
INSA Lyon
La Préfète de Région et le Recteur de la région académique reçus à l’INSA Lyon
Jeudi 23 mai 2024, Fabienne Buccio, préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, préfète de la zone de défense et de sécurité Sud-Est, préfète du Rhône ainsi que Gabriele Fioni, Recteur, délégué pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation de la région académique Auvergne Rhône-Alpes, Nathalie Mezureux, Déléguée Régionale Académique à la Recherche et à l’Innovation, et Virginie Bazin, Cheffe de mission Emploi, formation, jeunesse, et fonds européens - Pilote Worldskills Lyon 2024 ont été accueillis sur le site de la Doua par Frédéric Fotiadu, Directeur de l’INSA Lyon entouré de Jean-Michel Jolion, coordinateur du Collège d’ingénierie, Marie-Christine Baietto, Directrice de la recherche et de la valorisation, Catherine Verdu, Directrice de la vie étudiante, Alexis Metenier, Directeur du développement, Nicolas Gaillard, Directeur général des services et Pascale Gibert, Directrice de l’Institut Gaston Berger.
Cette première visite de madame la préfète a été l’occasion de présenter les différentes activités de l’école, ses grands enjeux actuels et chantiers à venir, mais également de découvrir le campus.
Ainsi, à travers une déambulation sur le site de la Doua, madame la préfète a pu visiter plusieurs lieux emblématiques du campus : l’amphithéâtre Jean Capelle rénové, les bâtiments Louis Néel et les résidences A et B qui ont pu être rénovés grâce au plan France Relance de l’État ainsi que Creatis, premier laboratoire ouvert en 1957 qui figure parmi les leaders français de l’imagerie médicale.
Dans le cadre des chantiers à venir, la délégation a pu voir le bâtiment des Humanités qui devrait être rénové et découvrir le nouveau bâtiment Suzanne Mériaux, inauguré en juin 2023 et financé dans le cadre du CPER, véritable Centre de compétences et de ressources mutualisées dans la caractérisation, le traitement et la valorisation des déchets et les solutions de dépollution, géré par INSAVALOR, la filiale de valorisation de l’INSA Lyon.
Cette délégation a pu prendre la mesure du « campus-ville-démonstrateur » avec une vie de campus foisonnante. L’activité d’hébergement de l’INSA Lyon recoupe 3100 lits dans 11 résidences. L’INSA Lyon, c'est également une restauration internalisée avec près de 800 000 repas servis chaque année sur deux sites principaux et sept salles de restauration pour plus de 6 000 étudiants. Un axe vert ouvert pour les villeurbannaises et villeurbannais. L’école mène une stratégie importante pour valoriser les espaces végétalisés, réduire les îlots de chaleur urbain à travers un ambitieux programme de plantations, veille à préserver la biodiversité, développer les modes de transport doux et améliorer le cadre de vie sur le campus.
Cette visite s’est terminée avec la présentation du bâtiment de la I-Factory, futur lieu totem de la créativité, de l’entrepreneuriat et de l’innovation de l’Université de Lyon, et un déjeuner afin d’échanger autour des grands sujets comme le collège d’ingénierie ou la politique internationale de l'établissement.

Sciences & Société
Time for the planet
Un modèle entrepreneurial unique pour accélérer le passage du laboratoire à l’écosystème de la décarbonation
Au programme :
▫️ Ouverture par Nicolas Freud, Directeur en charge de la transformation socio-écologique à l’INSA Lyon
▫️ Présentation de Time for the Planet par Mehdi Coly & Denis Galha-Garcia, cofondateurs
▫️ Table-ronde en présence de : Laure Corriga, Directrice INSAVALOR, Eric Bergé, expert du Comité Scientifique de TFTP et Naoufel Menadi & Karino Kang, Leviathan Dynamics.
Time for the planet est une société privée à but non lucratif dont l’objectif est de détecter des innovations permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre, les transformer en entreprises en recrutant un PDG, et leur trouver de l’argent en montant au capital.
Informations complémentaires
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INSA Lyon - Amphi Capelle - Villeurbanne
Mots clés
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Ateliers danse avec la Cie MF
Les 15 et 22 mai 2025Festival Pop’Sciences
Du 16 au 18 mai
INSA Lyon
L’INSA Lyon et sa filiale de valorisation, INSAVALOR, au salon Global Industrie
L’INSA Lyon et INSAVALOR, seront présents sur le salon Global Industrie du 7 au 10 mars 2023 à Eurexpo-Lyon. A cette occasion, une quinzaine de mini-conférences seront organisées sur des thématiques d’intérêt de l’industrie et ses défis de demain, avec des exemples de collaboration entre l’INSA Lyon et des entreprises partenaires.
Un ancrage solide dans le monde de l’entreprise
L’INSA Lyon forme de futurs ingénieurs destinés à prendre des responsabilités dans les entreprises, en France comme à l’étranger. C’est également un pôle de recherche de référence, avec ses 22 laboratoires, avec des dimensions de recherches fondamentale et appliquée. Aussi il entretient, depuis sa création, des relations privilégiées avec le monde socio-économique pour toujours mieux répondre à leurs besoins en matière d’évolution des métiers et des compétences et, contribuer, par la recherche, à leur apporter des solutions à des enjeux d’innovation et de développement.
INSAVALOR, sa filiale de Recherche et Développement, Valorisation et Formation Continue, offre un service sur-mesure à tout acteur du monde économique concerné par une problématique liée à la R&D et de formation continue. Plus de 1 000 contrats industriels avec nos laboratoires de recherche sont signés par an, et en formation continue, près de 1200 salariés d’entreprises suivent chaque année des formations en inter-entreprises, en intra ou en sur-mesure.
Une quinzaine de mini-conférences sur des thématiques d’intérêt pour l’industrie et ses défis de demain
Sur les 4 jours du salon (du 7 au 10 mars 2023), une quinzaine de mini-conférences (30 minutes environ) feront le focus sur des thématiques d'intérêt pour l'industrie et ses défis de demain.
Elles offrent un éclairage sur des collaborations de l’INSA Lyon avec des entreprises et startups partenaires, de domaines et de tailles variés, avec pour fils conducteurs : la décarbonation de l'industrie, l'économie circulaire, le numérique responsable et le développement des compétences.
Quelques thématiques abordées : Cybersécurité industrielle ; Intelligence artificielle explicable (pour des données au service de la décision) ; Maintenance prédictive ; Roadmap et challenges pour la mise en place d’une démarche 4.0 ; Matériaux innovants et intelligents ; Fabrication additive métallique ; Prototypage rapide pour commande embarquée ; Simulation numérique, Métrologie 3D pour le développement de produits mécaniques ; Nouvelles architectures hybrides ; Valorisation des déchets… et accompagnement à l’évolution des compétences et des métiers.
Contribuer à l’attractivité des métiers de l’industrie
Le stand INSA Lyon / INSAVALOR fera également partie du Parcours Avenir du salon Global Industrie en s’inscrivant dans des visites guidées à destination des collégiens et lycéens (des académies de la région AURA) et de leurs professeurs. Ces visites mettent l’accent chaque année sur la découverte des métiers de l’industrie en partant à la rencontre d’exposants.
Frédéric Fotiadu, Directeur de l’INSA Lyon
« Les enjeux socio-écologiques et numériques auxquels la société est aujourd’hui confrontée sont d’une ampleur sans précédent. Face à ces défis, les ingénieurs INSA sont, plus que jamais, des acteurs clés de la transformation des entreprises. Mobilisés sur des problématiques toujours plus complexes et systémiques, ils mettent leurs compétences au service de la transition des organisations pour non seulement renforcer leur performance et leur pérennité et mais aussi contribuer à construire un monde plus juste et plus durable ».
Laure Corriga, Présidente du directoire d’INSAVALOR
« Pour cette première édition, nous avons voulu montrer les compétences et savoir-faire des enseignants- chercheurs de l’INSA Lyon qui sont sources d’innovation en lien avec le monde socio-économique. Notre rôle est d’être un facilitateur de collaboration technologique et nous avons également la particularité d’être un opérateur de formation continue et de gérer l’hébergement d’entreprises. Ainsi nous accompagnons les entreprises sur l’ensemble de la chaîne, en relation avec l’écosystème de l’innovation au niveau régional et national ».

Salon Global Industrie - 5e édition
du 7 au 10 mars 2023 à Eurexpo-Lyon
Stand 2N68
Global Industrie est le grand rendez-vous des solutions concrètes, qu’il s’agisse des innovations développées par les entreprises, des nouvelles idées venues de l’étranger, ou encore des dispositifs d’aide et d’accompagnement proposés par l’État et les collectivités. Le salon rassemble en un seul et même lieu tous les acteurs de l’industrie.

Entreprises
Un démonstrateur pour sensibiliser le jeune public à l'industrie
Le déficit d’attractivité des plus jeunes vis-à-vis de l’industrie est une des raisons majeures qui pousse les collectivités, les établissements de formation et les entreprises à mettre en œuvre des actions ambitieuses de médiation, en particulier à destination des collégiens. Pour réussir le pari d’une industrie modernisée et écologique, mais également plus attractive, le secteur avance vers un rapprochement de la recherche universitaire, des formations et des grands groupes industriels. La Métropole de Lyon a fait appel à l’expertise du pôle S.mart Rhône-Alpes Ouest (RAO), sur le campus de l’INSA Lyon.
« L’industrie, ça n’est pas Germinal ! »
« Les plus jeunes se font une idée négative de l’industrie : polluante, vieillissante et c’est à eux que notre programme s’adresse en priorité », constate Michaël Candela, responsable du Centre Technique de l’Innovation (CTI). Aux côtés de la Métropole de Lyon, les équipes de S.mart RAO souhaitent prendre le contrepied de ces clichés qu’une partie de la jeunesse a encore vis-à-vis du monde industriel, en particulier au moment crucial de choisir leur avenir professionnel. « La métropole voulait aller chercher un jeune public et leur transmettre une image de l’industrie qui donne envie d’y travailler », rappelle Michaël. « Ils ont fait appel à nous pour dépoussiérer tout ça, au travers d’un démonstrateur qui prouve que l’industrie, ça n’est pas Germinal ! C’est avant tout de la technologie au service de l’humain, dans une perspective d’écoresponsabilité et de relocalisation de certaines filières. »
Une mini-usine de médiation industrielle
Consciente que l’industrie doit opérer de profondes transformations sociales, environnementales et techniques, sans quoi elle ne pourrait subsister, la Métropole de Lyon a pour ambition de développer des actions de médiation industrielle. C’est dans ce contexte que des étudiants de l’INSA Lyon, avec l’appui des équipes de S.mart RAO et le pilotage de l’Université de Lyon, ont développé un démonstrateur grandeur nature. « Il s’agit d’une mini-usine de pédale pour vélo dont l’objectif est de présenter sur un même lieu toutes les étapes de fabrication industrielle et les métiers qui sont associés », précise Valeria León Morales étudiante en 5e année de génie mécanique et désormais responsable du développement technique du projet.
Le démonstrateur, qui doit voir le jour en 2023, sera scénographié et aménagé sur environ 100 m², à l’instar d’une usine miniature qui présentera l’ensemble des maillons d’une chaîne de production industrielle sur un espace restreint et qui permet aux visiteurs de s’y projeter.
Valeria León Morales précise que ce projet de médiation industrielle « vise essentiellement les collégiens, les demandeurs d'emploi, ou encore les personnes en reconversion professionnelle ». Le choix a été fait de produire une pédale de vélo, d’abord parce qu’il n’est pas envisageable de concevoir un produit plus volumineux sur une surface d’usine aussi restreinte, ensuite parce que c’est en adéquation avec l’objectif de développer des solutions industrielles éco-conçues, durables et biosourcées.
Une étape = un métier
La visite débutera par une présentation de la phase de conception du produit (prototypage technique, choix des matériaux, modélisation …), pour ensuite découvrir la première concrétisation du produit en impression 3D, puis les phases d’usinage, d’assemblage et de contrôle qualité numérique. « Nous avons également fait le choix de montrer les étapes de logistique et de stockage au travers de l’espace désigné comme le "magasin" », indique l’étudiante.
De l’idée à l’expédition, en passant par l’assemblage d’un produit fonctionnel, c’est toute la chaîne de valeur industrielle qui sera mise en action dans ce démonstrateur. Les collégiens pourront ainsi découvrir toute la diversité des métiers associés à la création industrielle : manutentionnaire, contrôleur qualité, designer, ingénieur informatique, etc. Les équipes du pôle S.mart RAO ont également pensé à une déclinaison numérique de cette mini-usine, à destination de celles et ceux qui ne pourraient pas se rendre sur place. Il s’agit d’une application mobile, qui permet de naviguer numériquement au sein de ce même démonstrateur et de faire découvrir son univers industriel depuis un forum de l’emploi ou encore dans un lycée en Région.
Transformer l’industrie de l’intérieur
En parallèle de cette mini-usine, le pôle S.mart Rhône-Alpes Ouest, véritable plateforme académique hébergée à l’INSA Lyon, est également doté d’un centre technique et d’innovation : MECA3D. C’est le second pilier d’une offre de service qui s’adresse finalement à tous les acteurs de l’industrie, de la recherche et de l’enseignement avec le soutien d’INSAVALOR. Michaël Candela le décrit comme « un centre de formation continue, de transfert de technologie et de prestation à destination des professionnels, des entreprises et des laboratoires. » En ancrant leurs activités sur un campus universitaire, en lien très étroit avec les formations et la recherche de l’INSA, ils souhaitent offrir aux entreprises du territoire, « une offre de service innovante qui soit la plus scientifiquement pertinente possible », précise-t-il.
Avec d’un côté, un centre d’innovation technique et de l’autre, une plateforme technologique académique pour former les générations futures, S.mart RAO s’inscrit pleinement dans la démarche d’industrie 4.0, qui veut renouveler les manières d’organiser les moyens de production : numériquement, technologiquement et écologiquement. Pour l’avenir, « collaboration, conseil et partage » sont donc les trois leitmotivs qui guideront le développement de S.mart RAO, qui vise d’ailleurs à davantage s’ouvrir aux lycées techniques de la Région.

Anciennement AIP-PRIMECA, S.mart, est un réseau qui se donne pour objectif de « fédérer un ensemble d’actions pédagogiques, scientifiques et technologiques autour de l’Industrie du futur ». Rassemblés sous l’égide d’un Groupement d'Intérêt Scientifique (GIS), les dix pôles régionaux œuvrent à adapter l’industrie et les formations aux exigences climatiques et sociales de demain.

Institutionnel
Conférence inaugurale de la Chaire Alumni / INSA Lyon
« Ingénieur INSA, philosophe en action. Penser et agir de manière responsable »
À l’heure où la crise environnementale requiert un changement sans précédent de nos modèles de développement et de nos modes de vie, la chaire Alumni / INSA Lyon convie la communauté insalienne à un temps de réflexion sur la responsabilité de l’ingénieur.e dans la transition écologique.
Quels sont les défis auxquels les ingénieur.e.s de demain devront faire face ?
Quel sera leur rôle dans une société et un système Terre profondément marqués par une technique dominatrice de la nature et par le mythe, aujourd’hui ébranlé, d’une croissance illimitée ?
Quels savoir-être et quelles compétences leur permettront de devenir des acteurs responsables de la transition ?
Par la participation exceptionnelle du philosophe Dominique Bourg et un temps d’échange rythmé par une table ronde, nous nous demanderons vers quels types de société « transiter » et comment l’ingénieur.e pourrait participer activement à la transition écologique.
Informations complémentaires
- https://communication.insa-lyon.fr/20210921_chaire-alumni/
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En présentiel à la Rotonde - 20 avenue des arts - Villeurbanne et en distanciel
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Du 16 au 18 mai
Sciences & Société
Rendez-vous Carnot 2021
L’événement permet aux entreprises de toutes tailles de rencontrer les acteurs majeurs de la R&D pour accélérer et concrétiser leurs projets d'innovation.
Tous les secteurs industriels et technologiques sont représentés : Agriculture - Agroalimentaire, Transport et mobilité, Chimie et Matériaux, Energie, Industries extractives, Industries de la mer, Logiciels, Environnement, Manufacturing, Mode et Luxe, Santé, Sécurité, Tecnologies numériques, Sport et Bien-être, Technologies numériques / électronique, Usage numérique ...
Le point fort caractéristique des Rendez-vous Carnot est de proposer une offre de R&D sur une large palette thématique tout en permettant aux entreprises de rencontrer également les meilleurs spécialistes des différents dispositifs de soutien à l’innovation.
Les Rendez-vous Carnot, avec leur organisation efficace de rendez-vous préprogrammés et leur offre riche et complète sont vraiment une opportunité unique offerte à toutes les entreprises de rencontrer, en optimisant leur temps, les bons interlocuteurs pour monter leur projet d’innovation.
Informations complémentaires
- https://www.rdv-carnot.com/
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Cité - Centre des congrès - Lyon
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INSA Lyon
Visite de la Métropole à l’INSA Lyon
Jeudi 22 juillet, M. Jean-Michel Longueval, Vice-président de la Métropole de Lyon délégué à l’enseignement supérieur et à la recherche, et Mme Isabelle Petiot, Vice-présidente déléguée à la réduction et traitement des déchets, ont été reçus à l’INSA Lyon par M. Frédéric Fotiadu, Directeur de l’école, pour une visite et un temps d’échange consacrés à la contribution de l’INSA Lyon et de son écosystème aux enjeux de transition du territoire.
Dans un premier temps, Laure Corriga, Présidente d’Insavalor, a présenté l’activité de cette filiale de l’INSA Lyon qui a pour mission de favoriser les relations entre les laboratoires de recherche de l’école et les entreprises en quête de solutions technologiques et de compétences pour leurs projets innovants. Dans le cadre de son activité, Insavalor développe aussi, depuis 1990, une activité d'hébergement d'entreprises innovantes à travers un Centre d'Entreprises et d'Innovation (CEI). Le CEI vient de finaliser la construction d'un quatrième bâtiment de 1500 m2, le CEI 4, portant ainsi à 10.000 m2 sa capacité d'accueil. La délégation de la Métropole a visité ce nouveau bâtiment, qui se caractérise notamment par des systèmes constructifs et thermiques innovants : dalles actives en béton et géothermie, brises soleil orientables, panneaux photovoltaïques en toiture.
Parmi les entreprises hébergées par le CEI 4 figure EC2 Modélisation, un bureau d’étude spécialisé en simulation numérique, qui accompagne les industriels dans l’amélioration de leurs produits et procédés. La délégation de la Métropole a ainsi pu échanger avec Romain Filippi, diplômé de l’INSA Lyon, qui vient de reprendre la direction d’EC2 Modélisation. Cette entreprise, créée par des chercheurs de l’INSA Lyon et accompagnée par Insavalor dans son développement, constitue une illustration de la contribution de l’écosystème INSA (laboratoires de recherche, filiale de valorisation, diplômés) à la dynamique entrepreneuriale et d’innovation du territoire.
La délégation de la Métropole de Lyon a ensuite été reçue par Jean-Louis Six, Directeur de Provademse, plateforme technologique d’Insavalor spécialisée dans l’expérimentation et le développement d’innovations en matière de dépollution des sols et de valorisation des déchets. Jean-Louis Six et son équipe ont présenté des projets sur lesquels Provademse travaille actuellement en matière de caractérisation de déchets (détermination du potentiel de valorisation et des voies de traitement optimales), de valorisation des déchets (production de nouvelles énergies, élaboration de nouvelles matières) et d’écotoxicologie (évaluation des effets potentiellement toxiques de rejets et déchets sur les écosystèmes aquatiques et terrestres).
La visite s’est poursuivie par la présentation d’un nouveau bâtiment, en cours de construction, qui accueillera les activités de Provademse et qui fait l’objet d’un financement dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région (CPER). Ce nouveau lieu, situé sur le campus de l’INSA Lyon, a vocation à devenir un centre de compétences et de ressources mutualisées dans le secteur des écotechnologies et des cleantech. Il aura aussi pour mission d’accompagner des PME, des industriels et des collectivités dans leurs problématiques environnementales. À travers ce nouvel espace, consacré à Provademse et ses partenaires, l’INSA Lyon, la Métropole de Lyon et la Région Auvergne-Rhône-Alpes bénéficieront d’un atout majeur pour le rayonnement de leurs activités, engagements et expertises en matière de transition énergétique, environnementale et écologique.

Recherche
Dans les poubelles de Monaco
C’est un pays connu pour son faste, ses princesses et son casino, moins pour ses poubelles. Pourtant, c’est sur ce sujet que la Principauté de Monaco a décidé d’innover. Accompagnés par la plateforme technologique Provademse, des ingénieurs de la direction de l’aménagement urbain du gouvernement princier travaillent à l’élaboration de la prochaine usine de traitement de leurs déchets. Si, pour éviter une crise semblable à celle de leurs voisins corses, l’état prévient ses résidents grâce à des campagnes de sensibilisation au recyclage réalisées régulièrement, les quelques tonnes d’ordures ménagères restent un enjeu crucial pour le territoire. Loin de l’image dépeinte par les tabloïds, le Rocher dévoile un autre visage, entre impératifs économiques et priorité environnementale.
Derrière les strass et les paillettes
C’est au bord de la méditerranée, entre terre et mer qu’il s’étend sur 2 km2. S’il est connu pour son glamour, le deuxième plus petit État indépendant du monde, l’est moins pour son engagement environnemental. Pourtant, S.A.S le Prince Albert II a engagé la Principauté de Monaco à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55 % à l’horizon 2030. Avec un arrière-grand-père océanographe, le descendant de la Maison Grimaldi hérite d’une histoire familiale et d’un crédo tournés vers la protection de la nature : mieux connaître son environnement, pour mieux le protéger.
Aujourd’hui, la petite ville-état qui compte environ 39 000 habitants est un véritable terrain d’expérimentations à ciel ouvert. Parmi les infrastructures urbaines destinées à la vie monégasque : l’usine de valorisation des déchets. Haute de douze étages, elle prend place en plein centre-ville au cœur du quartier Fontvieille : sans aucune odeur ni panache de fumée, la troisième génération d’usines fait presque face à la mer. Mais malgré ses nombreuses spécificités et ses 40 années d’existence, l’infrastructure de traitement thermique ne fait plus l'unanimité. Elle fait aujourd’hui l’objet d’un nouveau plan de gestion sur lequel travaillent Laurence Marty, cheffe de section et Gilles Cellario, directeur adjoint de l'aménagement urbain du gouvernement princier. Leur mission : mettre en place une nouvelle usine d’ici 2025 en accord avec l’ambition de neutralité carbone du pays.
La rencontre avec Provademse se fait naturellement, lorsque Jean-Louis Six rejoint la plateforme d’Insavalor il y a quatre ans. « Je travaillais avec Monaco à l’époque où j’étais au CEA. Naturellement, j’ai voulu leur présenter nos activités et leur offrir l’opportunité de s’appuyer sur notre neutralité et notre expertise pour leur projet. Nous avons organisé une rencontre avec Jacques Mehu, le fondateur et ancien directeur scientifique de Provademse », explique-t-il. « Monaco était déjà avant-gardiste en matière de traitement des déchets, notamment avec une des premières usines de valorisation énergétique d’Europe au début du 20e siècle. Lorsque nous avons rencontré Laurence et Gilles, j’ai su que l’histoire allait être exaltante. Nous devions les accompagner dans ce projet ambitieux de révolution du processus de traitement de leurs déchets », explique Jacques, aussi enseignant-chercheur désormais retraité, et encore passionné par le métier.
Copyright : Principauté de Monaco/Twitter
La valorisation des déchets : le cœur de métier de Provademse
« Dépollution et traitement », « nouvelles ressources d’énergie » et « nouvelles ressources matières » : derrière ces mots se cache le terrain de jeu de Provademse : quotidiennement, les équipes de la plateforme technologique travaillent avec les laboratoires de l’INSA Lyon et leurs partenaires industriels, à valoriser ce qui pourrait être le prochain eldorado. « Les déchets sont des produits d’une nouvelle économie car la question environnementale occupe une place grandissante dans notre société. Face à la raréfaction des matières premières comme le sable ou certaines matières vitales par exemple pour de nombreuses industries, le déchet commence à trouver ses lettres de noblesse. Dans le cas de Monaco, dont la densité de population est très forte, c’est une réelle question », explique Jean-Louis Six, l’actuel directeur de l’unique plateforme technologique française dédiée à la valorisation des déchets.
Alors que Provademse accompagnait les ingénieurs monégasques sur le lancement d’un appel à technologies pour la future centrale de traitement, un cas d’étude avait été lancé auprès des élèves-ingénieurs. Avec un cahier des charges très contraignant et une complexité urbanistique et financière affichée, les 5e années du département génie énergétique et environnement s’étaient vus participer à un challenge grandeur nature. Mais pour cette fois, la dimension environnementale du projet était considérée plus importante que la résolution technique, une première pour ces jeunes expérimentateurs. « Le projet est très ambitieux, et le premier appel que nous avions lancé auprès de grands groupes internationaux s’était révélé infructueux. Pour cet exercice, nous leur avions donné très concrètement les mêmes consignes qu’à ces entreprises ! Même si aucune solution à proprement parler ne s’est démarquée malgré leurs précisions techniques, ces étudiants nous ont apporté beaucoup plus. Ils nous ont offert de décaler notre regard sur la problématique et c’était ce dont nous avions besoin. En tant que professionnels, nous nous bridons naturellement, évitons les risques et cet échange avec ces esprits ouverts nous a permis de prendre les choses sous un autre angle », expliquent Laurence Marty et Gilles Cellario.
Expliquer l’ingénierie
Spécialiste de l’innovation technologique et motivée par le respect de l’environnement, la plateforme technologique a l’habitude d’accompagner ses partenaires à mettre en place des éco-stratégies à long terme. « Notre rôle est de faire le lien entre nos collègues des laboratoires de recherche et nos partenaires industriels. Nos experts élaborent des solutions pour traiter et valoriser les déchets qui nous sont confiés, et s’appuient sur nos moyens expérimentaux pour prouver leur efficacité et leur possible industrialisation. Mais je crois qu’avec le projet de Monaco, nous sommes allés plus loin que ça », ajoute Jean-Louis Six, directeur de Provademse.
Pour les partenaires monégasques, le lien s’est étendu au-delà de la recherche et de la technique. « Trouver des solutions technologiques est une chose, et faire comprendre la technique en est une autre. Le traitement des déchets est un sujet difficile et en tant que technicien, il est délicat faire accepter qu’il n’existe pas toujours de solution technique pour une ambition. Le sujet a besoin d’être traité avec pédagogie, de la prise de décision à l’utilisation quotidienne car il est facile de démotiver sur ce sujet, à force de contradictions. L’expertise de Provademse nous a aidés à être plus audibles face à des décisions politiques. Cette forme de dialogue social fait partie de notre métier d’ingénieur, et nous sous-estimons sa force trop souvent », ajoutent Laurence Marty et Gilles Cellario.
À l’heure actuelle, les urbanistes de la Principauté poursuivent l’exercice d’équilibre entre ambitions politiques et environnementales, toujours accompagnés par les équipes de la plateforme technologique villeurbannaise. Des prélèvements de caractérisation des déchets ménagers et assimilés de Monaco sont en cours ; en répondant à des protocoles d’analyse précis, ils offriront un panel des déchets jetés quotidiennement, dans le but d’affiner la solution technologique finale. La nouvelle usine de traitement des déchets devrait être mise en service en 2025. Fera-t-elle toujours face à la mer ?

Recherche
Les HCL et l’INSA Lyon : de la solidarité au brevet d’invention
C’est avec un peu de plastique fondu, un soupçon d’énergie créatrice et beaucoup de bonne volonté que la vague de solidarité des « makers anti-covid » insaliens du premier confinement vient de donner lieu un an plus tard, à un partenariat entre l’établissement et les Hospices Civils de Lyon. Désormais, les personnels soignants disposent d’une plateforme d’impression 3D qui leur permet de créer selon leurs besoins, les produits de protection nécessaires à leur quotidien. Valentin Ripard, ingénieur d’études au laboratoire LaMCos1, a participé à la naissance de la relation entre les deux institutions lyonnaises. Il raconte comment une initiative solidaire a pris une ampleur telle, qu’elle a engendré un dépôt de brevet et un partenariat.
La belle histoire qui unit l’INSA Lyon aux HCL remonte au printemps 2020, lorsque enseignants, étudiants et laboratoires avaient naturellement retroussé leurs manches pour produire des visières grâces à l’impression 3D. L’initiative rejoignait un élan national de solidarité, le mouvement des « makers » qui, confinés, mettaient à profit leurs temps et leurs énergies à soutenir les personnels soignants qui faisaient face à la pénurie d’équipements de protection individuelle. « Je crois qu’à cette période, nous avons réussi à capitaliser sur ce sentiment que beaucoup ont ressenti : celui de se sentir inutile et passif face à cette crise sans précédent. En tant qu’ingénieur, professeur, étudiant ou chercheur, nous avions des compétences sur la conception d’objets que nous voulions mettre au service du bien commun. La solidarité étant une valeur très prégnante à l’INSA, il n’a pas été difficile de trouver des volontaires pour s’engager dans la cause », explique Valentin Ripard, encore doctorant à l’époque.
Alors que les machines de fabrication additive de la plateforme FIMI2 avaient trouvé place dans les domiciles des bénévoles insaliens et dessinaient de leurs fils fondus des visières destinées à protéger du virus, le réseau des « makers » insaliens devenait de plus en plus organisé : récolte des matières premières, fabrication, distribution… Chacun avait sa partition et la mélodie avait rapidement résonné dans les couloirs des hôpitaux des HCL, où les besoins étaient croissants. « Il faut se remémorer le contexte du quotidien du premier confinement : on circulait très peu et il n’y avait pas encore assez de masques pour tous. La moindre petite aide comptait énormément ! Alors, avec l’équipe, nous faisions le tour des besoins urgents, et nous adaptions nos produits, en développant des visières, des pousse-portes… Nous étions devenus une organisation très structurée et la collaboration avec les HCL devenait de plus en plus forte », ajoute l’ingénieur d’études.
Alors que le déconfinement commençait à pointer le bout de son nez, les troupes bénévoles qui assuraient les impressions presque 20h/24h fatiguent. Au compteur : près de 12 000 visières produites durant le printemps 2020. L’idée d’une plateforme technologique émerge alors. « L’idée de monter une plateforme entièrement destinée aux besoins des HCL est venue d’amis restaurateurs lyonnais qui avaient d’ailleurs participé à fournir des repas aux étudiants aux côtés de la Fondation INSA Lyon. Grâce à des dons conséquents, notamment de mes collègues de la Fédération Française de Rugby qui ont lancé une cagnotte en ligne, nous avons décidé avec les HCL et le département FIMI, de faire de cette initiative quelque chose de durable », précise Valentin. Après avoir été hébergées dans des locaux prêtés par INSAVALOR, les machines sont déplacées au 1er juin 2020 dans un ancien self dans les bâtiments hospitaliers : la concrétisation de la collaboration entre l’INSA et les HCL prend forme.
C’est ainsi que le 2e CHU de France et la première école d’ingénieurs post-bac française s’allient dans la création de « Co’Lab 3D ». La plateforme d’impression 3D, désormais encadrée par une signature partenariale, permet aux personnels hospitaliers bénévoles de faire fonctionner les machines en autonomie. « Nous avons formé des bénévoles aux techniques basiques de l’impression 3D. C’est très bénéfique pour eux, car la plateforme permet de répondre rapidement, et en circuit court aux besoins qui émergent sur le terrain. Nous avons par exemple développé d’autres produits comme des bouchons-pinces qui facilitent le processus d’analyse des tests PCR. D’ailleurs, ce produit a fait l’objet d’un dépôt de brevet », ajoute modestement le docteur.
Aujourd’hui, la collaboration se veut pérenne et vectrice de création. « Des étudiants ont réalisé leurs stages ouvriers l’été dernier sur la plateforme, deux stagiaires ingénieurs (5GM) et un projet de fin d’études y sont en cours de réalisation. Cette relation est une belle opportunité d’ouvrir notre communauté à un domaine qui sort un peu de nos spécialités habituelles et cela rend cette expérience encore plus enrichissante », conclut Valentin Ripard.
La passivité des premiers jours décrite par Valentin a ainsi laissé place au sentiment d’utilité chez les « makers » insaliens, qui ont réussi à construire en un temps record une structure efficace au service public. Main dans la main, bénévoles de l’INSA Lyon et bénévoles hospitaliers souhaitent continuer à faire fleurir de nouvelles idées pour protéger et faciliter le quotidien des personnels soignants.
[1] Laboratoire de Mécanique des Contacts et des Structures (INSA Lyon/CNRS/UdL)
[2] Formation Initiale aux Métiers d’Ingénieur
Podcasts « Les cœurs audacieux » - Saison 1 / Épisode 3 - 12 mai 2021

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La mécanique du cœur : quand la valve mitrale déraille
« Boum-boum. Boum-boum ». Il est certainement l’organe le plus symbolique du corps humain : imprimé sur les cartes de Saint-Valentin, dessiné avec les doigts pour dire son amour à sa moitié derrière une vitre ou même, gravé au compas sur une table de classe, la réalité biologique du cœur est pourtant un peu moins tendre. À peine plus grand que la taille d’un poing fermé, il structure une anatomie extrêmement complexe. Parmi les nombreux éléments qui le compose : la valve mitrale qui impose un sens unique à la circulation sanguine et peut se trouver endommagée avec le temps et conduire à une dégradation progressive de la fonction cardiaque.
Daniel Grinberg est chirurgien cardiaque à l’hôpital Louis Pradel de Bron (HCL), et a récemment soutenu une thèse à l’INSA Lyon. En collaboration avec le laboratoires LGEF1, l’hôpital Mount Sinaï à New York, et son équipe hospitalière au CHU de Lyon, il travaille à l’élaboration d’un outil d’aide au chirurgien pour faciliter les chirurgies valvulaires mitrales et les rendre plus efficaces. Immersion au cœur de la machine.
La valve en bandoulière
La valve mitrale est l’une des quatre valves séparant les cavités cardiaques qui composent le cœur. Comme un clapet, elle guide le sang, l’empêchant de revenir en arrière. « La valve mitrale se situe entre l’oreillette gauche et le ventricule gauche. Elle ressemble et fonctionne comme un double parachute : quand le cœur se contracte, le sang s’engouffre dans la voilure et les parachutes se gonflent jusqu’à se toucher. C’est ce contact qui forme le clapet antiretour et assure la circulation sanguine et ce, 2 milliards de fois au cours d’une vie humaine ! Dès lors qu’un élément des parachutes est abimé (la voilure, appelée ici « valvule » ou les fils tracteurs, appelés ici « cordages »), la valve mitrale n’assure plus son rôle et le cœur fatigue. Quand la mécanique ne fonctionne plus, il faut opérer, pour au mieux réparer la valve ou bien la remplacer par une prothèse », explique le docteur Grinberg, du service de chirurgie cardiaque adulte à l’hôpital Louis Pradel.
En France, près de 7000 chirurgies valvulaires mitrales sont réalisées chaque année. En cause de la dégénérescence de cet élément : le temps et l’âge. Plusieurs symptômes peuvent être associés à une mauvaise étanchéité de l’orifice mitral. « En matière d’insuffisance mitrale, il existe des traitements pour diminuer les symptômes, mais seule la chirurgie peut résoudre le fond du problème. Cette chirurgie est difficile car nous ne sommes pas en mesure d’évaluer en direct ce qu’il se passe physiquement dans le coeur pendant une opération. Par exemple, lorsque l’on effectue une réparation, on arrête le cœur : il est mou et vide de sang, alors lorsqu’il est remis en route, il se peut que cette réparation ne fonctionne pas aussi bien qu’elle devrait. Il n’existe pas de système à 100% fiable et certains patients reviennent nous voir des semaines, des mois ou des années après l’intervention pour une récidive de fuite. Nous avons donc cherché à développer des outils permettant d’évaluer les changements physiques survenants pendant la chirurgie, qui pourraient nous aider à éviter les récidives », ajoute le docteur.
La rencontre avec le laboratoire LGEF : « It’s a crush ! »
En 2015, lorsque le Dr. Daniel Grinberg et le Pf. Jean-François Obadia viennent frapper à la porte des laboratoires de l’INSA Lyon, ils travaillent déjà à remplacer les cordages rompus par des cordages artificiels en Gore Tex, sans même arrêter le cœur grâce au dispositif NeoChord DS1000®️. « C’est entre deux chirurgies et autour de quelques sandwichs que nous avons fait connaissance avec Pierre-Jean Cottinet, enseignant-chercheur à l’INSA Lyon et au LGEF, qui est par la suite devenu mon ami et mon directeur de thèse. Nous avons amené la première problématique : comment mesurer la tension qui s’exerce sur ces cordages artificiels pendant l’opération ? Cette question n’a été que la première d’une longue série », poursuit Daniel.
De fil en aiguille, les médecins et les chercheurs de l’INSA Lyon parviennent à développer un banc d’essai : c’est la première fois qu’il est possible de mesurer chez l’homme, à cœur battant et pendant une opération chirurgicale, la tension exercée sur les cordages mitraux. Le banc d’essai développé, désormais breveté2, a fait l’objet de différentes publications scientifiques et salué par les experts du domaine. Mais les chercheurs et médecins ne s’arrêtent pas là. « Les données récoltées par notre banc d’essai étaient totalement inédites et nous ont permis de mieux comprendre les maladies mitrales et les conséquences de la chirurgie. Mais après ces observations faites, il s’agissait de les comprendre. Nous avons débuté une collaboration avec des laboratoires spécialisés en imagerie médicale et en simulation numérique dont le laboratoire CREATIS3, pour créer et optimiser des modèles de « cœur numérique » et ainsi, essayer de comprendre les facteurs influençant la tension des cordages. Nous sommes encore en train de travailler sur le phénomène à travers un projet ANR intitulé ‘SIMR’. »
Le cœur à l’ouvrage
Parmi les autres paramètres capables d’influencer la qualité de l’étanchéité de la valve mitrale, il y a la coaptation, qui correspond à la force de contact entre les deux parachutes composant la valve. « La coaptation est la force que ces deux valvules ont à se fermer l’une contre l’autre et cette force conditionne l’étanchéité de la valve. C’est le sujet du second outil que nous avons développé et breveté pendant mon travail de thèse au LGEF. Nous voulons que cet outil puisse d’une part nous aider à comprendre les maladies et les conséquences de la chirurgie mitrale, et d’autre part, en faire un appareil qui permette d’assister le chirurgien pendant son intervention », poursuit-il.
Dans le cadre de sa thèse, Daniel Grinberg s’est envolé pour New York, à l’hôpital du Mont Sinaï. « Au sein de cet hôpital, que l’on peut considérer comme le ‘temple’ de la valve mitrale, nous avons réussi à jeter les bases d’une première version de l’outil, avec des tests in-vivo et ex-vivo sur des cœurs de porcs. Depuis mon retour en France, nous avons avancé sur l’amélioration de l’outil qui permet désormais de mesurer les forces de coaptation directement sur un cathéter, pendant des interventions à cœur battant. C’est une vraie avancée pour la chirurgie mini-invasive », se réjouit le médecin.
Aujourd’hui, les nombreux scientifiques engagés dans ces deux projets poursuivent leurs recherches. Grâce à des liens renforcés entre les laboratoires de l’INSA Lyon, les Hospices Civils de Lyon et l’hôpital new yorkais, Daniel Grinberg a bon espoir de voir un appareil apparaître dans les prochaines années. « En tant que médecin, je me dois de garder les pieds sur terre et ne pas vendre de la poudre de perlimpinpin. Il reste encore beaucoup de travail avant de pouvoir fournir aux chirurgiens cardiaques et aux cardiologues, un outil utile, efficace et règlementaire pour rendre les interventions sur les valves mitrales plus sûres. Mais il est certain que les résultats de ces travaux sont déjà prometteurs et inédits dans le domaine de la médecine valvulaire mitrale », conclut-il.

1 LGEF : Laboratoire de Génie Électrique et Ferroélectricité (INSA Lyon)
2 EP18157633 – INSA Lyon/Université Lyon1/Hospices Civils de Lyon – dépôt via la SATT Pulsalys
3 Centre de recherche en Acquisition et Traitement d’Images pour la Santé (INSA Lyon/Lyon1/UJM)
4 L’Agence Nationale de la Recherche finance la recherche publique et la recherche partenariale en France