Transition socio-écologique

02 juin
02/06/2025 18:00

Sciences & Société

Projection-débat - Mobilités du futur : quels rôle et responsabilité pour les ingénieurs ?

Un évènement proposé dans le cadre du Challenge mobilité 2025 Auvergne Rhône-Alpes.

Au programme : 

Projection du film « La nouvelle aventure mobile », réalisé par Jérôme Zindy en partenariat avec l’ADEME, suivie d’un échange avec :

  • Frédéric Fotiadu, Directeur de l’INSA Lyon
  • Fabien Bagnon, 13ᵉ Vice-président de la Métropole de Lyon, en charge des mobilités innovantes et actives
  • Mélodie Cros Ferréol, Co-présidente de l'association La Ville à Vélo
  • Sébastien Morterolle, maître de conférences au département Génie Mécanique, chercheur au LaMCoS et responsable du Mastère Expert en Véhicules Électrifiés (EVE) à l’INSA Lyon

 

 

La nouvelle aventure mobile : le film !
Plus de 3000km en véhicule intermédiaire, à la rencontre des pionniers d'une mobilité plus sobre, durable et made in France. En 2024, Jérôme Zindy, vélo-reporter, a parcouru la France à bord d'un véhicule durable et innovant, intermédiaire entre le vélo et la voiture électrique. 

Venez découvrir celles et ceux qui expérimentent des véhicules respectueux de nos limites planétaires et créent des emplois locaux !

 

 

Tout au long de la semaine, l’établissement vous invite également à participer aux animations organisées dans le cadre du Challenge mobilité.

19 mai
19/mai/2025

Formation

« Je cherchais une formation en phase avec les enjeux de transition de l’industrie des polymères et composites »

Dans un contexte industriel en pleine mutation face aux défis posés par la transition socio-écologique, une nouvelle formation de niveau bac+6 pour les ingénieurs, propose d’armer les futurs cadres aux défis des transitions écologiques et numériques. Conçue main dans la main avec les acteurs majeurs de la plasturgie, le diplôme d’Ingénieur de spécialisation pour l’industrie des polymères et composites (IDPC) de l’INSA Lyon ambitionne de former des profils d’ingénieur de haut niveau, capables d’intégrer et piloter les changements induits par les mutations liées aux transitions écologiques et numériques qui pénètrent aujourd’hui tous les processus industriels. Safaa Naaman, ingénieure diplômée de l’INSA Lyon, est étudiante IDPC en apprentissage chez Novares. Elle témoigne de son expérience.

 

Un diplôme d’un nouveau genre

La Commission des Titres d’Ingénieur (Cti) définit le diplôme d’Ingénieur de Spécialisation (niveau bac +6) comme un approfondissement dans un domaine pour répondre à un besoin identifié auprès des entreprises. 

Sur le campus d’Oyonnax, le diplôme d’ingénieur de spécialisation proposé par l’INSA Lyon propose de consolider ou d'acquérir de nouvelles compétences dans le domaine des matériaux polymères, composites et biosourcés. Cette formation, proposée en apprentissage ou initiale, s’adresse à de jeunes diplômés (bac +5, niveau ingénieur ou master 2) ou à des étudiants ayant obtenu un master 1 et justifiant d’une expérience professionnelle de 3 ans.

« Je suis arrivée à l’INSA Lyon au sein de la filière génie mécanique, plasturgie et composites, à l’occasion d’un échange international. Lors de mon stage de fin d’études au sein du bureau d’études de Novares, je me suis intéressée aux sujets du recyclage des plastiques, de l’économie circulaire et de la réduction de l’empreinte carbone. Pour approfondir, j’ai cherché un Mastère Spécialisé en alternance mais très peu intégraient les thématiques qui m’intéressaient. Le directeur du département Génie Mécanique m’a alors parlé du nouveau diplôme IDPC proposé par l’INSA Lyon en partenariat avec l’ISPA. C’était exactement ce que je recherchais. »

 

Une formation en prise directe avec les enjeux de l’industrie des polymères et composites

Précisément confrontés à un double défi lié aux transitions écologiques et numériques, les industriels employant des matériaux polymères et composites réclament l’acquisition de nouvelles compétences techniques. Répondre à ces défis nécessite un vaste spectre de concepts nouveaux pour le secteur, tels que l’économie circulaire ou la maîtrise d’outils spécifiques, en particulier numériques. L’un des objectifs du diplôme d’Ingénieur de spécialisation pour l’industrie des polymères et composites est d’apporter une nouvelle vision de ces enjeux, au sein des entreprises et ouvrir la voie à des solutions économiquement viables. 

« Cette formation me permet de renforcer mes connaissances, tout en me spécialisant sur des sujets stratégiques pour l’industrie. Le format en alternance m’a aussi convaincue. Au sein de mon entreprise d’accueil, l’équilibre est idéal entre enseignement académique et expérience professionnelle pour relier immédiatement la théorie à la pratique. Cela accélère l’apprentissage et donne du sens à la formation. »

 

Des débouchés vastes

Nombreux sont les secteurs utilisant les matières polymères et composites, touchés par le besoin de nouvelles compétences en lien avec les transitions écologiques et numériques. Le diplôme IDPC peut ainsi mener à de nombreuses fonctions, depuis la R&D jusqu’à la supervision ou la direction de sites industriels au sein de petites et moyennes entreprises. 

« J’envisage idéalement un poste dans le secteur automobile ou des biens de consommation. Je vise un poste où je pourrais contribuer au développement de matériaux recyclés ou recyclables, en tenant compte des contraintes industrielles. Grâce à cette formation, je me prépare à travailler sur des sujets concrets comme la valorisation des déchets plastiques, l’éco-conception ou encore la mise en œuvre de stratégies d’économie circulaire à l’échelle industrielle. »

 

Le diplôme d’Ingénieur de spécialisation pour l’industrie des polymères et composites (IDPC) répond aux besoins de plusieurs secteurs utilisant les matières polymères et composites.

 

Pourquoi choisir cette formation ? 

Aujourd’hui, de nombreux jeunes diplômés souhaitent entamer leur carrière professionnelle dans l’industrie en répondant aux défis environnementaux actuels. Cette formation répond à ces attentes en abordant des problématiques cruciales pour de très nombreuses entreprises qui mettent en œuvre des matériaux polymères, composites et biosourcés. Elle forme des spécialistes connaissant les implications de leur utilisation. La formation repose sur trois axes principaux : le volet économique ; les procédés et les outils numériques ; et le management et pilotage.
Dans le cadre du partenariat avec le CFA ISPA, les étudiants en apprentissage obtiennent aussi le diplôme « Executive Master Recyclage des matières plastiques et économie circulaire » à l’issue de la formation.

« Je recommande cette formation sans hésitation : elle est parfaitement en phase avec les enjeux actuels de l’industrie, notamment en matière d’éco-conception, de recyclage et de transition environnementale. Les enseignements sont à la fois pointus et concrets, dispensés par des experts issus du monde académique et industriel. En tant qu’étudiante de la première promotion, je constate déjà l’impact direct de cette formation sur ma capacité à piloter des projets techniques liés aux matériaux durables dans mon entreprise. C’est une vraie valeur ajoutée, tant pour mon parcours professionnel que pour l’entreprise qui m’accueille. »

 

La formation en résumé
• Habilitée par la Commission des titres d’ingénieur (Cti)
• En formation initiale, en apprentissage ou en formation continue
• Durée : 18 mois, dont 700 heures de « face à face »
• Enseignements en format classique, travaux pratiques, mini-projets et projets numériques
• Cours dispensés par des enseignants-chercheurs de l’INSA Lyon et des professionnels experts dans leurs domaines
• Visites et tables rondes avec des industriels organisées tout au long de l’année 
• À 60 % en entreprise et à 40 % sur le campus INSA Lyon d’Oyonnax 
• Campus d’Oyonnax : au cœur de l’industrie polymères et composites française
• En collaboration avec les industriels et les syndicats professionnels des plastiques et des composites (pôle de compétitivité Polyméris, organisme de formation professionnelle de la branche plasturgie et composites Polyvia, Association des Acteurs Économiques de la Plastics Vallée (AEPV) et le Centre Technique Industriel de la Plasturgie et des composites (CT-IPC)).

Candidatures et calendrier
Les inscriptions sont ouvertes de début janvier à fin juin sur le site ecandidat de l’INSA Lyon. La procédure d’admission prévoit un entretien individuel avec chaque candidat ayant déposé les pièces requises, avant toute décision quant à son admissibilité.

Pour en savoir plus : https://oyonnax.insa-lyon.fr/fr/page/ingenieur-de-specialisation-pour-lindustrie-polymeres-et-composites-bac-6


 
 

Mots clés

16 mai
16/mai/2025

INSA Lyon

Publication du rapport d’activité 2024 de l’INSA Lyon

L’INSA Lyon publie son rapport d’activité 2024, qui retrace les principaux projets, actions et résultats de l’année écoulée. L’année 2024 a été marquée par la consolidation des grandes transitions engagées par l’établissement, dans un contexte de transformation des missions de l’enseignement supérieur et de la recherche, mais surtout par la mise en place de l’Assemblée pour la Transition Écologique et Sociale.

 

L’Assemblée pour la Transition Écologique et Sociale : temps fort de l’année

L’événement majeur de l’année a été le lancement de l’Assemblée pour la Transition Écologique et Sociale, dispositif participatif mobilisant plus de 100 membres de la communauté INSA (enseignants, personnels, élèves, diplômés, partenaires). Cette démarche a permis de construire collectivement des propositions concrètes autour des enjeux environnementaux et sociétaux.
À l’issue des travaux, 108 propositions ont été formulées, dont près de 90 % ont été retenues. Elles serviront de base à l’élaboration du schéma directeur Développement Durable et Responsabilité Sociétale et Environnementale de l’établissement, prévu pour la rentrée 2025.

 

Principaux axes d’évolution en 2024

Transition numérique

  • Déploiement d’un nouvel outil de gestion de la scolarité
  • Mise en place d’un Système d’Information Décisionnel
  • Inauguration d’un centre mutualisé de calculs et de données sur le campus de la Doua
  • Lancement d’un groupe de travail sur l’intelligence artificielle, ses usages et son impact sur les activités de l’établissement

 

Transition sociale

  • Refonte du dispositif de bourses pour une meilleure équité
  • Expérimentation de La Ruche, un nouvel espace dédié à la vie étudiante et aux échanges entre membres de la communauté
  • Poursuite des actions en faveur de l’inclusion et de la diversité

 

Transition économique et partenariale

  • Développement de l’entrepreneuriat : sensibilisation de tous les élèves, accompagnement de projets
  • Contribution active des entreprises partenaires à la transition via le programme Convergences de la Fondation INSA Lyon
  • Évolution des modes de coopération avec les acteurs socio-économiques

 

Transition institutionnelle

  • Passage du Groupe INSA au statut de Groupement d’Intérêt Public (GIP)
  • Lancement des premiers bouquets de thèses pluridisciplinaires au sein du Collège d’Ingénierie Lyon Saint-Étienne
  • Participation renforcée à la structuration de la stratégie scientifique du site Lyon–Saint-Étienne
 

Mots clés

12 mai
12/mai/2025

Formation

L’INSA Lyon accueille du 7 au 9 juillet le colloque annuel de Labos1point5

“Enseigner les Transitions Écologiques et Sociales dans le Supérieur (ETES)”

Chaque année depuis 2023, le collectif de recherche interdisplinaire Labos1point5 organise un colloque national dédié à l’enseignement des transitions écologiques et sociales dans l’enseignement supérieur.

Après Sorbonne Paris Cité en 2023 et l’université de Bordeaux en 2024, l’INSA Lyon accueillera l’événement en 2025, du 7 au 9 juillet. Le rendez-vous s’adresse aux personnels qui enseignent, qui souhaitent enseigner ou qui s'intéressent à l’enseignement des transitions et de leurs enjeux d'échanger. Durant trois jours, ils pourront échanger, suivre les avancées des expériences et des enseignements mis en place et réfléchir collectivement aux voies d'action pour relever les différents défis qui se présentent (se former aux enjeux des transitions, décloisonner les savoirs, créer de nouvelles ressources, partager les savoirs et les pratiques pédagogiques, etc.).

L'inscription au colloque est gratuite, mais obligatoire, renseignements et inscriptions sur : https://etes2025.sciencesconf.org/

 

À propos de Labos1point5. Labos1point5 est un collectif de membres du monde académique, de toutes disciplines et sur tout le territoire, partageant un objectif commun : mieux comprendre et réduire l'impact des activités de recherche scientifique sur l'environnement, en particulier sur le climat. Groupement de recherche, Labos1point5 mène une étude scientifique pour évaluer l'empreinte carbone de la recherche publique française et met à disposition plusieurs outils accessibles. Le collectif organise également différentes actions de sensibilisation et de formation et publie régulièrement des rapports. 
Pour en savoir plus : https://labos1point5.org/

 

Mots clés

21 mai
21/05/2025 08:30

Sciences & Société

Soutenance de thèse : Théo LANGLOIS

Empreintes sociétales et performances mécaniques dans les alliages multi-élémentaires

Doctorant : Théo LANGLOIS

Laboratoire INSA : MATEIS - Matériaux Ingénierie et Sciences

École doctorale : ED34 ML - Matériaux

Dans le contexte actuel de transition écologique, motivé par les préoccupations liées à la pollution, au réchauffement climatique et à la consommation des ressources non renouvelables, il est urgent de se tourner vers des sources d'énergie et des matériaux plus verts. Les métaux ont un rôle central dans cette transition écologique. Au cours des prochaines décennies, la demande en lithium, nickel et autres métaux stratégiques devrait augmenter de manière drastique. Les alliages à entropie moyenne (MEA) et à haute entropie (HEA), composés de plusieurs métaux en proportions approximativement égales, représentent des alternatives prometteuses aux alliages conventionnels. Certains HEA se distinguent par leurs excellentes propriétés mécaniques, résistance à la corrosion et stabilité des propriétés malgré les variations de composition, ouvrant une voie pour réduire la dépendance aux matériaux critiques. Parmi les HEA offrant une excellente performance en tenacité figurent l'alliage de Cantor (CoCrFeMnNi) et le ternaire CrCoNi, avec une amélioration des propriétés mécaniques à températures cryogéniques. Parmi les applications industrielles potentielles des HEA, le stockage et le transport de l'hydrogène offrent un support pour l'adoption de l'hydrogène comme source d'énergie plus verte dans la transition écologique. Cependant, l'utilisation du cobalt dans de nombreux HEA suscite des préoccupations en terme d'impacts environnementaux, économiques et sociaux. Ce travail vise à développer de nouveaux MEA axés sur la durabilité tout en maintenant leurs performances mécaniques. Nous étudions de nouvelles compositions autour de la base CrCoNi avec faible teneur en cobalt. Nous démontrons que l'ajout de silicium à nos nouvelles compositions réduit drastiquement l'impact durable de nos matériaux tout en maintenant des performances mécaniques exceptionnelles. Une méthodologie pour développer de nouvelles compositions de HEA a été développée. Nous avons développé un processus d'alliage rapide permettant une prédiction, une fabrication, une caractérisation microstructurale et mécanique à grande échelle et rapide d'un large éventail de HEA. Nous appelons ce processus « Fast Alloying » (FA). Cette méthode comprend l'utilisation de modèles de prédiction, suivie par fabrication de multiples compositions d'alliages (jusqu'à 30 par jour) par four à arc, traitements thermiques et techniques de caractérisation microstructurale (diffraction à rayons X, analyses chimiques et microscopie électronique à balayage). De plus, des essais mécaniques rapides en dureté et en compression sont effectués. Une méthode plus avancée implique la fabrication de quatre compositions prometteuses par four à arc, des traitements thermomécaniques (homogénéisation, laminage à froid et recuit), une analyse microstructurale (XRD, GDOES, EDS, EBSD) et des essais mécaniques (dureté, plastométrie, essais de traction à température ambiante et cryogénique). Nos résultats démontrent la possibilité de développer des alliages performants et durables, en réduisant la dépendance aux éléments critiques tels que le cobalt et en optimisant les compositions des alliages grâce aux modèles de prédictions.

Informations complémentaires

  • Amphithéatre Ouest, Bâtiment Les Humanités, 1 rue des Humanités. 69621 VILLEURBANNE

18 avr
18/avr/2025

INSA Lyon

1ʳᵉ  édition de la Journée de l’Ingénierie à Lyon : Réutiliser, Réinventer, Régénérer – pour une ingénierie du vivant et des territoires

Le 15 avril 2025, l’Hôtel de Région Auvergne-Rhône-Alpes a accueilli la toute première édition de la Journée de l’ingénierie, événement inédit, organisé par le Collège d’ingénierie (une alliance entre 4 grandes écoles : Centrale Lyon, l’ENTPE, l’INSA Lyon et Mines Saint-Étienne) ouvert à tous les acteurs de la région : ingénieurs, étudiants, lycéens, entreprises, collectivités, citoyens. Cette journée, pensée comme un espace de débat et d’inspiration, s’est articulée autour d’un triptyque ambitieux : « Réutiliser, Réinventer, Régénérer ». 

Cinq tables rondes et des ateliers de médiation scientifique ont rythmé cette journée dense, marquée par un objectif clair : remettre l’ingénierie au cœur de la transformation écologique et sociale, dans une logique profondément territoriale. 

 

 

Les directeurs et la directrice des 4 écoles : Pascal Ray (Centrale Lyon), Cécile Delolme (ENTPE), Frédéric Fotiadu (INSA Lyon) et Jacques Fayolle (Mines Saint-Etienne)

 

Réutiliser : valoriser les ressources existantes, changer de rapport à la matière

Dans un monde fini, où les ressources deviennent critiques, la réutilisation s’impose comme un levier incontournable. De nombreux intervenants ont pointé le caractère profondément gaspilleur de nos modèles industriels actuels.

Fabrice Bonnifet (Co-auteur du sixième rapport du GIEC & Président du Conseil Scientifique - Fondation pour la Nature et l'Homme) a été particulièrement direct : « 80 % des surfaces construites ne servent à rien, les voitures sont à l’arrêt 96 % du temps. » Il appelle à une réduction massive de la production, couplée à une durabilité accrue de tout ce qui est produit. Cela suppose de réintégrer dans chaque modèle d’entreprise une logique de dette environnementale à rembourser.

Bernard Yannou (Directeur du Laboratoire Génie Industriel et Directeur-adjoint de la Recherche - Centrale SupElec) a insisté sur la nécessité d'une approche low-tech : « faire avec le juste nécessaire. ». Dans le secteur du bâtiment, il rappelle que moins de 1 % des matériaux sont aujourd’hui réutilisés dans de nouveaux projets. Un enjeu colossal.

De son côté, Arnaud Mercier (Chargé RSE - stratégie et mobilité durable, Michelin) a présenté un modèle exemplaire d’économie de la fonctionnalité : vendre non plus des pneus, mais un service facturé au kilomètre, optimisant la durabilité, la sécurité et la réduction des déchets.

 


Réinventer : repenser nos modèles économiques et industriels à l’échelle des territoires

La réinvention ne concerne pas seulement les technologies, mais surtout la manière dont elles s’inscrivent dans les territoires, les usages, et les écosystèmes vivants.

Laure Flandrin (Enseignante Chercheuse - École Centrale Lyon) a posé un cadre fort dès l’ouverture : « Notre économie est prédatrice, linéaire, et pensée en opposition au vivant. Il faut réencastrer l’économique dans le social et le social dans l’environnemental. » Elle défend une approche territorialisée et coopérative, où les acteurs locaux construisent des réponses adaptées à leurs enjeux spécifiques, plutôt que d’imposer des solutions macro.

Antoine Denoix, PDG - AXA Climate, a poursuivi cette idée en soulignant que les risques climatiques diffèrent selon les territoires, et que les entreprises doivent se reconnecter à leur ancrage local pour s’adapter. Il appelle à modéliser la résilience – par exemple en valorisant économiquement le recyclage de l’eau ou la consolidation des sols en viticulture.

Isabelle Delannoy, Présidente de Symbiotique, quant à elle, appelle à passer d’une logique linéaire à une logique systémique, où la coopération autour des ressources vitales (comme l’eau) devient centrale. Elle rappelle que réinventer les méandres des rivières peut permettre de recharger les nappes phréatiques et d’éviter une explosion du prix de l’eau.

 

 

Régénérer : une ingénierie au service du vivant

Enfin, le troisième pilier de la journée portait sur la régénération : au-delà de la sobriété et du recyclage, il s’agit de redonner à la nature plus qu’on ne lui prend, d’imaginer des modèles industriels qui deviennent positifs pour les écosystèmes.

Pour cela, il faut, selon Fabrice Bonnifet, une transformation radicale du rôle de l’ingénieur : « L’entreprise doit devenir un agent de régénération. Elle doit rendre à la nature ce qu’elle prélève. Il faut que les sciences de l’ingénieur se mettent au service du vivant. »

De son côté, Laurence Borie-Bancel, Présidente du Directoire de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) a illustré cette approche avec l’exemple de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), qui produit une énergie 100 % renouvelable tout en aménageant le fleuve Rhône pour stabiliser la nappe phréatique et soutenir l’agriculture locale.

La question de la géo-ingénierie, portée par François Gemenne, a également été abordée comme un signal d’alerte : face à l’échec des politiques actuelles, doit-on manipuler le climat artificiellement ?  
Entre technologies risquées (injection de soufre dans l’atmosphère, forêts artificielles, miroirs spatiaux) et dilemmes éthiques, le débat reste ouvert, mais il montre l’urgence d’agir autrement avant d’en arriver à ces extrêmes, et surtout le rôle que l’ingénieur devra jouer demain.


Une ingénierie des limites et des liens

Au terme de cette journée, une idée s’est imposée : l’ingénierie de demain ne peut être ni extractive, ni isolée, ni techno-centrée. Elle doit faire lien : entre les humains, avec le vivant, au cœur des territoires.
Réutiliser, réinventer, régénérer — ces trois verbes tracent un cap clair pour la transformation des pratiques, des formations, et des modèles économiques. La première Journée de l’Ingénierie pose ainsi les bases d’un nouvel imaginaire technique : celui d’un monde où l’innovation n’est plus synonyme de croissance matérielle, mais de résilience collective.

 

Mots clés

07 juil
Du 07/07/2025
au 09/07/2025

Formation

Colloque Enseigner les Transitions Écologiques et Sociales dans le Supérieur (ETES)

Les crises écologiques et sociales en cours appellent des mutations profondes et systémiques de nos sociétés. Dans cette perspective, l'enseignement supérieur a un double rôle : former des citoyens et citoyennes éclairés et les préparer dans leur insertion professionnelle aux différentes transitions à mettre en œuvre.

Pour les enseignants et les enseignantes les défis sont nombreux : se former aux enjeux des transitions, décloisonner les savoirs entre communautés disciplinaires historiquement distinctes, créer de nouvelles ressources (disciplinaires et transdisciplinaires), partager les savoirs et les pratiques pédagogiques, ...  

Le colloque Enseigner les Transitions Écologiques et Sociales dans le Supérieur (ETES) se veut un lieu d'échange et de partage : il s'adresse à l'ensemble des personnes qui enseignent, qui souhaitent enseigner ou qui s'intéressent à l’enseignement des transitions et de leurs enjeux.

L'inscription est gratuite, mais obligatoire (Date limite d'inscription : 27 juin 2025)
Programme complet et inscription → 
https://etes2025.sciencesconf.org/

 

Colloque organisé par le groupement de recherche (GDR) Labos 1point5, dispositif soutenu par le CNRS, INRAE, l’ADEME, l'INRIA et Sorbonne Université.

20 mar
20/mar/2025

Institutionnel

L’Assemblée pour la Transition écologique et sociale de l’INSA Lyon dévoile ses 108 propositions

À l’issue d’une dernière session de travail clôturée fin novembre, les membres de l’Assemblée pour la Transition écologique et sociale de l’INSA, qui œuvrent depuis mai 2024, se sont réunis à plusieurs reprises en ce début d’année 2025 pour présenter le travail effectué. Résultat : 108 propositions ont été soumises à l’établissement.


Un aboutissement. Après plusieurs mois de réflexion collective et de travail intense pour élaborer des propositions ambitieuses qui intègrent les enjeux socioécologiques au cœur de l’ensemble des missions et des activités de l’INSA Lyon, les membres de l’Assemblée ont pu enfin livrer leurs 108 propositions.

 


Durant six mois, les membres de l’Assemblée ont travaillé intensément pour imaginer l’avenir de l’INSA Lyon à la lumière des enjeux socio-écologiques. Résultat : 108 propositions ambitieuses.

 

Révélé le 6 février dernier devant les membres de la communauté INSA, le plan d’actions de l’Assemblée pour l’établissement est décliné en un livrable contenant très exactement 108 propositions. Communauté, Coopérations, Fonctionnement, Formation et Recherche, 5 axes, une vision systémique et des solutions concrètes. Selon les membres de l’Assemblée, ces propositions constituent « une vision ambitieuse de la transition écologique et sociale » tout en proposant « une invitation à faire un pas de côté et à sortir de la logique de compétitivité, de productivité et de performance, associée à la croyance tenace dans la capacité à croître de manière infinie ».  

Découvrez les 108 propositions de l’Assemblée

 

À l'issue de cette étape, l’Assemblée a eu l’occasion de se réunir à nouveau le 20 février dernier pour une session de restitution de la part de l’équipe de Direction de l'établissement. Avec un verdict très positif : 88% des propositions ont été estampillées avec la mention « favorable ou favorable avec reformulation mineure », ces propositions sont donc retenues et, d’ici le mois de mai, seront intégrées au schéma directeur DD&RSE (Développement Durable - Responsabilité Sociétale et Environnementale) de l’établissement, un document attendu par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche (MESR) après avoir été voté en Conseil d’administration. 


Une expérience humaine particulièrement riche 

Au-delà de cette centaine de propositions produites, les membres de l’Assemblée retiendront une expérience particulièrement riche vécue au travers de ce dispositif. Une étape particulièrement marquante pour beaucoup de participants, en particulier pour les étudiants, qui ont pu vivre une expérience inédite au cœur de leur cursus scolaire à l’INSA. 

« L’Assemblée est une expérience transformante qui fait sortir les gens de leurs habitudes de travail. En tant qu’étudiante, je me suis sentie légitime à m’exprimer, j’ai pris de la confiance et cela m’a donné envie de continuer à m’engager dans ma vie personnelle », a déclaré Lisa Domeur, étudiante en 2ᵉ année de FIMI à l’INSA Lyon.

« Le produit de l’Assemblée, ce sont non seulement des propositions de qualité, mais aussi une méthode, un esprit de solidarité, de partage et d’engagement que chaque membre de l’Assemblée contribuera, je l’espère, à propager », selon Nicolas Freud, Directeur de la transformation socio-écologique à l'INSA Lyon.

 

 

Un dispositif audacieux 

Lancée en mai 2024, l’Assemblée est un dispositif innovant et participatif destiné à tracer la feuille de route de l’établissement pour un futur durable. Cette Assemblée, constituée de plus de 100 membres, a consacré huit journées à s'acculturer, expérimenter de nouvelles modalités pour s'approprier collectivement les enjeux de la transition écologique et sociale, et construire un ensemble structuré de propositions, également nourries par des contributions de toute la communauté INSA.

Objectifs : 

  • Interroger les missions et les activités de l’établissement au regard des enjeux socio-écologiques ; 
  • Élaborer des propositions afin de réactualiser la stratégie de l’établissement et de nourrir son futur schéma directeur DD&RSE dont toutes les écoles doivent se doter d’ici à 2025 en cohérence avec le « Plan climat-biodiversité et transition écologique de l'Enseignement supérieur ».

 

L’Assemblée en chiffres : 

• 120 panélistes internes et externes de profils variés et représentatifs de l’INSA, dont 65 tirés au sort ; 
• 38 experts intervenus à l’occasion de conférences ou tables rondes ;
• 21 personnes organisatrices et animatrices ;
• 1800 suggestions de propositions ;
• 108 propositions d’actions à l’issue du parcours ;
• 16 ambassadeurs et ambassadrices pour continuer à porter les messages de l’Assemblée.
 

 

L’Assemblée pour la transition écologique et sociale de l’INSA Lyon est un dispositif soutenu financièrement par la Fondation INSA Lyon, ses mécènes et par le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche (MESR).

 

Mots clés

19 mar
Du 19/03/2025 12:30
au 19/03/2025 14:00

Vie de campus

[Débat] : Fin de la viande à la cantine, fin des déplacements en avion à l'INSA : discutons-en !

Restitution de l'appropriation par l'équipe de direction des propositions de l'Assemblée pourl la transition écologique et sociale de l'INSA Lyon.

Nous vous présenterons les choix d'actions conservés, modifiés pour l'élaboration du schéma directeur DD&RSE. Ce sera bien sûr l'occasion d'échanger sur ces sujets.

Pour rappel, l'Assemblée pour la Transition Écologique et Sociale de l'INSA Lyon est un dispositif participatif et coopératif, inspiré de la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC). L’Assemblée a réuni personnels et étudiants autour de deux objectifs ambitieux : interroger les missions et les activités de l’établissement au regard des enjeux socio-écologiques et faire des propositions afin de nourrir son futur « schéma directeur Développement Durable et Responsabilité Sociétale et Environnementale ».

30 jan
30/jan/2025

INSA Lyon

Point de bascule // la sélection du mois de janvier 2025

Microplastiques : pourquoi sont-ils partout, même dans les bouches d'égout ?

Les bouches d’égout seraient-elles gardiennes défaillantes d’une pollution purement anthropique, qui a désormais franchi les barrières de nos corps humains ? Invisibles à l’œil nu mais omniprésents, les microplastiques s’infiltrent partout, jusque dans les entrailles de nos villes. Si l’on sait le plastique très présent dans les milieux marins, jusqu’à constituer des continents, on connaît moins son voyage insidieux depuis les bouches d’égout jusqu’aux écosystèmes aquatiques, sous la forme de microparticules. Pourquoi cette pollution est-elle plus présente en milieux urbains ? Quelles en sont les principales sources ? Quels sont les facteurs qui influencent leur transport dans les eaux pluviales ? Comment arrivent-ils jusqu’au milieu naturel ?

👉🏻 Lire l’article : https://www.point2bascule.fr/post/sous-les-grilles-d-égout-les-microplastiques 


Ingénieurs-concepteurs : ce que la low-tech a à vous apporter

L’ingénierie n’est-elle qu’affaire de technique ? Romain Colon de Carvajal, fait partie de ces scientifiques pour qui l’ingénierie est bien sûr une affaire de technique, mais aussi d’éthique et de philosophie. Enseignant en génie mécanique à l’INSA Lyon, il est aussi spécialiste des low-techs. Selon lui, il est temps de préparer demain, et pour cela, il faut que les ingénieurs sortent du rang et partent à la reconquête de leur liberté.

👉🏻 Lire l’article : https://www.point2bascule.fr/post/ingénieurs-concepteurs-ce-que-la-low-tech-a-à-vous-apporter 


Recyclage des silicones : une initiative pour donner une nouvelle vie aux manchons pour prothèses

Prisés pour leur stabilité chimique et leur haute résistance, les matériaux silicones sont omniprésents dans notre quotidien. Toutefois, une fois usagés, peu de chance pour que ceux-ci soient recyclés car l’incinération et l’enfouissement sont privilégiés. Pour François Ganachaud, chercheur au laboratoire Ingénierie des Matériaux Polymères (IMP) (2), le véritable enjeu de leur recyclage réside autant dans le procédé que dans la chaîne logistique en amont de celui-ci.
Avec une société spécialisée dans les silicones pour manchons orthopédiques, COP Chimie, l’IMP tente de donner une autre vie aux silicones issus des déchets de fabrication, à travers une filière de recyclage des rebuts.

👉🏻 Lire l’article : https://www.point2bascule.fr/post/recyclage-des-silicones-une-initiative-pour-donner-une-nouvelle-vie-aux-manchons-pour-prothèses


Quand l’enseignement de la transition socio-écologique transforme la pratique enseignante

Dérouler un catalogue des derniers événements climatiques extrêmes sur la planète, aussi dramatiques soient-ils, ne suffit pas. Pour enseigner les enjeux environnementaux et sociétaux qui bouleversent nos sociétés et donner les meilleures clés aux ingénieurs de demain qui auront à les affronter dans le cadre de la transition écologique, les pratiques d’enseignement en la matière doivent nécessairement se remettre en cause.
Comment accompagner l’intégration des enjeux socio-écologiques dans la formation en école d’ingénieurs ? C’est justement la question qu’a explorée Hugo Paris dans le cadre de sa thèse de doctorat à l’INSA de Lyon. Interview.

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