Sportif de Haut Niveau

10 mai
10/mai/2023

Vie de campus

« Sportif valide ou handicapé, pour faire avancer le bateau, il faut un tandem équitable »

Comme beaucoup de rameurs, Thibault Massolo est tombé dans le grand bain de l’aviron grâce à son histoire familiale. Lorsqu’il arrive à l’INSA Lyon, il intègre naturellement la section sportive de haut-niveau et le pôle espoir en quête de performance. Désormais, c’est à travers un autre projet sportif qu’il s’épanouit.

Aujourd’hui élève-ingénieur en 4e année du département génie civil et urbanisme, Thibault Massolo s’est vu proposer un rôle inédit : s’improviser guide handisport dans l’objectif d’accompagner un athlète aux championnats de France Élite d’aviron. Cette expérience s’est avérée formatrice et heureuse, même si accéder à la différence de l’autre n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Il raconte cette tranche de vie qui fait appel à l’humilité, l’ouverture et l’humanité.

Pendant plusieurs mois, vous avez accompagné Florian, un handi-athlète qui débutait l’aviron. Vous n’étiez pas nécessairement familiarisé avec le monde de l’handisport, n’est-ce pas ?
Lorsque Florian est arrivé au club
1, je n’ai pas tout de suite pris la mesure de l’aventure qui nous attendait. On m’avait proposé de l’accompagner vers le championnat de France, et cet objectif très concret m’a motivé à renouer avec la performance ; je me sentais capable de l’aider à l’atteindre son objectif. Florian est un ancien rugbyman de haut-niveau qui suite à un accident de la route, a hérité d’une mobilité restreinte sur la chaîne postérieure. Ses médecins n’avaient pas prédit qu’il pourrait remarcher un jour, mais il s’est beaucoup battu pour rééduquer son corps. Le monde de l’handi-aviron, prévoit trois catégories de classification empêchement. Pour Florian, c’est délicat : son dossier médical indique qu’il devrait concourir dans une certaine catégorie, mais sa force de caractère le fait jouer face à des sportifs qui présentent des déficiences très différentes des siennes, comme des déficiences visuelles. Cela soulève une vraie question éthique : comment mesurer l’empêchement dans le sport paralympique ? Car entre celui ou celle dont le genou ne se plie pas et quelqu’un de malvoyant, la pratique est parfois biaisée. C’est un peu étonnant à dire, mais certains handicaps sont plus favorisants que d’autres ; mais ils sont tous très différents, presque uniques. D’ailleurs, s’il fallait catégoriser par handicap, chacun gagnerait son championnat ! 
 
Comment l’accompagnement se déroule sur le bateau ?

Très concrètement, je suis sur le bateau avec lui, à l’avant. Il n’y a pas tellement de différence de mouvement avec un partenaire valide : nous sommes tous les deux rameurs. Et comme sur n’importe quel bateau, il faut apprendre à connaître son coéquipier, être à l’écoute en permanence et communiquer. Nous avons mis en place des adaptations car l’aviron est une discipline qui fait appel à la dissymétrie. Florian ayant une difficulté à articuler le coude gauche, il rame principalement à tribord. Il y a aussi des différences de force, mais finalement, c’est comme ramer avec quelqu’un de valide qui n'aurait pas exactement les mêmes caractéristiques physiques ou serait moins développé musculairement… En naviguant avec Florian, j’ai remarqué qu’il se posait énormément de questions. Il lui est difficile de ‘débrancher le cerveau’, comme on dit. Il porte beaucoup d’attention aux ressentis de son corps et il intellectualise chaque sensation. C’est une approche très différente de celle que j’ai eue à mes débuts : moi, j’ai appris à ramer, en ramant ! Mais c’est un échange très enrichissant et qui enseigne l’humilité. 

 

 

Dans un tel duo, comment chacun trouve sa place sur le bateau ?
Je me souviens de notre première course : je voulais le guider et faire à sa place. Bien évidemment, on s’est plantés ! On s’est arrêtés au milieu de la course car je ne l’avais pas laissé s’exprimer. À partir de ce jour, il a pris le lead mental sur le bateau. Il a une force différente de celle que j’ai pu voir chez mes coéquipiers valides. Avec une zénitude et l’insouciance qu’on prêterait aux rameurs débutants, Florian change les codes de la discipline, ce qui m’oblige à remettre en question ce que je pensais savoir. Aujourd’hui, chacun trouve sa place dans le tandem et on arrive à faire ensemble. De toute façon, il n’y a pas d’autres choix en aviron : si on ne met pas la pelle au même moment dans l’eau, le bateau ne peut pas aller ni droit, ni vite.

Les championnats de France Élite d’aviron ont eu lieu tout récemment. Comment s’est déroulée la compétition ?
Plutôt bien. Nous avons terminé vice-champions de France. Bien sûr, nous aurions voulu être sur le haut du Podium, mais c’est le jeu. Et puis Florian a seulement trois mois d’aviron derrière lui ! Pour ma part, j’ai vraiment vécu le championnat de France élite comme tous les autres sportifs et pas seulement comme un guide. Il y a eu beaucoup de préparation en amont bien sûr, mais c’était finalement très grisant de construire à partir de zéro et de voir la progression de mon coéquipier : handisport ou pas, l’investissement a été le même. Nos deux médailles ont la même valeur. 

 


Le podium du Championnat de France Élite d’aviron.

 

 

Le projet de Thibault Massolo a reçu un « Coup de pouce » de la Fondation INSA Lyon pour réaliser l’accompagnement en tant que guide handisport, pour les championnats de France Élite aviron. 

 

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[1] Club Aviron Toulonnais

 

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31 jan
31/jan/2023

Sport

Sportifs de l'automne 2022

Sportifs automne 2022Section sport de haut-niveau - automne 2022

Le palmarès pour le sportif de l’automne :

Camille Droguet - 5GM - Basket ball

Championne du monde de Basket ball 3x3 avec l'équipe de France U23.

Mathis Ghio - 2FIMI - Wingfoil

Champion du monde de Wingfoil race.

Ugo Vignolles - 2FIMI - Rugby

Victoire Lyon VS Castres.
Match de la 10e journée du top 14.

 

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28 oct
28/oct/2022

Sport

Sportifs de l'été 2022

Section sport de haut-niveau - été 2022

Après deux années mouvementées en raison du contexte sanitaire, l’INSA Lyon renoue avec « son sportif ou sportive de la saison ».
Elu(e) par un collège d'experts composé d'entreprises partenaires, de personnels INSA, de la marraine et du parrain de la promotion 35 et des étudiants de la section sportive de haut niveau, le sportif ou la sportive de la saison se distingue parmi les podiums des 3 mois représentatifs de la saison (dix nominés : 5 hommes et 5 femmes).

Cela se conclura à la fin de l'année universitaire, lors du palmarès de l'AS,  par l'élection de la sportive et du sportif de l'année.

Le palmarès pour le sportif de l’été :

Cléo Hagel - 2FIMI – Rugby

Championne d'Europe de rugby seven's avec l'équipe de France moins de 18 ans.

Sylvain Cachard - 5IF - Course en montagne

Champion d'Europe de course en montagne en sénior individuel.

Mathis Ghio - 3FIMI - Voile

Champion d'Europe de wingfoil race en sénior individuel.

 

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27 juin
27/juin/2022

International

Lancement du projet SAMEurope dans le cadre de la Présidence Française du Conseil de l’Union Européenne

Du 20 au 22 juin, l’INSA Lyon a accueilli des représentants des relations internationales et du sport des universités de Karlsruher Institut für Technologie (Allemagne), Chalmers University of Technology (Suède), l’University of Jyväskylä (Finlande) et l’Universitat Jaume I (Espagne) pour célébrer l’obtention du projet SAMEurope - Student Athletes Erasmus+ Mobility in Europe – prévu sur 3 ans et soutenu par le programme Erasmus+ de la Commission européenne.

Partenaires sur le plan académique, les cinq institutions réuniront leurs forces pour traiter une problématique européenne: la mobilité internationale des étudiants sportifs de haut niveau pour qui un séjour Erasmus+ est une expérience difficile à conjuguer avec leurs obligations sportives et scolaires.

Aider ces étudiants à concrétiser une expérience internationale pour renforcer leur double-projet sportif et professionnel, telle est l’ambition de SAMEurope qui aura pour mission de créer :

  • une plateforme européenne permettant aux étudiants de cartographier les universités les plus adaptées selon leur pratique sportive ;
  • un guide de bonnes pratiques destiné à tous les établissements d’enseignement supérieur européens souhaitant améliorer leurs conditions d'accueil des sportifs ;
  • une étude sociologique sur les avantages d'une mobilité pour les étudiants sportifs, notamment au niveau des soft skills utiles à leur future carrière.

À l'occasion de l'événement de lancement, l’initiative SAMEurope a été saluée et reconnue par Campus France ainsi que l'Agence Nationale du Sport du Ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques comme le premier projet en la matière qui bénéficiera à tous les établissements européens. Les partenaires de la Tony Parker Adéquat Academy et de Boccard Life Solutions se sont également mobilisés pour exprimer leur point de vue et apporter des pistes de réflexion en tant que centre de formation et employeur. Des établissements partenaires de l'INSA Lyon locaux ont fait aussi l'honneur d'assister à l'événement.

Diane Marie-Hardy, diplômée INSA, sportive de haut niveau en athlétisme et rugby, a représenté les principaux concernés en partageant son expérience d'échange à Loughbourough University (Angleterre) et les avantages qu'elle en a retiré pour son parcours. Le prochain rendez-vous du consortium des cinq institutions est prévu à Chalmers University, à l’automne 2022, où seront posés les premiers jalons du projet pour la création des outils et pour la communication de SAMEurope à travers des événements institutionnels et sportifs.

 

 

 

 

 

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10 mai
10/mai/2022

Sport

Sportifs de l'hiver 2021-2022

Section Sport de haut-niveau -  Hiver 2021-2022

Manon Pennanéach - 1FIMI - Voile
1re au championnat du Monde Jeune par équipe - Oman.

Mathis Ghio - 2 FIMI - Voile
1re place en catégorie Race Homme - Coupe du Monde de Wingfoil - Espagne.

Mathieu Delpeuch - 5 GEN - Raid Trail
3e à la course TransGranCanaria Advanced (62km 2700mD+ 3900mD) - Canaries - Espagne.

 

 

 

 

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21 déc
21/déc/2021

Sport

Sportifs de l'été et de l'automne 2021

Section Sport de haut-niveau -  été & automne 2021

 

Sportifs de l'étéSPORTIFS DE L'ÉTÉ 2021

Mathieu Perrin – 4BS – Course d'orientation

2e au relais de la Jukola, un des deux plus grands relais de course d'orientation au monde - Finlande.

Jeanne Roche – 2FIMI – Aviron

2e au championnat du monde junior d'aviron en deux de couple U19 - Médaille d'argent - Bulgarie.

Sam Herlicq - 5GM - Tir à l'arc

Vice-champion d'Europe de tir en campagne par équipe mixte (arc classique) - Croatie.

 

SPORTIFS DE L'AUTOMNE 2021

Nastasia Gimenez - 2 FIMI - VTT de descente

1re élite et 1re scratch - Copa Catalana Internacional, La Massana - Andorre (station de Vallnord).

Mathis Ghio - 2 FIMI - Voile

3e au championnat du monde Campione Del Garda - Wingfoil en catégorie Senior Homme Race - Italie.

Baptiste Fourmont - 4 GM - Athlétisme

1er au championnat de France espoir de course en montagne - Ancelle.

Louise Cervera - 4 GM - Voile

5e au championnat d’Europe senior - Bulgarie.

 

 

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30 sep
30/sep/2021

Formation

« Faire du mieux possible : c’est ainsi que je souhaite mener ma carrière de basketteuse-ingénieure » 

À tout juste 25 ans, Clarisse Legrand, diplômée du département génie mécanique de l’INSA Lyon, signe son premier contrat de basketteuse professionnelle au Basket Club de Montbrison. Après un cursus aménagé, cette ancienne élève de la section sport de haut-niveau s’est retrouvée propulsée en ligue féminine 2, une chose rare dans le monde du basketball professionnel qui recrute généralement ses joueuses plus jeunes. Pour Clarisse, « rien ne sert de courir, il faut partir à point ».

Après sept années de « double vie » d’élève-ingénieure et sportive de haut-niveau, vous voilà désormais diplômée et basketteuse professionnelle. Briller en sport collectif est déjà une prouesse, et vous l’avez fait en même temps que vos études. Quel est votre secret ? 
Effectivement, j’ai longtemps mené deux parcours de front, entre l’INSA et le centre de formation de l’ASVEL ou l’équipe professionnelle de Charnay. Ça n’a pas toujours été facile de concilier les deux, malgré l’aménagement de mon cursus, car le sport collectif à haut niveau est contraignant en termes d’organisation avec les entraînements à heure fixe et les déplacements réguliers. Au milieu de mes études, j’ai d’ailleurs dû faire un choix : continuer en ligue professionnelle et mettre mes études de côté, ou redescendre de niveau pour continuer à vivre les deux. Et lorsque l’on fait un choix de ce type, on n’a jamais la certitude de pouvoir revenir à haut-niveau, plus tard. J’ai fait mon choix en toute conscience à l’époque : j’ai choisi les études d’ingénieure mécanique pour la simple raison que s’assurer un métier qui nous plaît vraiment pour le reste de sa vie, c’est important. Ensuite, j’ai eu la chance qu’un agent croit en mon projet à la sortie de mes études. Autant sportivement qu'humainement, mon profil était attractif et s’accordait bien avec les autres filles de l’équipe. C’est très important de faire corps avec son équipe dans notre sport.

En parlant d’équipe, vous suivez actuellement un Executive Master en management à distance. Vous avez des projets en vue ?
Je voudrais que ma carrière d’ingénieure puisse me permettre de combiner mes compétences techniques d’ingénieure au côté humain, qui me tient à cœur car j’aime collaborer en équipe. Et ce diplôme de management à distance était parfait, car il me permet d’étudier à mon rythme. Je crois aussi que je me suis lancée dedans pour préserver un certain équilibre personnel, car bien que j’adore mon sport, il est important de pouvoir compter sur une autre activité pour penser à autre chose et prendre de la distance. Pour le moment, je n’ai pas encore de projet professionnel bien défini concernant ce que je ferais après ma carrière de basketteuse. Il faut parfois savoir se laisser guider par le temps. Même si j’espère faire encore quelques saisons en tant que sportive professionnelle, je ne me fais pas d’illusions : vivre du basket féminin est encore très difficile. 

Est-il plus facile de vivre du basket masculin ? La question de l’égalité des genres est-elle une question qui vous tient à cœur ?
D’un point de vue médiatique, la différence est flagrante. Avez-vous déjà vu un match de basket féminin à la télévision ? Il y en a, bien heureusement, mais c’est rare. C’est qu’il y a encore beaucoup de progrès à faire en matière de représentation des femmes dans le sport, et le basket ne fait pas exception. Contractuellement parlant, c’est aussi plus compliqué pour une femme de vivre de son activité sportive. Contrairement au basket masculin, il n’y a pas de convention collective qui encadre un minimum de revenu pour une basketteuse professionnelle par exemple. Dans le basket, il y a beaucoup de joueuses professionnelles qui défendent nos droits. Je serai peut-être l’une d’elles un jour, mais aujourd’hui, je débarque tout juste dans ce monde. Il me faut du temps pour en comprendre les rouages. Dans tous les cas, je suis consciente que les inégalités ne s’arrêtent pas au basket ; elles existeront aussi dans ma carrière d’ingénieure ou elles auront diminué d’ici-là, j’espère.

N’existe-t-il pas des similitudes plus réjouissantes entre la carrière de basketteuse et celle d’ingénieure ?
Je crois qu’il y en a un point commun évident et qui cadre parfaitement avec la personne que je suis : le travail d’équipe. J’aime l’idée que, dans le basket ou dans une entreprise, le groupe soit la concentration de différents potentiels individuels qui, s’ils sont correctement exploités, fassent avancer la machine. Je suis une sportive alors j’aime que les choses bougent et qu’il y ait un mouvement perpétuel avec des objectifs à atteindre. Finalement, en sport ou ingénierie, lorsque l’on manque un objectif, on a cette possibilité de décortiquer le mouvement ou le système de jeu pour comprendre, rebondir et faire mieux la prochaine fois. C’est ce qui me guide dans la vie : toujours faire du mieux possible.

 

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01 sep
01/sep/2021

Vie de campus

Les pieds dans l’eau, la tête dans les étoiles

Romain, 22 ans et Mathis, 18 ans, sont frères. Dans la vie, ils partagent deux choses : l’amour de la technique et la recherche de sensations qu’ils vivent quotidiennement en équilibre sur leurs planches à voile. Tous deux élèves-ingénieurs et sportifs de haut-niveau, c’est à l’INSA Lyon qu’ils ont trouvé le bon « spot » pour continuer de vivre leur passion pour la voile, tout en suivant leurs études d’ingénieurs entre la côte d’Azur et le campus de la Doua. Rencontre avec deux frères un peu siamois, mais pas tant que ça. 

Près de Marseille, c’est combinaisons collées au corps et casques vissés sur la tête que les deux frères s’en vont rejoindre leur terrain de jeu favori. Au bord de la Méditerranée, Romain Ghio, l’aîné de la fratrie, tente une explication. « Je fais du windfoil, tandis que Mathis fait du wingfoil. À une lettre près, ce sont deux planches assez différentes. » La nuance, bien que fugace, souligne le caractère presque versatile d’une discipline qui n’a eu de cesse de se réinventer depuis son apparition dans les années soixante. « Le windfoil ressemble plus à ce que l’on appelle communément une planche à voile, avec une voile reliée au flotteur par un mât. Pour le wingfoil, celle de Mathis, la voile est tendue sur des boudins gonflables, plus légère et séparée de la planche. C’est un nouveau type de matériel, qui a émergé il y a moins de deux ans », poursuit Romain. Parmi les évolutions récentes dans les sports aquatiques, le « foil » qui placé sous la planche, fend l’eau et donne des ailes aux fanatiques de glisse. « Le foil est quelque chose d’incroyable. C’est un bras en carbone qui ressemble à des ailes d’avion et qui permet de répartir les forces verticalement. En faisant glisser la planche à un mètre au-dessus de l’eau, les sensations sont magiques. On se sent léger, comme libéré de l’attraction terrestre. D’ailleurs, les prochaines planches aux Jeux Olympiques seront équipées d’un foil », ajoute Mathis. 

 

Le petit monde de la planche à voile, les deux frères y baignent depuis leur plus jeune âge, grâce à leurs parents. D’ailleurs, le père de la famille a aussi repris la compétition lorsque Romain et Mathis ont commencé à prendre du galon, mais « sur une vraie planche à voile », précise le paternel qui ne semble pas partager le même goût pour le « foil » que ses deux fils. « Le foil engendre de très grandes vitesses. En pointe, Romain peut aller jusqu’à 60 km/h avec sa planche. Moi, je vais un peu moins vite, il n’empêche que ça peut vite être dangereux sans un minimum de connaissances », explique Mathis. Et les bases techniques de la discipline, les frères Ghio les ont surtout expérimentées à force de navigation. « Nous avons eu quelques interventions théoriques par la fédération de voile, mais en réalité, il y a des milliers de paramètres à prendre en compte sur le terrain. C’est un peu ce qui fait la magie de notre sport : parfois, une mauvaise appréhension de la forme d’un nuage ou d’un changement de vent selon la côte, peut peser dans une compétition. C’est un sport de nature et de sciences, finalement. L’effet venturi et les forces, j’en entends parler depuis que je suis gamin, alors j’ai souri lorsque l’on a abordé ces notions en cours », ajoute Romain, étudiant au département sciences et génie des matériaux.

Mathis avait jusqu’alors suivi les pas de son grand-frère en matière de sport. Mais depuis l’arrivée du wingfoil sur le bord des eaux, le jeune sportif de haut-niveau a changé de cap. « Je me consacre désormais à la wing, même s’il n’y a pas encore de lien aboli avec le sport de haut-niveau pour ce type de planche. Mais on en a vu tellement sur les plages cet été que la fédération n'a pas tardé à ajouter cette discipline dans ses clubs de voile », explique-t-il. « Ce qu’il oublie de dire aussi, c’est qu’il est officiellement passé pro, avec des sponsors et tout ! Et ça, c’est quelque chose », s’empresse d’ajouter Romain, l’air fier. 

Comme si tout se jouait en équipe dans la vie des deux frères, ils suivent leur scolarité dans la même école, à l’INSA Lyon. Mathis est en 2e année de FIMI, formation initiale aux métiers d’ingénieur et Romain, en 3e année de sciences et génie des matériaux. Conscients de la singularité de leur duo, ils nuancent tout de même. « Il est vrai que l’on est très complice dans la vie quotidienne, et finalement, nous avons tous les deux choisi l’INSA pour la même raison : continuer à mener nos études et notre carrière sportive en toute sérénité. Donc étudier dans la même école n’est peut-être pas un coup du destin », rit le cadet. « Je ne sais pas si on est partis pour suivre le même chemin, mais si Mathis choisit le même département de spécialité que moi, je commencerais à me poser des questions », poursuit l’aîné. 
Aussi bien sur l’eau que sur les bancs de l’école, les deux frères s’estiment heureux de pouvoir compter sur le regard de l’autre pour avancer. « On se pousse sans cesse, il n’y a pas de compétition entre nous. Si l’un gagne, l’autre avance aussi. C’est une histoire d’équipe, la famille », ajoutent-ils. 

Alors que les plages se vident et que les jours raccourcissent, les frères Ghio voient se profiler à l’horizon une rencontre qu’ils attendent avec une curieuse impatience : la rentrée des classes, en présentiel, un peu loin de la mer, mais les pieds bien sur terre. 

 

Pour aller plus loin sur le sujet : 
Podcasts « Les cœurs audacieux » -  Saison 1 / Épisode 7 - 8 juillet 2021
 

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07 juil
07/juil/2021

Vie de campus

« L’esprit de partage olympique me fait rêver »

Koceila Mammeri, badiste et élève-ingénieur en section sportive de haut-niveau à l’INSA Lyon, a vécu les derniers mois en montagnes russes. Alors qu’il était pressenti pour représenter l’Algérie aux prochains Jeux Olympiques, la crise sanitaire a finalement eu raison de sa participation : Tokyo lancera la cérémonie d’ouverture des JO le 23 juillet prochain, sans lui et son partenaire de double. Si les annulations et reports de qualifications dans plusieurs sports ont mis à rude épreuve le moral de beaucoup d’athlètes, l’étudiant franco-algérien en 3e année de génie mécanique prend la chose avec philosophie et se promet de revenir dans trois ans, encore « plus vite, plus haut et plus fort », comme le dit la devise.

Il y a quelques semaines, vous avez appris l’annulation des derniers tournois qui auraient pu vous qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2021. Le moral, ça va ?
Pour être honnête, une fois le sentiment d’injustice passé, ça va ! On a surtout eu du mal à comprendre la décision de la BWF, la Fédération Internationale de badminton, d’annuler tous les tournois quand la plupart des sports reprennent, mais on relativise vite. Nous avions déjà bouclé nos valises quand on a su que les trois derniers tournois qui devaient se dérouler en Asie avaient été annulés… Pour l’Inde, on s’en doutait avec la dégradation de la situation sanitaire du pays, mais pour la Malaisie et Singapour, les chiffres de la Covid laissaient entrevoir un espoir. De toute façon, même si nous nous entraînions depuis longtemps pour l’objectif olympique, la qualification en 2021 n’aurait été que du bonus pour Sabri, mon coéquipier, et moi car nous visions surtout 2024. Ça fait partie de l’aventure aussi, j’imagine.

Comment fonctionnent les qualifications pour accéder aux JO en badminton ?
Pour être qualifiés, il fallait remplir deux conditions : être n°1 du continent africain et classé dans le top 50 mondial. Nous n’en étions pas loin : grâce à un beau tournoi gagné au Pérou fin avril, nous étions passés 46
e à la Race to Tokyo, mais il nous restait encore une paire africaine à dépasser… Nous avons raté la qualification de 800 points et de deux places. C’est vrai que c’est un peu rageant dit comme ça. Même si les JO de cette année risquent d’être très spéciaux, à cause de la crise sanitaire, j’aurais bien évidemment aimé y participer !

 

 

Justement, comment imaginez-vous les Jeux Olympiques ? C’est un rêve d’enfant d’y participer ?
C’est le rêve de tout sportif, je crois. En tout cas, c’est une sacrée consécration sportive. On dit de cette compétition que c’est l’expérience d’une vie et j’y crois. Je ne saurais pas comment décrire cela, mais imaginez un endroit où vous rencontrez des sportifs de tous les horizons, très différents et avec qui vous partagez la même passion : ça a quelque chose de magique, non ? Il y règne un esprit de partage et de solidarité et ça fait rêver. J’espère voir ça de mes propres yeux, presque à domicile en 2024 ! On va s’entraîner dur pour y arriver, d’autant que j’ai rejoint le programme spécifique mis en place au sein de l’école, « Projet Olympique 2020-2024 ». On met toutes les chances de notre côté.

Cette dernière année a-t-elle été difficile pour vous en termes d’entraînement ? Comment avez-vous tenu le coup pendant les différents confinements ? 
En tant que sportif de haut-niveau, j’ai finalement été bien loti car les salles ont rapidement rouvert, en mai 2020. Le premier confinement a été l’occasion de tester ma motivation, mais avec un gros objectif comme la qualification pour les JO, quand le cerveau hésite, c’est l’instinct qui prend le dessus. Je faisais des séances de sport à la maison et de la course pour être physiquement prêt dès la reprise des entraînements, mais qu’on se le dise, rien ne remplace le fait de pouvoir pratiquer dans un gymnase. Tous mes partenaires ont joué le jeu, mon club à Oullins, la section Sport de Haut-Niveau de l’INSA et Babolat, mon sponsor équipementier, m’ont toujours bien accompagné. D’ailleurs, merci encore à eux car en individuel ou en collectif, le sport est un travail d’équipe !

En parlant de partenaires, vous ne jouez pas seul, puisque vous concourrez en double-hommes avec Sabri Medel, qui vit en Algérie. Les restrictions sanitaires n’ont pas altéré la complicité de votre jeu ? 
Avec Sabri, on s’est rencontré par hasard, à l’occasion d’un championnat africain et par l’intermédiaire d’un entraîneur qui officie en France. On a joué ensemble, et ça a super bien fonctionné dès le début puisqu’on a remporté un tournoi. Il est gaucher, je suis droitier et sur le terrain, on se complète très bien : on a nos automatismes et nos petites « combines ». À cause des restrictions internationales, nous n’avons pas pu jouer ensemble pendant près d’un an, c’était long, mais on a l’habitude, lui étant en Algérie et moi à Lyon. D’habitude, nous voyageons beaucoup et nous essayons de faire des entraînements communs en fonction des endroits où nous nous trouvons : par exemple, je pars en échange Erasmus au Danemark à la rentrée prochaine. Comme c’est un pays phare du badminton en Europe, il me rejoindra. Cela fait cinq ans que notre duo fonctionne ainsi, et plutôt bien, alors confinement ou pas, je saurais toujours vous dire où il se trouve sur le terrain même en fermant les yeux !

 

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09 déc
09/déc/2020

Sport

Les derniers résultats sportifs de nos athlètes

Section Sport de haut-niveau -  septembre 2020

Sylvain Cachard – 3-4  IF – Course de montagne

Après une 8e place en 2018 et une 2e en 2019, Sylvain a remporté le championnat de France de course en montagne fin septembre à Superdévoluy. Il revient sur sa course :
« Le parcours, long de 12km et avec 800m de dénivelé, présentait trois différentes difficultés. Une première bosse de 300m de dénivelé, une deuxième très raide de 100m et pour finir la dernière de 400m de dénivelé avant de plonger vers la ligne d’arrivée. Durant la course, je me suis concentré sur mes sensations et je me suis retrouvé finalement assez vite en tête. Possédant une avance d’une trentaine de secondes à mi-course, j’ai tout donné dans la deuxième moitié pour ne pas me faire rattraper ; j’ai franchis finalement la ligne en première position avec 40 secondes d’avance. Ce premier titre élite est pour moi une très grande satisfaction et je suis vraiment très content d’avoir réussi à gérer cette pression de résultat assez nouvelle pour moi.
A l’approche de cette compétition qui était l’objectif principal de ma saison, j’étais pour la première fois au regard de mon début de saison 2020. L’air de rien, ce statut a été un petit peu dur à gérer et m’a demandé beaucoup d’énergie en amont de la course. De plus, la saison ayant été tronquée, ces championnats de France étaient la seule grande course encore maintenue. De ce fait, absolument tous les principaux candidats au titre étaient présents et au sommet de leur forme. De cette manière, c’était une compétition vraiment très stimulante et enrichissante pour la suite de ma carrière.
»
Depuis, Sylvain a enchaîné les victoires au mois d’octobre en remportant les Troféo Nasego et Smarna Gora. 

Jeanne Roche – 1FIMI – Aviron

Jeanne a participé aux Championnats d’Europe Junior le week-end du 26 et 27 septembre qui se sont déroulés à Belgrade en Serbie. Avec son équipe elle a remporté sa première médaille internationale. Elle nous explique le dérouler de la compétition :
« La compétition se joue en 3 étapes. D’abord des séries qualificatives, deux courses avec six bateaux alignés, les deux premiers bateaux sont automatiquement qualifiés pour la grande finale le lendemain, les autres doivent se disputer les deux dernières places pour la finale lors d’une course de repêchages l’après-midi. Nous avons terminé 2e de notre série à 3 dixièmes de seconde des troisièmes ! C’était une belle course qui nous a évité de justesse les repêchages. Le lendemain nous avons couru la finale qui grâce à une super couse nous a permis de nous classer 3e de ces championnats d’Europe et d’obtenir chacune notre première médaille internationale ! »
La saison est désormais terminée pour Jeanne qui reprendra le chemin des sélections nationales et des compétitions au printemps prochain.

Luca Priore – 2FIMI – Cyclisme sur piste

Luca a participé à plusieurs compétitions en septembre ; il est arrivé 3e de la course sur route de Mâcon et a remporté le challenge Gaby Coche de Lyon.

« C’était un retour à la compétition après 6 mois sans course. 3 épreuves d’endurance (pas ma spécialité) étaient au programme : course aux points, élimination et scratch. Peu de concurrents étaient présents, ce qui m’a permis de mieux contrôler la course pour essayer d’obliger mes concurrents à arriver au sprint sur les différentes épreuves, pour pouvoir jouer sur mes points forts. J’ai réussi à appliquer cette stratégie lors des deux premières courses en menant le peloton, j’ai pu contrôlé les éventuelles attaques et imprimer le rythme que je souhaitais. Lors de la troisième épreuve, mes adversaires ont tenté de m’attaquer en accélérant le rythme, mais j’ai réussi à les contenir pour arriver au sprint. J’ai remporté ainsi les 3 épreuves et donc le challenge Gaby Coche. C’était une super journée de compétition très appréciée après une longue période d’entraînement, qui m’a permis de me rassurer et de me situer pour la suite des échéances. »
Après cette course, Luca est arrivé 3e de la course sur route de Mâcon avec plus de 50 participants à l’arrivée, malgré une pluie torrentielle ! C’est donc en confiance qu’il abordera les prochaines compétitions. Malheureusement son objectif de saison, les championnats de France sur piste ont été annulés.

 

 

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