Campus

23 avr
23/avr/2020

INSA Lyon

L’INSA Lyon toujours plus investi dans le développement durable

Le Times Higher Education a publié hier, mercredi 22 avril, la deuxième édition de son classement mondial dédié à la performance des établissements d’enseignement supérieur en matière de développement durable et de responsabilité sociétale. L’INSA Lyon se classe parmi les 200 meilleures universités mondiales ayant un impact positif sur la société et décroche la 5e place ex-aequo des institutions françaises*. Un rang remarquable pour un établissement engagé de longue date sur ces problématiques. Interview avec Nicolas Gaillard, directeur adjoint en charge du développement durable.

Avec sa 54e place mondiale sur la thématique « Énergie propre et abordable » et sa 70e place sur la thématique « Villes et communautés durables », l’INSA sort son épingle du jeu sur l’énergie et la durabilité. Qu’en est-il vraiment ?
En matière d’énergie, l’établissement se mobilise depuis de nombreuses années pour définir une trajectoire de transition énergétique et écologique. L’efficacité énergétique du patrimoine immobilier et le développement des énergies renouvelables sont en effet des axes prioritaires, au même titre que la réduction des impacts environnementaux liés à la gestion de l’eau, de la biodiversité et des espaces verts. 
Nous avons mis en place cet engagement au service de la durabilité depuis de nombreuses années, en instaurant notamment un bilan des émissions de gaz à effet de serre depuis 2009, associé à un plan d’actions en réduction et en compensation. Nous avons également réalisé, en 2016, un diagnostic complet des aspects énergétiques et écologiques.
Avec les programmes de travaux de l'opération Lyon Cité Campus, qui visent à réhabiliter les bâtiments de notre campus, sont intégrées des exigences environnementales fortes, fondées sur des cibles de performances Haute Qualité Environnementale. Il faut savoir, par exemple, que les façades structurelles ont été réhabilitées avec un matériau bio-sourcé, le bois, remplaçant en partie les anciens éléments en aluminium. Toutefois, le nouveau parement est resté en aluminium pour respecter le choix de l’architecte Jean Prouvé. 
Cet intérêt pour le patrimoine historique est d’ailleurs l’un des éléments qui expliquent notre bon classement dans la partie « Villes et communautés durables ». Nous sommes en effet attachés à la préservation du patrimoine historique et culturel, et notre campus en témoigne. C’est un campus ouvert sur la ville, avec des espaces verts et des espaces culturels dynamiques et accessibles. 

Depuis quand date la prise de conscience de l’INSA Lyon dans l’intérêt des enjeux DDRS ? 
Dès le début des années 2000, il y a près de vingt ans, notre école a mis le sujet de l’écologie au centre des discussions, avec la création d’une association étudiante, puis très vite le recrutement d’un chargé de mission. C’est en 2011 que l’INSA propose dans son projet d’établissement, un programme d’actions ciblées intitulé Agenda 21, qui sera institutionnalisé ensuite pour structurer la formation et la recherche au regard des enjeux DD&RS. Et en 2016, tout s’accélère. Avec la signature par la direction d’une charte Développement Durable et Responsabilité Sociétale proposée par nos élèves, qui fait des problématiques de développement durable un enjeu majeur et collectivement admis. Tous ces efforts nous conduisent naturellement à une labellisation officielle obtenue en 2019, pour une durée de 4 ans, qui vient reconnaître tout le travail réalisé pour faire de notre institut un établissement exemplaire en matière de d’engagement durable mais aussi pour intégrer la responsabilité sociétale dans son développement et veiller à mobiliser tous les acteurs. Et dernièrement, juste avant le confinement, nous avons eu l’immense honneur de recevoir le trophée des Campus Durables pour deux projets « verts », une récompense pour toute la communauté INSA qui se mobilise largement sur tous ces aspects.

La crise sanitaire occupe et préoccupe tous les esprits à l’heure actuelle, mettant au second plan la question de l’urgence climatique.
Qu’en pensez-vous ? 

Effectivement, le discours ambiant a fait passer les problématiques DD&RS au second plan. Les médias focalisent leur attention sur la crise, avec toutes les problématiques sanitaires et aussi économiques que cela soulève. Cette crise met en lumière la désindustrialisation de notre pays et la délocalisation de certaines productions, comme celle de masques et de gants, vers la Chine notamment, illustrant notre dépendance et nous contraignant à des coûts et des délais importants, ce qui est également un non-sens environnemental.  
Aussi, j'ai le sentiment que ces questions autour des enjeux climatiques et la place de l’humain dans la société vont revenir au cœur du débat, notamment dans les plans de relance post-Covid. 
Notre école est également préoccupée par la crise actuelle. Mais il convient peut-être de distinguer l’urgence de la situation d'une stratégie d’action à long terme. Les enjeux de transition sont majeurs : transition énergétique, changement climatique, enjeux sociaux et solidaires… Ces problématiques touchent tous les citoyens. Elles doivent être au cœur de nos réflexions. Elles le sont particulièrement à l’INSA, où à terme, nous souhaitons nous affirmer encore plus dans les domaines de la transition écologique et durable. Ces classements sont très encourageants, mais nous voulons aller plus loin pour construire un avenir plus durable, qui porte des valeurs sociales et environnementales auxquelles nous croyons.

 

* L’INSA Lyon est classé dans les « 201-300 » sur 767 institutions pour le classement global. En 2019, l’INSA était classé « 301-400 » sur 450 institutions. L’école se distingue sur 8 indicateurs des 17 objectifs de développement durable établis par l’Organisation des Nations Unies : 

Égalité des sexes : 
Recherche sur l'étude du genre, les politiques en matière d'égalité des sexes et l'engagement à recruter et à promouvoir les femmes
INSA Lyon classé au rang 301-400 

Eau propre et assainissement :
Recherche liée à l'eau, à l'utilisation de l'eau et à l'engagement à assurer une bonne gestion de l'eau dans la communauté au sens large
INSA Lyon classé au rang 201-300 

Une énergie propre et abordable :
Recherche sur l'énergie, utilisation et politiques énergétiques, et engagement à promouvoir l'efficacité énergétique
INSA Lyon classé au rang 54 

Réduction des inégalités :
Recherche sur les inégalités sociales, les politiques en matière de discrimination et l'engagement à recruter du personnel et des étudiants issus de groupes sous-représentés
INSA Lyon classé au rang 101-200 

Villes et communautés durables :
Recherche sur la durabilité, le rôle de gardien des arts et du patrimoine et les approches internes de la durabilité
INSA Lyon classé au rang 70

Action pour le climat :
Recherche sur le changement climatique, l'utilisation de l'énergie et les préparatifs pour faire face aux conséquences du changement climatique
INSA Lyon classé au rang 101-200 

La vie sous l'eau :
Recherche sur la vie sous l'eau et éducation et soutien aux écosystèmes aquatiques
INSA Lyon classé au rang 101-200 

Partenariats pour les objectifs :
Les moyens plus larges par lesquels les universités soutiennent les objectifs de développement durable par la collaboration avec d'autres pays, la promotion des meilleures pratiques et la publication de données
INSA Lyon classé au rang 201-300

 

Mots clés

16 avr
16/avr/2020

Vie de campus

Une journée avec Heidi Badaoui, responsable du service sûreté sécurité incendie de l’INSA Lyon

Il est l’un des premiers à avoir été réquisitionné à l’annonce du confinement. Après avoir fait le point sur les effectifs opérationnels pour travailler dans ce contexte de crise sanitaire inédit, Heidi Badaoui a vu naître une âme de service insoupçonnée, au service de l’INSA tout entier, pour sa plus grande fierté. Immersion.

Mercredi, 8h. Heidi Badaoui prend son poste, d’attaque malgré une courte nuit. Il y a quelques heures à peine, il débarquait sur le campus suite à un appel au secours. Une bande d’une vingtaine de squatteurs, alcoolisés, menaçait de s’en prendre à ses agents de l’équipe de nuit, venus leur demander de s’en aller. Heidi, parachutiste de formation et fortement enclin à la médiation, trouve les mots pour les déloger. L’affaire aura coupé sa nuit, mais il a l’habitude. Ce matin, café à la main, il retrouve l’équipe de jour, qui a pris la relève il y a une heure. Le reste de la nuit s’est bien passé, rien à signaler. Mais la situation reste préoccupante pour l’ensemble des agents du service sécurité/incendie de l’INSA Lyon. Devenus les derniers remparts d’un campus isolé, les douze hommes en rouge sont plus que jamais en première ligne. Nuit et jour, ils protègent le site et ses occupants, quelques 786 étudiants restés confinés dans les résidences. Nuit et jour, ils interviennent à tout moment, pour sécuriser les gens comme les bâtiments, dont certains font l’objet de convoitises régulières malgré les mesures actuelles.
Suite aux échanges musclés de la nuit, une main courante a été déposée auprès des services de police. Mais dans une guerre de territoire, les batailles se gagnent sur la longueur. Il faut tenir bon, et ne pas céder du terrain, dans une lutte exacerbée par les tensions liées à l’enfermement imposé. C’est sans doute la menace la plus forte, avec celle du Covid-19.

Après ces échanges matinaux, les agents finissent l’inventaire de rigueur : masques, ARI (appareils respiratoire isolant), gants… Tout est là, les rondes préventives réglementaires peuvent commencer. Sécurité incendie, assistance à personne et sûreté : trois rondes bien rôdées qui rythment le quotidien et prennent quasiment toute la matinée. Heidi Badaoui, lui, enchaîne avec sa réunion hebdomadaire avec le directeur général des services. Les deux hommes travaillent en étroite collaboration depuis la mise en confinement. Dans cette épreuve inattendue, il a fallu se rendre opérationnel immédiatement, malgré la réalité du terrain. Huit agents du service ont été détachés chez eux pour des raisons liées à leur santé. Une décision prise en conformité avec le haut conseil de la santé publique qui a établi des critères de vulnérabilité et permis d’identifier les personnes dont l’état de santé pouvait présenter un risque à développer une forme sévère de la maladie. Première inquiétude pour Heidi. Comment maintenir le même niveau opérationnel malgré la réduction des effectifs ? Comment faire face ? Rapidement, il a trouvé auprès de lui des agents volontaires. Dans cette mission accrue d’utilité publique, il a trouvé auprès de ces professionnels dévoués l’engagement nécessaire pour surmonter cette situation. Il a pu procéder à la réorganisation complète des plannings et des équipes, avec la réaffectation des compétences et des connaissances en interne. Et constaté que dans cette crise sanitaire sans précédent, ses agents étaient tous soudés. Militaire de formation, il a constaté cela avec émotion. Depuis l’armée, il n’avait jamais revécu ce sentiment, celui de pouvoir compter sur des « frères d’armes », et faire face quoi qu’il arrive. Aujourd’hui, après quatre semaines de confinement, il vit cet esprit de cohésion qui lui a tant appris par le passé. Et c’est sans doute cela, sa vraie fierté.

La réunion à peine terminée, il reprend la direction du bureau pour s’atteler aux tâches administratives. Chaque jour, des nouvelles mesures lui sont communiquées. Chaque jour, les consignes doivent être ajustées. Et les agents doivent adapter leurs gestes professionnels, dans le respect des nouvelles directives. Tout l’enjeu d’Heidi Badaoui est de garantir à son service un fonctionnement normal et réglementaire. Et de veiller à aucun manquement. 
Les heures de la journée s’égrènent et il sait exactement où sont ses agents et ce qu’ils font. Et bien que le programme de la journée soit déjà chargé, les interventions s’enchainent. La fermeture de tous les bâtiments de l’INSA est allée de pair avec une mise sous alarme intrusion. Chaque personne qui tente de rentrer dans un bâtiment la déclenche. Souvent, ce sont des personnels ou des étudiants qui tentent de pénétrer dans un laboratoire ou une salle de cours, par ignorance des consignes de sécurité. Parfois, ce sont des visiteurs aux intentions douteuses qui enfreignent la loi et pénètrent dans quelques-uns des logements de fonction disséminés sur le campus. D’autres fois encore, trop nombreuses celles-là, ce sont des voleurs à la petite semaine qui parviennent à rentrer dans les résidences étudiantes et sont à l’affût du moindre téléphone portable ou ordinateur en vue, derrière une porte entrouverte… 
Ce sont bien évidemment les étudiants qui font l’objet d’une attention toute particulière pour le staff insalien de sécurité. Dans ce contexte exceptionnel, les fragilités de quelques-uns ont bien été identifiées. Des appels à l’aide ont été lancés et ont trouvé écho auprès des agents de sécurité, seuls interlocuteurs à pouvoir se déplacer. Deux rondes sont organisées dans chaque journée, avec un passage dans toutes les chambres occupées des résidences. Cet après-midi, tout le monde va bien.

Heidi Badaoui termine sa journée avec le sentiment, partagé par ses co-équipiers, du devoir bien accompli. Aujourd’hui, la situation globale du campus est complètement maîtrisée. Le service sûreté sécurité incendie de l’INSA Lyon est serein et se prépare à la reprise, dont il ne connaît pas encore les modalités. Pendant ce confinement, Heidi aura maintenu tous les jours le déroulement des exercices de sécurité pour entraîner ses effectifs. Chaque jour, une manœuvre est répétée, permettant à chacun de se sentir encore plus à l’aise dans ses fonctions, et par l’action, de mieux gérer le stress inhérent à cette situation de confinement. Gérer la situation du mieux possible, c’est le point commun à tous les services de l’INSA auprès desquels celui d’Heidi a trouvé du répondant. Avec le sentiment d’appartenir à une communauté plus unie qu’avant le confinement, il attend avec son équipe le retour des usagers du campus. Les masques ont été commandés en quantité suffisante pour son service. Reste à garder son sang-froid face aux imprévus. Pour continuer à assurer la sûreté de l’INSA face aux agressions extérieures, et garantir la sécurité des 786 étudiants confinés.

 

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09 avr
09/avr/2020

Vie de campus

Une journée avec Bernard Andrieux, chef de service à la Direction du patrimoine de l’INSA Lyon

Bernard Andrieux est sur le terrain malgré le confinement. Avec son équipe de techniciens, il assure une assistance minimum aux confinés et poursuit son travail habituel, entre maintenance, surveillance, factures et appels d’offres. Récit.

Lundi, 8h. Après deux jours de repos bien mérités, Bernard Andrieux reprend du service. Il n’a pas de trajet à effectuer pour se rendre sur son lieu de travail. Son espace, c’est le campus de l’INSA Lyon, un campus qu’il connaît bien désormais. Recruté en 2014 par la Direction du patrimoine et du développement durable, il est chef du service de maintenance immobilière et d’exploitation technique. Il fait partie des gens qui, à l’annonce du confinement, n’ont pas cessé leurs activités quotidiennes, bien au contraire. Logé sur site, il effectue des journées de travail complètes, et a dû organiser son service et ses missions en fonction de la réalité du terrain. À confinement exceptionnel, mesures exceptionnelles : dans un campus en grande partie déserté, il a fallu commencer par assurer la mise en sécurité technique des bâtiments, mettre les installations en veille et réduire le chauffage. Et parce qu’un nombre assez conséquent d’étudiants n’ont pas eu d’autres choix que de rester confinés dans leurs résidences, il a également fallu assurer la continuité de service pour ces jeunes insaliens.
Même le week-end. Samedi matin, Gérard et Dan, les deux plombiers de son équipe, ont dû intervenir dans la résidence E : plus d’eau chaude. La coupure aura duré deux heures et sans l’intervention des deux hommes, les résidents auraient certainement encore plus mal vécu leur confinement.

En trois semaines d’isolement, Bernard a vu son rythme de travail se modifier. À peine arrivé au boulot, il fait le point avec ses collègues. Gérard Verrière et Dan Bucur, les plombiers, et Christophe Acary et Anthony Froget, les électriciens. Ils sont également logés sur place et sont d’astreinte depuis l’annonce du confinement. Rien d’anormal depuis l’intervention d’urgence de samedi matin, lui font-ils savoir. 
Mesures de protection obligent, les échanges se font à deux ou trois mètres de distance. Au cas où.
Bernard s’attèle ensuite à traiter les demandes qui lui sont parvenues par mail, une dizaine en ce début de semaine. La tâche, qui ne lui incombe pas en temps normal, va lui prendre une trentaine de minutes, avant de distribuer le travail à son équipe. Ampoules à changer, lavabo bouché, plaques électriques défectueuses… Tout sera réparé dans la journée. Demain, il faudra aussi donner un coup de main à la lingère pour distribuer les draps propres dans les résidences. « C’est plutôt calme en fait, un peu comme au mois d’août. La semaine dernière, on nous a signalé quatre fuites d’eau dans les résidences », raconte Bernard. Sur les dix régisseurs que compte l’INSA, cinq sont d’astreinte, joignables à tout moment et en capacité de signalement. Mais outre l’aide apportée aux habitants confinés des résidences, c’est la surveillance et la maintenance des équipements qui occupent une bonne partie de la journée de l’équipe. « Il y a une cinquantaine de bâtiments à contrôler chaque jour, la ronde technique dure une demi-journée, pendant laquelle mes agents circulent de partout, tendent l’oreille pour détecter des bruits suspects. C’est comme ça qu’ils ont récemment pu réparer une pompe de chauffage défectueuse », ajoute Bernard.

Ce matin, le chef de service doit aussi accueillir les entreprises qui ont repris le travail, et qui ont prévu d’intervenir sur le campus. Les gestes barrières sont, là aussi, de rigueur. Deux personnes sont venues pour s’occuper du système de sécurité incendie, et une autre pour la maintenance des portes automatiques. Quelque part sur le campus œuvrent également des agents d’une société d’installation et de maintenance de chauffage urbain, qui travaillent de manière autonome pour réparer plusieurs fuites sur le réseau. Toutes les personnes qui interviennent dans les résidences portent des masques et des gants et ont à leur disposition des lunettes, si nécessaire. 

Malgré le confinement, le travail administratif n’a pas cessé. Après avoir accueilli les entreprises, Bernard retrouve son clavier d’ordinateur et ré-ouvre ses dossiers. Entre les commandes et les factures à traiter, il est aussi sur la rédaction des appels d’offres, dont les procédures suivent leurs cours. Le contact avec le terrain s’est virtualisé mais n’a pas été suspendu, il faut continuer à élaborer le prévisionnel, d’autant plus que des travaux importants et urgents doivent avoir lieu cet été dans les restaurants de l’INSA. Régulièrement en contact téléphonique avec son directeur, Nicolas Gaillard, il prend des décisions, obtempère ou applique des changements. 
Après l’heure de pause du déjeuner, il doit participer à une réunion en visioconférence. C’est sans doute ce qui a le plus changé pour lui dans ses méthodes de travail. « Deux heures de visioconférence, c’est plutôt fatiguant en fait ! On ne vit pas du tout la même chose que si nous étions en présence, et il a vraiment fallu que je m’adapte à cette nouvelle manière de faire », précise Bernard. Si lui est sur le terrain, les trois-quarts de ses collègues, 27 au total au temps normal, sont en télétravail et utilisent les outils adéquats : visioconférence et mails. Le téléphone, lui, reste plutôt silencieux. « Le secrétariat et les appels d’urgence sont intégralement basculés sur ma ligne, et au final, j’en reçois très peu. Les gens se sont vraiment appropriés les outils numériques », constate Bernard avec neutralité. 

À 18h, il terminera sa journée de travail, et reprendra le chemin pour rentrer chez lui. Il croisera peut-être quelques personnes qui prennent l’air, un promeneur avec son chien, ou un sportif à l’œuvre. Il constatera qu’il y a très peu de bruit, à part celui de quelques tramways qui circulent encore, ou de moteurs de voitures, au loin. Les yeux dans le vague, il se dira que ce qu’il vit est étrange, sans savoir de quoi demain est fait. Mais fidèle au poste, il reprendra du service en attendant la suite, avec le calme et le sang-froid de celui qui sait où il doit être. 

 

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