Transition socio-écologique

21 mai
21/05/2025 08:30

Sciences & Société

Soutenance de thèse : Théo LANGLOIS

Empreintes sociétales et performances mécaniques dans les alliages multi-élémentaires

Doctorant : Théo LANGLOIS

Laboratoire INSA : MATEIS - Matériaux Ingénierie et Sciences

École doctorale : ED34 ML - Matériaux

Dans le contexte actuel de transition écologique, motivé par les préoccupations liées à la pollution, au réchauffement climatique et à la consommation des ressources non renouvelables, il est urgent de se tourner vers des sources d'énergie et des matériaux plus verts. Les métaux ont un rôle central dans cette transition écologique. Au cours des prochaines décennies, la demande en lithium, nickel et autres métaux stratégiques devrait augmenter de manière drastique. Les alliages à entropie moyenne (MEA) et à haute entropie (HEA), composés de plusieurs métaux en proportions approximativement égales, représentent des alternatives prometteuses aux alliages conventionnels. Certains HEA se distinguent par leurs excellentes propriétés mécaniques, résistance à la corrosion et stabilité des propriétés malgré les variations de composition, ouvrant une voie pour réduire la dépendance aux matériaux critiques. Parmi les HEA offrant une excellente performance en tenacité figurent l'alliage de Cantor (CoCrFeMnNi) et le ternaire CrCoNi, avec une amélioration des propriétés mécaniques à températures cryogéniques. Parmi les applications industrielles potentielles des HEA, le stockage et le transport de l'hydrogène offrent un support pour l'adoption de l'hydrogène comme source d'énergie plus verte dans la transition écologique. Cependant, l'utilisation du cobalt dans de nombreux HEA suscite des préoccupations en terme d'impacts environnementaux, économiques et sociaux. Ce travail vise à développer de nouveaux MEA axés sur la durabilité tout en maintenant leurs performances mécaniques. Nous étudions de nouvelles compositions autour de la base CrCoNi avec faible teneur en cobalt. Nous démontrons que l'ajout de silicium à nos nouvelles compositions réduit drastiquement l'impact durable de nos matériaux tout en maintenant des performances mécaniques exceptionnelles. Une méthodologie pour développer de nouvelles compositions de HEA a été développée. Nous avons développé un processus d'alliage rapide permettant une prédiction, une fabrication, une caractérisation microstructurale et mécanique à grande échelle et rapide d'un large éventail de HEA. Nous appelons ce processus « Fast Alloying » (FA). Cette méthode comprend l'utilisation de modèles de prédiction, suivie par fabrication de multiples compositions d'alliages (jusqu'à 30 par jour) par four à arc, traitements thermiques et techniques de caractérisation microstructurale (diffraction à rayons X, analyses chimiques et microscopie électronique à balayage). De plus, des essais mécaniques rapides en dureté et en compression sont effectués. Une méthode plus avancée implique la fabrication de quatre compositions prometteuses par four à arc, des traitements thermomécaniques (homogénéisation, laminage à froid et recuit), une analyse microstructurale (XRD, GDOES, EDS, EBSD) et des essais mécaniques (dureté, plastométrie, essais de traction à température ambiante et cryogénique). Nos résultats démontrent la possibilité de développer des alliages performants et durables, en réduisant la dépendance aux éléments critiques tels que le cobalt et en optimisant les compositions des alliages grâce aux modèles de prédictions.

Informations complémentaires

  • Amphithéatre Ouest, Bâtiment Les Humanités, 1 rue des Humanités. 69621 VILLEURBANNE

18 avr
18/avr/2025

INSA Lyon

1ʳᵉ  édition de la Journée de l’Ingénierie à Lyon : Réutiliser, Réinventer, Régénérer – pour une ingénierie du vivant et des territoires

Le 15 avril 2025, l’Hôtel de Région Auvergne-Rhône-Alpes a accueilli la toute première édition de la Journée de l’ingénierie, événement inédit, organisé par le Collège d’ingénierie (une alliance entre 4 grandes écoles : Centrale Lyon, l’ENTPE, l’INSA Lyon et Mines Saint-Étienne) ouvert à tous les acteurs de la région : ingénieurs, étudiants, lycéens, entreprises, collectivités, citoyens. Cette journée, pensée comme un espace de débat et d’inspiration, s’est articulée autour d’un triptyque ambitieux : « Réutiliser, Réinventer, Régénérer ». 

Cinq tables rondes et des ateliers de médiation scientifique ont rythmé cette journée dense, marquée par un objectif clair : remettre l’ingénierie au cœur de la transformation écologique et sociale, dans une logique profondément territoriale. 

 

 

Les directeurs et la directrice des 4 écoles : Pascal Ray (Centrale Lyon), Cécile Delolme (ENTPE), Frédéric Fotiadu (INSA Lyon) et Jacques Fayolle (Mines Saint-Etienne)

 

Réutiliser : valoriser les ressources existantes, changer de rapport à la matière

Dans un monde fini, où les ressources deviennent critiques, la réutilisation s’impose comme un levier incontournable. De nombreux intervenants ont pointé le caractère profondément gaspilleur de nos modèles industriels actuels.

Fabrice Bonnifet (Co-auteur du sixième rapport du GIEC & Président du Conseil Scientifique - Fondation pour la Nature et l'Homme) a été particulièrement direct : « 80 % des surfaces construites ne servent à rien, les voitures sont à l’arrêt 96 % du temps. » Il appelle à une réduction massive de la production, couplée à une durabilité accrue de tout ce qui est produit. Cela suppose de réintégrer dans chaque modèle d’entreprise une logique de dette environnementale à rembourser.

Bernard Yannou (Directeur du Laboratoire Génie Industriel et Directeur-adjoint de la Recherche - Centrale SupElec) a insisté sur la nécessité d'une approche low-tech : « faire avec le juste nécessaire. ». Dans le secteur du bâtiment, il rappelle que moins de 1 % des matériaux sont aujourd’hui réutilisés dans de nouveaux projets. Un enjeu colossal.

De son côté, Arnaud Mercier (Chargé RSE - stratégie et mobilité durable, Michelin) a présenté un modèle exemplaire d’économie de la fonctionnalité : vendre non plus des pneus, mais un service facturé au kilomètre, optimisant la durabilité, la sécurité et la réduction des déchets.

 


Réinventer : repenser nos modèles économiques et industriels à l’échelle des territoires

La réinvention ne concerne pas seulement les technologies, mais surtout la manière dont elles s’inscrivent dans les territoires, les usages, et les écosystèmes vivants.

Laure Flandrin (Enseignante Chercheuse - École Centrale Lyon) a posé un cadre fort dès l’ouverture : « Notre économie est prédatrice, linéaire, et pensée en opposition au vivant. Il faut réencastrer l’économique dans le social et le social dans l’environnemental. » Elle défend une approche territorialisée et coopérative, où les acteurs locaux construisent des réponses adaptées à leurs enjeux spécifiques, plutôt que d’imposer des solutions macro.

Antoine Denoix, PDG - AXA Climate, a poursuivi cette idée en soulignant que les risques climatiques diffèrent selon les territoires, et que les entreprises doivent se reconnecter à leur ancrage local pour s’adapter. Il appelle à modéliser la résilience – par exemple en valorisant économiquement le recyclage de l’eau ou la consolidation des sols en viticulture.

Isabelle Delannoy, Présidente de Symbiotique, quant à elle, appelle à passer d’une logique linéaire à une logique systémique, où la coopération autour des ressources vitales (comme l’eau) devient centrale. Elle rappelle que réinventer les méandres des rivières peut permettre de recharger les nappes phréatiques et d’éviter une explosion du prix de l’eau.

 

 

Régénérer : une ingénierie au service du vivant

Enfin, le troisième pilier de la journée portait sur la régénération : au-delà de la sobriété et du recyclage, il s’agit de redonner à la nature plus qu’on ne lui prend, d’imaginer des modèles industriels qui deviennent positifs pour les écosystèmes.

Pour cela, il faut, selon Fabrice Bonnifet, une transformation radicale du rôle de l’ingénieur : « L’entreprise doit devenir un agent de régénération. Elle doit rendre à la nature ce qu’elle prélève. Il faut que les sciences de l’ingénieur se mettent au service du vivant. »

De son côté, Laurence Borie-Bancel, Présidente du Directoire de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) a illustré cette approche avec l’exemple de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), qui produit une énergie 100 % renouvelable tout en aménageant le fleuve Rhône pour stabiliser la nappe phréatique et soutenir l’agriculture locale.

La question de la géo-ingénierie, portée par François Gemenne, a également été abordée comme un signal d’alerte : face à l’échec des politiques actuelles, doit-on manipuler le climat artificiellement ?  
Entre technologies risquées (injection de soufre dans l’atmosphère, forêts artificielles, miroirs spatiaux) et dilemmes éthiques, le débat reste ouvert, mais il montre l’urgence d’agir autrement avant d’en arriver à ces extrêmes, et surtout le rôle que l’ingénieur devra jouer demain.


Une ingénierie des limites et des liens

Au terme de cette journée, une idée s’est imposée : l’ingénierie de demain ne peut être ni extractive, ni isolée, ni techno-centrée. Elle doit faire lien : entre les humains, avec le vivant, au cœur des territoires.
Réutiliser, réinventer, régénérer — ces trois verbes tracent un cap clair pour la transformation des pratiques, des formations, et des modèles économiques. La première Journée de l’Ingénierie pose ainsi les bases d’un nouvel imaginaire technique : celui d’un monde où l’innovation n’est plus synonyme de croissance matérielle, mais de résilience collective.

 

Mots clés

07 juil
Du 07/07/2025
au 09/07/2025

Formation

Colloque Enseigner les Transitions Écologiques et Sociales dans le Supérieur (ETES)

Les crises écologiques et sociales en cours appellent des mutations profondes et systémiques de nos sociétés. Dans cette perspective, l'enseignement supérieur a un double rôle : former des citoyens et citoyennes éclairés et les préparer dans leur insertion professionnelle aux différentes transitions à mettre en œuvre.

Pour les enseignants et les enseignantes les défis sont nombreux : se former aux enjeux des transitions, décloisonner les savoirs entre communautés disciplinaires historiquement distinctes, créer de nouvelles ressources (disciplinaires et transdisciplinaires), partager les savoirs et les pratiques pédagogiques, ...  

Le colloque Enseigner les Transitions Écologiques et Sociales dans le Supérieur (ETES) se veut un lieu d'échange et de partage : il s'adresse à l'ensemble des personnes qui enseignent, qui souhaitent enseigner ou qui s'intéressent à l’enseignement des transitions et de leurs enjeux.

L'inscription est gratuite, mais obligatoire (Date limite d'inscription : 27 juin 2025)
Programme complet et inscription → 
https://etes2025.sciencesconf.org/

 

Colloque organisé par le groupement de recherche (GDR) Labos 1point5, dispositif soutenu par le CNRS, INRAE, l’ADEME, l'INRIA et Sorbonne Université.

20 mar
20/mar/2025

Institutionnel

L’Assemblée pour la Transition écologique et sociale de l’INSA Lyon dévoile ses 108 propositions

À l’issue d’une dernière session de travail clôturée fin novembre, les membres de l’Assemblée pour la Transition écologique et sociale de l’INSA, qui œuvrent depuis mai 2024, se sont réunis à plusieurs reprises en ce début d’année 2025 pour présenter le travail effectué. Résultat : 108 propositions ont été soumises à l’établissement.


Un aboutissement. Après plusieurs mois de réflexion collective et de travail intense pour élaborer des propositions ambitieuses qui intègrent les enjeux socioécologiques au cœur de l’ensemble des missions et des activités de l’INSA Lyon, les membres de l’Assemblée ont pu enfin livrer leurs 108 propositions.

 


Durant six mois, les membres de l’Assemblée ont travaillé intensément pour imaginer l’avenir de l’INSA Lyon à la lumière des enjeux socio-écologiques. Résultat : 108 propositions ambitieuses.

 

Révélé le 6 février dernier devant les membres de la communauté INSA, le plan d’actions de l’Assemblée pour l’établissement est décliné en un livrable contenant très exactement 108 propositions. Communauté, Coopérations, Fonctionnement, Formation et Recherche, 5 axes, une vision systémique et des solutions concrètes. Selon les membres de l’Assemblée, ces propositions constituent « une vision ambitieuse de la transition écologique et sociale » tout en proposant « une invitation à faire un pas de côté et à sortir de la logique de compétitivité, de productivité et de performance, associée à la croyance tenace dans la capacité à croître de manière infinie ».  

Découvrez les 108 propositions de l’Assemblée

 

À l'issue de cette étape, l’Assemblée a eu l’occasion de se réunir à nouveau le 20 février dernier pour une session de restitution de la part de l’équipe de Direction de l'établissement. Avec un verdict très positif : 88% des propositions ont été estampillées avec la mention « favorable ou favorable avec reformulation mineure », ces propositions sont donc retenues et, d’ici le mois de mai, seront intégrées au schéma directeur DD&RSE (Développement Durable - Responsabilité Sociétale et Environnementale) de l’établissement, un document attendu par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche (MESR) après avoir été voté en Conseil d’administration. 


Une expérience humaine particulièrement riche 

Au-delà de cette centaine de propositions produites, les membres de l’Assemblée retiendront une expérience particulièrement riche vécue au travers de ce dispositif. Une étape particulièrement marquante pour beaucoup de participants, en particulier pour les étudiants, qui ont pu vivre une expérience inédite au cœur de leur cursus scolaire à l’INSA. 

« L’Assemblée est une expérience transformante qui fait sortir les gens de leurs habitudes de travail. En tant qu’étudiante, je me suis sentie légitime à m’exprimer, j’ai pris de la confiance et cela m’a donné envie de continuer à m’engager dans ma vie personnelle », a déclaré Lisa Domeur, étudiante en 2ᵉ année de FIMI à l’INSA Lyon.

« Le produit de l’Assemblée, ce sont non seulement des propositions de qualité, mais aussi une méthode, un esprit de solidarité, de partage et d’engagement que chaque membre de l’Assemblée contribuera, je l’espère, à propager », selon Nicolas Freud, Directeur de la transformation socio-écologique à l'INSA Lyon.

 

 

Un dispositif audacieux 

Lancée en mai 2024, l’Assemblée est un dispositif innovant et participatif destiné à tracer la feuille de route de l’établissement pour un futur durable. Cette Assemblée, constituée de plus de 100 membres, a consacré huit journées à s'acculturer, expérimenter de nouvelles modalités pour s'approprier collectivement les enjeux de la transition écologique et sociale, et construire un ensemble structuré de propositions, également nourries par des contributions de toute la communauté INSA.

Objectifs : 

  • Interroger les missions et les activités de l’établissement au regard des enjeux socio-écologiques ; 
  • Élaborer des propositions afin de réactualiser la stratégie de l’établissement et de nourrir son futur schéma directeur DD&RSE dont toutes les écoles doivent se doter d’ici à 2025 en cohérence avec le « Plan climat-biodiversité et transition écologique de l'Enseignement supérieur ».

 

L’Assemblée en chiffres : 

• 120 panélistes internes et externes de profils variés et représentatifs de l’INSA, dont 65 tirés au sort ; 
• 38 experts intervenus à l’occasion de conférences ou tables rondes ;
• 21 personnes organisatrices et animatrices ;
• 1800 suggestions de propositions ;
• 108 propositions d’actions à l’issue du parcours ;
• 16 ambassadeurs et ambassadrices pour continuer à porter les messages de l’Assemblée.
 

 

L’Assemblée pour la transition écologique et sociale de l’INSA Lyon est un dispositif soutenu financièrement par la Fondation INSA Lyon, ses mécènes et par le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche (MESR).

 

Mots clés

19 mar
Du 19/03/2025 12:30
au 19/03/2025 14:00

Vie de campus

[Débat] : Fin de la viande à la cantine, fin des déplacements en avion à l'INSA : discutons-en !

Restitution de l'appropriation par l'équipe de direction des propositions de l'Assemblée pourl la transition écologique et sociale de l'INSA Lyon.

Nous vous présenterons les choix d'actions conservés, modifiés pour l'élaboration du schéma directeur DD&RSE. Ce sera bien sûr l'occasion d'échanger sur ces sujets.

Pour rappel, l'Assemblée pour la Transition Écologique et Sociale de l'INSA Lyon est un dispositif participatif et coopératif, inspiré de la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC). L’Assemblée a réuni personnels et étudiants autour de deux objectifs ambitieux : interroger les missions et les activités de l’établissement au regard des enjeux socio-écologiques et faire des propositions afin de nourrir son futur « schéma directeur Développement Durable et Responsabilité Sociétale et Environnementale ».

30 jan
30/jan/2025

INSA Lyon

Point de bascule // la sélection du mois de janvier 2025

Microplastiques : pourquoi sont-ils partout, même dans les bouches d'égout ?

Les bouches d’égout seraient-elles gardiennes défaillantes d’une pollution purement anthropique, qui a désormais franchi les barrières de nos corps humains ? Invisibles à l’œil nu mais omniprésents, les microplastiques s’infiltrent partout, jusque dans les entrailles de nos villes. Si l’on sait le plastique très présent dans les milieux marins, jusqu’à constituer des continents, on connaît moins son voyage insidieux depuis les bouches d’égout jusqu’aux écosystèmes aquatiques, sous la forme de microparticules. Pourquoi cette pollution est-elle plus présente en milieux urbains ? Quelles en sont les principales sources ? Quels sont les facteurs qui influencent leur transport dans les eaux pluviales ? Comment arrivent-ils jusqu’au milieu naturel ?

👉🏻 Lire l’article : https://www.point2bascule.fr/post/sous-les-grilles-d-égout-les-microplastiques 


Ingénieurs-concepteurs : ce que la low-tech a à vous apporter

L’ingénierie n’est-elle qu’affaire de technique ? Romain Colon de Carvajal, fait partie de ces scientifiques pour qui l’ingénierie est bien sûr une affaire de technique, mais aussi d’éthique et de philosophie. Enseignant en génie mécanique à l’INSA Lyon, il est aussi spécialiste des low-techs. Selon lui, il est temps de préparer demain, et pour cela, il faut que les ingénieurs sortent du rang et partent à la reconquête de leur liberté.

👉🏻 Lire l’article : https://www.point2bascule.fr/post/ingénieurs-concepteurs-ce-que-la-low-tech-a-à-vous-apporter 


Recyclage des silicones : une initiative pour donner une nouvelle vie aux manchons pour prothèses

Prisés pour leur stabilité chimique et leur haute résistance, les matériaux silicones sont omniprésents dans notre quotidien. Toutefois, une fois usagés, peu de chance pour que ceux-ci soient recyclés car l’incinération et l’enfouissement sont privilégiés. Pour François Ganachaud, chercheur au laboratoire Ingénierie des Matériaux Polymères (IMP) (2), le véritable enjeu de leur recyclage réside autant dans le procédé que dans la chaîne logistique en amont de celui-ci.
Avec une société spécialisée dans les silicones pour manchons orthopédiques, COP Chimie, l’IMP tente de donner une autre vie aux silicones issus des déchets de fabrication, à travers une filière de recyclage des rebuts.

👉🏻 Lire l’article : https://www.point2bascule.fr/post/recyclage-des-silicones-une-initiative-pour-donner-une-nouvelle-vie-aux-manchons-pour-prothèses


Quand l’enseignement de la transition socio-écologique transforme la pratique enseignante

Dérouler un catalogue des derniers événements climatiques extrêmes sur la planète, aussi dramatiques soient-ils, ne suffit pas. Pour enseigner les enjeux environnementaux et sociétaux qui bouleversent nos sociétés et donner les meilleures clés aux ingénieurs de demain qui auront à les affronter dans le cadre de la transition écologique, les pratiques d’enseignement en la matière doivent nécessairement se remettre en cause.
Comment accompagner l’intégration des enjeux socio-écologiques dans la formation en école d’ingénieurs ? C’est justement la question qu’a explorée Hugo Paris dans le cadre de sa thèse de doctorat à l’INSA de Lyon. Interview.

👉🏻 Lire l’articlehttps://www.point2bascule.fr/post/quand-l-enseignement-de-la-transition-socio-%C3%A9cologique-transforme-la-pratique-enseignante

 

Mots clés

27 jan
27/jan/2025

Formation

Module « ETRE » : l’INSA Lyon met en œuvre sa révolution pédagogique sur les enjeux de transition écologique et sociale.

Comptant parmi les premiers établissements de l’enseignement supérieur français à vouloir former l’ensemble de ses étudiants aux enjeux de « développement durable et de responsabilité sociétale », l’INSA Lyon s’est engagé dès 2019 à faire évoluer ses formations et contenus pédagogiques. Un chantier ambitieux mené dès les deux premières années au sein du département Formation Initiale aux Métiers d'Ingénieur, FIMI. Depuis février 2023, la première réalisation à grande échelle de ce projet a débuté via le déploiement du module « ETRE » pour « Enjeux de la Transition Écologique » en 1ʳᵉ, puis 2ᵉ année du département FIMI. L’occasion de faire un premier bilan avec les équipes initiatrices de ce module et les étudiants qui l’ont suivi. Témoignages. 

 « Nous avons réussi à relever le défi de proposer un enseignement à 1 600 étudiants par an répartis sur deux années, mais aussi d'avoir pu faire monter en compétences une équipe pédagogique de près de 80 enseignants issus de disciplines très diverses », se félicite Marion Fregonese, Directrice du département FIMI. Près de deux ans après sa mise en place, le module « ETRE » a pris racine dans le paysage pédagogique de l’INSA Lyon. Son ambition : permettre aux étudiants de 1ʳᵉ et 2ᵉ année d’acquérir des connaissances solides sur les enjeux socio-écologiques et la responsabilité de l’ingénieur dans la nécessaire transformation de la société et des métiers de l’ingénierie face à ces enjeux. Dans un contexte sociétal en plein bouleversement, l’INSA Lyon s’est montré à l’écoute et précurseur et marche après marche, a construit avec succès ce nouveau module. 

 

À l’avant-garde 


Août 2018 : « Les grèves scolaires pour le climat » battent leur plein, mobilisant les jeunes partout dans le monde notamment à Lyon. Photo : Page Facebook Lyon Doua Climat

 

Dans le sillage des revendications mondiales qui se sont élevées par la voie de la jeunesse (grève mondiale pour le climat lancée en août 2018 par Greta Thunberg), des rapports et alertes des scientifiques et de la médiatisation grandissante des sujets environnementaux, le collectif étudiant « Transition » de l’INSA Lyon se mobilise et exprime sa volonté de mieux former les élèves sur ces enjeux. Dans ce contexte, l’INSA Lyon, apparaît précurseur. L’établissement, déjà engagé côté recherche sur ces sujets depuis plusieurs années, vote fin 2019 en conseil d’administration la première lettre de cadrage sur l’évolution de la formation afin d’irriguer tous les niveaux du cursus ingénieur. Un bouleversement éducatif se met en marche, fruit d’un important travail collectif et innovant, propulsé par une philosophie, celle de Gaston Berger et son modèle de « l’ingénieur humaniste ». C’est un défi de taille pour toute la communauté enseignante de l’établissement. Il faut désormais inventer les modalités pédagogiques pour donner aux futurs ingénieurs les clés nécessaires à la mise en œuvre de la transition socio-écologique. Preuve de son avance, ce n’est qu’en février 2022 qu’un groupe de travail présidé par le climatologue Jean Jouzel remet à la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation un rapport dit « Jouzel-Abbadie », préconisant que la formation à la Transition écologique dans l’Enseignement supérieur puisse devenir partie intégrante des parcours de formation dès le niveau licence. 

Pédagogie de la transition 

Chiffres vertigineux, rapports inquiétants et éco-anxiété, enseigner la transition socio-écologique ne se décrète pas : la communauté des enseignants doit innover et concevoir une maquette pédagogique sur-mesure. « L'une des premières difficultés a été d'apprendre à se comprendre entre les intervenants venant tous de nombreuses disciplines, mais c’est une étape qui a soudé la communauté pédagogique », témoigne Solène Tadier, co-responsable du module ETRE. Dès 2020, des groupes de travail se sont constitués pour travailler sur certaines thématiques de manière collégiale. Pas simple de partir d’une page blanche, faire discuter des visions parfois antagonistes sur la responsabilité de l’ingénieur et « choisir les sujets à traiter en priorité » raconte Solène Tadier.

L’enseignement des enjeux socio-écologiques nécessite également de faire appel à des modalités pédagogiques moins magistrales, plaçant l’apprenant au cœur de ses apprentissages. « Enseigner des notions qui impactent émotionnellement et individuellement implique une nouvelle forme de pédagogie. Certaines séances impliquent même des sorties sur le terrain », insiste Simon Lecestre, Chargé de mission Transformation Socio-Écologique à l'INSA Lyon et membre de l’équipe pédagogique du module ETRE. « On étudie des objets scientifiques comme le système Terre, la biodiversité, le changement climatique, les ressources minérales, qui ne sont pas neutres. Ils entrent en collision avec un autre objet que l'on se doit d'étudier en même temps : soi-même. »


Simon Lecestre, Chargé de mission Transformation Socio-Écologique à l’INSA Lyon
et membre de l’équipe pédagogique du module ETRE 


Une prise de conscience

Côté étudiants, après plus d’une année d’existence, les retours sur ce module sont plutôt positifs : « il y a une vraie volonté de nous sensibiliser au changement climatique et à ses conséquences, peut-être aussi de convaincre ceux qui se montraient sceptiques ou insensibles, de montrer que la transition est un enjeu clé dans notre futur métier d’ingénieur », témoigne Constance Regnault, étudiante en deuxième année en FIMI. Pour certains, ce fut même un enseignement qui a déclenché une vraie prise de conscience et pour d’autres, un cours ressenti comme une parenthèse de liberté avec le loisir de se projeter directement dans la posture de l’ingénieur, d’inventer et de décider.  « Ce qui m’a le plus marqué est indéniablement l’intervention sur les limites planétaires. Il agit un peu comme un électrochoc qui nous fait réaliser qu’agir pour l’environnement n’est pas un problème à remettre à demain, mais bel et bien une urgence dont il faut s’occuper dès maintenant » souligne Iban Perrin, étudiant en deuxième année en FIMI. « J’ai beaucoup aimé le projet « IMPACTS » qui consistait à analyser le cycle de vie d’un objet du quotidien et de ses alternatives en petit groupe. La séance de restitution à la classe était très intéressante et a permis de soulever des questions et d’échanger en classe », témoigne Camille Rominger, elle aussi étudiante en deuxième année en FIMI. 

 


Camille Rominger, étudiante en deuxième année du département Formation initiale aux métiers de l’ingénieur (FIMI) a particulièrement apprécié le projet IMPACTS dans le cadre du module ETRE

 

« Il est trop tôt pour évaluer l'influence de ce module sur les choix académiques et/ou professionnels des étudiants. Ce qui est certain en revanche, c'est que certaines séquences provoquent des déclics, ou des prises de conscience chez certains élèves et participent à orienter des choix plus durables », expose Arnaud Sandel, co-responsable du module ETRE. Un constat partagé par Camille Rominger : « il me semble qu’un enseignement à lui seul ne transformera pas l’état d’esprit de l’ingénieur du futur, mais lui donne des outils pour répondre à certaines problématiques ».


Consolider les acquis 


Illustration de l’architecte utopiste Luc Schuiten, qui a partagé sa vision d’un monde biomimétique avec les 1600 étudiants de FIMI lors de conférences données en février 2024, dans le cadre du module ETRE.

 

En 2024, 1 600 élèves vont à nouveau suivre le module ETRE. Certains étudiants émettent d’ores et déjà le souhait de voir ce type d’enseignement « imprégner la totalité du cursus à l’INSA Lyon », comme en témoigne Iban Perrin.   
Côté enseignants, il reste encore du travail mais l’essentiel est déjà fait.  « La quasi-totalité des intervenants a décidé de signer à nouveau pour la 2ᵉ année de déploiement. Et l'équipe pédagogique apprécie d’enseigner en binôme d’enseignants en Sciences pour l'ingénieur et en Humanités, c’est une vraie richesse. Pour les élèves, cela se concrétise par la rédaction de données scientifiques sous la forme d’un récit fictionnel prospectif », précise Mathieu Gautier, co-responsable du module ETRE. Reste encore à « stabiliser les séquences pédagogiques dans le temps et à travailler l’articulation avec les enseignements de spécialité des années 3-4-5 du cursus ingénieur dans une approche programme », prend soin d’ajouter la Directrice de FIMI. Et de conclure : « Notre travail fait l’objet d’une attention toute particulière au niveau national et nous devons veilleur à la mise à jour régulière des contenus en lien avec les évolutions sociétales et environnementales ». 

Alors que les premiers étudiants qui ont eu reçu l’enseignement du module ETRE sur les 2 ans du FIMI arrivent cette année en 3ᵉ année, le déploiement de nouveaux enseignements estampillés Développement Durable et Responsabilité Sociétale (DDRS) est en cours au sein des départements de spécialité. Le chemin de la révolution pédagogique à l’INSA se poursuit mais les bases sont déjà bel et bien tracées. 

 

Mots clés

24 sep
24/sep/2024

INSA Lyon

L’Assemblée pour la transition écologique et sociale de l’INSA Lyon fait sa rentrée

Les 12 et 13 septembre derniers se tenait la 3ᵉ session de l’Assemblée pour la transition écologique et sociale. Au programme : la reprise des travaux en groupe avec plusieurs centaines de propositions à trier, une conférence d’expert et un débat étudiant. Retours sur les temps forts de ce troisième acte. 

Plus de 2000 propositions collectées au sein de l’ensemble de la communauté   

« L’ambition de cette session, c'est de converger. Il faut parvenir à un ensemble beaucoup plus compact, plus lisible, structuré et cohérent de propositions, mais aussi des actions plus concrètes. Il faut être radical tout en étant réaliste » Nicolas Freud, Directeur de la transformation socio-écologique à l’INSA Lyon.  

Pas simple de suivre à la lettre cette consigne lorsqu’il s’agit de faire des choix. Depuis le lancement de l’Assemblée, près de 2000 propositions ont été accumulées issues à la fois du travail des membres eux-mêmes, mais aussi de l’appel à contributions lancé en juin dernier auprès de la communauté INSA (plus de 600 propositions collectées) et du travail en interne des Groupes d’Animation Transition (GrAnT’s), avec près de 200 propositions. 

Une matière riche et très diverse à trier avec toujours une seule et unique boussole : les cinq questions exploratoires de l’Assemblée.

  • Recherche : comment mettre la science et la recherche au service du bien commun ?
  • Formation : comment transformer à l’INSA Lyon les pratiques et les représentations pour former des acteurs de la transition ?
  • Fonctionnement : quelle trajectoire exemplaire d’un point de vue environnemental pour le fonctionnement de l’établissement ?
  • Coopération : comment l’INSA Lyon peut repenser ses coopérations avec son écosystème au service de la transition écologique ?
  • Communauté : quelles recettes pour faire communauté tout en prenant soin de chacun ? 

Autre objectif important : faire des propositions qui permettent de faire baisser l’impact environnemental de l’établissement. Pour choisir en conscience, les membres de l’Assemblée ont pu accéder à une présentation du dernier bilan carbone de l’école. Résultat : depuis 2015, les émissions de gaz à effet de serre de l’établissement ont baissé de 18% (par ex. forte baisse associée à la rénovation thermique des bâtiments) mais il reste encore à faire. 

 

Des débats riches entre les différents membres
Des débats riches entre les différents membres. 

 


La philosophe et présidente du « Campus de la transition1 »  Cécile Renouard, invitée d’honneur 

« Cette assemblée est une formidable initiative pour pouvoir avancer ensemble et réfléchir à des chemins de transformation. C’est se donner les meilleures chances pour transformer les choses au bon niveau ». Cécile Renouard – Philosophe et présidente du Campus de la transition.

Lors de cette session, la philosophe, également spécialiste des enjeux de responsabilité des entreprises, est venue expliquer le concept des « six portes de la transition » développé dans « Le manuel de la grande transition » ouvrage commandé au départ par le ministère de l’Enseignement supérieur et réalisé par un collectif de 70 auteurs afin de fournir un socle de connaissances et de compétences issues de différentes disciplines pour appréhender les grands enjeux scientifiques, économiques, éthiques de la transition socio-écologique.

 


Cécile Renouard, philosophe, ddécrypte le concept des « Six portes de la transition »
Devant les membres de l’Assemblée, Cécile Renouard, philosophe,
décrypte le concept des « six portes de la transition ».

 

 

Comment embarquer rapidement le plus d’étudiants possible vers le chemin de la transition ? 

« Il existe aujourd’hui une nuance chez les étudiants entre la conscientisation du problème écologique et la mise en action. Mais on peut faire changer cela. D’abord au travers de la force du collectif. Il ne faut pas que les étudiants restent seuls. Et deuxièmement, l’énergie, la joie militante, montrer que l’engagement peut être joyeux ». Julie Pasquet, militante écologiste et co-fondatrice de l’association « Le Bruit qui court ». 

Également invités à apporter leur expertise et à débattre avec les membres de l’Assemblée, Julie Pasquet, jeune militante écologiste et co-fondatrice de l’association « Le Bruit qui court », Esteban Vaissière, étudiant en 5ᵉ année au sein du département Génie énergétique et génie de l’environnement (GEn) à l’INSA Lyon et membre de l’association Alternatives écologiques engagées et soutenables (Alte²s) et Lucie Dumas, également étudiante en 5ᵉ année de GEn, élue au Conseil d’administration de l’INSA Lyon et présidente de l’association des élèves citoyens (ADECIL) de l’INSA Lyon ont offert à l’ensemble des membres un débat-échange assez riche. 

 

Etudiants membres de l'Assemblée
Comment embarquer rapidement le plus d’étudiants possible vers le chemin
de la transition sans froisser personne ?
Une question complexe à laquelle sont confrontés les étudiants engagés et/ou militants.  

 

« Pour un étudiant, il n’est jamais simple de s’engager dans une association, car le temps manque parfois. Notre rôle, c'est de démontrer à toutes et tous que s’engager en particulier sur ces sujets écologiques peut justement représenter une parenthèse utile dans la scolarité tout en se socialisant. La transition écologique n’est pas qu’un sujet technique, elle doit aussi être appréhendée en dehors des cours dans les associations, car elle couvre tous les aspects de la vie quotidienne de l’étudiant ». 
Lucie Dumas, étudiante en 5ᵉ année de GEn à l’INSA Lyon, élue au Conseil d’administration de l’INSA Lyon et présidente de l’association des élèves citoyens de l’INSA Lyon (ADECIL).


Casser les codes

C’est tout le sens de cette assemblée. Pour transformer durablement la stratégie de l’établissement, repenser nos modes de fonctionnement, de vie, d’interactions humaines et celles entretenues avec le monde vivant, la transition écologique et sociale appelle également à casser les codes sociaux et culturels qui pilotent le monde actuel.
Être au plus proche du vivant, se reconnecter à la nature et aux autres, mettre la question du sensible et de l’humanisme au centre : les membres de l’Assemblée ont pris part à une « séquence biodiversité » lors de cette session. Au cœur du campus, chacune et chacun a été amené à penser le sensible pour livrer son regard et son lien avec le vivant. Une véritable invitation à l’écoute active et au partage, en faisant fi des barrières sociales et hiérarchiques. 

 


« Séquence biodiversité » au cœur du campus. Une invitation, le temps d’un instant,
à l’introspection, à l’écoute active et au partage. 

 


Rendez-vous les 28 et 29 novembre prochain pour une ultime session consacrée à la finalisation des propositions, qui devront ensuite être présentées à la Direction de l’établissement d’ici la fin de l’année. 

 

Découvrez les interviews et les conférences de la session n°3 sur notre chaîne Youtube : https://www.youtube.com/user/insadelyon 

 

[1] Eco-lieu dédié à la formation à la transition écologique et sociétale situé en Seine-et-Marne (77)

 

Mots clés

23 sep
23/sep/2024

INSA Lyon

L’Édito de rentrée de Frédéric Fotiadu, directeur de l'INSA Lyon

« Cette rentrée est de nouveau, et plus que jamais, placée sous le signe de l’urgence climatique et environnementale avec une volonté, réaffirmée par l’INSA Lyon, de poursuivre et renforcer sa transformation pour relever le défi des transitions.

Cette transformation systémique de notre établissement face aux enjeux socio-écologiques est au cœur de notre stratégie Ambitions 2030, adoptée par notre conseil d’administration fin 2020. Le Contrat d’Objectifs, de Moyens et de Performance (COMP), que nous nous apprêtons à signer avec notre Ministère, vise à accélérer cette dynamique dans les trois années qui viennent. En ce début d’année, je vous propose un point sur les éléments saillants de ce COMP, qui constitue une nouvelle modalité d’interaction avec notre Ministère.
En matière de formation, dans la continuité de l’évolution de nos enseignements menée en partenariat avec The Shift Project, nous allons déployer une approche par compétence totalement renouvelée pour confronter, toujours plus, nos élèves à des problèmes complexes et transdisciplinaires qui les incitent à proposer et mettre en œuvre des solutions technologiquement fiables, économiquement viables et qui contribuent à la transformation socio-écologique et numérique des organisations.

Afin de toujours mieux répondre aux besoins des entreprises sur de nouveaux types de profils dans des secteurs en tension, nous lançons aussi de nouvelles formations de Bachelors d’Assistant Ingénieur « Mutations Industrielles et Technologiques », accréditées par la Commission des Titres d’Ingénieurs. Ce projet est porté dans le cadre du Collège d’Ingénierie, l’alliance que nous avons mise en place avec Centrale Lyon, l’ENTPE et Mines Saint-Etienne en novembre 2022.

Toujours avec le Collège d’Ingénierie, nous allons poursuivre cette année l’élaboration d’une offre renouvelée de formation tout au long de la vie, portée par INSAVALOR, notre filiale de valorisation, afin de mieux accompagner la transition socio-écologique des entreprises. 

L’INSA renforce également, de manière significative, son engagement dans l’entrepreneuriat étudiant. Notre filière Étudiants Entrepreneurs a notamment évolué depuis l’année dernière afin de générer et d’accompagner davantage de projets technologiques à impact positif.

L’évolution de notre formation passe aussi par de nouveaux projets à l’international, en particulier avec l’Alliance européenne ECIU (European Consortium for Innovative Universities), dont le groupe INSA est membre depuis 2019. Avec ECIU, nous souhaitons accélérer cette année le déploiement d’une approche innovante, basée sur une pédagogie par défi (challenge-based learning), en lien avec des problématiques concrètes d’acteurs institutionnels et économiques de nos différents territoires, confrontés à des enjeux de transition.

Au-delà de l’Europe, notre modèle d’ingénieur humaniste au service d’un développement soutenable suscite un fort intérêt au Maroc et en Chine. Nous allons ainsi poursuivre des discussions engagées à l’échelle du Groupe INSA, avec l’UM6P (Université Mohammed VI Polytechnique) au Maroc et l’Université Beihang en Chine, afin de faire émerger des coopérations en matière de formation et de recherche. 

En matière de recherche, après une première expérimentation à l’échelle du Collège d’Ingénierie, nous poursuivons le déploiement, à plus large échelle, de bouquets de thèses thématiques et pluridisciplinaires. Visant à favoriser des approches interdisciplinaires de problématiques liées à la transition socio-écologique, ces bouquets sont constitués de quatre ou cinq thèses, coordonnées autour d’un même enjeu et menées simultanément au sein de laboratoires de recherche, de disciplines et d’établissements différents, y compris dans le champ des sciences humaines et sociales. 

À l’échelle du site Lyon-Saint-Etienne, nous allons également poursuivre, avec l’ensemble des autres établissements, nos réflexions afin de voir comment nous pourrions articuler et animer de façon coordonnée nos masters, écoles doctorales, unités de recherche autour d’un champ disciplinaire, en vue de favoriser l’émergence d’une stratégie partagée dans le domaine de la recherche et de la formation à la recherche. 

Si la mobilisation pour la transition écologique et sociale est véritablement inscrite, à la fois au cœur des projets de formation, de recherche et de développement à l’international de l’INSA Lyon, nous avons aussi fait le choix, de l’aborder d’une manière singulière, avec « l’Assemblée INSA pour la transition écologique et sociale ». Lancée au mois de mai dernier, et financée en partie par la Fondation INSA Lyon, cette démarche participative et coopérative, inédite par son ampleur et son ambition, vise à interroger nos missions et activités, au regard des enjeux socio-écologiques. La stratégie de l’établissement sera actualisée en conséquence.

Plus que jamais engagés sur les enjeux de diversité, d’ouverture sociale et territoriale, nous poursuivons en cette rentrée les nouveaux dispositifs que nous avons initiés l’an dernier afin de faciliter l’orientation, renforcer l’accompagnement et favoriser la réussite des élèves :  INS’AVENIR, le Premier cycle INSA Martinique Caraïbe, l’Include Campus ou encore la classe préparatoire aux études supérieures « sciences et technologies industrielles » ouverte par le lycée Arbez Carme sur le territoire d’Oyonnax.

À l’échelle du Groupe INSA, nous proposons également un ambitieux projet dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt « Compétences et Métiers d’Avenir » (AMI CMA), qui vise à élaborer et expérimenter de nouvelles approches pour diversifier le vivier de lycéens généraux intégrant l’enseignement supérieur, qu’il s’agisse de diversité de genre, de diversité sociale et territoriale.

Toujours dans le cadre de l’AMI CMA, nous proposons un deuxième projet, porté cette fois-ci par le Collège d’Ingénierie, afin d’accompagner et de former davantage de jeunes sur les métiers de l’industrie. Ce dispositif vise notamment à créer une année de « remédiation et d’exploration » post-bac, à poursuivre le développement de spécialités du Bachelor d’assistant ingénieur sur les mutations technologiques et industrielles, et à mettre en place une nouvelle voie d’accès au titre d’ingénieur, en s’appuyant sur des dispositifs de Validation des Acquis de l’Expérience et de Formation Tout au Long de la Vie.

Ces deux projets font l’objet de demandes de financements importants et leur mise en œuvre reste bien évidemment soumise à l’obtention des moyens humains et financiers requis.

Voici ainsi un aperçu, non-exhaustif, des axes prioritaires pour cette nouvelle année universitaire. Des engagements absolument majeurs pour renforcer la mobilisation de notre établissement, et de l’ensemble de ses parties prenantes, au service de la transition sociale et écologique à tous les niveaux de notre organisation. 


Bonne rentrée à toutes et tous. »

 

Mots clés

11 sep
11/sep/2024

Institutionnel

« Les ingénieurs vont devoir sortir de leur zone de confort »

L’Assemblée pour la transition Écologique et Sociale se poursuit à l’INSA Lyon les 12 et 13 septembre prochains. Avec le soutien de nombreuses et diverses personnalités, nos étudiants, personnels, et partenaires font le point sur de nombreux concepts. Fabrice Bonnifet, Directeur Développement Durable & QSE du groupe Bouygues, président du Collège des Directeurs du Développement Durable (C3D), également parrain de l’Assemblée, nous explique la notion « d’entreprise contributive ». 


Pour se développer et créer de la valeur, une entreprise est plus ou moins prédatrice de ressources et génère ainsi directement ou indirectement des effets indésirables sur nos écosystèmes. Aujourd’hui, selon les scientifiques, six des neuf limites planétaires sont déjà dépassées. Dans ce contexte, créer de la valeur autrement devient une nécessité. « Créer de la valeur économique… sans détruire la valeur écologique ». Est-ce comme cela que l’on pourrait résumer « l’entreprise contributive » ?

L’entreprise d’aujourd’hui est plus ou moins prédatrice nette de ressources (matières premières renouvelables et non renouvelables) et génère directement ou indirectement des effets non désirés et non désirables. Ce sont des externalités négatives sociales (précarité subie de certains contrats de travail par exemple) et surtout environnementales (émissions de CO2, pollution de l’air, de l’eau, destruction de la biodiversité etc.) tout au long du cycle de vie de ses produits. L’entreprise doit reconfigurer son modèle d’affaire pour créer en effet de la valeur économique sans détruire la valeur écologique. La nature ne facture aucune de ses matières premières aux entreprises, qu’elles soient renouvelables ou non renouvelables et la pression sur les ressources s’accroît. L’objectif, c'est de renverser ce schéma. Et cela passe aussi par un changement de notre système de comptabilité. Les entreprises comptent ce qu’elles gagnent en exploitant le vivant, mais elles ne comptent pas ce qu’elles doivent pour restaurer le capital nature dont elles dépendent. Rien n’oblige les entreprises à protéger le vivant. Cela ne peut pas durer. Tout cela va demander des changements radicaux. Il faudra aussi que cela passe par de nouveaux récits culturels pour se synchroniser à nouveau aux limites planétaires et agir dans la coopération plutôt que dans la compétition.

Pourquoi y a-t-il urgence à agir en matière de modèles économiques des entreprises ? 

Cela fait des dizaines d’années que les scientifiques nous alertent sur les conséquences de notre inconséquence. On continue de faire comme si de rien n’était et de proposer des solutions qui sont incompatibles avec les enjeux d’aujourd’hui. C’est le moment ou jamais de le faire compte tenu du temps qu’il nous reste pour résoudre le défi ultime qui se pose aujourd’hui à l’humanité. C’est le défi de la biodiversité, du climat et des ressources. Nous avons déjà dépassé six des neuf limites planétaires. Il faut faire preuve de lucidité. L’espoir réside dans le fait de se mettre en action en ayant une approche systémique de ces problématiques. Il faut regarder à travers le prisme de toutes les disciplines de l’ingénieur, mais aussi avec les sciences sociales. Il y a beaucoup de champs du possible à explorer. Nous allons trouver des solutions. 

Vous enseignez dans de nombreuses écoles du supérieur, qui sont des lieux importants pour acculturer notre société à penser de nouveaux modèles d’affaires plus durables. Quels messages faites-vous passer à la jeune génération, de futurs ingénieurs notamment ? 

Effectivement, les écoles du supérieur, dont les écoles d’ingénieurs, ont un rôle très important à jouer pour enseigner les nouveaux modèles d’affaires et faire en sorte qu’ils finissent par s’imposer dans les modèles économiques. Mon message est le suivant : formez-vous ! Et même, déformez-vous. Ayez l’esprit libre pour acquérir de nouveaux savoirs au service de la transition. Ayez l’amour du vivant. Plus on va connaître le fonctionnement du vivant, plus on va aimer le vivant et le défendre et s’inspirer de lui pour mettre en place des modèles de production frugaux, plus résilients et plus économes en utilisation de ressources de toute nature. C’est cela dont nous avons besoin pour l’économie de demain. La technique ne suffira pas, nous avons aussi besoin de sens. La technique, pour qui, pourquoi ? Les ingénieurs vont devoir sortir de leur zone de confort : un problème, une solution technique. Il leur faudra apprendre à ne pas simplement résoudre des problèmes, mais à se mettre au service de causes qui en valent vraiment la peine. 

Vous avez accepté de parrainer l’Assemblée pour la Transition Écologique et Sociale de l’INSA Lyon. Quel regard portez-vous sur cette initiative ? 

Je suis très content d’être le parrain de cette assemblée et très heureux que l’INSA ait mis à l’agenda de ses priorités cette thématique de la transition qui est passionnante. Les enjeux de formation et d’éducation sont essentiels. Cette assemblée va stimuler le génie humain dans ce qu’il y a de meilleur au service à la fois de l’impératif économique et aussi de la sauvegarde des communs, car si l’on continue à dégrader ce que la planète nous apporte gratuitement et bien, il n’y aura plus d’économie. Et les écoles d’ingénieurs ont un rôle très important à jouer pour enseigner les nouveaux modèles d’affaires et faire en sorte qu’ils finissent par s’imposer dans les modèles économiques. Et en la matière, il faut accélérer. 

L’entreprise contributive en quelques points :

- améliore la qualité de vie et la santé des gens,
- réduit les inégalités en tout domaine et notamment l’accès à l’énergie,
reconstitue les stocks de matières primaires renouvelables,
s’affranchit de l’utilisation des matières premières non renouvelables, hors celles issues du recyclage,
génère de la biodiversité,
restaure la qualité de l’air, de l’eau, des sols…,
contribue à laisser une planète désirable…. Aujourd’hui et pour les générations futures.
 

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