
Vie de campus
5 nouveaux bâtiments éco-rénovés sur le campus de l’INSA Lyon
Le 6 octobre 2023, Olivier Dugrip, Recteur de la région académique Auvergne-Rhône-Alpes, Recteur de l'académie de Lyon et Chancelier des universités, Gabriele Fioni, Recteur délégué pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, et Olivier Roussat, Directeur Général du Groupe Bouygues et diplômé de l'INSA Lyon 87, étaient réunis autour de Frédéric Fotiadu, Directeur de l’INSA Lyon pour inaugurer 5 bâtiments rénovés sur le campus de Lyon.
Débutés entre avril et juin 2022, les travaux se sont échelonnés jusqu’à l’été 2023 sur site occupé. L’objectif du projet ? Concevoir et réaliser les travaux de rénovation thermique et énergétique de cinq bâtiments du campus de l’INSA : Camille Claudel, Louis Néel, Saint-Exupéry et les résidences A et B.
Ces travaux, dont le financement à hauteur de 15,5 millions d’euros a été apporté par l’État dans le cadre de l’appel à projets, France relance, s'inscrivent dans la transition énergétique, environnementale et écologique du projet stratégique Ambitions 2030 de l’INSA Lyon.
394 panneaux photovoltaïques, une toiture végétalisée, le réemploi d'éléments de façade, un taux important de matières biosourcées dans les matériaux, des fournisseurs locaux et PME locales sous-traitantes … Le campus de l’INSA Lyon continue de s'affirmer comme un éco-campus démonstrateur à l’échelle 1 des expérimentations de nos laboratoires et des processus industriels innovants de nos partenaires.
Ces travaux ont été réalisés par un groupement d’experts conduit par Bouygues Bâtiment Sud-Est associé à l’agence d’architecte Supermixx représenté par l’architecte David Vial ainsi qu’EODD et Quadriplus.
Il devait répondre à un double enjeu :
- reconstituer une enveloppe performante avec des matériaux pérennes et issus d’une démarche bas carbone afin de répondre aux enjeux environnementaux actuels ;
- préserver et respecter l’écriture architecturale et patrimoniale existante du site, imaginé et réalisé par l’architecte lyonnais Jacques Perrin-Fayolle en 1957, en réinterprétant de manière plus contemporaine cette œuvre originale.

INSA Lyon
Patrimoine immobilier : l'INSA Lyon poursuit sa rénovation
Depuis plusieurs années, l’INSA Lyon est engagé dans une rénovation de son patrimoine. Financés dans le cadre du Plan de Relance de l’État, ces travaux s’inscrivent dans la transition énergétique, environnementale et écologique du projet stratégique Ambitions 2030 de l’INSA Lyon. Actuellement, ces travaux de rénovation thermique et énergétique concernent 5 bâtiments du campus : Camille Claudel, Louis Néel, Saint-Exupéry et les résidences A et B.
Les travaux ont commencé à partir du mois d’avril et se poursuivront jusqu’en décembre 2022.
Revaloriser le patrimoine du site
Conçu avec l’agence d’architecte Supermixx, ce projet de rénovation thermique et énergétique prévoit de préserver et de respecter l’écriture architecturale et patrimoniale existante du site en réinterprétant de manière plus contemporaine cette œuvre originale. Cela passera par la reconstitution d’une enveloppe performante avec des matériaux pérennes et issus d’une démarche bas carbone afin de répondre aux enjeux environnementaux forts actuels.
Une haute performance énergétique et une rénovation décarbonée
La performance énergétique des futurs bâtiments est un élément essentiel du projet avec un engament fort de réduction des consommations énergétiques des bâtiments. L’économie de consommation visée est de 50 % pour les locaux d’enseignement et de près de 30 % pour les locaux résidentiels.
Cette sobriété énergétique passe par la réalisation d’une enveloppe bâtie performante, réduisant les déperditions thermiques statiques, traitant les ponts thermiques et garantissant une grande qualité d’usage et un confort optimal pour les étudiants.
Afin de réduire son empreinte carbone, le projet prévoit :
- Le recours à des matériaux biosourcés :
- De la laine de bois dans le PANOBLOC pour l’isolation des façades
- Un isolant BIOFIB dans les cloisons intérieures qui associe chanvre et lin français avec du coton issu du recyclage.
- Des menuiseries mixtes bois – aluminium sur les bâtiments résidentiels et le bâtiment Camille Claudel.
Avec un taux d’incorporation de matière biosourcée > 18 Kg/m²SDP à l’échelle de l’opération, ce projet obtient le niveau 1 du label Biosourcé soit un niveau très élevé pour une réhabilitation énergétique.
- La mise en place d’une démarche zéro déchet ultime qui vise à réduire les déchets à la source, à favoriser le réemploi et la réutilisation et à maximiser le tri sur site et la valorisation
- L’installation de panneaux photovoltaïques sur la toiture de la résidence A
- Favoriser les circuits courts et de créer des partenariats durables avec l’économie locale.
Camille Claudel : juillet à septembre 2022
Saint-Exupéry : aout à septembre 2022
Louis Néel : avril à novembre 2002
Résidences A : mai à décembre 2022
Résidence B : juin à décembre 2022
Info Chantier
Des retards de livraison de matériaux et une panne dans la chaîne de fabrication des éléments de façades engendrent un retard important sur la réalisation des travaux de façade des bâtiments Néel et les deux résidences obligeant la réalisation des interventions en site occupé. L’entreprise BBSE met tout en œuvre pour réduire la gêne occasionnée pour les élèves.
Contact maître d’ouvrage : dpi.chantiers2022@insa-lyon.fr
Bâtiment Résidence A
![]() Bâtiment Louis Néel |
Bâtiment Camille Claudel |

INSA Lyon
Fidèle à son ambition originelle, l'INSA Lyon entend régénérer son modèle social
L'INSA Lyon a été fondé sur une promesse : celle de lutter contre la reproduction sociale qui existait déjà en 1957. En proposant un modèle en rupture avec les écoles de l’époque, l’INSA Lyon ouvrait le diplôme d’ingénieur, jusqu’alors réservé aux enfants de milieux favorisés, aux étudiantes et étudiants d’origine modeste. Depuis, en plus de 60 ans, le portrait social des candidates et candidats a évolué. Et si, aujourd’hui, les INSA sont les premières écoles d’ingénieurs demandées sur Parcoursup, l’un des revers de cette attractivité est qu’elle laisse de côté tout un pan d’élèves issus de familles de catégories socioprofessionnelles moins favorisées ou encore d’élèves habitant dans des territoires ruraux. Les INSA considèrent donc de leur devoir, en tant qu’écoles publiques fondées sur une philosophie d’éducation humaniste des ingénieurs, d’agir pour lutter contre le fatalisme de la reproduction sociale.
Un engagement humaniste, social et citoyen
Le diagnostic porté par l'Institut Gaston Berger montre une dégradation de l'ouverture sociale dans les INSA. Par exemple, 74 % des insaliens ont au moins un des deux parents de profession et catégorie socioprofessionnelle (PCS) très favorisée alors que seulement 2 % des élèves-ingénieurs ont les deux parents de PCS très défavorisées. Aussi, et malgré les dispositifs d’aides nationales et locales des INSA, 10 % des étudiants sont obligés de travailler pendant leurs études pour subvenir aux premiers besoins.
Face à ce constat et dans un esprit résolument prospectiviste, l'INSA Lyon et les autres INSA de France ont entamé depuis novembre 2020 un ambitieux projet de rénovation du modèle social avec une aspiration forte : agir pour faire découvrir les études et métiers d’ingénieurs à davantage de jeunes pour permettre à celles et ceux qui le souhaitent et qui en ont le potentiel, d’intégrer un INSA et d’y réussir. Puisque l’humanisme de l’ingénieur implique une responsabilité sociétale, un engagement citoyen, il s’agit de contribuer à lever progressivement les freins économiques, psychologiques et culturels qui entravent actuellement la mobilité sociale d’un certain nombre d’entre eux : celles et ceux issus de milieux modestes et défavorisés.
Co-construire pour interroger les actions et les moyens
Pour répondre à cette ambition de transition sociale, l’INSA Lyon a lancé en février 2021 un travail de co-construction pour repenser les actions d’incitation menées dans les collèges et lycées, les modalités de recrutement, l’offre de formation, les aides à la vie étudiante et à l’insertion professionnelle, l’accompagnement à la scolarité et à la réussite ainsi que les conditions de vie pour toutes et tous au sein des campus. Autant d’éléments de l’environnement INSA qui sont actuellement examinés et débattus au sein des quatre commissions animées par l’Institut Gaston Berger, les vice-présidents élus des conseils de l’école et des élus étudiants. Ce travail, ouvert et démocratique, permet à tous les participants de prendre conscience de la complexité de la problématique, de mettre à l’épreuve des convictions bien établies, de confronter des idées, d’en mesurer parfois le décalage avec les nouveaux défis que notre école doit relever. Ces commissions sont attentives à toutes les opinions de la communauté insalienne qui produit un travail profond pour interroger l’existant et penser des actions transformantes et en rupture.
Parallèlement, afin que le modèle inclusif des INSA soit spécifiquement soutenu, des réflexions sont menées à l’échelle du Groupe INSA, avec des représentants des conseils d’administration des écoles, afin d’interpeller la puissance publique sur ces enjeux. De nouveaux programmes qui seraient portés par les fondations des INSA et des entreprises mécènes, ainsi que de nouveaux modes de mobilisation des alumni pour promouvoir une solidarité intergénérationnelle sont également à l’étude.
Interroger les droits d'inscriptions
Pour transformer les volontés en actes concrets, la question des moyens financiers est ainsi posée ; et c’est dans un esprit de solidarité et d’équité que l’INSA tente d’y répondre. Au centre des préoccupations : la question de droits d’inscription différenciés en fonction des revenus fiscaux de référence des parents ou responsables légaux, et plafonnés par l’État.
La proposition, encore à l’étude actuellement, amènerait les étudiants les plus favorisés à contribuer davantage, au bénéfice de tous, à un environnement qualitatif. Les étudiants provenant de familles aux revenus précaires ou modestes pourraient être intégralement exonérés des droits d’inscription ou bien rester les mêmes qu’actuellement, soit 601 €. Surtout, les étudiants issus des milieux les moins favorisés seraient bénéficiaires de nouveaux dispositifs de soutien et de mesures d’accompagnement à la scolarité, à la culture et à l’insertion professionnelle. Grâce à une commission spécifique, les fonds issus de la hausse des droits d’inscriptions seraient fléchés vers les dispositifs d’ouverture sociale. Cette hausse modulée des droits d’inscriptions, aurait vocation à ne concerner que les nouveaux arrivants.
Renouer avec l'esprit pionnier
L’enjeu principal de cette réforme n’est donc pas l’augmentation des droits d’inscription, mais bel et bien un retour aux valeurs, à la philosophie et à l’histoire de l’INSA Lyon. En impliquant une pluralité d’acteurs, la démarche s’interroge sur les termes et les idées reçues d’un modèle souvent difficile à cerner. « Excellence », « diversité », « ascension sociale » ou « méritocratie » ne résonnent plus aujourd’hui tels qu’ils résonnaient en 1957. La société a changé, les inégalités sociales, les inégalités de destin se creusent, et notre façon d’incarner ces valeurs doit être remises en perspective pour faire face aux défis du monde d’aujourd’hui.
À travers la refonte de leur modèle social, les instituts nationaux de sciences appliquées de France souhaitent ainsi retrouver leur raison d’être originelle : celle d'assurer l’inclusion et la réussite de toutes et tous.