
INSA Lyon
Le Grand Tour - Forum Génération Egalité
15 étapes en avril et mai 2021
En partenariat avec l’Institut Open Diplomacy, l'INSA Lyon accueille une étape du Grand Tour - Forum Génération Egalité, en présence de M. Cédric O, Secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques.
En amont du Sommet International « ONU Femmes » qui aura lieu fin juin, le Grand Tour donne lieu à 14 conférences consultatives sur tout le territoire, permettant de recueillir les réflexions des participants sur la manière de faire progresser durablement l’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde.
Les conclusions de ces travaux seront remises au gouvernement en amont du Sommet, co-organisé par la France et le Mexique, et qui rassemblera en juin 2021, à Paris, 60 chefs d’Etat et de gouvernement.
L’égalité femmes-hommes, constitue un enjeu majeur pour l’INSA Lyon. En nous impliquant dans le Grand Tour #NotreGénérationEgalité, nous sommes particulièrement heureux et fiers et contribuer à la dynamique internationale engagée au service de cette ambition.
Programme du jeudi 22 avril 2021 de 14h à 17h
Conférence consultative autour de M. Cédric O, Secrétaire d'Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques avec :
• Thomas Friang, Fondateur et Directeur général de l'Institut Open Diplomacy
• Dr. Frédéric Fotiadu, Directeur de l'INSA Lyon
• Juliette JARRY, Vice-présidente Région Auvergne Rhône-Alpes déléguée au numérique
• Marie-Noëlle Battistel, Députée de l'Isère, Vice-présidente de la Commission aux Affaires économiques et de la délégation aux Droits des femmes
• Rana Hamra, Fondatrice d'Humanity Diaspo
• Pauline Adam-Kalfon, Associée de PwC France
• Fatima Bakthi, Secrétaire générale adjointe de Femmes Ingénieurs
• Emmanuelle Quiles, Présidente de Janssen France
• Sonia Bechet, Directrice de l'Institut Gaston Berger
• SEM Delphine O, Ambassadrice et Secrétaire générale du Forum Génération Égalité
• SEM Hans-Dieter Lucas, Ambassadeur d'Allemagne
La participation est gratuite et ouverte à toutes et tous.
Inscription obligatoire : https://www.open-diplomacy.eu/grand-tour-generation-egalite
Informations complémentaires
- https://www.open-diplomacy.eu/grand-tour-generation-egalite
-
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Progrès numérique et sobriété : un mariage de raison
La pandémie et les confinements successifs auront fini d’accomplir la tâche : il n’est plus question de se passer de l’outil digital. Mais désormais, la transition numérique, aussi incontournable soit-elle, soulève une question : est-elle compatible avec la transition énergétique ?
Il semblerait que la technologie mette à nouveau l’humain face à son rapport au progrès, aux limites de la planète et du temps. Entre accélération et freinage d’urgence, quatre chercheurs de l’INSA Lyon prennent le temps de l’explication, et invitent à reconsidérer le besoin. Société numérique + enjeux climatiques : comment satisfaire l’équation ?
Le numérique prodige, déchu.
Hervé Rivano, Jean-François Trégouët et Nicolas Stouls sont chercheurs à l’INSA Lyon. Ils publiaient en novembre dernier une tribune qui s’attachait à démontrer la menace pesante du numérique sur la transition énergétique. « Le numérique est souvent considéré comme une porte de sortie pour réduire la consommation d’énergie dans beaucoup de secteurs. Mais les impacts environnementaux liés à son usage croissant sont bien trop sous-estimés », introduit Jean-François Trégouët, maître de conférence à l’INSA Lyon et membre du laboratoire AMPERE1.
Selon le Shift Project, la part du numérique dans le total mondial des émissions de gaz à effet de serre se hisse à 3,7 %2. « Les impacts directs sont principalement liés au cycle de vie des terminaux et leur utilisation. Les ordinateurs, les boîtiers internet ou les câbles sont fabriqués puis acheminés aux quatre coins du monde. Puis pour faire fonctionner ces objets, il faut produire de l’électricité, prévoir des centres de stockage et différents réseaux qui acheminent les données. Tout ça pèse dans le bilan carbone mondial. Les impacts indirects quant à eux sont tout aussi importants mais bien plus difficiles à évaluer », ajoute-t-il.
Parmi les conséquences difficiles à mesurer, « l’effet rebond » qui se traduit par une augmentation de la consommation, lorsqu’une solution technique est optimisée. « C’est un phénomène paradoxal. Par exemple, alors que les quantités d’énergie nécessaires pour faire transiter une donnée diminue grâce aux avancées des ingénieurs, la consommation d’énergie mondiale dédiée au numérique ne cesse de croître. C’est l’effet rebond : bien que l’outil soit plus efficace, nous consommons plus de ressources ! », illustre Hervé Rivano, professeur à l’INSA Lyon et chef de l’équipe Agora3 au laboratoire CITI4.
Le numérique qui semblait représenter une si belle opportunité pour répondre aux enjeux environnementaux, ne semble donc pas remplir toutes ses promesses. Et alors que l’on doit l’émergence du numérique à la recherche technologique, c’est cette dernière qui semble être convoquée pour optimiser encore et encore, l’outil.
Ingénieurs et chercheurs, à la barre.
Inventer, réinventer, trouver des méthodes de réduction de la consommation en énergie ou en matière première… L’optimisation technique fait le quotidien des chercheurs. « Tout est presque faisable en matière de technologie. Il est par exemple tout à fait possible d’imaginer d’inclure les data-centers à l’échelle d’une ville et réutiliser la chaleur produite en l’injectant directement dans le réseau de chaleur urbain. Il existe de nombreuses pistes prometteuses et stimulantes pour les ingénieurs et les chercheurs, mais ces pistes répondent à quelle nécessité ? Celle de chauffer des habitations, ou celle de consommer encore plus de données ? Il est primordial de questionner notre besoin », pose Nicolas Stouls, maître de conférence et membre du laboratoire CITI.
Cette attitude, c’est celle communément appelée « la sobriété numérique », une notion qui rappelle que le progrès doit servir des causes, et ne pas être un objectif en soi. Kévin Marquet, maître de conférence et enseignant au département informatique de l’INSA Lyon, a participé aux ateliers menés par le Shift Project sur la question. « La sobriété numérique consiste à ne plus nécessairement passer par des technologies pour effectuer une tâche, mais à piloter ses choix à travers une attitude critique vis-à-vis de la technologie. Il s’agit de se donner un choix, plutôt que de le subir », explique-t-il.
Référé-suspension : le besoin questionné.
Si la capacité à interroger l’utilité de la demande semble être nécessaire pour voir diminuer l’impact environnemental du numérique, le chercheur déplore l’attitude simpliste qui consiste à renvoyer l’utilisateur à sa propre et unique responsabilité. « Le modèle économique le plus répandu sur internet est celui de la publicité, basée sur des systèmes de ciblage très énergivores. Alors, le consommateur aura beau avoir fait ses choix numériques le plus sobrement du monde, une bonne partie du problème lui échappe encore. Les grands silencieux dans ce combat, ce sont les états des pays développés où la surconsommation numérique règne et dont le pouvoir de régulation est puissant. Tout ceci est une affaire de collectif : individus, entreprises et états, chacun a le pouvoir d’interroger l’utilité de ses comportements », ajoute Kévin Marquet.
Si le choix du consommateur est restreint et les politiques de régulation silencieuses, qu’en est-il du choix de l’ingénieur-concepteur, souvent à l’origine de la réponse à la demande ? « Le mythe du savant dans sa tour d’ivoire oublie que le chercheur fait partie de la société en tant que citoyen actif. La sobriété numérique est un champ de recherche passionnant pour les économistes et les sociologues, mais néanmoins, ses concepts pluridisciplinaires impliquent l’ingénieur et questionnent le rôle socio-politique des chercheurs », dit Jean-François Trégouët.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »
Pour répondre aux défis majeurs de notre époque, l’INSA Lyon a récemment entamé un chantier d’évolution de la formation, avec au cœur du projet, le développement durable et le numérique. « Donner à penser et à comprendre pour que les citoyens construisent leurs choix en conscience fait partie de nos missions de chercheur. Les liens entre transition numérique et transition écologique ne sont pas toujours évidents à percevoir, et nous espérons pouvoir apporter aux élèves-ingénieurs, les clés pour les comprendre », ajoutent les enseignants-chercheurs également engagés dans les ateliers de réflexion autour de la formation.
La préoccupation semble également avoir irradié au-delà des laboratoires et des salles de classe. « User d’un numérique plus responsable » : c’est une ambition inscrite dans le plan stratégique de l’établissement pour 2030 et dont les nombreuses dimensions nécessiteront un arbitrage, comme l’explique Hugues Benoit-Cattin, chargé du numérique. « Le chantier de la responsabilité numérique de l’établissement est très vaste. Devenir une structure numériquement responsable, c’est autant faire en sorte de consommer des solutions locales, que mutualiser les ressources informatiques et former ses personnels et étudiants à adopter une hygiène numérique. Des actions sont déjà engagées, et nous devons aller plus loin. Je pense également à la logique d’inclusion, dans l’accompagnement du handicap par exemple, qui est une belle illustration de ce à quoi le numérique peut servir, et où le progrès sert la cause », conclut Hugues Benoit-Cattin.
Pour aller plus loin : Hervé Rivano, Nicolas Stouls et François Trégouët ont animé une rencontre-débat en décembre dernier. La rencontre est à retrouver ici « Télétravail, 5g, Netflix… Notre empreinte numérique est-elle soutenable ? »
1 Génie électrique, électromagnétisme, automatique microbiologie environnementale et applications (INSA Lyon, ECL, Lyon 1, CNRS)
2 https://theshiftproject.org/article/pour-une-sobriete-numerique-rapport-shift/
3 AlGorithmes et Optimisation pour Réseaux Autonomes
4 Centre d’innovation en télécommunications et intégration de services (INSA Lyon/INRIA)
Podcasts « Les cœurs audacieux » - Saison 2 / Épisode 5 - 21 avril 2022

INSA Lyon
L’INSA Lyon toujours plus investi dans le développement durable
Le Times Higher Education a publié hier, mercredi 22 avril, la deuxième édition de son classement mondial dédié à la performance des établissements d’enseignement supérieur en matière de développement durable et de responsabilité sociétale. L’INSA Lyon se classe parmi les 200 meilleures universités mondiales ayant un impact positif sur la société et décroche la 5e place ex-aequo des institutions françaises*. Un rang remarquable pour un établissement engagé de longue date sur ces problématiques. Interview avec Nicolas Gaillard, directeur adjoint en charge du développement durable.
Avec sa 54e place mondiale sur la thématique « Énergie propre et abordable » et sa 70e place sur la thématique « Villes et communautés durables », l’INSA sort son épingle du jeu sur l’énergie et la durabilité. Qu’en est-il vraiment ?
En matière d’énergie, l’établissement se mobilise depuis de nombreuses années pour définir une trajectoire de transition énergétique et écologique. L’efficacité énergétique du patrimoine immobilier et le développement des énergies renouvelables sont en effet des axes prioritaires, au même titre que la réduction des impacts environnementaux liés à la gestion de l’eau, de la biodiversité et des espaces verts.
Nous avons mis en place cet engagement au service de la durabilité depuis de nombreuses années, en instaurant notamment un bilan des émissions de gaz à effet de serre depuis 2009, associé à un plan d’actions en réduction et en compensation. Nous avons également réalisé, en 2016, un diagnostic complet des aspects énergétiques et écologiques.
Avec les programmes de travaux de l'opération Lyon Cité Campus, qui visent à réhabiliter les bâtiments de notre campus, sont intégrées des exigences environnementales fortes, fondées sur des cibles de performances Haute Qualité Environnementale. Il faut savoir, par exemple, que les façades structurelles ont été réhabilitées avec un matériau bio-sourcé, le bois, remplaçant en partie les anciens éléments en aluminium. Toutefois, le nouveau parement est resté en aluminium pour respecter le choix de l’architecte Jean Prouvé.
Cet intérêt pour le patrimoine historique est d’ailleurs l’un des éléments qui expliquent notre bon classement dans la partie « Villes et communautés durables ». Nous sommes en effet attachés à la préservation du patrimoine historique et culturel, et notre campus en témoigne. C’est un campus ouvert sur la ville, avec des espaces verts et des espaces culturels dynamiques et accessibles.
Depuis quand date la prise de conscience de l’INSA Lyon dans l’intérêt des enjeux DDRS ?
Dès le début des années 2000, il y a près de vingt ans, notre école a mis le sujet de l’écologie au centre des discussions, avec la création d’une association étudiante, puis très vite le recrutement d’un chargé de mission. C’est en 2011 que l’INSA propose dans son projet d’établissement, un programme d’actions ciblées intitulé Agenda 21, qui sera institutionnalisé ensuite pour structurer la formation et la recherche au regard des enjeux DD&RS. Et en 2016, tout s’accélère. Avec la signature par la direction d’une charte Développement Durable et Responsabilité Sociétale proposée par nos élèves, qui fait des problématiques de développement durable un enjeu majeur et collectivement admis. Tous ces efforts nous conduisent naturellement à une labellisation officielle obtenue en 2019, pour une durée de 4 ans, qui vient reconnaître tout le travail réalisé pour faire de notre institut un établissement exemplaire en matière de d’engagement durable mais aussi pour intégrer la responsabilité sociétale dans son développement et veiller à mobiliser tous les acteurs. Et dernièrement, juste avant le confinement, nous avons eu l’immense honneur de recevoir le trophée des Campus Durables pour deux projets « verts », une récompense pour toute la communauté INSA qui se mobilise largement sur tous ces aspects.
La crise sanitaire occupe et préoccupe tous les esprits à l’heure actuelle, mettant au second plan la question de l’urgence climatique.
Qu’en pensez-vous ?
Effectivement, le discours ambiant a fait passer les problématiques DD&RS au second plan. Les médias focalisent leur attention sur la crise, avec toutes les problématiques sanitaires et aussi économiques que cela soulève. Cette crise met en lumière la désindustrialisation de notre pays et la délocalisation de certaines productions, comme celle de masques et de gants, vers la Chine notamment, illustrant notre dépendance et nous contraignant à des coûts et des délais importants, ce qui est également un non-sens environnemental.
Aussi, j'ai le sentiment que ces questions autour des enjeux climatiques et la place de l’humain dans la société vont revenir au cœur du débat, notamment dans les plans de relance post-Covid.
Notre école est également préoccupée par la crise actuelle. Mais il convient peut-être de distinguer l’urgence de la situation d'une stratégie d’action à long terme. Les enjeux de transition sont majeurs : transition énergétique, changement climatique, enjeux sociaux et solidaires… Ces problématiques touchent tous les citoyens. Elles doivent être au cœur de nos réflexions. Elles le sont particulièrement à l’INSA, où à terme, nous souhaitons nous affirmer encore plus dans les domaines de la transition écologique et durable. Ces classements sont très encourageants, mais nous voulons aller plus loin pour construire un avenir plus durable, qui porte des valeurs sociales et environnementales auxquelles nous croyons.
* L’INSA Lyon est classé dans les « 201-300 » sur 767 institutions pour le classement global. En 2019, l’INSA était classé « 301-400 » sur 450 institutions. L’école se distingue sur 8 indicateurs des 17 objectifs de développement durable établis par l’Organisation des Nations Unies :
Égalité des sexes :
Recherche sur l'étude du genre, les politiques en matière d'égalité des sexes et l'engagement à recruter et à promouvoir les femmes
INSA Lyon classé au rang 301-400
Eau propre et assainissement :
Recherche liée à l'eau, à l'utilisation de l'eau et à l'engagement à assurer une bonne gestion de l'eau dans la communauté au sens large
INSA Lyon classé au rang 201-300
Une énergie propre et abordable :
Recherche sur l'énergie, utilisation et politiques énergétiques, et engagement à promouvoir l'efficacité énergétique
INSA Lyon classé au rang 54
Réduction des inégalités :
Recherche sur les inégalités sociales, les politiques en matière de discrimination et l'engagement à recruter du personnel et des étudiants issus de groupes sous-représentés
INSA Lyon classé au rang 101-200
Villes et communautés durables :
Recherche sur la durabilité, le rôle de gardien des arts et du patrimoine et les approches internes de la durabilité
INSA Lyon classé au rang 70
Action pour le climat :
Recherche sur le changement climatique, l'utilisation de l'énergie et les préparatifs pour faire face aux conséquences du changement climatique
INSA Lyon classé au rang 101-200
La vie sous l'eau :
Recherche sur la vie sous l'eau et éducation et soutien aux écosystèmes aquatiques
INSA Lyon classé au rang 101-200
Partenariats pour les objectifs :
Les moyens plus larges par lesquels les universités soutiennent les objectifs de développement durable par la collaboration avec d'autres pays, la promotion des meilleures pratiques et la publication de données
INSA Lyon classé au rang 201-300

Formation
Transition énergétique : l’INSA alimente l’esprit critique de ses étudiants
Épuisements des ressources, émissions de gaz à effets de serre, pollutions locales… La liste des impacts désastreux d’une production énergétique majoritairement fossile n’est plus un secret. Si l’utilisation de solutions renouvelables représente aujourd’hui seulement 11% de la production totale énergétique française, les scénarios prospectifs se multiplient. Les étudiants de 5e année du département de génie électrique (GE) ont rencontré à l’occasion d’une conférence, Marc Jedliczka, porte-parole de l’association NégaWatt, dont la démarche vise à repenser le modèle énergétique français.
Le scénario NégaWatt
« L’énergie n’est pas un but en soi. L’objectif, c’est la réponse aux besoins énergétiques. » C’est ainsi que Marc Jedliczka a introduit son sujet lors de la conférence récemment donnée aux étudiants de 5GE. La démarche NégaWatt se résume en trois concepts-clés : sobriété, efficacité énergétique et énergies renouvelables. « C’est une approche de bon sens. En réduisant la quantité d’énergie nécessaire à la source pour un même service, en priorisant les besoins en énergies essentiels, et en développant les sources d’énergies renouvelables, nous pourrons commencer à contenir l’emballement du climat. Si la démarche NégaWatt ne propose pas de rupture technologique, elle admet néanmoins que cette même technologie peut aider à réduire les besoins de consommation. Ça, c’est le travail des ingénieurs », interpelle le porte-parole de l’association.
Ouvrir les étudiants de génie électrique à des productions alternatives
En tant que spécialistes de l’électricité, ces élèves-ingénieurs sont indubitablement concernés par l’enjeu de la transition énergétique. Claude Richard, enseignant au département GE de l’INSA Lyon, explique comment les élèves-ingénieurs y sont formés. « Pour aller vers plus d’énergie renouvelable et une rationalisation de l'utilisation de l'énergie, il nous faut des ingénieurs capables de comprendre le système énergétique dans sa globalité. Puisque l'énergie électrique est un des principaux vecteurs d'énergie aujourd'hui, nous mettons un point d’honneur à accompagner la réflexion de nos étudiants, notamment à travers les ‘conférences industrielles de 5GE’ ou des projets de création d'entreprise tournés vers la transition énergétique avec les 3e année du département. La venue de Marc Jedliczka répond aussi à une demande forte de la part des étudiants qui, se sentant de plus en plus concernés par l'urgence climatique, souhaitent ouvrir leurs esprits à l’utilisation d’énergies intermittentes comme les énergies renouvelables. Cependant, ces systèmes nécessitent de disposer d’ingénieurs agiles et compétents aussi bien en électronique de puissance, électrotechnique, mécatronique, mais également sur la mise en œuvre des architectures électroniques de pilotage et de communication. Les enjeux des systèmes électriques, la distribution et la conversion de l’énergie et l’intelligence associée sont des expertises centrales dans la formation pluridisciplinaire de GE et qui seront également au centre des bouleversements énergétiques de demain. »
Entre vision et actions concrètes
Noé Delargillière, diplômé INSA génie énergétique et environnement, a rejoint l’Institut NégaWatt depuis un an et demi en tant que chargé de mission. « L’Institut NégaWatt est le bras opérationnel de la vision développée par l’association éponyme. Aujourd’hui, le bâtiment est le secteur le plus consommateur en France. Mon travail consiste à co-construire des stratégies de rénovation de bâtiments avec les collectivités et les gestionnaires de parcs tertiaires. Nous travaillons ensemble à réduire les consommations énergétiques pour atteindre les objectifs fixés par la loi, et pour cela, il faut mobiliser des décideurs et des équipes, autour de changements importants. Je suis un ingénieur qui fait du conseil, une bonne partie de mon travail consiste à rendre des résultats compréhensibles et aider à dépasser les résistances au changement. Je pense que faire l’aller-retour entre une vision et des actions concrètes fait partie du rôle de l’ingénieur dans la transition énergétique. Je suis convaincu qu’il ne faut plus considérer la technique et l’ingénierie comme quelque chose de neutre, mais elles doivent être au service d’un engagement et d’une vision de long terme car nous avons des décisions à prendre dans les années à venir », conclut le jeune ingénieur.
Podcasts « Les cœurs audacieux » - Saison 2 / Épisode 5 - 21 avril 2022