
Sciences & Société
Halathon
Le marathon de dépôt des publications dans HAL
Depuis plus d'1 an, l’INSA renforce son engagement en faveur de l'open access en aidant au déploiement et développement de l’archive ouverte HAL dans ses laboratoires.
Le marathon de dépôt du texte intégral de vos publications dans HAL se déroulera du 1er au 30 avril.
A noter plusieurs dates de portes ouvertes pour réceptionner vos fichiers, vous aider à créer votre IdHAL, répondre à toutes vos questions...
Et aussi plusieurs expositions à la Bibliothèque Marie Curie autour de l'open access.
Informations complémentaires
- hal@insa-lyon.fr
- https://hal.archives-ouvertes.fr/INSA-LYON/page/halathon
-
Campus LyonTech - La Doua
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La tribologie au service du corps humain
Je m’éveille, puis cligne des yeux en enfilant mes pantoufles. Dans la cuisine, j’actionne le bouton de la cafetière et prépare mon petit-déjeuner : le beurre glisse entre le couteau et le pain, déposant une fine pellicule grasse sur la surface rugueuse de la tranche.
Une scène dont nous sommes protagonistes chaque matin. Et ce que nous ignorons peut-être, c’est que ces gestes quotidiens sont associés à des problématiques de frottement qui ont taraudé les scientifiques pendant plus de 500 ans. Si aujourd’hui les chercheurs tribologues ont trouvé des réponses à quelques-unes des interrogations de Léonard de Vinci, la discipline a encore beaucoup à offrir : industrie, transports, cosmétique, archéologie, santé… Les domaines d’application sont multiples, pourvu qu’il y ait du mouvement. Benyebka Bou-Said est chercheur au LaMCos (Laboratoire de Mécanique des Contacts et des Structures) de l’INSA Lyon et spécialiste de la biomécanique.
Petite introduction à la bio-tribologie, la mécanique au service de la santé.
La science du frottement qui fait tourner le monde
À la croisée du génie mécanique et de la science des matériaux, la tribologie concerne l’études des surfaces en contact et en mouvement : frottement, lubrification et usure. Trois mots magiques qui font le quotidien des chercheurs du LaMCos de l’INSA Lyon et étudiants du département Génie Mécanique.
« La mécanique n’est pas que dans les moteurs de voitures ! De l’adhérence de la chaussure au sol, au contact peau-tissu, en passant par l’articulation osseuse, tout est tribologie. Elle a d’ailleurs un rôle très important en matière d’avancées médicales », explique Benyebka Bou-Said, chercheur en bio-tribologie à l’INSA Lyon.
Observer la mécanique du corps pour mieux l’imiter
Imaginons que je souffre d’une arthrose de la hanche m’empêchant de me déplacer dans mes activités quotidiennes. Après plusieurs années de traitement antalgique et de rééducation, les rhumatismes persistent : mon médecin me propose la mise en place d’une prothèse de hanche. « Grâce à des collaborations avec les hôpitaux et professionnels de la santé, nous sommes aujourd’hui capables de proposer des prothèses adaptables à la morphologie du patient. Au moyen d’outils de simulation virtuelle1, nous sommes capables de vérifier l’intégrité du mécanisme soumis aux cycles usuels quotidien de chaque individu, comme se lever, marcher ou monter les escaliers, en tenant compte des frottements et interactions. La prothèse est réellement faite pour vous », précise Benyebka Bou-Said.
Pour mesurer toute l’importance du rôle de la tribologie dans ce système chirurgical, il faut comprendre la reproduction du mécanisme naturel : l’extrémité supérieure du fémur est sectionnée puis remplacée par une « tête fémorale artificielle » fixée dans l’os à l’aide d’un pivot. Dans l’os iliaque, une cavité est fraisée afin d’accueillir « la cupule », qui sera en articulation avec la tête fémorale artificielle. Puis le liquide synovial, ce que la tribologie appelle « le troisième corps », reprend sa mission de lubrification naturelle autour du système mécanique comme auparavant.
Ces matériaux qui réparent le corps
« Cela fait plusieurs années que la prothèse de hanche est utilisée en France, mais le mécanisme de l’insert représente le point d’amélioration majeur, notamment à cause des débris que l’usure peut provoquer, qui peuvent être transportés jusqu’au sang », ajoute le chercheur de l’INSA Lyon. La dégradation d’un matériel chirurgical dans le corps humain, au-delà de la durée de vie écourtée de la prothèse, pose plusieurs problématiques : « avec les fabricants de prothèses, nous étudions le revêtement pour trouver le plus adapté et le plus sain au corps humain. Grâce à un matériau inoffensif pour le corps et dont les nanoparticules seraient détectables par prise de sang, nous tirerions partie de l’usure de la prothèse tout en mesurant son état de dégradation presque en temps réel », ajoute Benyebka Bou-Said.
Vers l’homme bionique ?
Les individus dotés de prothèses médicales sont de plus en plus nombreux et la recherche est en constante évolution. L’équipe de Benyebka Bou-Said travaille sur des prothèses intelligentes pour assurer un retour au mouvement en toute sécurité et une meilleure acceptation de la prothèse par le corps humain. Les prothèses médicales équipées de capteurs permettraient une meilleure prévention des articulations défectueuses nécessitant un remplacement et permettraient l’exploration d’autres pistes de rééducation.
Du 2 au 4 septembre 2019, le congrès annuel international « Leeds-Lyon Symposium On Tribology » rassemblera la communauté scientifique à Lyon pour sa 46e édition autour de la thématique « Tribologie in daily life ».
Plus d’informations : https://leeds-lyon2019.sciencesconf.org/
[1] IRM 4D notamment

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Ingénierie@Lyon, à la croisée de la recherche et de l’industrie
Les Instituts Carnot représentent un réseau national de 38 instituts à travers toute la France. Leur objectif est de soutenir l’activité de recherche partenariale des laboratoires avec les entreprises, en encourageant les démarches d’innovation. L’INSA, dont une des vocations est de consolider les liens entre le monde industriel et les laboratoires de recherche publique, a rejoint naturellement ce réseau au moment de sa création, il y a maintenant plus de 12 ans.
Ingénierie@Lyon, un Institut Carnot relié à l'ingénierie
Lyon et plus généralement la région Auvergne Rhône-Alpes est une des plus actives en France dans le domaine de l’ingénierie. Il était donc logique que l’Institut Carnot local soit spécialisé sur l’ingénierie. Entretien avec Jérôme Chevalier, nouveau Directeur de l’Institut Carnot « Ingénierie@Lyon » et professeur à l’INSA Lyon.
Quelles sont les spécificités de l’Institut Carnot Ingénierie@Lyon ?
« Son rôle est de mettre en évidence le potentiel des laboratoires d’ingénierie auprès des industries et de soutenir leur activité de recherche partenariale. Ingénierie@Lyon aide aussi les laboratoires à travailler ensemble sur des sujets de recherche qui peuvent ensuite être appliqués à des problématiques industrielles. Le réseau formé permet une forte collaboration et un partage de compétences et de plateformes expérimentales. Ils sont principalement issus de cinq grands établissements de la région : l’École Centrale de Lyon, l'ECAM de Lyon, l’Université Claude Bernard Lyon 1, le CNRS et l’INSA Lyon. Nous travaillons avec la direction de la recherche des établissements, les sociétés de valorisation (INSAVALOR pour INSA Lyon) et les laboratoires. Au final, nous sommes l’un des leviers d’accélération de l’innovation et de rayonnement de nos laboratoires en ingénierie sur le territoire. »
En tant que laboratoire, comment appartenir à ce réseau ?
« Pour appartenir à l’Institut Carnot et bénéficier du label Carnot, il faut que 10% du budget consolidé des laboratoires soit consacré à de la recherche contractuelle avec des entreprises privées (et non avec des fonds publics). Appartenir à Ingénierie@Lyon, c’est aussi partager ses valeurs et présenter une solide cohérence avec les thématiques de l’institut, dans les domaines de l’ingénierie. Plus de mille contrats de recherche sont signés chaque année par l’ensemble des laboratoires d’Ingénierie@Lyon. L’INSA souhaite jouer un rôle majeur dans le développement des entreprises et répondre à leurs problématiques, c’est pourquoi près d’un tiers de nos laboratoires sont labélisés Carnot. »
Quels sont les bénéfices pour les industries à travailler avec un laboratoire ayant le label Carnot ?
« Les industries ont souvent des problématiques complexes à traiter, mêlant contraintes techniques, économiques, règlementaires et environnementales. Le point fort de l’Institut Carnot est de regrouper des laboratoires aguerris à la recherche partenariale et capables de répondre, souvent à plusieurs, à des questions d’ingénierie dans des domaines aussi variés que le transport, l’énergie, les matériaux ou la santé. Pour l’industriel qui s’engage avec un laboratoire détenant un label Carnot, c’est l’assurance d’une qualité de compétences et de suivi ainsi que de bénéficier du doublement crédit d'impôt recherche. Pour les laboratoires, être associés aux Instituts Carnot leur permet d’avoir une plus grande visibilité et un plus fort ancrage auprès des entreprises. De plus, les Instituts Carnot reçoivent un financement au prorata de leur chiffre d’affaire en termes de recherche partenariale de la part de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) pour soutenir des projets inter-laboratoires et inter-établissements. Ils peuvent consolider des équipements qui les aident à répondre aux sollicitations des entreprises, comme par exemple, les plateformes d’essais de l'Equipex PHARE. Une partie de notre financement va enfin vers le financement de projets stratégiques, réfléchis et construits avec les directeurs des laboratoires, dans des domaines comme la tribologie, la fabrication additive, les multi-matériaux, etc. »
Pourquoi avez-vous choisi de devenir directeur de l’Institut Carnot Ingénierie@lyon ?
« Depuis 1997, je suis enseignant-chercheur à l’INSA Lyon au sein du laboratoire MATEIS (MATÉriaux : Ingénierie et Science) en sciences des matériaux. J’ai toujours aimé la recherche en lien avec des industries car les solutions qu’on développe sont ensuite utilisées réellement et ont un impact sociétal. J’ai déposé une dizaine de brevets dans le domaine de la santé, dont six ont conduit à des dispositifs médicaux utilisés cliniquement. J’apprécie de me nourrir des problématiques industrielles complexes pour trouver des questions de recherche motivantes et des solutions innovantes. Convaincu de la nécessité des enjeux industriels pour les laboratoires, j’ai toujours apprécié la démarche des Instituts Carnot. Lorsque les précédents porteurs d'Ingénierie@Lyon m’ont contacté pour me proposer de travailler en binôme avec Manuel Collet, président et chercheur CNRS au Laboratoire de Tribologie et Dynamique des Systèmes, j’ai tout de suite accepté. Nous partageons la même vision sur la démarche partenariale et je suis convaincu que nous allons faire un binôme efficace pendant ces quatre ans. Nous allons continuer à développer des projets stratégiques entre les directeurs de laboratoires, en lien avec nos établissements et leurs sociétés de valorisation, pour répondre aux challenges de nos partenaires industriels. Nous souhaitons également monter en visibilité nationalement et internationalement pour porter au plus haut niveau les couleurs de l’ingénierie régionale. »
Jérôme Chevalier et Manuel Collet
- Laboratoire Mécanique des Contacts et Structures LaMCoS
- Ingénierie Matériaux Polymères IMP
- MATÉriaux, Ingénierie et Science MATEIS
- Énergie électrique, Bio ingénierie, Systèmes AMPERE
- Centre d'Énergétique et de THermIque de Lyon CETHIL
- Laboratoire Vibrations et Acoustique LVA
- Laboratoire Génie Électrique et Ferroélectricité LGEF
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Le Groupe VOLVO et l’INSA LYON continueront à penser ensemble le transport urbain de demain
Inventer le véhicule qui assurera la livraison du futur, en anticipant les règlementations environnementales, les évolutions technologiques, la transformation des espaces urbains et les habitudes de ses usagers : voici les enjeux du transport urbain de demain auxquels répondent les travaux inscrits dans la Chaire de recherche VOLVO-INSA Lyon depuis 2014. À travers cette thématique pluridisciplinaire et porteuse d’avenir, les deux acteurs ont établi une relation de confiance qu’ils ont souhaité pérenniser à travers le renouvellement de la Chaire « Solutions for the future of Road Freight Transport » le 15 février dernier.
Transporter des marchandises ou des personnes dans un environnement urbain en constante évolution amène les fabricants de matériel roulant à envisager des solutions durables et intelligentes. Le Groupe VOLVO et l’INSA Lyon travaillent depuis cinq ans autour d’une réflexion croisée sur ces thématiques.
Le Professeur Didier Remond, titulaire de la Chaire explique : « les activités de recherche portent sur des thématiques de développement énergétique durable, la conception et la fabrication de solutions innovantes et du traitement de données. Cela va du design du véhicule, à l’alimentation en énergie nouvelle, en passant par l’utilisation des données récoltées par les transports connectés. Répondre aux enjeux du transport urbain du futur implique de tirer parti des évolutions technologiques, des règlementations à venir et prendre en compte la diversification des usages ou l’amélioration des performances. »
Durant ces cinq années de travaux en synergie avec la recherche et la formation, deux thèses et deux projets post-doctoraux ont démarré. Les travaux ont été concrétisés par la mise en œuvre d’essais sur les plateformes de l’INSA Lyon ou des interactions avec d'autres équipes universitaires. Afin de positionner les acteurs du monde académique et les experts du groupe industriel dans une perspective croisée et interactive, cinq ateliers thématiques ont été organisés sur un mode de « design thinking » et signent les prémices des travaux scientifiques des années à venir.
Portée par la Fondation INSA Lyon, dont le Groupe VOLVO est l’un des Fondateurs, la Chaire s’est aujourd’hui installée dans l’écosystème comme un acteur de référence, émetteur de nouvelles tendances dans le domaine, et est à l’origine de contrats de recherche complémentaires, via la filiale de valorisation de la recherche de l’INSA Lyon, INSAVALOR.
« Le renouvellement de ce partenariat résulte d’une relation de confiance construite ces dernières années. À travers cet échange mutuel, l’INSA Lyon accompagne la vision stratégique du Groupe VOLVO tout en s’inscrivant pleinement au sein de l’enjeu ‘Transports : Structures, Infrastructures et Mobilités’, dans le cadre d’une politique sociétale d’établissement responsable. Nous avons la chance de pouvoir travailler sur des temps longs et faire bénéficier nos étudiants de ces relations partenariales, via le challenge INVOLVE notamment, qui invite 40 étudiants à imaginer des transports urbains innovants », ajoute le titulaire de la Chaire.
L’INSA Lyon fait partie d’un réseau de partenaires privilégiés du Groupe VOLVO, « l’Academic Partner Program » portant sur le recrutement de talents, recherche et formation, à travers lequel le constructeur industriel, mécène et fondateur de la Fondation de l’INSA Lyon, reconnaît l’excellence de l’établissement dans des domaines correspondant à la stratégie et la vision du groupe. « La collaboration avec l'enseignement supérieur est essentielle pour que le Groupe Volvo reste à la pointe de l'innovation dans les solutions de transport. Le partenariat avec l'INSA Lyon est important pour nos activités de recherche sur les solutions de transport urbain en France. Nous sommes heureux de le renforcer avec la création d'une Chaire dont nous attendons beaucoup sur des sujets tels que l'efficacité énergétique des véhicules - notamment à travers l'électrification - l'automatisation, l'industrialisation innovante et dans d'autres domaines-clés », affirme Törbjörn Hollström, Président de la Technologie et de la division Ingénierie Truck du Groupe VOLVO.
Signature du renouvellement, le vendredi 15 février 2019
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Réduction des déchets en entreprise : des solutions existent !
Sensible à l’environnement depuis toujours, Corentin Le Hesran, doctorant en thèse à l’INSA Lyon, propose une solution à la problématique suivante : comment limiter la quantité de déchets solides produits par une industrie grâce à l’ordonnancement ?
Diplômé de l’École Centrale de Nantes, Corentin Le Hesran a rejoint l’INSA Lyon et le laboratoire DISP (Décision et Information pour les Systèmes de Production) dans un but bien précis : travailler sur un sujet qui a recueilli toute son attention lorsqu’il était encore double diplôme à l’Université de Séville. « L’intégration de la gestion des déchets pour un pilotage durable des processus industriels », une thèse proposée par l’INSA Lyon et les Mines de Saint-Étienne, touche à deux aspects qui lui sont chers : l’ordonnancement et l’écologie.
« En industrie, la problématique la plus souvent étudiée est l’optimisation de la chaîne de production pour avoir un meilleur rendement, produire à plus faible coût et plus rapidement. La thèse que je réalise se démarque des études préalables car elle intègre un critère rarement pris en
compte : la réduction des déchets. En effet, lorsque les entreprises travaillent sur un aspect écologique, elles se concentrent sur la réduction de leur consommation d’énergie et non pas sur la réduction des déchets produits. Cependant, réduire sa quantité de déchets permet de faire des
économies : matière première gaspillée, coût de maintenance des machines, énergie consommée ou encore coût d’entreposage et d’évacuation des déchets. »
Corentin travaille depuis novembre 2016 avec Valérie Botta-Genoulaz et Anne-Laure Ladier du DISP et Valérie Laforest des Mines de Saint-Étienne. Le DISP est un laboratoire spécialisé dans l’ordonnancement, soit l’organisation des différentes phases sur une chaîne de fabrication en industrie. Cette approche permet de modifier une organisation et un mode de fonctionnement sans avoir de changement de produits, de machines ou de matières. Les gains sont donc directs sans investissements.
Son terrain d’étude ? Une entreprise de production d’enjoliveurs. Il a réussi à modéliser mathématiquement l’étape de peinture des enjoliveurs pour réduire la quantité de peinture perdue à chaque nettoyage de buse.
« L’objectif de ma thèse n’est pas de supprimer 100% des déchets produits, car le coût serait bien trop élevé. Je dois trouver la solution la plus optimale entre les problématiques économiques et écologiques. J’ai donc fixé deux contraintes : limiter les frais de stockage du produit fini (critère économique) et minimiser le nombre de changement de couleur (critère écologique). Grâce à mes équations, je peux désormais définir l’ordre optimal pour peindre les enjoliveurs en créant le moins de déchets possibles, tout en restant compétitif. Une nouvelle modélisation, plus complexe, est en cours pour traiter des problèmes de plus grande taille. Elle ne pourra cependant pas être codée sur le même logiciel que la première (Cplex) car le temps de traitement des données serait bien trop long ! Je vais donc utiliser un nouveau langage (C++) et de nouveaux algorithmes mathématiques. »
Prochaine étape ? Détailler les processus plus précisément pour identifier de nouvelles variables sur lesquelles agir.
« Je travaille actuellement sur l’identification des étapes de la production qui génèrent le plus de déchets. Je les quantifie, estime leurs coûts et impacts. Je vais proposer une nouvelle méthodologie qui décomposera chaque processus pour trouver sur quelle étape agir précisément. Cela permettra de faciliter l’intégration d’objectifs environnementaux dans les modèles mathématiques »
Un article a déjà été publié dans une revue scientifique en 2018. En juillet 2019, Corentin sera prêt à déposer son dossier final et pourra soutenir sa thèse en novembre.
Et ensuite ?
« Je ne sais pas encore quelle voie prendre : continuer en postdoc à l’étranger, intégrer une industrie, voyager, rejoindre un laboratoire. Je veux me laisser toutes les portes ouvertes. Ces trois années à travailler sur des sujets nouveaux et inexplorés ont été très stimulantes intellectuellement. J’ai vraiment apprécié pouvoir apporter une solution mathématique à un problème concret. Cependant, j’ai été confronté à la réalité du domaine, et fait face au manque d’intérêt des industriels pour la recherche. Je ne baisse pas les bras et continue d’être persuadé qu’un jour ces sujets deviendront primordiaux pour les industries. »

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Équipex PHARE : des moteurs plus sûrs et plus fiables étudiés à l’INSA Lyon
Un cube jaune criblé par un réseau de taraudages à embase posé sur un massif d’acier et de béton de 41 tonnes, lui-même monté sur des suspensions pneumatiques… Non, ce n’est pas une nouvelle génération de caisse de magicien, mais bien un excitateur capable de secouer 450 kg selon six degrés de liberté. Installée à l’INSA Lyon, cette plateforme d’essais de grandes capacités, dénommée « PHARE-3 », fait partie de l’équipex PHARE dont l’objectif est d’élaborer les machines tournantes du futur. Rencontre avec Régis Dufour, professeur à l’INSA Lyon et au LaMCoS (Laboratoire de Mécanique des Contacts et des Structures) et responsable scientifique de PHARE-3.
En quoi consiste la plateforme d’essais « PHARE-3 » accueillie par l’INSA Lyon ?
La plateforme « PHARE-3 » s’intéresse au comportement dynamique des machines embarquées, c'est un excitateur d’exception qui mobilise Éric Chatelet, maître de conférences, et Franck Legrand, ingénieur d'études CNRS. Ce dispositif est exclusif dans le monde académique français pour étudier le comportement des structures en rotation sous sollicitations extrêmes et d’en attester la bonne tenue. Avec sa force de 62 kN, il impose, grâce à trois paires d’actionneurs hydrauliques, des excitations par la base à des structures embarquées en combinant translations et rotations selon six axes de façon simultanée. Sa forme compacte offre cinq faces et donc une grande modularité pour tester selon plusieurs directions divers types de produits, comme des turbocompresseurs voire des optiques de voiture. Cette facilité de manœuvre fait de cet excitateur un outil profitable à tout domaine de recherche impliquant une machine tournante ou toute autre structure embarquée.
Dans quel contexte s’inscrit l’équipement d’excellence PHARE ?
L’équipex PHARE, pour Plateforme macHines tournantes pour la mAîtrise des Risques Environnementaux est né dans le cadre d’un PIA (Programme d’Investissements pour l’Avenir) en alliant principalement le LTDS (Laboratoire de Tribologie et Dynamique des Systèmes), le LMFA (Laboratoire de Mécanique des Fluides et d’Acoustique) et le LaMCoS, laboratoires installés à Centrale Lyon et l'INSA Lyon. Ces trois UMR CNRS sont labélisées institut Carnot Ingénierie@Lyon, label d’excellence dans la recherche partenariale. L’intention de l’Equipex PHARE est d'améliorer les moyens de transport et les dispositifs de production d’énergie au sein desquels les machines tournantes jouent un rôle essentiel. Pour cela, il propose trois modules d’essais répartis dans les bâtiments des deux écoles d’ingénieurs.
A quels enjeux sociétaux répond l’équipex PHARE ?
Les moyens d’expérimentation mis en œuvre ont vocation à répondre à des enjeux de développement durable et de maîtrise des risques. Il s’agit pour les trois plateformes d’essai, d’étudier les phénomènes vibratoires pour élaborer des turbomachines et des moteurs performants, durables et fiables. L’équipex PHARE entretient un lien fort entre recherche académique et industrielle pour créer une avance technologique pour l’industrie française. Je souhaite que ce module PHARE-3 hébergé à l'INSA Lyon soit une plateforme ouverte autour de laquelle gravitent chercheurs, doctorants et entreprises pour faire avancer la recherche et répondre aux nombreux enjeux en fournissant une technologie innovante, frugale et sûre.
PHARE-1 et -2 sont les deux premiers modules d’étude et sont hébergés par l’École Centrale de Lyon. Ils sont respectivement pilotés par le LTDS, le porteur de l’Equipex, et le LMFA. PHARE-1 étudie les vibrations sous vide d’un moteur d’avion civil à échelle et vitesse réelles et PHARE-2 consiste en un banc d’essai dans une chambre anéchoïque pour comprendre les liens entre l’aérodynamisme, les vibrations et les bruits émis par les machines tournantes.

International
Lyon-Tōhoku, un partenariat stratégique toujours plus structuré
Une délégation d'une soixantaine de chercheurs et représentants d'institutions japonaises était présente à l'INSA Lyon pour l'inauguration de l’Institute of Fluid Science Lyon Center et pour le forum annuel du réseau académique et institutionnel JANET (Japan Academic Network in Europe).
Le Directeur de l’INSA Lyon, Dr. Eric MAURINCOMME, le Professeur Hideo OHNO, Président de l’université du Tōhoku, et le Directeur de l'Institut INSIS du CNRS, Dr Jean-Yves MARZIN, ont eu l'honneur d'ouvrir la cérémonie d'inauguration du centre de recherche créé par l'Institute of Fluid Science (IFS) de l'Université du Tōhoku : l'IFS Lyon Center.
Fondé en 1943 à l'Université du Tohoku, l'IFS est aujourd'hui un centre de recherche de renommée mondiale avec une stratégie à l’international très ambitieuse. Le projet de l'IFS pour 2030 est de former un pôle de recherche international où se rejoignent des chercheurs du monde entier pour travailler conjointement sur sa finalité : continuer de progresser en sciences des fluides et des phénomènes de transport en général, et en technologies d'analyse de la dynamique des thermo-fluides.
L'IFS Lyon Center est également rattaché à l'UMI ELyTMaX (Engineering Science Lyon-Tohoku). Fondé par le CNRS, l'Université de Lyon et l'université du Tōhoku, ce laboratoire franco-japonais dédié à l’étude des matériaux et systèmes soumis à des conditions extrêmes, est localisé au Japon depuis 2016 et a inauguré l’ouverture d’un site à Lyon en mars 2018.
Ces deux entités ont, entre autres, l'objectif de faciliter l'accueil de chercheurs et d'étudiants de l'université du Tōhoku à l’INSA Lyon. La délégation a également visité les locaux d'ELyTMaX à Lyon et de l'IFS Lyon Center, ainsi que le bureau de liaison de l'université du Tōhoku et de l'Université de Lyon, basé sur le campus de l'INSA Lyon depuis 2004, où sont exposés une vingtaine de projets de recherche du LIA ELyT GLobal.
Le lendemain de l'inauguration, l'INSA a accueilli en collaboration avec l’université du Tōhoku, le forum JANET, le rendez-vous annuel d'un réseau de 28 universités et institutions japonaises qui ont des bureaux et des laboratoires en Europe, dont l'objectif est de promouvoir la collaboration avec des universités européennes.
Le forum a permis aux universités et centre de recherche japonais et français de présenter sous la forme de conférences leurs ambitions à l’international et de discuter de leurs stratégies et des outils de coopération avec les institutions présentes. Parmi les participants figuraient notamment l'université du Tōhoku, University of Tsukuba, Shinshu University, Nara Institute of Science and Technology, l’Université de Lyon, le Directeur de l’IDEXLyon, le CNRS, la Commission Européenne, et les agences gouvernementales japonaises JSPS et JST. Cet événement a également été ponctué par la participation notable de Mr. Hidekazu Nagasawa, Consul Chef du Bureau Consulaire du Japon à Lyon.
A l'occasion de ce rassemblement exceptionnel à Lyon, une session d'information, ouverte à tous les étudiants de Lyon et de la région, a été organisée pour présenter les programmes de formation. Parmi l'auditoire, représentants d'établissement, étudiants de master et doctorants ont découvert des opportunités de post-doc, d'échanges académiques et de programmes courts.
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Recherche : excellence et sens de la responsabilité au service de la société
L’INSA Lyon pousse encore plus loin sa réflexion en matière de recherche. Après avoir structuré sa recherche autour de 5 enjeux sociétaux, l’établissement fait appel aux sciences humaines et sociales pour accompagner les sciences dures. Vers une recherche encore plus responsable.
Anthropocène ou pas anthropocène ? Va-t-on officialiser ce terme qui désignerait cette nouvelle époque géologique dans laquelle nous sommes ? Époque caractérisée par le fait que depuis la Révolution Industrielle, les activités de l’Homme ont eu un impact global significatif sur l’écosystème terrestre. Au-delà de l’enjeu géologique, il semble difficile de rejeter le fait que l’Homme est devenu un facteur de modification de la planète.
Ce qui est certain, c’est qu’à l’INSA Lyon, la conscience d’un monde qui évolue, dans lequel l’ingénieur et le chercheur ont un rôle à tenir, un impact à mesurer, est un fait avéré. C’est d’ailleurs avec cette réalité que la recherche, poursuivie dans les 23 laboratoires en tutelle ou co-tutelle à l’INSA, a fait l’objet d’une restructuration significative. On cherche oui, mais on cherche pour qui ? Pour quoi ? Pour une société bouleversée par de grands défis scientifiques, technologiques, environnementaux et sociétaux. Et quand on a plus de 700 enseignants-chercheurs qui œuvrent au quotidien pour faire avancer le monde, il vaut mieux parler de stratégie, d’orientations, de vision.
« Notre stratégie de recherche s’appuie sur une recherche au plus haut niveau d’excellence scientifique dans les disciplines majeures de l’ingénierie, une recherche responsable. Nos travaux sont structurés et animés sur la base de cinq grands enjeux sociétaux : Énergie pour un Développement Durable ; Environnement : Milieux naturels, Industriels et Urbains ; Information et Société Numérique ; Santé Globale et Bio-ingénierie ; et Transport : Structures, Infrastructures et Mobilités » explique Marie-Christine Baietto, Directrice de la Recherche à l’INSA Lyon depuis 2016.
À la croisée des disciplines
Et parce qu’ensemble, on va plus loin, la Direction de la Recherche s’est organisée pour désigner cinq adjoints, tous chercheurs à l’INSA Lyon, dont la mission est d’animer cette recherche scientifique déployée au sein des laboratoires. Des Groupes Enjeux multidisciplinaires ont ainsi vu le jour, permettant d’explorer des problématiques, anciennes et nouvelles, en combinant les compétences disciplinaires de plusieurs laboratoires et domaines scientifiques.
« Nos travaux de recherches produisent des impacts environnementaux, économiques, éthiques et philosophiques, qui ont une influence sur notre société et son évolution. Parce que ces questions sont au cœur des travaux menés à l’INSA Lyon, nous avons lancé un appel à projets pour la mise en place de contrats doctoraux « Enjeux » dès l’an dernier. Cinq contrats ont démarré en 2017, cinq autres cette année » précise Marie-Christine Baietto.
L’appui des sciences humaines et sociales : un regard sociétal fondamental
Et pour pousser plus loin l’analyse, un autre dispositif est venu compléter cette stratégie de la recherche : le fléchage de masters sciences humaines et sociales pour accompagner ces thèses.
« Il y a de vraies attentes sociétales et nous encourageons l’accompagnement des travaux de thèse par tout ce qui peut enrichir la réflexion, ajoute Nicolas Rivière, responsable de l’enjeu Environnement : Milieux naturels, Industriels et Urbains. Il s’agit par exemple d’accompagner le doctorant dans une réflexion sur l’acceptabilité par la population. Les étudiants de masters, co-encadrés par des enseignants-chercheurs des sciences humaines et sociales, vont nous aider à discerner si cette recherche est pertinente ou non, si elle colle aux attentes de la société. »
Un atout de plus dans cette vision de la recherche à l’INSA qui se développe avec un regard sociétal devenu incontournable dans une société en perpétuelle évolution.

Sciences & Société
oawlyon2018 : Bibliothèques et chercheurs : la science ouverte en commun
Conférences et posters #oawlyon2018
Dans le cadre de la semaine internationale du libre-accès, l’Université de Lyon, et ses partenaires (les Universités Lyon 1, Lyon 2, Lyon 3, l’URFIST de Lyon, l’enssib, Persée, Irstea, le laboratoire ELICO, la Bibliothèque Diderot de Lyon, la bibliothèque de l’INSA Lyon, la bibliothèque de l’École Centrale de Lyon, la Maison de l’Orient et de la Méditerranée, l’Institut des Sciences de l’Homme et le CCSD) vous proposent une journée d’étude.
Ateliers autour de l’Open Access de sensibilisation
En complément des conférences du 18 octobre, les établissements de l’Université de Lyon organisent des animations autour des posters et des jeux réalisés par le groupe de travail UdL sur l’Open Access. Elles se tiendront selon le calendrier disponible sur : https://oawlyon2018.sciencesconf.org/resource/page/id/4
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Maison Internationale des Langues et des Cultures (MILC) 35 rue Raulin – 69007 Lyon
Derniers évènements
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Jeux Olympiques 2024 : dans le viseur de la recherche dans l’enseignement supérieur !
Il n’y a pas que les sportifs qui se préparent pour les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques. Il y a des chercheurs aussi. Et comme les épreuves ont lieu en France, raison de plus pour rentrer dans la compétition. Alors on commence maintenant, et le projet s’appelle Sciences 2024.
Doubler les chances de médailles françaises aux prochains J.O. ? Décrocher 15 médailles aux Jeux Paralympiques aussi ? Ok, on fait comment ? On booste la recherche en lien avec des problématiques sportives ? Super idée ! On signe où ?
Voilà l’état d’esprit dans lequel se trouvent certains chercheurs français à six ans de la plus grande compétition sportive mondiale organisée à Paris, ville hôte des prochains J.O.
Onze établissements français d’enseignement supérieur et de recherche ont décidé de relever le défi, avec parmi eux l’INSA Lyon. Le principe est le suivant : utiliser la physique, l’informatique, la mécanique et les mathématiques pour aider les sportifs à performer le jour J. En tout, ce ne sont pas moins de 500 projets qui devraient être développés d’ici 2024 dans près de 60 disciplines sportives.
« Les chercheurs vont faire le tour de toutes les fédérations sportives nationales et identifier les besoins des sportifs, explique Stéphane Grange, enseignant-chercheur à l’INSA Lyon à l’initiative de la participation de l’INSA Lyon à Sciences 2024. Il s’agira soit de les rassurer dans le choix de matériel par exemple, en réalisant des mesures et en leur donnant la preuve de l’excellence, soit de les aider à trouver mieux. »
L’année 2018-2019 sera donc consacrée à la phase de lancement de ce projet d’envergure international destiné, pour le monde du sport et de la science, à porter haut les couleurs du drapeau français.
À l’INSA, il s’agira ensuite de choisir 5 ou 6 projets qui seront menés sur 5 ans et qui auront pour ambition de contribuer au palmarès sportif de la France parmi plus de 200 pays en compétition.
« L’INSA Lyon a accueilli Sciences 2024 avec enthousiasme ! souligne Éric Maurincomme, son Directeur. C’est une chance pour nous de contribuer à ce challenge, qui s’inscrit dans la logique-même de notre établissement de maintenir un lien étroit entre la formation et la recherche. En effet, nous formons des élèves-ingénieurs qui ont pour certains fait le choix de mener également une carrière de sportifs de haut niveau à l’INSA Lyon. Notre recherche est en éveil concernant les problématiques sportives et certains de nos chercheurs ont déjà de belles réussites à leur actif en matière de performances sportives ! »
Sciences 2024 est autofinancé à 50% et nécessite d’être soutenu à 50% par une levée de fonds. En attendant, l’heure est au recensement des forces scientifiques insaliennes capables d’entrer dans la compétition et d’accompagner les sportifs sur le chemin de la victoire.