’objet technique s’invite dans l’intimité des corps

Il existe aujourd’hui une grande diversité de prothèses, qui varient en matière de matériaux, de formes et d’usages. Mais comment ces dispositifs s’intègrent-ils réellement dans le quotidien, la mobilité et l’intimité de ceux et celles qui les portent ? L’appropriation de la prothèse, c’est-à-dire l’intégration aux sensations, aux mouvements et aux habitudes de vie, ne va pas toujours de soi.
Lucie Dalibert, chercheuse au laboratoire S2HEP, explore cette relation complexe entre les corps et les technologies, dans le cadre du projet de recherche « Amélioration du parcours d’appropriation des dispositifs prothétiques » (APADiP). 

 

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Mots clés

21 mai
Du 21/05/2024 12:45
au 21/05/2024 13:45

Sciences & Société

[Conférence] : Réalités de la transition énergétique

Cette conférence tentera d'apporter des réponses aux questions et aux malentendus qui subsistent sur le développement du véhicule électrique et de l'éolien.

Après avoir analysé le contexte et les enjeux de décarbonation, un éclairage sera apporté sur l'absolue nécessité de développer massivement les véhicules électriques et l'éolien dans le cadre de la transition énergétique électrique. Conférence suivie d'une séance de dédicace et de vente des livres de Cédric Philibert.

Présentation de Cédric Philibert
« Après douze ans à l’Agence Internationale de l’Énergie, où j’ai travaillé sur les changements climatiques, puis les énergies renouvelables, je suis repassé par l’Ademe pendant huit mois… puis revenu à l’AIE, Division des Énergies Renouvelables, début mars 2013. En 2015, j’ai lancé un programme sur les énergies renouvelables pour l’industrie, depuis élargi aux transports. »
14 mar
Du 14/03/2024 12:45
au 14/03/2024 13:45

Sciences & Société

[Conférence] : Bilan prévisionnel 2023-2035 : RTE éclaire les défis de la grande bascule vers une société décarbonée

Conférencier : Vincent Briat (RTE)

« Le Bilan prévisionnel 2023-2035 actualise la première période de Futurs énergétiques 2050, à mi-parcours de l’objectif de neutralité carbone du pays. Cette mise à jour intervient alors que plusieurs paramètres ont évolué depuis 2021 : contexte géopolitique et économique mondial (guerre en Ukraine, crise énergétique), volonté de la France de renforcer sa souveraineté industrielle et énergétique, nouvelles ambitions climatiques et de décarbonation. Ce rapport documente et chiffre les différents futurs énergétiques possibles, dont un chemin souhaitable qui permettrait à la France d’atteindre ses objectifs rehaussés : lutter contre le dérèglement climatique en respectant le Fit for 55 et réussir sa réindustrialisation. (...) La France a les moyens d’atteindre ses objectifs rehaussés en 2030 et 2035, si elle mobilise 4 leviers : efficacité énergétique, sobriété, énergies renouvelables et nucléaire. Le Bilan prévisionnel montre qu’il est possible de jouer sur les curseurs mais qu’aucun levier ne peut être abandonné. Pour minimiser les risques d’atteinte partielle de nos ambitions, il est nécessaire de les activer dès à présent. »

RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité français, parrain de GE en 2023-2024 : 

  • Assure une mission de service public pour que l’électricité soit toujours disponible
  • Rendre la transition énergétique possible en adaptant le réseau
  • Éclaire la décision des pouvoirs publics sur les questions énergétiques
24 oct
24/10/2023 09:30

Sciences & Société

Soutenance de thèse : Janett Ruiz

Gazéification en lit fixe co-courant : étude des transitoires

Doctorante : Janett RUIZ

Laboratoire INSA : CETHIL

Ecole doctorale : ED162 : MEGA

La gazéification de combustibles alternatifs permet la production locale et non- intermittente d’énergie renouvelable et peut devenir une contribution majeure à la transition énergétique et à la promotion de l’économie circulaire et territoriale. Les réacteurs à lit fixe co-courant sont les mieux adaptés aux enjeux territoriaux liés à la valorisation des déchets. Dans ces réacteurs, le taux de conversion est élevé mais la conversion homogène du combustible est difficile à atteindre et représente une barrière à leur utilisation à des performances optimales. Dans ce contexte, le projet ECoGaz (valorisation Énergétique de COmbustibles alternatifs issus de déchets par GAZéification) vise à accroître les connaissances afin de développer l’utilisation de la gazéification pour la conversion de combustibles alternatifs dans ces réacteurs. Ainsi, le principal objectif de ce travail de thèse est de proposer un modèle numérique fiable de gazéification en lit fixe co-courant permettant de représenter avec justesse la conversion de combustibles complexes. Dans le modèle développé dans cette thèse, les phénomènes réactionnels fortement couplés à l’écoulement de la phase gaz et aux phénomènes de transfert thermique dans le milieu poreux sont simulés de manière satisfaisante. Le tassement a été pris en compte. Le caractère 2D du modèle permet d’observer et de comprendre des phénomènes difficiles à mesurer. Ces informations peuvent être précieuses pour comprendre certains dysfonctionnements des réacteurs à lit fixe. De plus, ce modèle pourrait être utilisé comme outil de dimensionnement du réacteur. L’influence de plusieurs paramètres opératoires pourrait être étudiée, tels que le diamètre du réacteur, la composition de l’agent oxydant, le ratio équivalent ou l’emplacement de l’injection. D’autre part, la composition du combustible, et le diamètre des particules sont des paramètres d’entrée du modèle, qui permettent l’étude de différents intrants hétérogènes afin de valider la faisabilité de leur conversion dans un réacteur à lit fixe co-courant.

 

05 avr
05/04/2023 18:30

Sciences & Société

Eoliennes, pourquoi tant de haine ?

Cédric Philibert sera l'invité d'Hespul mercredi prochain à la Maison de l'Environnement pour échanger sur la difficile appropriation de l'énergie éolienne par les français, suite à la publication récente de son livre.

Il apporte ainsi des réponses documentées aux interrogations légitimes du public, mais pourfend également une vaste entreprise de désinformation, une coalition d’intérêts économiques ou purement politiques.

Avec également Marc Jedliczka d'Hespul, Eric Sellin du département génie électrique de l'INSA Lyon et un représentant de la FNE Rhône.

Entrée gratuite sans inscription, jauge limitée à 100 personnes.

21 sep
21/sep/2022

Entreprises

« Le changement climatique ne doit pas être une bataille d’idées politiques »

Vincent Bryant, diplômé de l’INSA Lyon en 2006, a co-fondé « Deepki ». Décrite comme une « pépite de la green-tech », elle veille à accompagner les acteurs du bâtiment dans leur transition énergétique. Déjà engagé sur la question climatique pendant ses années d’études, l’ingénieur informatique n’a jamais renoncé à son goût « de l’impact ». Que ce soit en co-fondant l’association « Avenir Climatique » avec Jean-Marc Jancovici ou en lançant une entreprise capable de lever 150 millions d’euros pour poursuivre son développement, Vincent voit loin et large. Entretien avec un ingénieur qui nourrit de grandes ambitions sur la transition environnementale.

Votre entreprise vient de lever 150 millions d’euros pour poursuivre son expansion à l'international. Comment accompagne-t-elle le secteur immobilier ? 
L’immobilier génère 37 % des émissions globales de CO
2 dans le monde. Aujourd’hui, les grands acteurs détenteurs de foncier connaissent le potentiel de la data pour accélérer la transition énergétique de leurs bâtiments, mais seuls, ils ne peuvent pas y parvenir. Pour aller vers un objectif « net zéro », les acteurs du secteur ont besoin d’être accompagnés dans leur prise de décision : faut-il isoler, rénover, reconstruire, vendre... À travers une plateforme logicielle, nous analysons les données de leurs bâtiments, nous les aidons à construire des plans d’actions et à mesurer les impacts. Nous sommes dans une démarche d’économie « à impact positif » ; notre mission est de préserver la planète en rendant l’immobilier moins lourd en matière de consommation énergétique, grâce à la data.

Deepki fait partie de cette frange, croissante, d’entreprises innovantes qui conjuguent écologie et numérique. Pensez-vous que les technologies soient réellement capables de sauver la planète ?
Toutes seules, non. Est-ce qu’elles peuvent aider ? Oui. « Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme », a écrit Rabelais. Je suis dans cet état d’esprit. Par exemple, Deepki est résolument une entreprise « high-tech », mais elle est aussi promotrice de la low-tech. Les deux ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Si l’on prend l’exemple de la transition énergétique, il y a de nombreuses façons de réduire les impacts qui ne nécessitent pas de technologies mais seulement un peu d’imagination. Je me souviens d’un client qui avait eu l’idée, pour inciter les utilisateurs à prendre les escaliers, de disséminer la réponses à des devinettes le long des marches. Alors évidemment, l’appât ne fonctionne que deux ou trois fois avec le même usager qui cherche à obtenir les réponses, mais c’est une façon d’encourager les bonnes pratiques sans l’ombre d’une technologie. Il y a de plus en plus de réflexions de ce genre qui émergent dans ce sens et c’est une bonne chose. Je ne crois pas que la technologie soit une réponse universelle pour agir sur les changements climatiques, mais si elle est mise en regard des besoins et du contexte, elle peut nous aider. 

Vous êtes diplômé du département informatique. Comment votre parcours vous a-t-il amené de l’informatique à la transition énergétique de l’immobilier ?
J’ai des parents qui étaient déjà un peu écolos et conscients du problème. Lorsque j’étais étudiant à l’INSA, j’ai découvert les travaux de Jean-Marc Jancovici et je me suis pris de passion pour le sujet de la transition énergétique. À cette époque, j’avais même négocié avec la direction de la formation de l’INSA pour suivre les cours de génie énergétique et environnement en parallèle de mes cours de IF. Depuis mes études, j’avais cette idée d’utiliser l’informatique pour avoir un impact sur l’énergie et le climat. Quant à l’immobilier, je l’ai découvert lors de mes différentes expériences professionnelles, chez Engie notamment. Je travaillais sur tous types d’actifs, notamment sur ceux qui avaient des empreintes carbone lourdes. C’est le besoin d’avoir un impact qui m’a guidé à vouloir « massifier » cet effort de transition pour le secteur immobilier.

Étudiant, vous étiez déjà très engagé dans la cause environnementale. D’abord à l’INSA Lyon, en tant que membre du bureau de l’association « Objectif 21 », puis plus tard, lorsque vous fondez « Avenir Climatique » et contribuez au lancement du REFEDD1. L’associatif est-il une façon d’agir pour le climat ? 
À l’époque de mes années étudiantes, j’y crois. Je suis persuadé que l’associatif est capable de former les gens, apporter du changement et de l’exemplarité. Je me souviens qu’avec Objectif 21, nous avions lancé un « concours innovation climat ». L’une des solutions proposées était de réduire la consommation de viande avec des repas végétariens pour les restaurants de l’école. L’idée, qui avait séduit le jury, a pu être mise en place dans les années suivantes et subsiste encore aujourd’hui ! Avec « Avenir Climatique », il s’agissait d’introduire les notions climatiques dans les enseignements pour que les diplômés sortent de l’école avec les bons ordres de grandeurs en tête. En grandissant, j’ai compris les limites de l’associatif : j’ai souvent été gêné par le mélange des genres, avec les idées politiques. Le changement climatique est un projet factuel et scientifique. Ça ne doit pas être une bataille d’idées. J’ai aussi fait de la politique, un peu tous les partis sauf les extrêmes. Et là aussi, c’était très décevant en matière d’action. 

Quels conseils donneriez-vous aux élèves-ingénieurs qui auraient envie de s’orienter vers un « métier à impact » ?
Je m’en remettrais au précieux conseil de Jean-Marc Jancovici : formez-vous ! Suivez vos cours, réfléchissez et faites les choses comme vous le sentez. C’est à vous de choisir la barque dans laquelle vous souhaitez monter. J’aime bien l’image de Nicolas Hulot, avec le syndrome du Titanic. Il y a ceux qui restent dans les estafettes et qui pointent du doigt l’iceberg en criant « attention »; et puis il y a ceux qui décident de monter dans le bateau pour aller convaincre que l’iceberg représente un réel danger. Est-ce que vous êtes prêt à faire partie du système ou préférez-vous rester en dehors de celui-ci ? C’est une question fondamentale d’approche, d’ordre philosophique. Il n’y a pas de bonne réponse, chacun doit pouvoir aller là où il veut pour agir.

 

[1] : Réseau Français Étudiant pour le Développement Durable, aujourd’hui RESES (Réseaux Étudiant pour une Société Écologique et Solidaire)

 

 

 

Mots clés

16 juin
Du 16/06/2022 19:30
au 16/06/2022 21:30

Sciences & Société

Café débat : la transition énergétique : quels choix en France et en Europe ?

Avec Cédric Philibert, analyste énergie et climat – Chercheur associé à l’IFRI - Ancien responsable des énergies renouvelables à l’Agence Internationale de l’Energie

Le groupe Statistique et Enjeux Publics et les responsables des Cafés de la statistique à Lyon ont le plaisir de vous convier à leur prochaine soirée-débat organisée dans le cadre des évènements satellites des 53e journées de la statistique

Les prévisions issues des données et des modèles climatiques présentées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) font largement consensus dans la communauté scientifique et, en principe, entre les Etats qui se fixent un objectif global de neutralité carbone à l’horizon 2050. Cependant les débats en France et en Europe, dans le contexte d’une baisse rapide des coûts des renouvelables (éolien, solaire, biomasse) et d’un refus de la dépendance à l’égard du gaz et du pétrole russes, manifestent des oppositions et des incertitudes sur les voies à suivre et les moyens nécessaires en ce qui concerne notamment :

  • les parts souhaitables et soutenables des énergies renouvelables, du nucléaire et des énergies carbonées…
  • les besoins à satisfaire et les économies possibles dans les usages des énergies.

Au vu des données récentes sur les coûts et la faisabilité des options, telles qu’on les trouve présentées en particulier dans les derniers rapports de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et du Réseau de transport de l’électricité (RTE), notre Café de la Statistique du 16 juin, introduit par Cédric Philibert, ancien responsable de l’AIE et expert en matière d’énergies renouvelables, sera l’occasion d’éclairer ces questions essentielles. Un accent sera mis sur quelques problèmes statistiques du monde de l'énergie, à travers par exemple les notions d'énergies primaire et finale, et les répartitions d'émissions directes et indirectes des secteurs de consommation finale. 
 

  • Pour participer à cette soirée débat, inscrivez-vous en adressant un courriel à statcafe@sfds.asso.fr en précisant votre choix présentiel ou visioconférence.
    Pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de suivre la conférence à distance, un lien de connexion vous sera adressé pour accéder à la conférence. 
  • Pour permettre à tous ceux qui veulent avoir le temps de commander boissons, tartines ou planches avant le début de l’exposé, nous vous recommandons d’arriver vers 18h30.

Informations complémentaires

  • Café Toï Toï le zinc, 17-19 rue Marcel Dutartre 69100 Villeurbanne ou en visioconférence

16 déc
16/déc/2021

Formation

Des micro-turbines pour protéger la biodiversité en montagne

Quelles sont les pistes pour la transition énergétique des régions de montagne ? Longtemps terres privilégiées pour la construction de grands barrages hydroélectriques en raison des dénivelés offerts par le relief, les territoires montagneux réclament aujourd’hui du répit pour la biodiversité. Et si la solution se trouvait dans le « small is beautiful » ? 
Romain Desfarges et Benjamin Bonnaz, étudiants en 3e année de génie civil et urbanisme se sont penchés sur le cas de la station de Flaine en Haute-Savoie, dans le cadre d’un contrat honoré par le biais de la junior entreprise de l’INSA Lyon, ETIC INSA Technologies. Avec leur projet « Gemma Micro-Hydro », qui a également séduit le jury du concours étudiant « InnoVivant 2021 », ils accompagnent les territoires dans le développement de microcentrales. Simple d’installation, la petite hydroélectricité repose sur un savant équilibre entre accès aux énergies renouvelables et protection de la biodiversité. Explications.

Les promesses des micro-turbines
Avec des pentes raides et des réserves d’eau sous toutes ses formes, les territoires de montagne représentent un potentiel hydraulique important. Seulement jusqu’alors, la conciliation entre activité hydroélectrique et protection de la biodiversité n’a pas toujours été respectée par les grands barrages. Parmi la grande diversité des installations : la petite hydroélectricité qui se distingue de sa grande sœur par sa taille, modeste. Installées au fil de l’eau, ces micro-turbines ne requièrent ni retenue d’eau, ni vidanges susceptibles de perturber l’hydrologie naturelle, la faune et la flore. « Nous parlons ici d’installations vraiment très petites, de la taille d’une table, annonce Romain Desfarges. C’est une solution capable de valoriser une énergie naturellement présente et fournir une électricité très peu carbonée car elle ne nécessite pas de construction en béton et fait très peu de bruit. De plus, elle présente un intérêt tout particulier en montagne car elle offre un approvisionnement en électricité de façon locale », ajoute-t-il. 

Des projets qui tombent à l’eau, faute de rentabilité
Si la typologie des réseaux d’eaux, notamment dans les stations de ski, est pourtant favorable à la mise en place de ce type d'équipements, ces petits projets sont souvent mis de côté en raison d’un temps d’étude trop long et d’une faible rentabilité. Une équation qui ne colle pas toujours avec les budgets alloués à la transition énergétique des territoires, d’autant que les stations de moins de 4,5 mégawatts sont exploitées sous le régime privé. « Il s’agit de trouver le bon emplacement, le bon circuit, d’étudier les caractéristiques de chaque canalisation, l’hydrologie de la zone… C’est un travail qui prend du temps et qui peut amener à mobiliser beaucoup d’expertises techniques différentes », explique Benjamin Bonnaz. L’étudiant de 3e année parle en connaissance de cause puisqu’il a tout récemment mené une étude sur le territoire flanois, dont il est originaire. « Après plusieurs semaines d’étude sur la station de Flaine, nous avons identifié trois lieux potentiels, dont un se situant sur un captage à 150 mètres de dénivelé au-dessus de la station. L’eau arrive à cet endroit avec une force considérable et l’énergie est à ce jour brisée avec des réducteurs de pression. Installer une microcentrale de 30 kilowatts à cet endroit permettrait de récupérer de quoi alimenter une cinquantaine de foyers en simultané. Nous avons transmis notre rapport à la station de Flaine, qui en était la commanditaire dans le cadre d’un contrat réalisé auprès de la junior entreprise de notre école. Ils ont désormais les cartes entre les mains pour faire leur choix ». 

Un outil d’aide à la décision
Avec « Gemma », l’objectif de Benjamin et Romain est double : trouver le maximum de potentiels hydroélectriques inexploités et proposer un accompagnement clé en main pour l’installation de microcentrales. Le projet entrepreneurial des deux étudiants a déjà convaincu Dimitri Lafond, responsable du réseau d’eau de Flaine, exploité par Véolia. « Bien que modeste à l’échelle de la consommation électrique de toute la station, ces installations représentent un bon moyen de produire une énergie verte. L’étude réalisée par les étudiants de l’INSA Lyon nous a permis d’appréhender la faisabilité technique et financière d’une telle opération. Elle a également mis en avant l'ensemble des démarches administratives nécessaires à la mise en place et orienté le maître d'ouvrage vers des entreprises en mesure de l'accompagner dans la réalisation d'un tel projet. Ce type d'étude constitue un véritable outil d'aide à la décision », explique le professionnel en gestion et maîtrise de l’eau.

Une aventure entrepreneuriale
Il y a quelques mois, Romain et Benjamin participent au concours étudiant « InnoVivant ». Le défi : concilier construction et protection de la biodiversité. Ils remportent le 2e prix et toute l’attention de l’entreprise organisatrice qui souhaite poursuivre l'aventure avec eux. « Ce challenge a été déterminant pour nous et nous avons décidé de nous investir plus profondément dans ce projet. Si notre façon de travailler intéresse une grande entreprise, c’est qu’il y a quelque chose à creuser ! Et puis, depuis que l’on se connaît, on s’est toujours dit qu’on serait patrons de notre entreprise, ensemble », rit Romain. 
Pendant les deux ans et demi d’études restant aux deux amis ingénieurs, ils comptent développer leurs connaissances en génie civil et en hydrologie, avec pour objectif, la proposition d'un service professionnel complet, de l’étude à la faisabilité. Pour leur dernière année à l’INSA Lyon, ils évoquent la Filière Étudiant Entreprendre, qui pourrait leur permettre de consolider leur offre et lancer leur entreprise à la sortie de leur diplôme. En attendant, l’équipe de « Gemma Micro-Hydro » espère pouvoir travailler rapidement avec d’autres stations et territoires de montagne. 

À propos, que signifie « Gemma » ? « C’est de l’argot autrichien dans le monde du ski alpin, un tic de langage que j’avais et qui est devenu une blague entre nous. Ça signifie ‘allons-y’. Peut-être était-ce un signe prémédité de notre collaboration ! », conclut Benjamin Bonnaz.

En savoir plus sur Gemma Micro-Hydro :   

 

 

 

 

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