INSA Lyon

Les pertes agricoles dues aux insectes ravageurs s'élèvent à environ 250 milliards d'euros au niveau mondial [l]. À ce jour, la protection des cultures repose presque exclusivement sur les traitements chimiques responsables de dégâts environnementaux importants, d'émergence de résistances chez certains insectes ravageurs [2] et de résidus qui peuvent potentiellement s'avérer dangereux pour la santé humaine [3]. Les préoccupations sociétales et sanitaires créent la nécessité de trouver de nouvelles solutions écologiques. Le plan "Ecophyto 2" du gouvernement français publié en octobre 2015, imposent la réduction de la moitié des pesticides chimiques d'ici 2025, et la découverte de nouvelles solutions pour l'agriculture [4]. De plus, en septembre 2018, le gouvernement français a interdit totalement l'usage des néonicotinoïdes, les insecticides chimiques les plus largement utilisés et décriés au monde [5,6].

Une alternative sérieuse à l'usage d'insecticide de synthèse est l'utilisation de filets anti-insectes en champs qui les préserveraient d'infestations d'insectes [7]. Actuellement, il subsiste également un problème de recyclage avec les versions classiques fabriquées en matériaux synthétiques tels que le polyethylene haute densité (PEhd) : pour les recycler il est nécessaire de les séparer des débris végétaux, ce qui rend le traitement difficile et coûteux. Ces polymères conventionnellement utilisés ne sont ni biodégradables, ni compostables. Pour ces différentes raisons, un nombre croissant d'entreprises se tournent vers la production de bioplastiques qui est estimée à l'heure actuelle à 1.7 million de tonnes et continue d'augmenter de façon significative pour atteindre une hausse de l'ordre de 400% en 2019. L'Europe est le plus gros demandeur de bioplastiques mais sa capacité de production reste toutefois extrêmement faible. De plus, les nouvelles réglementations française et européenne ainsi que les challenges environnementaux comme la pollution par les plastiques représentent une réelle opportunité pour le développement de nouveaux matériaux biosourcés et/ou compostables pour différents segments de marché tels que les films compostables pour les champs agricoles, le packaging flexible et rigide, comprenant le monde de l'emballage alimentaire [8-9]. C'est dans ce contexte environnemental majeur que nous travaillons sur l'éco-conception d'une nouvelle génération de filets anti-insectes en Polymères Biosourcés, Biodégradables et enrichis en Bio-insectifuges (EcoPB3).

[1] Diagne C, et al. InvaCost, a public database of the economic costs of biological invasions worldwide. Sci Data. 7(1): 277 (2020).  [2] Bass C, et al. The global status of insect resistance to neonicotinoid insecticides. Pestic Biochem Physiol. 121 : 78-87 (2015). [3] Rapport INSERM, Pesticides: Effets sur la santé Une expertise collective de l'Inserm pp1-146. https://www.inserm.fr/information-ensante/expertises-collectives/pestici...(2013)[4]Plan Ecophyto 2 http://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/151022 ecophyto.pdf (2015). [5]Ban on neonicotinoid insecticides: France is leading the way in Europe https://www.gouvernement.fr/en/ban-on-neonicotinoid-insecticidesfrance-i... (2018). [6]Goulson, D. Call to restrict neonicotinoids. Science 360, 973-973, doi:IO. 1126/science.aau0432 (2018). [7]Cambra M; et al. Sharka, a vector-borne disease caused by Plum pox virus: vector species, transmission mechanism, epidemiology and mitigation strategies to reduce its natural spread Acta Hortic. 1163(1163) : 57-68 (2017). [8]Spierling S, et al. Circular Economy—Performance Indicators to Identify Optimal Pathways Progress in Life Cycle Assessment, 147-154 (2018).

Visuel: 
Laboratoires: 
Dates projet: 
03/2021 - 09/2026
Financement: 
Contact: 
sebastien.livi@ina-lyon.fr
Coordinateur: 
INSA LYON
Responsable INSA: 
Sébastien LIVI
Sous-Titre: 
Eco-conception de Polymères Biosourcés, Biodégradables et Bio-Insectifuges comme alternative aux pesticides chimiques conventionnels
Montant global du projet: 
197117' €'