
Art & Culture
[Atelier] Nos futurs ! Créations littéraires, récits d’anticipation
Temps de lecture et d'échange avec les étudiants dans le cadre de la rédaction de leurs récits d'anticipation.
La bibliothèque et son pôle médiation proposent une programmation scientifique et culturelle construite autour de cycles thématiques rejoignant les objectifs de la stratégie Ambitions 2030 et représentant les valeurs de l'INSA Lyon en matière de transition énergétique, environnementale, écologique, sociale, numérique et de modèle économique.
La médiation via ses propositions d’évènements ouvre la réflexion autour de la transition énergétique, environnemental, et écologique en abordant les enjeux socioécologiques, énergie, climat, et DDRS.
Informations complémentaires
- scd.animation@insa-lyon.fr
- https://bibliotheque.insa-lyon.fr/cms/articleview/id/7160
-
Kiosque de la bibliothèque Marie Curie
Mots clés
Derniers évènements
Festival Pint of Science
Du 19 au 21 mai"Râtelier" - Exposition de fin d'année de la section Arts-Plastiques-études
Du 22 mai au 11 juin
Entreprises
Convention des Entreprises pour le Climat : l'INSA Lyon rend sa feuille de route
Créée il y a trois ans, la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) a déjà rassemblé plusieurs centaines de chefs d’entreprises avec un objectif : interroger leur modèle économique au regard des enjeux socio-écologiques. Déclinée au niveau régional, elle a également intégré en son sein des établissements de l’enseignement supérieur. En 2023, l’INSA Lyon a suivi le parcours « CEC - bassin lyonnais » et a travaillé à l’élaboration d’une feuille de route qui vient d’être rendue publique. Récit de cette aventure et explications avec Alexis Métenier, Directeur du Développement à l’INSA Lyon.
C’est un véritable satisfecit. Après dix mois d’un parcours exigeant et parfois déroutant mais surtout très constructif, la belle aventure humaine de la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) - bassin lyonnais vient de déboucher en ce mois de février sur la publication de nombreuses feuilles de route qui engagent chacune et chacun de ses membres dont l’INSA Lyon.
En tant qu’acteur académique, participer à la CEC ne coulait pas de source, et pourtant, penser avec les entreprises à la source de leurs transformations a été une expérience forte pour Nicolas Freud, Directeur de la Transformation Socio-Écologique et Alexis Méténier, Directeur du Développement, à INSA Lyon, qui ont suivi le parcours d’une durée de dix mois. « Cette expérience a été extrêmement riche pour nous deux. Nous avons travaillé avec des entreprises au cœur de leurs problématiques comme elles ont aussi découvert nos problématiques à nous qui sommes en amont, formateurs d’ingénieurs, et qui souhaitons les aider à conduire leur propre transformation », témoigne Alexis Méténier.
Une claque
Dix mois marqués par six sessions thématiques de travail jusqu’à la remise d’une feuille de route et avec un objectif principal clairement défini : s’engager dans des projets impactants, collaboratifs, contribuant à « rendre irrésistible la bascule de l’économie extractive vers l’économie régénérative », comme l’indique la raison d’être de la CEC.
Régénératif, cela signifie ne pas se contenter d’une simple réduction des impacts négatifs ou de leur neutralisation mais c’est aller au-delà et s’engager vers la génération d’impacts positifs nets pour les écosystèmes et la société. Une philosophie qui n’a pas laissé les participants de cette CEC – bassin lyonnais de marbre.
« Les entreprises qui ont suivi le parcours CEC ont pris une claque dès la première session », décrit Alexis Méténier. Et de préciser avec une profonde motivation : « Cette prise de conscience les amène progressivement à être convaincus de l’importance de prendre appui sur nos ingénieurs mais aussi sur les nouvelles générations. Cela renforce nos convictions que nous devons nous aussi en tant qu’établissement nous positionner clairement comme un acteur responsable qui veut agir pour un monde écologiquement plus sûr et socialement plus juste ».
Passer à l’action
À l’issue de ce parcours « bassin lyonnais » qui s’est également accompagné d’un parcours « Alpes », 135 feuilles de route ont été remises. Parmi celles-ci, 117 organisations ont accepté de la rendre publique pour témoigner de leur chemin. L’INSA Lyon a désormais elle aussi sa feuille de route. Tout est écrit et gravé dans le marbre, il est temps de passer à l’action.
« Les feuilles de route ont pour objectif de dresser un certain nombre d’actions qui sont catégorisées par grands leviers de transformation. Exemple : comment former les collaborateurs, graduellement, pour les amener d’une part à prendre conscience du changement mais aussi d’autre part pour les orienter dans l’organisation pour qu’ils deviennent un acteur du changement », indique Alexis Méténier.
La feuille de route nourrit aussi de nouveaux projets pour l’établissement en matière de transition écologique. Cette année, l’établissement verra ainsi la création de l’Assemblée INSA, « Assemblée pour la Transition Écologique et Sociale », inspirée pour partie de la CEC, avec un processus qui se déroulera tout au long de l’année 2024, intégrant toute la communauté de l’INSA, étudiants et personnels. Cette dernière aura notamment pour mandat d'élaborer des propositions permettant de nourrir le futur schéma directeur Développement Durable et Responsabilité Sociale et Environnementale (DD&RSE) de l'établissement et de réactualiser sa stratégie, d'ici à début 2025.
Les 5 leviers de transformation de la feuille de route de l’INSA Lyon
- Engager la communauté INSA dans la transformation socio-écologique vers un monde écologiquement sûr et socialement juste
- Inscrire notre Recherche dans une démarche régénérative avec nos partenaires
- Former des ingénieurs acteurs de la transformation vers un monde écologiquement sûr et socialement juste
- Développer une offre de formation pour les entreprises
- Être un partenaire à visée régénérative du territoire
Une nouvelle aventure pour 2024
Au total, depuis février 2023, 150 entreprises ont été embarquées dans l’aventure à l’échelle de la région Rhône-Alpes : 80 sur les Alpes et 70 sur le Bassin Lyonnais. Fort du succès de ces deux Conventions des Entreprises pour le Climat, un nouveau parcours sur 2024 est d’ores et déjà lancé pour continuer à embarquer d’autres entreprises dans l’aventure.

Sciences & Société
[Confèrence] : Quand optimiser nuit : le cas du réchauffement climatique
Cette conférence est prévue dans le cadre des journées SMAI Mode prévu à l'INSA Lyon du 27-29 mars 2024.
Conférencier : Ivar Ekeland
"En 2018, Nordhaus obtenait le prix Nobel d'économie pour avoir démontré qu'un réchauffement de 3,5°C en 2100 était optimal. Le consensus scientifique (économistes mis à part) est qu'au delà de 2°C de réchauffement, on va vers une catastrophe. La démonstration de Nordhaus est parfaitement rigoureuse, et repose sur des bases bien établies. Je m'interrogerai sur la pertinence du concept d'optimisation pour modéliser le comportement humain, et je proposerai d'autres pistes"
Informations complémentaires
- scd.animation@insa-lyon.fr
- https://bibliotheque.insa-lyon.fr/cms/articleview/id/6919
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Université Claude Bernard Lyon 1 - Amphithéâtre Jordan, Bâtiment Doyen Jean Braconnier.
Mots clés
Derniers évènements
Festival Pint of Science
Du 19 au 21 mai"Râtelier" - Exposition de fin d'année de la section Arts-Plastiques-études
Du 22 mai au 11 juin
Sciences & Société
[Atelier] : « Survival game », jeu sérieux sur le mix énergétique
Apprendre à sauver la planète et gérer le réseau électrique en jouant Survival Game
Apprendre à sauver la planète et gérer le réseau électrique en jouant Survival Game est un jeu interactif centré sur les actions qu'il convient de mener pour gérer le réseau électrique et ainsi contribuer à sauver la planète du réchauffement climatique.
Les joueurs doivent gérer le mix énergétique et résoudre des énigmes pour développer des technologies et intégrer les énergies renouvelables dans le réseau électrique. Jeu créé par le Supergrid Institute
Informations complémentaires
- scd.animation@insa-lyon.fr
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En salle 204/205 - 2ème étage de la Bibliothèque Marie Curie
Derniers évènements
Festival Pint of Science
Du 19 au 21 mai"Râtelier" - Exposition de fin d'année de la section Arts-Plastiques-études
Du 22 mai au 11 juin
Sciences & Société
[Atelier] : « Survival game », jeu sérieux sur le mix énergétique
Apprendre à sauver la planète et gérer le réseau électrique en jouant Survival Game
Apprendre à sauver la planète et gérer le réseau électrique en jouant Survival Game est un jeu interactif centré sur les actions qu'il convient de mener pour gérer le réseau électrique et ainsi contribuer à sauver la planète du réchauffement climatique.
Les joueurs doivent gérer le mix énergétique et résoudre des énigmes pour développer des technologies et intégrer les énergies renouvelables dans le réseau électrique. Jeu créé par le Supergrid Institute
Informations complémentaires
- scd.animation@insa-lyon.fr
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En salle 204/205 - 2ème étage de la Bibliothèque Marie Curie
Derniers évènements
Festival Pint of Science
Du 19 au 21 mai"Râtelier" - Exposition de fin d'année de la section Arts-Plastiques-études
Du 22 mai au 11 juin
Vie de campus
SDAD - Semaine des alternatives durables 5e édition : Planification écologique et ressources
Qu'est-ce qu'une société soutenable ? Comment structurer la transition écologique ? Que faire des ressources ? La Semaine des Alternatives Durables se renouvelle pour une 5ème édition et tentera de répondre à ces questions.
La Semaine des Alternatives Durables se renouvelle pour une 5e édition ! Il s'agit d'une semaine thématique autour des enjeux socio-écologiques sur le campus de l'INSA Lyon, qui mêle conférences, ateliers, tables rondes, arts et débats.
Cette année, nous parlerons "planification". Aujourd'hui, le changement climatique n'est plus sérieusement remis en question. Il est communément admis que nos sociétés ont des impacts dévastateurs, et parfois irréversibles sur les conditions d'habitabilité de notre planète. Nous savons aussi que nos modes de vie actuels ne peuvent être soutenables, tout simplement parce qu'ils reposent sur l'exploitation croissante de ressources matérielles et énergétiques non renouvelables. L'heure n'est donc plus au constat, mais bien à l'action. Nous devons modifier radicalement nos modes de vie, et si ce changement n'est pas mis en œuvre aujourd'hui, il se fera demain sous la contrainte. Nous souhaitons interroger le rôle de l’ingénieur dans la planification de ce changement, donner des pistes d’action pour repenser nos sociétés à tous les niveaux, et réfléchir à comment organiser la transition vers un monde durable.
Informations complémentaires
- contact@alte2s.fr
- https://mailchi.mp/0aac49ce3484/50uq6o1kri
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Campus INSA Lyon - Villeurbanne
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Festival Pint of Science
Du 19 au 21 mai"Râtelier" - Exposition de fin d'année de la section Arts-Plastiques-études
Du 22 mai au 11 juin
Sciences & Société
Soutenance de thèse : Frédéric GOGIEN
Impact des séries chronologiques de pluies futures à horizon 2100 sur les déversements des réseaux d'assainissement.
Doctorant : Frédéric GOGIEN
Laboratoire INSA : DEEP
Ecole doctorale : ED162 : MEGA
Les maîtres d’ouvrage des systèmes d’assainissement s’interrogent sur la nécessité de prendre en compte l’évolution du climat dans le développement de leur patrimoine. Or les prévisions climatiques accessibles ne sont pas disponibles avec des résolutions spatiales et temporelles compatibles avec une utilisation en hydrologie urbaine.
Dans un premier temps, l’objectif de cette thèse a été de développer une méthode de construction des séries chronologiques de pluies futures utilisables en hydrologie urbaine à partir des sorties de cinq modèles climatiques. Dans un second temps, afin de quantifier l’impact de ces pluies futures sur le fonctionnement des réseaux d’assainissement, deux modèles ont été élaborés en parallèle : un modèle conceptuel distribué et un réseau de neurones de type NARX. Enfin, les séries chronologiques de pluies futures ont été utilisées en entrée de ces deux modèles pour analyser la conformité des systèmes d’assainissement sur la période 2021-2100. Le site d’étude retenu pour ce travail est le système d’assainissement de Valence-Romans Agglo (Drôme).
La méthode de simulation des pluies futures proposée est fondée sur une descente d’échelle spatiale dérivée de la méthode quantile/quantile, combinée à une désagrégation temporelle par recherche d’analogues. Les résultats de modélisation montrent que les deux modèles produisent des volumes déversés au niveau du déversoir principal du système comparables suite aux étapes de calage et de validation. Les simulations réalisées à l’aide du modèle distribué indiquent une évolution des volumes déversés comprise entre +13% et +52% sur la période 2021-2100. Sur la base des mêmes pluies futures, les résultats du réseau de neurones confirment la tendance, particulièrement pour trois des cinq modèles climatiques considérés. L’analyse des déversements à l’échelle du système d’assainissement de Valence permet de conclure que pour un critère d’évaluation de la conformité basé sur le volume, le système sera jugé non conforme de manière plus fréquente dans l’avenir.
Informations complémentaires
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Amphi OUEST 403 Bat. « Les Humanités » - Villeurbanne
Mots clés
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Du 19 au 21 mai"Râtelier" - Exposition de fin d'année de la section Arts-Plastiques-études
Du 22 mai au 11 juin
Sciences & Société
11e conférence internationale Novatech
Depuis presque 30 ans, la conférence Novatech se positionne comme une rencontre internationale de référence pour promouvoir des solutions en faveur d'une gestion intégrée et durable des eaux pluviales, à travers le croisement des approches et le dialogue inter-acteurs.
💧💦 Novatech promeut une dynamique d'innovation, des solutions basées sur la nature aux territoires eau-responsables ! 💧💦
Scientifiques, décideurs, gestionnaires et techniciens, français et internationaux, exposent et prennent connaissance à Novatech des dernières recherches, innovations et perspectives d’évolution. Ils font connaître et partager leurs expériences techniques et stratégiques.
Novatech accueille à la fois les acteurs de l’eau – assainissement et milieux aquatiques – et les acteurs de l’aménagement du territoire – urbanistes, aménageurs, paysagistes, architectes, sociologues – qui ont en commun la gestion et l’aménagement d’un territoire. Ainsi, Novatech favorise la construction d’une culture commune sur la gestion de l’eau, contribue au transfert des connaissances et incite à l’évolution des pratiques.
Informations complémentaires
- https://www.novatech2023.org/fr
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ISARA - 23 rue Jean Baldassini 69007 Lyon
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Du 22 mai au 11 juin
Sciences & Société
Soutenance de thèse : Vincent PONS
The future of Green Infrastructure: From climate data to informed hydrological performance
Doctorant : Vincent PONS
Laboratoire INSA : DEEP
Ecole doctorale : ED162 : Mécanique, Energétique, Génie Civil, Acoustique de Lyon
The 21st century presents numerous challenges to urban stormwater management, including the impacts of changes in both climate and city morphology. These challenges necessitate rethinking the stormwater management paradigm, particularly in the context of existing and ageing infrastructure. This thesis deals with green infrastructures (GI) considered as decentralized multifunctional infrastructures that utilize evapotranspiration and/or horizontal and vertical infiltration to achieve a hydrological function.
This study evaluates the potential of GI to manage day-to-day rainfall events, attenuate major events, and contribute to the management of extreme events in the context of climate change adaptation. It also aims to provide a framework and tools to realign current GI modelling and design methods with the principles of robust decision-making.
The 21st century presents numerous challenges to urban stormwater management, including the impacts of changes in both climate and city morphology. These challenges necessitate rethinking the stormwater management paradigm, particularly in the context of existing and ageing infrastructure. This thesis deals with green infrastructures (GI) considered as decentralized multifunctional infrastructures that utilize evapotranspiration and/or horizontal and vertical infiltration to achieve a hydrological function.
This study evaluates the potential of GI to manage day-to-day rainfall events, attenuate major events, and contribute to the management of extreme events in the context of climate change adaptation. It also aims to provide a framework and tools to realign current GI modelling and design methods with the principles of robust decision-making.
The thesis investigates how to use climate and hydrological present and future data with hydrological GI models to extract relevant information for decision-making under deep uncertainty. The results provide guidelines for i) designing experiments to calibrate reliable hydrological models and ii) using available climate projections together with weather generators for GI performance evaluation. The proposed framework HIDES demonstrates how future downscaled time series can be used to evaluate annual retention distribution and frequency of exceedance, while sampling extreme events allows for estimating both a probability of failure and an indication of the behaviour of GI under failure.
The thesis suggests rethinking the methods for implementing GI at the city scale. The study shows that system-based design outperforms site-scale design through modelling at the roof scale of a neighbourhood, and that lumping GI models at a neighbourhood scale may neglect interactions and fail to estimate performance. The thesis highlights the need to couple GI to achieve challenges in stormwater management.
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Auditorium H1, Hovedbygget, Gløshaugen (Trondheim en Norvège)
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Festival Pint of Science
Du 19 au 21 mai"Râtelier" - Exposition de fin d'année de la section Arts-Plastiques-études
Du 22 mai au 11 juin
Formation
Former les élèves-ingénieurs à s’emparer des futurs souhaitables
L’ingénieur1 doit-il se contenter d’être le rouage d’un système qui étend les logiques d’exploitation et de marchandisation du monde ? Aujourd’hui, la représentation majeure de l’ingénieur ne peut plus être défini par le seul prisme d’une efficacité technique, posant l’Homme comme « maître et possesseur de la nature ». Désormais, comme pour beaucoup d’activités professionnelles, l’horizon de la fonction d’ingénieur se doit d’être repensé dans les limites planétaires.
Dans le cadre du chantier de l’évolution de la formation INSA, le groupe de travail « quels futurs possibles et souhaitables ? », s’est attelé à mettre en mots une vision répondant à la question suivante : comment amener les élèves-ingénieurs à retrouver la possibilité d’un futur souhaitable, quand le progrès scientifique et technique se heurte déjà aux limites physiques et humaines de notre planète ? À la convergence de la quête de sens des étudiants et celle d’un établissement dont la raison d’être est de former des individus conscients de leurs choix, il est nécessaire de construire une nouvelle dialectique et de nouveaux récits. Entretien avec quatre enseignants du groupe de travail.
L’ingénieur : un rouage dans un système
À travers son activité professionnelle, l’ingénieur alimente la construction et le développement de systèmes techniques qui s’imposent aux sociétés et aux écosystèmes. L’héritage de Descartes, par lequel l’Humain s’est posé en maître de son environnement, continue d’opposer l’Homme et la nature. L’urgence climatique et la quête de sens des individus tendent à remettre en question ce principe philosophique. « Dans notre système de société, basé sur l’exploitation et la marchandisation, il y a une difficulté croissante à contrôler le phénomène technique. Quand l’optimisation, la performance ou la production sont réduits à leur seule dimension technique, celui-ci peut souvent sentir lui échapper les conséquences de ses actions », introduit Romain Colon de Carvajal, enseignant en génie mécanique. Pourtant la technique, par les créations qu’elle rend possible, est un moyen privilégié de penser l’action de l’Homme sur le monde. « En réalité, ça n’est pas qu’un débat technique et scientifique. Admettre que l’innovation puisse répondre aux grands défis et aux crises contemporaines force à poser des limites qui ne sont pas seulement techniques et physiques. L’innovation, qui ne peut plus être envisagée liée à une société de consommation débridée, pose des questions très politiques. Quel type de société souhaite-t-on réaliser ? Quelles valeurs veut-on véhiculer à travers la technique ? »
Des futurs possibles et souhaitables
« Qui sommes-nous ? Que peut-il advenir ? Que pouvons-nous faire ? Que devons-nous faire ? ». Ces quatre questions empruntées à la démarche Prospective de Gaston Berger, ont constitué l’ossature de la réflexion des membres du groupe de travail. Elles soulignent également l’aspect démocratique et politique du débat. Si le fondateur de l’école entendait former « des philosophes en action » en 1957, quelle école imaginerait-il aujourd’hui, pour faire agir l’ingénieur dans un espace sûr et juste pour l’humanité ? « Gaston Berger parlait de relations sociales, d’identité et de sens. En ouvrant la formation technique aux Humanités2, il tentait d’introduire une capacité politique chez l’ingénieur afin de penser les conséquences de ses actions. Aujourd’hui, il est nécessaire d’intégrer à cette réflexion, les problématiques se rapportant à l’anthropocène : les limites de la Terre sont des phénomènes physiques qui amènent à nous questionner sur le sens de l’Humanité », poursuit Marie-Pierre Escudié, enseignante en sciences humaines et sociales. Alors à quels futurs possibles et souhaitables l’ingénieur doit-il se vouer ? La question, presque oratoire, soutient une obligation de démocratie. « Il ne s’agit pas de penser le futur à la place des élèves-ingénieurs, mais bien de les mettre en capacité de le construire par eux-mêmes. Pour cela, il nous faut instaurer un double mouvement, individuel et collectif. Notre rôle est de leur permettre de trouver un espace de responsabilité où ils se sentent en capacité d’agir. »
Une éthique renouvelée de l’innovation pour l’ingénieur
Si l’un des rôles premiers de l’ingénieur consiste à éclairer les choix de société par leurs connaissances techniques et en sciences humaines et sociales, l’enjeu pédagogique d’une telle formation est de donner les clés pour innover en conscience. « Il faut cultiver l’optimisme, car il permet de dépasser l’angoisse des défis qui se dressent devant nous et sert de catalyseur pour apporter des solutions innovantes. L’ingénieur en tant que philosophe en action doit être capable d’éviter la production de fausses bonnes idées, qui tendent à invisibiliser les problèmes ou conduisent à des effets rebonds », prévient Joëlle Forest, maîtresse de conférences en épistémologie et histoire des techniques à l’INSA Lyon. « Qu’il adopte une posture de médiateur ou de diplomate-polyglotte, l’ingénieur pour réarticuler l’innovation à un dessin moral pour la société devra s’interroger sur les valeurs que véhiculent ses innovations : vont-elles vers plus ou moins de liberté, d’égalité, d’autonomie, de sécurité ou de convivialité ? »
Prendre le chemin de l’éthique et de l’action collective
Pour amener les futurs ingénieurs à développer leur espace de responsabilité, les membres du groupe de travail ont ainsi synthétisé plusieurs objectifs d’apprentissages fondamentaux. « Notre réflexion et le livrable qui en a découlé sont majoritairement une synthèse des pratiques existantes au sein des départements et au centre des Humanités. Nous avons surtout travaillé à donner une meilleure visibilité des pratiques qui n’étaient pas nécessairement communiquées ni partagées au sein de la communauté et qui ont pourtant beaucoup à apporter à l’évolution de la formation d’ingénieur INSA », ajoute Thomas Le Guennic, professeur agrégé de sciences économiques et sociales à l’INSA Lyon. « Sur le principe, il s’agit d’aider les élèves à démêler les idéologies, à décoder les relations d’interdépendances et comprendre la nécessité d’adapter les moyens aux finalités et les besoins aux ressources. Aussi, au titre de citoyen, futur salarié ou chef d’entreprise, avant de pouvoir s’engager dans l’action collective et cultiver un futur, il est nécessaire que chaque élève puisse connaître les valeurs qui l’animent individuellement, avant d’accepter les chemins de traverse et les échecs comme faisant partie du changement. »
Depuis 2019, un vaste chantier d’évolution de la formation a été entrepris au sein de l’INSA Lyon pour former les étudiants à deux facteurs majeurs de la mutation de nos sociétés : les enjeux socio-écologiques et les enjeux du numérique. Cette évolution concerne tous les élèves-ingénieurs, de la 1re à la 5e année. Elle est mise en œuvre progressivement depuis la rentrée 2021. Un socle commun est ainsi décliné en huit thématiques :
▪️ Anthropocène et climat
▪️ Énergie
▪️ Ressources, analyse du cycle de vie (ACV) et mesure d’impact
▪️ Enjeux du vivant
▪️ Quels futurs possibles et souhaitables ?
▪️ Calcul numérique
▪️ Sciences des données et intelligence artificielle
▪️ Enjeux environnementaux et sociétaux du numérique

« Projet soutenu dans le cadre de l'AMI Emergences. »
[1] Le masculin est utilisé à titre épicène et sans aucune discrimination de genre.
[2] La formation en humanités a pour objectif de doter ses élèves d’un solide bagage de compétences transversales, donner des clés de compréhension et des leviers d’action dans un monde complexe, en affirmant une vision socialement et écologiquement responsable.