
INSA Lyon
Crise sanitaire : des étudiants INSA créent un outil pour faciliter la gestion des dépouilles
Sept étudiants de 3e année du département Télécommunications de l’INSA Lyon, Alexandre Onfray, Hamza Badaoui, Théo Le Magueresse, Gaëtan Roussel, Chenyang Zeng, Lise Jacquot et Adèle Prouvost, ont créé en réponse à un appel d’offre lancé par le Comité International de la Croix-Rouge, une application d’aide à la gestion des dépouilles mortelles. Pendant le confinement, ils ont mis leur énergie à créer un outil à vocation humanitaire, en découvrant une face du monde qu’ils n’auraient pas nécessairement soupçonnée, confinés chacun dans leurs appartements étudiants. Récit.
La situation sanitaire à l’international : des pays à genoux
Si la crise liée au Covid-19 a ébranlé le monde entier, elle a aussi été révélatrice des disparités sanitaires entre les pays : pénuries de protections individuelles, manque de lits dans les hôpitaux, et pour certains pays, incapacité pour les services locaux de prendre en charge la gestion du nombre grandissant de dépouilles mortelles. C’est l’un des aspects les plus complexes dans les cas de grandes catastrophes comme l’explique Jose Pablo Baraybar, coordinateur forensique transrégional du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), basé à Paris.
« C’est une réalité qui nous échappe en Europe, mais dans certains pays, les systèmes de santé se sont effondrés sous le nombre de victimes du Covid-19, engendrant des situations dramatiques. Ça a été par exemple le cas en Équateur, où les corps pouvaient rester dans les rues plusieurs jours car les services funéraires étaient débordés. »
Face à cette assommante réalité, le risque d’absence d’inhumation individuelle est grand. Si les traités internationaux sur les droits de l’homme contiennent des dispositions visant à assurer une prise en charge des corps dans le respect de la dignité des morts, force est de constater que la problématique d’enregistrement d’identité est une réalité de terrain toute autre. Lorsque les dépouilles sont ensevelies sous une identité codée qui n’est pas relié à la véritable identité de la personne décédée, cela complique une future identification, laissant les familles de victimes portées disparues dans une attente insupportable. « Parfois, les corps retrouvés ne peuvent pas être identifiés immédiatement, et si la victime ne porte pas de papier d’identité, les autorités n’ont ni les moyens humains, ni financiers, d’enquêter pour retrouver la famille. Lors de la récupération du corps, la mise en œuvre de mesures rapides peut accroître nos chances d’identifier les corps, avant que l’état de décomposition ne soit trop avancé. Je suis persuadé que le numérique offre une solution appropriée et efficace pour le travail de traçabilité qu’effectuent les autorités locales chargées de la prise en charge des dépouilles, et c’est ce que nous avons développé avec les étudiants de l’INSA Lyon », ajoute Jose Pablo.
De l’identité alphanumérique
Aujourd’hui, la procédure administrative de reconnaissance est souvent longue et pas toujours efficace. Dans une course contre le temps, des informations essentielles peuvent se perdre, effaçant par exemple les correspondances entre les lieux de décès et les lieux d’inhumation. C’est face à ce constat que les sept étudiants de troisième année du département Télécommunications, services et usages de l'INSA Lyon, ont développé une solution numérique dans le cadre d’un cours d’informatique. « Le principe de notre application est simple : dès la récupération de la dépouille, le fossoyeur prend le corps en photo, en associant le fichier avec une géolocalisation. L’application génère un « tag », une identité alphanumérique qui suivra le défunt jusqu’à son sac mortuaire, puis sera inscrite dans un grand registre. Parallèlement, une seconde application permet d’avoir accès au registre des victimes enregistrées pour permettre aux familles de retrouver le lieu d’inhumation, pour vivre leur deuil dignement », explique Adèle Prouvost, membre de l’équipe étudiante.
L’appel d’offre du CICR était parvenu aux étudiants quelques semaines avant le confinement français, les travaux avaient été initialement pensés pour les migrants décédés en Méditerranée. « Les problématiques de gestion des dépouilles ne datent malheureusement pas de la crise du Covid-19. Notre attente première derrière cette application était de permettre aux sauveteurs des ONG de disposer d’outils efficaces et faciles à utiliser. Lorsqu’une équipe de recherches et sauvetages secoure des victimes en pleine mer, les bateaux, conçus pour le sauvetage, ne sont pas équipés pour conserver les corps jusqu’à leur arrivée dans des infrastructures de conservation spécialisées. La prise de photo permet l’identification de la victime a posteriori. Lorsque le Covid-19 s’est répandu, nous avons adapté nos besoins. Aujourd’hui, l’application développée par les étudiants est un outil totalement adaptable à toutes les crises, sans être spécialement spécifique au Covid », explique Jose Pablo.
Maître de conférences du département TC et coordinateur des travaux étudiants, Pierre François a guidé et encadré ses élèves au plus près de leurs intentions, et avec la plus grande bienveillance. « Je l’ai vécu comme un projet tel que ceux que je réalise avec mes collaborateurs industriels, c’est-à-dire, avec le souci du résultat et simplicité. J’ai laissé les développeurs prendre leurs décisions, tout en veillant au bien-être de mes étudiants. On voulait rendre le produit final le meilleur possible, et dans un délai imparti très court. C’était parfois très dur de dire non à certaines demandes d’améliorations techniques de la part de notre commanditaire face à un sujet aux enjeux si importants et sensibles. Ça n’a pas été pour moi qu’un simple travail d’enseignant. Je savais que je prenais un risque en affectant un projet pareil à un groupe de 3e année, mais ils m’ont surpris tout au long du parcours, tant sur la qualité de leur travail que leur esprit de corps », constate Pierre François.
Une formation humaniste qui prend tout son sens
Disponible en trois langues, anglais, français et espagnol, l’application des étudiants insaliens est à présent en phase de test auprès des autorités grecques et péruviennes. De leurs côtés, les sept étudiants se remettent doucement de cet exercice périlleux, mais ô combien honorable. Alors confinés pendant le développement de l’outil, leurs journées ont naturellement été éprouvantes. Au sein de l’équipe, Alexandre Onfray, étudiant en 3e année, se souvient encore de l’ardeur avec laquelle ses camarades et lui se sont consacrés à l’aboutissement ce projet ambitieux. « Au cours de mes études, j’ai pris part à de nombreux projets de groupe, mais je n’avais jamais vu une telle énergie. La cohésion et l’implication de chacun des membres de l’équipe a été inédite. Je réalise que c’était une vraie chance d'avoir pu participer à ce projet », explique-t-il.
Une énergie créatrice naturellement présente chez des jeunes adultes, mais exacerbée par l’ampleur du sujet selon Adèle Prouvost : « Le confinement était propice à la réflexion et au travail, mais aussi à l’isolement. Nous étions chacun dans nos appartements, loin les uns des autres, dans un climat social anxiogène. Pendant que nous codions, les médias comptaient les nombres de morts. Nous, nous avions pour source d’information supplémentaire la réalité du terrain. Nous voulions être utiles, je crois que nous l’avons été. La communication quotidienne au sein de l’équipe a été primordiale pour se protéger psychologiquement. Notre enseignant, Pierre François, nous a beaucoup aidés sur ces aspects car ce travail nous a tous ramenés à une réalité qui semblait si lointaine, et qui est devenue si proche à travers ce projet. En un sens, nous avons ouvert les yeux sur la situation mondiale : à ce moment là, il y avait des gens dans le besoin, dehors. C’est comme ça que je conçois mon métier de future ingénieure, au plus près de l’humain », raconte-t-elle.
Pour Jose Pablo Baraybar du CICR, le choix de confier ces travaux aux élèves-ingénieurs de l’INSA Lyon était aussi l’opportunité pour lui de prendre connaissance de la réalité d’un terrain qui n’est pas le sien. « C’était une bonne façon de me rendre compte si les étudiants étaient interpelés par des sujets qui me sont quotidiens, et je n’ai pas été déçu. Le contact avec la mort, et plus précisément les dépouilles, n’est pas quelque chose de commun. En Europe, nous ne faisons pas face à la mort en sortant de chez nous. Mais c’est le cas pour quelques millions de personnes, partout dans le monde. Ce genre de sujet peut, je pense, aider à avoir une vision différente de la vie. En collaborant avec ces étudiants, j’ai senti un niveau de créativité et de maturité très élevé. L’INSA développe une formation à vocation humaniste, et j’imagine le potentiel de tous ces cerveaux à développer pour l’humain, ça me rend très optimiste ! L’idée n’est pas si folle ni trop abstraite : ils sont le bon exemple pour construire un futur meilleur », conclut le coordinateur forensique du CICR.
En savoir plus : https://www.groupe-insa.fr/mobilisation-groupe-insa-stages-etudiants

Formation
Main dans la main, étudiants et professeurs assurent la continuité pédagogique
Jeudi 12 mars 2020 au soir. 24,5 millions de téléspectateurs pendus aux lèvres du Président de la République Française.
« Dès lundi, et jusqu’à nouvel ordre, les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités seront fermés ». Pour certains, cette annonce a été, peut-être, synonyme d’incertitudes et craintes. Songeant à l’ampleur que représentait la tâche imposée d’une organisation pour assurer la continuité pédagogique, beaucoup auraient eu le vertige.
Pour les futurs ingénieurs du département Télécommunications, Services et Usages (TC) de l’INSA Lyon, cette allocution a finalement donné naissance à un bel esprit de cohésion. Adèle Prouvost, en 3e année TC, raconte comment l’équipage étudiant a assuré à la manœuvre d’un nouvel environnement pédagogique, à partir d’un logiciel bien connu des communautés de jeu vidéo en réseau.
Rien ne sert de courir, il faut partir à point
Dès le jeudi soir, les élèves-ingénieurs du département Télécommunications, Services et Usages de l’INSA Lyon s’organisaient. Situation de crise ? Même pas peur. « Le directeur du département nous avait conseillé de préparer nos machines pour travailler depuis chez nous dès le jeudi. Entre nous, étudiants, nous utilisons beaucoup les outils de messagerie instantanée pour dialoguer quotidiennement, alors un petit groupe de travail s’est constitué de façon assez naturelle afin de trouver le meilleur outil qui permettrait d’assurer la continuité des cours. On a commencé à travailler sur l’outil pour le proposer à nos professeurs, sans vraiment savoir s’ils seraient d’accord. La plupart ont rapidement accepté et les plus résistants se sont finalement rapidement laissés tenter », explique Adèle Prouvost.
Une coordination assurée en un temps éclair
Conçue initialement pour les communautés de joueurs en ligne, Discord est une plateforme qui permet à ses utilisateurs de passer des appels vidéo, audio et envoyer des messages écrits via un système de messagerie instantanée. Utilisé par 250 millions d’utilisateurs uniques, c’est un outil qui a fait ses preuves en matière d’efficacité. « Nous avions besoin d’un logiciel robuste en termes de son et de dépôt de fichiers. Nous connaissions Discord grâce à l’utilisation que l’on en fait en jouant en réseau. Il ne nous restait plus qu’à organiser les ‘channels’, l’équivalent de classes virtuelles selon les différents cours du département Télécommunications. Nous avons pris le temps d’échanger avec nos professeurs sur la prise en main de l’outil avant de le déployer à tous les utilisateurs. Comme on le fait dans une vraie classe, chacun peut accéder aux cours auxquels il est inscrit. Le cours se déroule en live : le professeur est filmé et nous pouvons lui poser des questions via un « chat ». Chaque utilisateur a accès à un canal oral et écrit », indique Adèle.
Unir ses forces pour faire face à une situation sans précédent
Étudiants, équipe éducative et services administratifs : tous ont apporté leur pierre à l’édifice. « Grâce à la direction des services d’information, nous avons par exemple mis en place un système de prise de contrôle à distance des ordinateurs de TP du département. Presque tous nos cours se déroulent sur ce serveur et c’est très efficace ! Nous sommes assez fiers du résultat », conclut Adèle Prouvost.
Pour Stéphane Frénot, directeur du département TC, cette initiative étudiante montée en un temps éclair est une réussite. « Faire face à la situation n’était vraiment pas évident et nos futurs ingénieurs ont réussi à faire preuve d’une réactivité incroyable. Si nous avions eu quelques petites inquiétudes concernant l’aspect de confidentialité de l’outil qui est hébergé sur des serveurs américains et qui répondent donc à la législation américaine, une mise en garde au sujet de la sécurité des documents déposés sur la plateforme a été nécessaire. Une fois nos utilisateurs informés, c’est un outil qui nous a permis, dès le premier jour de confinement d’assurer nos cours sans aucune interruption de service. Il est important pour moi de saluer le rôle de chacun dans la traversée de cette épreuve. Tout le monde a su se serrer les coudes et c’est une belle preuve de ce que la cohésion est capable de produire », conclut Stéphane.

Entreprises
Julien Honnart : « ma start-up est née à l’INSA quand j’étais étudiant »
C'est au cours de sa formation que Julien Honnart, fondateur et président de Klaxit, a l'idée qui lui permettra de créer son entreprise. Aujourd’hui à la tête d’une équipe de 35 personnes, cet ingénieur INSA diplômé en 2011 du département Télécommunications, Services et Usages, Julien a le sens du service et la curiosité de ceux qui voyagent. Portrait.
C’est au cours de sa 4e année d’études à l’INSA Lyon que l’idée de connecter la voiture à internet germe dans l’esprit de Julien Honnart. « La voiture était à l'époque un objet non connecté à Internet, avec peu de services associés. Avec mes camarades de l’époque, en groupe de travail, on a imaginé un boîtier connecté à la voiture et relié à internet proposant des services sur plateforme web », explique l’ingénieur.
Covoiturage pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, éco-conduite pour faire des économies de carburant, assurance au kilomètre ou encore diagnostic voiture pour trouver le garagiste le moins cher… Le groupe ingénieux termine alors premier d’un concours d’innovation, sur le vote d’un jury composé d’enseignants et d’industriels. « On a obtenu une reconnaissance des industriels qui nous engageaient à poursuivre sur ce projet prometteur », précise Julien.
L’inspiration californienne
Quelques mois plus tard, toujours étudiant, Julien prend la direction des États-Unis pour un stage à San Francisco, dans la Silicon Valley. Il découvre alors un univers extrêmement connecté, et un objet qui suscite un engouement sans précédent : le smartphone.
« Beaucoup de gens avaient le premier iPhone, ce qui n'était pas du tout le cas en France. Le boîtier qui nous mettait en dépendance des constructeurs automobiles, tout le monde allait l'avoir dans sa poche ! De quoi m’amener à challenger ce projet qui était devenu le mien, et à créer une application pour mobile en proposant l'un des services imaginés à l'INSA : le covoiturage sur les trajets quotidiens. En plus de la dimension écologique, qui est un prérequis de base pour moi, l’idée me plaisait de mettre en relation des gens qui ne se seraient jamais croisés sans mon offre de service », se rappelle Julien.
De retour en France, il développe le premier prototype de l’application au cours de son passage dans la filière entrepreneuriale de l’INSA Lyon, accessible en 5e année. Il trouve alors le nom de son appli : WayzUp. Mais à la même époque, une autre application que Google va racheter se fait une bonne place sur le marché, le GPS Waze.
La naissance de Klaxit
Tout juste sorti de l’INSA, le jeune homme entre à HEC pour compléter sa formation par un master, avant de se lancer dans la création de sa société. WayzUp naît pour devenir Klaxit après 7 ans d’existence. « J’aimais beaucoup le nom que j’avais trouvé et j’ai dû prendre la décision difficile de l’abandonner ! Waze up sera finalement rebaptisé Klaxit au début de l’année 2018 », indique Julien. Le symbole du klaxon orange qui suivait le projet depuis le début, que les covoitureurs se faisaient passer au fil des trajets, est devenu l’emblème de cette application qui permet aujourd’hui à une équipe de 35 personnes de développer le covoiturage. « Notre objectif est de déployer Klaxit partout en France, pour développer le plus grand réseau de covoiturage domicile-travail. Depuis 2019, on l’a lancé dans une dizaine de nouvelles villes et avons signé en juillet le rachat d'iDVROOM, filiale covoiturage de la SNCF, faisant de nous le leader européen du secteur. Le covoiturage est une vraie solution que nous proposons aux métropoles de prendre en considération. Nous sommes en train de préparer une nouvelle levée de fonds et, pour l’anecdote, nous déployons Klaxit sur le campus de l’INSA, là où le concept est né », conclut Julien Honnart.
©Klaxit

Recherche
L’Antarctique, le nouvel eldorado de Raphaël Gilly
Après avoir vécu toute son enfance sous le soleil de Provence, passé cinq années à l’INSA Lyon, décroché son diplôme d'ingénieur 2018, Raphaël Gilly a décidé d’entreprendre une folle aventure en postulant à une mission hors du commun à l’Institut Polaire Français (ou IPEV pour Institut Paul Émile Victor). Il raconte son périple.
Manchots dans leur habitat naturel - © Raphaël Gilly
Un parcours sans embûches
J’ai toujours voulu travailler dans les domaines de la science et de l’ingénierie. Je cherchais un établissement où côtoyer des gens de tous horizons, avec la possibilité de partir à l’étranger tout en proposant un campus à taille humaine. C’est tout naturellement que je me suis intéressé à l’INSA. Après mes deux premières années de formation, je me suis orienté vers le département Télécommunications, Services et Usages (TC) qui est particulièrement généraliste et qui m’a ouvert les portes d’une première expérience à l’international, avec un échange à Shanghai.
Pendant ces cinq ans de vie sur le campus, j’ai également pris part à la vie associative. J’ai fait partie de l’association aérospatiale de l’INSA (CLES-FACIL), où notre objectif a été de lancer une fusée dans l’atmosphère, tout en étant encadré par le Centre National d’Études Spatiales (CNES). Je me suis également impliqué dans la Troupe Théâtrale de l’INSA (TTI), à la fois en improvisation et en écriture. J’ai même eu la chance de mettre en scène une pièce de théâtre, c’est l’un des souvenirs les plus forts de mes années insaliennes !
En route pour l’Antarctique
Passionné par les voyages en tout genre, j’ai toujours voulu découvrir de nouvelles cultures ou de nouvelles façons de vivre. C’est dans cette optique que j’ai postulé à la mission de l’IPEV. Elle regroupe à la fois la science et la vie en milieu isolé. Ça m’a tout de suite plu.
Tous les ans, les sélections pour intégrer cette base sub-antarctique se font de janvier à juin pour un départ prévu en novembre. Il y a plusieurs entretiens, dont un plus orienté technique, puis des examens de connaissances générales. Là, j’avoue que mes cours de conception m’ont bien aidé. Ensuite, il faut encore passer des examens médicaux et des tests psychologiques.
Plusieurs mois après ma première candidature, me voilà retenu pour intégrer la base sub-antarctique ! Ce qui a fait la différence, ce sont les soft-skills, ces compétences en savoir-être que l’on oublie souvent en bas de notre CV. Pourtant, ce sont bien nos capacités de vie en communauté qui vont faire la différence dans ces milieux.
Un observatoire unique au monde
L’IPEV est une agence qui soutient les programmes de recherche dans les terres australes et antarctiques françaises. Ces territoires constituent la plus grande réserve naturelle de France, elles regroupent la Terre Adélie (sur la côte du Pôle Sud), les îles Amsterdam et Saint Paul, l’archipel de Kerguelen, et l’archipel de Crozet, où je suis actuellement. Les régions antarctique et sub-antarctique sont un observatoire unique au monde pour l’étude des changements climatiques et leur évolution.
En France, on a du mal à se rendre compte de l’impact que nous avons sur l’environnement alors qu’ici c’est flagrant. Nous voyons directement les conséquences des activités humaines sur la nature : la pollution en augmentation, la fragilité de la terre, les dégâts causés par les espèces introduites comme les rats par exemple…
Archipel de Crozet - © Christophe Guillerm
Des missions passionnantes
Depuis mon arrivée sur cette base, je participe à plusieurs programmes de recherche qui touchent à des domaines variés. Nous réalisons notamment des relevés quotidiens de données sismologiques et sur le champ magnétique de la Terre, dans le cadre des observatoires de l’École et Observatoire des Sciences de la Terre. Nous travaillons également avec l’Agence Spatiale Française pour des programmes de positionnement de satellites, et aussi avec l’Agence Américaine d’Observation Océaniques et Atmosphériques pour qui nous analysons la pollution de l’air. Toutes ces missions m’ont montré l’avantage d’avoir suivi ma formation à l’INSA. Grâce à mes cinq ans d’études, je suis un touche à tout !
Le mot de la fin pour les insaliens
J’encourage tous les élèves-ingénieurs à postuler à ce type de mission. Il ne faut pas avoir peur, il faut tenter pour ne rien regretter. L’objectif n’est pas de se fermer des portes mais de réaliser ses rêves !
Podcasts « Les cœurs audacieux » - Saison 2 / Épisode 4 - 10 mars 2022

Institutionnel
20 ans du département 20 ANS du département Télécommunications, Services & Usages
Une journée conviviale, d'échanges entre anciens diplômés, étudiants, personnels de TC et partenaires.
Nombreuses animations tout au long de la journée.
- Programme complet => programme-20ans-TC.pdf
- Inscription => https://bit.ly/2He9dmf
Informations complémentaires
- tc-s@insa-lyon.fr
-
Campus LyonTech - La Doua - Villeurbanne
Mots clés
Derniers évènements
Théâtre « Roméo et Juliette » (section Théâtre-études)
Du 05 au 08 maiAteliers danse avec la Cie MF
Les 15 et 22 mai 2025
Formation
L’innovation selon le département Télécommunications de l'INSA Lyon
L’un des axes de la formation dispensée à l’INSA Lyon est de favoriser l'ouverture d’esprit et la créativité des étudiants. Dans ce cadre, le département Télécommunications, Services et Usages (TC) a mis au point, depuis plus de 15 ans, les « Projets Innovants ». Les élèves sont stimulés pour inventer une solution qui répond à une problématique de société en exploitant leurs compétences : développement d’applications, robotique, intelligence artificielle, internet des objets (IoT), etc. Rencontre avec Stéphane Frénot, Directeur du département et fondateur de ce cours ainsi que Florian Nebout, diplômé INSA TC 2010.
Comment permettre aux élèves de développer leur créativité et les faire penser « out of the box » ? L’équipe enseignante du département TC a mis en place un cours sur l'innovation sous forme de gestion de projets. Les groupes, de trois à quatre élèves, travaillent ensemble sur une innovation de leur choix, concrète et réalisable. Ils ne sont volontairement soumis à aucune contraintes technologique ou financière, pour s’approprier au mieux les sujets et dépasser les limites qu’ils se posent traditionnellement.
En 2009, Florian Nebout, ancien élève du département TC et actuellement ingénieur expert en robotique chez Awabot, avait travaillé sur un projet d’écrans connectés, Ambiavoice. Il garde un très bon souvenir de ce projet : « je me souviens avoir particulièrement apprécié travailler sur un domaine innovant car je voyais une application concrète de mes connaissances et de mon travail. À l’époque, imaginer un écran de télévision qui s’adapte aux utilisateurs était vraiment révolutionnaire. On était à mi-chemin entre une smart TV et un assistant vocal. Ces projets m’ont permis d’avoir une vision sur des sujets dont nous ne parlions pas jusqu’à présent et qui sont très importants pour le monde professionnel : démarche d’innovation, marketing, finance, management. Ça nous apporte de bonnes connaissances de tout ce qui est important pour un lancement de projet réussi ! ».
Guidé par un binôme de tuteurs pluridisciplinaires, composé d'un enseignant technique et un enseignant des Humanités, ce projet permet d’évaluer les compétences des étudiants en ingénierie et en gestion de projet.
« Depuis 2 ans, nous avons organisé les projets innovants lors de la cinquième année de formation. En effet, les élèves ont quasiment terminé leur cursus et possèdent de solides compétences d'ingénieur. Ils peuvent s’ils le souhaitent, à la suite du projet, se lancer dans la réalisation concrète d’une start-up, en intégrant par exemple la Filière Étudiant Entreprendre (FEE). Julien Honnart, fondateur de Klaxit, l’application mobile de covoiturage domicile-travail, a par exemple, intégré la FEE à la suite de son parcours en Télécom », précise Stéphane Frénot.
À la découverte de la méthodologie « Lean Start-up »
Les élèves-ingénieurs développent une innovation en suivant une méthodologie de travail applicable dans leur vie future, le Lean Start-up. Ce concept, conçu par Éric Ries, permet une approche innovante pour lancer un produit sur un marché ou développer une activité économique. L’objectif est de réaliser un produit, mesurer les retours d’expérience des utilisateurs, et l’améliorer pour qu'il satisfasse au mieux les consommateurs. Les élèves sont formés à cette méthodologie de création de projet en utilisant les trois étapes clés : construire / mesurer / apprendre. « Au niveau même du département Télécom, nous utilisons le Lean Start-up pour améliorer les projets innovants. Nous avons construit le concept de ce cours, nous avons mesuré son impact et sa réalisation en demandant des retours d’expériences aux élèves et nous le réadaptons. Par exemple, nous avons remarqué que la phase de démarrage doit être plus longue pour que les élèves aient plus le temps d’approfondir leur sujet », commente Stéphane Frénot.
Le rythme est intense pour les élèves. Tous les quinze jours, les groupes doivent présenter un point d’étape pour valider leur sujet : « Je me souviens des nombreux rendus qui prenaient des formes vraiment variées : vidéos, infographies, dossiers, pitch… On s’est formé sur des outils dont on n’avait pas l’habitude de se servir et on a appris à gérer notre stress lors de nos prises de parole. De plus, travailler au sein d’un groupe composé de personnalités et cultures différentes était très formateur. On s’est heurté à quelques difficultés de gestion d’équipe et de projets, mais ça représente assez bien la réalité de l’entreprise. Aujourd’hui, avec du recul, je me rends compte que ce projet a développé chez moi un vrai goût pour le domaine de l'innovation ! », conclut Florian Nebout.
Cette année, SPIE ICS, signataire d'une chaire d’enseignement et de recherche dédiée à l’Internet des objets (IoT) avec l’INSA Lyon, a décidé de primer un projet innovant remarquable. Parmi 15 projets, quatre ont retenu l'attention :
- Mon Petit Recycleur, une caméra analyse en temps réel les déchets des plateaux de cantine sur les tapis roulants et indique le bac de tri adéquat. L’objectif est double : apprendre aux utilisateurs à mieux trier leurs déchets et permettre aux restaurants de dresser des statistiques des déchets produits pour s'adapter à la demande.
- Fitness Plus, une solution qui vise à mettre en place un coaching personnalisé ou des programmes de sport à la carte grâce à la détection de mouvement et l’analyse d’image des utilisateurs.
- Treen, une solution d’aide au tri sélectif, adaptée aux différents produits et régions. Après avoir scanné le code barre du produit, Treen se charge d’indiquer comment le trier.
- Stormy, un système de gestion des stocks et d’organisation du rangement pour un usage domestique ou professionnel.
Fin janvier, suite à une ultime présentation, c’est l’équipe de Fitness Plus qui s’est vu remettre le prix « coup de cœur SPIE ICS ». Une reconnaissance pour ces futurs diplômés qui pourront, s’ils le souhaitent, concrétiser ce projet et l’incuber dans la Filière Étudiant Entreprendre.
Pour accéder à l’ensemble des projets en ligne, rendez-vous sur Jumplyn.

Vie de campus
Bientôt ingénieur diplômé, il renoue avec sa plume et remporte un concours d’écriture
« Certains voulaient être pompier ou aviateur.
Moi, mon métier secret, c’était écrivain. »
Rencontre avec Marien Côme, étudiant en 5e année au département Télécommunications, Services et Usages (TC) de l’INSA Lyon et lauréat de la deuxième édition du concours « L’aérien pour relier la jeunesse » organisé par La Fondation Antoine de Saint-Exupéry, en partenariat avec Le Labo des Histoires, le raid Latécoère-Aéropostale et les éditions Gallimard.
Rêves d’enfant et espoirs d’adulte : vols en correspondance
« Le concours nous invitait à proposer une lettre porteuse d’un message d’espoir à propos de l’avenir, à la manière du Petit Prince, l’œuvre la plus connue d’Antoine de Saint-Exupéry. Toutes les lettres ont ensuite été déposées dans un sac de jute, comme à l’ancienne, et envoyées à Dakar à travers les avions du Raid lors d'un vol commémoratif. Elles seront distribuées dans des écoles francophones et serviront de support pédagogique aux élèves sénégalais pour étudier la langue française. C’est le concept qui m’a d’abord séduit : c’est un peu comme le lâcher de ballons à la kermesse, tu ne sais pas qui le recevra. »
Remise des lettres aux pilotes du Raid
C’est lors d’un échange à Valparaiso, au Chili, que Marien décide de participer au concours.
« Présenter ma lettre au jury a été une vraie révélation pour moi. Ma mère et ma grand-mère étaient professeures de français alors j’ai toujours beaucoup lu et beaucoup écrit. L’amour des mots, je le cultive depuis mon plus jeune âge. Mais cette fois, j’écrivais en tant qu’adulte et mon écriture était récompensée autrement que par des notes en cours de français. C’était une bonne manière de renouer avec l’écriture que j’ai délaissée en faveur de mes études d’ingénieur. J’ai pris le temps d’écrire cette lettre, j’ai rassemblé des souvenirs du Mali que j’ai visité quand j’avais 14 ans et j’ai fabriqué le reste. Ma lettre est celle de Simon qui, s’adressant à son ami malien Soumana, confie ses peurs et ses espoirs au sujet de son pays, la France. »
Les messages du Petit Prince pour inspirer le métier d’ingénieur
« J’ai choisi le métier d’ingénieur pour pouvoir rendre le monde meilleur. Il y a peut-être deux camps chez les ingénieurs, et je pense qu’il vaut mieux être un ingénieur bon plutôt qu’être un bon ingénieur. Il faut savoir prendre du recul, être conscient de toutes les conséquences que notre métier peut engendrer et développer un sens de l’éthique. Nous sommes chanceux à l’INSA Lyon de pouvoir être épaulés pour développer des compétences transversales et cultiver l’ouverture ; d’ailleurs les cours d’Humanités m’ont souvent permis de continuer à écrire, pour mon plus grand bonheur. »
Marien avec les pilotes de la Patrouille de France (PAF)
Quand les télécommunications embrassent les mots
« Une école d’écrivain, ça n’existe pas. Mais tout le monde a un rapport aux mots, même les esprits scientifiques. C’est lors d’un stage au Chili auprès d’un enseignant chercheur1 que j’ai constaté que mon amour pour les mots et l’ingénierie n’étaient pas tout à fait incompatibles. J’ai accompagné le Professeur Wenceslao sur une création d’algorithmes d’aide à la rédaction scientifique. Le Professeur travaillait sur les réseaux de mots et de phrases en utilisant la théorie des graphes, et cherchait à développer un outil stylistique qui permettrait de clarifier les textes scientifiques à l’aide de mots clés. Fait du hasard ou non, c’était inattendu de pouvoir jumeler l’écriture et les systèmes de télécommunications, deux domaines qui me touchent personnellement. »
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La lettre de Marien :
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1 Pr. Wenceslao Palma Muñoz (Pontificia Universidad Catolica de Valparaíso, Chili)
©Eric Lefeuvre

INSA Lyon
« Il ne faut pas baisser les bras, tout est possible ! »
Vahan Sarafian, ingénieur INSA et architecte Internet des Objets chez Spie ICS, a le sens des opportunités. Entre amour de son pays d’origine, l’Arménie, et la fierté d’être INSA, il gravit les échelons au sens propre comme au sens figuré, en témoigne son ascension de la plus haute montagne d’Arménie.
Quel a été votre parcours avant d’intégrer l’INSA Lyon ?
J’étais un élève plutôt moyen au lycée, mais j’avais l’ambition d’intégrer l’INSA Lyon. J’ai postulé sans grande conviction. Quand après mon baccalauréat, on m’a annoncé que je n’étais pas retenu, j’ai hésité entre la déception et le soulagement. Je savais que je n’aurais pas réussi comme il se doit mon parcours INSA avec mon dossier. J’ai préféré m’orienter sur un DUT spécialisé en Réseaux et Télécommunications à l’IUT de Valence. C’est en prenant exemple sur mon cousin Viken qui a intégré l’INSA après l’IUT que je me suis dit que moi aussi j’en avais le potentiel. Après deux ans de formation et un stage en tant que Technicien réseau en Arménie, je suis allé à la Journée Porte Ouverte de l'INSA Lyon pour rencontrer Hugues Benoit-Cattin, qui à l’époque était directeur du département Télécommunications, Services et Usages (TC). Il m’a conseillé d’avoir une très bonne lettre de motivation pour pouvoir prétendre aux entretiens d’admission en troisième année. J’ai terminé mon DUT vice-major de promo et avec une expérience à l’internationale. Cela m’a permis d’intégrer l’INSA sans entretien, et cette annonce a été une réelle réussite pour moi ! La morale est qu’il ne faut pas baisser les bras. Tout est possible !
Comment s’est déroulé votre parcours scolaire en TC ?
Après une semaine d’intégration où j’ai rencontré des personnes sympas qui sont d’ailleurs restées des amis, j’ai été confronté à un revers de médaille. J’avais été formé en IUT et je devais réapprendre à travailler afin de gérer la charge de travail à l’INSA. Avec mes amis de troisième année, on s’est épaulés en révisant ensemble. Après mon stage de 3TC que j’ai effectué dans un laboratoire de recherche en Crête, un de mes professeurs, d’origine arménienne, m'a proposé d'effectuer un échange en Arménie en 5TC. Le but était d’ouvrir un partenariat avec une école là-bas. Étant déjà engagé pour la filière Chine de TC afin d’effectuer un semestre à Shanghai, le projet ne s’est pas fait. J’ai vécu en Chine une expérience géniale mais en passant à côté de l’opportunité d’un échange avec une école arménienne, un pays qui me tient à cœur. Aujourd’hui, j’aimerais encourager les étudiants INSA à se tourner vers les petits pays. On est souvent guidés pour aller aux États-Unis ou en Asie, mais je pense qu’on peut tout aussi bien s’épanouir dans des écoles aussi prestigieuses dans de plus petits pays. Beaucoup d’amis INSA sont partis dans des universités européennes et en étaient très contents !
Et votre parcours professionnel ?
Pour ma dernière année au département TC, j’ai effectué un stage de 6 mois chez SPIE en tant qu’architecte junior. Cette expérience m’a été bénéfique et la direction m’a proposé un contrat pour rejoindre l’équipe lyonnaise alors que je n’étais pas encore diplômé. C’est une réelle chance et la formation INSA contribue à obtenir ce type de proposition. Je devais d’abord aller passer mon semestre à Shanghai mais avant même d’avoir terminé, j’avais déjà des contacts pour établir mon contrat chez SPIE. J’ai signé. C’est une super entreprise qui a plusieurs liens avec l’INSA. D’abord, la plupart de mes collègues sont des INSA TC. J’ai été formé par d’anciens étudiants de l’école et je vais à mon tour en former d’autres. De plus, je travaille sur un projet adossé à la Chaire Internet des Objets signé entre l’INSA et SPIE. Je suis donc en lien avec mes anciens professeurs. C’est un vrai plaisir de leur donner du travail !
Cet été, vous avez atteint le point culminant de l’Arménie. Un défi ou une envie ?
Une envie plutôt. Un ami guide de haute montagne m’a proposé l’ascension, et je l’ai accompagné tout simplement. J’ai ajouté un autre regard sur l’Arménie, et au-delà des frontières, j’ai fait le souhait que l’INSA Lyon, école dont je suis fier, puisse créer des partenariats avec les écoles et universités de mon pays d’origine.

Entreprises
Loïc Bontemps : un data scientist entrepreneur et expérimentateur
Diplômé en 2017 de l’INSA Lyon, il a le challenge dans la peau. Rencontre avec Loïc Bontemps : un jeune ingénieur-entrepreneur en télécommunications.
Né à Londres, Loïc a eu l’occasion de vivre et voyager aux quatre coins de l’Europe. Il pose ses valises à Lyon en 2012 puis intègre en 2014 le département Télécommunications, Services et Usages de l’INSA Lyon après deux années de classes préparatoires. L'élève-ingénieur se spécialise ensuite dans le traitement de données lors d’une 4e année d'échange à Dublin.
« L’INSA Lyon offre beaucoup de perspectives en termes de stage et mobilité à l’étranger, et l’ouverture de l’école sur le monde est une des raisons pour laquelle j’ai choisi d’étudier à l’INSA. En plus de mon année à Dublin, je suis parti quelques mois en Floride, travailler auprès d’une organisation environnementale autour de la COP21. »
L’année suivante, c’est à l’occasion de son stage de fin d’études d’ingénieur que Loïc, également musicien, va intégrer les bureaux parisiens de Deezer, la célèbre plateforme d’écoute de musique en streaming. Une expérience enrichissante, mais une fois diplômé, il décide de s’essayer à l’entrepreneuriat. Il fonde avec deux associés « Start Corporation », une start-up spécialisée dans le divertissement et les services digitaux. Cette société est lancée dans la continuité des succès récents de « Nuit sans folie » (793 173 abonnés), « Et ça se dit » (820 165 abonnés) ou « Rapunchline » (3 525 128 abonnés), pages et applications orientées vers le divertissement.
Aujourd’hui, la start-up est représentée par une nouvelle application, « Whosup », dont l’objectif est de faire se rencontrer des gens dans la vie réelle autour de petites activités.
« Avec Whosup nous avons voulu répondre à un besoin recensé, celui de la rencontre physique. Notre plateforme connecte les gens dans la vie réelle. Le plus gros du travail a été de développer la notion de confiance entre les utilisateurs. Grâce à une famille de « Coachs » recrutée par l’équipe de Start Corporation, l’application prend un nouveau visage et permet aux utilisateurs de se rémunérer grâce à leurs passions. Aujourd’hui, l’application comptabilise 60 000 utilisateurs dont plus d’une centaine de « Coachs », et nous espérons que la nouvelle version, accessible depuis quelques jours, séduira encore de nouvelles personnes désireuses de créer du lien ! »
Depuis octobre 2017, Start Corporation travaille en collaboration avec « Triller », une application américaine née il y a 3 ans. Triller est un outil pour créer automatiquement des montages vidéo sur une bande son, qui rencontre le succès auprès de 28 millions d’utilisateurs. Appuyée par de nombreux influenceurs sur les réseaux, l’application semble avoir une longue vie devant elle.
Malgré son jeune âge, Loïc n’a pas froid aux yeux. Son credo ? Fuir la facilité et expérimenter.
« Mon travail m’oblige à une diversité de compétences. A travers la formation pointue de l’INSA, j’ai appris la rigueur et à développer une expertise technique. Un ingénieur dans une start-up, c’est une vraie valeur ajoutée et ça n’est pas forcément commun dans les petites structures. Aujourd’hui, mon quotidien est partagé entre technique et management, aux côtés d’une équipe d’une vingtaine de personnes et je suis très heureux d’en faire l’expérience. J’ai toujours eu le goût d’essayer des choses qui paraissent à contre-courant, mais en prenant des risques mesurés. Beaucoup de gens vous recommandent d’entreprendre quand vous avez un peu de bouteille, ce que je peux comprendre. Mais aujourd’hui nous sommes bien entourés et apprenons des choses incroyables, les opportunités sont multiples ! »

Pour approfondir : L'intelligence artificielle - IA - au coeur de l'enjeu "information et société numérique" de l'INSA Lyon, le numéro n°7 du Magazine #57 traite de l'intelligence artificielle.

Vie de campus
Engagement associatif : chez les profs aussi !
C’est l’une des spécificités de l’INSA : une vie associative dont on vante les mérites. Et chez les enseignants aussi, elle est foisonnante. Entretien avec Stéphane Frenot, directeur et enseignant au département Télécommunications, Services et Usages (TC), qui a introduit la notion d’agilité à l’INSA en passant par le monde associatif.
Comment avez-vous découvert la notion d’agilité ?
J’ai été recruté en tant que Maître de Conférences au département TC en 1999, un an après sa création. En 2001, je commence à entendre parler d’agilité et je m’y intéresse de près pour les cours de gestion de projets informatiques. Cette vision plus adaptée à ce que je pouvais constater dans les projets numériques me plaît et je décide de l’intégrer à mes cours. A cette époque-là, je peine à trouver des intervenants pour la développer, je crois que c’était un peu trop tôt. Les choses se sont vraiment accélérées en 2005 lorsque je rencontre un grenoblois, Alexandre Boutin, qui officie en tant que « coach agile », et travaille à base de jeux. Il avait créé à Grenoble l’association CARA (Club Agile Rhône-Alpes), et voulait l’étendre sur Rhône-Alpes. Ensemble, nous cherchons un point de chute sur Lyon et je propose l’amphithéâtre de TC, pour organiser une fois par mois une conférence sur l’agilité. Un réseau d’habitués se crée et quelques membres de l’association CARA deviennent très actifs. L’envie d’autonomie nous pousse à déposer les statuts de l’association CARA Lyon en 2013.
Quels changements la naissance de CARA Lyon a-t-elle impliqué ?
D’abord, dans son fonctionnement-même, CARA Lyon est en adéquation avec notre thématique ! C’est une association loi 1901 avec la particularité d’être un collectif et de fonctionner sans président, secrétaire et trésorier. Chaque membre du collectif est responsable de l’association, et cela correspond parfaitement à ce qui se cache derrière la notion d’agilité : il n’y a pas de hiérarchie mais une transversalité des responsabilités.
Le terme d’agilité s’est ensuite couramment répandu, allant vers une professionnalisation des idées initiales. Nous avons invité de plus en plus de gens de l’extérieur à nos conférences, des personnalités françaises et internationales qui animent des « talks » pour parler de leur expérience en la matière. A chaque conférence invitée, une centaine de personnes se déplacent. Le réseau s’est bien développé depuis 2/3 ans, grâce notamment à l’existence de la conférence « Agile Lyon », qui fédère la communauté et qui aura lieu le 23 mars 2018.
Quel lien y a-t-il aujourd’hui entre votre engagement associatif et votre casquette d’enseignant à l’INSA Lyon ?
La transmission. Je pense que c’est le rôle d’une école d’ingénieur de se tourner vers la société civile, et de permettre l’exploitation de locaux par des gens qui en ont besoin. C’est ce que j’ai proposé de faire au département TC.
Et en ce qui concerne l’engagement associatif, il ne faut pas qu’il soit trop contraignant, il faut trouver une forme d’équilibre avec la vie professionnelle. Beaucoup de gens sont prêts à continuer à parler de leur boulot en afterwork, et le monde associatif propose un modèle d’interaction simple. Le fonctionnement du CARA précisément est pour moi intéressant parce qu’il est ultra mobile et dynamique, c’est un collectif, avec du turn over. Il faut simplement des gens motivés pour gérer l’association.
Diplômé ingénieur INSA, pensez-vous que votre goût pour l’associatif vienne de votre vécu sur le campus de l’INSA ?
Sans doute. Originaire de Strasbourg, je voulais être ingénieur et j’ai postulé à l’INSA parce que j’en avais entendu que du bien. En première année, je me suis retrouvé au cœur d’un groupe solidaire, le groupe 8, et on a tous choisi le département IF, par « effet de corps ».
Le Groupe 8, en 1987 et 2017

J’ai découvert la vie associative ici, à l’INSA. J’ai fait partie du club de volley, travaillé sur Radio Brume, j’ai été trésorier de la COOP à l’époque où on vendait de tout, jusqu’aux billets de train au tarif étudiant. J’ai aussi été président du Club BD, participé à l’association VISA issue du club photo, et participé en 1993 à l’organisation logistique de la TransAtlas : un marathon par jour pendant 5 jours à travers le Maroc…
J’ai vite apprécié l’ambiance associative à l’INSA, avec des modèles de structures de groupes sans carcan économique.
Diplômé en 1993, j’ai poursuivi une thèse CIFRE avec le laboratoire LISI. J’ai ensuite été ingénieur de recherche à l’INSA pendant un an, avant d’être recruté à TC et de pouvoir explorer de nouvelles voies, comme l’agilité.
Pour vous, le modèle agile est-il le modèle du futur ?
C’est une vraie question d’actualité. Toutes les entreprises qui ont voulu tester l’agilité se sont aperçues que cela ne pouvait pas fonctionner sans adaptation. Mais elles ont quand même conservé des pratiques agiles tout en préservant un modèle plus traditionnel de contractualisation.
L’agilité, c’est avant tout un état d’esprit d’accompagnement des projets, une manière différente de voir les interactions, et les objectifs d’une équipe. C’est ce qu’on peut constater chez les étudiants aujourd’hui, qui ne voient pas les entreprises comme avant, et rejettent certains modèles trop rigides.