INSA Lyon

À quelques exceptions près, les radiothérapies anticancéreuses actuelles délivrent des débits de doses compris entre 0,05 et 1,5 Gy/s et la plupart des protocoles cliniques impliquent des fractions quotidiennes de 2 Gy cumulées jusqu'à atteindre une dose totale proche de la limite de tolérance des tissus normaux. Une autre méthodologie appelée "FLASH", dite à ultra-haut débit de dose a été récemment découverte à l'Institut Curie par Vincent Favaudon radiobiologiste et chercheur.

Cette technique consiste à délivrer une dose d’irradiation (≥ 10 Gy) pendant un temps très court (inférieur à 200 ms). Dans des modèles de souris, on a constaté que l’irradiation FLASH provoquait une diminution spectaculaire des dommages des tissus normaux comparativement à l’irradiation conventionnelle, avec une protection exceptionnelle contre la fibrose pulmonaire ou la perte de mémoire après une irradiation du cerveau, tout en maintenant inchangée l'efficacité anti-tumorale. Une telle protection spécifique des tissus normaux a été confirmée chez les grands animaux. La radiothérapie FLASH pourrait donc représenter une avancée majeure dans le domaine de la radiothérapie et ouvrir de nouveaux horizons dans le traitement du cancer.

Il a récemment été démontré dans le cerveau de souris et de poissons zèbres en développement que la radiothérapie FLASH dépend de la présence d'oxygène. Le décryptage des mécanismes chimiques, expliquant l'effet différentiel de l'oxygène dans la radiothérapie FLASH par rapport à la radiothérapie classique dans les tissus normaux, est important. On sait depuis longtemps que la radiosensibilisation par l'oxygène provient des radicaux peroxy qui sont générés suite à l'abstraction d'atomes d'hydrogène dans l'ADN et les phospholipides membranaires. Notre projet vise à effectuer une analyse quantitative basée sur la spectrométrie de masse des produits finaux dérivés de la peroxydation des lipides insaturés et des bases purine/pyrimidine dans les poumons et le cerveau de la souris. Si une différence significative est observée entre l'irradiation FLASH et l'irradiation classique en termes d'indice de peroxydation dans les tissus normaux, cela fournira la première preuve de concept longtemps attendue de l'effet FLASH au niveau moléculaire ainsi qu'un test rapide pour évaluer l'avantage potentiel de l’irradiation FLASH dans n'importe quel tissu dans la perspective d'applications cliniques.

Plan  Cancer III (INSERM)

Visuel: 
Laboratoires: 
Dates projet: 
11/2019 - 10/2022
Financement: 
Contact: 
nathalie.bernoud-hubac@insa-lyon.fr
Coordinateur: 
INSTITUT CURIE - PARIS
Responsable INSA: 
Nathalie BERNOUD-HUBAC
Sous-Titre: 
Protection de la peroxydation des tissus sains par la radiothérapie FLASH
Montant global du projet: 
404000' €'