Institut Gaston Berger

06 avr
06/04/2023 14:00

Art & Culture

Théâtre // L'Analphabète

Cie Les Transformateurs - Lecture spectacle de L’Analphabète d’Agota Kristof avec Anne de Boissy et Isabelle Voizeux

Dans le cadre de la remise des mentions Handicap’INSA portées par l’Institut Gaston Berger, le service culturel du Centre des Humanités propose une pièce de théâtre avec une comédienne entendante et une comédienne signant en LSF.
La pièce de théâtre Analphabète vient introduire la remise des Mentions Handicap’INSA en sensibilisant le public à la culture sourde. Il s’agit d’une pièce bilingue français/LSF. Un bord de scène est prévu à l’issue de la pièce pour renseigner le public sur la culture sourde, sa richesse et sa diversité.

Dans L’Analphabète, Agota Kristof raconte son exil de la Hongrie vers la Suisse en 1956, son statut de réfugiée et le "désert social, désert culturel" que cela implique, son parcours pour devenir écrivaine et son choix d’écrire en français qu’elle considère comme "une langue ennemie", plutôt que dans sa langue maternelle, le hongrois.
Anne de Boissy se rappelle alors à ce que lui disent les artistes sourds avec lesquels elle travaille : pourquoi la LSF, et avec elle la culture sourde, sont-elles si peu représentées dans le monde des arts ?

Le "désert culturel"  dans lequel se trouve aujourd’hui la LSF a lui aussi une histoire.
Raconter sur scène L’Analphabète avec ces deux langues françaises, interprétées simultanément par une actrice sourde et une actrice entendante est une façon de répondre à cette question.

La remise des Mentions Handicap’INSA intervient en fin de séance. Elle a pour but de féliciter les élèves-ingénieurs inscrits dans la formation facultative aux enjeux du handicap et ceux et celles qui ont participé aux actions de sensibilisation organisées par Handizgoud. Elle a également pour objectif de se faire connaître d’un plus grand nombre pour communiquer sur la formation à venir en 2023/2024.

Spectacle ouvert aux personnels et étudiants INSA ainsi qu’au grand public - Entrée libre et gratuite sans réservation - Durée : 55 min.

Informations complémentaires

  • L'Agora - Campus LyonTech-La Doua – Villeurbanne.

13 mar
13/mar/2023

Formation

De Mayotte à l’INSA Lyon : oser les études supérieures

Il y a deux et trois ans, Aboubacar Assani et Elwafa Hamidi arrivaient en Métropole pour suivre des études d’ingénieur à l’INSA Lyon. Aujourd’hui en deuxième année de FIMI1, ils mesurent le chemin parcouru depuis qu’ils ont quitté l’île de Mayotte. Ils se revoient jeunes bacheliers, laissant derrière eux leurs repères. S’ils étaient bien décidés à suivre des études supérieures, ils ne pouvaient à cette époque ignorer les craintes suscitées par le départ du nid familial mahorais, les températures hivernales, les nouvelles habitudes alimentaires ou les nouvelles méthodologies de travail. Après avoir fait le grand saut vers le supérieur, ils ont souhaité faire profiter de leur expérience pour susciter les ambitions scolaires de leur cadets mahorais. C’est ainsi que, dans le cadre d’une intervention chapeautée par l’Institut Gaston Berger et les cordées de la réussite, les deux élèves-ingénieurs se sont rendus à Mayotte en février dernier. À la lumière de leur expérience personnelle et accompagnés par François Rousset, enseignant-chercheur, ils ont ouvert le dialogue avec des jeunes lycéens du 101e département français. Ils racontent.

« L’accès à l’information sur les études supérieures à Mayotte n’est pas toujours facilité » 
Face aux assemblées de jeunes oreilles attentives, Elwafa Hamidi s’est revu, lycéen. Très bon élève, il se souvient que très peu d’établissements de l’enseignement supérieur métropolitain ne franchissaient l’Océan Indien. « Je ne connaissais les études supérieures qu’à travers le parcours de ma sœur, aujourd’hui infirmière. Plus jeune, j’ai longtemps nourri le souhait de rejoindre le milieu médical car c’était le seul exemple que je connaissais. Lorsqu’une enseignante de l’INSA est venue présenter les études d’ingénieur, le déclic s’est fait. Même si je n’avais pas tout à fait compris tous les contours du métier qu’elle avait dépeint, j’ai su que c’était ce que je voulais devenir : ingénieur. Je crois que ces rencontres de terrain sont très importantes pour informer les jeunes des territoires d’outre-mer et leur permettre d’avoir une chance d’accéder aux études de haut-niveau. »

 

Atelier de la fresque du climat, conférence d’initiation à la science appliquée et intervention
dans les cours de travaux pratiques ont permis de montrer comment les notions apprises
au lycée pouvaient être étudiées dans l’enseignement supérieur.

 

« On ne vit pas au même rythme en Métropole et sur une île » 
L’île de Mayotte, département français depuis 2011, compte plus de 100 000 jeunes lycéens et collégiens
2. Parmi eux, nombreux sont les élèves qui, malgré des capacités scolaires soulignées par les professeurs du secondaire, cachent sous le tapis la possibilité des études supérieures. « À la sortie du lycée, je n’étais pas sûr d’avoir le niveau pour faire des études poussées, même si mes profs me disaient le contraire. Ajouté à cela que la France vit sur un autre rythme, j’ai mis longtemps avant de faire le choix de poursuivre mes études à Lyon où je ne connaissais personne. Et puis avant d’arriver à l’INSA, j’avais peur de l’inconnu, pour des raisons qui peuvent peut-être paraître ridicules : la vie sociale différente, un pays plus grand, l’éloignement de ma famille, le passage du lycée au supérieur… Mais une fois que l’on saute le pas, on découvre ses propres capacités à s’adapter. C’est pour cette raison qu’il m’a paru important d’aller discuter avec des lycéens de mon île : pour les inciter à dépasser leurs craintes et leur dire que c’est possible », explique Aboubacar Assani, en deuxième année de FIMI. 

 


Invités par des médias locaux, Elwafa et Aboubacar ont diffusé
leur message d’incitation jusqu’aux familles des lycéens mahorais. 

 

« Bien sûr, les premiers amphis, c’était compliqué » 
Pendant leurs rencontres sur l’île, les deux étudiants ont insisté. Si l’adaptation à la vie métropolitaine s’est faite naturellement pour eux, pour réussir ses études d’ingénieur, il faut être persévérant. « Je me souviens de mon premier cours en amphi : le prof parlait en faisant défiler sa présentation. J’attendais patiemment que l’enseignant nous donne du temps pour noter le cours. Et puis j’ai jeté un œil sur la feuille de mon voisin : il en était déjà à sa deuxième copie double ! Je n’avais pas l’habitude de la prise de note ; j’ai dû apprendre à apprendre, avec de nouvelles méthodes. Ça a été plus ou moins long pour moi, mais j’avais la chance de pouvoir compter sur mon colocataire et mes amis. Je ne me suis jamais retrouvé seul », poursuit Elwafa.
 
« Je voulais transmettre un message d’encouragement aux Mahorais »

Lors de leur mission, Aboubacar et Elwafa se sont montrés rassurants. « Beaucoup de lycéens s’interrogeaient sur l’aspect pratique de faire des études en Métropole : comment prendre l’avion, le train ou récupérer les clés de sa résidence sur le campus. Je crois que nous avons réussi à en rassurer certains avec ces petits détails. L’INSA proposant l’hébergement et la restauration sur le campus, c’est sécurisant lorsque l’on arrive dans un nouveau pays », indique Aboubacar. Et Elwafa d’ajouter. « Mayotte est un territoire en plein développement, en manque d'infrastructures, d'ingénieurs, de médecins... Encourager les jeunes à s'orienter vers des formations exigeantes est primordiale pour l'avenir de mon île. Je voulais transmettre un message d'espoir et d'encouragement aux étudiants mahorais. Je crois que nous avons réussi à passer le message que la peur de l'échec ne doit en aucun cas être un frein pour candidater dans des filières exigeantes. J'ai moi-même redoublé ma première année en arrivant à Lyon, et je l’ai vécu comme une seconde chance et qui m'a encouragé à redoubler d'efforts. »

Aboubacar devant une assemblée d’élèves, au lycée des Lumières à Mamoudzou.

 

« Il est difficile de se projeter dans un métier quand on n’a pas d’exemple autour de soi »
Faire germer la volonté de poursuivre des études ambitieuses dans l’esprit des élèves était donc le but principal de ces échanges comme l’explique François Rousset, enseignant-chercheur et ancien directeur de la filière Formation Active en Sciences, aujourd’hui INS’AVENIR
3. « La question de la confiance en soi et de la légitimité est souvent la clé de voûte pour franchir le pas des études supérieures et éviter l’autocensure. La problématique est sociologique : il est difficile de se projeter dans un métier que l’on n’a pas en exemple dans son entourage proche. Il était important que les étudiants investis sur cette mission soient mahorais. La prochaine fois, j’espère que cette mission pourra aller plus loin et compter sur le partage d’expérience d’une étudiante pour faire naître l’ambition chez les lycéennes mahoraises. » 

« L’Institut Gaston Berger permet à l’établissement de répondre à sa mission d’information sur la formation d’ingénieur pour tous les élèves du territoire français. Les départements et régions d’outre-mer disposent de peu de formations post-bac locales. Il est donc important de faire connaître les possibilités de formation, dans un souci d’égalité des chances. L’INSA Lyon et les écoles du Groupe INSA proposent d’ailleurs un accompagnement spécifique pour ces élèves », conclut Anna Loehr, chargée de mission ouverture sociale à l’Institut Gaston Berger de l’INSA Lyon.

Pour en savoir plus :

 

 
[1] Formation Initiale aux Métiers d’Ingénieurs
[2] Présentation de l'Académie de Mayotte
[3] Nouvellement ouverte à la rentrée 2023, la filière INS'AVENIR accueillera des élèves issus des baccalauréats technologiques STI2D et STL et des élèves issus du baccalauréat général ayant suivi une seule spécialité scientifique en Terminale : Mathématiques ou SI / NSI / PC + l'option Maths complémentaires.
 

Mots clés

28 fév
28/fév/2023

Vie de campus

La journée internationale des droits des femmes à l’INSA Lyon

A l'occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, la communauté INSA Lyon propose différentes activités. Tour d'horizon des initiatives de l’édition 2023.  

Opération Rubans violets par les Sang-Culottes 

L’association étudiante les Sang-culottes lance une grande campagne de sensibilisation sur les Violences Sexistes et Sexuelles (VSS), à l’occasion de la journée du 8 mars. Une vente de rubans violets proposés à prix libre se tiendra sur le campus dès le 2 mars 2023 au profit de l’association VIFFIL, qui accueille des femmes et leurs enfants victimes de violences intrafamiliales à Villeurbanne.

 

Exposition Karine PRIOT : Tous les droits, de quels droits ?

Du Mardi 7 au Vendredi 10 mars 2023 - Galerie des expositions du Centre des Humanités
Vernissage le Mercredi 8 mars à 12h30

Cette exposition propose de questionner les droits des femmes au regard des normes sociales explicites et implicites, et interroge les clichés qui s’imposent à la condition des femmes.

Entrée libre

 

Rencontre débat autour du langage inclusif par les Sang-Culottes 

8 mars – A partir de 20h - Salle de créativité 202-203 de la Bibliothèque Marie Curie

L’association étudiante les Sang-culottes vous propose une rencontre et un échange avec autour du langage inclusif avec Tiphaine D autrice, comédienne, metteuse en scène, chroniqueuse média, formatrice, coach, influenceuse, conférencière engagée pour les Droits des Femmes, des Enfants, l'antispécisme et l'écologie. 

"Elle était une fois, une langue émancipée". Il s'agit d'une "mise au point humoristique et poétique sur l'écriture inclusive, la Féminine Universelle, et l'histoire de la masculinisation du langage aux l'origine de l'académie française..." Tiphaine D 


Jeu "Sexisme sans façon" par l'Institut Gaston Berger

9 mars 12h45 -13h45 - Salle de créativité de la Bibliothèque Marie Curie

L'Institut Gaston Berger vous propose, sous un format ludique, de mieux identifier les situations de sexisme au travail et dans la vie quotidienne. En effet, le jeu vous met dans la peau de salarié d'un restaurant. Vous devez servir des commandes constituées d'entrées, de plats, de desserts et de boissons, en répondant avec succès aux questions et épreuves proposées. Ces dernières sont fictives et s'inspirent de situations de travail ordinaires ...

 

Fresque des féminismes par l'Institut Gaston Berger

9 mars à 14h00-16h00 - Salle de créativité de la Bibliothèque Marie Curie

Souvent simplifié et caricaturé, le terme féminisme peut rapidement cristalliser les discussions et empêcher la réflexion. Les mouvements féministes sont en effet complexes et pluriels. Ils s’inscrivent dans des contextes historiques et politiques bien particuliers pouvant parfois soulever des contradictions voire des incompréhensions. Participez à ce temps d'échanges en construisant vous même la fresque !

 

Conférence avec l'eurodéputée Sylvie Guillaume organisée par le CUID

9 mars - 19h /  Amphi Freyssinet 

Le CUID, association CUlture et IDentité européenne de l'INSA, propose une rencontre et un échange avec la députée européenne Sylvie Guillaume, très engagée pour la cause du droits des femmes.
C'est une belle opportunité de découvrir le parcours d'une eurodéputée au sein des institutions européennes et de discuter des problématiques liées aux droits des femmes au sein de l'UE.
Sylvie Guillaume siège en tant que députée européenne depuis 2009 et a été élue Vice-Présidente du Parlement européen entre 2014 et 2019.

Entrée libre
 

Mots clés

09 mar
09/03/2023

Sciences & Société

Sexisme et droits des femmes : se sensibiliser en jouant

A l'occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, l'Institut Gaston Berger vous propose deux activités ludiques pour identifier le sexisme au travail et comprendre les enjeux du féminisme.

SEXISME SANS FAÇON !
Vous êtes salarié d'un restaurant. Vous devez servir des commandes constituées d'entrées, de plats, de desserts et de boissons, en répondant avec succès aux questions et épreuves proposées. Ces dernières sont fictives et s'inspirent de situations de travail ordinaires ...

Inscrivez-vous pour participer à ce temps ludique qui vous permettra de mieux identifier les situations de sexisme au travail, et dans la vie quotidienne !

RDV le 9 mars à 12h45
Inscription => Jeu Sexisme sans façon

 

FRESQUE DES FEMINISMES
Souvent simplifié et caricaturé, le terme féminisme peut rapidement cristalliser les discussions et empêcher la réflexion. Les mouvements féministes sont en effet complexes et pluriels. Ils s’inscrivent dans des contextes historiques et politiques bien particuliers pouvant parfois soulever des contradictions voire des incompréhensions. Participez à ce temps d'échanges en construisant vous même la fresque !

RDV le 9 mars à 14h00
Inscription => Fresque des féminismes
14 déc
14/déc/2022

Formation

« Plus que l’égalité des chances, nous voulons faire de l’équité des chances »

En octobre 2021, les équipes de l’Institut Gaston Berger du Groupe INSA publiaient le premier tome du Livre blanc « Diversités & ouverture sociale » qui qualifiait avec précision l’état des lieux de l’inclusion des diversités au sein de ses écoles. Les conclusions de ce travail étaient alors sans appel : malgré les nombreuses actions menées sur le terrain pour aider les jeunes issus de milieux modestes à se projeter dans une formation d’ingénieur, les écoles INSA, à l’image de la plupart des grandes écoles françaises, contribuent malgré elles à renforcer les mécanismes d’assignation du système éducatif. 

Un an après, la publication du tome 2 du Livre blanc renoue avec les ambitions du fondateur de l'INSA, Gaston Berger, livrant des préconisations à instaurer au sein de ses écoles pour recruter et mener au diplôme d’ingénieur davantage de jeunes d’origine sociale et territoriale diversifiée. 

Carole Plossu et Sonia Béchet, respectivement directrices de l’Institut Gaston Berger du Groupe INSA et de Lyon font le bilan sur l’aboutissement de deux années de consultations collectives, de partages d’expériences et d’analyses consacrées à l’égalité des chances.


Le premier tome du livre blanc faisait l’état des lieux de la diversité et de l’inclusion au sein du Groupe INSA. Il est notamment fait mention d’un « constat d’illusion ». Qu’entend-on par-là ?
Sonia Béchet : La question à laquelle nous avons tenté de répondre avec ce travail est la suivante : quels chemins sont accessibles à un élève1 sans proximité sociale ou culturelle avec l’enseignement supérieur pour que son potentiel se révèle, sans déterminisme social ? À l’INSA Lyon, nous conduisons déjà plusieurs programmes d’incitation permettant à des jeunes issus d’environnements moins favorisés de se projeter vers l’enseignement supérieur. Mais force est de constater que beaucoup se voient refuser une admission dans les établissements sélectifs. Le « constat d’illusion » est là. On a l’illusion de croire que l’école donne sa chance à tous, qu’il suffit de dire aux jeunes « vous pouvez y aller » pour qu’ils le fassent. En réalité, le système scolaire français participe à la reproduction des élites. Selon leur origine sociale et territoriale, les élèves ne sont pas tous égaux devant leur chance d’accéder aux grandes écoles. En tant qu’école publique de l’enseignement supérieur, nous souhaitons contribuer à compenser ces inégalités. Plus que de l’égalité des chances nous voulons faire de l’équité des chances.


Le tome 2 propose de passer à l’action, listant une série de préconisations, applicables aux écoles du Groupe INSA. Pourriez-vous en détailler quelques-unes ?
Carole Plossu : Ce tome 2 du Livre blanc n’a pas la prétention d’apporter LA solution mais se veut plutôt être un laboratoire d’idées. Il compile les résultats de consultations collectives menées dans les écoles INSA, une analyse de la littérature académique et une veille sur les actions mises en œuvre par d’autres établissements sur le sujet. Concrètement, ces préconisations peuvent se déployer à chaque étape du parcours d’un élève. D’abord avec des actions spécifiques auprès des collégiens et lycéens d’origine modeste afin de leur ouvrir le champ des possibles, d’inspirer leur ouverture scientifique, culturelle et sociétale et de renforcer leurs compétences et leur confiance en eux. L’objectif est de lever les freins et les mécanismes d’autocensure à la candidature, mais cela n’est pas suffisant. Une évolution des processus de recrutement du Groupe INSA est indispensable pour aller plus loin et tendre vers une plus grande équité dans l’accès aux formations sélectives : par exemple, en révisant nos critères de recrutement, en élargissant les viviers de recrutement et en développant des filières de formation favorables à l’ouverture sociale. Enfin, un accompagnement renforcé est nécessaire pour une meilleure réussite académique et pour renforcer l’inclusivité de nos écoles. Un traitement différencié plus équitable doit être assumé à chaque étape du parcours de l’élève, jusqu’à son insertion professionnelle. 

 

À l’INSA Lyon, depuis presque quinze ans, l’Institut Gaston Berger vit au rythme des programmes d’incitation et d’accompagnement. Comment les préconisations proposées dans le tome 2 du Livre blanc pourront-elles prendre vie sur l’établissement lyonnais ?
Sonia Béchet : Ce travail nous a permis d’étayer nos constats statistiques et nous souhaitons approfondir le diagnostic dès le début de l’année prochaine, notamment en cherchant d’autres indicateurs de mesure de l’ouverture sociale. J’aimerais également nourrir le débat auprès de la communauté interne et mobiliser les forces vives sur la question. Nous avons désormais les choses en main ; à nous d’en faire quelque chose. Il est vrai que l’INSA Lyon fait figure de proue sur les actions menées pour faciliter l’ouverture sociale, mais ces travaux nous laissent entrevoir de nouvelles actions à mettre en place. Par exemple, un travail de détection des lycéens ayant le potentiel de réussir des études d’ingénieurs ou des actions en direction des familles pour lever les freins à la candidature peuvent être envisagées. Aussi, je souhaiterais pouvoir continuer à impliquer les personnes avec qui l’on travaille depuis très longtemps dans nos réflexions. Nous sommes associés à 14 lycées et 15 collèges de zones prioritaires ; ce sont eux qui connaissent le mieux le climat dans leurs écoles ; il faut continuer à travailler étroitement avec eux et à prendre soin de ces collaborations.

 

À la suite de la publication de ces deux tomes du Livre blanc, début 2023 verra l’élaboration de plans d’actions dans les INSA. Vous souhaiteriez également voir les résultats de ce chantier essaimer plus largement dans l’ESR2, n’est-ce pas ? 
Carole Plossu : En effet, nous pensons que l’ESR peut agir en faveur d’un accès plus ouvert aux jeunes issus de milieux modestes grâce à des mesures d’équité et afin d’initier un cercle vertueux. Nos préconisations s’appuient sur une conviction partagée par une majorité des contributeurs à ce Livre blanc, à savoir que la seule application du principe de méritocratie, si profondément ancré dans notre société et notre système éducatif, n’est pas en capacité de garantir l’égalité des chances pour chaque jeune, quelle que soit son origine sociale, culturelle ou territoriale. Nous invitons donc à un changement de paradigme remettant en cause l’application du seul principe méritocratique que l’on a érigé en mythe fondateur de « l’égalité républicaine ». Nous avons récemment présenté au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ce nouveau dispositif d’ouverture sociale que le Groupe INSA propose d’expérimenter. Ce projet en rupture pourrait constituer un véritable démonstrateur pour l’ensemble de la communauté de l’ESR. Nous pensons que l’INSA a toute légitimité pour innover sur le sujet de l’ouverture sociale et nous espérons enclencher une dynamique collective en entraînant dans notre sillage d’autres grandes écoles et en influant sur les politiques publiques. 

 

[1] L’emploi du masculin est utilisé à titre épicène.
[2] Enseignement supérieur et recherche

 

Mots clés

23 nov
Du 23/11/2022 12:30
au 23/11/2022 14:00

Sciences & Société

Théâtre-Forum : Face aux violences sexistes et sexuelles agissons

Cet événement s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

Sexisme banalisé, consentement, soirées alcoolisées, « blagues » sur le genre, l'Institut Gaston Berger vous propose de prendre part avec la compagnie Vilain.es à un spectacle vivant, sous la forme du théâtre-forum, qui ouvre à la réflexion et à l'action autour des violences sexistes et sexuelles.

Ce théâtre-forum s’adresse à tous et toutes, que vous soyez personnel, étudiant ou doctorant et joue pour vous des scènes de la vie quotidienne au travail et pendant les études.

Avec le théâtre-forum, vous pourrez réfléchir collectivement à des situations problématiques, de celles que tout le monde peut vivre. Vous aurez la possibilité de chercher ensemble des solutions et, pour les volontaires, tenter de changer le cours des évènements, en toute liberté.

ATTENTION : Places limitées => Inscription en ligne

Informations complémentaires

11 mar
Du 11/03/2022 12:30
au 11/03/2022 14:00

Sciences & Société

Mixité de genre dans les formations d’ingénieur·es : un acquis à l’INSA Lyon ?

L'Institut Gaston Berger de l'INSA Lyon (IGB) organise une conférence débat sur la mixité femme / homme à l'occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes.

Une conférence-débat animée par Marion Erouart, Docteure en psychologie sociale et du travail, qui présentera les principales conclusions de sa thèse réalisée à l’INSA Lyon sur l’orientation genrée vers et pendant les études d’ingénieur·e·s.
S’en suivra un débat sur les principales actions déjà en place ou à mettre en œuvre, avec un regard croisé INSA Lyon x Assystem, entreprise engagée pour l’égalité femmes-hommes.

Gratuit sur inscription. Le lien d'inscription sera prochainement disponible
27 oct
27/oct/2021

Vie de campus

Redonner vie aux projets professionnels de personnes réfugiées

Trois mois : c’est le temps dont disposeront les quatorze élèves-ingénieurs engagés dans le programme Tremplin each One pour accompagner des personnes réfugiées dans la réalisation de leur projet professionnel. 
Souvent contraints d’abandonner leurs rêves après avoir fui leur pays, les participants au programme se retrouvent confrontés à des barrières qui peuvent leur paraître insurmontables sans soutien : nouvelle langue, codes culturels différents ou difficultés administratives… Afin de leur permettre de reprendre un emploi ou des études, le Tremplin each One by INSA Lyon accompagnera neufs personnes vers une reprise professionnelle à travers des cours de français, d’anglais et des modules d’insertion professionnelle. Explications.

S’engager pour redonner confiance et trouver du sens
« L’insertion des personnes réfugiées est un chemin long et semé d’embûches », annonce Adrien Comtet en 3
e année de génie mécanique et co-directeur de l’équipe programme each One by INSA Lyon. L’étudiant s’est engagé dans l’aventure proposée par son école après une prise de conscience forte cet été alors que son frère, de passage sur l’île de Lesbos lors d’un voyage associatif en Grèce, s’est fait le passeur d’histoires de vies bouleversantes. « En l’écoutant les raconter, j’ai commencé à prendre conscience d’une chose qui m’a perturbé : on ne nous montre jamais les réfugiés comme des personnes ayant fait des études et eu des vies professionnelles très qualifiées. Lorsqu’elles arrivent dans un nouveau pays, elles manquent de repères et de confiance en soi pour se relancer professionnellement. Le programme Tremplin est une opportunité d’aider ces gens. »

Pour Hajar Benhaimoud, élève-ingénieure en 4e année de génie mécanique et bénévole au sein du pôle communication du programme, les motivations de son engagement remontent à son histoire personnelle. Marocaine, elle est arrivée en France pour ses études il y a quatre ans. « Quitter mon pays n’était pas une obligation pour moi et les premiers échanges avec les participants m’ont permis de me rendre compte de ce privilège d’avoir eu le choix de ne pas quitter mon pays pour des questions de sécurité. Lorsque j'ai rejoint Lyon, j’ai été accueillie par des gens que je connaissais, ce qui n’est pas le cas des personnes que nous recevons. Cette expérience avec each One a donc un sens particulier pour moi », explique Hajar.

Un programme transformant pour chacun
Hébergé dans plusieurs Grandes Écoles ou Universités françaises, le programme proposé par each One a été conçu pour permettre aux participants de développer les compétences adaptées à leur insertion sur le marché de l’emploi. Pendant douze semaines, l’équipe d’étudiants de l’INSA Lyon coordonnera l’accompagnement grâce au catalogue de contenus fourni par l’entreprise sociale. Au programme : 20h de cours de français par semaine, des cours d’anglais et des ateliers spécifiques destinés au développement de softskills
1. « En plus des cours, chaque participant s’est vu attribuer un coach étudiant et un mentor professionnel qui pourront l’aider à faire son CV, appréhender les codes culturels ou comprendre les systèmes administratifs par exemple. Le but est d’apporter des repères à la personne pour lui permettre de trouver sa place dans la société », poursuit Adrien Comtet.

Première école lyonnaise à héberger cette initiative, l’INSA Lyon peut compter sur l’Institut Gaston Berger pour défendre les missions d’ouverture et d’inclusion, des valeurs chères au modèle fondateur. « Le tremplin each One est une formidable opportunité pour nos étudiants de saisir que la fonction d’ingénieur peut aussi avoir une dimension sociale. Ça n’est pas juste une façon d’aider les autres ; c’est une véritable expérience professionnalisante pour acquérir des compétences de gestion de projet et un autre regard sur leur futur métier », ajoute Sonia Béchet, directrice de l’IGB.

L’ouverture, une valeur inscrite dans l’ADN de l’école
Aborder leur futur métier avec un prisme nouveau, c’est également la motivation qui habite Hajar et Adrien. « La question du sens et de la place de l’ingénieur dans la société est de plus en plus présente dans mon quotidien d’étudiante. Avant d’arriver à l’INSA, j’ai toujours voulu travailler dans l’aérospatial, mais certains cours m’ont fait ouvrir les yeux sur les grands enjeux auxquels nous devrons répondre en tant qu’ingénieurs. J’ai appris à réfléchir à mes valeurs et ce à quoi je veux vraiment participer. C’est en partie grâce à l’INSA que j’ai changé dans ce sens-là et ce projet s’inscrit dans mon cheminement personnel », ajoute Hajar.

Issues d’une démarche inclusive, les activités menées dans le cadre du tremplin seront hébergées sur le campus LyonTech-la Doua et permettront aux participants de bénéficier de la richesse de l’écosystème insalien. « J’espère qu’au terme de cette expérience, les participants que nous accompagnons réussiront à obtenir ce qui leur correspond. Je crois que l’un des plus gros obstacle de l’insertion des personnes réfugiées restera l’acceptation de l’autre dans une société qui ne laisse pas la place à la compréhension des parcours individuels. Avec ce genre de programme sur le campus, nous sommes sur le bon chemin », conclut Adrien.

L’équipe « programme » du tremplin each One x INSA Lyon
De gauche à droite : Léonard Grynfogel, Hajar Benhaimoud, Julie Mercier, Charlotte Lievre, , Anna Tomasini, Pauline Riocreux et Adrien Comtet

 

[1] Les « softskills » désignent des compétences non techniques.

Pour aller plus loin sur le sujet : 
Podcasts « Les cœurs audacieux » - Saison 2 / Épisode 4 - 10 mars 2022
 

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21 sep
21/09/2021

Institutionnel

Conférence inaugurale de la Chaire Alumni / INSA Lyon

« Ingénieur INSA, philosophe en action. Penser et agir de manière responsable »

À l’heure où la crise environnementale requiert un changement sans précédent de nos modèles de développement et de nos modes de vie, la chaire Alumni / INSA Lyon convie la communauté insalienne à un temps de réflexion sur la responsabilité de l’ingénieur.e dans la transition écologique.

Quels sont les défis auxquels les ingénieur.e.s de demain devront faire face ?
Quel sera leur rôle dans une société et un système Terre profondément marqués par une technique dominatrice de la nature et par le mythe, aujourd’hui ébranlé, d’une croissance illimitée ?
Quels savoir-être et quelles compétences leur permettront de devenir des acteurs responsables de la transition ?

Par la participation exceptionnelle du philosophe Dominique Bourg et un temps d’échange rythmé par une table ronde, nous nous demanderons vers quels types de société « transiter » et comment l’ingénieur.e pourrait participer activement à la transition écologique.

 

Inscription et programmehttps://bit.ly/chaire-alumni-insalyon
03 mai
03/mai/2021

INSA Lyon

Remise des mentions Handicap'INSA en présence de Josef Schovanec

Jeudi 29 avril dernier à l'occasion de la remise mentions Handicap'INSA, l'INSA Lyon a invité Josef Schovanec, diplômé de Sciences-Po Paris, docteur de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, philosophe, voyageur et chroniqueur radio.

Une vingtaine d'élèves-ingénieurs ont obtenu cette mention qui atteste d’un niveau de sensibilisation au handicap favorisant l’insertion professionnelle et l’inclusion des personnels en situation de handicap. Ce programme est soutenu par Assystem et BioMérieux, entreprises mécènes et partenaires de l'INSA Lyon.

Voir ou revoir l'évènement

 

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