
INSA Lyon
Journée portes ouvertes // Incubateur La Doua
L’incubateur La Doua ouvre ses portes aux étudiants du Campus LyonTech-la Doua
Vous êtes étudiant et intéressé par le thématique de l'entrepreneuriat ?
L'incubateur La Doua vous accueille le 7 octobre prochain afin de vous présenter le lieu et son fonctionnement autour de l'accompagnement de projets entrepreneuriaux. Ce sera aussi l'occasion de voir comment les startups sont accompagnées concrètement dans leur phase de lancement voir de développement.
Informations complémentaires
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Maison du projet - Campus LyonTech-la Doua, 24 avenue Gaston Berger, 69100 Villeurbanne
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Ateliers danse avec la Cie MF
Les 15 et 22 mai 2025
Entreprises
« Le changement climatique ne doit pas être une bataille d’idées politiques »
Vincent Bryant, diplômé de l’INSA Lyon en 2006, a co-fondé « Deepki ». Décrite comme une « pépite de la green-tech », elle veille à accompagner les acteurs du bâtiment dans leur transition énergétique. Déjà engagé sur la question climatique pendant ses années d’études, l’ingénieur informatique n’a jamais renoncé à son goût « de l’impact ». Que ce soit en co-fondant l’association « Avenir Climatique » avec Jean-Marc Jancovici ou en lançant une entreprise capable de lever 150 millions d’euros pour poursuivre son développement, Vincent voit loin et large. Entretien avec un ingénieur qui nourrit de grandes ambitions sur la transition environnementale.
Votre entreprise vient de lever 150 millions d’euros pour poursuivre son expansion à l'international. Comment accompagne-t-elle le secteur immobilier ?
L’immobilier génère 37 % des émissions globales de CO2 dans le monde. Aujourd’hui, les grands acteurs détenteurs de foncier connaissent le potentiel de la data pour accélérer la transition énergétique de leurs bâtiments, mais seuls, ils ne peuvent pas y parvenir. Pour aller vers un objectif « net zéro », les acteurs du secteur ont besoin d’être accompagnés dans leur prise de décision : faut-il isoler, rénover, reconstruire, vendre... À travers une plateforme logicielle, nous analysons les données de leurs bâtiments, nous les aidons à construire des plans d’actions et à mesurer les impacts. Nous sommes dans une démarche d’économie « à impact positif » ; notre mission est de préserver la planète en rendant l’immobilier moins lourd en matière de consommation énergétique, grâce à la data.
Deepki fait partie de cette frange, croissante, d’entreprises innovantes qui conjuguent écologie et numérique. Pensez-vous que les technologies soient réellement capables de sauver la planète ?
Toutes seules, non. Est-ce qu’elles peuvent aider ? Oui. « Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme », a écrit Rabelais. Je suis dans cet état d’esprit. Par exemple, Deepki est résolument une entreprise « high-tech », mais elle est aussi promotrice de la low-tech. Les deux ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Si l’on prend l’exemple de la transition énergétique, il y a de nombreuses façons de réduire les impacts qui ne nécessitent pas de technologies mais seulement un peu d’imagination. Je me souviens d’un client qui avait eu l’idée, pour inciter les utilisateurs à prendre les escaliers, de disséminer la réponses à des devinettes le long des marches. Alors évidemment, l’appât ne fonctionne que deux ou trois fois avec le même usager qui cherche à obtenir les réponses, mais c’est une façon d’encourager les bonnes pratiques sans l’ombre d’une technologie. Il y a de plus en plus de réflexions de ce genre qui émergent dans ce sens et c’est une bonne chose. Je ne crois pas que la technologie soit une réponse universelle pour agir sur les changements climatiques, mais si elle est mise en regard des besoins et du contexte, elle peut nous aider.
Vous êtes diplômé du département informatique. Comment votre parcours vous a-t-il amené de l’informatique à la transition énergétique de l’immobilier ?
J’ai des parents qui étaient déjà un peu écolos et conscients du problème. Lorsque j’étais étudiant à l’INSA, j’ai découvert les travaux de Jean-Marc Jancovici et je me suis pris de passion pour le sujet de la transition énergétique. À cette époque, j’avais même négocié avec la direction de la formation de l’INSA pour suivre les cours de génie énergétique et environnement en parallèle de mes cours de IF. Depuis mes études, j’avais cette idée d’utiliser l’informatique pour avoir un impact sur l’énergie et le climat. Quant à l’immobilier, je l’ai découvert lors de mes différentes expériences professionnelles, chez Engie notamment. Je travaillais sur tous types d’actifs, notamment sur ceux qui avaient des empreintes carbone lourdes. C’est le besoin d’avoir un impact qui m’a guidé à vouloir « massifier » cet effort de transition pour le secteur immobilier.
Étudiant, vous étiez déjà très engagé dans la cause environnementale. D’abord à l’INSA Lyon, en tant que membre du bureau de l’association « Objectif 21 », puis plus tard, lorsque vous fondez « Avenir Climatique » et contribuez au lancement du REFEDD1. L’associatif est-il une façon d’agir pour le climat ?
À l’époque de mes années étudiantes, j’y crois. Je suis persuadé que l’associatif est capable de former les gens, apporter du changement et de l’exemplarité. Je me souviens qu’avec Objectif 21, nous avions lancé un « concours innovation climat ». L’une des solutions proposées était de réduire la consommation de viande avec des repas végétariens pour les restaurants de l’école. L’idée, qui avait séduit le jury, a pu être mise en place dans les années suivantes et subsiste encore aujourd’hui ! Avec « Avenir Climatique », il s’agissait d’introduire les notions climatiques dans les enseignements pour que les diplômés sortent de l’école avec les bons ordres de grandeurs en tête. En grandissant, j’ai compris les limites de l’associatif : j’ai souvent été gêné par le mélange des genres, avec les idées politiques. Le changement climatique est un projet factuel et scientifique. Ça ne doit pas être une bataille d’idées. J’ai aussi fait de la politique, un peu tous les partis sauf les extrêmes. Et là aussi, c’était très décevant en matière d’action.
Quels conseils donneriez-vous aux élèves-ingénieurs qui auraient envie de s’orienter vers un « métier à impact » ?
Je m’en remettrais au précieux conseil de Jean-Marc Jancovici : formez-vous ! Suivez vos cours, réfléchissez et faites les choses comme vous le sentez. C’est à vous de choisir la barque dans laquelle vous souhaitez monter. J’aime bien l’image de Nicolas Hulot, avec le syndrome du Titanic. Il y a ceux qui restent dans les estafettes et qui pointent du doigt l’iceberg en criant « attention »; et puis il y a ceux qui décident de monter dans le bateau pour aller convaincre que l’iceberg représente un réel danger. Est-ce que vous êtes prêt à faire partie du système ou préférez-vous rester en dehors de celui-ci ? C’est une question fondamentale d’approche, d’ordre philosophique. Il n’y a pas de bonne réponse, chacun doit pouvoir aller là où il veut pour agir.
[1] : Réseau Français Étudiant pour le Développement Durable, aujourd’hui RESES (Réseaux Étudiant pour une Société Écologique et Solidaire)

Entreprises
« Avec du travail, de la passion et beaucoup de culot, on peut faire tomber des barrières »
Il aime cette image qui lui colle à la peau : un « outsider » vivant avec un irrépressible besoin de sortir de l’ordinaire. Baptiste Garcin est ingénieur INSA diplômé du département génie électrique en 2018, au profil atypique : après quelques années en tant qu’ingénieur conseil en logiciels embarqués dans l’automobile, il prend une décision radicale. Il achète un billet de train aller pour la capitale avec une seule idée en tête : rencontrer des entrepreneurs et développer sa propre entreprise. Aujourd’hui, c’est depuis son petit atelier lyonnais de « watch modding », littéralement « modification de montres » qu’il s’apprête à lancer un modèle de montre customisé dont le bracelet est pour le moins étonnant : du cuir de saumon, tanné à partir des déchets des restaurants de sushis lyonnais. Entretien avec un diplômé qui plus jeune adorait « amuser la galerie », et qui veut continuer chez les grands, mais avec le plus grand des sérieux. Puisqu’après tout, pourquoi pas.
Comment lance-t-on une entreprise de « watch modding » ? D’ailleurs, en quoi consiste cette activité ?
Après mon cursus en génie électrique, j’ai travaillé dans un grand groupe de conseil d’ingénierie sur les systèmes embarqués automobiles. Je connaissais bien le domaine avec mes trois années d’apprentissage et je manageais une équipe de plusieurs personnes. À côté, j’avais créé une entreprise de vente de chapeaux avec un ami de l’INSA, Thami Trachen. Et puis le Covid est arrivé, me laissant sans équipe et sans matière première pour notre petite activité parallèle. En télétravail, tout seul chez moi, je me sentais comme une coquille vide, alors dès que j’ai pu, j’ai pris le taureau par les cornes et je suis allé à Paris rencontrer des entrepreneurs et élargir mes horizons. Je suis rentré avec une idée de boîte à monter mais après l’avoir poussée plusieurs mois, elle n’a pas abouti. C’est pendant les vacances d’été que les choses ont commencé, en voyant une montre dans une vitrine d’une maison d’horlogerie bien connue ; en cherchant le modèle sur internet, j’ai découvert un tout autre monde : le modding. C’est une technique complètement amateur qui consiste à customiser une montre, en désassemblant et en réassemblant certaines pièces pour en modifier l’esthétique. J’ai commencé à en bricoler quelques-unes et j’ai créé Tentimes.
Vous entrez dans un univers très codifié, celui des montres. Cette activité est-elle bien perçue par les maisons d’horlogerie ?
Il y a deux positionnements de la part de ces entreprises. D’un côté, il y a les modèles dont on s’inspire et de l’autre, les modèles que l’on utilise. Je suis en lien avec Seiko et Casio dont j’utilise des éléments pour produire mes montres. Certains vendeurs proposent des mouvements en marque blanche, ce qui est un signal très fort pour les moddeurs qui dit « faites-vous plaisir ». Il y a bien sûr des questions de propriété intellectuelle, sur lesquelles je suis accompagné par des avocats. J’ai conscience de ne pas être horloger et je ne m’en revendique pas. L’activité de modding est une modification purement esthétique.
Des chapeaux, des lunettes de soleil, des montres… Vous liez une relation fusionnelle avec l’accessoire de mode, non ?
Effectivement, j’ai toujours été attiré par ces objets. L’accessoire, dans l’essence du mot, c’est accessoire. Il n’est pas essentiel. Mais, il me semble que ces objets prennent une autre dimension quand ils ont quelque chose de personnel au-delà de la fonction esthétique. Pour moi, il doit être spécial et vouloir signifier quelque chose à la personne qui le porte.
C’est pour cette raison que vous allez lancer un bracelet de montre en cuir de saumon ? Quelle est l’idée de ce bracelet ?
L’accessoire doit être issu d’une démarche responsable. Ici, on part d’un déchet et on en fait quelque chose de noble ; cela a déjà plus de sens qu’une simple fonction esthétique. Le cuir est tanné par l’entreprise Ictyos, basée à Saint-Fons, spécialiste des cuirs marins. Lorsque j’ai découvert leur démarche, j’ai trouvé ça génial. C’était un cuir que l’on n’avait encore jamais vu ! En tous cas, pas sur une montre. Imaginez un bracelet de déchets de sushis associé à l’allure noble d’un mouvement de montre : ça bouscule un peu les codes établis, surtout dans le monde fastueux de l’horlogerie.
Échantillon de cuir de saumon et bracelet de montre (BaptisteGarcin/Tentimes).
Vous semblez aimer ça, sortir du cadre, casser les codes. C’est une façon de dire que la société ne vous convient pas ?
Je crois qu’il faut sans cesse challenger le statu quo. Ça fait surtout partie de mon caractère. Plus jeune, j’adorais faire rire la classe, j’ai l’impression que j’ai envie de continuer, mais dans le monde des grands, comme une façon de dédramatiser la réalité, à travers une activité sérieuse. Je crois que le culot, c’est important dans l’entreprenariat, surtout quand on avance guidé par la passion et l’envie de créer. Avant de me lancer, des montres, j’en ai cassées certaines, mais je n’ai jamais abandonné parce que je suis persuadé qu’avec du travail, de la passion et beaucoup de culot, on peut faire tomber des barrières.

Sciences & Société
Deeptech Tour, la tournée des campus.
Le Deeptech Tour met les projecteurs sur la Deeptech : des startups hautement technologiques qui façonnent le monde de demain, souvent issues de long travaux de recherche qui aboutissent sur une idée, une technologie qui changera notre quotidien.
- Vous êtes chercheur et vous vous demandez comment donner davantage d’impact à vos travaux de recherche ?
- Vous êtes doctorant et vous posez des questions sur l’après et sur votre employabilité ?
- Vous êtes étudiant et souhaitez découvrir de nouvelles opportunités pour votre cursus et votre future carrière ?
Rejoignez le Deeptech Tour pour comprendre comment les projets Deeptech valorisent vos publications et votre thèse, comment les liens se tissent entre startup et monde de la recherche et comment vous lancer dans l’entrepreneuriat ; si cela vous tente.
Derrière chaque startup Deeptech, il y a des individus qui étaient à votre place avant de se lancer. Ils et elles sont chercheurs, doctorants, étudiants ou entrepreneurs et ils ont décidé de valoriser leur travaux différemment. Venez les rencontrer, ils partageront avec vous leur histoire, leur parcours et leur passion.
Au programme :
- Des tables rondes dont les maîtres mots sont concrets et actionnables
- Des retours d’expériences inspirationnels de personnes de ceux qui l’ont fait
- Des workshops en petits comités privilégiant l’échange et les interactions
- Des rencontres qui pourraient changer les choses
Informations complémentaires
- https://evenements.bpifrance.fr/deeptechtour2021-lyon
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Campus LyonTech-La Doua - Agora de la Rotonde des humanités - 16 avenue des arts - 69100 Villeurbanne
Derniers évènements
Ateliers danse avec la Cie MF
Les 15 et 22 mai 2025
Formation
L’entrepreneuriat étudiant sous Covid
En février dernier, l’INSEE publiait son rapport annuel sur la création d’entreprises en France. Contre toute attente et malgré la crise sanitaire, le pays enregistre une augmentation des immatriculations d’entreprises de +4 % par rapport à l’année précédente : la Covid-19 ne semble donc pas, en apparence, avoir freiné les efforts entrepreneuriaux. Plus encore : les jeunes de moins de 30 ans représentent, toutes catégories d’entreprises confondues, près de 38,5 % des sociétés créées. Du côté de la filière étudiant entreprendre à l’INSA Lyon, si l’année 2020 a été tumultueuse, la promotion semble vouloir aller de l’avant. L’entrepreneuriat est-il encore possible en cette période ou relève-t-il encore d’un pari fou ? Ici, quelques éléments de réponses.
Une bonne FÉE qui n’a pas été épargnée par la Covid
La « FÉE », pour « Filière Étudiant Entreprendre », est l’incubateur pédagogique commun à l’INSA Lyon1. Chaque année et en conditions normales, la filière accueille des étudiants désireux de porter un projet d’entreprise. Depuis sa naissance en 2000, près de 500 étudiants ont bénéficié d’un accompagnement particulier : entre cours, conférences, coaching et temps de travail, la formation de cinq mois permet aux étudiants d’acquérir les compétences nécessaires à la création d’entreprise.
Sébastien Perros est responsable pédagogique de la filière étudiant entreprendre. Pour ce professeur-entrepreneur, il n’est pas question de nier la difficulté posée par l’année 2020, malgré les chiffres statistiques. « En temps normal, nous avons généralement deux à trois projets qui se transforment en entreprises. En 2020 et sur les 7 projets en cours, un seul a véritablement émergé. Et pour cause, monter des boîtes en distanciel n’est pas chose facile : si l’idée est incubée sur le campus, il faut à un moment où un autre aller à la rencontre des investisseurs. Cette partie-là n’a pas été faisable à cause du Coronavirus », explique Sébastien Perros.
Confinement : baguette magique de la motivation ?
En janvier, alors que la situation sanitaire du pays ne semble toujours pas stable, les équipes pédagogiques de la FÉE hésitent quant à l’ouverture de la filière pour l’année 2021. Mais finalement, l’énergie étudiante aura fait pencher la balance. « Nous avons été en contact avec des étudiants extrêmement motivés à rejoindre la filière. Le retour des cours en présentiel a aidé à l’organisation, et aujourd’hui tout fonctionne parfaitement. Nous accueillons une vingtaine d’élèves, un peu moins que d’habitude pour adapter nos temps de travail aux contraintes sanitaires. Cette année, nous avons un groupe très homogène en matière de compétences, avec des étudiants en provenance de tous les départements de spécialité de formation. À présent, les chevaux sont lâchés : les confinements et la situation sanitaire ont décuplé la force de travail et la motivation de nos futurs jeunes entrepreneurs », ajoute le responsable pédagogique.
La crise sanitaire, ce berceau d’idées à impact
Parmi le groupe d’étudiants-entrepreneurs, Clémence, Pierre, Marion et Laurine ont choisi de puiser leur sujet d’étude dans l’émergence des problématiques de société accentuées par la crise sanitaire. Ici, la dépression. « Notre projet est celui d’une application capable d’accompagner les proches des victimes de dépression. Quelques années avant la Covid, personne ne nous aurait pris au sérieux : la dépression, c’était plutôt tabou. Mais aujourd’hui, la crise a mis en lumière cette maladie qui touche chacun d’entre nous de près ou de loin. Les proches sont une clé essentielle à la guérison des personnes dépressives et nous espérons que notre solution sera en mesure d’assister ceux qui sont témoins du mal-être », explique Clémence Bechet, en 5e année de génie mécanique.
Encore au stade préliminaire du lancement du projet, l’équipe étudiante voit loin. « Nous sommes actuellement en train de créer un conseil scientifique composé de neuroscientifiques, de psychiatres, de psychologues cliniciens, pour valider le contenu scientifique de notre application. Même si notre groupe de travail est composé de deux étudiantes en master en cancérologie et de deux ingénieurs, les compétences techniques ne font pas tout ! Il faut s’entourer pour que notre projet puisse être le plus efficace possible, de la naissance de l’idée jusqu’à l’utilisateur final. D’ailleurs, nous avons déjà choisi le nom de l’application, qui entre aussi en résonnance avec ce que l’on vit actuellement : « LUMI », pour l’image de la lumière à laquelle se raccrocher dans les périodes sombres. Nous aimions aussi l’idée que lorsque l’on prononce le nom de cette appli, on sourit », s’amuse l’étudiante.
Malgré les incertitudes économiques qui peuvent planer sur le pays, les jeunes étudiants n’ont pas peur. Ils entament le début de l’aventure avec un mantra : celui d’avoir confiance en l’avenir. « Fin juin, nous aurons terminé notre formation. Une fois sortie de l’école, j’espère participer à la vie de LUMI autant que possible et même si ça n’est pas le cas, j’aurais essayé et appris. Je reste confiante quant à l’aboutissement de notre projet car je pense qu’il répond à un vrai besoin de notre société actuelle. L’avenir nous le dira ! », conclut Clémence.
Marion Brun (Université Lyon 1), Clémence Bechet (5e année de génie mécanique), Laurine Grosmollard (Université Lyon 1) et Pierre Scheer (5e année d’informatique)
Cette filière apporte un complément aux futurs ingénieurs pour développer leurs capacités à manager une équipe, piloter un projet innovant et créer une activité ou une entreprise nouvelle. Elle permet d’acquérir la pratique des grands outils de la direction d’entreprise et de projet, et d’en maîtriser les processus et les comportements, par la pédagogie de l’expérience.
Plus d’informations : https://www.insa-lyon.fr/fr/cultiver-l-esprit-d-entreprendre-fee-lyontech
[1] La filière étudiant entreprendre est également ouverte aux étudiants de l’Université Lyon 1

Entreprises
Jeunes diplômés : comment avancent-ils dans la tempête Covid ?
L'entrée dans la vie active est une étape clé du parcours d’étudiant souvent ponctué de nombreux questionnements et de doutes. Comment faire vivre les enseignements reçus dans leur nouvelle vie de jeune actif ? Trouver sa voie et se projeter sur l’avenir n’est pas toujours facile dans un monde en perpétuelle évolution. Dans le contexte de crise sanitaire que le monde connaît actuellement, les questionnements semblent être exacerbés pour les jeunes diplômés. Entre un marché du travail en crise et un pessimisme perpétuel des médias, comment vit-on sa vie de jeune diplômé INSA en 2020 ?
Si le passage du quotidien d’étudiant aux premiers pas dans la vie active représentait déjà une période de chamboulement important pour un jeune diplômé, le contexte Covid ne semble pas faciliter la transition. Récemment diplômé du département informatique, Grégoire Bailly déplore le manque d’opportunités et de rencontres sur lesquelles leurs camarades des promotions précédentes avaient pu compter. « Je suis un peu frustré de ne pas pourvoir me lancer pleinement dans la découverte de nouveaux horizons professionnels. J’ai réalisé mon stage de fin d’études en télétravail, donc pour commencer à se construire un réseau, les possibilités étaient limitées », explique Grégoire.
En 2019, 67% des étudiants stagiaires avaient été recrutés avant leurs diplomations. Certains diplômés espéraient pouvoir compter sur cette tendance pour assurer leur insertion sur le marché du travail. Malheureusement pour Manon Anekkar, diplômée de génie mécanique, la réalité économique de son entreprise en a décidé autrement. « Après mon stage, je me suis laissée une semaine de pause pour souffler un peu et prendre un peu de recul sur la situation que nous étions en train de vivre. Mais dès le début de mes recherches, j’ai rapidement compris que les opportunités étaient moins nombreuses qu’à l’accoutumé. En attendant, je trouve du soutien auprès de mon entourage et je ne baisse pas les bras. Je compte sur le souffle qu’apportera la nouvelle année pour m’insérer dans la vie active », dit-elle.
À l’inverse de Manon, d’autres de ses camarades ont été plus chanceux. Quentin Bulot, diplômé du département génie énergétique et environnement a choisi la sécurité quand son entreprise d’accueil lui a proposé un CDI. « Lorsque j’étais étudiant, je m’imaginais me laisser le temps de découvrir plusieurs secteurs et entreprises différentes avant de poser mes valises. Pour tout avouer, la crise sanitaire a fait changer mon fusil d’épaule, et j’ai préféré jouer la carte de la sérénité avec un contrat à durée indéterminée », explique-t-il.
Si certaines entreprises restent prudentes sur les embauches, d’autres misent sur l’avenir et les compétences fraîchement acquises. C’est le cas pour Tanguy Keryhuel, ingénieur en génie industriel. Après un stage au sein d’un grand groupe de l’industrie du luxe, le diplômé INSA s’est vu proposé un contrat d’alternance doublé d’un financement pour réaliser un mastère spécialisé en management de projets et programmes. « C’était une superbe opportunité qui ne se refuse pas, surtout quand l’emploi paraît si incertain à l’extérieur. Moi qui ai toujours eu le regard tourné vers l’international, j’attends que les conditions sanitaires nous permettent à nouveau de voyager car mon entreprise propose des mobilités à l’étranger. C’est la seule chose que j’ai dû mettre en suspend à cause du Covid », dit-il.
Conscients du monde et du contexte dans lequel ils évoluent, les insaliens diplômés sont nombreux à évoquer l’importance de croire en l’avenir. Le jeune diplômé d’informatique Grégoire Bailly ajoute : « J’ai confiance en mon domaine de spécialité. La crise que nous traversons a déjà montré l’impérieuse nécessité de l’informatique, mais aussi ses limites, alors je ne suis pas très inquiet. La société d’aujourd’hui a besoin d’ingénieurs spécialisés en informatique pour résoudre les problématiques soulevées par la crise ».
D’autres ont préféré mettre leur raison de côté, pour se laisser guider par les choix de leurs cœurs. Martin d’Agay et Vincent Garcia se sont lancés dans l’aventure entrepreneuriale tout juste après leur diplomation en génie industriel en 2019. Le premier confinement avait été déclaré quelques mois après la création de leur start-up, Kikleo. « Nous avons développé notre projet au sein de la filière étudiant entreprendre pendant nos études à l’INSA. Notre défi est de réduire le gaspillage alimentaire en développant une solution à destination de la restauration collective. Manque de chance, notre outil s’est rapidement confronté aux mesures barrières édictées par le gouvernement. Il est clair que nous n’avions pas prévu de devoir faire face si rapidement à une tempête de cette envergure avec notre entreprise, mais nous avions décidé de relever le défi. Et aujourd’hui, nous avons pu embaucher deux stagiaires », explique Martin.
En dépit de la fermeture des restaurants collectifs, Kikleo s’est adapté et a grandi avec ses fondateurs. « Nous avons tout de même essayé de tirer le meilleur de ce confinement car nous avons continué nos tests à la maison, réfléchi à la suite et développé de nouvelles idées. Se lancer dans l'entrepreneuriat à notre âge est déjà un défi, et gérer une entreprise en période de crise, l’est encore plus. Nous avons tiré beaucoup d’enseignements de tout cela, et d’ailleurs peut-être le plus important : celui d’y croire profondément », confie Vincent.
Si le contexte sanitaire a apporté son lot de complications, les six jeunes diplômés restent confiants et optimistes. Dans une société chamboulée par une crise sans précédents, ils portent haut les valeurs humanistes de leur école.

Vie de campus
Mob-Energy : la start-up INSA qui met les gaz
L'histoire de Mob-energy débute en 2013, au 5e étage de la résidence B sur le campus de l’INSA Lyon. Salim rencontre Ilyass, alors tous deux étudiants en première année d’études d’ingénieur. Les mois passent et l’amitié entre les deux étudiants s’affirme. Lorsqu’en 2016 est organisé un concours d’innovation par Volvo Renault Trucks, ils s’interrogent ensemble : comment pallier les problématiques de rechargement des voitures électriques, de plus en plus nombreuses ?
À cette époque, Salim El Houat et Ilyass Haddout sont en 4e année de génie industriel et génie mécanique et développement. Quelques mois plus tard, le concept est né : un robot-batterie qui se connecte automatiquement au véhicule, éliminant toute problématique de construction de points de recharge fixes et sans mobiliser de places de parking. Baptisé « Bolt », la conception du robot évolue encore, soutenue par l’arrivée de Maxime Roy dans l’équipe, alors étudiant en génie industriel. « Bien que nous n’avions pas gagné le concours organisé par Volvo, nous avions gagné un nouvel associé et repartions avec la conviction que la problématique posée par le rechargement des véhicules électriques était pertinente. Dès notre rentrée en 5e année, nous avions rejoint la Filière Étudiant Entreprendre l’INSA Lyon pour monter notre entreprise et affiner la solution », se souvient Salim El Houat, désormais diplômé de l’INSA Lyon.
Durant un an, l’équipe s’efforce de poser les bases de la start-up. En juin 2018, les trois amis reçoivent un premier financement de la Fondation INSA Lyon, permettant de réaliser le premier prototype. Le campus était devenu leur laboratoire d’expérimentation : « Pour réaliser nos tests, nous avons eu la chance de bénéficier de véhicules électriques ou d’outils de mesure électroniques et surtout, des compétences des laboratoires nous environnant. Le laboratoire DISP avait par exemple lancé un groupe de travail avec des étudiants de l’INSA sur la gestion du traitement des commandes de recharge, le laboratoire Ampere nous a aidé à la conception de l’architecture et la programmation du robot et le CITI à la navigation autonome de Bolt. L’environnement insalien a grandement participé à la germination de nos idées, et d’ailleurs, même nos bureaux sont aujourd’hui sur le campus, dans les locaux du CEI d'Insavalor ! », explique Salim.
Aujourd’hui, si le temps de la K-Ffêt et de la vie étudiante n'est pourtant pas si lointain pour les trois entrepreneurs, les voilà lancés dans une folle aventure, à la manœuvre d’une entreprise employant déjà 11 collaborateurs. Désormais respectivement CEO1, CTO2 et COO3, Salim, Ilyass et Maxime travaillent aujourd’hui à la recharge électrique de demain. « À l’heure où nous parlons beaucoup de mobilité électrique face au contexte écologique grave, nous pensons que la démocratisation de ce type de véhicules ne sera réellement possible que lorsque les enjeux de la recharge seront élucidés. Avec Mob-Energy, nous apportons une solution aux trois parties prenantes : les électromobilistes, qui peinent à trouver des prises de recharge en ville ; les acteurs du parking, élus un peu malgré eux comme support de la mobilité électrique ; et les acteurs de l’énergie, faisant face à l’augmentation de la demande. Depuis Bolt, notre prototype a évolué en même temps que nous travaillions avec des professionnels du parking, un monde qui, en théorie, reste en inadéquation avec les services de recharge qui exige que les usagers libèrent la borne - et donc la place de parking - une fois la recharge terminée. Pour réconcilier ces deux mondes, nous proposons un robot autonome qui, une fois installé sur un parking, stocke de l’énergie et se déplace de manière autonome jusqu’aux véhicules ayant commandé une recharge. Il se connecte et se déconnecte automatiquement via un module, un petit boîtier que l’utilisateur pose au sol avant de laisser sa voiture en stationnement », poursuit le CEO de la start-up.
Efficacité du service variable selon les véhicules et les usages présents sur site ; sécurité face à un robot capable de se déplacer de façon autonome ; modèle économique à prouver… Si le robot « Bolt » avait été expérimenté sur les parkings du campus de l’INSA Lyon, son grand frère dénommé « Charles », doit aujourd’hui arpenter les sols enrobés des parkings citadins lyonnais et parisiens pour affirmer ses performances. « Bolt était un robot plat qui se plaçait directement sous la voiture pour la recharger. Mais nous nous sommes rapidement rendus compte que cette solution nécessitait de lever des verrous d'usages et technologiques qui allaient ralentir la mise sur le marché du produit. Charles, le petit dernier, a été imaginé en collaboration avec des designers, des usagers et des gestionnaires de parkings. Il vient se connecter à l’arrière du véhicule, et non plus en dessous. Il est désormais visible de loin car il est à hauteur de pare-brise. D’ailleurs, peut-être que demain, il pourrait assurer une mission de télésurveillance. C’est autant d’opportunités à creuser ! », dit Salim.
Et saisir des opportunités, c’est ce que va permettre le Fonds Pertinence Invest 2 à la jeune start-up. « Nous avons récemment réussi à obtenir une importante levée de fonds d’amorçage de la part de Sofimac Innovation, une société de gestion dédiée à l’investissement technologique dont la filiale de valorisation de l’INSA est partenaire. Nous avons pris pour habitude de travailler très étroitement avec Insavalor qui a assuré le lien avec ces partenaires avec lesquels nous partageons un alignement d’intérêts et de valeurs certain. Cette somme, 2,1 millions d’euros, va nous permettre d’aborder les premiers déploiements de notre solution. Nous sommes les premiers soutenus par ce nouveau fond, Pertinence Invest 2, et c’est très gratifiant. Ces encouragements sont indispensables pour nous, jeune entreprise, pour aborder la suite », ajoute le CEO de Mob-energy.
Adossée au marché de l’automobile aujourd’hui bouleversé par la crise du Covid-19, la start-up insalienne ne se laisse pas abattre. Pour Salim El Houat, deux indicateurs sont à prendre en compte : d’un côté le monde du transport en ville qui se transforme avec des logiques de véhicules partagés et moyens de locomotions doux. De l’autre, la voiture électrique qui reste une formidable opportunité pour la décarbonation de transport routier léger. « Malgré la crise sanitaire, nous abordons la suite des opérations avec une certaine confiance. Le secteur automobile électrique présente de belles perspectives, ce qui nous donne des raisons de croire que nous sommes sur la bonne route. Après nos expérimentations et la fin de la R&D, nous passerons à l’étape de la commercialisation et de l’industrialisation. Au sein de l’équipe, nous nous donnons 18 mois pour faire certifier notre produit, qui aura sûrement évolué en fonction des problématiques soulevées par nos clients suite aux expérimentations in situ. Et si d’ici fin 2021 l’objectif n’est pas atteint, nous sortirons notre casquette d’entrepreneur, et nous trouverons des solutions. L’aventure a commencé avec la philosophie insalienne : toujours remettre en question les acquis et ne jamais rompre le lien avec notre écosystème. Covid ou pas, nous trouverons une manière de nous insérer sur le marché ! », conclut le diplômé de Génie Industriel, confiant.
Mob-Energy est une start-up française qui développe une nouvelle solution en réponse à l’une des problématiques de la mobilité : l’accès à la recharge, les solutions existantes étant contraignantes pour les usagers et les gestionnaires de parking. Leur mission est d’accélérer la révolution électrique en rendant accessible et pratique la recharge des véhicules électriques, grâce à des robots-chargeurs. Mob-energy propose également un outil de simulation et de solutions de recharges « ME analytics » qui permet de simuler les solutions envisagées sur le site, préciser les coûts et analyser les taux d’efficacité.
1 Chief Executive Officer, directeur général
2 Chief Technical Officer, directeur des nouvelles technologies
3 Chief Operating Officer, directeur d’exploitation

Entreprises
Chapelle Tech : votre espace de travail entièrement dans le Cloud
Travailler depuis n’importe quel poste de travail dans son entreprise ou chez soi, en ayant accès à tous ses documents et applications ? Certains en rêvent et d’autres le font ! Augustin Gaillot, ingénieur diplômé du département Informatique de l’INSA Lyon, et son cousin Félix Perreau, diplômé de l’ESSEC (Cergy-Pontoise), ont imaginé une solution pour les entreprises en créant un parc informatique clé-en-main sur le Cloud. Explications.
Le Cloud pour bureau informatique, c’est donc possible ?
Oui ! C’est ce que nous proposons aux PME aujourd’hui : une solution de parc informatique dans le Cloud accessible à tous les employés depuis n’importe quel poste de travail. On propose l’accessibilité technique et financière aux clients qui n’ont plus qu’à adapter leurs besoins de manière autonome. Tout est automatisé et nous sommes joignables tout le temps si besoin.
C’est une révolution dans le monde du travail ! Comment est née l’idée ?
Quand j’étais encore étudiant à l’INSA ! Avec mon cousin, on refaisait souvent le monde au cours de nos discussions et on avait d’abord imaginé qu’on pourrait avoir le contenu d’un téléphone dans le Cloud. Mais comme la couverture réseau en France est affreuse, on a laissé tomber l’idée ! Et puis, on a pensé à l’intérêt d’avoir accès au contenu de son ordinateur partout, tout le temps. On était très inspiré par le Shadow, un ordinateur dans le Cloud pour jeux vidéo ! On a voulu appliquer le principe au monde professionnel en développant une infrastructure complète et favoriser le nomadisme du professionnel. On a travaillé sur le côté simplicité de l’intégration et fluidité de l’expérience pour que l’accessibilité aux entreprises soit très facile et légère. Plus de portes physiques pour travailler ! Notre vision à long terme est de développer une solution Cloud complète avec un compte pour se connecter à n’importe quel outil n’importe où dans le monde.
Grâce à votre projet, vous venez d’intégrer Station F, le plus grand campus de start-up au monde, basé à Paris dans la Halle Freyssinet. Comment vous sentez-vous ?
On n’en revient toujours pas ! On a créé Chapelle tech en décembre 2018 alors que j’étais à l’INSA, étudiant de la Filière Étudiant Entreprendre. On passe l’été 2019 à Lyon, en travaillant sur le projet avec un élève-ingénieur stagiaire du département IF et fin septembre, alors que mon cousin faisait sa rentrée en dernière année sous le statut étudiant entrepreneur, on apprend que le dossier que nous avions déposé est présélectionné pour nous permettre d’intégrer la Station F. Il n’y a que trente places ! C’est la Providence ! C’est aussi ça, l’entrepreneuriat, parfois, on a de la chance !
Où en êtes-vous dans votre projet ?
Nous avons embauché un développeur sénior à temps partiel avec 40 ans d’expérience dans les technologies qui nous concernent et on vient de recruter un développeur en CDI à temps plein. L’objectif est de développer une solution complète pour quatre ou cinq clients et optimiser l’intégration du parc informatique. C’est un produit très technique pour lequel j’ai dû apprendre tous les langages. C’est colossal et c’est grâce à mon parcours à l’INSA que j’ai pu gérer jusque-là tout seul. Quand j’étais étudiant en 4e année, je suis parti neuf mois à l’université de Tokyo pendant lesquels j’ai travaillé en recherche sur l’intelligence artificielle. J’ai aussi travaillé à temps partiel dans la société LGCE que deux autres INSA ont créé en 2013, Élies Guiheneuf et Loïc Leguille, qui propose des services d'expertise et d'accompagnement de projets touchants aux systèmes d'information, d'amélioration des processus, et de valorisation des données. Cela m’a permis d’aller chercher des compétences que j’utilise aujourd’hui dans mon job. Élies et Loïc nous ont par la suite beaucoup aidés, et ils continuent.
Aujourd’hui, nous préparons une levée de fonds auprès de business angels et de fonds d’investissement, dans l’optique de pouvoir embaucher une dizaine d’employés d’ici fin 2020, issus de tous les corps de métier de l’informatique. Autre objectif : réduire l’impact sur l’environnement de nos solutions, qui consomment déjà 20% d’électricité de moins qu’un parc informatique classique. On va s’atteler à développer le data center le plus autonome en énergie et le moins émetteur de gaz à effets de serre possible !

Entreprises
Julien Honnart : « ma start-up est née à l’INSA quand j’étais étudiant »
C'est au cours de sa formation que Julien Honnart, fondateur et président de Klaxit, a l'idée qui lui permettra de créer son entreprise. Aujourd’hui à la tête d’une équipe de 35 personnes, cet ingénieur INSA diplômé en 2011 du département Télécommunications, Services et Usages, Julien a le sens du service et la curiosité de ceux qui voyagent. Portrait.
C’est au cours de sa 4e année d’études à l’INSA Lyon que l’idée de connecter la voiture à internet germe dans l’esprit de Julien Honnart. « La voiture était à l'époque un objet non connecté à Internet, avec peu de services associés. Avec mes camarades de l’époque, en groupe de travail, on a imaginé un boîtier connecté à la voiture et relié à internet proposant des services sur plateforme web », explique l’ingénieur.
Covoiturage pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, éco-conduite pour faire des économies de carburant, assurance au kilomètre ou encore diagnostic voiture pour trouver le garagiste le moins cher… Le groupe ingénieux termine alors premier d’un concours d’innovation, sur le vote d’un jury composé d’enseignants et d’industriels. « On a obtenu une reconnaissance des industriels qui nous engageaient à poursuivre sur ce projet prometteur », précise Julien.
L’inspiration californienne
Quelques mois plus tard, toujours étudiant, Julien prend la direction des États-Unis pour un stage à San Francisco, dans la Silicon Valley. Il découvre alors un univers extrêmement connecté, et un objet qui suscite un engouement sans précédent : le smartphone.
« Beaucoup de gens avaient le premier iPhone, ce qui n'était pas du tout le cas en France. Le boîtier qui nous mettait en dépendance des constructeurs automobiles, tout le monde allait l'avoir dans sa poche ! De quoi m’amener à challenger ce projet qui était devenu le mien, et à créer une application pour mobile en proposant l'un des services imaginés à l'INSA : le covoiturage sur les trajets quotidiens. En plus de la dimension écologique, qui est un prérequis de base pour moi, l’idée me plaisait de mettre en relation des gens qui ne se seraient jamais croisés sans mon offre de service », se rappelle Julien.
De retour en France, il développe le premier prototype de l’application au cours de son passage dans la filière entrepreneuriale de l’INSA Lyon, accessible en 5e année. Il trouve alors le nom de son appli : WayzUp. Mais à la même époque, une autre application que Google va racheter se fait une bonne place sur le marché, le GPS Waze.
La naissance de Klaxit
Tout juste sorti de l’INSA, le jeune homme entre à HEC pour compléter sa formation par un master, avant de se lancer dans la création de sa société. WayzUp naît pour devenir Klaxit après 7 ans d’existence. « J’aimais beaucoup le nom que j’avais trouvé et j’ai dû prendre la décision difficile de l’abandonner ! Waze up sera finalement rebaptisé Klaxit au début de l’année 2018 », indique Julien. Le symbole du klaxon orange qui suivait le projet depuis le début, que les covoitureurs se faisaient passer au fil des trajets, est devenu l’emblème de cette application qui permet aujourd’hui à une équipe de 35 personnes de développer le covoiturage. « Notre objectif est de déployer Klaxit partout en France, pour développer le plus grand réseau de covoiturage domicile-travail. Depuis 2019, on l’a lancé dans une dizaine de nouvelles villes et avons signé en juillet le rachat d'iDVROOM, filiale covoiturage de la SNCF, faisant de nous le leader européen du secteur. Le covoiturage est une vraie solution que nous proposons aux métropoles de prendre en considération. Nous sommes en train de préparer une nouvelle levée de fonds et, pour l’anecdote, nous déployons Klaxit sur le campus de l’INSA, là où le concept est né », conclut Julien Honnart.
©Klaxit

Formation
Rendre l’éducation accessible pour tous avec OpenClassrooms
À 13 ans, il crée son site internet. À 23 ans, il devient PDG d’entreprise. Et à 28 ans, il est désigné par le magazine Forbes comme l’un des 30 jeunes meilleurs innovateurs, entrepreneurs et dirigeants européens de l’année 2016. Ingénieur INSA diplômé en 2009, Pierre Dubuc est aujourd’hui à la tête de la célèbre plateforme d’éducation en ligne OpenClassrooms et œuvre à rendre l’éducation accessible à tous. Portrait d’un visionnaire.
De la chambre d’ado au leader européen de l’éducation en ligne
L’histoire incroyable de Pierre Dubuc commence lorsqu’il a 11 ans et rencontre Mathieu Nebra. Les deux amis se lancent dans la création d’un site internet offrant des tutoriels informatiques, le Site du Zéro, aujourd’hui devenu OpenClassrooms. « J’ai appris à coder et à programmer mes premiers sites internet très tôt. Tutoriels, forums d’entraide puis éducation en ligne, nous sommes passés par de nombreuses étapes avant d’en arriver à l’OpenClassrooms d’aujourd’hui avec la même volonté d’aider les autres. » La plateforme permet à trois millions de visiteurs par mois de développer leur employabilité sans barrière technique, financière ou de diplôme au moyen de cours en ligne individuels. La vocation est sociale et l’efficacité du système n’est plus à prouver : partenariat avec Pôle Emploi et autres grands acteurs de la formation et des nouvelles technologies, levée de fonds conséquents1… Les milliers de formations en ligne et la trentaine de parcours diplômants proposés par la startup de Pierre Dubuc ont permis à de nombreux « décrocheurs » du système de bénéficier d’une seconde chance en trouvant un emploi.
Étudiant à l’INSA Lyon et PDG de son entreprise
Pourtant avant les études supérieures, l’école n’était pas l’endroit préféré de Pierre. « C'est vrai que je me suis beaucoup ennuyé à l'école, en tous cas avant le bac. J’ai toujours été attiré par la technologie et choisir une formation d’ingénieur me semblait la continuité parfaite de ce trait de mon caractère. »
En 2004, il intègre l’INSA Lyon et rejoindra le département Télécommunications Services et Usages, tout en montant sa première entreprise en parallèle. « À l'époque j'étais déjà très absorbé par le développement des premières itérations du Site du Zéro dont nous avons lancé la première version en 1999. Je garde de très bons souvenirs et de solides amitiés de mon passage à l’INSA. J’avais choisi cette école pour l’expérience sociale très stimulante qu’elle proposait et pour le caractère généraliste de la formation, qui m’a permis d’acquérir des connaissances dans des domaines divers. Je dois dire que je n’ai pas été déçu du voyage. »
Lancé très tôt dans l’entrepreneuriat, Pierre n’a pas de plan de carrière mais s’est donné pour chemin de vie de rendre l’éducation accessible. « Je n’ai pas vraiment choisi d’être entrepreneur. Ce qui m’anime aujourd’hui, ce sont quatre moteurs, qui sont d’ailleurs ceux d’OpenClassrooms : audace, persistance, attention à l’autre et franchise. »
« Apprendre aujourd’hui c’est construire demain »
Jeune PDG avant-gardiste dans l’âme, Pierre Dubuc veut avoir un impact humaniste et sociétal sur l’éducation. « Ma priorité est d’étoffer notre modèle à travers le monde et d’ici 2025, de permettre à un million d’étudiants OpenClassrooms de trouver un emploi ou d’évoluer dans sa carrière. »
L’ancien insalien qui a vu très tôt dans le digital l’opportunité d’apprendre et de partager ses connaissances, continue de voir toujours plus loin, en donnant vie au savoir. « Formez-vous. Ne cessez jamais de vous former car apprendre aujourd’hui c’est construire demain. »
[1] En 2018, la startup a levé 60 millions d’euros, la deuxième plus importante de la FrenchTech cette année
Podcasts « Les cœurs audacieux » - Saison 2 / Épisode 2 - 30 novembre 2021