
Sciences & Société
Semaine Des Alternatives Durables (SDAD) n°6
La Semaine des Alternatives Durables se renouvelle pour une 6ᵉ édition du 05 au 12 décembre 2024 ! Il s'agit d'une semaine thématique autour des enjeux socio-écologiques sur le campus de l'INSA Lyon, cette année, nous parlerons "low-techs".
Une semaine pour découvrir des alternatives durables, échanger et apprendre autour des thèmes de l'écologie, des technologies, du système des low-tech, construire ensemble et apprendre de ses mains. Une quinzaine d'évènements en une semaine, de quoi trouver des évènements à votre goût.
Informations complémentaires
- sdad@alte2s.fr
- https://mailchi.mp/b5fcabf05358/semaine-des-alternatives-durables-6me-dition
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INSA Lyon - Campus LyonTech-La Doua - Villeurbanne
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Les 15 et 22 mai 2025
Sciences & Société
Soutenance de l'Habilitation à Diriger des Recherches en sciences : Anne-Laure LADIER
Réduire les déchets, mutualiser les flux : planification et ordonnancement pour une écologie industrielle
Maître de conférences : Anne-Laure LADIER
Laboratoire INSA : DISP (Décision et Information pour les Systèmes de Production)Rapporteurs : Roberta COSTA AFFONSO, Ton DE KOK, Dominique FEILLET
Rapporteurs : Roberta COSTA AFFONSO, Ton DE KOK, Dominique FEILLET
Jury :
Civilité |
Nom et Prénom |
Grade/Qualité |
Établissement |
M. |
El-Houssaine AGHEZZAF |
Professor |
Ghent University |
Mme |
Gülgün ALPAN |
Professeur des Universités |
Grenoble INP – UGA |
Mme |
Valérie BOTTA-GENOULAZ |
Professeur des Universités |
INSA Lyon |
Mme |
Roberta COSTA AFFONSO |
Professeur des Universités |
ISAE-Supméca |
M. |
Ton DE KOK |
Professor |
Centrum Wiskunde & Informatica |
M. |
Dominique FEILLET |
Professeur |
Mines Saint-Etienne, LIMOS |
M. |
Jacques LAMOTHE |
Professeur |
IMT Mines Albi, Centre Génie Industriel |
Mme |
Claire VALENTIN |
Professeur des Universités |
Université Claude Bernard Lyon 1 |
Informations complémentaires
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INSA Lyon - Amphi Laura Bassi - Villeurbanne
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[Atelier] Les éco-gestes, Alte2s - FDS2024
Dans le cadre de la fête de la Science 2024, l'association Alte2s (Alternatives écologiques engagées et soutenables) vous propose deux ateliers.
Intervenant : Association Alte2s
Proposition de 2 ateliers :
- Un atelier DIY qui propose de fabriquer du dentifrice en poudre,
- Deux jeux (Carboniq et Consomètre) permettant demanipuler les ordres de grandeur (des émissions de CO2, de déchets et la consommation en eau, respectivement). Le but est en particulier de fournir l'explication derrière ceux qui semblent contre-intuitifs.
Public : 15 ans et +
Durée : 30 minutes
Sans Inscription
Informations complémentaires
- scd.animation@insa-lyon.fr
- https://bibliotheque.insa-lyon.fr/cms/articleview/id/7062
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Hôtel de Ville de Lyon, dans les salons rouges
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Sciences & Société
[Visite] Eco campus - Optimisation de la gestion de l'eau sur un campus universitaire scientifique - FDS2024
Partez à la découverte de la gestion de l'eau du campus de l'INSA Lyon.
La visite sera faite par Louis Droissart et Loïs Guillot.
Vous découvrirez différentes installations permettant d'optimiser la consommation d'eau du campus tout en respectant les problématiques socioécologiques du territoire : nappes phréatiques et traitement des eaux usées. Pendant la visite, il est prévu un atelier avec un microscope du CLYM utilisant l'eau de la nappe phréatique.
Une animation proposée dans le cadre de la fête de la Science 2024.
Intervenants :
Louis Droissart > Direction du Patrimoine Immobilier, Ingénieur Économe de Flux, Animateur Énergie de l'Établissement
Loïs Guillot > Directrice du SIDD / Chef de Projet Aménagement, Service Interuniversitaire du Domaine de la Doua
CLYM > Le Consortium Lyon Saint-Etienne de Microscopie (CLYM, FED 4092) est une structure fédérative créée en 1998 afin de mutualiser un ensemble de microscopes avancés, principalement électroniques.
Informations complémentaires
- scd.animation@insa-lyon.fr
- https://bibliotheque.insa-lyon.fr/cms/articleview/id/7060
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Campus de l'INSA Lyon - Début de la visite : RDV à la bibliothèque Marie Curie à 12h40
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Vie de campus
Le Karnaval solidaire de l'INSA Lyon, lauréat du trophée SEES des Solidarités !
Samedi 13 avril se sont tenus les trophées de la Semaine étudiante de l’écologie et de la Solidarité (SEES) organisés par le Réseau étudiant pour une société écologique et solidaire (RESES). À cette occasion, des étudiants de 20 associations provenant des quatre coins de la France sont venus défendre leurs projets.
Dans la catégorie « Solidarités », cinq candidats étaient en lice pour tenter de remporter le trophée de la Semaine étudiante de l’écologie et de la Solidarité (SEES). C'est l’association Karnaval solidaire de l’INSA Lyon avec l'édition de son 32ᵉ festival qui l’a emporté. À la clé, 500 euros, un accompagnement personnalisé du RESES pour l’organisation de futures actions et surtout une belle reconnaissance pour l’association qui fêtera sa 33ᵉ édition l’année prochaine.
« Nous avions obtenu la labellisation SEES de notre festival en mars dernier, une démarche qui mettait à l'épreuve notre engagement en le faisant "évaluer" par une structure extérieure. La force du Karnaval réside non seulement dans la mise en relation des problématiques sociales et environnementales qui sont trop souvent déconnectées l'une de l'autre, mais aussi dans le souhait de faire changer les imaginaires afin de montrer un côté plus enviable et plus festif, des luttes sociales et climatiques. Il s’agit de donner à voir un futur sobre, décroissant, mais désirable. Nous sommes très fiers d’avoir remporté ce trophée. Cette reconnaissance valorise nos efforts et pourra être utilisée pour promouvoir le festival lors de la prochaine édition.
Louis Vitaloni, Président de l’association Karnaval.

Entreprises
Convention des Entreprises pour le Climat : l'INSA Lyon rend sa feuille de route
Créée il y a trois ans, la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) a déjà rassemblé plusieurs centaines de chefs d’entreprises avec un objectif : interroger leur modèle économique au regard des enjeux socio-écologiques. Déclinée au niveau régional, elle a également intégré en son sein des établissements de l’enseignement supérieur. En 2023, l’INSA Lyon a suivi le parcours « CEC - bassin lyonnais » et a travaillé à l’élaboration d’une feuille de route qui vient d’être rendue publique. Récit de cette aventure et explications avec Alexis Métenier, Directeur du Développement à l’INSA Lyon.
C’est un véritable satisfecit. Après dix mois d’un parcours exigeant et parfois déroutant mais surtout très constructif, la belle aventure humaine de la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) - bassin lyonnais vient de déboucher en ce mois de février sur la publication de nombreuses feuilles de route qui engagent chacune et chacun de ses membres dont l’INSA Lyon.
En tant qu’acteur académique, participer à la CEC ne coulait pas de source, et pourtant, penser avec les entreprises à la source de leurs transformations a été une expérience forte pour Nicolas Freud, Directeur de la Transformation Socio-Écologique et Alexis Méténier, Directeur du Développement, à INSA Lyon, qui ont suivi le parcours d’une durée de dix mois. « Cette expérience a été extrêmement riche pour nous deux. Nous avons travaillé avec des entreprises au cœur de leurs problématiques comme elles ont aussi découvert nos problématiques à nous qui sommes en amont, formateurs d’ingénieurs, et qui souhaitons les aider à conduire leur propre transformation », témoigne Alexis Méténier.
Une claque
Dix mois marqués par six sessions thématiques de travail jusqu’à la remise d’une feuille de route et avec un objectif principal clairement défini : s’engager dans des projets impactants, collaboratifs, contribuant à « rendre irrésistible la bascule de l’économie extractive vers l’économie régénérative », comme l’indique la raison d’être de la CEC.
Régénératif, cela signifie ne pas se contenter d’une simple réduction des impacts négatifs ou de leur neutralisation mais c’est aller au-delà et s’engager vers la génération d’impacts positifs nets pour les écosystèmes et la société. Une philosophie qui n’a pas laissé les participants de cette CEC – bassin lyonnais de marbre.
« Les entreprises qui ont suivi le parcours CEC ont pris une claque dès la première session », décrit Alexis Méténier. Et de préciser avec une profonde motivation : « Cette prise de conscience les amène progressivement à être convaincus de l’importance de prendre appui sur nos ingénieurs mais aussi sur les nouvelles générations. Cela renforce nos convictions que nous devons nous aussi en tant qu’établissement nous positionner clairement comme un acteur responsable qui veut agir pour un monde écologiquement plus sûr et socialement plus juste ».
Passer à l’action
À l’issue de ce parcours « bassin lyonnais » qui s’est également accompagné d’un parcours « Alpes », 135 feuilles de route ont été remises. Parmi celles-ci, 117 organisations ont accepté de la rendre publique pour témoigner de leur chemin. L’INSA Lyon a désormais elle aussi sa feuille de route. Tout est écrit et gravé dans le marbre, il est temps de passer à l’action.
« Les feuilles de route ont pour objectif de dresser un certain nombre d’actions qui sont catégorisées par grands leviers de transformation. Exemple : comment former les collaborateurs, graduellement, pour les amener d’une part à prendre conscience du changement mais aussi d’autre part pour les orienter dans l’organisation pour qu’ils deviennent un acteur du changement », indique Alexis Méténier.
La feuille de route nourrit aussi de nouveaux projets pour l’établissement en matière de transition écologique. Cette année, l’établissement verra ainsi la création de l’Assemblée INSA, « Assemblée pour la Transition Écologique et Sociale », inspirée pour partie de la CEC, avec un processus qui se déroulera tout au long de l’année 2024, intégrant toute la communauté de l’INSA, étudiants et personnels. Cette dernière aura notamment pour mandat d'élaborer des propositions permettant de nourrir le futur schéma directeur Développement Durable et Responsabilité Sociale et Environnementale (DD&RSE) de l'établissement et de réactualiser sa stratégie, d'ici à début 2025.
Les 5 leviers de transformation de la feuille de route de l’INSA Lyon
- Engager la communauté INSA dans la transformation socio-écologique vers un monde écologiquement sûr et socialement juste
- Inscrire notre Recherche dans une démarche régénérative avec nos partenaires
- Former des ingénieurs acteurs de la transformation vers un monde écologiquement sûr et socialement juste
- Développer une offre de formation pour les entreprises
- Être un partenaire à visée régénérative du territoire
Une nouvelle aventure pour 2024
Au total, depuis février 2023, 150 entreprises ont été embarquées dans l’aventure à l’échelle de la région Rhône-Alpes : 80 sur les Alpes et 70 sur le Bassin Lyonnais. Fort du succès de ces deux Conventions des Entreprises pour le Climat, un nouveau parcours sur 2024 est d’ores et déjà lancé pour continuer à embarquer d’autres entreprises dans l’aventure.

Vie de campus
SDAD - Semaine des alternatives durables 5e édition : Planification écologique et ressources
Qu'est-ce qu'une société soutenable ? Comment structurer la transition écologique ? Que faire des ressources ? La Semaine des Alternatives Durables se renouvelle pour une 5ème édition et tentera de répondre à ces questions.
La Semaine des Alternatives Durables se renouvelle pour une 5e édition ! Il s'agit d'une semaine thématique autour des enjeux socio-écologiques sur le campus de l'INSA Lyon, qui mêle conférences, ateliers, tables rondes, arts et débats.
Cette année, nous parlerons "planification". Aujourd'hui, le changement climatique n'est plus sérieusement remis en question. Il est communément admis que nos sociétés ont des impacts dévastateurs, et parfois irréversibles sur les conditions d'habitabilité de notre planète. Nous savons aussi que nos modes de vie actuels ne peuvent être soutenables, tout simplement parce qu'ils reposent sur l'exploitation croissante de ressources matérielles et énergétiques non renouvelables. L'heure n'est donc plus au constat, mais bien à l'action. Nous devons modifier radicalement nos modes de vie, et si ce changement n'est pas mis en œuvre aujourd'hui, il se fera demain sous la contrainte. Nous souhaitons interroger le rôle de l’ingénieur dans la planification de ce changement, donner des pistes d’action pour repenser nos sociétés à tous les niveaux, et réfléchir à comment organiser la transition vers un monde durable.
Informations complémentaires
- contact@alte2s.fr
- https://mailchi.mp/0aac49ce3484/50uq6o1kri
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Campus INSA Lyon - Villeurbanne
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Sciences & Société
Journée Lyon Saint-Etienne de la Semaine écologie environnement biodiversité
Cet événement, organisé par le CNRS du 12 au 16 juin 2023 dans plusieurs villes de France, est l’occasion de réunir les chercheuses et chercheurs, partenaires et acteurs du territoire autour d’enjeux scientifiques, environnementaux et de société.
L'objectif : mieux faire connaître les recherches en écologie, environnement et biodiversité conduites dans les laboratoires du CNRS et proposer des réponses innovantes à des enjeux locaux ou globaux.
Dans ce cadre, des journées thématiques aux formats variés sont organisées grâce aux chercheuses et chercheurs des Dispositifs de partenariat en écologie et environnement, créés par le CNRS pour soutenir des dynamiques de site.
Cette journée de Lyon / Saint-Étienne sera dédiée à la biodiversité. Au programme : recherches du site, arbres forestiers & changement climatique, biodiversité urbaine, biodiversité dans l'Anthropocène, résistance aux antibiotiques… avant une promenade naturaliste de 15h à 17h.
Informations complémentaires
- http://journee-lyon2023.evenium-site.com/
-
Amphithéâtre du CNRS Rhône Auvergne - 2 avenue Albert Einstein, Villeurbanne.
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INSA Talk : Écologie au Japon : quels défis ?
Les INSA Talks sont les rendez-vous du Groupe INSA dédiés à l'international.
Depuis deux ans, le Groupe INSA est engagé dans une profonde transformation de ses formations pour y intégrer les enjeux socio-écologiques. Le chantier ClimatSup INSA permet aux écoles de faire évoluer tous leurs cursus pour préparer leurs étudiantes et étudiants aux transitions qu'ils rencontreront ou qu'ils impulseront dans leur vie professionnelle.
Comment s'emparer de ces enjeux socio-écologiques ? Quelles approches, quelles réalités, notamment à l'international ? Pour cette nouvelle édition de nos INSA Talks, nous vous proposons un focus sur le Japon, destination par ailleurs toujours très plébiscitée par les élèves et diplômés INSA.
Rejoignez-nous pour ce partage d’expérience inédit, autour de quatre ingénieurs INSA, en formation ou diplômés, toutes et tous basés au Japon.
En présence de :
- Louise Vermare, étudiante en 5A Génie civil et urbanisme (INSA Lyon)
- Hélène Queguiner, diplômée 2010 en Génie industriel (INSA Lyon)
- Joanna Seiller, diplômée 2017 en Génie des matériaux (INSA Lyon)
- Quentin Siutkowski, diplômé 2016 en Génie électrique (INSA Lyon)
Informations complémentaires
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Conférence en ligne
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« La sobriété ne suppose pas nécessairement une baisse de la qualité de vie »
Le 18 novembre dernier, l’INSA Lyon accueillait les Rencontres du Développement Durable, en co-organisation avec l'institut Open Diplomacy. Plusieurs experts ont été invités à prendre la parole sur la thématique : « Inventer la sobriété », parmi eux, Marc Clausse, responsable de l’enjeu de recherche « énergie pour un développement durable » à l’INSA Lyon et enseignant-chercheur au CETHIL1.
L'occasion de revenir sur ce terme, « sobriété », qui s’est immiscé dans le quotidien des Français. Aujourd’hui, imposée sur fond de crise géopolitique et de pénurie, la sobriété énergétique est parfois perçue comme une contrainte. Pourtant, les réflexes nés de ce contexte difficile pourraient ouvrir une brèche pour une meilleure acceptation du changement. Entretien.
On parle beaucoup de sobriété en ce moment, notamment avec le « plan de sobriété énergétique » du gouvernement qui vise la réduction de 10 % de la consommation française d’énergie d’ici 2024. Qu’appelle-t-on « sobriété énergétique » ?
La sobriété énergétique vise à réduire l’empreinte carbone par des changements de mode de vie. Elle invite à éviter l’inutile, impliquant parfois une diminution du confort. Elle est à distinguer de l’efficacité énergétique qui relève davantage de compétences techniques et d’ingénierie. L’efficacité énergétique est un vieux concept qui consiste à améliorer la chaîne de production, en consommant moins de ressources et en toute transparence pour l’utilisateur final. D’ailleurs, même les industries les plus polluantes cherchent à faire de l’efficacité énergétique ; l’arbitre étant souvent le volet économique. L’efficacité et la sobriété énergétique se complètent. Par exemple, pour réduire la consommation d’énergie de mon domicile, si je baisse le chauffage en tenant compte des températures de consigne, je fais de la sobriété. Je peux en parallèle miser sur l’efficacité énergétique en isolant ma maison. L’exemple peut se décliner sur la mobilité : choisir une voiture qui consomme moins relève de l’efficacité ; préférer le vélo à la voiture relève de la sobriété. Ce sont souvent deux notions qui sont confondues. Pourtant, la sobriété soulève une réelle question sociétale, d’acception du changement et du mode de vie quand elle ne se heurte pas au plafond social. La sobriété peut avoir un sens différent en fonction de l’endroit où l’on se trouve sur Terre ou son niveau de revenus. Certains n’ont pas attendu la crise énergétique pour être contraint à la sobriété énergétique.
Les pays de l’Union européenne ont misé sur un objectif de décarbonation d’ici 2050. Parmi tous les gros mots de la transition énergétique, celui-ci trône en roi. Pourtant, décarbonation ne semble pas toujours rimer avec sobriété…
Pour atteindre l’objectif « zéro carbone », il y a plusieurs solutions : produire sans engendrer de CO2 (pas facile), compenser ou séquestrer les émissions carbone. En France, il y a une focale sur l’électricité : on veut électrifier la mobilité, les services, les logements… Cependant, pour qu’électrification rime avec décarbonation, il faut que la production d’électricité soit totalement décarbonnée, ce qui est loin d’être le cas en Europe actuellement. Cela implique un déploiement massif de renouvelable ou de nucléaire et ce plan massif de décarbonation devra se faire selon les ressources de chaque pays et selon un principe… de sobriété.
Le mot « sobriété » est aujourd’hui (ré)apparu en contexte de crise. Suppose-t-elle toujours le renoncement ? Devrait-elle toujours être subie ?
En réalité, ça n’est pas la première fois que ce mot apparaît. Pendant les chocs pétroliers de 1973 et de 1979, on en parlait déjà. Les premières recommandations de l’ADEME2, anciennement « agence pour les économies d’énergie » et précisément créée après la première crise pétrolière, datent de cette époque. La sobriété appelle au changement, c’est une certitude. Mais le changement ne suppose pas nécessairement une baisse de la qualité de vie. Prenons l’exemple des échanges académiques. La réflexion sur les départs à l’étranger de nos étudiants questionne : doit-on tout arrêter ? Ou faire autrement ? On pourrait repenser les échanges universitaires en priorisant des limites européennes par exemple. Sur le fond, les objectifs pédagogiques seraient atteints et le bilan carbone des échanges serait réduit. À mon sens, pour que la sobriété soit efficace -sans mauvais jeu de mot- et non subie, il ne faut pas imposer un renoncement trop fort, sous peine de voir apparaître des effets rebonds négatifs. Pour donner un autre exemple, on a longtemps considéré comme aberrant l’idée de climatiser les métros ou les RER, pour cause de gaspillage énergétique. Seulement, lorsque les épisodes de canicules ont frappé le pays, un bon nombre d’usagers, qui en avaient les moyens, ont choisi de prendre leurs voitures climatisées, faute d’un niveau de confort acceptable. Pour éviter ces effets rebonds, il faut indéniablement prendre en compte l’acceptabilité sociale, ce qui relève plus des sciences humaines et sociales que de l’ingénierie.
Vous parlez « d’acceptabilité sociale » ; pour faire accepter la sobriété énergétique, faut-il travailler à un nouvel imaginaire collectif ? Comment l’ingénierie peut-elle aider à cela ?
Pendant longtemps, on nous a vendu le rêve que conduire sa propre voiture était gage de réussite sociale ; peu importe l’usage que l’on en faisait, posséder une voiture, c’était « réussir sa vie ». Aujourd’hui, en utilisant les mêmes mécanismes, on nous vend la voiture électrique pour « rouler propre ». Pourtant, si l’on imagine tous les véhicules individuels thermiques remplacés par de l’électrique, l’impact environnemental serait évidemment désastreux, ne serait-ce que sur la question des batteries, du recyclage et des ressources qu’elles nécessitent. Maintenant, si on travaille à un nouvel imaginaire qui considère qu’une voiture peut être électrique et partagée, on peut arriver à des objectifs très forts en matière de décarbonation et de préservation des ressources. Dans le même temps, on pourrait imaginer que l’ingénierie accompagne ce nouvel imaginaire, en apportant le confort acceptable pour éviter les effets rebonds. Même si je crois qu’il faudrait remettre la science au centre de l’économie car les enjeux d’épuisement des ressources et les limites planétaires sont des faits physiques, la technique n’est jamais la solution miracle. Si elle aide très largement à l’efficacité énergétique, elle ne peut lever seule les verrous sociologiques. C’est d’ailleurs pour cette raison que les approches interdisciplinaires, en recherche notamment, sont indispensables à la transition énergétique.
--------------
[1] Centre d’énergétique et de Thermique de Lyon (INSA Lyon/CNRS/Lyon 1)
[2] Agence de la Transition Écologique