
Vie de campus
« Réhabilité, le campus de l’INSA Lyon a su garder sa valeur originelle »
C’est une petite quinzaine d’années qui séparent le début du Plan Campus et le changement de visage du territoire de l’INSA Lyon. Annoncé en 2008 par le Gouvernement, « le Plan Campus » ou « Opération Campus » avait pour objectif de faire émerger douze pôles universitaires d’excellence français, grâce à des dotations exceptionnelles. Parmi les campus sélectionnés, celui de Lyon. À cette époque, l’arrivée du tramway ouvrait le campus sur la ville et donnait le champ libre aux grandes idées pour en faire un lieu plus agréable et plus vert. Confort, performance énergétique et fidélité architecturale : aujourd’hui, ce sont près de quinze bâtiments qui ont été traités.
Le 6 juillet 2023, le campus Lyon Tech-La Doua clôturera symboliquement cette opération nationale. L’occasion de revenir sur l’histoire de la mue du campus insalien avec Nicolas Gaillard, directeur général adjoint des services de l’INSA Lyon.
L’arrivée du Plan Campus en 2008 a été une aubaine pour réaliser les investissements prévus pour la transformation du campus de l’INSA Lyon. Quels constats faisait-on dans les années 2000 à ce sujet ?
Depuis le milieu des années 2000, l’INSA a privilégié les investissements qui permettent des interventions d’ampleur en matière de performance énergétique des bâtiments et de qualité de vie du campus en réduisant les îlots de chaleurs, en favorisant la biodiversité et les modes doux de transport. À cette époque, il fallait rompre avec l’ambiance de type « quartier commercial ou ZAC » avec ses multiples parkings automobiles au pied des bâtiments. Il faut rappeler que les premières constructions avaient été érigées en quelques années, de 1957 à 1961, et seules les résidences avaient connu un plan de rénovation depuis la création de l’école. Des problèmes de structure et de sécurité sur certains ensembles, dus à la construction d’époque, nous contraignaient dans tous les cas à rénover certains édifices. Lorsque l’Opération Campus a été annoncée, c’était l’opportunité de mettre en œuvre le plan d’urbanisation qui avait été pensé à cette époque : un campus démonstrateur, favorisant les mobilités douces.
De gauche à droite : vue aérienne du campus de l’INSA Lyon en 1977 et en 2017.
Selon quels grands axes le Plan Campus s’est décliné pour l’INSA Lyon et le campus LyonTech-La Doua ?
Les objectifs portaient principalement sur deux choses : regrouper les activités scientifiques entre elles en créant des sortes de quartiers par disciplines scientifiques ; et en faire un éco-campus démonstrateur avec une meilleure efficacité énergétique notamment. L’entrée du tramway T11 a certainement été un déclic pour réfléchir notre lien à la ville. Un schéma directeur d’aménagement avait alors été co-construit avec l’Université de Lyon : des zones, jusque-là consacrées au stationnement automobile, ont alors été désimperméabilisées et plantées. Par sa localisation, le campus de l’INSA Lyon est naturellement devenu une zone tampon entre la ville de Villeurbanne et le Parc de la Feyssine. Notre campus s'est transformé en un sas de respiration entre le Rhône et la Ville.
Sur le campus insalien, en plus des bâtiments rénovés, quelles ont été les autres transformations majeures ?
En reconstruisant le campus sur le campus, en ne déconstruisant que les éléments les plus obsolètes et vétustes et en respectant l’énergie grise stockée, nous avons pu optimiser le foncier. Ainsi, les barres du peigne et les extrémités Ouest et Est de la Halle Jacquard ont été totalement déconstruites. Pour la rénovation des autres bâtiments, l’utilisation de matériaux biosourcés, notamment pour les éléments de structure et quelques fois pour les isolants des façades, le réemploi des matériaux a été un des principes techniques majeurs. Dans la même cohérence en matière de réduction d’énergie, plusieurs années ont été consacrées à la réfection d’une partie du réseau de chauffage urbain. Ce travail, qui nous permet de bénéficier d’une chaleur produite à 40 % d’énergies renouvelables, a beaucoup participé à la réduction de l’empreinte carbone de l’établissement. Il prendra fin à l’autonome 2023. Enfin, la réhabilitation ou la disparition de certains bâtiments ont permis de désimperméabiliser les zones, participant à la réduction des îlots de chaleur urbains, à recharger les nappes phréatiques et à favoriser la biodiversité.
De gauche à droite : la pelouse du FIMI (anciennement Premier Cycle) en 2017 et en 2021.
Le « Peigne » a laissé place à la pelouse Myriam Mirzakhani.
La réhabilitation des bâtiments a été dès le départ, pensée avec un égard certain pour les formes et le style architectural d’origine, n’est-ce pas ?
Le véritable enjeu lorsqu’il s’agit de réhabilitation du patrimoine, c’est de garder la valeur originelle (quand il y en a une – ce qui est le cas à la Doua) tout en modernisant. On ne voulait pas perdre la qualité architecturale des années 1960 qui était bien préservée. Un travail conséquent a été fait avec les architectes pour garder l’esprit et le rythme des façades. L’actualité récente démontre d’ailleurs que ces orientations fortes, prises il y a vingt ans, étaient pertinentes car elles étaient respectueuses du lieu et du patrimoine qui nous ont été transmis.
De gauche à droite : le bâtiment Sadi Carnot en 2010 puis en 2023.
Le jeudi 6 juillet 2023, le Plan Campus se clôturera symboliquement aux côtés des autres établissements du campus Lyon Tech-La Doua. Quel bilan tirez-vous de cette longue opération ?
Au total, grâce au Plan Campus et aux autres opérations concomitantes, nous aurons investi depuis 2010, entre 10 et 15 millions d’euros annuellement pour la transformation du campus, ce qui est tout à fait remarquable au sein de l’enseignement supérieur. Aujourd’hui, nous jouissons d’un campus très agréable à vivre, véritablement démonstrateur et énergétiquement économe. Le principal défaut de l’opération a été de vouloir traiter un maximum de bâtiments en site occupé. Cela a été plus difficile que ce que l’on avait envisagé, notamment pour les étudiants, les personnels et les chercheurs. À titre personnel, je regrette que l’on n’ait pas assez pris le parti de végétaliser plus de surfaces mais dans les prochaines années, nous espérons poursuivre dans une même direction : réhabiliter le bâtiment des humanités, poursuivre les interventions sur les espaces extérieurs, enclencher un vaste plan de réhabilitation fonctionnelle des bâtiments et poursuivre nos interventions d’efficacité énergétique. Ce campus continuera également à être un démonstrateur à l’échelle 1 avec des expérimentations de nos laboratoires.
En 2023, L’INSA Lyon renouvelle sa labellisation DD&RS pour les 4 prochaines années. Reconnu par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le label DD&RS apporte une réponse concrète de l’établissement face à son ambition de faire du Développement Durable et de la Responsabilité Sociétale un enjeu stratégique majeur. Ce label vient récompenser et valoriser nationalement et internationalement le fruit de plus de vingt ans d’importantes démarches de l’INSA Lyon pour améliorer la qualité de vie et de travail au quotidien et sur le long terme. L’établissement encourage la mobilisation de toute sa communauté dans sa démarche de durabilité et va plus loin en proposant un Fond d’Initiatives Ecocitoyennes (FIEC) permettant à chacun de proposer un projet ou une innovation promouvant la durabilité, le campus étant particulièrement propice à l’expérimentation.
[1] : Il a été rejoint depuis par le T4 et sera complété dans les trois prochaines années par le T6, vers le centre de Villeurbanne et le T9 vers le campus de l’ENSAL et l’ENTPE à Vaulx en Velin

INSA Lyon
« Face à l’urgence climatique, l’INSA s’est engagé dans une transformation profonde, au cœur de laquelle se trouvent nos diplômés »
L’année scolaire 2022/2023 est lancée. L’occasion de faire le point avec Frédéric Fotiadu, directeur de l’INSA Lyon, sur les actions entreprises par l’établissement pour répondre aux défis sociétaux actuels.
Canicules, incendies, inondations… La crise climatique touche toujours plus durement la France, comme le reste du monde, illustrant les derniers rapports du GIEC, qui a appelé à des mesures immédiates, radicales pour « garantir un avenir vivable ». Face au défi climatique, comment l’école se saisit de cette urgence ?
L’INSA Lyon s’est mobilisé très tôt en faveur du développement durable et de la responsabilité sociétale de ses ingénieurs. Notre école s’est dotée d’une cellule DDRS, d’un chargé de mission et d’outils et en plaçant la question du développement durable et de la responsabilité sociétale au cœur de son pilotage et de son organisation. Au cours du contrat quinquennal 2011-2016, la recherche de l’INSA Lyon a été structurée autour de cinq grands enjeux sociétaux. À partir de 2018, la démarche prospective engagée par notre établissement s’est saisie de cette question de manière très forte, en impliquant l’ensemble des parties prenantes internes et externes de l’école. Dans le même temps, le sentiment d’urgence et la volonté de se mobiliser pour y répondre prenaient corps parmi les élèves et les enseignants-chercheurs. Cela s’est traduit en particulier par la constitution de « groupes transitions » au sein de départements afin d’agir sur la formation des ingénieurs pour mieux répondre à ces enjeux socio-climatiques. Fin 2019, a été votée, en conseil d’administration de l’INSA Lyon, la première lettre de cadrage sur l’évolution de la formation afin d’irriguer tous les niveaux du cursus ingénieur. De mon point de vue, ce travail doit se prolonger sur la formation doctorale, la formation continue et les nouveaux programmes Erasmus Mundus sur lesquels nous travaillons avec nos partenaires.
Début 2020, avant même que Jean Jouzel ne soit mandaté par la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, nous nous sommes saisis de cet enjeu à l’échelle du Groupe INSA, en parfait accord avec notre mission : former des ingénieurs humanistes conscients de l’impact de leurs actions et dotés des meilleures capacités à agir. Nous avons alors souhaité nous associer avec un think tank de référence en la matière, The Shift Project, qui est aussi représentatif de cette mobilisation à l’échelle de la société civile – particuliers, décideurs économiques, institutionnels et politiques. Ce partenariat a permis d’aborder ces sujets complexes avec une réelle hauteur de vue, dans une logique d’innovation partagée. Il a véritablement renforcé la mobilisation de l’ensemble de notre communauté sur l’enjeu de transformation de la formation, tout en donnant lieu à la production de documents de référence mis à disposition de tous les acteurs de l’enseignement supérieur.
Dans le cadre de la fondation INSA, en lien avec des entreprises partenaires telles que Vinci, des réflexions et des échanges contradictoires sur des thématiques telles que « les ingénieurs peuvent-ils réparer le monde ? » ont également pu être organisés. L’INSA cherche enfin à prendre part au débat public sur le rôle de l’ingénieur face à ces enjeux socio-écologiques à travers des interventions dans les médias, comme le magazine Usbek et Rica ou des conférences comme Les Rencontres du Développement Durable.
Pouvez-vous nous en dire plus sur cette évolution de la formation ?
C’est une évolution qui s’inscrira dans la durée. C’est aussi une évolution qui a tendance à masquer le « r » de révolution, tant l’urgence et le caractère radical des transformations s’imposent à nous aujourd’hui. Il s’agit de maintenir une qualité de vie de l’humanité et les équilibres des écosystèmes à l’échelle de la planète. C’est précisément dans ce contexte que s’inscrit l’ensemble de la dynamique de transformation de l’INSA Lyon.
En matière de formation, nous avons identifié deux enjeux clés : l’enjeu socio-climatique et l’enjeu numérique. Dans une école d’ingénieurs comme la nôtre, ces deux enjeux peuvent et doivent faire système. Ce sont en effet les deux facteurs majeurs d’accélération de l’histoire et de mutation de nos sociétés. Ils ont ainsi été placés au cœur de l’évolution des enseignements de l’INSA Lyon, dont le principal levier d’action, face aux défis socio-écologiques, sont les diplômés, ingénieurs et docteurs que nous formons. Je vous invite d’ailleurs à participer au webinaire « former les ingénieurs humanistes de demain » qui aura lieu le 27 septembre, à l’initiative de Nicolas Freud, chef de projet évolution de la formation et Carine Goutaland, Directrice du Centre des Humanités.
Vous parliez de transformer l’institution elle-même. Les bâtiments sont un des leviers de cette transformation. Qu’en est-il de l’évolution du campus ?
De fait, la pertinence des choix qui ont été opérés sur la décennie écoulée en matière de rénovation des bâtiments est assez exemplaire. L’INSA Lyon a choisi d’agir de façon prioritaire sur la question de la performance énergétique, objet aujourd’hui de toutes les attentions. Le plan campus a permis la rénovation énergétique des premiers bâtiments. Le plan de relance l’a complété. Nos priorités sont de poursuivre les opérations de rénovation, notamment dans le cadre du CPER (Contrat Plan État-Région), pour donner à la fois plus de confort aux usagers et réduire notre impact carbone. Je voudrais également souligner l’importance des espaces non bâtis et je me réjouis de voir la part consacrée aux espaces verts progresser sur notre campus. Ils contribuent à rendre notre environnement de vie plus agréable à travers, notamment, un ambitieux programme de plantations, une réduction des îlots de chaleur urbain et un développement de la biodiversité. Notre recherche contribue également à faire de la Doua un véritable campus démonstrateur pour inventer la ville de demain, avec des expérimentations grandeur nature de nos laboratoires.
Pour être légitime, nous nous devons d’être exemplaire sur notre campus, comme dans l’ensemble de nos activités. C’est précisément ce qu’on propose de poursuivre dans le futur contrat pluriannuel avec l’État.
À quelle étape se trouve le travail mené conjointement ces deux dernières années avec les quatre écoles d’ingénieurs du site Lyon-Saint-Étienne ?
Aujourd’hui, dans un contexte où le site de Lyon-Saint-Étienne doit se réinventer, repenser son organisation et ses schémas de coopérations entre établissements, nous proposons de mobiliser l’extraordinaire potentiel de l’ingénierie, collectivement. En effet, l’école Centrale de Lyon qui dépend, comme nous, du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, l’école des Mines de Saint-Étienne, qui dépend du Ministère en charge de l’industrie, l’ENTPE, qui dépend du Ministère de la transition écologique, et l’INSA Lyon ont noué une alliance stratégique pour mobiliser leurs forces en ingénierie. Nous souhaitons avancer ensemble pour aborder, en particulier, les enjeux critiques des grandes transitions. Il ne faut pas oublier que notre région constitue le premier site en France en concentration de laboratoires en ingénierie.
Aujourd’hui, les laboratoires, les fédérations et toutes les entités qui structurent les forces scientifiques sur le site Lyon-Saint-Étienne, partagées entre les universités, les organismes de recherche et nos écoles, se sont mobilisés pour formuler des propositions de grands programmes interdisciplinaires. Ils ont imaginé comment mobiliser leurs expertises pour pouvoir répondre, mieux encore que nous ne le faisons aujourd’hui, aux multiples enjeux des transitions.
Cette dynamique, démarrée en 2020, s’articule autour de trois grands défis : aller vers une industrie et une société décarbonées, développer une économie circulaire et construire une société numérique responsable. Ces trois grands défis constituent aujourd’hui la trame de la réponse que préparent nos quatre écoles d’ingénieurs, avec l’ensemble des partenaires académiques du site, pour la vague 3 de l’appel à projets « Excellences » dans le cadre de France 2030. Il s’agit de nous doter de moyens afin de mobiliser nos expertises dans une logique résolument interdisciplinaire, des sciences de l’ingénieur aux sciences humaines et sociales. C’est l’objet même du projet « E@SELY, l’ingénierie pour les transitions » coordonné par Jean-Michel Jolion.
En parallèle, les quatre écoles d’ingénieurs, associant l’Université Jean Monnet et le CNRS, en lien avec nos filiales de valorisation – Centrale Innovation et INSAVALOR - déposent une réponse à l’appel à projets France 2030 « Accélération des stratégies de développement des établissements d’enseignement supérieur et de recherche ». Il vise, entre autres, à construire une offre nouvelle de formation continue afin d’accompagner les entreprises dans leur capacité à aborder leur propre transformation.
L’ensemble de ces initiatives dessinent un schéma cohérent, extrêmement ambitieux, pour transformer notre formation, notre recherche, notre site, nos relations avec notre environnement local, national et international, dans une logique systémique.

Recherche
Plan Campus : l’INSA Lyon inaugure son premier bâtiment neuf du quartier « Ingénierie »
Très ambitieux, le chantier qui a permis la sortie de terre du nouveau bâtiment Sophie Germain, s’est déroulé sur 20 mois. À la clé : un pôle mécanique plus visible au cœur du quartier « Ingénierie » du campus Lyon Tech-La Doua.
L’INSA Lyon inaugure ce 20 mars 2017 le bâtiment Sophie Germain après des mois de travaux sur son site. Cette opération de démolition reconstruction était un véritable challenge pour les équipes de chantier mais aussi pour les usagers qui ont eu à gérer des nuisances au quotidien.
Depuis fin 2016, les premiers utilisateurs ont pu investir leurs mètres carrés dans ce nouveau bâtiment qui porte le nom, une fois n’est pas coutume, d’une célèbre femme scientifique.
« Nous avons décidé de baptiser ce bâtiment au nom de Sophie Germain, mathématicienne et philosophe française, qui a apporté des contributions importantes à l’étude de l’élasticité des corps, la théorie des nombres et la démonstration partielle du théorème de Fermat (qui est une généralisation du théorème de Pythagore). À l’époque, elle devait se cacher derrière le nom d’emprunt Antoine-Auguste Le Blanc car les sciences étaient une « affaire d’hommes ». Aujourd’hui, elle donne son nom à l’un des bâtiments les plus emblématiques de notre campus » explique Eric Maurincomme, Directeur de l’INSA Lyon.
Recherche et Enseignement : un pôle centralisé pour deux entités
Car ce projet d’envergure a à la fois impacté la recherche et l’enseignement sur le campus de l’INSA Lyon.
« Ce projet s’est réalisé en cohérence avec l’opération Cité Campus qui prévoit en effet la création de quartiers afin d’obtenir une meilleure lisibilité des compétences développées au sein du campus, de renforcer les réseaux et les moyens, de rationaliser les surfaces et d’optimiser les coûts de fonctionnement des bâtiments » précise Nicolas Gaillard, Directeur adjoint de l’INSA Lyon en charge du développement durable et du patrimoine.
Imaginé au cœur du futur quartier « Ingénierie », le bâtiment Sophie Germain accueille principalement le Laboratoire de Mécanique des Contacts et des Structures (LaMCoS, UMR INSA CNRS 5259) et ses espaces de manipulation et de bureaux.
« La partie de la Halle que nous avons supprimée pour y construire ce nouveau bâtiment Sophie Germain était vétuste et sur un niveau seulement. Nous avions besoin de mètres carrés pour permettre au LaMCoS de se regrouper alors que les différentes équipes étaient précédemment distribuées sur plusieurs bâtiments. Nous procédons actuellement au regroupement des activités d’enseignement du département Génie Mécanique, afin de créer un pôle d’enseignement et de recherche de Génie Mécanique sur notre campus de la Doua, diplômant environ 350 ingénieurs et 40 docteurs dans cette spécialité » précise Eric Maurincomme, Directeur de l’INSA Lyon.
Développement Durable : le mot d’ordre du chantier
Chantier à faibles nuisances, gestion de l’énergie, maintenance (pérennité des performances environnementales), confort visuel : voilà 4 cibles qui ont guidé l’esprit de ce chantier unique, en accord avec les principes de développement durable et la démarche Haute Qualité Environnementale.
Parmi les efforts faits dans ce sens durant toute la durée des travaux : chantier propre avec tri des déchets, rétention d’eau en toiture pour gérer les effets de fortes précipitations, infiltration de l’ensemble des eaux de pluie, éclairage par leds, ou encore circuit de refroidissement d'appareils de laboratoire par un réseau dédié fermé avec volume tampon et aéroréfrigérant. Un échangeur à plaques relié au circuit d'eau froide a complété ce dispositif en cas de fortes chaleurs.
« La complexité de ce chantier s’est vérifiée mais nous pouvons parler d’une véritable réussite avec quelques spécificités à souligner en matière de durabilité. Sophie Germain est à la fois le premier bâtiment du campus LyonTech-La Doua à avoir 100% de ses eaux infiltrées et le premier exemple de construction du « campus sur le campus », sans consommation de foncier. Un laboratoire INSA a même travaillé sur le béton Ecocem qui a été utilisé, dont l’impact carbone est moindre qu’un béton classique. Et puis autre particularité : 97% des dépenses sont allouées à l’intervention d’entreprises locales » conclut Nicolas Gaillard, fier d’avoir pu mener, avec les équipes de la direction du patrimoine et du développement durable, cette étape du Plan Campus à bien.
L’inauguration du bâtiment Sophie Germain se déroulera sur le campus de l’INSA Lyon le lundi 20 mars. Une plaque commémorative sera dévoilée à cette occasion.
Opération « Sophie Germain » en chiffres
200 chercheurs et personnels
2 860 m2 de plancher
11,95 M€ financés par l’Etat, la Région Auvergne Rhône-Alpes et la Métropole de Lyon (6,75 M€ financé sur la base du Contrat Plan Etat-Région), complétée par la Région dans le cadre du projet Lyon Cité Campus.
« L’inauguration du bâtiment Sophie Germain qui accueille le laboratoire est l’aboutissement d’un travail de longue haleine et qui a mobilisé tous les personnels de l’unité et ceux de la direction du patrimoine. Ce projet a vu le jour à l’initiative du Pr. Alain Combescure, directeur du laboratoire de 2003 à 2011 et visionnaire, et d’Alain Storck, précédent directeur de l’INSA Lyon. Ils ont impulsé pour l’un et soutenu pour l’autre le projet d’un quartier d’ingénierie fort et visible, regroupant en son sein la mécanique et les matériaux – d’où le nom de projet MECAMAT, pour l’enseignement et la recherche, dans un lieu unique et sur le campus de La Doua. Ce bâtiment n’aurait aussi probablement pas vu le jour sans la contribution décisive de Jean-François Jullien, professeur en Génie Civil, qui a travaillé sur plusieurs avant-projets d’implantation avant que celui-ci soit retenu. Le directeur actuel, Eric Maurincomme, a transformé les idées dessinées sur un coin de table en une construction sur 6 niveaux hébergeant aujourd’hui près de 200 chercheurs, personnels et doctorants. Enfin tous les membres du laboratoire ont activement participé au déménagement, de la préparation à l’emménagement. Le déménagement à lui seul a duré 5 semaines, avec par exemple plusieurs équipements de quelques tonnes et uniques au monde transportés sous pression d’huile et régulés en température. »
« Lorsqu’on regarde la nouvelle physionomie des bâtiments abritant les activités de Génie Mécanique, le bâtiment Sophie Germain est un peu le premier plateau d’une balance qui va très vite être équilibrée avec la livraison d’un second bâtiment accueillant une part importante des 1100 étudiants du département. Ainsi, les étudiants auront l’opportunité d’être toujours à proximité de leurs enseignants. Cette proximité entre les activités d’enseignement et de recherche n’est pas uniquement géographique, elle permet aux étudiants de bénéficier d’équipements de pointe et aux enseignants-chercheurs de faire découvrir leurs activités aux étudiants et faire naître des vocations chez certains. »