
Entreprises
« Avec du travail, de la passion et beaucoup de culot, on peut faire tomber des barrières »
Il aime cette image qui lui colle à la peau : un « outsider » vivant avec un irrépressible besoin de sortir de l’ordinaire. Baptiste Garcin est ingénieur INSA diplômé du département génie électrique en 2018, au profil atypique : après quelques années en tant qu’ingénieur conseil en logiciels embarqués dans l’automobile, il prend une décision radicale. Il achète un billet de train aller pour la capitale avec une seule idée en tête : rencontrer des entrepreneurs et développer sa propre entreprise. Aujourd’hui, c’est depuis son petit atelier lyonnais de « watch modding », littéralement « modification de montres » qu’il s’apprête à lancer un modèle de montre customisé dont le bracelet est pour le moins étonnant : du cuir de saumon, tanné à partir des déchets des restaurants de sushis lyonnais. Entretien avec un diplômé qui plus jeune adorait « amuser la galerie », et qui veut continuer chez les grands, mais avec le plus grand des sérieux. Puisqu’après tout, pourquoi pas.
Comment lance-t-on une entreprise de « watch modding » ? D’ailleurs, en quoi consiste cette activité ?
Après mon cursus en génie électrique, j’ai travaillé dans un grand groupe de conseil d’ingénierie sur les systèmes embarqués automobiles. Je connaissais bien le domaine avec mes trois années d’apprentissage et je manageais une équipe de plusieurs personnes. À côté, j’avais créé une entreprise de vente de chapeaux avec un ami de l’INSA, Thami Trachen. Et puis le Covid est arrivé, me laissant sans équipe et sans matière première pour notre petite activité parallèle. En télétravail, tout seul chez moi, je me sentais comme une coquille vide, alors dès que j’ai pu, j’ai pris le taureau par les cornes et je suis allé à Paris rencontrer des entrepreneurs et élargir mes horizons. Je suis rentré avec une idée de boîte à monter mais après l’avoir poussée plusieurs mois, elle n’a pas abouti. C’est pendant les vacances d’été que les choses ont commencé, en voyant une montre dans une vitrine d’une maison d’horlogerie bien connue ; en cherchant le modèle sur internet, j’ai découvert un tout autre monde : le modding. C’est une technique complètement amateur qui consiste à customiser une montre, en désassemblant et en réassemblant certaines pièces pour en modifier l’esthétique. J’ai commencé à en bricoler quelques-unes et j’ai créé Tentimes.
Vous entrez dans un univers très codifié, celui des montres. Cette activité est-elle bien perçue par les maisons d’horlogerie ?
Il y a deux positionnements de la part de ces entreprises. D’un côté, il y a les modèles dont on s’inspire et de l’autre, les modèles que l’on utilise. Je suis en lien avec Seiko et Casio dont j’utilise des éléments pour produire mes montres. Certains vendeurs proposent des mouvements en marque blanche, ce qui est un signal très fort pour les moddeurs qui dit « faites-vous plaisir ». Il y a bien sûr des questions de propriété intellectuelle, sur lesquelles je suis accompagné par des avocats. J’ai conscience de ne pas être horloger et je ne m’en revendique pas. L’activité de modding est une modification purement esthétique.
Des chapeaux, des lunettes de soleil, des montres… Vous liez une relation fusionnelle avec l’accessoire de mode, non ?
Effectivement, j’ai toujours été attiré par ces objets. L’accessoire, dans l’essence du mot, c’est accessoire. Il n’est pas essentiel. Mais, il me semble que ces objets prennent une autre dimension quand ils ont quelque chose de personnel au-delà de la fonction esthétique. Pour moi, il doit être spécial et vouloir signifier quelque chose à la personne qui le porte.
C’est pour cette raison que vous allez lancer un bracelet de montre en cuir de saumon ? Quelle est l’idée de ce bracelet ?
L’accessoire doit être issu d’une démarche responsable. Ici, on part d’un déchet et on en fait quelque chose de noble ; cela a déjà plus de sens qu’une simple fonction esthétique. Le cuir est tanné par l’entreprise Ictyos, basée à Saint-Fons, spécialiste des cuirs marins. Lorsque j’ai découvert leur démarche, j’ai trouvé ça génial. C’était un cuir que l’on n’avait encore jamais vu ! En tous cas, pas sur une montre. Imaginez un bracelet de déchets de sushis associé à l’allure noble d’un mouvement de montre : ça bouscule un peu les codes établis, surtout dans le monde fastueux de l’horlogerie.
Échantillon de cuir de saumon et bracelet de montre (BaptisteGarcin/Tentimes).
Vous semblez aimer ça, sortir du cadre, casser les codes. C’est une façon de dire que la société ne vous convient pas ?
Je crois qu’il faut sans cesse challenger le statu quo. Ça fait surtout partie de mon caractère. Plus jeune, j’adorais faire rire la classe, j’ai l’impression que j’ai envie de continuer, mais dans le monde des grands, comme une façon de dédramatiser la réalité, à travers une activité sérieuse. Je crois que le culot, c’est important dans l’entreprenariat, surtout quand on avance guidé par la passion et l’envie de créer. Avant de me lancer, des montres, j’en ai cassées certaines, mais je n’ai jamais abandonné parce que je suis persuadé qu’avec du travail, de la passion et beaucoup de culot, on peut faire tomber des barrières.

Formation
« L’ingénieur peut faire avancer la loi pour une technologie plus juste »
Comment un objet technologique est-il capable de faire évoluer le droit ? C’est le sujet de fond du Tech Law Clinics auquel a participé Dac An Nguyen, étudiant en 3e année de génie électrique. Organisé par l’Université Catholique de Lyon pour mesurer l’impact des transformations technologiques en matière de droits et libertés, l’exercice de procès fictif est proposé aux élèves-ingénieurs de l’INSA Lyon dans le cadre de la formation à la responsabilité sociale de l’ingénieur.
Dans la mise en scène, tout est fait pour que ça ait l’air réel. Sur les bancs de la cour administrative d’appel de Lyon, avocats et magistrats en herbe tiennent le procès. Dac An Nguyen est l’expert judiciaire de la cour. Il apporte aux juges, les éléments de compréhension nécessaires à la résolution du cas, hautement technologique : un chatbot peut-il être déclaré coupable pour mauvaise exécution d’un « smart contract » ? La séance est ouverte.
Vous avez tenu le rôle « d’expert » pendant l’exercice du Tech Law Clinics. En quoi cela a-t-il consisté ?
L’expert est sollicité par le juge pour apporter un avis sur des points techniques précis. J’étais chargé d’expliquer et vulgariser le fonctionnement de la technologie mise en cause. Dans les faits, je suis surtout intervenu en amont du procès physique, car le sujet était difficile. Il concernait les chatbots et les contrats intelligents. J’ai dû me documenter pendant plusieurs mois avant d’être capable d’adapter mes explications aux magistrats, qui n’avaient aucune notion technique et scientifique. L’expert doit savoir rester neutre dans ses explications car il n’est ni du côté de la défense, ni de l’accusé. Il est uniquement en soutien aux juges qui restent libres d’intégrer son avis à la décision finale. C’est un exercice que de ne pas prendre parti face à ce qui nous semble être injuste ! D’ailleurs, les avocates avaient des tons très dramatiques pendant les plaidoiries. On sentait vraiment que l’émotion était importante pour persuader l’assemblée, là où l’expert doit rester impartial.
Le scénario, fictif, se déroulait en 2035. En quoi consistait le cas ?
Le plaignant était un patient admis dans un hôpital pour un séjour de courte durée. À son arrivée, il a été accueilli par un chatbot, une application chargée de recueillir des informations pour son service en chambre. Après s’être authentifié via son compte Facebook, le patient choisit son offre : repas végétariens, goûts musicaux et taille de la chambre. Seulement, lorsqu’il prend ses quartiers, les repas ne sont pas végétariens, la chambre est plus petite qu’annoncée et la musique n’est pas celle choisie : le contrat n’est pas honoré, le patient porte plainte. Seulement en 2035, les tribunaux administratifs sont devenus virtuels. La décision est portée par des algorithmes automatiques : l’hôpital gagne le procès, le tribunal considérant que les réponses fournies trop vagues du patient n’ont pas pu permettre à l’application de satisfaire précisément ses besoins. Le patient, insatisfait de la décision automatique, fait appel et voit son cas être traité dans un tribunal « en chair et en os ». C’est ici qu’à vraiment commencé l’exercice pour mes camarades en droit. En se connectant au compte Facebook, le chatbot a en réalité accès à des données personnelles qui lui permettent d’estimer sa capacité de paiement et d’adapter son offre tarifaire en fonction du patient qui se présente à lui. Face à cette offre discriminante, les juges ont finalement concédé un « dol incident » : l’hôpital a usé de manœuvres abusives pour pousser le patient à payer plus cher.
Comment les magistrats en herbe ont-ils résolu le cas ?
Ils se sont appuyés sur des textes de loi déjà existants comme l’article 13 du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) qui indique que la collecte des données personnelles doit respecter le devoir d’information. Aujourd’hui, grâce au recul sur le sujet, le cadre juridique sur la protection des données est plutôt solide et protège les utilisateurs. Pour certaines technologies, s’il existe des textes, ils sont souvent incomplets. Cela peut autant concerner les droits et les libertés, la dignité des personnes face aux machines, la liberté d’expression, la responsabilité… Les questionnements sont nombreux ! Une technologie peut avoir été pensée pour un dessein et être détournée pour tout autre chose : qui doit être responsable ? Celui qui a créé la technologie ? Celui qui l’utilise ? On ne peut pas estimer toutes les conséquences de chaque outil. C’est un élément qui freine la création de textes de lois efficaces pour encadrer les technologies.
N’est-il pas un peu utopique de penser que le rythme de création de la législation soit capable de suivre celui de la technologie numérique notamment ?
La loi prend du temps pour être créée : à force de débats entre les forces politiques, l’opinion publique, les concordances avec les autres lois, les forces administratives… Il faut beaucoup de personnes et de temps pour cela. La bonne nouvelle, c’est que l’ingénieur a toute sa place dans ce travail et même, peut faire avancer la loi plus rapidement. En vulgarisant le fonctionnement d’une technologie auprès des faiseurs de loi, il participe à fabriquer une technologie plus juste. Il faut travailler main dans la main.
Pourquoi vous êtes-vous engagé dans cet exercice, le Tech Law Clinics ?
J’ai toujours été intéressé par les sujets mêlant sciences et loi. La première problématique qui m’a passionné portait sur l’utilisation des algorithmes automatiques et leurs biais : si un algorithme donne un résultat qui n’était pas attendu et qu’il engendre du mal, qui doit être le responsable ? Comment prouver que l’entreprise ou la personne qui a implémenté l’algorithme en question ait eu ou non, l’intention de nuire dès le départ ? Ce sont des cas complexes avec les algorithmes de plus en plus élaborés et dont il est parfois difficile de prédire leurs résultats avec certitude.
Ici, c’était la première fois que j’assistais à un procès, même fictif. Je crois que j’aimerais en faire mon métier, celui d’expert juridique. Il me faut encore étudier le fonctionnement la justice et la façon dont sont fabriquées les lois, mais c’est un monde passionnant. Paradoxalement à mon esprit de futur ingénieur très cartésien, j’aime la controverse et la nuance exigée par le droit. C’est un équilibre à trouver.
Photo : Tech Law Clinics, mars 2022 à la cour administrative d’appel de Lyon
« La participation au Tech Law Clinics entre dans le cadre des enseignements sur la responsabilité sociale des ingénieurs et sur l’éthique des technologies. En créant de la pluridisciplinarité entre ingénieurs et juristes, cet exercice est une chance de pouvoir comprendre comment les technologies inventées par des ingénieurs, peuvent engendrer des conséquences sociales et légales », explique Marie-Pierre Escudié.
Podcasts « Les cœurs audacieux » - Saison 1 / Épisode 1 - 7 avril 2021

Recherche
Le tour de France à vélo électrique… hybride !
Diplômé du département de génie électrique de l’INSA Lyon, Edgar Tournon est un passionné de voyages et de technique. Dans le cadre de son doctorat au laboratoire Ampère1, il a conçu un vélo électrique hybride fonctionnant grâce à des super condensateurs. Et en guise d’expérimentation in situ finale : un Tour de France avec le peloton du Sun trip. Rencontre avec un jeune inventeur de 26 ans qui sillonne le pays depuis le 14 juillet.
Un vélo mystérieux, fruit de trois ans de recherches
Aujourd’hui en plein essor sur le marché des modes de transports « doux », le vélo électrique standard sur batterie n’est pourtant pas encore la solution miracle au déplacement zéro carbone. En raison des problématiques de recyclage et d’obsolescence rapide qu’elles soulèvent, les batteries au lithium, dont sont équipés la majorité des deux roues électriques sont le point négatif de ce type de vélo. « L’enjeu de mon projet de thèse, intitulée ‘conception d’un vélo à architecture hybride série et à base de super condensateurs2’, était de concevoir un vélo électrique sans batterie au lithium. Pour la remplacer, j’ai utilisé des super condensateurs. Ils permettent le stockage de l’énergie de façon électrostatique, contrairement à la batterie qui stocke l’énergie chimiquement. Constitué à partir d’aluminium et de carbone, les super condensateurs peuvent stocker beaucoup d’énergie, grâce à la structure du carbone qui offre plusieurs milliers de m² de surface. Ces super condensateurs sont aussi l’avantage d’avoir une grande durée de vie tout en étant recyclables », explique le jeune chercheur.
Pour contourner l’usage de la batterie chimique, Edgar s’est intéressé à un autre type de transmission d’énergie : l’architecture hybride série, c’est à dire que le moteur propulse les roues. Mais ici, aucun lien mécanique entre le pédalage et l’énergie : le vélo ne comporte pas de chaîne. « L’énergie fournie par le pédalage est directement stockée par les super condensateurs, ou directement injectée dans le moteur si le vélo est en situation d’effort, dans une montée par exemple. Pour apporter une seconde source d’énergie, j’y ai ajouté des panneaux solaires pour le tour de France. Ce qui nous a donné un véhicule de 45 kilos qui fonctionne uniquement à l’énergie humaine, mais qui permet de pédaler à un rythme soutenu en minimisant la fatigue », poursuit l’ingénieur INSA.
Éduquer le marché pour les futures mobilités
Dans le cadre de sa thèse, les recherches d’Edgar ont offert un bel éclairage sur l’architecture hybride série. Les travaux ont rapidement révélé la pertinence du développement de ce type de vélo pour l’ouverture à tous de la mobilité durable. « Nous nous sommes longuement penchés sur les problématiques liées à l’utilisateur : ressenti, parcours, cyclistes handicapés… Le confort de l’utilisateur a pris une place importante dans la conception du véhicule. L’architecture hybride série a beaucoup d’avantages sur certaines applications comme pour les vélos cargos qui transportent des charges lourdes par exemple, là où le vélo électrique standard n’est pas rentable à cause du manque de puissance de la batterie. C’est un type de vélo qui a ses chances sur le marché du véhicule doux, et d’ailleurs, j’ai cofondé la marque Ufeel, qui a pour objectif de commercialiser des vélos hybrides série. On commence à vendre un petit peu, mais tout le challenge réside dans la finalisation des produits et dans l’éducation des esprits des utilisateurs : ouvrir l’esprit des utilisateurs. Le solaire est un bon moyen de se balader sans trop d’effort, c’est vrai, mais il s’agit aussi d’aller plus loin dans son rapport à la mobilité, en abandonnant son SUV dans la vie quotidienne par exemple ! »
Programme de vacances : Tour de France à vélo
Enfant d’une famille de cyclistes, Edgar Tournon n’a pas choisi son sujet de thèse par hasard. Et pour finir de prouver la viabilité de son vélo innovant, il s’est lancé dans une course de vélos à énergie solaire. Depuis Lyon, le jeune chercheur expérimentera son vélo sur pas moins de 3 000 kilomètres. « Le Sun Trip est un véritable challenge technique qui consiste à voyager sur des vélos équipés de panneaux solaires : c’est une formidable source d’énergie électrique qui permet de franchir plusieurs kilomètres dans un effort modéré. Pour exemple, un mètre carré de panneaux solaires, c’est 250 watts et une personne qui pédale, c’est 100 watts produits : donc sur un vélo solaire électrique, vous avez l’équivalent de 2,5 personnes qui pédalent par m² de panneaux (en conditions nominales). Presque un peloton à vous tout seul ! À l’origine, le trajet était au départ de la France jusqu’à la Chine, soit environ 12 000 kilomètres, mais en raison de la crise sanitaire, le trajet a été modifié en Tour de France. J’ai déjà pédalé sur la distance France-Norvège lorsque j’étais étudiant à l’INSA Lyon, donc on peut dire que le vélo, c’est mon dada. Mais ce qui m’intéresse le plus dans le Sun Trip, c’est de promouvoir la mobilité pour tous : la doyenne de la dernière session avait 72 ans. Ce projet est une belle façon de fêter la fin de ma thèse en sillonnant la France avec le vélo que j’ai mis trois années à concevoir ! », conclut Edgar Tournon.
1CNRS UMR5005 (Université Lyon 1/INSA Lyon/ECL)
2Edgar Tournon a effectué sa thèse au laboratoire Ampère (Université Lyon 1, INSA Lyon, ECL) en partenariat avec l’ESTACA et l’entreprise S.T.E.E.
Informations complémentaires

Vie de campus
L’idée lumineuse d’Alexandre et Louis
Il y a trois ans, Alexandre Siccardi et Louis Dassonville, deux étudiants en Génie électrique à l’INSA Lyon se sont lancés dans le projet de concevoir une bobine Tesla. Découverte de leur nouvelle bobine, cette fois-ci, musicale !
Nikola Tesla était un inventeur humaniste. Son objectif était de diffuser à tous, facilement et gratuitement du courant électrique. En 1891, il invente la machine à la base de la transmission sans fil de l’électricité : la bobine Tesla. Cet appareil permet de générer une très haute tension qui émet un puissant champ électromagnétique. Sans cette invention, les radios et téléphones qu’on connaît actuellement n’existeraient pas. L’importante tension crée un éclair. En une année, Alexandre et Louis ont réalisé un premier prototype reproduisant les fonctions classiques de la bobine.
« On a rencontré de nombreux imprévus tout au long de sa conception. On avait envisagé un dispositif de plus de 2 mètres de haut pour avoir des éclairs les plus grands possibles ! Cependant, elle demandait trop d’énergie et les composants n’étaient pas adaptés. Mais il était hors de question de se contenter d’une petite bobine faisant de petits éclairs, alors on a changé de technologie pour en faire une nouvelle, alimentée en triphasée et capable de jouer de la musique. »
La folie des grandeurs ? Oui, mais en connaissance de cause.
« Les bobines Tesla existent depuis longtemps et sont relativement faciles à fabriquer. Par contre, en concevoir une musicale est bien plus inédit et innovant ! C’est un véritable challenge à relever de par sa complexité car on évolue dans un environnement avec de hautes fréquences, de forts courants et de très grandes tensions. Cela demande de très bonnes connaissances en électricité. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. En une année à peine, ils améliorent leur prototype et changent son fonctionnement.
« On a réussi à produire des arcs de 3,30 mètres alors que les éclairs de la précédente mesuraient au maximum 1,40 mètres ! Mais surtout, nous pouvons faire varier le bruit produit par les éclairs et jouer de la musique ! Pour couronner le tout, nous avons construit une cage et un costume de Faraday. Ceux-ci nous permettent de toucher les arcs électriques sans aucun risque d’électrocution. »
Les démonstrations sont impressionnantes et la bobine Tesla de l’INSA Lyon se fait connaître en dehors des murs de l’école.
« On a reçu beaucoup de demandes de démonstration ! Aussi bien sur le campus, que pour les cinquante ans du département Informatique, à la Cérémonie de Remise des Diplômes, ou encore ce week-end aux 24h de l’INSA, mais également hors les murs avec des représentations à la Japan Touch et au planétarium de Vaulx-en-Velin. On a conscience que notre bobine permet d’aborder plusieurs notions d’électricité de façon accessible à tous, tout en mêlant son et lumière. »
Légende photo / de gauche à droite : Marc Chanet, président du clubelek ; Alexandre Siccardi ; Louis Dassonville

Sciences & Société
Inauguration de la Bobine Tesla
Le Clubelek, en partenariat avec l’Association Des Élèves de Génie Électrique (ADEGE) et le département Génie Électrique, inaugure sa Bobine Tesla !
Cet événement a été organisé pour remercier toutes les personnes qui ont soutenu le projet de construction de la Bobine Tesla et plus largement, qui ont soutenu ses acteurs.
C’est également l'occasion de réaliser une démonstration de la bobine tout en permettant aux différents partenaires de se rencontrer autour d’un buffet.
⚠️ Pour les inscriptions, merci de contacter l’ADEGE : adege@insa-lyon.fr
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Aperçu de la programmation
- 19h30 – Bâtiment Gustave Ferrié
Début de la soirée Accueil des invités - 20h00 – Discours et remerciements
Éric Maurincomme, Directeur de l’INSA Lyon
Lionel Petit, Directeur du Département Génie Électrique
Marc Chanet, Président du Clubelek - 20h30 – Coucher du soleil
Démonstration de la Bobine Tesla - 21h – Buffet et visites
Rencontres autour d’un verre et de quelques petits fours. Moment de partages et d’échanges avec la possibilité d’effectuer des visites du département Génie Électrique et du Clubelek.
Informations complémentaires
- adege@insa-lyon.fr
- https://www.facebook.com/TeamHauteTensionClubelek/
-
Bâtiment Gustave Ferrié, 8 rue de la Physique - 69100 Villeurbanne
- L'inauguration en photos
Mots clés
Derniers évènements
Festival Pint of Science
Du 19 au 21 mai"Râtelier" - Exposition de fin d'année de la section Arts-Plastiques-études
Du 22 mai au 11 juin
Vie de campus
Récit d’une aventure à couper le souffle
Fort, audacieux, courageux. Les superlatifs pour décrire Jonathan Drutel ne manquent pas. Cet ingénieur INSA diplômé Génie Électrique (GE) en 2011, n’est pas comme les autres. Atteint de la mucoviscidose, il préfère vivre plutôt que survivre. Il s’essaie à la course à pied et au vélo puis, après un marathon et un triathlon, Jonathan se lance le défi de l’IRONMAN de Nice, soit 3,8 km de natation, 180,2 km de vélo et 42,195 km de course à pieds. Pari plutôt gonflé après une double transplantation cardiaque et bi-pulmonaire.
Rencontre avec ce Tony Stark de la vraie vie, un super-héros à la recherche de liberté lorsqu’il enfile sa trifonction1, son armure à lui.
Responsabilité, liberté et gratitude
Goût du risque ou recherche de liberté ? Jonathan est formel, l’objectif sportif n’est pas d’atteindre le meilleur score, mais bien de finir la course.
« Enfiler une paire de baskets est ma façon de me prouver – et de prouver à mon entourage que je vais bien », explique-t-il.
En courant, l’ingénieur INSA de 32 ans se libère des chaînes de sa maladie, bien conscient de la part de miraculosité de son destin.
« Il y a des miracles qui opèrent, et je saisis les opportunités qui se présentent à moi. Mon sort n’est plus entre les mains de mon chirurgien, mais bien entre les miennes. J’en profite. »
Dans la presse, on trouve beaucoup d’informations sur sa vie de sportif hors norme et sa maladie. Il aime à rappeler que son rôle d’ingénieur prend également beaucoup de place dans sa vie.
« Le côté sportif est plus spectaculaire à médiatiser, rit-il. Mais mon travail est très important pour moi et pour mon épanouissement personnel. »
Jonathan est responsable d’un bureau d’étude pour une entreprise de la région lyonnaise.
« J’aime mon poste de manager d’équipe. Je mets du cœur à l’ouvrage pour que chaque membre se sente bien au travail et qu’il soit entouré », ajoute l’ingénieur INSA.
Il a d’ailleurs une pensée émue pour ses professeurs.
« J’ai fait beaucoup de promotions différentes en raison de l’aménagement de ma scolarité à l’INSA. J’ai beaucoup de souvenirs avec mes professeurs de GE qui m’ont soutenu et ont vécu les galères à mes côtés ! »
Écrire un livre pour partager et inspirer
À la suite d’une interview télévisée pour sa participation à l’IRONMAN de Nice, l’opportunité de la publication d’un livre s’est présentée à lui. "Jonathan Drutel, Ironman" est paru le 28 février 2019 aux éditions Mareuil.
« Cela faisait plusieurs fois que l’on me conseillait d’écrire un livre pour partager mon expérience et mon histoire, mais n’ayant pas les qualités d’un écrivain, j’ai accepté la proposition de Laura Sahin qui a retranscrit mon histoire », explique-t-il.
Entre apparitions radiophoniques et télévisées, entraînements réguliers et vie d’ingénieur, Jonathan coécrit sa vie avec la journaliste depuis septembre 2018.
« Finir mes études, finir la course, finir le livre… poursuivre chaque projet et le mener à terme est une victoire pour moi. Au-delà de la formidable expérience qu’a été la course, je ressens le besoin de dire au monde que rien n’est impossible, ajoute Jonathan. Et même s’il faut faire des choses exceptionnelles pour faire connaître cette maladie, je souhaite, à travers ce livre, donner de la force et des raisons d’espérer aux patients atteints d’une mucoviscidose. »
Sur sa lancée, Jonathan Drutel participera à un prochain triathlon, le Challenge Roth, en Allemagne, le 7 juillet 2019.
Le 1er mai 2019, l’association étudiante PromoGM et le BDE infirmière de l’école santé Sociale Sud Est de Lyon organisent, sur le campus de l’INSA, une course caritative (3 à 9 km) au profit de l’association « Vaincre la mucoviscidose ».
Plus d’informations: emile.ponson@insa-lyon.fr
1 Combinaison de triathlon

International
VISITE DU DEPARTEMENT GENIE ELECTRIQUE CHEZ LE PARTENAIRE AMERICAIN University of Pittsburgh
Objectifs de renforcement du double-diplôme et de promotion des cours en anglais INSA
Du 18 au 21 février, Claudine Gehin, Maître de Conférences en charge des échanges académiques du Département Génie Electrique de l’INSA Lyon, s’est rendue à l’University of Pittsburgh pour rencontrer des personnes-clés de la Swanson School of Engineering notamment le Vice-Recteur des Affaires Internationales, la Directrice des Relations Internationales, le Directeur de la Formation et le Professeur à l'origine du double-diplôme INSA Lyon et Master of Science du Département ECE (Electrical and Computer Engineering).
L’objectif de la visite était multiple : renforcer le partenariat au niveau du double-diplôme (en place depuis 2012), présenter aux étudiants américains la nouvelle offre de cours en anglais de l’INSA et le programme court INNOV@INSA.
L’occasion a aussi été saisie de rencontrer les étudiants INSA sur place dont 3 sont actuellement en 1ère année de double-diplôme, 1 en doctorat et un en poste à Pittsburgh.
Perspectives pour encourager les étudiants INSA à rester en thèse et accueillir les undergraduates de Pitt
Les discussions engagées avec les différents interlocuteurs ont permis d’identifier les points à améliorer, notamment pour encourager les étudiants INSA à poursuivre une thèse à l’University of Pittsburg après leur double-diplôme. Depuis 2012, seulement 2 étudiants sur 10 sont restés pour une thèse : un constat paradoxal vu la supériorité des salaires US comparés aux salaires français. L’INSA doit également réfléchir à des cours et des projets en anglais adaptés aux étudiants américains de premier cycle, les étudiants en Master partant peu en échange.
L’engouement des étudiants de l’University of Pittsburgh est en tout cas toujours aussi prononcé pour le programme court INNOV@INSA qui a accueilli 22 de ses étudiant depuis 2016. Le programme Information & Science Technology (IST) de l’INSA est une alternative de mobilité adaptée aux étudiants en Master du partenaire : un nouvel étudiant sera encore accueilli à la rentrée prochaine.
Partenariat renforcé grâce au réseau GE3 et une collaboration récompensée en Recherche
Au niveau institutionnel, l’INSA et l’University of Pittsburg bénéficient de liens rapprochés grâce au réseau GE3, et le comité de direction dont ils font aussi partie, qui vise à favoriser les échanges d’élèves-ingénieurs entre les universités membres.
Outre la formation académique, l’INSA et l’University of Pittsburg ont de solides relations en recherche. Un projet conjoint (2016-2018) entre le département ECE, les laboratoires LIRIS (Informatique) et INL (Nanotechnologies) de l’INSA, financé par la Région Auvergne Rhône-Alpes, a fait l’objet de plusieurs publications dont une a été récompensée du prix du meilleur papier étudiant par la conférence BIODEVICES en 2018.
Informations complémentaires

Sciences & Société
Conférence Industrielle GE
Gérard Perrier Industrie : la maîtrise de l’électricité au service de l’industrie
Le cœur de notre métier : la conception, la réalisation, l’installation et la maintenance d’équipements électriques, électroniques, d’automatismes et d’instrumentation.
Le Groupe regroupe huit filiales : ARDATEM, BONTRONIC, GERAL, IDEM, SEIREL, SERA, SOTEB,TECHNISONIC et une société associée ER3i.
Chacune est positionnée sur des marchés en constante croissance. Leur réunion au sein du Groupe GPI nous permet d’offrir à l’industrie la gamme de services la plus vaste du secteur.
Conférence animée par :
- Francelin André, Promotion INSA GE 2017
Ingénieur BE - Division Nucléaire présentera la société GERAL, spécialisée dans la conception et la fabrication d’équipements électriques sur-mesure pour les environnements spéciaux. - Raphaël Sertier, Promotion INSA GE 1994
Chargé d’affaires - Expert sécurité machines interviendra en présentant la société SEIREL, spécialisée en transports par câble pour le secteur de la montagne et milieu industriel. - Manon Blasco
Chargée de missions RH Groupe GPI présentera le Groupe Gérard Perrier Industrie et sa politique Ressources Humaines.
Informations complémentaires
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Amphi AE2 du bâtiment Gustave Ferrié - INSA Lyon
Mots clés
Derniers évènements
Festival Pint of Science
Du 19 au 21 mai"Râtelier" - Exposition de fin d'année de la section Arts-Plastiques-études
Du 22 mai au 11 juin
Formation
Département Génie Électrique : deux étudiants font des étincelles !
Alexandre Siccardi et Louis Dassonville, tous deux en 4e année au Département Génie Électrique, ont récemment obtenu une bourse Jeune Talent de la Fondation INSA. Leur projet ? Une bobine Tesla entièrement réalisée à l’INSA, capable de produire des arcs électriques de 3,4 mètres de longueur.
« C’est d’abord un défi qu’on s’est lancé entre nous » explique Alexandre Siccardi. « Ce projet est né de l'envie de reproduire un des plus beaux spectacles de la nature : la foudre » complète son partenaire, Louis Dassonville.
Ces deux passionnés de bricolage ont rejoint l’INSA Lyon en 3e année, après un DUT en Génie Électrique et Informatique Industrielle. C’est au Clubelek, l’association de mécatronique de l’INSA, qu’a germé le projet, soutenu par le matériel et les moyens financiers apportés par l’association. Louis avait déjà réalisé une bobine de ce type dans le cadre de son DUT, Alexandre avait lui aussi fait des tentatives de son côté. Ensemble, ils ont décidé d’aller encore plus loin et de travailler sur un premier prototype de bobine Tesla.
Quelques mois plus tard, leur machine, permettant de générer des arcs électriques et un puissant champ électromagnétique, est présentée aux enseignants et élèves du département Génie Électrique ainsi qu’à l’exposition Japan Touch à Lyon.
« Construire cette bobine, inventée vers 1891, c’était un peu comme « marcher dans les pas de son inventeur, Nikola Tesla, avec l’envie de s’éclater pour le côté spectaculaire et dangereux des grands arcs électriques » confient Alexandre et Louis.
Un deuxième prototype plus performant en cours de réalisation
Mais les deux élèves-ingénieurs ne s’arrêtent pas là, et se lancent dans l’élaboration d’un deuxième prototype, encore plus puissant. Amélioré grâce aux technologies actuelles, cet appareil historique prend alors un aspect encore plus impressionnant. À tel point que les étudiants doivent désormais le tester à l’extérieur, en dehors des locaux du département, pour que les arcs électriques puissent se déployer sans danger.
Pour aller jusqu’au bout de leur projet, le duo se présente à la Fondation INSA Lyon qui accepte de les soutenir. La bourse récemment obtenue par les deux élèves va leur permettre de se procurer les condensateurs dont ils ont besoin pour terminer la bobine dès cette année. Ils pourront aussi la sécuriser grâce à des barrières spéciales qu’ils comptent bien, là encore, construire eux-mêmes. « Le but, maintenant, c’est de terminer la bobine et de la rendre entièrement fonctionnelle », déclare Alexandre, qui indique aussi qu’ils la mettront à disposition de leur département pour montrer les valeurs et les compétences de Génie Électrique et pour que les élèves, enseignants et membres du Clubelek, puissent en profiter.
Inspirer les futurs étudiants du département Génie Electrique
« Il ne faut pas avoir peur de la technique, elle n’est pas réservée aux techniciens ! Au contraire, un ingénieur doit savoir faire le lien entre théorie et technique. Nous voulons que notre bobine donne envie aux élèves du premier cycle de rejoindre le département GE, nous souhaitons leur montrer l’importance de la technique et ce qu’il est possible de faire avec les connaissances acquises en GE » s’exclame Alexandre, qui pense d’ailleurs s’orienter vers la recherche et le développement, pour pouvoir continuer à bricoler et inventer des objets, et surtout travailler en vivant de sa passion. Louis, quant à lui, réfléchit entre poursuivre des études ou entrer sur le marché du travail à sa sortie de l’INSA Lyon.

Formation
Parrainage : ABB France parraine la promo 2019 de Génie Electrique
Le 14 septembre 2016, ABB France a signé une convention de parrainage avec le département Génie Electrique (GE) de l’INSA Lyon. A cette occasion, un événement était organisé au sein de l’école, en présence du Président Jacques Mulbert et de plusieurs collaborateurs d’ABB France.
A l’occasion du lancement de ce parrainage, une cérémonie s’est tenue à l’INSA Lyon réunissant l’ensemble des étudiants de la future promotion « INSA Génie Electrique 2019 », la Direction de l’INSA et du département GE, ainsi que des ingénieurs d’ABB avec parmi eux, certains anciens étudiants du département.
Accueilli par la Direction de GE et par Eric Maurincomme, Directeur de l’INSA, le Directeur Général d’ABB en France, Jacques Mulbert, a fait l’honneur de sa présence à cet événement. Il a décrit aux étudiants son parcours et ses responsabilités actuelles, puis la Responsable Marketing & Business Development, Vanessa Bisconti-Cateau, a présenté les différentes activités du groupe ABB et les orientations actuelles du groupe. Le Talent Manager, Isabelle Rousseau, a ensuite fait un focus sur le programme de gestion des Talents, et Aminata Daff, en charge du Recrutement et du Développement de l’image de marque employeur ABB, a présenté les différentes filières métiers. Après une présentation de la filière R&D, plusieurs ingénieurs, pour la plupart anciens de l’INSA et du département GE sont intervenus pour présenter leurs parcours professionnels et leurs métiers. Se sont ainsi succédés : Sébastien Rubio (Marketing Manager Electrification Products), Fabrice Boutard (Marketing Manager EP), Florent Taesch (Responsable des Ventes de la région Méditerranée pour la division EP), Jean-Claude Labouesse (Directeur de la division Discrete Automation and Motion). Ils ont présenté leurs visions de métiers aussi divers que le Service, le Marketing et le Business Development, la Production et la Logistique ou la Vente.
A l’issue de cette conférence, qui a duré près de deux heures, la convention de parrainage qui accompagnera la nouvelle promotion de 3GE jusqu’à la diplomation a été signé et arrosée par un cocktail partagé avec les étudiants.
En devenant parrain de cette promotion, ABB France va contribuer à l’insertion dans la vie active des futurs diplômés en les aidant à faire mûrir et à mettre en œuvre leur projet professionnel grâce à des échanges et des rencontres avec des ingénieurs en activité. Cet engagement auprès des futurs ingénieurs est un bel exemple illustrant un des couples de valeurs d’ABB : "Collaboration et Confiance".
Le Département Génie Electrique est très fier de cette confiance que lui a accordée ABB qui est un groupe dont les activités et les produits innovants dans les domaines des réseaux électriques et de la robotique représentent parfaitement les multiples facettes de l’Electrical Engineering. Tout ce qui constitue la formation INSA-GE est représentée, allant des courants forts à l’informatique embarquée en passant par l’électronique numérique, le signal, le contrôle-commande, les composants d’automatismes ou les systèmes de télécommunication.