
INSA Lyon
Point de bascule // la sélection du mois d'avril 2025
Pourquoi mobiliser les imaginaires et les fictions dans une école d’ingénieurs ?
Depuis vingt ans, Marianne Chouteau et Céline Nguyen, maîtresses de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’INSA Lyon et au laboratoire S2HEP, triturent le récit, l’imaginaire et la fiction dans leurs recherches et leurs enseignements.
Bien plus qu’un refuge face au réel, pour elles, l’imaginaire est un véritable outil critique permettant d’interroger les technologies, leurs usages et leurs effets sur la société ; une voie d’entrée pour inciter les élèves-ingénieurs à porter un autre regard sur la technique.
👉🏻 Lire l’article : https://www.point2bascule.fr/post/pourquoi-mobiliser-les-imaginaires-et-les-fictions-dans-une-école-d-ingénieurs
Réseaux intelligents : une révolution au service de la transition énergétique
Peut-être la fin d’un monde et le début d’une nouvelle ère pour nos réseaux électriques ? « Pendant longtemps, le réseau électrique a fonctionné sur un système de distribution direct et très centralisé. Aujourd’hui, il y a un changement net avec la multiplication des types de production d’électricité en particulier via la production d’énergies renouvelables et la multiplication des lieux de productions », explique Hervé Pabiou, chargé de recherche au laboratoire CETHIL. D’après une enquête parue en janvier 2025, la part du renouvelable dans le mix électrique européen a atteint 47 % en 2024, contre 34 % en 2019. Une évolution positive pour notre climat qui pose malgré tout des défis majeurs : le stockage et la distribution. Pour les résoudre, le réseau intelligent s’affirme progressivement comme une solution d’avenir.
👉🏻 Lire l’article : https://www.point2bascule.fr/post/réseaux-intelligents-une-révolution-au-service-de-la-transition-énergétique
Sols en souffrance : quand le dérèglement climatique fait vaciller nos fondations
Longtemps perçus comme indestructibles, presque immuables, nos sols révèlent aujourd’hui leur grande fragilité face au dérèglement climatique. Entre pluies diluviennes, sécheresse et érosion, ces terrains sur lesquels nous marchons au quotidien, qui portent nos reliefs, nos bâtiments, nos routes et infrastructures, en montagne, en plaine, le long de nos côtes, disparaissent, parfois en quelques heures, parfois beaucoup plus lentement, sous les coups des événements climatiques extrêmes. Conséquences collatérales : des dégâts humains et financiers qui se chiffrent à plusieurs milliards d’euros. De quoi fortement interroger l’aménagement de nos territoires qui vont devoir s’adapter pour préserver notre sécurité et notre habitabilité mais aussi la réflexion des ingénieurs spécialistes en génie civil et environnemental.
👉🏻 Lire l’article : https://www.point2bascule.fr/post/sols-en-souffrance-quand-le-dérèglement-climatique-fait-vaciller-nos-fondations
Entrepreneuriat et impact positif : entretien avec Julien Honnart, fondateur de Klaxit (aujourd’hui BlaBlaCar Daily)
Onze ans après la création de Klaxit dont l’idée est née sur les bancs de l’INSA Lyon, Julien Honnart revend son entreprise à BlaBlaCar. Au début de l’aventure entrepreneuriale, la startup se spécialise dans le covoiturage domicile-travail ; l’entreprise séduit de grands groupes mais peine à créer un véritable usage régulier. Un pivot vers les collectivités locales permet d’en faire un véritable transport public pour les zones périurbaines jusqu’à représenter 50% des trajets courts en 2022. Klaxit est ensuite racheté par BlaBlaCar pour devenir BlaBlaCar Daily.
À l'heure où les défis environnementaux et sociétaux sont de plus en plus pressants, l'entrepreneuriat émerge comme une force motrice capable de transformer les imaginaires et les usages. Julien Honnart livre son regard sur la manière dont son entreprise a participé au développement du covoiturage domicile-travail, tout en ayant un impact important sur la réduction des émissions de CO2.
👉🏻 Lire l’article : https://www.point2bascule.fr/post/entrepreneuriat-et-impact-positif-entretien-avec-julien-honnart-fondateur-de-klaxit-aujourd-hui
Le biomimétisme pour réémerveiller les gens
Saviez-vous que les technologies GPS s’inspiraient directement du comportement des fourmis ? Jean-Matthieu Cousin, ingénieur INSA Lyon, est chargé d’études industrielles au Ceebios, le centre d’expertise et d’études en biomimétisme en France. Sa mission ? Mobiliser le plus d’acteurs à prendre la voie du biomimétisme pour proposer des innovations durables. Passionné par le biomimétisme qu’il considère comme une vraie philosophie, il souligne l’importance de reconsidérer le vivant, de se reconnecter avec les écosystèmes qui nous entourent afin de s’en inspirer, mais surtout de les préserver.
👉🏻 Lire l’article : https://www.point2bascule.fr/post/le-biomimétisme-pour-ré-émerveiller-les-gens

Entreprises
De Klaxit à BlaBlaCar : Julien Honnart, l’entrepreneur qui voulait relier les gens
Relier les gens : voici l’honorable point commun entre les télécommunications et le covoiturage, auquel Julien Honnart a consacré ses dix dernières années. Sortant de l’INSA Lyon, il créait Klaxit, startup spécialisée dans les trajets partagés domicile-travail. Onze ans après sa création, il revendait son entreprise à BlaBlaCar.
Aujourd’hui parrain de la filière Entreprendre@INSA, il souhaite faire désormais profiter ses cadets de son expérience. Anatomie d’un parcours d’entrepreneur, pavé de rencontres, d’apprentissage permanents, et de relations humaines.
Le feu créatif
L’informatique est un truc hérité de son père. Quand celui-ci lui lègue le premier ordinateur du foyer pour en acquérir le tout dernier modèle, c’est la révélation. Au début, Julien bricole, démonte, remonte l’appareil. De fil en aiguille, il découvre le potentiel créateur de l’informatique. Au lycée, il développe même avec un ami, le site internet de son établissement. « J’avais envie de créer, même si je n’étais pas forcément doué de mes dix doigts. L’informatique permet de fabriquer des choses que les gens utilisent pour résoudre des problèmes. Ça me faisait rêver », décrit-il.
Pourtant, celui qui a désormais vendu son entreprise à BlaBlaCar n’était pas le plus doué en maths. « Pour le bac S et poursuivre des études scientifiques : un vrai talon d'Achille ». Ainsi, il cravache pour obtenir la mention très bien. « J’ai toujours beaucoup bossé, sans réelles facilités pour être en tête de file. Cela m’a valu beaucoup de stress, notamment pour l’entrée à l’INSA Lyon ». Moins porté sur les aspects purement théoriques, néanmoins nécessaires aux études supérieures, il recherche l’expérimentation. Et le voyage à l’étranger, sa marotte de l’époque. Il suit ses deux premières années d’études d’ingénieur en double-diplôme, à Karlsruhe. « À ce moment-là, les Allemands sont plus en avance que nous sur deux aspects qui m’attirent particulièrement : la spécialisation dès la première année d’études d’ingé' et l’écologie ». Là-bas, il apprend le code et le langage Java. Il s’y rendra une seconde fois lors de sa scolarité, pour un stage à la Gazette de Berlin, un journal d’actualités fondé par des expatriés français. Au milieu de cette équipe de littéraires, le futur ingénieur sort du cadre. « Je suis surtout complètement inexpérimenté pour accomplir ma mission de remettre sur pied leur site internet ». Alors, dans la blancheur de l’hiver berlinois, il écume les ouvrages glanés à la bibliothèque du quartier ; un réflexe qu’il aura à maintes reprises lors de sa vie d’entrepreneur. Seul, il potasse l’épais livre pour apprendre ce qu’il ne sait pas encore.
Une première graine
Intégré au département Télécommunications en troisième année sur le campus de Villeurbanne, Julien Honnart se remémore le cours qui jettera les bases de Klaxit. « Ça s’appelait ‘projets innovants’, géré par Stéphane Frénot. Il nous fallait travailler en groupe autour d’un prototype et d’un business plan ». Un pur développement de projet entrepreneurial, le jargon en moins. Le début du Web 2.0, l’avènement des communautés et des réseaux sociaux font émerger nombre d’idées toutes aussi créatives que challengeantes. Dans l’émulation collective, le groupe dont fait partie Julien porte son intérêt sur l’automobile. « Pour moi, la voiture était un vieil objet et présentant un potentiel d’innovation en télécommunications assez faible. On voulait créer un boîtier pour relier le véhicule à internet, mais rien d’extraordinaire n’apparaissait ». La fulgurance arrive sans prévenir : « l’innovation était à trouver dans l’usage, et non dans la technologie elle-même ». Alors dans sa turne, de retour d’un brainstorming avec son groupe, l’étudiant liste les services qu’un tel boîtier pourrait rendre : entretien, diagnostic, assurance au kilomètre, écoconduite et déjà… La détection de la régularité des trajets pour favoriser le covoiturage. « Pour légitimer ce que nous faisions, nous avions contacté des alumni chez Renault. Les équipes R&D, qui travaillaient déjà sur le système R-Link, ont été piquées par notre idée de boîtier ». Au sortir du jury de présentation, l’un d’eux jette : « c’est une super idée. Il serait dommage d’arrêter ». L’entrepreneur se remémore : « À ce moment-là, il plante une graine très importante. »
Un stage dans la Silicon Valley
Comme une coïncidence déguisée, le premier semestre de sa cinquième année d’étude d’ingénieur mène Julien Honnart au cœur même de l’un des plus grands centres technologiques de la planète. Des prises de contact avec les quelques alumni insaliens établis aux États-Unis, aboutissent à un stage dans une petite entreprise de la Silicon Valley. L’ébullition et la créativité permanentes caractéristiques de la contrée font rêver le jeune étudiant. « On y parle de nouvelles innovations, partout et tout le temps ! »
L’entreprise d’accueil qui partage ses bureaux entre Grenoble et San Francisco, lui ouvre la porte d’un monde presque secret, réservé à l’élite technologique de l’époque. Armé d’un énième pavé de bibliothèque, il apprend un langage web en vogue avec lequel il codera la première version de Klaxit : Ruby on Rails. « Mes mentors, spécialistes des communautés du web et des réseaux sociaux, sont assez généreux. La vision du fondateur est très disruptive. Tout va très vite et je m’acclimate à ce monde. C’est une expérience intellectuelle incroyablement nourrissante ». Ainsi, l’idée du boîtier imaginé lors de ses cours fait son chemin. « Dans le métro, la moitié des gens avait un iPhone, le modèle 3G, le premier sur lequel on pouvait développer ses propres applications. À partir de là, je comprends : les Américains sont un peu en avance, mais notre boîtier, tout le monde l’aura dans la poche. Je rentre en France avec l’idée de développer une application mobile, et je candidate pour la Filière Ingénieur Entreprendre [désormais Filière Étudiant Entrepreneur]. »
Relier les gens : une mission de vie
Lorsque Julien Honnart revient sur les motivations à devenir un ingénieur en télécommunications, il évoque d’abord la complétude de la discipline, mais aussi le lien. « Les télécoms offrent une vision entière de la chaîne de l’information, de la production à sa transmission. Ce qui me motivait, c’était de comprendre comment on relie les gens, de bout en bout ». Un principe de base, commun au covoiturage. « Peut-être que c’est avant tout le potentiel de rencontre qui m’a attiré dans l’idée du covoiturage dont la promesse était : si l’unité de la rencontre est un trajet commun, cela permet de se mettre en relation avec des gens de tous horizons. »
Pourtant, l’entrepreneur expert de la mise en lien s’est souvent retrouvé seul, face à ses doutes. Lors du semestre à la FÉE, il s’entoure de camarades intéressés par le projet. L’idée originelle du boîtier de voiture devient une application de gestion des déplacements quotidiens : transports en commun, marche et alertes trafic. « Je suis à fond sur le sujet ; les autres un peu moins. Je n’ai jamais réussi à embarquer mes camarades avec moi, et cela transparaît au jury final. Plus qu’un regret, c’est que le projet ne marche pas ! » L’étudiant se retrouve, avec pour seules compagnonnes, des idées et une inextinguible soif d’entreprendre.
Pour autant, il ne baisse pas les bras. Diplômé ingénieur, il intègre HEC Entrepreneurs, peaufine son application de covoiturage avec une camarade de promo, qui s’éclipsera à la fin de l’année scolaire, et se lance « pour de vrai ». « Je dépose les statuts en 2012 et je code la première version du serveur de l’appli. Puis je recrute un stagiaire pour développer les deux applications mobiles. J’arrive à le recruter parce que je suis ingénieur. On s’enthousiasme sur un truc de geek : je parle la même langue et on se fait confiance ». La première version de l’application est publiée sur les stores. Elle permet aux 10 000 utilisateurs inscrits de s’organiser pour partager les frais de covoiturage. « Il y a peu d’utilisations et dans le même temps, Thomas, mon stagiaire, se fait débaucher par Google. J’essaie de m’associer avec lui, mais rien n’y fait. Je le comprends : à l’époque, il ne pouvait pas refuser pareille opportunité. Et je me retrouve à nouveau seul dans l’aventure. »
Dans le salon de sa coloc’ : les vrais débuts de Klaxit
L’application se concentre désormais sur les trajets domicile-travail. Submergé par les tâches commerciales et techniques, Julien part à la recherche d’un associé. « J’écume les forums, les évènements de matchmaking, et je rencontre Cyrille qui savait de quoi il parlait : il maîtrisait Ruby on Rails sur le bout des doigts ». Entre le salon de la colocation parisienne du jeune ingénieur-entrepreneur déguisée en bureau de fortune la journée et la vieille voiture du grand-père pour assurer les rendez-vous commerciaux, Klaxit ressemble de plus en plus à une petite entreprise. « On gagne quelques concours, on est soutenus par un fonds d’investissement, on est rentable et l’équipe grossit ! ». Jusqu’au succès commercial qui ferait presque oublier toutes les portes jusqu’alors claquées au nez. « On avait signé la moitié des boîtes du CAC40. Mais au milieu de notre bureau, l’écran qui comptabilisait les trajets réalisés ne dépassait pas les 300 déplacements par mois. C’était décevant : on voulait avoir de l’impact concret, et notre mission n’avait jamais été d’être un outil de greenwashing. »
Le lobbying : l’autre face de l’entrepreneuriat
Pour faire avancer la mission de Klaxit, s’ensuit alors un long travail avec les collectivités publiques. « Le covoiturage domicile-travail est particulièrement intéressant pour les zones périurbaines à faible densité et les collectivités se montraient réceptives à l’idée. Il a fallu plus de 2 ans pour faire évoluer la réglementation qui n’était pas de notre côté, et permettre de subventionner le covoiturage ». Il faut dire que l’entrepreneur est là au bon moment : dans les couloirs du ministère des Transports se dessinaient les contours de la Loi d’Orientation des Mobilité, la LOM. Conscient de la nécessité de faire avancer l’idée du covoiturage dans le débat public, Julien Honnart devient un interlocuteur privilégié, notamment lors des Assises des Mobilités, organisées par Élisabeth Borne alors ministre des Transports.
L’idée du covoiturage est bonne et facile. « Naturellement, nous n’étions pas seuls sur le marché. Nous avions même une vingtaine de concurrents ». En 2017, un concurrent frontal sort de terre : BlaBlaLines devenu BlaBlaCar Daily. Klaxit tient la barre, rachetant en 2019 iDVROOM, filiale de covoiturage de la SNCF et gagnant le premier marché public d’envergure sur le covoiturage à Nantes. « À partir de là, je me dis qu’on va peut-être faire quelque chose de notre boîte ». Et puis, naturellement, le géant français du covoiturage propose le rachat. Après plusieurs années de négociations, les 70 salariés de Klaxit intègrent BlaBlaCar début 2023. Klaxit devient BlaBlaCar Daily, l’application de covoiturage courte distance de BlaBlaCar. « Ils avaient ce qu’il nous manquait : la notoriété de marque et une énorme communauté d’utilisateurs. Nous avions de notre côté les clients entreprises et collectivités, ainsi que les équipes pour les gérer ». Après une courte transition de 9 mois au sein de BlaBlaCar Daily, Julien Honnart rend son badge et son ordinateur, l’esprit léger. Lui qui n’avait jamais goûté à cette liberté depuis ses études d’ingénieur. « Il y a trois raisons pour lesquelles je suis heureux de cette suite de l’histoire : BlaBlaCar va accélérer la mission que Klaxit poursuivait et la fusion a offert de nouvelles opportunités à l’équipe. Enfin, j’ai retrouvé une vie personnelle. Les dernières années ont été difficiles, avec une concurrence féroce, même après le rachat. Mon pot de départ n’a pas été triste. Je suis parti avec une énergie folle et une reconnaissance tellement grande qu’elle m’a tenue pendant longtemps. C’est le plus beau cadeau que mes équipes pouvaient me faire. »
Partager son expérience : le parrain d’Entreprendre@INSA
Sur son parcours, Julien Honnart reconnaît avec gratitude toutes les incitations à poursuivre vers l’entrepreneuriat. Du cours de Stéphane Frénot, à l’ingénieur de Renault en passant par ses mentors américains et son passage à HEC Entrepreneurs, ces encouragements ont participé à faire éclore ses ambitions ; un rôle qu’il souhaite jouer auprès de la génération suivante.
« À la fin de la transition chez BlaBlaCar, je ne suis pas parti en voyage six mois et je n’ai pas rejoint de nouveau projet entrepreneurial. J’ai repris contact avec l’écosystème entrepreneurial. Mon engagement principal aujourd’hui, c’est le give back : j’interviens à HEC Entrepreneurs et à l’INSA pour planter ces graines à mon tour ».
Parrain de la promotion 2024-2025 d’Entreprendre@INSA, Julien Honnart accompagne la promotion de futurs entrepreneurs insaliens. « Je vois de plus en plus d’ingénieurs qui veulent avoir de l’impact, qui sont très sensibles à l’écologie et aux problèmes de société. Ils ne veulent pas se contenter de faire de la technique. Je suis convaincu qu’il est plus facile de se lancer dans l’entrepreneuriat en sortie d’études, sans attaches ni peur de perdre. Alors oui, c’est un truc obsessionnel qui a un impact dans la vie personnelle, mais plus tard, la créativité diminue. Et puis, quand on est jeune, on ne passe jamais pour un idiot, car on est jeune ! C’est une aventure intense et une école de la vie incomparable. Enfin, soyons honnêtes, les ingénieurs n’auront jamais de problèmes d’employabilité. Si nous, qui sommes privilégiés, ne prenons pas des risques pour faire avancer le monde dans le bon sens, qui en prendra ? »
« Évènement en l’honneur des partenaires d’Entreprendre@INSA »
Le vendredi 14 mars, Entreprendre @INSA conviait ses partenaires privilégiés pour célébrer les étroites collaborations avec l’ensemble de l’écosystème entrepreneuriat-innovation du territoire. L’évènement a ainsi réuni autour des étudiants-entrepreneurs et des équipes pédagogiques : Julien Honnart, parrain 2025 d'Entreprendre @INSA, l’école IRIIG, le H7, le Centre de l’Entrepreneuriat de la ComUE (CELSE), La Fabrique de l’Innovation et le cabinet KESTIO, mettant en lumière la richesse et la complémentarité de chacun.


Formation
« L’INSA Lyon entend faire émerger plus de projets à impact avec Entreprendre@INSA »
Mob-Energy, OpenClassrooms, Kikleo…. Entre les murs de l’INSA Lyon sont nées de belles jeunes pousses, innovantes. Pendant plusieurs années, la Filière Étudiant Entreprendre a fait vivre l’esprit entrepreneurial insalien, accueillant une vingtaine d’étudiants par an. Aujourd’hui, Charly Jucquin, directeur du développement adjoint, en charge de l’entrepreneuriat et Apolline Collot, coordinatrice entrepreneuriat étudiant, travaillent à redéfinir cette dynamique avec « Entreprendre@INSA » : un programme ambitieux qui vise à démocratiser l’accès à l’entrepreneuriat au sein de l’école, et faire émerger des projets à impact.
Plus encore que d’encourager l’émergence de projets en réponse aux transitions sociétales, écologiques et technologique, l’ambition est de « développer la capacité des futurs ingénieurs à entreprendre et devenir acteurs de ces changements ». Une proposition qui trouve écho dans la pensée de Gaston Berger, dont la philosophie encourageait déjà à doter l’humain de la liberté de « façonner les futurs souhaitables ».
Depuis un an, vous travaillez à doter l’INSA Lyon d’une galaxie de dispositifs pour faire rayonner l’entrepreneuriat auprès des étudiants et permettre l’émergence de nouvelles idées. Comment cela se traduit-il ?
Apolline Collot : Nous sommes en train de finaliser la mise en place d’une « galaxie » d’offres et de dispositifs pour encourager et soutenir l’entrepreneuriat à l’INSA Lyon. Cela se traduit d’abord par une volonté d’acculturation de la communauté étudiante, avec un socle commun de formation pour tous les élèves-ingénieurs, une ambition élargie au Groupe INSA. Notre objectif est de développer l’entrepreneuriat pour tous, en dotant chaque étudiant des compétences et des capacités nécessaires pour entreprendre, avec la garantie d’un accompagnement personnalisé et sur mesure pour tous les porteurs de projets souhaitant se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. L’entrepreneuriat à impact est l’axe fort de notre action. Nous voulons maximiser les chances de faire émerger des projets d’ingénierie et d’innovation qui adressent directement aux enjeux de transition sociétale et écologique. En projet également : une nouvelle offre vers des entrepreneurs externes, qui pourront compter sur la multitude de services déjà existante à l’INSA Lyon (hébergement, fabrication 3D, aide à la production de prototypes, laboratoires de recherche…), et que nous souhaiterions mettre en système.
Intégré dans l’écosystème lyonnais très riche, Entreprendre@INSA veut se spécialiser dans l’émergence de projets. Pour quelles raisons ?
Charly Jucquin : Entreprendre@INSA a choisi de se spécialiser dans l’émergence de projets pour plusieurs raisons. D’abord, il s’agit pour nous de nous mettre au service de cet écosystème en apportant une réelle valeur ajoutée. Plutôt que de multiplier les dispositifs d’incubation ou d’accélération, déjà nombreux sur le territoire, nous souhaitons nous concentrer sur l'identification de projets solides, qui adressent les enjeux de fond et qui ont un réel potentiel d'impact. Notre ambition est de devenir un fournisseur de projets pour cet écosystème, en agissant comme un relais entre nos étudiants et les acteurs externes.
C’est une démarche cohérente avec notre position en tant qu’école d’ingénieurs : nous disposons de la capacité à repérer et à former des talents, à travers un parcours complet qui va de l'initiation à l'accompagnement de projets prometteurs. Pour les étudiants, le dernier maillon de cette chaîne est la Filière Étudiant Entrepreneur (FÉE), accessible en 5ᵉ année. Elle s'adresse à ceux qui veulent débuter leur carrière comme entrepreneurs, et leur offre six mois à temps plein pour travailler sur des sujets à impact. Avec la FÉE Émergence, pour ceux qui n'ont pas encore d’idée et la FÉE Tremplin, pour ceux qui ont déjà un projet avancé.
À plus long terme, nous envisageons également de créer « un sas », en partenariat avec l’EM Lyon, qui excelle dans l'incubation. Ce sas pourrait accompagner le passage délicat entre le projet académique et la réalité du marché, un moment souvent critique.
Mais avant de trouver et d’identifier les pépites, il faut doter le plus grand nombre des étudiants de cette appétence à l’entreprise. Comment allez-vous procéder ?
AC : Pour faire émerger de jeunes entreprises innovantes, il est essentiel de travailler sur deux aspects : le volume et la qualification. Cette première étape d’introduction à l’esprit d’entreprise pour tous les étudiants en FIMI (Formation Initiale aux Métiers de l'Ingénieur) permettra à chacun de découvrir ce qu’est l’entrepreneuriat et d’en comprendre la philosophie et les enjeux.
Ensuite, certains élèves auront envie d’aller plus loin. Ils seront accompagnés par une série de dispositifs qui leur permettront, dès la 3ᵉ année, d’approfondir leurs connaissances en entrepreneuriat, tout en poursuivant leur parcours académique en département de spécialité. Ils auront alors le choix de travailler sur des projets fictifs, à visée pédagogique (Campus Création) ou sur des projets réels (ExplorLab), en fonction de leurs aspirations et de leurs ambitions. Ces différents parcours participeront grandement à repérer des « pépites », poussées par des porteurs de projets avec des idées à impact prometteuses.
Au sein d’une école d’ingénieurs, pourquoi est-il nécessaire de s’attarder sur l’entrepreneuriat ?
CJ : Puisque nous formons des ingénieurs, il est naturel que les solutions qu'ils apportent aient un ADN d’ingénierie et d’innovation. D’abord, parce que les bases en management de l’innovation sont un prérequis attendu par les standards de la profession. Ensuite, parce qu’un ingénieur, lorsqu’il trouve une solution à un problème, propose généralement des réponses astucieuses, intelligentes et puissantes. La question qui se pose alors est celle de la diffusion de ces solutions : comment les rendre accessibles à un large public ? Et la compétence entrepreneuriale répond à cette question. Elle permet de déployer ces solutions de manière massive, que ce soit au sein d’une entreprise, d’une association, d’une ONG, d’une politique publique ou d’une start-up. L’objectif, pour qu’elles soient efficaces, est de diffuser largement ces innovations, quel que soit le cadre juridique choisi. Enfin, ce que nous cherchons à promouvoir, c’est avant tout l’esprit d’entreprendre : une capacité d’action qui ne se résume pas à la recherche de profit, mais à la volonté de transformer les idées en réalité, pour répondre aux défis de notre société.
Selon vous, l’entrepreneuriat revêt plusieurs « pouvoirs », dont une idée qui était chère à Gaston Berger, le fondateur de l’INSA Lyon : « doter l’humain de la liberté de façonner les futurs souhaitables ». Pouvez-vous l’expliquer ?
CJ : Nous évoluons aujourd’hui dans un environnement incertain, volatil et en perpétuelle mutation. L’entrepreneuriat se distingue par sa capacité à tester rapidement, en grand nombre, des solutions multiples et variées, un peu comme une « sélection naturelle » en temps réel. C’est grâce à cette stratégie d’essaimage et de tests rapides que les innovations les plus pertinentes émergent et peuvent véritablement se développer et avoir un impact. Plutôt que de miser sur des plans à long terme qui risquent de devenir obsolètes face aux crises et aux bouleversements, l’entrepreneuriat permet de privilégier des solutions plus petites et adaptées, qui peuvent grandir et se transformer au fil du temps.
Cependant, il est important de préciser que l’entrepreneuriat que nous prônons ici est différent du modèle souvent associé à la Silicon Valley, où l'objectif principal est la création d'entreprise pour générer du profit. Dès le premier jour, nous enseignons une autre approche : « trouvez un problème et résolvez-le ». Cela va bien au-delà de la simple création d'une entreprise à but lucratif.
AC : Le mot « entrepreneuriat » est un terme galvaudé, qui peut parfois effrayer. Cependant, il est intéressant de rappeler, notamment aux élèves-ingénieurs, que l’entrepreneuriat peut prendre de nombreuses formes juridiques comme celle d’une association par exemple. Tant qu’il y aura des défis à relever, il y aura des entrepreneurs pour y apporter des réponses et cette dimension de l’entrepreneuriat incarne une véritable liberté. Dans le monde actuel, de nombreux jeunes entrepreneurs jouent un rôle de plus en plus influent, parfois même au sein de structures de lobbying. Ils démontrent que l’entrepreneuriat est avant tout une capacité à façonner son propre avenir. Bien sûr, l’argent reste un élément essentiel, le carburant qui permet de déployer un projet et de maximiser son impact. Mais au-delà de ce modèle économique et d’un choix de forme juridique, c’est la volonté de résoudre des problèmes et d’apporter des solutions concrètes qui sont au cœur de la démarche entrepreneuriale !
Vous êtes élève-ingénieur à l’INSA Lyon et l’entrepreneuriat vous intéresse ?
Découvrez l’offre d’Entreprendre@INSA en bref :
À partir de la 2ᵉ année : « S’initier à l’esprit d’entreprendre » (parcours obligatoire dès le printemps 2025)
• Séminaire « L’Odyssée des idées : Initiation à l’esprit d’entreprendre » (FIMI2)
• Tables rondes « jeunes entrepreneurs » (3A)
• Soirée évènement Entrepreneuriat Groupe INSA (pour tous)
À partir de la 3ᵉ année : « Accueillir, orienter, accompagner et soutenir tout étudiant à vocation entrepreneuriale »
• Programmes ouverts à tout étudiant avec ou sans idée, quel que soit le degré de maturité du porteur ou du projet
• Campus Création : création d’un projet fictif pour découvrir les rouages de l’entrepreneuriat et monter un projet innovant avec des étudiants d’autres cursus à Lyon
• ExplorLab : programme dédié à l’exploration, la création et au développement de son propre projet entrepreneurial
En 5ᵉ année : « Se donner les moyens de démarrer sa carrière en tant qu’entrepreneur »
• Possibilité d’investir 6 mois sur son projet avec ou sans idée initiale, quel que soit le degré de maturité du porteur ou du projet
• Nouvelle Filière Étudiant Entrepreneurs (FÉE), « Émergence » ou « Tremplin » avec le concept unique du « Synchrotron créatif » en phase d’émergence
• PFE entrepreneurial : PFE réalisé dans son entreprise si le projet et le porteur sont assez matures, associé ou non à une incubation chez un partenaire de l’écosystème.

Entreprises
Entreprendre@INSA : mise à l'honneur des projets entrepreneuriaux de la saison 2023-2024 au H7
Le 17 juillet 2024 a eu lieu la journée de clôture des dispositifs ENTREPRENDRE@INSA, mettant à l'honneur les projets entrepreneuriaux nés au sein de l’établissement et de l'écosystème innovation et entrepreneuriat du territoire.
Accueillis à H7, lieu totem emblématique de l'entrepreneuriat de la métropole lyonnaise, une vingtaine de structures de l'écosystème entrepreneuriat lyonnais se sont mobilisées : écoles, incubateurs, accélérateurs, investisseurs, banques publiques et privées, structures d'accompagnement et partenaires industriels venus écouter une quinzaine de jeunes entrepreneurs de l’INSA Lyon, porteurs de projets innovants et ambitieux. Soutien à l'agriculture durable, décarbonation de nos sociétés, numérique responsable, projets sociaux, préservation des ressources naturelle comme l'eau... Les projets portés sont solides, viables et adressent avec détermination les grands enjeux de notre société.
« C’est là toute la vocation de l’INSA et du dispositif entreprendre@INSA : faire émerger de beaux projets, solides sur le fond et leurs appuis. En mettant à profit le savoir-faire ingénieur INSA, les étudiants entrepreneurs incarnent les valeurs humanistes de leur école pour contribuer à résoudre des défis importants... et toujours dans l'humilité et la bonne humeur ! », explique Charly Jucquin, directeur du développement adjoint, en charge de l’entrepreneuriat. « Ces entrepreneurs seront diplômés de l'INSA en septembre. Nous avons donc cherché à nous entourer d'un écosystème diversifié, complémentaire, compétent et enthousiaste en capacité et en réseau pour continuer à faire grandir ces projets et ces entrepreneurs dans les prochaines années, et les guider vers le succès qu'ils méritent. »
Pour faciliter ce passage de relais, les partenaires de l'écosystème venaient pitcher, eux aussi, leur structure et leur offre. « Ce moment a démontré, s'il en était nécessaire, toute la richesse et la puissance de notre territoire », ajoute Charly Jucquin. La journée s'est terminée autour d'un cocktail convivial et estival au sein du Forum H7 afin de nouer et consolider les liens entre jeunes entrepreneurs et partenaires de l’écosystème. « À eux d'écrire la suite de l'histoire ! », conclut le directeur du développement adjoint, en charge de l’entrepreneuriat.
Avec la présentation des projets suivants :
- Manta
- CoopUp
- Vispo
- Efila
- House of Macramé
- Hydropeak
- Incubaterre
- Robin Tyonel
- GreenXpert
- Boostaferme
- Des rêves en action
- Inlux Biotech
Et des partenaires de l’écosystème :
- AgroParisTech
- Alumni INSA Lyon
- Angelor
- Biomérieux
- BPI
- CELSE
- Crédit Mutuel
- EMLyon
- ETIC
- Evolem
- H7
- INSA Angels
- INSAVALOR
- IRIIG
- Isara
- La Fabrique de l’innovation
- Lyon Start-up
- Mines Saint-Etienne
- PULSALYS
- Société Générale

Formation
« Nous avons créé le ‘airbnb du matériel outdoor’, pour lutter contre la surconsommation d’équipements »
« Nous, c’est Guillaume et Marie, deux jeunes ingénieurs en quête de sens », se présentent ainsi les cofondateurs de l’application « Loomi » sur une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Guillaume Demeilliers et Marie Dufau, jeunes ingénieurs INSA diplômés du département génie industriel et désormais entrepreneurs, sont derrière une application mobile prometteuse : une plateforme de location de matériel d’activité de plein air, le « airbnb du matériel outdoor ».
C’est en rentrant d’un week-end en bivouac qu’ils prennent conscience de l’impact généré par l’achat d’équipements qui allaient inévitablement passer plus de temps dans un placard, qu’utilisés en extérieur. À peine sortis d’école et après quelques mois dans le monde du travail, ils créent « Loomi ». Les deux ingénieurs se consacrent dorénavant à faire grandir leur App', disponible depuis deux semaines dans tous les magasins d’applications, avec une seule idée en tête : permettre au plus grand nombre de créer des souvenirs et du dépaysement, localement et en pleine nature.
Un retour de bivouac, un budget matériel conséquent… Comment votre aventure avec Loomi a-t-elle commencé ?
Guillaume D : L’idée de Loomi est née en rentrant d’un week-end bivouac. Nous avons réalisé à quel point l'achat de matériel pouvait être coûteux, et la plupart du temps, il reste inutilisé au quotidien, notamment dans les grandes villes. Nous avons voulu lutter contre le phénomène de suréquipement et de surconsommation en proposant une solution de mutualisation, inspirée du modèle d'Airbnb. Notre objectif est de rendre les activités de plein air plus accessibles et de rapprocher les gens de la nature. En bref, inviter au dépaysement, tout en respectant l'environnement ! Nous avons créé une petite communauté sur les réseaux sociaux qui a rapidement pris de l'ampleur. Cela nous a permis de faire le constat suivant : il y a beaucoup de gens prêts à préférer le tourisme local pour leurs vacances, comme le voyage à vélo, mais beaucoup n’osent pas. La location peut permettre de s’y essayer, sans trop dépenser ou de pratiquer occasionnellement à moindre coût. C’est un peu l’idée derrière Loomi : permettre à tout le monde de partir à l’aventure.
« C’est un peu l’idée derrière Loomi : permettre à tout le monde de partir à l’aventure. »
(Crédits : Unsplash/Thanh Nguyen)
Que trouve-t-on sur Loomi et comment fonctionne l’application ?
Marie D : Loomi est disponible depuis deux semaines sur les magasins d'applications. On y trouve des annonces pour louer des surfs, des skis, des tentes ou même des vélos. Pour l’heure, elle compte plusieurs centaines d'annonces, principalement à Paris, mais l’ambition est de diversifier très rapidement les secteurs géographiques. Le fonctionnement est simple : le propriétaire du matériel propose son annonce avec une description, des photos, son prix et le montant de la caution demandée. Ainsi, les membres de la communauté peuvent avoir accès via une liste ou une carte, à des équipements de plein air, près de chez eux. Loomi se rémunère à travers une commission sur la transaction. Nous sommes aussi actuellement en plein développement d’une offre à destination des loueurs professionnels : l’application pourrait leur permettre de gagner en visibilité et d’avoir une gestion de location plus fluide. Et enfin, nous souhaitons dédier une branche aux sports adaptés pour les personnes en situation de handicap. En effet, ce sont des sports généralement très coûteux à pratiquer, en raison du matériel très spécifique. Cela permettrait de rendre la pratique des handisports, plus accessible.
L’application Loomi permet de louer du matériel outdoor auprès de particuliers et professionnels.
Comment décide-t-on de « tout plaquer », pour se lancer dans un tel projet ?
Guillaume D : Pour ma part, en sortant de l’INSA en 2022, j’ai travaillé dans le secteur des énergies renouvelables en tant que chef de projet ; je m’occupais de développer des centrales solaires. Bien que ce secteur soit engagé dans la transition énergétique, et plutôt aligné avec mon engagement personnel sur les questions climatiques, j’ai ressenti le besoin de faire quelque chose de plus en lien ; de plus direct. En tant que chef de projet, mon quotidien s’inscrivait encore dans cet élan global de consommation, et j’avais, au contraire, en tête de contribuer à ralentir la consommation.
Et puis j’en ai parlé à Marie, que j’avais rencontrée à l’occasion des activités associatives avec ESTIEM, l’association de notre département de formation. Depuis mes études à l’INSA, je suis quelqu’un de particulièrement engagé : j’étais impliqué dans le comité d’évolution de la formation du département génie industriel et je suis animateur des fresques du climat. Je pense d’ailleurs que mes cours et les gens rencontrés à l’école ont beaucoup joué sur mon engagement aujourd’hui. Puis l’entrepreneuriat m’a toujours tenté, et on n’est jamais plus prêts qu’aujourd’hui pour se lancer. Nous avons la chance d’être accueillis dans les locaux de mon ancienne entreprise qui a souhaité nous soutenir dans la démarche. C’est une vraie chance, car nous avons à disposition de très bonnes conditions pour monter une boîte : nous sommes chanceux et nous en profitons !
Marie D : De mon côté, après mes études, j’ai complété ma formation d’ingénieure avec une formation en école de commerce. En alternance, j’ai pu développer des compétences en développement d’application, des compétences que j’avais par ailleurs appliquées à un projet personnel, qui consistait à créer une communauté autour de la course à pied. Et puis la question d’un métier « qui a du sens » s’est posée. J’avais aussi envie de créer quelque chose, donc lorsque Guillaume a évoqué l’idée de s’associer, je n’ai pas hésité. Monter un projet à deux n’est pas si facile, donc dès le début, nous avons mis au clair nos ambitions, car une co-construction, c'est un peu un mariage professionnel : nous avons des responsabilités mutuelles, l’un envers l’autre !
Quels sont vos objectifs pour l’avenir de Loomi ?
Guillaume DM : Nous voulons continuer à agrandir notre communauté et à développer des partenariats avec des professionnels et certains « influenceurs » du milieu de l’outdoor. Nous espérons étendre notre présence à toute la France tout en promouvant un tourisme durable et respectueux de la nature. D’ailleurs, nous sommes très en lien avec l’équipe de Mollow, cofondée par Alisée Pierrot, diplômée de l’INSA également. Sa plateforme a pour objectif de développer des itinéraires de voyages alternatifs à l’avion, donc notre vision et nos activités sont très complémentaires. Nous travaillons à créer des synergies entre nos activités pour offrir au plus grand nombre la possibilité de concilier souvenirs inoubliables et respect de notre planète.

Sciences & Société
Deeptech Tour Lyon
Pour sa troisième édition, le Deeptech Tour fait étape à Lyon pour mettre les projecteurs sur la deeptech.
Cette tournée s’inscrit dans le cadre du plan deeptech de l’Etat opéré par Bpifrance, qui vise à faire émerger 500 startups des laboratoires de recherche chaque année et en faire les leaders technologiques de demain. Elle met à l'honneur les forces vives de la deeptech au sein des pôles académiques, là où commence l’aventure pour faire émerger des technologies de rupture à fort impact.
Entrepreneurs, étudiants, chercheurs, doctorants, accompagnateurs et autres acteurs de l’innovation : la deeptech, c’est vous !
C’est vous qui façonnez ces startups hautement technologiques qui innovent pour changer notre société, nos modes de vie, de consommation, d’alimentation et ainsi transformer notre quotidien, nos industries et notre impact environnemental.
Au programme : présentation de l’écosystème, session de pitchs, témoignages inspirants, démonstrations de startups deeptech, cocktail - networking...
Informations complémentaires
- https://evenements.bpifrance.fr/deeptechtour2023-2024/registration/deeptech-tour-lyon-inscription
-
Campus LyonTech-La Doua - Bâtiment Irène Joliot Curie - 1 rue Enrico Fermi - Villeurbanne
Derniers évènements
Ateliers danse avec la Cie MF
Les 15 et 22 mai 2025
Sciences & Société
Meet & Fabrik 2023 : Campus Tour "Entreprises et entrepreneurs, l'Université vous accompagne dans vos projets innovants"
Projets collaboratifs de R&D, incubation, transfert de technologies, accès aux équipements, challenges étudiants... Venez à la rencontre de cinq acteurs majeurs de l'innovation sur le Campus LyonTech-la Doua et découvrez leurs offres de services à destination des entreprises et entrepreneurs.
Les résidents partenaires de la I-Factory, futur lieu totem de l'innovation et l'entrepreneuriat de l'Université de Lyon, vous ouvrent leurs portes à travers 3 parcours thématiques au choix :
► Parcours 1 : "Entreprendre, pourquoi pas moi?", visite de l'incubateur de la Doua du Centre d’Entrepreneuriat Lyon Saint-Etienne
► Parcours 2 : "Mobilisez la créativité des étudiants et les ressources technologiques pour innover", visite de la Fabrique de l'Innovation et du Pôle S.mart Rhône-Alpes Ouest
► Parcours 3 : "Boostez vos innovations grâce à la recherche publique", visite de PULSALYS et INRIA (Institut National de recherche en sciences et technologies du numérique)
Déroulé : - 14h : Accueil café à la Fabrique de l'Innovation (28 avenue Gaston Berger 69100 Villeurbanne) - 14h15 : Présentation de la I-Factory - 14h30 : Départ des visites Inscriptions en ligne dans le lien ci-dessous
Informations complémentaires
Mots clés
Derniers évènements
Ateliers danse avec la Cie MF
Les 15 et 22 mai 2025
Sciences & Société
Meet & Fabrik 2023 : Semer les graines de l'innovation
Meet&Fabrik revient pour une deuxième édition ! Du 5 au 9 juin 2023, la Fabrique de l'Innovation vous ouvre ses portes et vous invite à venir semer les graines de l’innovation à travers différentes activités 100% gratuites !
"Meet & Fabrik", c'est le rendez-vous créativité et innovation de la Fabrique de l'Innovation de l'Université de Lyon.
Pour sa 2e édition, la Fabrique de l'Innovation ouvre grand ses portes à Villeurbanne pendant 5 jours avec de nombreuses animations gratuites mêlant TPE, PME, enseignants-chercheurs, plateformes technologiques, acteurs de l'innovation, etc.
Au programme : des rencontres, des tables rondes, des ateliers d'initiation à la créativité et au prototypage, une exposition au FabLab, des démonstrations, des portes ouvertes, une soirée de lancement…
Informations complémentaires
- fabrique.innovation@universite-lyon.fr
- https://meetfabrik.universite-lyon.fr/fr/
-
Campus LyonTech - la Doua, Vileurbanne | Lyon
Derniers évènements
Ateliers danse avec la Cie MF
Les 15 et 22 mai 2025
Sciences & Société
Time for the planet
Un modèle entrepreneurial unique pour accélérer le passage du laboratoire à l’écosystème de la décarbonation
Au programme :
▫️ Ouverture par Nicolas Freud, Directeur en charge de la transformation socio-écologique à l’INSA Lyon
▫️ Présentation de Time for the Planet par Mehdi Coly & Denis Galha-Garcia, cofondateurs
▫️ Table-ronde en présence de : Laure Corriga, Directrice INSAVALOR, Eric Bergé, expert du Comité Scientifique de TFTP et Naoufel Menadi & Karino Kang, Leviathan Dynamics.
Time for the planet est une société privée à but non lucratif dont l’objectif est de détecter des innovations permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre, les transformer en entreprises en recrutant un PDG, et leur trouver de l’argent en montant au capital.
Informations complémentaires
-
INSA Lyon - Amphi Capelle - Villeurbanne
Mots clés
Derniers évènements
Ateliers danse avec la Cie MF
Les 15 et 22 mai 2025
Formation
Deux élèves INSA, étoiles montantes du Web3
Quel sera le futur de l’internet ? Le « Web3 », désigné comme successeur du « Web2 », transformerait le monde des grandes plateformes centralisées que nous connaissons à un pouvoir réparti entre chaque utilisateur, grâce à la blockchain.
Gabriel Begazo et Nikita Terekhov en 5e année de génie électrique et 5e année d’informatique se lancent dans ce nouveau monde. À travers cede labs, une start-up dont ils sont co-fondateurs, les futurs ingénieurs tentent de construire le futur de la finance du Web3. Enchaînant les aller-retours entre la Station F1 et le campus de l’INSA Lyon, ils souhaitent incarner une véritable vision pour le futur de la finance.
Tout commence par une rencontre
En 2020, Gabriel Begazo, alors étudiant en 3e année, fonde l’association « Kryptosphere INSA Lyon ». Antenne locale d’une organisation étudiante, son association permet aux passionnés multi-tech de s’y rencontrer et de développer leurs assets en communauté. « Lors d’un évènement à Biarritz, j’ai rencontré Pierre Ni, qui est aujourd’hui le CEO2 de cede labs. Il avait déjà commencé à travailler sur le projet et cherchait des associés », explique Gabriel Begazo. L’étudiant, alors intéressé par l’entrepreneuriat s’engage et sera plus tard rejoint par l’un de ses camarades, Nikita Therekov. « C’était difficile au début, avec de nombreux défis techniques et une gestion du temps pas toujours évidente. Il fallait gérer les cours, le projet et la vie en entreprise en alternance pour ma part. Il a fallu prioriser : aujourd’hui, c’est cede labs ! Nous voulons aller très loin avec cette boîte et nous sommes accompagnés par des seniors expérimentés dans le domaine pour cela », ajoute Nikita Therekov, CTO3.
Cede link, l'une des deux interfaces développées par cede labs
Miser sur la finance du futur
Leur « boîte », c’est un pari sur l’avenir de la finance. Malgré leur jeune âge, les deux insaliens maîtrisent déjà les codes. « Pour comprendre ce qu’il se passe actuellement avec les cryptomonnaies, il faut s’attarder sur les règles financières de notre système actuel. La valeur de votre argent en devise nationale est régie par des décisions prises par les banques centrales : traditionnellement, vous le placez dans une banque à laquelle vous faites confiance et qui le fait fructifier via des placements. En crypto, les monnaies ne sont pas émises par des gouvernements mais par des utilisateurs qui partagent une même vision : celle de ne pas voir la valeur de leur argent contrôlée par des décisions politiques », explique Gabriel. Dans le monde de la cryptomonnaie, deux approches sont établies : d’un côté la CeFI, la centralized finance ; et de l’autre la DeFI, la decentralized finance. La centralized finance est un entre-deux, entre la crypto et la finance traditionnelle. « La CeFi est un système custodial, c’est-à-dire que vous livrez votre clé privée, l’accès à vos fonds, à un tiers de confiance. Un peu comme dans une banque classique, vous laissez une entreprise gérer vos cryptos. » La decentralized finance, elle, va plus loin. « En non-custodial, vous êtes propriétaires de votre argent, sans aucun tiers de confiance. C’est vous qui stockez, gérez et avez accès à votre portefeuille de cryptomonnaies. Cela implique plus de libertés et de responsabilités », explique Nikita. « Notre objectif avec cede labs : faire le pont entre ces deux mondes qui ne communiquent pas beaucoup. »
Un produit demandé
Pour gérer son portefeuille de monnaies virtuelles en tout tranquillité, la start-up cede lab a donc développé deux outils : un tableau de bord et une extension de navigateur. En un coup d’œil, les deux interfaces permettent de visualiser et gérer l’ensemble de ses crypto-actifs. « Si on fait l’analogie avec la finance traditionnelle, c’est un agrégateur de banques. Cela permet de manager, déplacer et transférer ses assets d’un monde A à un monde B. Jusqu’à présent, il n’existait pas d’outil sérieux capable d’agréger les deux mondes, la CeFi et la DeFi », ajoute Nikita. Si les challenges techniques ont été au rendez-vous pour le développement de ces outils, les deux étudiants savent qu’ils sont attendus. « Notre force concurrentielle est que notre outil est non-custodial car contrairement à tous les outils similaires qui ont pu être développés jusqu’ici, nous ne possédons pas les clés privées de nos utilisateurs. C’est très important pour nous car c’est une philosophie qui oblige à envisager un vrai changement de paradigme, qui ne serait pas basé sur une omnipotence financière des institutions, des gouvernements ou d’une poignée d’entreprises », ajoute Gabriel.
Le pari du Web3 : le nouvel internet
Le « changement de paradigme ». L’expression revient régulièrement dans la bouche des deux élèves-ingénieurs. Sur l’avenir de la crypto, ils sont unanimes : « c’est en train d’arriver, plus vite qu’on ne le pense ». Un changement pour plus de transparence, de sécurité, de confiance, valeurs qu’ils clament haut et fort. « Le Web2 n’est pas suffisamment transparent : l’économie de la donnée n’est pas un système juste et moral. Je crois fermement à la nécessité de renverser le rapport de force et la blockchain a le pouvoir de ramener de la sécurité et de la confiance », souligne l’étudiant en informatique. Et lorsque l’on pointe du doigt les enjeux sociaux et environnementaux, ils ne nient rien. Fracture numérique, dépenses énergétiques, pollutions associées : nombreux sont les revers dénoncés par les détracteurs des cryptos. « Il y a beaucoup de problèmes avec le bitcoin qui est la cryptomonnaie la plus médiatisée, mais d’autres devises fonctionnent autrement et sont moins gourmandes en énergie. Je crois qu’il faut nuancer : l’argent est au cœur de nos sociétés et fait tourner le monde, même si beaucoup ne sont pas d’accord pour l’accepter. C’est difficile de comparer l’incomparable : si tout ce nouvel écosystème prenait toute la place de l’ancien, on s’y retrouverait aussi sur la transparence, sécurité et sur la question énergétique, j’en suis persuadé. Est-ce vraiment indispensable de changer de paradigme ? Je n’ai pas la réponse s’il y en a une », ajoute Gabriel Begazo.
Aujourd’hui, les deux élèves-ingénieurs s’apprêtent à finir leur cursus à l’INSA Lyon tout en lançant leurs produits sur un marché en attente. Grâce à une levée de fonds, une version beta sera bientôt proposée à une poignée de testeurs avant d’être accessible au grand public. « Je suis heureux de me lancer maintenant car j’apprends beaucoup. J’encourage tout le monde à se lancer dans des projets parce qu’on apprend beaucoup en chemin. La prochaine étape est d’ailleurs de recruter de nouveaux talents », conclut le COO4 de la jeune entreprise.
[1] Station F est un campus de start-ups, situé à Paris. Créé par Xavier Niel, il est le plus grand campus de start-ups au monde.
[2] CEO : Chief Executive Officer
[3] CTO : Chief Technical Officer
[4] Chief Operating Officer