
Vie de campus
AS INSA : 60 ans d’exception
Elle est l’une des associations sportives (AS) de France les plus importantes en matière d’excellence. L’AS INSA Lyon, fondée trois ans après la création de l’école, continue de briller dans les palmarès et de faire rayonner l’INSA Lyon en France grâce aux belles performances de ses athlètes-élèves-ingénieurs. Interview croisée avec Marion Létisse, présidente de l’AS depuis deux ans et enseignant-chercheur à l’INSA Lyon, et Hervé Bizzotto, professeur d’EPS à l’INSA Lyon et secrétaire de l’association.
Comment est venue l’idée de fêter les soixante ans de l’association sportive de l’INSA Lyon ?
Hervé Bizzotto : Quand j’ai pris la fonction de secrétaire il y a 4 ans à l’AS, j’ai fait le point sur les statuts et découvert qu’ils avaient été déposés en mai 1960. J’avais gardé en tête l’idée de fêter le 60e anniversaire, pour d’abord mettre en valeur l’engagement sportif de nos élèves. Et puis, en 2017, l’école a lancé un concept qui m’a beaucoup plu, le 5717 pour fêter ses 60 ans. J’ai particulièrement apprécié la partie historique qui nous a été présentée et je me suis dit qu’on pourrait à notre tour écrire l’histoire de l’AS de l’INSA Lyon.
Marion Létisse : Hervé m'a expliqué qu’il voulait à la fois jalonner l’année d’événements pour faire découvrir notre AS et fédérer la communauté INSA autour de nous, et écrire l’histoire de notre association, qui compte aujourd'hui 1600 adhérents et 26 sections sportives, des sports individuels aux sports collectifs.
Quelle est pour vous la place du sport à l’INSA Lyon ?
H.B. : Il fait d’abord partie de l’ADN de l’école, avec des cours d’EPS obligatoires pour tous les étudiants dès la première année de formation, et ce depuis 1957. Les matches avaient lieu tous les jeudis après-midi et un stage de ski était au programme de l’année pour tous les élèves. Je crois qu'il y a toujours eu une volonté des élèves-ingénieurs d’être pratiquants sportifs.
Aux JO de Rome en 1960, la France se prend une claque et décide de mettre les moyens pour que des athlètes français puissent briller en compétition. À l’INSA, très rapidement, ils vont se démarquer des autres élèves des grandes écoles, en remportant beaucoup de victoires. Aujourd’hui, l’AS INSA est 1re au classement des AS des Grandes Écoles, et 3e au classement français toutes universités et écoles confondues.
M.L. : C’est justement le rôle de l’AS de maintenir le niveau de compétition des élèves, assurer le sport pour tous et s’ouvrir aux autres sont les trois axes que nous développons au sein de l’association, dans la continuité du travail fait avec Jérôme Dupuy, mon prédécesseur. Nos élèves ont beaucoup d’avantages grâce à notre AS, ils bénéficient d’infrastructures, de soutien humain et financier si nécessaire, et il est important de savoir partager. Grâce à leurs résultats sportifs, nous obtenons des bons d’achats chez des équipementiers du sport et en faisons bénéficier des associations d’aide aux personnes handicapées ou défavorisées depuis 3 ans.
Quelle est l’articulation de la section sportive de haut niveau (SHN) de l’INSA et l’association sportive ?
H.B. : Tous les élèves de la SHN sont licenciés de l’AS et représentent l’INSA dans les compétitions. Je trouve que c’est bien que ces athlètes de très haut niveau ne veuillent pas rester en dehors de la vie de l’école et que leur état d’esprit soit ouvert aux autres sportifs. Ce qui rassemble ces étudiants, c’est qu’ils sont d’abord élèves-ingénieurs, avec une passion commune, le sport.
M.L. : Au-delà du sport qui les rassemble, ils appartiennent à la même école, l’INSA Lyon, qui est, selon moi, une véritable identité pour eux.
Quel message voudriez-vous faire passer à l’occasion de cet anniversaire ?
M.L. : Nous espérons continuer à bénéficier de soutien pour notre fonctionnement. La pérennité de l’association est à mon avis garantie parce qu’elle est rattachée statutairement à l’école, et parce qu’elle est encadrée par des professeurs qui s’investissent, et il faut que cela continue.
H.B. : Continuons à travailler ensemble afin que l’AS conserve sa place au sein de l’école, qu’elle puisse toujours bénéficier de moyens humains et financiers pour permettre à nos élèves de continuer à pratiquer leur passion tout en poursuivant des études d’excellence. Merci à tous les personnels, à tous les collègues qui nous soutiennent et à tous ceux qui nous ont légué ce patrimoine merveilleux.

Sport
Les derniers résultats sportifs de nos athlètes
Section Sport de haut-niveau - novembre 2019
Mathieu PERRIN – 3BS / Arnaud PERRIN – 5IF – Course d’orientation
Début novembre a eu lieu le dernier week-end de compétition nationale de course d’orientation de 2019. Au programme Championnat de France de course de Nuit, Championnat de France de Sprint et le critérium national des équipes ; un relais de prestige récompensant le club avec les 7 meilleurs élites. Arnaud et Mathieu ont notamment remporté le relais !
« Le championnat de France de course de nuit s’est déroulé en début de week-end sur un terrain plat et rapide, mais aussi assez challenging. J’ai tiré mon épingle du jeu et décroché la première place. Lors du championnat de France de Sprint le samedi, la course était plus difficile pour moi malgré une bonne qualification. Mais mon frère Arnaud a réalisé une super course et a gagné la course. Enfin le Critérium National des Equipes, un relais à 7 coureurs (élite), venait terminer le week-end ; nous avons réussi avec notre club le NOSE à reprendre la victoire avec un relais quasi parfait.
Avec mon frère Arnaud, nous avons réalisé la belle performance de gagner tous les formats à nous deux et avec notre club pour le relais ! Une super expérience qui a récompensé pas mal d'efforts. C’était un week-end de rêve qui vient terminer une nouvelle saison à haut niveau en CO pour mon frère et moi, qui partageons la même passion. »
Sur cette magnifique performance, les deux frères vont pouvoir se reposer avant d’attaquer la préparation hivernale.
Kylian PERRIER - 2FIMI37 – Laser-run
Kylian a participé aux championnats du monde de Laser-Run (Tir + course à pieds, sous discipline du Pentathlon Moderne) à Budapest en Hongrie.
« Je suis arrivé comme un des favoris puisque j’avais remporté le championnat l’année précédente en cadet, la catégorie inférieure. L’épreuve se déroulait de la manière suivante : 4 tirs et 4 courses de 800m enchainés. Au premier tir j’étais bien classé (environ 5e). J’ai pris la tête dès le 2e tir. A la sortie du dernier tir un concurrent est repassé juste devant moi mais je me suis accroché et j’ai franchi la ligne 1er avec quelques secondes d’avance. 2 autres français ont également fait une bonne course ce qui nous a permis d’être classés 1er en équipe (cumul des 3 courses individuelles). »
Depuis et suite à une blessure, Kylian a dû se faire opérer. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement !
Florence HANAUER – 2FIMI37 – Course d’orientation
« La compétition se déroulait en 2 étapes : une course de qualification le matin et la finale l'après-midi. La course de qualification est une course qu'il faut savoir gérer en n’allant pas trop vite pour en garder sous le pied pour la finale tout en s'assurant de ne pas oublier de poste pour ne pas se faire disqualifier, chose que j'ai réussi à faire en me classant 2e de ma poule.
Pour la finale c'est toujours un peu compliqué d'attendre le départ car la plupart du temps nous étions en quarantaine (zone bien délimitée sans moyen de communication avec l'extérieur) les départs se faisaient dans l'ordre inverse du classement des qualifications (1er départ pour le dernier qualifié).
Quant à ma course, je suis partie sur un rythme plutôt soutenu en essayant de le garder le plus longtemps possible. Finalement j’ai fait une bonne course avec seulement une erreur de plus de 10s due à un manque de lucidité sur la fin de la course. »
Il s’agissait pour Florence du dernier week-end de compétition de l'année, juste après une coupe du monde en Chine 3 jours plus tôt. Nous pouvons donc saluer la performance malgré le décalage horaire !

Sport
Les derniers résultats sportifs de nos athlètes
Section Sport de haut-niveau - octobre 2019
Gaultier TALLIEU - 2FIMI - Voile
Gaultier a participé aux championnats du monde de voile SB20 à Hyères en France du 19 au 25 octobre. Il est revenu avec une belle médaille de bronze !
« C’était un championnat difficile, car nous avons eu une météo difficile. Les premiers et derniers jours il y avait très peu de vent. Durant le milieu du championnat une grosse dépression est passée, nous avons donc eu beaucoup de vent au point qu’un jour nous n’avons pas pu naviguer ; le vent soufflait à 100 km/h. Cependant nous avons tout de même réussi à faire 10 courses sur 12. C’était une compétition très dure physiquement et mentalement car le matériel était mis à rude épreuve et les cerveaux aussi. »
Cette compétition a clos la saison de Gaultier et lui a permis de travailler avec son futur équipage en vue des compétitions à venir : tour de France à la voile, championnat du monde f18…
Alexis Chevalier – 2 FIMI – Gymnastique trampoline
Alexis était à la Loulé Cup au Portugal du 11 au 13 octobre. Il a terminé premier !
« Nous sommes arrivés au Portugal le jeudi après-midi. Le vendredi j’ai terminé second des qualifications malgré une prestation mitigée. Les finales ont eu lieu le samedi soir ; le niveau était plus élevé que la veille. A la fin de mon passage j’étais premier et il ne restait plus qu’un concurrent. Celui-ci il est tombé ; j’ai conservé ma première place ! »
Cette compétition était un tournoi de préparation pour les championnats du monde par groupe d’âge qui se dérouleront du 28 novembre au 9 décembre. Cette victoire est donc de bonne augure pour Alexis !
Koceila Mammeri - 3GM - Badminton
En octobre, Koceila a remporté deux opens internationaux en double homme ; au Caire le 20 octobre et à Alger le 27 octobre.
« La 1re compétition s’est déroulée au Caire. Nous avons joué proche de notre meilleur niveau, ce qui nous a permis de battre des joueurs asiatiques et européens. C’est encourageant de gagner dans cette salle qui accueillera en février les Championnats d’Afrique. Et la 2e a eu lieu à Alger. Nous avons à nouveau remporté la compétition en double homme. Au total, nous avons gagné pas mal de points pour le classement mondial puisque nous prenons la 91e place ».
Ces compétitions intervenaient alors que Koceila se prépare aux championnats d’Afrique. Nous lui souhaitons que ces résultats présagent de belles performances pour cette future compétition, à l’image des deux dernières éditions où Koceila a remporté au total 4 titres ! (Champion d’Afrique par équipe 2018, en double mixte 2018 et 2019, en double homme 2019).

Sport
Les derniers résultats sportifs de nos athlètes
Section Sport de haut-niveau - septembre 2019
ANCELIN GOURJAULT – 4 GEN – Canoë-kayak
Ancelin Gourjault a participé aux championnats du monde de canoë biplace de descente qui se sont déroulés du 25 au 28 septembre en Espagne. Il est champion du monde pour la 3e année consécutive !
« Lors de la course par équipe, 3 embarcations se suivent sur le même parcours. La première embarcation à partir démarre le chrono et la dernière à franchir la ligne d’arrivée l’arrête. Nous avions déjà gagné l’année dernière, nos attentes étaient donc assez élevées. Les entrainements en équipe les jours précédents s’étaient bien passés, nous étions donc assez confiants malgré des équipes tchèques et slovaques avec un niveau élevé. A l’issu d’une course bien réalisée nous emportons la course avec 9 secondes d’avances. »
Ancelin et son binôme terminent 8e de la course individuelle.
C’était pour lui la compétition la plus importante de la saison, mais l’attendent encore les manches 3 et 4 de coupe du monde qui se dérouleront en Chine en décembre !
MATHIEU DELPEUCH – 3 GEN – Trail
Mathieu a remporté le trail des Aiguilles rouges le 29 septembre, une course de 54km et 4000m de dénivelé
« Cette classique de début d’automne est sûrement un des plus beaux trails de France. Nous avons eu la chance de le vivre sous une météo parfaite, avec un lever de soleil grandiose sur le massif du Mont-Blanc. J’ai géré les premières heures de course en restant toujours dans les 3 premiers, à batailler notamment avec le Champion de France en titre. Un peu en retrait dans les parties très techniques, je prends finalement les rennes après 4h30 d’effort lors d’un ravitaillement express et réussis à me détacher dans la dernière ascension, celle de l’Aiguillette des Houches avant de redescendre vers la ligne
d’arrivée. »
Cette course vient clôturer une belle saison très régulière au niveau internationale mais sans réel éclat jusque-là. Je suis très satisfait de finir l’année sereinement sur cette course de référence au niveau de la gestion de l'énergie et du plaisir.
Mathieu a désormais terminé sa saison mais a repris l’entraînement très sérieusement avec en objectif la saison de Coupe du Monde de Skyrunning 2020.
GAETAN CHARLOT – 3 GI – Escrime
Gaëtan a participé au championnat du monde de handi-escrime. La compétition avait lieu en Corée du sud du 17 au 23 septembre. Il termine 14e en individuel (meilleur français) et 2e en équipe !
« En individuel, je remporte en poule 4 assauts sur 6 dont l’un contre l’Ukrainien Mahula que je n’avais jamais battu (17e mondial). En tableau, j’élimine le Canadien Hebert (21e mondial) avant de m’incliner avec les honneurs contre le Champion du Monde en titre, le Russe Shaburov, au cours d’une partie où j’ai mené 5-4.
En équipe, suspens insoutenable car nous nous qualifions pour la finale en éliminant les Italiens à 1 seconde de la fin. Joie incommensurable ! Nous sommes Vice-champion du Monde en nous inclinant de peu contre les Russes »
Gaëtan poursuivra sa saison avec un beau programme : l’épreuve de Coupe du Monde d’Amsterdam en novembre, les championnats du monde U23 en Thaïlande en février et le championnat d’Europe à Londres en avril !

Sport
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Section Sport de haut-niveau - mai 2019
Camille DROGUET – 2FIMI – Basketball
Une fois n’est pas coutume, c’est une étudiante pratiquant un sport collectif qui est élue sportive du mois de mai 2019 ! Et quel mois de mai pour Camille DROGUET, la jeune joueuse de basketball du Lyon ASVEL féminin !
A Mondeville, le 18 mai dernier, Camille et son équipe du Centre de formation (niveau National 1) s’imposent contre Bourges et deviennent Championnes de France Espoirs (moins de 20 ans) !
« Il s’agissait du match le plus important de l’année car c’était la finale ! C’était aussi mon dernier match avec cette équipe puisque je change de club : l’année prochaine, j’évoluerai en deuxième division à La Tronche », s’exclame celle qui termine meilleure marqueuse de ce match crucial.
Mais elle ne s’arrête pas là, cinq jours après son sacre en Espoirs, le 23 mai 2019, elle devient Championne de France LFB (la première division française) avec les seniors ! Bien que remplaçante la plupart du temps dans cette équipe composée de joueuses professionnelles de très haut niveau, elle entre tout de même en jeu dans quatre des cinq matchs de la finale des playoffs !
« J'ai eu la chance de m'entrainer et de jouer avec l'équipe professionnelle toute l'année », explique-t-elle.
Son équipe remporte le 5e match décisif contre Lattes-Montpellier (75-61) ce jour-là après quatre premiers matchs disputés : 71-60, 77-69, 61-72, 85-91.
« J’ai eu de la chance de pouvoir y participer, il y avait 5 000 spectateurs avec notamment Tony Parker dans les tribunes ! C’était beaucoup d'émotions quand on a gagné !! »
Une saison plus que prometteuse conclue par un mois de mai de rêve pour la jeune Insalienne.
La saison fédérale de club se finissait donc de la plus belle des manières pour Camille avec ces deux titres de Championne de France, et la saison universitaire fut également des plus brillantes : la joueuse a activement participé à la superbe saison de l’équipe de l’INSA Lyon qui remporte les titres de Championne de France des Ecoles (CFE) contre l’INSA Rennes en finale et de vice-Championne de France Universitaire (CFU) contre l’Université de Toulouse ! Quelle saison ! Actuellement en stage de pré-sélection avec l’équipe de France U20 avec pour objectif de participer aux Championnats d’Europe début août en République Tchèque, Camille a vécu la plus belle saison de sa carrière… en attendant encore mieux ?
Fanny GIBERT – 5GM – Escalade
Les épreuves se suivent et les résultats sont toujours aussi bons pour Fanny GIBERT ! Elle prend de nouveau la seconde place au classement du Sportif du mois de mai 2019 grâce à sa médaille d’argent à l’étape de Coupe du monde de Munich.
Les 18 et 19 mai derniers, la championne insalienne se déplaçait donc en Bavière pour une nouvelle étape de Coupe du monde de bloc. Après des débuts compliqués, elle se reprend et finit fort.
« Après deux étapes difficiles pour moi en Chine, j'arrive à prendre de justesse mon ticket pour ces phases finales.
En finales, je retrouve ma meilleure grimpe devant une foule en délire. Nous sommes deux à enchaîner les quatre blocs proposés et c'est au nombre d'essais que la victoire se décide. », explique-t-elle.
Très satisfaite de son étape, elle continue d’être très bien placée au classement général :
« Je suis extrêmement fière de ma performance : réussir à exprimer ce niveau de grimpe à ce moment précis, c'était magique ! Je suis 2e du classement général de la Coupe du monde et il ne reste plus qu'une étape aux USA… »
L’avenir pour Fanny, c’était donc cette dernière étape américaine avec en point de mire la sélection nationale :
« Mon classement combiné est aussi bien engagé mais la sélection va être rude avec deux autres Françaises très bien lancées dans la course. Il n'y aura que deux places... »
Depuis, la grimpeuse a décroché le bronze lors de la dernière étape début juin et le bronze au classement général de la Coupe du monde de bloc, pour la deuxième année consécutive ! De quoi lui offrir une nouvelle présence dans le top 3 d’un prochain classement du Sportif du mois ?
Samson DERIAZ – 3GM – Course d’orientation à VTT
C’est Samson DERIAZ qui vient compléter le podium du Sportif du mois de mai 2019 grâce à deux très bons résultats lors des Championnats de France de course d’orientation à VTT (catégorie 2e année sénior) !
A Nancy, les 18 et 19 mai derniers, Samson réalisait de très bons Championnats de France. Après une très belle 2e place obtenue le 18 sur l’épreuve de sprint, Samson enchaînait le lendemain par un titre de Champion de France en longue distance ! Il raconte :
« Je réalise une course pleine, propre, presque sans erreur et en faisant la plupart du temps les bons choix d'itinéraire. Le fait de rattraper à mi-course un concurrent et ami parti plus tôt m'a également permis de bien me relancer physiquement et mentalement. J'ai réussi à garder une grosse intensité durant les 1h50 de course. Je finis la course premier français et donc champion de France, 17 secondes devant Baptiste Fuchs (mon entraîneur). »
Le jeune Insalien savourait un weekend particulier qu’il ne résumait pas seulement à son titre de Champion de France :
« Ce week-end de compétitions servait de sélection pour les Championnats d'Europe et les Championnats du monde, et les courses comptaient également pour le classement mondial. Les équipes suisses et italiennes avaient fait le déplacement. En plus du titre de champion de France, la longue distance du dimanche avait donc un enjeu particulier ! Je suis d'autant plus content de ma performance ! »
Depuis, Samson a enchaîné avec les Championnats d’Europe début juin en Pologne avec des résultats qu’il juge « assez décevants » (11e en relais mixte, 24e en sprint et 33e en mass-start). Le gros objectif de sa saison ? Les Championnats du monde au Danemark fin juillet ! On espère l’y retrouver…

Vie de campus
Sophia Bouderbane élue "Sportive de l'année 2018-2019" par la communauté INSA.
Chaque mois, un étudiant sportif de haut niveau (SHN) est élu « Sportif du mois » par un jury. Pour la 5e année maintenant, la communauté INSA élit le Sportif SHN de l'année parmi les sportifs du mois (une sportive "mise à l'honneur" s'est ajoutée cette année à la liste des candidats) !
Cette année, ils étaient donc 11 à concourir pour le titre de Sportif de l’année, remporté en 2018 par Gaëtan Charlot pour l'ensemble de ses performances en escrime handisport au cours de l'année, en 2017 par Thibault Colard en aviron pour sa médaille olympique aux JO de Rio, en 2016 par Fanny Gibert en escalade pour son titre de championne de France élite sénior de Bloc et en 2015 par Sophia Bouderbane championne d'Europe Espoir de Karaté.
Quatre ans après son premier titre, c'est Sophia Bouderbane, désormais étudiante en 3-4GI, est à nouveau élue avec 18.22% des 2185 voix recueillies, grâce à son titre de Championne d'Europe Elite de karaté catégorie -50 kg obtenu à Guadalajara en Espagne en mars dernier !
« J’avais été championne d’Europe chez les jeunes à plusieurs reprises mais ça faisait un petit moment, c’est mon premier titre senior d’envergure, alors forcément je suis très heureuse ! Je suis bien entendu satisfaite de mon parcours. J’ai réussi à m’exprimer sur le tatami du début jusqu’à la fin de ce championnat et à mettre en place mon karaté, le karaté qui est en moi. Ces derniers temps, je m’étais rapprochée des podiums, et à Dubaï lors de l’étape Premier League de février, ça avait payé car je fais troisième. Au-delà du titre, qui est fantastique, je suis vraiment satisfaite de ce que j’ai mis en place durant toute cette compétition. J’ai battu plusieurs des meilleures combattantes de ma catégorie, notamment la turque en demi-finale, numéro 1 mondiale, qui était championne d’Europe en titre. Même face à ce genre d’adversaire, j’ai réussi à m’exprimer, je me suis fait plaisir et j’ai retrouvé des sensations magnifiques sur le tatami. Je suis vraiment satisfaite de l’ensemble, je remporte notamment ma finale 5-0 (les scores de finale se jouent souvent à peu de points, avec des scores très serrés) et je n’ai encaissé aucun point de tout le championnat…
Durant cette compétition, j’étais très concentrée, très déterminée aussi. Je n’avais pas de doute. J’avais envie de le faire, d’aller au bout et je ne pensais qu’aux moyens à mettre en place pour arriver à mes fins. Je ne pensais qu’à mes capacités, aux stratégies à mettre en place et je n’avais aucune pensée parasite ou négative. J’avais comme objectif d’être sur le tatami et de réaliser ce que je savais faire et tout cela a payé. Quand tout fonctionne comme cela, c’est magnifique ! C’est difficile d’expliquer ce que l’on ressent à ces moments. J’ai eu des combats difficiles mais tout me semblait facile. C’est très paradoxal. Des compétitions comme cela, c’est assez rare dans une carrière... j'ai conscience d'avoir vécu sur ce championnat un moment très fort de ma vie de sportive ! »
Si la championne savoure, c'est aussi parce qu'elle revient de loin
« Cette médaille représente beaucoup pour moi car elle symbolise mon retour sur le devant de la scène après une longue période de convalescence suite à une opération conséquente. Durant mes années en jeunes, qui étaient très belles sur le plan national et international, je n’ai pas souhaité m’arrêter malgré mon conflit de hanche. Lors des deux derniers championnats d’Europe que j'avais gagnés (2014 et 2015), j’étais déjà mal en point. J’ai décidé de me faire opérer avec l’accord du staff en 2016 (la fin de mes années en catégories « jeunes »). J’ai eu une résection du fémur, on m’a enlevé une partie de l’os et j’ai subi une greffe du cartilage. Ensuite, j’ai fait ma rééducation qui a duré plus longtemps que prévu. J’ai fait un an sans karaté, alors qu’à la base, je devais reprendre après six mois… Psychologiquement, cette période a été très dure. Je suis revenue à la compétition en Juin 2017 à Tolède (Espagne) pour une Series A… et je gagne ! J’enchaine avec Istanbul et une belle troisième place. Par la suite, c’était plus compliqué. J’étais déterminée à revenir après cette année d’arrêt mais il fallait que je trouve également un équilibre d’entrainement. C’est chose faite et trois ans après mon opération, je suis championne d’Europe, ça résonne comme un aboutissement, la preuve que le travail paie et qu’il faut toujours continuer d’y croire, de croire en soi !
Durant cette période compliquée, j’ai eu la chance d’avoir du soutien, chose primordiale dans ces moments, ce qui m’a aidée à devenir l’athlète que je suis aujourd’hui. J’ai notamment eu tout le soutien de l’INSA, de la section Sport-Etudes et du corps enseignant. C’est très important dans un double projet de se sentir soutenue dans chacune des facettes de sa vie ; à l’INSA, j’ai toujours eu ce soutien dans les bons comme dans les mauvais moments… C’est une des raisons pour lesquelles je m’épanouie pleinement dans ma double vie, en plus bien sûr, de tout ce qui est mis en place pour nous SHN (préparation mentale, récupération cryothérapie, suivi diététique, osthéo, etc). Ce soutien et cette reconnaissance des performances sportives par l’école et l’ensemble de sa communauté (personnel, étudiants, etc) se retranscrivent aussi, je pense, dans les distinctions de « Sportif du mois », et encore plus de « Sportif de l’année ».
La jeune femme se souvient de son premier titre de Sportive de l'année en 2015 mais se projette déjà, aussi, vers l'avenir
« J’avais été élue Sportive de l’année lors de ma première année d’INSA en 2015, année de la création de cette distinction en ayant fait championne d’Europe espoirs (-21 ans). C’était un immense honneur pour moi d’avoir cette reconnaissance et de « marquer » en quelque sorte l’histoire de l’école en devenant la toute première sportive de l’année de l’INSA Lyon. Je me rappelle encore de toute l’émotion que j’avais ressentie lors de l’annonce du gagnant, lorsque le directeur, M. Maurincomme, m’avait remis mon diplôme devant tous les directeurs de spécialisation… J’avais la gorge nouée au moment de mon discours… »
« Aujourd’hui, 4 ans après - même durée qu’une olympiade, j’ai envie d’y voir un signe… - je suis de nouveau élue Sportive de l’année de l’INSA Lyon. Cette distinction vient récompenser mon premier titre de Championne d’Europe Séniors et tout ce qu’il représente. Je vous laisse imaginer la joie que je ressens ! C’est un peu la cerise sur le gâteau ! Et cette année, particulièrement, cela me tenait à coeur d’être élue. L’ayant déjà été, j’avais un espoir mesuré pour être honnête : la surprise et le bonheur n’en ont été que plus grands ! Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont voté pour moi, étudiants, professeurs, personnel, ça me touche réellement. Je remercie bien sûr la section Sport-Etudes pour tout ce qu’elle met en place pour nous accompagner au mieux, merci plus largement à l’INSA Lyon et à tout le groupe INSA de donner une telle opportunité à des Sportifs de haut niveau de mener de front études et sport dans les meilleures conditions. Je suis très heureuse de cette distinction et je veux vous faire savoir que ça me donne un coup de boost pour la suite ! Une motivation encore plus grande ! Etant en pleine qualification olympique pour 2020, je suis dans une période très dense scolairement et sportivement, tout soutien est bon à prendre ! Je suis actuellement en fin de saison sportive, il me reste une première Ligue à Shanghai début juin (compétition comptant pour le classement de qualification aux JO) puis les Jeux Européens fin Juin en Biélorussie, la dernière grosse échéance.
J’espère terminer cette saison au mieux, puis repartir sur une nouvelle avec la suite des qualifications aux JO en septembre. Je suis, pour le moment, 8e mondiale dans ma catégorie, je dois encore monter dans le classement pour accéder à mon objectif olympique pour 2020. Et bien sûr, je ré-attaquerai en parallèle, mon année universitaire, ma troisième en GI, avec comme objectif de tout valider haut-la-main... ou pas ! ;-) »
Félicitations à Sophia pour ce titre de Sportive de l’année et aux SHN pour leurs résultats d’exception !
Un grand merci à tous ceux qui participent aux élections des sportifs du mois !

Vie de campus
L'INSA et l'aviron : une affaire de famille chez les Colard
Dans la famille Colard, je voudrais le cadet et la benjamine d’une fratrie de trois enfants. Thibault Colard, 27 ans, et Marion Colard, 23 ans, sont élèves-ingénieurs à l’INSA Lyon. Ils sont également champion olympique et 3e championne du monde d’aviron, entre autres victoires sportives. Ou encore fils et fille d’ingénieure INSA. Portrait de famille d’une lignée de rameurs-ingénieurs ou d’ingénieurs-rameurs hors-normes.
L’aviron, ça se transmet de père en fille, de mère en fils et de frère en sœur chez les Colard. Avec un papa entraîneur national d’aviron et une maman rameuse, les trois enfants de la fratrie ont côtoyé les abords des bassins très jeunes.
« La discipline est venue à nous assez naturellement. On ne nous a jamais obligé à quoique ce soit et puisque l’aviron ne peut pas se pratiquer trop jeune à cause du matériel, nous avons chacun pratiqué des sports différents avant de monter dans un bateau. C’est peut-être une affaire de gènes, car même notre grand frère Quentin est rameur », explique Thibault.
Et en montant sur leurs bateaux, Thibault et Marion rejoignent rapidement les marches du podium. Le cadet est médaillé des JO de Rio, et la benjamine, trois fois championne du monde. Chaque membre de la famille a un palmarès à la hauteur de sa passion.
« La famille, c’est un soutien pour les moments de doute et de joie. On s’entraîne et on se pousse mutuellement puisqu’on se comprend. C’est une chance », confie Marion.
Sport emblématique de l’INSA Lyon depuis sa création, l’aviron n’est pas qu’une question de performance et de résultats, sinon de valeurs partagées entre les membres du même bateau. Christine, la maman, a appris à ramer lorsqu’elle était étudiante à l'INSA.
« C’est un sport d’équipe, qui requiert rigueur et bienveillance. Je crois que nous avons eu à cœur de transmettre les fondamentaux du sport à nos enfants. Pour faire avancer le bateau, il faut de la cohésion et de la confiance entre les rameurs. Cela nous pousse à nous dépasser, tout en faisant attention à l’autre. J’espère qu’ils sauront transposer ces valeurs dans leurs vies d’ingénieurs », explique la mère des deux étudiants.
Thibault et Marion ne sont pas seulement des rameurs chevronnés. Tous les deux élèves-ingénieurs Sportifs de Haut Niveau en 5e année au département information et en 3e année au département Biosciences, ils jonglent entre études et sport.
« Il a fallu prouver que nous étions capables de gérer les deux pendants de nos carrières de rameur-ingénieur en entrant à l’INSA. Le soutien de nos professeurs et de la section SHN est un facteur clé dans notre réussite, c’est certain », dit Thibault.
Et l’INSA, c’est aussi une histoire de famille.
« Notre mère, nos oncles et tantes sont ingénieurs INSA ! Alors lorsqu’il a fallu choisir une école qui permettait de vivre nos deux vies, nous avons naturellement pris le chemin insalien. Et d’ailleurs, nous avons trouvé ici une deuxième famille », conclut Marion.
Podcasts « Les cœurs audacieux » - Saison 1 / Épisode 7 - 8 juillet 2021

Formation
Plaquer ses études pour faire du rugby, hors de question !
Benoît Aubert fait du rugby depuis ses 5 ans. A la suite de l’obtention de son DUT Génie Mécanique à l’IUT Lyon 1, Benoît veut poursuivre ses études en école d’ingénieur. Il pose un dossier de candidature à l’INSA Lyon et opte pour une filière d’ingénierie en apprentissage. Il est admis directement en 3e année sur le campus et fait sa rentrée. Retour sur le parcours de ce Sportif de Haut Niveau qui mêle rugby, études d’ingénieur et vie professionnelle.
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J’ai toujours eu d’excellents échos sur les formations en alternance et l’ITII de Lyon*, organisme avec lequel l’INSA propose des cursus en partenariat. J’ai déposé mon dossier », raconte Benoît Aubert. « Après avoir été convoqué pour réaliser les tests scientifiques, j’ai eu un entretien de motivation pour vérifier que j’arriverai à tenir le rythme de l’alternance. J’ai finalement été accepté pour intégrer l’INSA Lyon dans la filière GMCIP (Génie Mécanique Conception Innovation Produits). L’INSA a apprécié mon profil de sportif de haut niveau ce qui a fortement joué en ma faveur.
Il me manquait encore une dernière étape à franchir : trouver une entreprise ! J’ai donc sollicité l’entreprise dans laquelle je réalisais mon stage de fin de DUT, Hall Expo (filiale de GL Events, entreprise d’événementiel). Rattaché au bureau d’études en charge de la conception et de l’amélioration continue des structures événementielles (chapiteaux), mon tuteur m’a proposé un contrat d’alternance pendant trois ans. Il connait mes contraintes liées à ma pratique du rugby et a toujours su être conciliant pour que ma vie professionnelle comme personnelle s’allient bien. »
Un étudiant en section Sport de Haut Niveau (SHN) à l'INSA Lyon qui intègre aussi un parcours d'ingénierie en alternance, c’est plutôt inhabituel. Patrick Bouvier, directeur des formations d’ingénieur en alternance à l’ITII de Lyon, est impressionné par le rythme de Benoît :
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Le diplôme GMCIP est calqué sur les mêmes compétences que celui de Génie Mécanique et offre un diplôme équivalent. Cependant, il est bien plus exigeant car les semaines de cours sont très denses et les étudiants, considérés comme des salariés, n’ont plus de vacances scolaires. Ces trois années leur demandent énormément d’investissement pour pouvoir réussir. Dans le cas de Benoît, sa difficulté est triple ! Il doit conjuguer les cours à l’INSA, son travail au sein de son entreprise et le rugby. »
Un rythme effectivement soutenu dans tous les domaines pour le jeune homme déterminé qu’est Benoît.
« Je n’ai pas arrêté ! Après avoir été formé au rugby à Chateaurenard (Bouches-du-Rhône), j’ai rejoint le LOU Rugby pendant 3 ans. Je suis maintenant dans l’équipe de l’INSA, les ChapsAngels et j’entame ma deuxième saison à l’ASVEL Rugby à Villeurbanne où j’ai trois entraînements de 2h30 par semaine et des matchs tous les dimanches de septembre à mai. Les longs trajets en bus me permettent de réviser les interros de la semaine et je peux compter sur mes amis pour m’aider à rattraper les quelques cours que j’ai manqués ! »
Les quelques weekends où il n’a pas de match, le jeune sportif en profite pour redescendre dans le sud de la France voir sa famille. Durant cette première année, très intense, il retient une anecdote et pas des moindres.
« Hervé Bizzotto, professeur d’EPS à l’INSA Lyon et coach de l’équipe des ChapsAngels, m’a proposé de déposer un dossier pour rejoindre l’Équipe de France Universitaire. J’ai reçu un appel du manager juste avant les vacances de Pâques, Patrick Ladouce, pour me dire que j’étais retenu pour jouer le dernier match contre les anglais. Dès le lendemain, je suis parti pour 4 jours d’entraînement et pour disputer cette rencontre. Et… On a gagné 37 à 22 ! Cette expérience inoubliable restera à jamais dans ma tête ! Je ne remercierai jamais assez mon tuteur et l’INSA de s’être adaptés et de m’avoir permis de vivre cette expérience ! »
Pour Hervé Bizzotto, accompagner et soutenir Benoît dans sa scolarité était naturel.
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Comme on le dit au rugby, seul c’est souvent difficile mais collectivement, on peut déplacer des montagnes. Nous avons construit une forte relation de confiance entre la directrice du département, Emmanuelle Vidal-Sallé, l’ITII de Lyon avec Patrick Bouvier et l’entreprise de Benoît, Hall Expo. Cette synergie facilite le parcours de Benoit. Des aménagements sont mis en place régulièrement pour qu’il puisse se rendre à ses matchs sans être pénalisé dans son travail. La bienveillance et l’écoute qu’on peut lui apporter lui permettent de vivre sa passion tout en s’assurant un avenir professionnel. Benoit nous prouve qu’il est possible de faire des études d’ingénieur tout en pratiquant le rugby à haut niveau. »
Grâce à ce parcours sur-mesure et à toutes les bonnes volontés que Benoît a rencontré sur sa route, il peut envisager l’avenir avec de nombreuses d’options.
« Je ne sais pas ce que je ferai après l’obtention de mon diplôme : m’investir à 100% dans le rugby, poursuivre dans mon entreprise, partir voyager, suivre une autre formation axée marketing ou commerce… Bref, mon objectif premier est d’obtenir mon diplôme pour me laisser le champs des possibles ! »
*ITII : Institut des Techniques d’Ingénieurs de l’Industrie, qui propose aux détenteurs de Bac+2 d’intégrer une école d’ingénieur avec un contrat d’apprentissage de 3 ans.

Recherche
Jeux Olympiques 2024 : dans le viseur de la recherche dans l’enseignement supérieur !
Il n’y a pas que les sportifs qui se préparent pour les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques. Il y a des chercheurs aussi. Et comme les épreuves ont lieu en France, raison de plus pour rentrer dans la compétition. Alors on commence maintenant, et le projet s’appelle Sciences 2024.
Doubler les chances de médailles françaises aux prochains J.O. ? Décrocher 15 médailles aux Jeux Paralympiques aussi ? Ok, on fait comment ? On booste la recherche en lien avec des problématiques sportives ? Super idée ! On signe où ?
Voilà l’état d’esprit dans lequel se trouvent certains chercheurs français à six ans de la plus grande compétition sportive mondiale organisée à Paris, ville hôte des prochains J.O.
Onze établissements français d’enseignement supérieur et de recherche ont décidé de relever le défi, avec parmi eux l’INSA Lyon. Le principe est le suivant : utiliser la physique, l’informatique, la mécanique et les mathématiques pour aider les sportifs à performer le jour J. En tout, ce ne sont pas moins de 500 projets qui devraient être développés d’ici 2024 dans près de 60 disciplines sportives.
« Les chercheurs vont faire le tour de toutes les fédérations sportives nationales et identifier les besoins des sportifs, explique Stéphane Grange, enseignant-chercheur à l’INSA Lyon à l’initiative de la participation de l’INSA Lyon à Sciences 2024. Il s’agira soit de les rassurer dans le choix de matériel par exemple, en réalisant des mesures et en leur donnant la preuve de l’excellence, soit de les aider à trouver mieux. »
L’année 2018-2019 sera donc consacrée à la phase de lancement de ce projet d’envergure international destiné, pour le monde du sport et de la science, à porter haut les couleurs du drapeau français.
À l’INSA, il s’agira ensuite de choisir 5 ou 6 projets qui seront menés sur 5 ans et qui auront pour ambition de contribuer au palmarès sportif de la France parmi plus de 200 pays en compétition.
« L’INSA Lyon a accueilli Sciences 2024 avec enthousiasme ! souligne Éric Maurincomme, son Directeur. C’est une chance pour nous de contribuer à ce challenge, qui s’inscrit dans la logique-même de notre établissement de maintenir un lien étroit entre la formation et la recherche. En effet, nous formons des élèves-ingénieurs qui ont pour certains fait le choix de mener également une carrière de sportifs de haut niveau à l’INSA Lyon. Notre recherche est en éveil concernant les problématiques sportives et certains de nos chercheurs ont déjà de belles réussites à leur actif en matière de performances sportives ! »
Sciences 2024 est autofinancé à 50% et nécessite d’être soutenu à 50% par une levée de fonds. En attendant, l’heure est au recensement des forces scientifiques insaliennes capables d’entrer dans la compétition et d’accompagner les sportifs sur le chemin de la victoire.

Formation
Femme, sportive et ingénieure : Aurore Sacré, une poloïste engagée
Étudiante en 5e année de Génie Industriel, Aurore Sacré est également sportive de haut-niveau à l’INSA Lyon. Nous l’avons rencontrée en pleine semaine consacrée aux droits de la femme. Entretien avec une poloïste qui rêve de réussite sportive, professionnelle et personnelle.
Comment avez-vous découvert le water-polo ?
J’ai commencé par la danse et la natation et très vite mon entraineur a voulu que j’essaye le water-polo, un sport beaucoup plus masculin. Dès la 6e, j’ai pu aménager mon emploi du temps. J’avais des entrainements tous les soirs en 4e et 3e. Normalement, les filles et les garçons sont séparés dans les équipes, mais comme il n’y avait pas d’équipe féminine, j’ai dû jouer avec les garçons. Nous étions deux filles dans cette équipe masculine et c’était un peu compliqué car les hommes ne font pas du sport comme nous. Ils sont plus « bourrins » et misent sur la puissance du corps.
Notre niveau à toutes les deux a très vite évolué et on a eu l’opportunité de jouer avec une équipe féminine de filles plus âgées grâce à un double surclassement.
Le sport a toujours fait partie intégrante de votre vie. Comment avez-vous pensé à allier études et water-polo à haut-niveau ?
Un poloïste de ma ville m’avait parlé de l’INSA Lyon. J’ai pris rendez-vous avec l’ancien responsable de la section sport de haut niveau (SSHN) qui m’a accueillie pour me parler de l’école et surtout de la filière. Le campus offrait toutes les infrastructures pour pouvoir continuer le water-polo et l’INSA Lyon était en plus l’école d’ingénieurs la mieux cotée, je voulais l’intégrer.
Après mon admission, j’ai continué à m’entrainer dans mon club de Charente-Maritime jusqu’en 2016. Je faisais les aller-retours toutes les semaines et pendant les vacances, soit en train, soit en avion, en voiture ou en co-voiturage. J’ai réussi à organiser mon budget avec cette contrainte, j’en ai eu pour plus de 2000€ de trajets par an ! Il fallait aussi que je m’organise en termes d’emploi du temps. Là où certains hommes parviennent à être sponsorisés pour tout financer…
L’INSA a contribué à ma réussite tant scolaire que sportive. J’avais les infrastructures pour m’entrainer directement sur le campus, mon emploi du temps a été aménagé et j’ai reçu de la part des professeurs et des étudiants beaucoup de soutien.
Depuis la rentrée de septembre 2017, j’ai changé de club, je m’entraîne avec les poloïstes de Nice. Mon emploi du temps est adapté aux allers-retours car je m’entraine là-bas et j’ai des matchs tous les weekends. Le train est devenu ma deuxième maison ! Ce qui est génial, c’est que le club me finance mon logement sur Nice et les trajets. J’ai donc pu garder mon logement à Villeurbanne pour continuer mes études à l’INSA.
Comment vous voyez-vous après l’INSA ?
Je serai diplômée en juin 2019 et je vais pouvoir entrer dans le monde du travail. Ma grande interrogation est de savoir quelle place je donne à la pratique du water-polo dans ma vie, avec en ligne de mire les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020.
En effet, il est impossible en France pour une femme poloïste de gagner sa vie et de vivre du water-polo. J’aimerais que ça change. Mais pour l’instant, je sais que je n’aurai pas plusieurs fois l’opportunité de participer à ce type de compétition.
Éric Dumont, le directeur actuel de la SSHN organise depuis quelques temps des conférences pour sensibiliser les entreprises sur les moyens mis en place par l’État et d’autres organisations pour embaucher des sportifs de haut-niveau. Il faut savoir qu’un sportif peut être embauché à temps-partiel mais payé à temps complet grâce à des financements de la part de la région, des fédérations… Cela nous permet de continuer à pratiquer le sport à haut-niveau. Aujourd’hui, je rencontre des difficultés pour trouver des stages dans des entreprises qui comprennent mon engagement sportif.
Je me pose beaucoup de questions sur mon avenir, en tant que femme ayant des envies de femme : un sport-passion, une vie personnelle épanouie, des enfants…
Je suis sensible à la place de la femme dans la société. De nos jours, les hommes et les femmes sont quasiment sur le même pied d’égalité et encore plus à l’INSA où les clichés ne sont plus que des souvenirs. Cependant, dans le monde du water-polo, certaines perceptions inégales demeurent.
Comment faire évoluer les choses ?
J’estime qu’une femme a tout à fait les mêmes droits que les hommes. Une femme fait ce qu’elle veut : elle peut faire du sport, étudier et travailler. C’est important en plus pour l’épanouissement personnel de se sentir libre, de pouvoir cumuler les activités.
Les femmes ont la même place que les hommes. Nous pouvons être leaders et j’espère bien manager des équipes plus tard. Le sport développe la vision.
L’INSA a une réelle démarche au point de vue de la mixité. Changer les noms des bâtiments qui étaient auparavant masculins par celui de femmes au destin fabuleux prouvent la vision d’équilibre et de parité qui règne sur le campus. Il faudrait beaucoup plus de mouvements de ce type en France.
Le Premier Cycle se déroule en 3 ans et non 2. Nous sommes environs 25/26 étudiants en première année mais le nombre baisse en seconde année.
Ensuite, on formule ses vœux de spécialité. Mon premier vœu qui était Génie Industriel a tout de suite été accepté. Je pense que ce département est le plus général, c’est pour moi la formation qui permet ensuite à l’ingénieur de savoir s’adapter au mieux aux différentes situations. Ce que j’aime dans cette formation, c’est que l’on nous apprend les méthodes du management, la gestion des stocks, la production… Ces disciplines m’attirent beaucoup.
Quand on est SHN, on fait notre cursus ingénieur pour la plupart en sept ans et non en cinq comme le reste des étudiants mais cela nous permet d’allier notre passion à nos études.
Comme tous les étudiants, les SHN font des stages ouvriers. Le mien n’était pas très loin de la Roche-sur-Yon en Vendée chez Groupe Atlantic. Ensuite, j’ai effectué un stage pendant ma quatrième année chez WIT, une PME spécialisée dans la domotique, basée à Nice. Enfin, j’ai fait un échange aux USA non loin de New-York, à IONA College. Cet échange m’a permis de découvrir la pratique du water-polo à l’étranger, qui est différente de celle pratiquée en France.
Pour mon dernier stage de fin d’étude, j’hésite encore sur l’entreprise. Par contre, je sais qu’il va commencer en septembre car pendant l’été, j’ai trois mois d’entrainements et de compétitions avec l’équipe de France de water-polo.
Alors je dirai que le water-polo est avant tout un sport collectif dont le but est de marquer des buts ! On peut l'associer à du handball mais dans l'eau. Il y a un gardien et 6 joueurs de champs dans chaque équipe. Un match dure entre 1h et 1h15 et est découpé en 4 périodes de 8 minutes qui durent en fait 15 minutes car le temps s'arrête dès qu'il y a une faute. C'est un sport hyper complet autant physiquement que mentalement. Il faut travailler chaque partie du corps, les jambes pour pouvoir pousser l'autre et sortir de l'eau, les bras pour nager et shooter, puis la tête pour prendre les bonnes décisions.
Le water-polo chez les hommes, c’est quelque chose de plus physique, de puissant, beaucoup moins chez les filles. Les poloïstes n’hésitent pas à se frapper et se mettre des coups. Nous on est plus vicieuses, on se pince ou on se mord !