
INSA Lyon
Le projet E@SELY SKILLS, une ingénierie pour les transitions, lauréat de l’ASDESR
Le Collège d’Ingénierie Lyon Saint-Étienne (qui regroupe Centrale Lyon, ENTPE, INSA Lyon et Mines Saint-Étienne) en partenariat avec l’Université Jean Monnet Saint-Étienne, le CNRS, INSAVALOR et Centrale Innovation est lauréat de l’appel à projets « Accélération des stratégies des établissements de l’Enseignement et de la Recherche » (ASDESR) pour le projet E@SELY SKILLS, qui sera financé à hauteur de plus de 5 millions d’euros sur 10 ans.
Son ambition : créer un Centre de compétences mutualisées regroupant des ressources dédiées, afin d’amplifier l’accès aux financements européens d’une part et de créer une nouvelle offre de formation continue d’autre part, avec l’objectif d’accompagner et d’accélérer les transitions.
À travers la mise en place d’un Centre de compétences mutualisées regroupant des ressources dédiées, le projet s’inscrit au cœur des objectifs de France 2030, en priorisant les trois thématiques suivantes : l’industrie et la société décarbonée, l’économie circulaire et la société numérique responsable. Dans ces domaines clés pour l’industrie, regrouper les expertises, et renforcer les savoir-faire en matière d’accès aux financements européens et de formation continue permettra de créer un pôle d’excellence autour de l’ingénierie du site Lyon-Saint-Étienne.
Amplifier l’accès aux financements européens
En matière de recherche, l’enjeu est d’amplifier l’implication des établissements dans l’espace européen de la recherche et la contribution aux 4 piliers de sa stratégie afin de répondre plus rapidement aux enjeux sociétaux, économiques et environnementaux. À ce titre, augmenter le gain des projets du programme Horizon Europe est l’objectif clé de notre projet.
Créer une nouvelle offre de formation continue pour accompagner les entreprises
En matière de compétences, les évolutions à l’œuvre dans les formations n’apportent pas encore de réponses suffisantes aux entreprises, ni en termes de délai ni en termes de volume. L’enjeu est donc clairement d’accélérer les réponses aux attentes croissantes et urgentes qu’elles expriment pour leur permettre d’accéder rapidement à de nouvelles compétences, et de former les cadres en activité pour les encapaciter. Dans une Région qui affiche sa volonté de développer un « territoire d’ingénieurs et de techniciens », ce centre permettra de mieux cibler et adapter les besoins en compétences attendues par les entreprises pour la mise en œuvre de leurs transformations à travers des modules et blocs de formations conçus dans les écoles.
Les quatre écoles du Collège d’Ingénierie Lyon Saint-Étienne, l’Université Jean Monnet Saint-Étienne et le CNRS se félicitent de ce résultat qui s’inscrit dans la forte dynamique de formation et de recherche qui se développe sur le site. Ce projet constitue le premier levier opérationnel du Collège d’Ingénierie Lyon Saint-Étienne.
A propos
Le Collège d'ingénierie Lyon Saint-Étienne, une alliance des 4 grandes écoles d'ingénieurs du site
Apporter collectivement une réponse aux enjeux des grandes transitions constitue l’objectif principal de l’École Centrale de Lyon, l’ENTPE, l’INSA Lyon et Mines Saint-Étienne. A travers de nouveaux modèles de coopération impliquant les acteurs économiques privés, les collectivités locales et les acteurs de l’innovation, le Collège d’ingénierie s’engage à lancer des projets collaboratifs et à développer des actions communes dans les domaines de la formation, de la recherche, de l’innovation, de l’entrepreneuriat et de la diffusion des connaissances.
Cette alliance s'articule autour de trois enjeux sociétaux prioritaires : industrie et société décarbonées, économie circulaire, société numérique responsable.

INSA Lyon
Le Collège de l'Ingénierie dépose un dossier pour la vague 3 de l’appel à projets Excellence sous toutes ses formes
Fortes de leur longue collaboration dans des laboratoires communs, des masters et des écoles doctorales co-accrédités, les quatre écoles Centrale Lyon, ENTPE, INSA Lyon et Mines Saint-Etienne ont créé le 23 novembre 2022 le Collège d’Ingénierie Lyon Saint-Etienne dans l’objectif de renforcer leurs synergies en matière de recherche, de formation, d’innovation, de transfert technologique, d’entrepreneuriat et de diffusion des connaissances.
Venant conforter cette dynamique de l’ingénierie sur le site Lyon-Saint-Etienne, le projet E@sely a été élaboré en réponse à la vague 3 de l’appel à projet « Excellence sous toutes ses formes » et déposé le 12 janvier 2023. Il associe, les membres du Collège d'Ingénierie Lyon-Saint-Etienne ainsi que l’Université Jean Monnet et quatre organismes de recherche : le CNRS, IFPEN, INRIA et INRAE.
Cette dynamique commune est développée autour de trois défis sociétaux majeurs : une industrie et une société décarbonées, l'économie circulaire et la société numérique responsable.
Le rôle de l’ingénierie est fondamental et déterminant pour faire face aux enjeux des transitions énergétique, écologique, environnementale et numérique. Le projet E@SELY propose de contribuer, en formation et en recherche, au processus de transformation globale de la société.
Regroupant les expertises des partenaires, E@SELY repose sur des programmes thématiques pluridisciplinaires, comme par exemple : « Energie, réseaux et efficacité énergétique », « Systèmes de transport et mobilité », ou « Data et intelligence artificielle : de la production à la gouvernance dans une démarche responsable et durable ».
Dans ce contexte, le projet E@SELY encourage la pluridisciplinarité dans les actions suivantes :
- des bouquets de thèses sur un même enjeu sociétal afin de soutenir la fertilisation croisée pour la recherche de solutions techniques et humaines les plus transversales possibles ;
- des doctorats « double compétences », de type majeur/mineur, avec un double encadrement, pour favoriser l’émergence de nouveaux types de chercheurs ;
- des parcours de masters croisés sur les enjeux sociétaux pour diversifier l’offre de formation sur les transitions ;
- un campus technologique La Forge-E@SELY, lieu de travail collaboratif entre étudiants, start-ups en maturation et experts pour accompagner l’innovation dans un processus productif ;
- un Hub partenarial d’innovation E@SELY-Hub, opéré par l’Institut Carnot Ingénierie@Lyon pour encourager le travail à plusieurs acteurs académiques avec une ou plusieurs entreprises, sur des problématiques à l’interface de différents domaines.
Pour répondre à la complexité des enjeux sociétaux et encourager l’hybridation avec d’autres disciplines, les actions portées par le projet sont ouvertes aux autres membres académiques du site, membres associés du projet : les universités Lyon 1, Lyon 2, Lyon 3 et Gustave Eiffel, ENS Lyon, Sciences Po Lyon, CPE, ENSA Lyon, ENSSIB et VetAgroSup.
Les partenaires socio-économiques – entreprises, branches professionnelles, collectivités territoriales - sont également fortement impliqués dans les différents outils développés par le projet, notamment le campus technologique La Forge-E@SELY et le Hub partenarial d’innovation E@SELY-Hub.
Enfin, pour agir au plus près des besoins du territoire, la gouvernance d’E@SELY sera élargie à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, et aux deux métropoles de Lyon et Saint-Etienne.
En impliquant l'ensemble de ces acteurs, le projet E@SELY contribue à la visibilité et la reconnaissance de l'ingénierie sur le site de Lyon-Saint-Etienne. Les ingénieurs en formation au sein de la Région Auvergne-Rhône-Alpes représentent 10 % des étudiants et les quatre écoles du Collège d’Ingénierie forment chaque année plus de 11 000 apprenants, parmi lesquels plus de 10 000 élèves ingénieurs. Elles comptent également plus de 1 100 doctorants et 1 300 personnels d’enseignement et de recherche.

INSA Lyon
« Face à l’urgence climatique, l’INSA s’est engagé dans une transformation profonde, au cœur de laquelle se trouvent nos diplômés »
L’année scolaire 2022/2023 est lancée. L’occasion de faire le point avec Frédéric Fotiadu, directeur de l’INSA Lyon, sur les actions entreprises par l’établissement pour répondre aux défis sociétaux actuels.
Canicules, incendies, inondations… La crise climatique touche toujours plus durement la France, comme le reste du monde, illustrant les derniers rapports du GIEC, qui a appelé à des mesures immédiates, radicales pour « garantir un avenir vivable ». Face au défi climatique, comment l’école se saisit de cette urgence ?
L’INSA Lyon s’est mobilisé très tôt en faveur du développement durable et de la responsabilité sociétale de ses ingénieurs. Notre école s’est dotée d’une cellule DDRS, d’un chargé de mission et d’outils et en plaçant la question du développement durable et de la responsabilité sociétale au cœur de son pilotage et de son organisation. Au cours du contrat quinquennal 2011-2016, la recherche de l’INSA Lyon a été structurée autour de cinq grands enjeux sociétaux. À partir de 2018, la démarche prospective engagée par notre établissement s’est saisie de cette question de manière très forte, en impliquant l’ensemble des parties prenantes internes et externes de l’école. Dans le même temps, le sentiment d’urgence et la volonté de se mobiliser pour y répondre prenaient corps parmi les élèves et les enseignants-chercheurs. Cela s’est traduit en particulier par la constitution de « groupes transitions » au sein de départements afin d’agir sur la formation des ingénieurs pour mieux répondre à ces enjeux socio-climatiques. Fin 2019, a été votée, en conseil d’administration de l’INSA Lyon, la première lettre de cadrage sur l’évolution de la formation afin d’irriguer tous les niveaux du cursus ingénieur. De mon point de vue, ce travail doit se prolonger sur la formation doctorale, la formation continue et les nouveaux programmes Erasmus Mundus sur lesquels nous travaillons avec nos partenaires.
Début 2020, avant même que Jean Jouzel ne soit mandaté par la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, nous nous sommes saisis de cet enjeu à l’échelle du Groupe INSA, en parfait accord avec notre mission : former des ingénieurs humanistes conscients de l’impact de leurs actions et dotés des meilleures capacités à agir. Nous avons alors souhaité nous associer avec un think tank de référence en la matière, The Shift Project, qui est aussi représentatif de cette mobilisation à l’échelle de la société civile – particuliers, décideurs économiques, institutionnels et politiques. Ce partenariat a permis d’aborder ces sujets complexes avec une réelle hauteur de vue, dans une logique d’innovation partagée. Il a véritablement renforcé la mobilisation de l’ensemble de notre communauté sur l’enjeu de transformation de la formation, tout en donnant lieu à la production de documents de référence mis à disposition de tous les acteurs de l’enseignement supérieur.
Dans le cadre de la fondation INSA, en lien avec des entreprises partenaires telles que Vinci, des réflexions et des échanges contradictoires sur des thématiques telles que « les ingénieurs peuvent-ils réparer le monde ? » ont également pu être organisés. L’INSA cherche enfin à prendre part au débat public sur le rôle de l’ingénieur face à ces enjeux socio-écologiques à travers des interventions dans les médias, comme le magazine Usbek et Rica ou des conférences comme Les Rencontres du Développement Durable.
Pouvez-vous nous en dire plus sur cette évolution de la formation ?
C’est une évolution qui s’inscrira dans la durée. C’est aussi une évolution qui a tendance à masquer le « r » de révolution, tant l’urgence et le caractère radical des transformations s’imposent à nous aujourd’hui. Il s’agit de maintenir une qualité de vie de l’humanité et les équilibres des écosystèmes à l’échelle de la planète. C’est précisément dans ce contexte que s’inscrit l’ensemble de la dynamique de transformation de l’INSA Lyon.
En matière de formation, nous avons identifié deux enjeux clés : l’enjeu socio-climatique et l’enjeu numérique. Dans une école d’ingénieurs comme la nôtre, ces deux enjeux peuvent et doivent faire système. Ce sont en effet les deux facteurs majeurs d’accélération de l’histoire et de mutation de nos sociétés. Ils ont ainsi été placés au cœur de l’évolution des enseignements de l’INSA Lyon, dont le principal levier d’action, face aux défis socio-écologiques, sont les diplômés, ingénieurs et docteurs que nous formons. Je vous invite d’ailleurs à participer au webinaire « former les ingénieurs humanistes de demain » qui aura lieu le 27 septembre, à l’initiative de Nicolas Freud, chef de projet évolution de la formation et Carine Goutaland, Directrice du Centre des Humanités.
Vous parliez de transformer l’institution elle-même. Les bâtiments sont un des leviers de cette transformation. Qu’en est-il de l’évolution du campus ?
De fait, la pertinence des choix qui ont été opérés sur la décennie écoulée en matière de rénovation des bâtiments est assez exemplaire. L’INSA Lyon a choisi d’agir de façon prioritaire sur la question de la performance énergétique, objet aujourd’hui de toutes les attentions. Le plan campus a permis la rénovation énergétique des premiers bâtiments. Le plan de relance l’a complété. Nos priorités sont de poursuivre les opérations de rénovation, notamment dans le cadre du CPER (Contrat Plan État-Région), pour donner à la fois plus de confort aux usagers et réduire notre impact carbone. Je voudrais également souligner l’importance des espaces non bâtis et je me réjouis de voir la part consacrée aux espaces verts progresser sur notre campus. Ils contribuent à rendre notre environnement de vie plus agréable à travers, notamment, un ambitieux programme de plantations, une réduction des îlots de chaleur urbain et un développement de la biodiversité. Notre recherche contribue également à faire de la Doua un véritable campus démonstrateur pour inventer la ville de demain, avec des expérimentations grandeur nature de nos laboratoires.
Pour être légitime, nous nous devons d’être exemplaire sur notre campus, comme dans l’ensemble de nos activités. C’est précisément ce qu’on propose de poursuivre dans le futur contrat pluriannuel avec l’État.
À quelle étape se trouve le travail mené conjointement ces deux dernières années avec les quatre écoles d’ingénieurs du site Lyon-Saint-Étienne ?
Aujourd’hui, dans un contexte où le site de Lyon-Saint-Étienne doit se réinventer, repenser son organisation et ses schémas de coopérations entre établissements, nous proposons de mobiliser l’extraordinaire potentiel de l’ingénierie, collectivement. En effet, l’école Centrale de Lyon qui dépend, comme nous, du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, l’école des Mines de Saint-Étienne, qui dépend du Ministère en charge de l’industrie, l’ENTPE, qui dépend du Ministère de la transition écologique, et l’INSA Lyon ont noué une alliance stratégique pour mobiliser leurs forces en ingénierie. Nous souhaitons avancer ensemble pour aborder, en particulier, les enjeux critiques des grandes transitions. Il ne faut pas oublier que notre région constitue le premier site en France en concentration de laboratoires en ingénierie.
Aujourd’hui, les laboratoires, les fédérations et toutes les entités qui structurent les forces scientifiques sur le site Lyon-Saint-Étienne, partagées entre les universités, les organismes de recherche et nos écoles, se sont mobilisés pour formuler des propositions de grands programmes interdisciplinaires. Ils ont imaginé comment mobiliser leurs expertises pour pouvoir répondre, mieux encore que nous ne le faisons aujourd’hui, aux multiples enjeux des transitions.
Cette dynamique, démarrée en 2020, s’articule autour de trois grands défis : aller vers une industrie et une société décarbonées, développer une économie circulaire et construire une société numérique responsable. Ces trois grands défis constituent aujourd’hui la trame de la réponse que préparent nos quatre écoles d’ingénieurs, avec l’ensemble des partenaires académiques du site, pour la vague 3 de l’appel à projets « Excellences » dans le cadre de France 2030. Il s’agit de nous doter de moyens afin de mobiliser nos expertises dans une logique résolument interdisciplinaire, des sciences de l’ingénieur aux sciences humaines et sociales. C’est l’objet même du projet « E@SELY, l’ingénierie pour les transitions » coordonné par Jean-Michel Jolion.
En parallèle, les quatre écoles d’ingénieurs, associant l’Université Jean Monnet et le CNRS, en lien avec nos filiales de valorisation – Centrale Innovation et INSAVALOR - déposent une réponse à l’appel à projets France 2030 « Accélération des stratégies de développement des établissements d’enseignement supérieur et de recherche ». Il vise, entre autres, à construire une offre nouvelle de formation continue afin d’accompagner les entreprises dans leur capacité à aborder leur propre transformation.
L’ensemble de ces initiatives dessinent un schéma cohérent, extrêmement ambitieux, pour transformer notre formation, notre recherche, notre site, nos relations avec notre environnement local, national et international, dans une logique systémique.