Fondation INSA Lyon

03 mar
03/mar/2021

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Les HCL et l’INSA Lyon : de la solidarité au brevet d’invention

C’est avec un peu de plastique fondu, un soupçon d’énergie créatrice et beaucoup de bonne volonté que la vague de solidarité des « makers anti-covid » insaliens du premier confinement vient de donner lieu un an plus tard, à un partenariat entre l’établissement et les Hospices Civils de Lyon. Désormais, les personnels soignants disposent d’une plateforme d’impression 3D qui leur permet de créer selon leurs besoins, les produits de protection nécessaires à leur quotidien. Valentin Ripard, ingénieur d’études au laboratoire LaMCos1, a participé à la naissance de la relation entre les deux institutions lyonnaises. Il raconte comment une initiative solidaire a pris une ampleur telle, qu’elle a engendré un dépôt de brevet et un partenariat.

La belle histoire qui unit l’INSA Lyon aux HCL remonte au printemps 2020, lorsque enseignants, étudiants et laboratoires avaient naturellement retroussé leurs manches pour produire des visières grâces à l’impression 3D. L’initiative rejoignait un élan national de solidarité, le mouvement des « makers » qui, confinés, mettaient à profit leurs temps et leurs énergies à soutenir les personnels soignants qui faisaient face à la pénurie d’équipements de protection individuelle. « Je crois qu’à cette période, nous avons réussi à capitaliser sur ce sentiment que beaucoup ont ressenti : celui de se sentir inutile et passif face à cette crise sans précédent. En tant qu’ingénieur, professeur, étudiant ou chercheur, nous avions des compétences sur la conception d’objets que nous voulions mettre au service du bien commun. La solidarité étant une valeur très prégnante à l’INSA, il n’a pas été difficile de trouver des volontaires pour s’engager dans la cause », explique Valentin Ripard, encore doctorant à l’époque. 

Alors que les machines de fabrication additive de la plateforme FIMI2  avaient trouvé place dans les domiciles des bénévoles insaliens et dessinaient de leurs fils fondus des visières destinées à protéger du virus, le réseau des « makers » insaliens devenait de plus en plus organisé : récolte des matières premières, fabrication, distribution… Chacun avait sa partition et la mélodie avait rapidement résonné dans les couloirs des hôpitaux des HCL, où les besoins étaient croissants. « Il faut se remémorer le contexte du quotidien du premier confinement : on circulait très peu et il n’y avait pas encore assez de masques pour tous. La moindre petite aide comptait énormément ! Alors, avec l’équipe, nous faisions le tour des besoins urgents, et nous adaptions nos produits, en développant des visières, des pousse-portes… Nous étions devenus une organisation très structurée et la collaboration avec les HCL devenait de plus en plus forte », ajoute l’ingénieur d’études. 

Alors que le déconfinement commençait à pointer le bout de son nez, les troupes bénévoles qui assuraient les impressions presque 20h/24h fatiguent. Au compteur : près de 12 000 visières produites durant le printemps 2020. L’idée d’une plateforme technologique émerge alors. « L’idée de monter une plateforme entièrement destinée aux besoins des HCL est venue d’amis restaurateurs lyonnais qui avaient d’ailleurs participé à fournir des repas aux étudiants aux côtés de la Fondation INSA Lyon. Grâce à des dons conséquents, notamment de mes collègues de la Fédération Française de Rugby qui ont lancé une cagnotte en ligne, nous avons décidé avec les HCL et le département FIMI, de faire de cette initiative quelque chose de durable », précise Valentin. Après avoir été hébergées dans des locaux prêtés par INSAVALOR, les machines sont déplacées au 1er juin 2020 dans un ancien self dans les bâtiments hospitaliers : la concrétisation de la collaboration entre l’INSA et les HCL prend forme.

C’est ainsi que le 2e CHU de France et la première école d’ingénieurs post-bac française s’allient dans la création de « Co’Lab 3D ». La plateforme d’impression 3D, désormais encadrée par une signature partenariale, permet aux personnels hospitaliers bénévoles de faire fonctionner les machines en autonomie. « Nous avons formé des bénévoles aux techniques basiques de l’impression 3D. C’est très bénéfique pour eux, car la plateforme permet de répondre rapidement, et en circuit court aux besoins qui émergent sur le terrain. Nous avons par exemple développé d’autres produits comme des bouchons-pinces qui facilitent le processus d’analyse des tests PCR. D’ailleurs, ce produit a fait l’objet d’un dépôt de brevet », ajoute modestement le docteur. 

Aujourd’hui, la collaboration se veut pérenne et vectrice de création. « Des étudiants ont réalisé leurs stages ouvriers l’été dernier sur la plateforme, deux stagiaires ingénieurs (5GM) et un projet de fin d’études y sont en cours de réalisation. Cette relation est une belle opportunité d’ouvrir notre communauté à un domaine qui sort un peu de nos spécialités habituelles et cela rend cette expérience encore plus enrichissante », conclut Valentin Ripard.

La passivité des premiers jours décrite par Valentin a ainsi laissé place au sentiment d’utilité chez les « makers » insaliens, qui ont réussi à construire en un temps record une structure efficace au service public. Main dans la main, bénévoles de l’INSA Lyon et bénévoles hospitaliers souhaitent continuer à faire fleurir de nouvelles idées pour protéger et faciliter le quotidien des personnels soignants.

Issue du mouvement LEACOM (Lyon Education Anti-Covid Makers), structurée au début de la pandémie de covid-19 et au sein duquel l’INSA Lyon était un élément moteur, Co’Lab 3D a bénéficié de nombreux dons financiers, matériel et humains. L’initiative a été soutenue et accompagnée par la Fondation INSA Lyon, le l'Institut Gaston Berger de Lyon, la filiale de valorisation de l’INSA Lyon INSAVALOR, et de nombreux autres donateurs.

[1] Laboratoire de Mécanique des Contacts et des Structures (INSA Lyon/CNRS/UdL)
[2] Formation Initiale aux Métiers d’Ingénieur

 

Pour aller plus loin sur le sujet : 
Podcasts « Les cœurs audacieux » -  Saison 1 / Épisode 3 - 12 mai 2021
 

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16 fév
16/fév/2021

Vie de campus

« Je voulais lui permettre de s’exprimer pleinement »

Comment favoriser la communication avec une personne qui ne sait ni parler, ni écrire ? La réponse est donnée par Alexandros Sidiras Galante, étudiant en 5e année du département télécommunications, services et usages de l'INSA Lyon et créateur de l’application « PicTalk », qui permet aux personnes non-verbales de communiquer avec leur entourage grâce à un simple smartphone. La solution de communication alternative qu’il a imaginé en mettant en oeuvre ses compétences de futur ingénieur a largement séduit le jury des Coups de Pouce Passion de la Fondation INSA Lyon. 

Pictalk

Comment est née l’application PicTalk et à quoi sert-elle ?
C’est une application dont le but est de faciliter la vie des personnes qui ne peuvent pas communiquer par la parole. Elle permet de verbaliser une intention, à travers des pictogrammes. 
Mon petit frère, porteur de la trisomie 21, ne sait ni parler, ni écrire. Il a développé d’autres manières de communiquer, avec par exemple, sa propre variante de la langue des signes. S’il ne connait pas le langage commun, il dispose d’une incroyable mémoire visuelle qui lui permet de reconnaître les pictogrammes et leurs significations associées. C’est d’ailleurs sur ce principe qu’un logiciel qu’il utilisait quotidiennement était conçu, mais malheureusement, cet outil est cher et ne fonctionne que sur tablette, ce qui n’est pas vraiment facile à transporter dans la rue. Même si cette solution nous a permis d’entamer une communication, je voulais lui permettre de s’exprimer pleinement, c’est pourquoi j’ai souhaité développer une application. La toute première version de PicTalk a été initiée à l’INSA Lyon, en cours de développement web. Avec trois camarades de classe, nous avions réussi bon an mal an, avec nos connaissances, à créer une application. Puis le confinement m’a permis de façonner une solution plus efficiente : PicTalk est en ligne depuis septembre 2020, et ne cesse d’être améliorée par l’usage quotidien qu’en fait Pablo, mon petit frère.


Concrètement, comment fonctionne l’application ? 
Je voulais qu’elle soit un outil complètement personnalisable, comme peut l’être le langage des personnes non-verbales, et qu’elle soit le plus accessible possible. Elle permet à chacun d’uploader ses propres pictogrammes, que l’utilisateur aura lui-même choisi. Concrètement, l’application fonctionne en arborescence : l’interface propose la première intention traduite en dessins comme « je veux », « j’ai mal » ou « je pense », et le reste de la phrase est proposée. La phrase « je veux des frites » sera par exemple représentée par deux images différentes : une main puis une barquette de frites. Une fois la phrase de pictogrammes construite, l’assistant vocal lit l’intention. PicTalk permet aussi de copier-coller la phrase générée pour échanger par messages. Grâce à quelques bibliothèques de pictogrammes uploadées par l’accompagnant de vie ou l’éducateur, l’utilisateur peut dialoguer grâce à n’importe quel appareil électronique. D’ailleurs, l’application n’a pas besoin d’internet pour fonctionner, ce qui la rend encore plus accessible.

I want some french fries

Quelle évolution souhaitez-vous à votre projet ?
L’application est disponible sur toutes les plateformes de téléchargement, mais il y a encore peu d’utilisateurs. Pour l’instant, je suis encore en phase de test et je fais en sorte de travailler sur tous les bugs pour pouvoir l’améliorer. J'échange beaucoup avec ma mère sur l’expérience utilisateur, car c’est elle qui configure les paramètres du téléphone de mon petit frère. C’est un vrai plus de pouvoir développer l’application à travers l’utilisation de Pablo, et d’ailleurs, nous pourrons bientôt former ses éducateurs pour qu’il puisse l’utiliser à l’école. La dotation que je viens de recevoir de la part de la Fondation INSA Lyon permettra à l’application d’être pérennisée et de stocker autant de pictogrammes sur les serveurs dont les utilisateurs auront besoin, car l’application est gratuite et je souhaite qu’elle le reste. Les dialogues avec mon petit frère permis par l’application sont, pour moi, sources d’une grande motivation à poursuivre le développement. Il y a encore certains points techniques à finaliser, mais j’ai bon espoir que PicTalk puisse permettre à d’autres utilisateurs non-verbaux d’interagir aussi justement qu’ils le souhaitent avec leurs environnements. 

 

PicTalk
PicTalk est une application qui, par l'utilisation de pictogrammes, vise à faciliter la parole des personnes non-verbales. Grâce à l’importation de pictogrammes, elle est utilisable sur toutes les plateformes et appareils électroniques. 
Plus d’informations sur PicTalk.

 

Fondation INSA LyonCoup de pouce passion
À travers les coups de pouce passions, la Fondation INSA Lyon souhaite encourager le développement du modèle INSA en apportant une aide financière, un coup de pouce spécifique aux élèves-ingénieurs qui cultivent une passion, un talent individuel affirmé, reconnu ou en devenir, qu’ils exercent au sein d’une des structures pédagogiques ou associatives de l’école. 
Plus d’informations sur les coups de pouce passions de la Fondation INSA Lyon.

 

 

 

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19 nov
19/nov/2020

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Alliance Atmo/INSA Lyon : pour une recherche qui a le vent en poupe

Chaque jour, un adulte respire près de 15 000 litres d’air. Pur, l’air ? Rien n’est moins sûr. 
À l’heure où la santé des populations est mise à mal par un virus d’ampleur mondiale, l’INSA Lyon officialise son alliance avec Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, pour travailler à l’amélioration du premier élément nécessaire à la vie : l’air. 

Rencontre avec Nicolas Rivière, adjoint en charge de l’enjeu de recherche « Environnement : Milieux Naturels Industriels et Urbains » à l‘INSA Lyon et porteur de la chaire de recherche nouvellement créée, accompagné de Claire Chappaz, adjointe pour l’innovation et le développement chez Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.

La qualité de l’air : un enjeu de santé public majeur 
« Pic de pollution, pensez aux transports en commun ». Un message d’alerte pour prévenir d’un épisode de pollution qui s’affiche sur les panneaux lumineux des grandes villes, désormais avec une certaine habitude. Malheureusement, ces « pics » ne sont que la partie visible d’une pollution quotidienne dont les principales sources sont identifiées : les activités de transport routier, industrie, chauffage résidentiel et agriculture libèrent plus de cinquante gaz et particules nuisibles et modifient la composition de l’air, quotidiennement.

Claire Chappaz, adjointe unité innovation et développement chez Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.De toute évidence néfaste pour l’environnement et la biodiversité, la pollution de l’air l’est d’autant plus pour la santé des populations. Chaque jour, les « AASQA », les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air, sont chargées d’étudier très précisément la composition de l’air et évaluent l’exposition des citoyens aux différentes composantes de l’atmosphère. « L’Agence nationale de santé publique a estimé en 2016 l’impact sanitaire de la pollution de l’air à 48 000 décès prématurés, soit 9% de la mortalité en France. Face à ce constat, il est urgent d’apporter des informations locales encore plus précises et contextualisées, tant pour permettre aux citoyens de connaître la composition de l’air qu’ils respirent, que pour aider les décideurs à protéger notre santé et notre environnement », introduit Claire Chappaz, adjointe unité innovation et développement chez Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.


Unir ses forces pour la recherche sur l’air
Dans ce contexte, Atmo et l’INSA Lyon travailleront main dans la main dans le cadre d’une chaire de recherche et d’enseignement, ave
c l’ambition de lever les verrous scientifiques qui persistent en matière de surveillance de la qualité de l’air. « Le cadre donné par cette alliance nous permettra de concentrer nos recherches sur deux thématiques : d’abord sur la fiabilité des données relevées par les dispositifs de mesure innovants que sont les micro-capteurs, et puis nous concentrerons nos efforts sur la modélisation et la représentation de la qualité de l’air », explique Nicolas Rivière, porteur de la chaire à l’INSA Lyon. « Trois de nos laboratoires de recherche ont été sollicités pour s’impliquer dans les travaux. Le LIRIS1, pour son expertise sur le traitement de données et des apprentissages statistiques. Le Citi2, sur l’aspect de l’internet des objets et des capteurs embarqués. Et le LMFA3, pour son regard sur la simulation des écoulements et de la pollution », ajoute Nicolas.

Innovante, la chaire souhaite faire travailler ensemble des experts de domaines variés, de l’informatique à l’électronique, en passant par les mathématiques ou la modélisation numérique. « Avant le lancement officiel de cette chaire, des partenariats existaient déjà entre Atmo et certains de nos laboratoires. En réalité, une dizaine de laboratoires de l’INSA menait déjà des recherches en lien avec la qualité de l’air, extérieur comme intérieur », intime l’enseignant-chercheur.

Nicolas RivièreUne alliance pour la mobilisation et la sensibilisation citoyenne
S’il est largement accepté que la pollution atmosphérique impacte négativement la santé, aujourd’hui plus que jamais, les citoyens sont inquiets sur la qualité de l’air qu’ils respirent. Mais cette préoccupation n’a pas toujours été si forte. Pour Nicolas Rivière, une explication existe. « L'air que nous respirons et sa qualité ont un impact direct sur nos santés, au même titre que la nourriture que nous mangeons ou l'eau que nous buvons. Pourtant, respirer ne demande pas de réflexion, à la différence de faire ses courses. Cela met souvent les préoccupations liées à la qualité de l'air sur un plan différent, même pour des citoyens très engagés en matière d'environnement, comme le sont de plus en plus nos élèves-ingénieurs. Faire connaître les pratiques et faire prendre conscience des expositions est important », explique-t-il.

L’ambition seconde des porteurs de l’alliance est d’associer les avancées des recherches à des actions de mobilisation et de sensibilisation qui pourraient prendre la forme d’ateliers de conception de capteurs, de création de supports de visualisation en temps réel et de contrats doctoraux… Le programme « air et engagement sociétal » co-conçu par Atmo et l’INSA Lyon à destination de tous les membres des parties prenantes, permettra de démultiplier la portée des recherches. « La participation citoyenne est quelque chose que nous mettons en avant depuis de nombreuses années car cela constitue un puissant levier de mobilisation et d’incitation à l’action. Le bénéfice pour la santé des populations et l’impact sur l’environnement se trouvera par une multitude d’actions, collectives ou individuelles. Et pour cela, il est impératif de faire connaître les leviers d'amélioration de la qualité de l’air », conclut Claire Chappaz.

 

ATMOLe jeudi 19 novembre 2020, Frédéric Fotiadu, directeur de l’INSA Lyon et Éric Fournier, président d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes ont officialisé leur partenariat pluri-acteurs dans le cadre d’une Alliance reposant sur l’engagement d’expertises scientifiques et la mobilisation des élèves-ingénieurs au service d’un enjeu sociétal.

CONVAIRGENCEAssocié à un mécénat conjointement porté par la Fondation INSA Lyon et le fonds de dotation pour l’air d’Auvergne-Rhône-Alpes ConvAIRgence, cette alliance contribue à engager la communauté INSA sur la transition écologique et à développer une science soutenue par les entreprises au bénéfice d’enjeux sociétaux. « Des ambitions précisément au cœur de la nouvelle stratégie de notre établissement », souligne le directeur de l’INSA Lyon. 

Fondation INSA LyonLa Fondation INSA Lyon et ConvAIRgence offrent aux entreprises et acteurs socio-économiques l’opportunité d’accompagner l’INSA Lyon et Atmo Auvergne-Rhône-Alpes pour relever ensemble les défis scientifiques indispensables à une amélioration durable de la qualité de l’air de notre région, « à la croisée des mondes académiques, économiques et l’intérêt général », précise Alexis Méténier, Directeur de la Fondation INSA Lyon.
Plus d’informations : www.fondation.insa-lyon.fr 

 

 

 1Laboratoire d’informatique en images et systèmes d’information (INSA Lyon, Lyon 1, Lyon 2, ECL, CNRS)

 2Centre d’innovation en télécommunications et intégration de service (INSA Lyon, INRIA)
 3Laboratoire de mécanique des fluides et d’acoustique (ECL, INSA Lyon, Lyon 1, CNRS)

 

 

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24 juin
24/juin/2020

INSA Lyon

Chaire Alumni / INSA Lyon : l’ingénieur INSA, ce philosophe en action

Avec la chaire « Ingénieur INSA, philosophe en action. Penser et agir de manière responsable », l’INSA Lyon et son association d’Alumni, la Fondation INSA Lyon et la filiale de valorisation INSAVALOR, souhaitent interroger le rôle de l’ingénieur et nourrir la réflexion sur son évolution dans une société transformée par de grands enjeux.

Urgence climatique, « robolution », crise des représentations et des pratiques… Le monde d’aujourd’hui connaît de profonds bouleversements et commence à percevoir les impasses de nos systèmes socio-économiques. Les enjeux actuels sont de taille et pour pouvoir leur faire face, le monde doit se réinventer. 

À la croisée de ce nouveau monde et de ses défis : l’ingénieur. Humaniste comme le souhaitaient les fondateurs de l’INSA Lyon, l’ingénieur INSA devait porter en lui la responsabilité sociétale de ses actes mais aussi de sa pensée. Cette représentation formulée à la fin des années 60, lors de la création du modèle INSA, n’a pas pris une ride aujourd’hui, jusqu'à trouver un écho très fort dans un contexte en pleine mutation. 

Comment cet « ingénieur, philosophe en action » évolue-t-il dans notre société contemporaine ? Quelle sagesse peut-il développer face aux défis du temps, à une révolution numérique incontrôlée et incontrôlable, à un futur incertain et imprévu ? À quelles valeurs pourra-t-il se référer et quel idéal cherchera-t-il à véhiculer dans un monde où l’humanité peine à se projeter ? Comment parviendra-t-il à allier pensées et actes, attentes et satisfactions, besoins économiques et nécessités vitales ?
 
C’est pour tenter de répondre à ces questions, et pour redonner à l’humanisme de l’ingénieur INSA tout son sens dans une époque bouleversée, que l’INSA Lyon et l’Association Alumni INSA Lyon lancent la chaire « Ingénieur INSA, philosophe en action. Penser et agir de manière responsable ». Parce que le monde bouge, qu’il faut anticiper et se mettre en mouvement.

 

Pour participer au développement de cette chaire, une opération de financement participatif a été déployée le 22 juin 2020 : https://crowdfunding.groupe-insa.fr/fr/projects/chaire-alumni-insa-lyon

En savoir plus sur la chaire : https://chaires.insa-lyon.fr/chaire-institutionnelle-alumni-insa-lyon

 

Penser l’évolution du rôle et de la responsabilité des ingénieurs avec nos Alumni
Par Frédéric Fotiadu, directeur de l’INSA Lyon

L’INSA Lyon est engagé depuis deux ans dans une démarche Prospective, inspirée de la méthode élaborée par son père fondateur Gaston Berger. Ces travaux nous ont permis de mener une réflexion profonde sur les futurs possibles de notre établissement à l’horizon 2040, en envisageant divers scénarios, dont certains de rupture. La crise du Covid-19 nous a brutalement confrontés à ces hypothèses d’exception, qui, au début 2020, étaient encore considérées comme peu probables. Face aux enjeux résultant de ces circonstances, la question du rôle des ingénieurs, déjà au cœur dans notre démarche prospective, reste plus que jamais d’actualité.

Par la diversité des fonctions qu’elles et qu’ils occupent dans tous les domaines et secteurs d’activité, par l’infinie richesse de leurs parcours professionnels et de leurs expériences personnelles, les diplômés INSA constituent à la fois une extraordinaire source d’informations et d’inspiration, et une formidable caisse de résonance à ces questionnements. Ils sont aussi, par leur nombre, un puissant levier de transformation des entreprises et organisations de nos sociétés. Je suis donc particulièrement heureux et enthousiaste à l’idée de porter ensemble cette chaire Alumni INSA Lyon pour approfondir nos réflexions sur la place et la responsabilité de l’ingénieur dans le monde actuel et à venir.

Ce projet absolument passionnant va contribuer à resserrer les liens et renforcer les interactions entre notre établissement et son réseau d’Alumni. Il constitue également une très belle opportunité pour rapprocher de notre communauté de diplômés qui s’en étaient éloignés. Dans un monde en recherche de sens et de nouveaux repères, cette chaire est une invitation à nous mobiliser toutes et tous pour penser notre rôle au sein de la société sur la base de ce qui constitue l’essence même de l’INSA Lyon depuis sa création : le modèle d’ingénieur humaniste.

Cette « marque de fabrique INSA » repose précisément sur la capacité à s’ouvrir à d’autres disciplines, notamment les sciences humaines et sociales, pour saisir toute la pluralité du monde et s’interroger systématiquement sur l’impact sociétal et environnemental des technologies. C’est aussi l’ouverture au monde des arts, de la culture et du sport, pour nourrir notre réflexion et notre expérience d’autres formes de sensibilité, d’interactions, de pratiques, d’autres quêtes de la performance et de dépassement de soi. C’est enfin un véritable engagement citoyen en faveur de l’ouverture sociale et de toutes les formes de diversités pour construire un monde plus juste, inclusif, bienveillant et altruiste.

Formés selon ce modèle porté par l'INSA et nourris de ses valeurs fondamentales, nos diplômés sont particulièrement à même de percevoir la multitude de signaux forts ou faibles qui annoncent les mutations à venir. Ils ont la capacité à les penser non seulement sous l’angle de la technologie, mais aussi et surtout selon une approche intellectuelle globale. C’est précisément cette dynamique qui va être mise en œuvre au sein de la Chaire Alumni, au service de nos élèves, de nos enseignants-chercheurs, de nos partenaires et de la société d’une manière générale.

Il s’agira ici de toujours mieux nous préparer à affronter cet avenir incertain, complexe, bouleversé par le présent, en adoptant une vision systémique pour engager avec conscience et éthique les grandes transitions énergétiques, environnementales et écologiques, numériques, mais également sociales et sociétales, qui permettront de faire advenir un futur désirable.


Repositionner le rôle de l’ingénieur dans la société
Par Daniel Louis-André, ingénieur INSA génie électrique 1977 et président de l’association Alumni INSA Lyon

L’ingénieur INSA, femme ou homme, est attaché, peut-être plus aujourd’hui qu’hier, à toutes les valeurs portées par le modèle INSA. Si ses caractéristiques, tout comme son état d’esprit, n’ont pas été érodés par le temps, je pense que nous pouvons constater que l’ingénieur INSA a beaucoup évolué.

Avec tout d’abord, la dimension internationale qu’il a pu acquérir, dans l’entreprise, et dans la société au sens large. Partir en échange pendant ses études il y a quarante ans était le privilège de quelques-uns d’entre nous. Depuis, la mobilité est devenue obligatoire pour tous les étudiants, et les moyens de communication se sont considérablement développés, rendant l’internationalisation beaucoup plus simple à gérer. 
Dans ce monde où tout s’est accéléré, nous constatons par ailleurs que l’ingénieur INSA est de plus en plus en quête de sens. L’engagement, l’adéquation aux valeurs de l’entreprise, l’utilité donnée au métier exercé sont des moteurs dans la recherche d’emploi, tout comme dans la conservation d’un poste. Le salaire ne suffit plus au bonheur. Le modèle de société de ces dernières décennies ne fait plus rêver, il est même décrié. La société doit se transformer.

Dans ma spécialité génie électrique, les ingénieurs ont conscience d’être complètement au cœur de la transformation du modèle énergétique. Dans cette course vers la mobilité faible émission, les jeunes ont conscience d’un enjeu majeur : leur impact sur l’évolution des modes de vie pour faire baisser les consommations d’énergie.
Le volet environnemental et la place de l’humain sont devenus primordiaux.
Dans la projection de l'industrie du futur, de l’usine 4.0, au milieu du big data, des objets connectés, de l’ultra-technologie, il y a cette voie vers l’innovation à domicile, les circuits courts, les modèles personnalisés.

De manière plus globale, on va donc demander à l’ingénieur d’être toujours plus créatif. On va lui demander de trouver l’équilibre entre l’expertise qu’il va pouvoir développer en regard des technologies de pointe, et la nécessité de travailler avec une démarche plus large pour mieux intégrer la dimension environnementale sur l’ensemble du cycle de production, et replacer l’humain, tel qu’il doit l’être, au cœur des processus.
L’ingénieur de demain doit tenir ce rôle, avoir cette vision globale, développer cette approche systémique et exercer plus que jamais son sens critique. Il doit avoir la faculté de s’interroger au-delà de son « patrimoine » de compétences, quitte à remettre en cause les approches qui semblent évidentes. 

J’aimerais enfin personnellement que l’ingénieur ait un rôle plus important dans la cité, par sa connaissance générale et son savoir-faire, alors qu’il a aujourd’hui peu d’impact. C’est peut-être ce qu’il faut transmettre à nos jeunes : apprendre à ne pas être passifs, face à des systèmes qui les enferment sur des modèles. Il faut repositionner le rôle de l’ingénieur, et mon optimisme me conduit à penser que c’est possible. 

Mais pour parvenir à développer de nouvelles approches qui répondent à la fois à la quête de sens de l’ingénieur, et à la nécessité de repositionner son rôle dans la société, il faut s’interroger sur l’art et la manière.
Comment un ingénieur INSA doit se comporter au sein de l’entreprise pour jouer son rôle ? Comment cet ingénieur de demain va parvenir à jouer un rôle important dans son entreprise tout en exerçant son regard critique ? Comment pourra-t-il être à l’initiative du changement sans être perçu comme celui qui veut tout révolutionner ? Les notions de savoir-être et de compréhension du monde de l’entreprise sont ici fondamentales, et doivent guider la formation des élèves, au-delà bien-sûr des bases scientifiques qu’il faut conserver.

Je suis Président des Alumni depuis mars 2019 et, depuis, je suis régulièrement au contact des élèves et des diplômés INSA. Avec cette chaire, nous souhaitons apporter des réponses à leurs préoccupations, notamment au regard des enjeux sociétaux et environnementaux. Et nous allons pouvoir le faire ensemble, avec l’école et la Fondation INSA Lyon.
Cette dimension tripartite est pour moi indispensable au succès de ce projet, comme de beaucoup d’autres. En tant qu’Alumni, nous allons pouvoir faire le lien entre ceux qui pensent la formation à l’INSA Lyon, les ingénieurs en activité et ceux en devenir.
Nous souhaitons faire de cette chaire un terrain concret d’échange d’idées et d’expériences, qui produise des résultats tangibles pour tous les acteurs : École et enseignants, ingénieurs en activité, entreprises.


Promouvoir le modèle d’ingénieur humaniste
Par Laure Corriga, présidente du directoire d’INSAVALOR

Nous soutenons cette chaire originale qui a toute légitimé pour exister, parce qu’elle colle à l’ADN de l’INSA Lyon. S’interroger sur le rôle de l’ingénieur fait partie des fondements de l’école, et c’est important de partager la réflexion avec notre écosystème, aux côtés des Alumni et de la Fondation INSA Lyon.
Pour moi, un ingénieur, c’est quelqu’un qui, face à des enjeux, des problèmes variés, apporte des solutions techniques et organisationnelles en prenant conscience des impacts et parties-prenantes qui l’entourent. Sa grande qualité, c’est son adaptabilité. Aujourd’hui, dans un contexte où les enjeux économiques, sociétaux et environnementaux sont plus visibles, l’ingénieur devient un acteur dont le rôle devrait être plus grand, avec une place dans la société plus prépondérante. Son regard devrait être essentiel, nourri par cette démarche projet dont il a l’enseignement et la maîtrise.
Le rôle de l’ingénieur évolue parce que la société évolue. Dans un monde qui devient plus automatisé, l’ingénieur sera forcé de changer, de prendre en considération de nouveaux paramètres. Au-delà de l’innovation technologique, il devra mesurer l’impact de ses décisions sur le plan sociétal et environnemental, voir plus loin, inventer de nouveaux modèles, en faisant notamment appel à sa créativité. Il devra vivre avec le changement mais aussi l’initier. Il va évoluer dans un contexte plus internationalisé, avec des collaborations aux réponses moins immédiates. 
L’INSA éveille ses élèves en ce sens, et souhaite leur apporter les connaissances et les compétences nécessaires. De cette chaire, j’aimerais qu’il ressorte une sorte de label d’ingénieurs humanistes, qui permettrait de témoigner du parcours INSA et de la démarche globale acquise au fil de l’enseignement. 
INSAVALOR peut, sur un plan très opérationnel, apporter sa contribution au travail de la chaire sur les aspects de formation continue et développer des modules de formation en cohérence avec la démarche philosophique portée par cette chaire. De plus, en tant qu’acteur de terrain, nous allons pouvoir être récipiendaire des attentes des entreprises et être témoin de leurs changements. Certaines d’entre elles ont déjà entrepris une réflexion fondamentale et ont compris qu’elles devaient prendre leur essor avec de nouvelles générations plus engagées. D’autres travaillent leur marque employeur et vont, a priori, dans cette direction. 


Renforcer le lien entre les différentes générations d'ingénieurs en plaçant au cœur des échanges la philosophie-même du métier
Jean Guénard, ingénieur INSA génie civil 8e promotion et président de la Fondation INSA LyonL’environnement de l’ingénieur a évolué, depuis la création de l’INSA en 1957. Pour son co-fondateur, Gaston Berger, l’Homme était alors au centre de toutes les préoccupations. Aujourd’hui, plus de soixante ans plus tard, nous constatons que les élèves défendent une autre position : la Terre est désormais placée au centre de leurs préoccupations. Cette notion de « Terre en danger », qui n’était réservée qu’à quelques élites un peu marginalisées de l’époque, est devenue omniprésente aujourd’hui. Les notions de frugalité, réparation, économies, reviennent sur le devant de la scène et l’ingénieur humaniste a cette prise de conscience que les ressources de la terre ne sont pas inépuisables. L’ingénieur, qui doit dorénavant s’astreindre à ne pas penser qu’à lui-même, doit apporter sa contribution à l’évolution sociale, économique, intellectuelle et culturelle au monde qui l’entoure, et dans l’organisation du travail. 
J’attends donc de cette chaire, avec beaucoup d’intérêt, une redéfinition concrète et actuelle de la notion d’ingénieur humaniste, où l’on se réfère à l’homme mais aussi à la Terre. Mais pour moi, l’ingénieur de demain n’est pas, hormis sur cet aspect environnemental, si différent de ce qu’il était hier. Avec une technique excellente, et une expertise pointue de sa spécialité, il présente une formation solide et une ouverture au-delà de son champ d’expertise, doublée d’une culture générale qui doit être la plus large possible. 
Pour moi, un ingénieur, c’est celui qui s’intéresse à ce qui se passe autour de lui, et qui met ses compétences au service de ses valeurs. Des valeurs avec lesquelles il est en accord, dès sa formation sur les bancs de l’INSA. Ces valeurs fortes, l’école les portaient quand j’étais moi-même étudiant. Je fais partie de ceux qui ont eu accès à cette formation d’excellence, étant pourtant éloigné du monde de l’enseignement supérieur. Mes parents, agriculteurs puis épiciers, au Creusot, me soutenaient dans ma scolarité, plutôt satisfaisante. Grâce à eux, j’ai pu rentrer à l’INSA, puis bénéficier d’une bourse d’études dès ma deuxième année. À l’époque, je ne savais pas que je réussirais le pari fou d’aboutir dans une carrière riche de dizaines d’ouvrages d’art, de génie civil, de souterrains, de voies ferrées ou routières, de ports ou d’ouvrages maritimes à la construction d’un ouvrage unique : le viaduc de Millau. Chance ? Intuition ? Culot ? Ambition ? Sans doute un peu de tout cela, mais surtout un goût et une pratique développée de la motivation des équipes.
Seul, je ne suis rien. Ensemble, tout, absolument tout, est possible.
J’avais commencé comme conducteur de travaux et gravi les échelons chez EMCC puis chez Eiffage, jusqu’à en devenir Président de la branche Infrastructures. Dans ma spécialité, le génie civil, nous concevons, nous construisons, et nous pouvons suivre la réalisation. C’est un domaine où nous pouvons nous projeter. Aujourd’hui, le besoin de nouvelles infrastructures n’est plus aussi fort, l’heure est au renouvèlement du patrimoine, et à l’entretien préventif des bâtis. Il faut faire avec l’existant, un véritable défi pour les ingénieurs de ma spécialité. Grâce à cette chaire, impulsée par les Alumni, le lien entre les différentes générations d'ingénieurs va pouvoir être renforcé, en plaçant au cœur des échanges la philosophie-même du métier. Et, je l’espère à nouveau, faire en sorte que l’impensable ne soit pas impossible. 

 

 

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09 avr
09/avr/2020

Entreprises

Crise sanitaire : des aides financières d’urgence mises en place par la Fondation INSA Lyon

Dès l’annonce du confinement, la Fondation INSA Lyon s’est mise en ordre de marche pour offrir de l’aide supplémentaire aux élèves-ingénieurs en difficulté. Entre mesures exceptionnelles et respect de l’égalité des chances, la Fondation assure, main dans la main avec l’école, une mission première de solidarité et joue son rôle d’accompagnateur vers la réussite dans un contexte inédit. Entretien avec Alexis Méténier, directeur de la Fondation INSA Lyon.

Dans cet état d’urgence sanitaire, la Fondation INSA Lyon a mis en place des mesures exceptionnelles, pourquoi ?
Le 16 mars, dès le lendemain de l’annonce du confinement, nous avons été sollicités par l'INSA Lyon pour créer, en étroite coopération avec la Direction des relations internationales, un programme d'accompagnement et d'aide au retour de nos étudiants, alors en stages ou échanges académiques à l'étranger. Enjoints vivement à rentrer en France, ils étaient notamment confrontés à des prix de billets d'avions inflationnistes. 
Nous avons donc décidé, en accord avec Jean Guénard, Président de la Fondation, de mettre en place un premier programme de solidarité. Il est destiné à la fois aux élèves boursiers avec une aide d'urgence forfaitaire de 500€ délivrée en un virement immédiat, et à tous les élèves confrontés à cette problématique de retour, avec un prêt d'honneur pouvant aller jusqu'à 1000€, remboursable dans les 12 mois suivant le diplôme.
Dans un second temps, début avril, afin de répondre à de nouveaux besoins des élèves, nous avons décidé conjointement avec l’INSA Lyon de renforcer ce premier programme par un dispositif d’aides financières exceptionnelles, dispositif qui sera également abondé par notre Fondation nationale et relayé dans tous les INSA.

Quelles sont ces aides et à qui s’adressent-elles en priorité ?
Ces aides financières exceptionnelles sont destinées aux élèves-ingénieurs en formation, aux élèves en double-diplômes et en échange, aux étudiants en masters et en mastères spécialisés, et aux doctorants. Elles couvrent prioritairement les besoins suivants : voyages de retour au domicile de résidence habituel, alimentation quotidienne, financement d’outils informatiques ou d’accès Internet ou encore de forfaits téléphoniques.
Ces mesures permettent de soutenir les étudiants qui avaient, avant la crise, un job étudiant ou un stage rémunéré, essentiel pour financer le quotidien. Il convient de souligner que nous avons 710 élèves en résidence sur l'INSA Lyon, 130 étudiants encore en échange et plus de 1000 élèves en situation de stages avec des configurations très variables, d’une situation de télétravail à une rupture de convention, en passant par le report du stage ou la suspension de rémunération.
J’ajoute qu’une attention particulière est prêtée aux étudiants en situation de handicap ou ayant des problèmes de santé, ainsi qu’aux étudiants internationaux logés sur le campus.
Je précise aussi que ces aides sont mobilisées dans le cadre de deux fonds de solidarité, celui de l’INSA Lyon, alimenté par la CVEC (Contribution de la Vie Etudiante et de Campus) en lien avec le CROUS ; et celui de la Fondation INSA Lyon, soutenu par le mécénat des entreprises et les dons des diplômés de l’école.

Comment parvenez-vous à attribuer ces aides ? 
Nous avons le bénéfice d'être immédiatement opérationnels. En effet, le fonds de solidarité de la Fondation accompagne des situations exceptionnelles depuis plusieurs années. Des critères existent mais nous sommes actuellement amenés à en définir de nouveaux, afin de gérer le volume des demandes qui nous parviennent via l'adresse mail spécialement mise en place :
solidarite@insa-lyon.fr. Nous avons reçu plus de 250 demandes dans les 72 heures suivant la diffusion de l’information. Il nous faut également adapter les aides à la diversité des situations, en intégrant des conséquences économiques familiales engendrées par la crise sanitaire, comme la perte de travail des parents ou la fermeture des frontières.
Il est aussi primordial de rester dans une logique de réussite et d’égalité des chances.
Ce fonds est géré par une commission transversale comprenant des représentants de l'école, de l’Institut Gaston Berger, de la Fondation et l’assistante sociale des élèves. Il agit de façon complémentaire au fonds de l'INSA Lyon, sur proposition et instruction de dossiers par l'assistante sociale. Toutes les décisions sont prises de façon concertée et en toute confidentialité. Dans le contexte actuel, nous allons fonctionner en commission élargie en lien avec le fonds de solidarité de l’INSA Lyon. 

Combien d’étudiants ont pu en bénéficier à ce jour ?
À ce jour, une douzaine d'élèves sont d’ores et déjà bénéficiaires de notre premier programme à l’international et les 250 demandes documentées ont été reçues et sont en cours d'instruction pour notre action de solidarité.

Ces dispositifs peuvent-ils, ou même doivent-ils s’installer dans la durée ?
Il s’agit avant tout d’une aide d’urgence dans un contexte exceptionnel. Nous ne souhaitons pas en faire un programme permanent mais nous craignons effectivement que les effets de la crise sanitaire aient des répercussions économiques sur le long terme, auprès des familles comme des élèves directement.
Nous nous apprêtons à devoir renforcer notre dispositif jusqu'à la rentrée universitaire de septembre 2020.
C'est pourquoi nous lançons, dès le mois d’avril, une campagne de mobilisation et d’appel aux dons auprès de notre communauté de diplômés, en collaboration avec l’association Alumni INSA Lyon. 

 

« La Fondation m’a offert une aide précieuse. Sans elle, je n’aurais pas pu rentrer en France » 
Témoignage de David, élève-ingénieur à l’INSA Lyon

Lors de l’annonce du confinement, David est au Canada. Élève-ingénieur en formation dans l’un des départements de spécialité de l’INSA Lyon, il poursuit un double-diplôme avec un établissement d’enseignement supérieur outre-Atlantique avec qui l’école noue un solide partenariat. Une fierté pour ce jeune homme, boursier du CROUS, qui, grâce à la Fondation INSA Lyon, bénéficie également d’une bourse de la Fondation Boccard. Des aides protectrices pour cet étudiant au parcours de vie tumultueux, loin des classes sociales privilégiées et livré à lui-même depuis son plus jeune âge. 
Admis directement en 3e année à l’INSA Lyon, David a intégré l'INSA Lyon après avoir effectué une classe préparatoire. Il découvre un monde qui l’accueille à bras ouverts et lui offre l’univers des possibles pour horizon. À tel point qu’il envisage une expérience à l’international en choisissant de poursuivre un double-diplôme de l’autre côté de l’Atlantique. Son aventure tourne court quand il apprend que la France, puis le Canada, passent en confinement pour cause d’urgence sanitaire, dans le but de lutter contre la propagation du Covid-19. « Toutes les universités au Canada ont fermé, les cours se font à distance, tout comme les examens. Il me restait deux cours et un stage de six mois à effectuer pour valider mon double-diplôme. Je ne voulais pas affronter seul cette situation de confinement, à l’autre bout du monde, sans savoir comment les choses allaient évoluer », explique le jeune homme, qui n’a malheureusement aucune possibilité financière pour organiser son retour en France. « J’étais seul, isolé, et sans aucune ressource pour pouvoir me projeter, dans un contexte très stressant. C’est un mail envoyé par la direction des mobilités internationales de l’INSA qui va m’aider, en m’informant de la mise en place par la Fondation INSA Lyon d’une aide de rapatriement. J’ai rempli le document joint et ai attendu la réponse qui s’est avérée positive. La Fondation a financé l’intégralité du montant de mon billet retour. Une aide ô combien précieuse. Sans elle, je n’aurais jamais eu la possibilité de rentrer en France aussi tôt et je ne sais pas comment j’aurais pu gérer la situation », complète l’étudiant boursier, très reconnaissant d’avoir été soutenu. Revenu sur le territoire français depuis le 22 mars dernier, David est à Rennes, entouré, et suit ses cours à distance. Il aurait dû terminer sa session canadienne le 21 avril, et enchaîner par un stage de 6 mois qu’il projetait de faire en région parisienne. À ce jour, il ne sait pas encore de quoi ses lendemains seront faits.
 

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19 déc
19/déc/2019

INSA Lyon

Fondation INSA Lyon : 10 ans d’expertise pour faire rayonner l'INSA

30 millions d’euros collectés, 16 mécènes mobilisés, 10 chaires créées : la Fondation INSA Lyon fête 10 années dédiées à l’école à laquelle elle est adossée. Devenue un exemple à suivre dans le paysage de l’enseignement supérieur, cette fondation partenariale profite de l’occasion pour proposer sa nouvelle offre de mécénat conçue pour mettre la science au service des enjeux sociétaux. 

« À 10 ans, on voit plus grand », c’est le slogan anniversaire de la Fondation INSA Lyon qui profite de cette étape pour faire le bilan de son activité. Avec deux campagnes de mécénat menées pendant cette décade, « Au-delà de la Science » et « Inventons l’avenir », la Fondation INSA Lyon s’est positionnée comme un acteur majeur dans le paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche. Dans son sillage, elle a emmené 15 entreprises et partenaires et réussi à mobiliser 30 millions d’euros, auprès d’elles mais aussi de particuliers, pour accompagner le développement de l’INSA Lyon et l’aider à construire son avenir. 

Au-delà de cette formidable mobilisation, elle a permis la création de 12 chaires, s’appuyant sur l’expertise issue des 23 laboratoires de recherche de l’établissement. Une manière différente de nouer des partenariats avec les entreprises, en positionnant les moyens et les ambitions autour des grands enjeux sociétaux, qui permettent à l’école et à ses partenaires industriels et académiques de grandir ensemble. C’est dans cette volonté que la Fondation INSA Lyon souhaite développer sa stratégie de mécénat pour les années à venir.
« Notre ambition est d’enrichir et d’amplifier notre action en mettant notre mécénat au service des défis du 21e siècle et des enjeux sociétaux : la santé, le numérique, la mobilité, l’environnement et l’énergie, pour un monde en profonde transformation. En complément de notre offre actuelle, nous souhaitons aujourd’hui convaincre de nouveaux mécènes pour déployer des programmes ambitieux sur ces thématiques en lien avec les acteurs de la société civile » annonce Alexis Méténier, directeur de la Fondation INSA Lyon depuis sa création et directeur des relations entreprises de l’INSA Lyon.

Fière de pouvoir compter sur l’engagement pérenne de ses mécènes de la première heure, qui ont tous réitéré leur engagement pour 5 ans, la Fondation a continué d'élargir son réseau et vient de signer 3 partenariats académiques, autour du handicap avec Handicap International, de l’inclusion numérique avec We Tech Care, et de la surveillance de la qualité de l’air avec Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Ce programme de partenariats a pu être conçu en relation étroite avec le Centre Gaston Berger, garant du modèle INSA et de ses valeurs, basées sur deux piliers fondamentaux : l’humanisme et la diversité. 

Aujourd’hui, forte de ses dix premières années d’expérience, la Fondation INSA Lyon, qui vient de réélire son président, Jean Guénard, regarde l’avenir et veut voir plus grand. Avec l’INSA et ses alumni, elle participe à la réflexion sur le devenir de l’ingénieur et collabore à la création d’une chaire intitulée « Ingénieur INSA, philosophe en action - Penser et agir de manière responsable ». Une question fondamentale qui a pour intérêt de permettre à l’école de continuer à exprimer sa singularité et sa raison d’être.

Témoignages.

Frédéric Fotiadu, directeur de l’INSA Lyon
« Je démarre ma prise de fonction à la direction de l’INSA Lyon par la célébration des 10 ans de la Fondation INSA Lyon dont nous ne pouvons qu’être extrêmement fiers. 10 années d’une trajectoire exceptionnelle au service de notre établissement, des entreprises, de nos communautés et, d’une manière générale, du bien commun. Le réengagement de nos mécènes fondateurs est une très belle marque de reconnaissance à laquelle l’ensemble de la communauté INSA est très sensible. 
En 10 ans, la Fondation INSA Lyon est ainsi devenue une véritable référence dans le monde de l’enseignement supérieur, un cas d’école que les professionnels de la levée de fonds scrutent et décortiquent pour tenter d’en décrypter les facteurs clefs de succès. Ce savoir-faire se diffuse désormais au sein du Groupe INSA avec le lancement de la Fondation INSA il y a un an et l’accompagnement d’autres INSA dans la création de leurs fondations locales. » 

Anne-Élise Communal, élève-ingénieure en 5e année au département génie civil et urbanisme de l’INSA Lyon
« Allier le sport et les études m’apporte un rythme, une organisation, un équilibre qui me permettent de m'accomplir en tant que femme, ingénieure et sportive. Et cela, l'INSA l'a bien compris. En 2016, la Fondation INSA Lyon m'a permis de participer avec quinze de mes coéquipiers à la plus grande compétition d'aviron du monde, aux côtés des équipes d'Harvard, de Yale ou encore du MIT. Cette aventure, qui a été rendue possible grâce au soutien de la Fondation INSA, a été une expérience riche et intéressante qui nous a profondément marqué. L'an dernier, j'ai également pu bénéficier d’un « coup de pouce » de la Fondation dans le cadre d’une création d’entreprise. Dans ces moments-là où tout repose sur une idée et beaucoup de volonté, il est essentiel de se sentir accompagnée et épaulée. Ce soutien nous permet de donner le meilleur de nous-mêmes et d’imaginer le champ des possibles. Je remercie la Fondation de permettre ce type d’initiatives, cela nous pousse à faire ce qui nous plaît ou nous inspire, et cela encourage notre ouverture, notre curiosité et notre détermination. »

 

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16 nov
16/nov/2018

Entreprises

La Compagnie Nationale du Rhône et l'INSA Lyon lancent une chaire de recherche : "L’eau, énergie renouvelable et production durable"

Didier Lhuillier, Directeur Général de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), Éric Maurincomme, Directeur de l’INSA Lyon et Jean Guénard, Président de la Fondation INSA Lyon, ont signé une convention de mécénat pour la création d’une chaire de recherche scientifique dédiée à l’énergie renouvelable et au développement durable.

Les travaux réalisés dans le cadre de cette nouvelle chaire porteront plus spécifiquement sur l’amélioration des méthodes de prédiction et l’optimisation des données de production (numérique, IA…) en hydroélectricité. D’une durée de cinq ans, ce nouveau partenariat vient renforcer les collaborations et liens déjà existants entre CNR et l’école d’ingénieurs lyonnaise. Porté par la Fondation INSA Lyon, il illustre la démarche d’innovation ouverte déployée par CNR dans le cadre de sa stratégie. Cette signature s’est déroulée dans les locaux de l’INSA à Villeurbanne, en présence de nombreux étudiants, enseignants-chercheurs et chercheurs, et des collaborateurs de CNR.

La proximité géographique et la complémentarité des missions ont naturellement conduit depuis de nombreuses années CNR et l’INSA Lyon à collaborer sur les thématiques scientifiques ayant trait à l’énergie et à l’environnement.
La volonté de donner un cadre plus large à leur partenariat et l’ambition d’accélérer les réponses technologiques aux enjeux de la transition énergétique les conduisent naturellement à associer leurs expertises respectives au sein du programme de Chaires Enjeux de l’INSA Lyon, porté par sa Fondation et sa Direction de la Recherche.

Une chaire visant à accélérer les réponses technologiques aux enjeux de la transition énergétique
Les prévisionnistes prévoient 10 à 40% d’eau en moins sur le Rhône à un horizon 2050 – 2100 et des épisodes d’extrêmes changements climatiques augmentant les périodes de sècheresse et de crues impactant fortement la production hydroélectrique. Le partenariat avec l’INSA et le lancement de la Chaire vont permettre de renforcer l’adaptabilité de CNR au réchauffement climatique et à la raréfaction de la ressource en eau.

En collaboration étroite avec les équipes de CNR, Marc Clausse, Professeur, enseignant-chercheur et adjoint à la directrice de la recherche INSA Lyon en charge de l’enjeu « Énergie pour un développement durable », est porteur de cette chaire Enjeux. Les spécificités de cette chaire sont de fédérer des compétences scientifiques issues de plusieurs laboratoires pour mener des recherches sur des problématiques industrielles fortement pluridisciplinaires, et d’intégrer des questionnements sociétaux et économiques. Les deux thématiques centrales sont :

  • « Corrosion et fatigue sur ouvrages de vantellerie »,
  • « Optimisation et maintenance prédictive des ouvrages de production électrique à partir de données massives».

Le collectif de recherche s’appuie sur des compétences complémentaires sur les matériaux, la mécanique, la chimie et l’informatique afin d’accompagner la vision stratégique de CNR pour une conversion intelligente et sobre de l’énergie hydraulique en énergie électrique.
Grâce à l’excellence scientifique de l’INSA, ce partenariat va notamment permettre à CNR d’améliorer :

  • sa maintenance prédictive appliquée à la fatigue des matériaux et leur corrosion,
  • sa transformation numérique : en progressant dans l’IA et le Big Data pour améliorer l’analyse de ses données de production et le fonctionnement de ses usines.

La chaire CNR INSA Lyon, portée par la Fondation INSA Lyon, s’inscrit dans le cadre de l’un des cinq enjeux qui structurent la recherche à l’INSA Lyon, l’enjeu « Énergie et Développement Durable ». Cet enjeu, en cohérence avec la stratégie nationale de recherche, elle-même en cohérence avec celle de l’Union Européenne, vise à répondre aux défis portant sur la « Gestion sobre des ressources et adaptation au changement climatique » ainsi que sur « Une énergie propre, sûre et efficace ».

L’innovation et la R&D au coeur de la stratégie de CNR
Entreprise-laboratoire des énergies du futur, CNR façonne, à l’échelon local, le paysage énergétique européen de demain.
En 2015, elle s’est engagée au travers de sa stratégie d’entreprise « CNR 2020 » à devenir une entreprise-laboratoire des énergies du futur, avec un double objectif :

  • Mettre l’innovation au coeur de la culture d’entreprise ; CNR a lancé pour cela en 2016 sa plateforme « Innov’action », qui permet de faire remonter et valoriser la créativité de chacun des collaborateurs. Depuis sa création, elle a recueilli près de 350 propositions.
  • Engager CNR dans une démarche d’innovation globale et ouverte pour participer à l’émergence de nouvelles technologies et filières industrielles, et créer de nouveaux relais de croissance, en partenariat avec le monde de la recherche et de l’enseignement.

Les axes de cette stratégie portent sur le développement des nouvelles énergies renouvelables (hydrogène vert, stockage, smart grids, mobilité électrique…), la gestion opérationnelle de l’énergie, le renforcement de l’excellence industrielle de CNR, l’environnement et la biodiversité, et l’agriculture.

 

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08 nov
08/nov/2018

Entreprises

Lancement de la chaire Compagnie Nationale du Rhône

La  chaire CNR_INSA Lyon portée dans le cadre du mécénat par la Fondation INSA Lyon,  s’inscrit dans le cadre de l’enjeu « Energie et Développement Durable », directement lié aux politiques affichées par le gouvernement Français et l’Union Européenne concernant la transition énergétique.

La proximité géographique et la complémentarité des missions ont naturellement conduit depuis de nombreuses années la CNR et l’INSA Lyon à collaborer sur les thématiques scientifiques ayant trait à l’énergie et à l’environnement.

La volonté de donner un cadre plus large à leur partenariat et l’ambition d’accélérer les réponses technologiques aux enjeux de la transition énergétique les conduisent naturellement à associer leurs expertises respectives au sein du programme de Chaires Enjeux de l’INSA Lyon, porté par sa Fondation et la Direction de la Recherche.

En collaboration étroite avec les équipes de la Compagnie Nationale du Rhône, Marc Clausse, porteur de cette chaire Enjeux avec un collectif de recherche mobilisant les compétences et disciplines de différents laboratoires développeront des axes de recherche pluridisciplinaires  autour de 2 thématiques centrales que sont «  la Corrosion et la fatigue sur ouvrages de vantellerie » et «  Optimisation & maintenance prédictive des ouvrages de production électrique à partir de Megadonnées». Ce collectif de recherche s’appuie sur des compétences complémentaires en recherche sur les matériaux, la mécanique, la chimie  et l’informatique afin d’accompagner la vision stratégique de la Compagnie Nationale du Rhône pour une conversion  intelligente et sobre de l’énergie hydraulique en énergie électrique.

 

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14 fév
14/fév/2018

Formation

Département Génie Électrique : deux étudiants font des étincelles !

Alexandre Siccardi et Louis Dassonville, tous deux en 4e année au Département Génie Électrique, ont récemment obtenu une bourse Jeune Talent de la Fondation INSA. Leur projet ? Une bobine Tesla entièrement réalisée à l’INSA, capable de produire des arcs électriques de 3,4 mètres de longueur.

« C’est d’abord un défi qu’on s’est lancé entre nous » explique Alexandre Siccardi. « Ce projet est né de l'envie de reproduire un des plus beaux spectacles de la nature : la foudre » complète son partenaire, Louis Dassonville.

Ces deux passionnés de bricolage ont rejoint l’INSA Lyon en 3e année, après un DUT en Génie Électrique et Informatique Industrielle. C’est au Clubelek, l’association de mécatronique de l’INSA, qu’a germé le projet, soutenu par le matériel et les moyens financiers apportés par l’association. Louis avait déjà réalisé une bobine de ce type dans le cadre de son DUT, Alexandre avait lui aussi fait des tentatives de son côté. Ensemble, ils ont décidé d’aller encore plus loin et de travailler sur un premier prototype de bobine Tesla.
Quelques mois plus tard, leur machine, permettant de générer des arcs électriques et un puissant champ électromagnétique, est présentée aux enseignants et élèves du département Génie Électrique ainsi qu’à l’exposition Japan Touch à Lyon.

« Construire cette bobine, inventée vers 1891, c’était un peu comme « marcher dans les pas de son inventeur, Nikola Tesla, avec l’envie de s’éclater pour le côté spectaculaire et dangereux des grands arcs électriques » confient Alexandre et Louis.

Un deuxième prototype plus performant en cours de réalisation
Mais les deux élèves-ingénieurs ne s’arrêtent pas là, et se lancent dans l’élaboration d’un deuxième prototype, encore plus puissant. Amélioré grâce aux technologies actuelles, cet appareil historique prend alors un aspect encore plus impressionnant. À tel point que les étudiants doivent désormais le tester à l’extérieur, en dehors des locaux du département, pour que les arcs électriques puissent se déployer sans danger.

Pour aller jusqu’au bout de leur projet, le duo se présente à la Fondation INSA Lyon qui accepte de les soutenir. La bourse récemment obtenue par les deux élèves va leur permettre de se procurer les condensateurs dont ils ont besoin pour terminer la bobine dès cette année. Ils pourront aussi la sécuriser grâce à des barrières spéciales qu’ils comptent bien, là encore, construire eux-mêmes. « Le but, maintenant, c’est de terminer la bobine et de la rendre entièrement fonctionnelle », déclare Alexandre, qui indique aussi qu’ils la mettront à disposition de leur département pour montrer les valeurs et les compétences de Génie Électrique et pour que les élèves, enseignants et membres du Clubelek, puissent en profiter.

Inspirer les futurs étudiants du département Génie Electrique
« Il ne faut pas avoir peur de la technique, elle n’est pas réservée aux techniciens ! Au contraire, un ingénieur doit savoir faire le lien entre théorie et technique. Nous voulons que notre bobine donne envie aux élèves du premier cycle de rejoindre le département GE, nous souhaitons leur montrer l’importance de la technique et ce qu’il est possible de faire avec les connaissances acquises en GE » s’exclame Alexandre, qui pense d’ailleurs s’orienter vers la recherche et le développement, pour pouvoir continuer à bricoler et inventer des objets, et surtout travailler en vivant de sa passion. Louis, quant à lui, réfléchit entre poursuivre des études ou entrer sur le marché du travail à sa sortie de l’INSA Lyon.

 

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09 mar
09/mar/2017

INSA Lyon

Quand la question de l’égalité femmes-hommes s’affiche sur les murs du campus

À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, l’INSA Lyon a voulu créer la surprise en menant une opération de communication décalée sur son campus. En effet, 17 bâtiments ont été rebaptisés pour l’occasion et portent le nom de femmes scientifiques triées sur le volet.
« Tou-te-s pour elles » est une opération « coup de poing » imaginée par l’Institut Gaston Berger de l’INSA Lyon pour sensibiliser la communauté INSA aux thématiques de genre.

« L’INSA Lyon est engagé depuis sa création sur les enjeux de mixité et d’accessibilité de tous les publics aux études d’ingénieurs. La thématique de l’égalité entre les femmes et les hommes est un axe majeur pour l’établissement, qui a reçu le prix de l’école d’ingénieurs la plus mobilisée en 2016 par la Conférence des Directeurs des Ecoles et Formations d’Ingénieurs. En cette journée symbolique du 8 mars, nous avions envie de marquer les esprits » explique Sonia Bechet, directrice adjointe de l’Institut Gaston Berger.

L’opération porte sur 19 bâtiments d’enseignement et de recherche de l’INSA Lyon dont 17 portent des noms d’hommes. Le 8 mars, ils porteront des noms de femmes, choisis à titre provisoire pour faire découvrir ou redécouvrir des parcours exceptionnels. Une première étape vers une réflexion plus officielle.

« Grâce à cette impulsion, j’aimerai en effet qu’une réflexion et une démarche collective soient menées dans notre établissement. Par cette action, je m’engage à ce que la moitié des bâtiments de notre campus soient renommés d’ici la fin de l’année 2018. Et ce avec la participation des personnels et des étudiants qui pourront ainsi mettre à l’honneur des femmes qui ont contribué à des avancées scientifiques ou technologiques majeurs, avec des parcours exceptionnels » précise Éric Maurincomme, Directeur de l’INSA Lyon, pour qui l’égalité femmes-hommes est un vrai cheval de bataille.

« Je souhaite que 50% des ingénieurs formés à l’INSA Lyon soient des ingénieures. Nous nous en approchons doucement mais sûrement puisqu’à la dernière rentrée universitaire, 41% des élèves de notre premier cycle à l’INSA sont des filles, une amélioration de près de 10 points en 5 ans » précise le directeur.

Une chaire institutionnelle Egalité Femmes-Hommes
Cette thématique centrale pour l’INSA Lyon a conduit l’Institut Gaston Berger, soutenu par la Fondation INSA Lyon, à créer une Chaire institutionnelle Egalité Femmes-Hommes. Objectifs : faire évoluer les réflexions et les actions de l’INSA Lyon grâce à un socle scientifique fondé sur les études de genre. À terme, l’établissement pourrait ainsi devenir un acteur majeur dans le monde des Grandes Écoles les questions de l’égalité femmes- hommes sur l’ensemble du système : de l’attractivité à l’accompagnement, de la mixité au sein de ses spécialités à la formation de ses élèves ainsi qu’à la préparation à l’insertion professionnelle au déroulement de carrière.

Un Schéma Directeur Egalité Femmes-Hommes
Dans l’esprit de la Charte pour l’Égalité des Femmes et des Hommes dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche, un Schéma Directeur Egalité Femmes-Hommes avec un plan d’actions associé sera élaboré et présenté prochainement au Conseil d’Administration de l’INSA Lyon.

 

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