Handicap

17 mar
Du 17/03/2025
au 21/03/2025

Vie de campus

Semaine Handicap'INSA

La semaine de sensibilisation au handicap revient pour sa 22ᵉ édition !

Venez découvrir les activités prévues à cet effet : conférences, jeux, dîner dans le noir... Il y en a pour tous les goûts !

Être sensibilisé au handicap devient un enjeu sociétal majeur en tant que futur ingénieur, mais aussi dans la vie quotidienne. La 22ᵉ édition de la semaine Handicap'INSA vous invite à découvrir différents handicaps à travers des conférences, des jeux, des témoignages, à les appréhender et à mieux les comprendre en changeant votre regard sur eux !

Retrouvez le programme sur instagram : @handizgoud ou sur le lien linktree.
20 mar
Du 20/03/2025 12:00
au 20/03/2025 14:00

Sciences & Société

[Atelier] : Parcours à l'aveugle avec Handizgoud

Dans le cadre de la semaine de sensibilisation au handicap proposée par l'association Handizgoud, la bibliothèque propose un parcours à l'aveugle dans le hall d'entrée. Saurez-vous rejoindre le haut de l'amphithéâtre les yeux bandés ?

3 créneaux possibles : 12h00, 12h30 et 13h00 (groupe de 5 à 6 personnes)

En parallèle de cette animation :

  • Une sélection de livres autour du handicap sera mis à disposition au deuxième étage de la bibliothèque,
  • Une mise en avant des aménagements spécifiques pour faciliter l'accessibilité à tous sera aussi mise en place.
  • Mais aussi tout un riche programme d'animations proposées par Handizgoud.

Inscription requise pour participer.

28 fév
28/fév/2025

INSA Lyon

Point de bascule // la sélection du mois de février 2025

De Rosalind Franklin au Covid-19 en passant par l’IA : la science intègre

L’histoire des sciences est jalonnée de découvertes brillantes, d’aventures fascinantes, de trajectoires personnelles hors du commun, mais également de scandales. L’une des atteintes les plus marquantes à l’éthique scientifique est celle de l’histoire de Rosalind Franklin et du cliché 51, mettant en évidence la structure à double hélice de l’ADN. Quelques années plus tard, Jocelyn Bell Burnell, astrophysicienne britannique, se voyait déposée du Prix Nobel pour la découverte des pulsars. Autour de ces deux femmes exceptionnelles, des scientifiques ont eu un comportement peu intègre. Cet entretien avec Bruno Allard, référent à l’intégrité scientifique de l’INSA Lyon, brosse le portrait du principe de l’éthique, socle de confiance pour que la science reste un outil pertinent au service du progrès et de l’innovation pour le bien commun.

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Et si on (re)mettait du Care au cœur de la technique ?

Comment accorder technique et valeurs du soin dans un monde « qui se veut de plus en plus soignant, mais qui se révèle être de moins en moins soigneux » ? Appliquées à la technique, les valeurs des éthiques du Care, fondées sur l’empathie et le soin mutuel, peuvent-elles contribuer à un monde plus soutenable ? Pour Jean-Philippe Pierron, cela ne fait aucun doute. Lors du 4ᵉ séminaire Let’s look up : Ingénierie et Recherche par le prisme du concept « One Health », le 28 novembre 2024, il a évoqué les moyens intellectuels et pratiques à mettre en œuvre pour rendre cela possible.
 

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Mob-Energy : un coup d’avance sur la recharge électrique

Folie d’étudiants ingénieurs, coup de poker ou bien véritable pari sur l’avenir ? Probablement un peu des trois à la fois. Quasiment dix ans après leur sortie des bancs de l’INSA Lyon, Salim El Houat, Ilyass Haddout et Maxime Roy, ont bel et bien transformé leur projet en réalité. Mob-Energy, société spécialisée dans le reconditionnement des batteries et la recharge de véhicules électriques, compte aujourd’hui une cinquantaine de collaborateurs, et s’est installée depuis janvier 2024 dans une toute nouvelle usine sur un site industriel à Vénissieux. L’article revient sur  cette success-story ambitieuse et visionnaire, avec l’un de ses fondateurs.
 

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Prothèses de membres : quand l’objet technique s’invite dans l’intimité des corps

Il existe aujourd’hui une grande diversité de prothèses, qui varient en matière de matériaux, de formes et d’usages. Mais comment ces dispositifs s’intègrent-ils réellement dans le quotidien, la mobilité et l’intimité de ceux et celles qui les portent ? L’appropriation de la prothèse, c’est-à-dire l’intégration aux sensations, aux mouvements et aux habitudes de vie, ne va pas toujours de soi.
Lucie Dalibert, chercheuse au laboratoire S2HEP, explore cette relation complexe entre les corps et les technologies, dans le cadre du projet de recherche « Amélioration du parcours d’appropriation des dispositifs prothétiques » (APADiP). 

 

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Mots clés

17 juin
17/juin/2024

Entreprises

« J’évitais les projets liés au handicap par peur d’être stigmatisé, mais j’avais une valeur ajoutée sur l'accessibilité numérique »

Diplômé du département informatique en 1988, Olivier Ducruix a mené une carrière d’ingénieur déterminé. Atteint d’une maladie rétinienne dégénérative, il conclut sa dernière année d’études à l’INSA Lyon, loupe en main et oreille attentive. Rapidement, il intègre France Télécom, dans une ère où l’accessibilité aux personnes en situation de handicap n’en est qu’à ses balbutiements. Qu’importe : il n’a jamais douté de sa capacité à contribuer à la valeur d’une entreprise malgré sa malvoyance. Aujourd’hui, ce passionné de voile est membre de l’équipe de France de paravoile, et aussi champion du monde en double. De cette passion, est née SARA, une application qui ouvre désormais la voie à l’indépendance des navigateurs malvoyants. Olivier Ducruix raconte son parcours. 

Entré à l’INSA Lyon en 1983, vous avez effectué vos cinq années d’études d’ingénieur avec un trouble de la vision dégénérescent. Comment s’adaptait-on à la fin des années 1980 pour suivre une formation d’ingénieur avec un handicap visuel ?
J'ai passé cinq années extraordinaires à étudier, avec beaucoup de plaisir ! Cette déficience visuelle, due à une maladie de la rétine, a été détectée dès la maternelle, donc j’avais déjà développé une certaine capacité d’adaptation. J'ai eu la chance d'évoluer dans un environnement hyper sympa où, malgré l'absence de dispositifs formels à cette époque, il y avait beaucoup de bienveillance et une vraie écoute de la part des professeurs. Ils faisaient attention à moi et adaptaient leur approche, ce qui m'a beaucoup aidé. J'ai terminé mes études avec l'aide d'une loupe et des photocopies A3, je prenais mes cours à l'oreille et comptais aussi sur mes amis pour me fournir des notes. Plus tard, quand l’ordinateur a commencé à se démocratiser, j’ai utilisé des outils de synthèse vocale et des logiciels de zoom qui facilitaient la prise de notes au clavier. En clair : avec un peu d’aide de la part de l’entourage et de la volonté, on s’adapte ! J’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur en 1988. 

Vous menez toute votre carrière au sein de France Télécom, aujourd’hui Orange. Des postes techniques, au management, c’est finalement une loi et l’avènement du web qui créeront un poste né pour vous : vous devenez Directeur du Centre de Compétences en Accessibilité Numérique au sein de la société française de télécommunications.
Effectivement, j'ai commencé comme chef de projet, puis je suis devenu responsable réseau, architecte technique, puis responsable de département et directeur de projets transverses. Les postes techniques devenant de plus en plus difficiles sans la vue, j’ai rapidement pris des responsabilités, en manageant des équipes. Il y a des choses que l’on met de côté à cause du handicap, mais il y a aussi beaucoup de choses que l’on développe. Par exemple, puisque j’utilise mon oreille depuis tout petit, mon handicap devient un avantage aussi bien sur ma capacité à mémoriser, qu’à sentir la tempête se préparer à l’approche d’une réunion houleuse ! En 2005, la loi pour l'égalité des droits et des chances
1 ouvre un nouveau champ : celui de l’accessibilité numérique. Les technologies et l'avènement du web offraient des opportunités incroyables pour rendre les outils plus accessibles. Pendant longtemps, je ne voulais pas être stigmatisé et je crois que j’évitais de travailler directement sur des projets liés au handicap. Mais j'ai compris que je pouvais apporter une réelle valeur ajoutée dans ce domaine. J'ai eu carte blanche pour développer des solutions techniques adaptées. 

 

Le blind sailing est une discipline de voile destinée aux personnes aveugles © Jean-Louis Duzert
 

 

En matière de solutions techniques adaptées, la dernière en date est SARA, pour Sail and Race Audioguide, car plus qu’un ingénieur, vous êtes aussi champion du monde de paravoile en double. Comment est née SARA Navigation ?
J'ai découvert la voile grâce à des amis étudiants de l'INSA lors d'un week-end à Marseille, et j'ai immédiatement adoré. En 2009, j'ai rencontré Mathieu Simonet, président de l'association Orion lors d’un stage. Il avait développé des outils dans le cadre de sa thèse sur la problématique de la voile adaptée. En repartant de ce stage, j’étais un autre marin ! Lui avait développé un prototype sur PC qui permettait de naviguer avec davantage d’autonomie grâce aux informations fournies automatiquement, par un système d’annonces vocales. J’ai proposé à mon entreprise d’entamer ce projet en mécénat de compétences pour les dernières années de ma carrière. L’enjeu était de miniaturer cette application pour qu’elle tienne dans la poche des marins déficients visuels. Grâce au système GPS du téléphone et à une synthèse vocale, SARA donne des indications sur le cap du bateau, la vitesse ou le point de route à atteindre. Nous avons aussi développé une ceinture vibrante, avec Marine Clogenson, également ingénieure passionnée de voile, une sorte de girouette tactile, qui permet de ressentir la direction du vent par des vibrations. Désormais, j’emploie beaucoup de mon temps à promouvoir la voile pour les personnes déficientes visuelles, notamment avec le projet « Cécivoile », en lien avec l’UNADEV, l’Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels. Ces initiatives ont offert à de nombreux marins aveugles une liberté et une joie de naviguer qu'ils pensaient ne jamais pouvoir expérimenter et j’en suis très heureux.

 

Olivier Ducruix est champion du monde de Paravoile © : World Sailing

 

Et puis vous avez une autre passion : la musique.
Tout à fait ! J’aime écrire des textes et j’ai déjà enregistré trois albums. D’ailleurs, je m’y remets avec ma fille, ingénieure INSA et chanteuse, elle aussi. Son mini-album s’appelle « Rédemption ». Pour ma part, je viens de sortir un single qui s’appelle « un vent de liberté », dans laquelle j’exprime la sensation de bonheur et de liberté que peut provoquer une sortie en mer pour un malvoyant. On a tendance à l’oublier, mais sans vision ou avec une vision déficiente, la mobilité sur Terre est réduite. La cécité est une embûche pour se déplacer dans l’espace, alors que sur un bateau, on est un peu comme des oiseaux, sans entraves. C’est un sentiment qui est partagé par beaucoup de pratiquants, si bien que cette chanson a été choisie comme hymne du prochain championnat du monde de blind sailing qui aura lieu sur le lac Léman (Sciez), fin juin. C’est une jolie récompense !

 

[1] La loi du 2005-102 du 11 février 2005 pour « l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » fixe le principe d'une accessibilité généralisée, intégrant tous les handicaps, qu'ils soient d'ordre physique, visuel, auditif ou mental. 

 

Mots clés

27 mai
27/05/2024

Vie de campus

Dîner impro dans le noir

Prêts pour un nouveau dîner dans le noir ?

Cette fois, en plus du repas fait-maison habituel, découvrez les impros de la TTI les yeux bandés !
Alors rendez-vous le 27 mai pour mettre vos sens à l'épreuve !

Handizgoud et la TTI vous proposent un nouveau concept : un menu mystère (comme d'habitude), avec entre chaque plat une impro de la TTI. Le tout les yeux bandés ! Venez seuls ou entre amis pour découvrir un aspect du quotidien des personnes malvoyantes, déguster un repas fait maison et profiter des impros à l'aveugle inédites de la TTI.

4€, menu végétarien🌿 à partir de 19h, inscription obligatoire

13 déc
13/12/2023 09:00

Sciences & Société

Soutenance de thèse : Timothée CHANE-HAÏ

Nouvelles variantes et méthodes de résolution pour les problèmes de transport à la demande, application au transport d'enfants en situation de handicap

Doctorant : Timothée CHANE-HAÏ

Laboratoire INSA : DISP

Ecole doctorale : ED512 Infomaths

Cette thèse introduit de nouveaux modèles et méthodes de résolution pour les problèmes de transport à la demande (DARP). Ce travail s’applique au transport régulier d'enfants en situation de handicap entre leurs domiciles et leurs lieux de prise en charge. Pour des raisons de coûts et de qualité de service, il doit être effectué aussi efficacement que possible.
Aucune méthode de la littérature ne peut résoudre les problèmes réels car leur taille est trop importante (plusieurs milliers d'usagers). De plus, les recherches se concentrent sur l'organisation des tournées de véhicules. Cependant, l'intégration d'autres éléments gravitant autour du transport serait bénéfique pour les systèmes de santé dans leur ensemble.

Nous apportons des éléments de réponse à ces enjeux dans les trois chapitres principaux de cette thèse.
Premièrement, deux méthodes d'apprentissage automatique sont appliquées : une méthode offline extrait les caractéristiques des bonnes solutions et les utilise pour créer de nouvelles heuristiques ; une méthode online dénommée NRPA construit la meilleure séquence d'usagers à insérer.

Deuxièmement, nous présentons le problème journalier de transport à la demande (Com- DARP). Dans cette variante, chaque usager a un trajet aller le matin, un trajet retour le soir, et un temps de trajet maximal journalier. La dépendance entre les deux demandes de trajet est utilisée pour améliorer le transport à l'échelle de la journée. Nous résolvons le problème avec une métaheuristique de recherche à petit et grand voisinage couplée à un filtre de précédences (SLNS-PF).

Troisièmement, nous introduisons le problème d'affectation et transport à la demande (ADARP). Cette variante élargit le champ d'application du problème de tournées de véhicules en incluant l'affectation des usagers et l'allocation des ressources. Le problème est résolu par une nouvelle matheuristique nommée recherche itérative d'itinéraires (IRS).
Dans chaque chapitre, les résultats expérimentaux sont analysés pour fournir de nouvelles perspectives théoriques et pratiques.
 

Informations complémentaires

  • Salle Lucky Luke, Bâtiment Jules Verne, Département Génie Industriel, INSA Lyon (Villeurbanne)

04 déc
04/12/2023

Vie de campus

Dîner dans le noir

Handizgoud et Solidaction vous proposent de découvrir les saveurs de l'Inde et/ou de l'Amérique Latine, et ce les yeux bandés ! Au menu : Mystère.

C'est parti pour le premier dîner dans le noir de l'année ! Handizgoud et Solidaction vous proposent de découvrir les saveurs de l'Inde et/ou de l'Amérique Latine, et ce les yeux bandés !

Au menu : Mystère. Venez seuls ou entre amis pour découvrir un aspect du quotidien des personnes malvoyantes. Avec la participation de Trajeo'h, une association du groupe Vinci.

06 nov
06/nov/2023

Recherche

Transformer les plastiques recyclés en appareillages orthopédiques pour les populations vulnérables

D’après l’OMS, seulement 5 à 15 % des personnes ayant besoin d’un appareil orthopédique y ont accès dans les pays à faibles revenus ou en contexte de guerre. Pour pallier ce constat, Handicap International a intégré l’impression 3D sur ses territoires d’intervention depuis 2017. Aujourd’hui, l’organisation non gouvernementale se voit confrontée à des problématiques logistiques coûteuses, liées à l’importation de la matière première depuis l’Europe. Et s’il était désormais possible de fabriquer des appareillages orthopédiques à base de plastiques recyclés, trouvés localement ?

 

Orthèse fabriquée par impression 3D au Togo.  (Handicap International, Author provided). 
Orthèse fabriquée par impression 3D au Togo. 
(Handicap International, Author provided).

 

Au sein de l’INSA Lyon, Valentine Delbruel, ingénieure INSA et doctorante, travaille sur l’optimisation de la composition d’un plastique recyclé, qui pourrait convenir à la fabrication additive d’orthèses : une façon de lutter contre la pollution plastique tout en rendant plus accessibles les solutions orthopédiques. Réalisés en collaboration avec Handicap International et trois laboratoires de l’INSA Lyon (MatéIS, IMP et LaMCoS), les travaux de la doctorante serviront aux équipes terrain d’Handicap International.  

L’impression 3D : une innovation pratique mais une logistique difficile
Traditionnellement réalisés par thermoformage, les appareillages orthopédiques relèvent d’un procédé de fabrication long et coûteux. Dans les zones où l’accès aux centres de soin est déjà difficile, les aller-retours nécessaires aux ajustements et le temps de rééducation sont des freins supplémentaires, rallongeant la procédure de soin de plusieurs semaines pour une prothèse. Depuis 2017, Handicap International utilise l’impression 3D pour pallier ce problème. Les fabrications sont facilitées, plus rapides et personnalisables à chaque patient. « L’impression 3D a changé la façon de prendre les mensurations des patients car elles peuvent être prises à distance grâce à un scanner 3D », explique Valentine Delbruel. « Seulement, ce type de fabrication nécessite des filaments composés de plastique qui sont actuellement fabriqués en Europe. Cela pose des problèmes logistiques, notamment aux niveaux des frontières. En constatant cette problématique rencontrée par ses équipes, Handicap International s’est interrogé : est-il possible de continuer à faire de l’impression 3D, avec des matières plastiques locales, si possible recyclées ? »

 

Le procédé de fabrication des orthèses par thermoformage classique est long est couteux. (©Valentine Delbruel)
Le procédé de fabrication des orthèses par thermoformage classique est long et coûteux.
(©Valentine Delbruel)

 

Utiliser du plastique recyclé pour soigner et dépolluer grâce à l’impression 3D : un projet vertueux, mais ambivalent, comme l’a constatée Valentine lors d’un voyage d’observation au Togo. « Dans de nombreux pays d’Afrique, le service de collecte des déchets est un service payant. Souvent un luxe pour les familles à faibles revenus, ce manque de service public engendre une pollution plastique importante dans les milieux naturels. Faire du déchet plastique une ressource pour les foyers tout en répondant à un besoin d’accès à la santé serait doublement bénéfique. »

Des enjeux de durabilité et de solidité du matériau recyclé
Sur le papier l’idée tombe sous le sens, mais les enjeux scientifiques et techniques soulevés par la potentielle réutilisation de plastiques recyclés ne sont pas si simples à solutionner. « Les deux principales problématiques sont celles de l’imprimabilité de la matière recyclée et de sa durabilité ». D’une part, les propriétés rhéologiques
1 des matériaux sont étudiées. « Il faut une viscosité suffisamment faible pour que la matière s’écoule lors de l’impression, et dans le même temps, s’assurer que celle-ci maintienne sa forme une fois déposée ». D’autre part, il faut que la matière finale soit assez résistante pour durer dans le temps. « Et ça n’est pas une chose facile lorsque l’on mélange différents polymères », indique la doctorante qui réalise depuis trois années, différentes expérimentations afin de trouver la meilleure recette. « Il a fallu caractériser les déchets dans les pays d’intervention, qui ne sont pas nécessairement les mêmes que chez nous. Par exemple, j’ai d’abord testé les emballages alimentaires, avant de m’apercevoir lors de ma mission au Togo qu’il y en avait très peu ! Il faut principalement composer avec des bouteilles en Polyéthylène Téréphtalate (PET) et des produits du quotidien en Polypropylène (PP) et polyéthylène (PE). » 

 

Les déchets plastiques pourraient être une ressources pour les foyers. (©Valentine Delbruel)
Les déchets plastiques pourraient être une ressources pour les foyers.
(©Valentine Delbruel)

 

Mettre les compétences des laboratoires à l’épreuve du terrain
Si Valentine Delbruel sait pouvoir compter sur les expertises scientifiques de trois laboratoires (le laboratoire MatéIS sur la structure et la propriété des matériaux, le laboratoire IMP expert dans l’élaboration et la caractérisation des matériaux polymères et le laboratoire LamCoS, spécialisé dans la mécanique des contacts et des structures), il n’en reste pas moins une tâche importante pour la doctorante en sciences appliquées : s’assurer de rester au plus proche du terrain pour produire une solution utile à destination des équipes d’Handicap International et des patients. « On a testé la résistance de nos matériaux recyclés dans les conditions climatiques africaines (température, humidité et exposition UV) grâce à une chambre climatique de vieillissement accéléré présente à l’INSA Strasbourg
2. Dans le même temps, nous avons conçu un banc d’essai3 qui reproduit le mouvement de la marche et nous permettra d’étudier la résistance en fatigue des orthèses en sollicitations cycliques. Nous pouvons faire nos essais sur des orthèses imprimées en échelle 1 avec les mêmes imprimantes 3D utilisées par l’ONG, ce qui nous permet d’être le plus représentatif des conditions réelles. »

Tests en laboratoire par impression 3D (©Valentine Delbruel)
Tests en laboratoire par impression 3D
(©Valentine Delbruel)

 

Pour l’heure, l’ingénieure est formelle : « Il est encore difficile d’utiliser les matières issues d’usine de recyclage à cause de la présence d’impuretés. Si l’imprimabilité des matières recyclées en France est possible, la qualité des gisements d’Afrique n’est pas encore suffisante. C’est pourquoi pour ma dernière année de thèse, je m’intéresse plutôt au recyclage des chutes de plaques orthopédiques générées lors du thermoformage de prothèses ou orthèses. Il s’agit de matériaux de grande qualité qui sont actuellement jetés. En les recyclant, nous limitons l’utilisation de matières vierges et donc de ressources naturelles. Il sera alors intéressant d’étudier jusqu’à combien de cycles de recyclage la matière conserve ses propriétés mécaniques, afin d’avoir la solution la plus circulaire possible », conclut Valentine Delbruel.

La doctorante soutiendra ses travaux à la fin septembre 2024, date à laquelle elle espère pouvoir apporter le plus d’éléments possibles à l’ONG pour offrir une solution aux équipes de terrain et aux patients des zones à faibles revenus ou de guerre. 

Pour aller plus loin et suivre les travaux de Valentine Delbruel, consultez son blog : https://fondation.groupe-insa.fr/blogs

 

Les travaux de thèse de Valentine Delbruel s’inscrivent dans le cadre de la Chaire « innovation for Humanity », réunissant Handicap International et l’INSA Lyon.
Plus d’informations :
 https://www.groupe-insa.fr/nos-actualites/chaire-innovation-humanity-entretiens-croises

 

[1] La rhéologie est un domaine de la mécanique qui étudie la résistance des matériaux aux contraintes et aux déformations.
[2] Collaboration réalisée avec Vincent Steiner de l’INSA Strasbourg
[3] Les travaux de thèse de Valentine Delbruel ont été accompagnés par deux projets de fin d’études d’élèves-ingénieurs du département Matériaux et Génie Mécanique : l’un sur la résistance en conditions climatiques d’Afrique (Hugo Lajoie) ; l’autre sur la fabrication d’un banc d’essai reproduisant le mouvement de la marche (Abderrahmane Abbassi).

 

 

Mots clés

10 mai
10/mai/2023

Vie de campus

« Sportif valide ou handicapé, pour faire avancer le bateau, il faut un tandem équitable »

Comme beaucoup de rameurs, Thibault Massolo est tombé dans le grand bain de l’aviron grâce à son histoire familiale. Lorsqu’il arrive à l’INSA Lyon, il intègre naturellement la section sportive de haut-niveau et le pôle espoir en quête de performance. Désormais, c’est à travers un autre projet sportif qu’il s’épanouit.

Aujourd’hui élève-ingénieur en 4e année du département génie civil et urbanisme, Thibault Massolo s’est vu proposer un rôle inédit : s’improviser guide handisport dans l’objectif d’accompagner un athlète aux championnats de France Élite d’aviron. Cette expérience s’est avérée formatrice et heureuse, même si accéder à la différence de l’autre n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Il raconte cette tranche de vie qui fait appel à l’humilité, l’ouverture et l’humanité.

Pendant plusieurs mois, vous avez accompagné Florian, un handi-athlète qui débutait l’aviron. Vous n’étiez pas nécessairement familiarisé avec le monde de l’handisport, n’est-ce pas ?
Lorsque Florian est arrivé au club
1, je n’ai pas tout de suite pris la mesure de l’aventure qui nous attendait. On m’avait proposé de l’accompagner vers le championnat de France, et cet objectif très concret m’a motivé à renouer avec la performance ; je me sentais capable de l’aider à l’atteindre son objectif. Florian est un ancien rugbyman de haut-niveau qui suite à un accident de la route, a hérité d’une mobilité restreinte sur la chaîne postérieure. Ses médecins n’avaient pas prédit qu’il pourrait remarcher un jour, mais il s’est beaucoup battu pour rééduquer son corps. Le monde de l’handi-aviron, prévoit trois catégories de classification empêchement. Pour Florian, c’est délicat : son dossier médical indique qu’il devrait concourir dans une certaine catégorie, mais sa force de caractère le fait jouer face à des sportifs qui présentent des déficiences très différentes des siennes, comme des déficiences visuelles. Cela soulève une vraie question éthique : comment mesurer l’empêchement dans le sport paralympique ? Car entre celui ou celle dont le genou ne se plie pas et quelqu’un de malvoyant, la pratique est parfois biaisée. C’est un peu étonnant à dire, mais certains handicaps sont plus favorisants que d’autres ; mais ils sont tous très différents, presque uniques. D’ailleurs, s’il fallait catégoriser par handicap, chacun gagnerait son championnat ! 
 
Comment l’accompagnement se déroule sur le bateau ?

Très concrètement, je suis sur le bateau avec lui, à l’avant. Il n’y a pas tellement de différence de mouvement avec un partenaire valide : nous sommes tous les deux rameurs. Et comme sur n’importe quel bateau, il faut apprendre à connaître son coéquipier, être à l’écoute en permanence et communiquer. Nous avons mis en place des adaptations car l’aviron est une discipline qui fait appel à la dissymétrie. Florian ayant une difficulté à articuler le coude gauche, il rame principalement à tribord. Il y a aussi des différences de force, mais finalement, c’est comme ramer avec quelqu’un de valide qui n'aurait pas exactement les mêmes caractéristiques physiques ou serait moins développé musculairement… En naviguant avec Florian, j’ai remarqué qu’il se posait énormément de questions. Il lui est difficile de ‘débrancher le cerveau’, comme on dit. Il porte beaucoup d’attention aux ressentis de son corps et il intellectualise chaque sensation. C’est une approche très différente de celle que j’ai eue à mes débuts : moi, j’ai appris à ramer, en ramant ! Mais c’est un échange très enrichissant et qui enseigne l’humilité. 

 

 

Dans un tel duo, comment chacun trouve sa place sur le bateau ?
Je me souviens de notre première course : je voulais le guider et faire à sa place. Bien évidemment, on s’est plantés ! On s’est arrêtés au milieu de la course car je ne l’avais pas laissé s’exprimer. À partir de ce jour, il a pris le lead mental sur le bateau. Il a une force différente de celle que j’ai pu voir chez mes coéquipiers valides. Avec une zénitude et l’insouciance qu’on prêterait aux rameurs débutants, Florian change les codes de la discipline, ce qui m’oblige à remettre en question ce que je pensais savoir. Aujourd’hui, chacun trouve sa place dans le tandem et on arrive à faire ensemble. De toute façon, il n’y a pas d’autres choix en aviron : si on ne met pas la pelle au même moment dans l’eau, le bateau ne peut pas aller ni droit, ni vite.

Les championnats de France Élite d’aviron ont eu lieu tout récemment. Comment s’est déroulée la compétition ?
Plutôt bien. Nous avons terminé vice-champions de France. Bien sûr, nous aurions voulu être sur le haut du Podium, mais c’est le jeu. Et puis Florian a seulement trois mois d’aviron derrière lui ! Pour ma part, j’ai vraiment vécu le championnat de France élite comme tous les autres sportifs et pas seulement comme un guide. Il y a eu beaucoup de préparation en amont bien sûr, mais c’était finalement très grisant de construire à partir de zéro et de voir la progression de mon coéquipier : handisport ou pas, l’investissement a été le même. Nos deux médailles ont la même valeur. 

 


Le podium du Championnat de France Élite d’aviron.

 

 

Le projet de Thibault Massolo a reçu un « Coup de pouce » de la Fondation INSA Lyon pour réaliser l’accompagnement en tant que guide handisport, pour les championnats de France Élite aviron. 

 

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[1] Club Aviron Toulonnais

 

Mots clés

06 avr
06/04/2023 14:00

Art & Culture

Théâtre // L'Analphabète

Cie Les Transformateurs - Lecture spectacle de L’Analphabète d’Agota Kristof avec Anne de Boissy et Isabelle Voizeux

Dans le cadre de la remise des mentions Handicap’INSA portées par l’Institut Gaston Berger, le service culturel du Centre des Humanités propose une pièce de théâtre avec une comédienne entendante et une comédienne signant en LSF.
La pièce de théâtre Analphabète vient introduire la remise des Mentions Handicap’INSA en sensibilisant le public à la culture sourde. Il s’agit d’une pièce bilingue français/LSF. Un bord de scène est prévu à l’issue de la pièce pour renseigner le public sur la culture sourde, sa richesse et sa diversité.

Dans L’Analphabète, Agota Kristof raconte son exil de la Hongrie vers la Suisse en 1956, son statut de réfugiée et le "désert social, désert culturel" que cela implique, son parcours pour devenir écrivaine et son choix d’écrire en français qu’elle considère comme "une langue ennemie", plutôt que dans sa langue maternelle, le hongrois.
Anne de Boissy se rappelle alors à ce que lui disent les artistes sourds avec lesquels elle travaille : pourquoi la LSF, et avec elle la culture sourde, sont-elles si peu représentées dans le monde des arts ?

Le "désert culturel"  dans lequel se trouve aujourd’hui la LSF a lui aussi une histoire.
Raconter sur scène L’Analphabète avec ces deux langues françaises, interprétées simultanément par une actrice sourde et une actrice entendante est une façon de répondre à cette question.

La remise des Mentions Handicap’INSA intervient en fin de séance. Elle a pour but de féliciter les élèves-ingénieurs inscrits dans la formation facultative aux enjeux du handicap et ceux et celles qui ont participé aux actions de sensibilisation organisées par Handizgoud. Elle a également pour objectif de se faire connaître d’un plus grand nombre pour communiquer sur la formation à venir en 2023/2024.

Spectacle ouvert aux personnels et étudiants INSA ainsi qu’au grand public - Entrée libre et gratuite sans réservation - Durée : 55 min.

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