Prospective

14 mai
14/mai/2020

Formation

« C’est un chantier ambitieux face à des enjeux sociétaux incontournables »

Entretien avec Christian Olagnon, directeur de la formation

Le conseil des études et le conseil d’administration de l’établissement viennent d’approuver une feuille de route pour faire évoluer la formation, en renforçant deux axes transversaux majeurs : le développement durable et la responsabilité sociétale (DD&RS) et le numérique. Outre ces deux axes forts, l’école renforce son modèle de formation sur cinq ans, les deux premières années apportant le socle de compétences de base nécessaires aux métiers exercés par les ingénieurs. Christian Olagnon, directeur de la formation, nous éclaire sur la teneur, l’ampleur et les échéances de ce chantier.

Qu’est-ce qui motive de telles évolutions et en quoi la formation dispensée aujourd’hui va-t-elle changer ?
Tout le monde reconnaît que nous sommes face à des enjeux sociétaux d’une acuité et d’une ampleur inédites. En ce qui concerne l’environnement, même si ces enjeux sont identifiés depuis longtemps (plus de 30 ans en ce qui concerne le climat par exemple), force est de constater que l’on a trop longtemps ignoré le problème ou que l’on n’en a pas fait une priorité suffisante. Mais la perception générale de ces enjeux évolue, notamment grâce aux travaux du GIEC (voir par ex. le rapport de 2018 sur le réchauffement à 1,5°C) et de l’IPBES (rapport de 2019 sur l’état de la biodiversité et des services écosystémiques), qui montrent sans ambiguïté que des transformations profondes et rapides de nos sociétés sont nécessaires si l’on veut éviter une dégradation irréversible de nos conditions de vie. Les preuves scientifiques sont telles qu’il n’est plus possible de différer ces sujets. La décarbonation de l’économie, notamment, est devenue un impératif à court terme, auquel les ingénieurs peuvent et doivent apporter une contribution majeure dans les années à venir. Par ailleurs, nos étudiants, à juste titre, sont déjà très sensibilisés et veulent être acteurs de ces changements. Ils ont joué un rôle décisif ces dernières années en poussant l’établissement à donner à ces sujets un plus haut niveau de priorité. Au-delà de cette sensibilisation, l’enjeu est à présent de former nos étudiants sur ces sujets, qui sont d’une grande complexité, par nature interdisciplinaires, et qui représentent des « questions socialement vives ». Nous devons non seulement leur donner des clés de compréhension, avec des fondements scientifiques solides, mais également des leviers d’action, pour qu’ils contribuent à apporter des solutions.

Une autre transformation sociétale majeure est celle liée au numérique. En premier lieu, notre ambition est que tous les étudiants de l’INSA, quels que soient leurs choix de spécialité, acquièrent un bagage solide qui leur permet de maîtriser les techniques générales et les environnements numériques. Ce n’est que partiellement le cas aujourd’hui, il faut donc renforcer de manière significative la formation existante consacrée au numérique. Cela se fera avec des enseignements dédiés, mais aussi en faisant davantage appel au calcul numérique dans les enseignements de sciences de l’ingénieur. Enfin, les étudiants doivent également appréhender les évolutions, les limites et les impacts sociétaux du numérique, afin qu’ils puissent jouer un rôle dans la transformation numérique des milieux professionnels au sein desquels ils seront amenés à travailler.

Outre ces deux volets, DD&RS et numérique, l’établissement maintient le cap de la « démarche compétences » , qu’il faut poursuivre et approfondir. Le principe est de construire une progression des enseignements cohérente sur cinq ans pour que les diplômés qui sortent de l’école aient bien acquis les compétences visées. C’est cette progression qui doit être améliorée et formalisée, pour que l’ensemble des activités de formation contribue bien à ces compétences. On appelle cette méthodologie « approche-programme » . Notons au passage qu’à l’INSA, nous ne concevons pas les deux premières années comme des années de « prépa »  : les étudiants sont formés dès le début aux métiers d’ingénieur, en les confrontant à l’interdisciplinarité et à la résolution de problèmes d’ingénierie concrets.

Il est prévu que de nouveaux enseignements soient mis en place dès la rentrée 2021 en 1re et en 3e années. Comment le chantier va-t-il s’organiser ? Quelle sera son ampleur ?
Cette échéance de la rentrée 2021 est fixée par l’arrivée des nouveaux bacheliers, qui n’auront pas reçu la même formation au lycée que nos élèves actuels. Les maquettes de formation vont donc devoir être adaptées globalement. Même si le calendrier est serré, c’est le bon moment pour mettre en œuvre les évolutions souhaitées dans les domaines du DD&RS et du numérique.

Par ailleurs, pour que ces évolutions s’inscrivent bien dans une approche-programme, il faut dès le départ penser la progression des apprentissages sur les cinq années du cursus. Cela engage donc tous les Départements de formation. Nous voulons aussi que les enseignements de 3e année évoluent dès la rentrée 2021 (sans attendre l’arrivée des élèves issus de la réforme du bac) pour que le plus grand nombre d’étudiants puisse bénéficier le plus rapidement possible d’une formation renforcée au DD&RS et au numérique.

Il s’agit donc d’un chantier ambitieux, qui va demander une très forte mobilisation des équipes pédagogiques. Il y a déjà beaucoup d’enseignants volontaires, mais il faudra en entraîner davantage, et prouver que les réductions horaires appliquées à certaines disciplines jugées « fondamentales »  ne représenteront pas une perte pour la qualité globale de la formation, mais bien un bénéfice. Le dialogue avec les étudiants sera, à ce propos, essentiel : ce sont les premiers à réclamer le changement et ils ont des observations et des propositions tout à fait pertinentes. D’un point de vue opérationnel, un comité de pilotage et de coordination va être rapidement constitué, animé par Nicolas Freud, nommé chef de projet. Ce comité aura un rôle majeur à jouer, pour organiser le chantier, en lien étroit avec tous les départements et centres. Avec l’appui de l’équipe d'appui aux techniques de l'enseignement du numérique et de l'apprentissage (ATENA), il guidera et accompagnera les équipes pédagogiques, afin de bâtir les nouveaux enseignements dans chaque département sans perdre de vue la vision globale sur cinq ans.

Avec ce projet d’évolution de la formation, comment notre établissement se situe-t-il au sein du groupe INSA et par rapport à d’autres grandes écoles d’ingénieur ? 
À l’échelle d’un gros établissement comme l’INSA Lyon, il s’agit d’un projet unique car il vise à former 100% de nos étudiants sur des thématiques transversales devenues absolument incontournables. Les formations dispensées dans les établissements du groupe INSA vont certainement évoluer dans la même direction que nous, mais avec la feuille de route que nous nous sommes fixée, nous allons ouvrir la voie. De manière plus large, ces axes de formation renforcés à l’INSA Lyon seront un facteur différenciant par rapport à d’autres établissements. Dans le prolongement de notre héritage historique, nourri notamment par des valeurs d’ouverture et de responsabilité sociale, nous essayons d’apporter des réponses, à notre niveau, aux enjeux que rencontre le monde d’aujourd’hui.

La crise sanitaire actuelle, qui bouleverse notre fonctionnement et nous mobilise fortement, ne va-t-elle pas remettre en cause le bon déroulement de ce chantier ?
Cela ne facilite pas les choses, c’est certain. Cependant, avec la réforme des programmes du lycée, les élèves qui arriveront à l’INSA en 2021 n’auront plus le même bagage. Ce paramètre-là nous est imposé. Il nous faut donc mettre en œuvre au mieux les évolutions souhaitées, malgré les perturbations actuelles liées à la pandémie. Faire évoluer la structure des maquettes est donc incontournable et il faut y travailler dès maintenant, tout en composant avec les circonstances difficiles que nous connaissons. Comme à chaque fois que l’on fait bouger les lignes, il faut de la volonté - nous en avons - mais aussi de la souplesse pour avancer au mieux en s’appuyant sur l’intelligence collective.

 

Lire aussi

🔸 « Unir nos efforts au service d’une ambition commune pour l’établissement »
▫️ Témoignages d'acteurs en première ligne, dont Nicolas Freud, chef de projet « Évolution de la formation »


🔸 Le développement durable et le numérique au cœur des enjeux de la formation INSA de demain ▫️ par Frédéric Fotiadu, Directeur de l'INSA Lyon
 

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14 mai
14/mai/2020

Formation

Le développement durable et le numérique au cœur des enjeux de la formation INSA de demain

Pour répondre aux défis majeurs de notre époque, la formation INSA Lyon se réinvente. Frédéric Fotiadu, directeur de l’INSA Lyon, présente sa vision d’une évolution essentielle pour l'école.

« La période que nous traversons actuellement a un impact majeur sur notre organisation. Les enjeux inédits, qu’elle fait émerger à court terme et pour de longs mois encore, ne doivent toutefois pas nous détourner de chantiers de transformation majeurs, d’ores et déjà initiés, et d’une importance hautement stratégique pour notre avenir. C’est le cas de l’évolution de la formation, fruit d’une importante mobilisation collective, qui a abouti à une feuille de route votée par le conseil d’administration de l’INSA Lyon à une large majorité.

À travers cette évolution de la formation, il s’agit véritablement d’être en phase, voire en avance de phase avec les nouveaux défis de notre époque. Les organisations sont, de mon point de vue, confrontées aujourd’hui à trois transitions majeures : une transition écologique et environnementale, une transition numérique et une transition sociale. À ces défis partagés par tous les acteurs socio-économiques, s’ajoutent deux enjeux vis-à-vis desquels le degré d’exposition varie significativement selon les secteurs concernés : une transition de modèle économique et une transition institutionnelle, à savoir l’interaction avec l’ensemble des parties prenantes d’un écosystème.

Nos ingénieurs, plus que jamais, sont au cœur de ces problématiques. D’une part parce qu’ils maîtrisent la technique qui sous-tend toute activité humaine, mais aussi parce qu’ils en perçoivent les impacts sociétaux et environnementaux.

Cette position éminemment stratégique en fait des interlocuteurs et décideurs de premier ordre pour accompagner et initier la transformation des entreprises, en faire évoluer l’organisation, le cœur de métier et développer de nouvelles activités.

Rester à la pointe de cette expertise technique et être davantage encore au cœur des processus de décision, telle est l’ambition qui nous pousse aujourd’hui, au terme de plusieurs mois de travail collectif ayant impliqué personnels et étudiants, à faire évoluer notre formation selon deux axes prioritaires : former plus directement nos ingénieurs aux enjeux du Développement Durable & de la Responsabilité Sociétale, en mettant un accent particulier sur la question du réchauffement climatique, et faire progresser leur maîtrise des concepts et des techniques du numérique. 

Un autre chantier concerne l’évolution de notre contexte général de formation. Nos élèves seront encore davantage formés aux sciences de l’ingénieur dès la première année, dans une dynamique de transversalité entre les domaines enseignés. Nous nous éloignerons ainsi d’un modèle qui pouvait s’apparenter à celui des classes préparatoires, pendant les deux premières années de formation à l’INSA, en donnant encore plus de sens à nos enseignements dès le début du cursus. Enfin, cette nécessaire évolution est motivée par la réforme du baccalauréat, qui amènera vers nous une plus grande variété de profils, à laquelle nous devrons adapter nos contenus pédagogiques.

Ces évolutions de la formation ont été impulsées par une mobilisation forte et déjà ancienne des communautés enseignante et étudiante de l’établissement, en particulier dans le domaine du développement durable et de la responsabilité sociétale. Elles font aussi écho à la démarche prospective de l’établissement, désormais étendue au Groupe INSA, qui a permis d’associer à la réflexion un grand nombre de personnels et d’étudiants INSA ainsi que des partenaires externes. Il ressort de ces travaux une feuille de route, qui donne le cap pour les années à venir en même temps que le coup d’envoi, dès à présent, pour le passage aux réalisations concrètes.
En tant que Directeur de l’INSA Lyon, je suis particulièrement heureux et fier de voir notre établissement s’engager dans cette voie. C’est la démonstration de notre capacité à rester agile pour former des acteurs clés du monde de demain dans une dynamique de performance scientifique, économique, sociale et environnementale.
 » 

Frédéric Fotiadu,
Directeur de l’INSA Lyon 

 

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🔸 « C’est un chantier ambitieux face à des enjeux sociétaux incontournables » 
▫️ Entretien avec Christian Olagnon, Directeur de la Formation

🔸 « Unir nos efforts au service d’une ambition commune pour l’établissement »
▫️ Témoignages d'acteurs en première ligne, dont Nicolas Freud, chef de projet
« Évolution de la formation »

 

 

 

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14 mai
14/mai/2020

INSA Lyon

La revue de presse de la prospective #INSA2040

Le Comité d’études prospective #INSA2040 propose une revue de presse sur les impacts de la crise sanitaire en lien avec les enjeux majeurs identifiés pour l’avenir de l’INSA.

 

Bruno Latour, philosophe et sociologue, a mis à disposition un questionnaire pour que chacun ou chacune profite de cette période de ralentissement, voire de mise en parenthèse, pour s'interroger sur l'après. Car certains veulent retrouver au plus vite la situation antérieure, appelant à relancer le monde comme il était sans rien changer, comme pour se rassurer. Or selon le philosophe, la dernière des choses à faire serait de reprendre à l'identique tout ce que nous faisions avant, "ça serait gâcher cette crise". Le questionnaire (6 questions) est un superbe exercice pour préparer l'après crise sanitaire, en invitant chacun individuellement et en responsabilité, à commencer par se questionner lui-même. Et alors nous pourrons discuter d'un projet commun pour l'Après.

Écouter France Inter - 03/04/2020 => Bruno Latour : "Si on ne profite pas de cette situation incroyable pour changer, c’est gâcher une crise"

 

Cette crise sanitaire, dramatique par bien des aspects, nous oblige à payer de lourds tribus, humains d'abord, mais aussi économiques avec de profondes répercussions sur l'emploi, l'éducation, la culture, les libertés individuelles, le tourisme, les services, etc. Malgré tout, elle représente une occasion unique, un défi à ne surtout pas manquer, pour nous réinventer, penser et anticiper ensemble le monde d'après. Ce défi c'est celui d'une transition globale, politique, économique, sociale et écologique.

Collectif, Marianne, 30/04/2020.

 

Mettre le personnel au cœur du projet #INSA2040 : 

Le risque est grand que la crise sanitaire que nous traversons n’accélère fortement les évolutions en cours dans le monde du travail, sans même que nous puissions prendre le temps d’ouvrir les débats et d’organiser les délibérations pourtant absolument nécessaires...

La reconversion écologique de nos sociétés apparaît donc non seulement comme le seul moyen d’éviter une dégradation inimaginable de nos conditions de vie, mais aussi comme une manière radicale de repenser le travail et l’emploi.

Dominique MEDA, The Conversation, 08/05/2020.

 

Réinventer la formation pour accompagner les changements de société : 

Une troisième voix se fait entendre pour construire une société apprenante qui placerait la collaboration et la culture numérique au centre des apprentissages scolaires. C’est peut-être là que se trouve le rôle clef des jeunes EdTechs : ni contre, ni à côté, mais au sein des écoles, elles-mêmes au cœur de la société, tout au long de la vie d’un individu.
En tout cas, tous les acteurs français tombent d’accord pour réclamer la protection de la souveraineté éducative de l’appétit des GAFAM.

Alice RIOU, The Conversation, 28/04/2020.

 

Incarner l’humanisme scientifique :

Ainsi, les applications se sont multipliées pour remédier aux vulnérabilités de nos corps et de nos sociétés. Malgré ces vulnérabilités, nous devons développer des capacités intellectuelles plus solides pour réfléchir aux – et à travers ces – applications. Car celles-ci ne sont pas des dispositifs neutres qui, une fois utilisés, n'ont pas d'effets durables sur nos modes de vie. Elles changent notre façon de voir, de naviguer et de communiquer dans les espaces sociaux et elles soulèvent des questions sur la politique, les marchés, la justice, l'accès et le pouvoir. Leur nombre et leur importance croissante dans nos vies s'accompagnent d'un besoin accru de réfléchir à leur politique et à leur réglementation… et de prendre le temps nécessaire à cette réflexion.

Cornelius HEIMSTÄDT et Morgan MEYER, Journal du CNRS, 29/04/2020.

 

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06 mai
06/mai/2020

INSA Lyon

Reprenons la main sur nos trajectoires : la revue de presse de la semaine de la prospective

À l'heure du confinement imposé par la pandémie actuelle, le Comité d'études prospective #INSA2040 propose une revue de presse sur les impacts de la crise sanitaire en lien avec les enjeux majeurs identifiés pour l’avenir de l’INSA.

Transversal

Les métaphores guerrières ne sont pas rares dans le domaine de la santé publique, mais n'est-il pas plus que jamais nécessaire de s'écarter de ce registre martial ? Car ce qui nous arrive, ce n'est pas une guerre, mais l’occasion de remettre en cause notre rapport au monde vivant. Face à cette maladie caractéristique de l'Anthropocène, il nous faut inventer d'autres modes d'existence, attentifs aux vivants et ouverts aux temporalités multiples qui sont les leurs.
Bernadette BENSAUDE-VINCENT, Terrestres, 30/04/2020.
 

Le fait d’avoir du temps nous fait perdre la notion même de temps. Pour bien sentir le temps qui passe, faudrait-il donc se laisser « intoxiquer par la hâte » ? Chacun est chez soi, mais presque plus personne ne sait où il habite. Notre barycentre existentiel a soudain changé de place, ce qui malmène notre identité coutumière. En somme, sans plus attendre quelque Godot que ce soit, nous nous remettons à penser le monde d’après, en tenant compte d’une part de ce que nous voulons, d’autre part de ce que nous savons déjà, mais aussi de ce que nous sommes en train d’apprendre et de comprendre dans la très étrange situation que nous vivons. C’est ainsi que, mine de rien, le temps se trouve redynamisé en force historique ! N’était-il pas grand temps ?
Étienne KLEIN, The Conversation, 29/04/2020.

 

Réinventer la formation pour accompagner les enjeux de société

Le défi, pour l’éducation, est, d’ouvrir vers une « éthique minimaliste », susceptible d’exprimer des devoirs à valeur universelle, obligeant tout être humain voulant être digne du beau nom d’« homme ». En ce sens, l’éducation dans le monde d’après aura la lourde tâche de faire renaître l’humanisme de ses cendres. Est-ce possible ? L’avenir le dira. Si, toutefois, la chanson de Béart, « Il n’y a plus d’après », ne s’avère pas prémonitoire pour l’espèce humaine, qui pourrait mourir par manque d’éducation !
Charles HADJI, The Conversation, 01/05/2020.

 

Focaliser la recherche sur les enjeux sociétaux majeurs en synergie avec la formation

Ces dispositifs de surveillance effraient. Je pars du principe que si l’on connaît la technologie employée et les problèmes éthiques qu’elle soulève, alors nous pouvons, en amont, envisager des solutions pour rétablir la confiance, par exemple en protégeant la vie privée. Il faut adopter là une éthique de responsabilité. Cela ne signifie nullement que l’on abandonne nos convictions morales et démocratiques, mais cela veut dire que celles-ci doivent être mises en regard des nécessités de protection de la population dans le contexte actuel.
Gaëlle PRIGENT, Le Journal du CNRS, 24/04/2020.

 

Incarner l’humanisme scientifique

« Tu ne tueras point » : Le sixième commandement du Décalogue biblique révèle qu'il existe toujours une différence entre les règles et les expériences humaines.
« L’imperceptible dérive de nos habitudes » : Lorsqu’on a appris à faire quelque chose, nous n’avons généralement plus besoin d’y penser pour le faire. Ce qui, bien entendu, peut poser problème.
« L’importance d’apprendre à désapprendre » : Une fois acquis, nous déployons nos savoir-faire sans y penser. Sans recul, les comportements adoptés peuvent progressivement devenir non éthiques. D'où la nécessité du désapprentissage. Trois podcasts de 3 minutes.
Laurent BIBARD, The Conversation, 01/03/2020.

 

Mettre les personnels au cœur du projet

De nouvelles questions, relatives notamment à l’organisation du monde du travail, émergent, qui mériteraient d’être débattues le plus largement possible. À titre illustratif : le niveau de corrélation entre le salaire et la fonction d’utilité sociale, l’extension du domaine de l’indépendant au salariat classique, les modalités nouvelles d’organisation du travail, la collaboration entre cols blancs et cols bleus ou verts (c’est-à-dire des fonctions qui ne se croisent jamais dans une vie professionnelle)... Voilà autant d’enjeux qui redessinent les relations, aussi bien sociales qu’intimes, à l’intérieur des organisations. Les êtres humains qui les composent veulent comprendre ce qu’ils font là. Il est temps de leur donner des réponses.
Antoine BRACHET, Usbek et Rica, 24/04/2020.

 

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20 avr
20/avr/2020

INSA Lyon

Prospective #INSA2040 : le comité d’études prospective a sélectionné pour vous...

À l'heure du confinement imposé par la pandémie actuelle, le Comité d'études prospective #INSA2040 propose une revue de presse sur les impacts de la crise sanitaire en lien avec les enjeux majeurs identifiés pour l’avenir de l’INSA.

Transversal

  • Une réflexion géostratégique sur les règles et limites de la prospective dans le contexte de l’épidémie qui pointe les dangers de la propagande menée par les Etats autoritaires (principalement Russie et Chine) pour bousculer l’ordre mondial (Le Grand Continent).
    « De la prudence aux temps du coronavirus »
     - Nicolas Tenzer, Le Grand Continent, 09/04/2020.
     
  • Nicolas Fieulaine est Maître de conférences en psychologie sociale à l’Université Lyon 2. Ses recherches portent principalement sur les temporalités et visent à comprendre le rapport que les individus et les groupes entretiennent avec le changement, l’impact des contextes sur les expériences et les comportements quotidiens ainsi que le rôle joué par l’action publique et la participation sociale dans les enjeux liés à l’environnement. Dans cet entretien audio, il partage sa vision de la crise liée à l’épidémie de COVID 19.
    Nicolas Fieulaine : « Ce sont les environnements urbains — leur capacité à favoriser ou à empêcher des actions spécifiques — qui constituent le principal levier du changement. » -
     Podcast de l’École Urbaine de Lyon, 09/04/2020.
     

Partager avec l'entreprise des valeurs sociales, environnementales et économiques

  • Croissance verte ou décroissance ? L’économie peut-elle passer d’un modèle dégénératif à un modèle régénératif ? Les taxes peuvent-elles vraiment changer les comportements ? Autant de questions auxquelles Kate Raworth apporte de passionnantes réponses dans son ouvrage La théorie du donut, paru le 15 novembre aux éditions Plon. Nous avons rencontré cette économiste britannique qui dénonce les dogmes qui façonnent nos politiques en se drapant dans une légitimité scientifique que l'on peut remettre en question. Elle propose surtout une nouvelle vision qui replace l’économie au coeur du vivant et tente de remplacer l’obsession du PIB par un indicateur bien plus croustillant - et pertinent : le donut.
    Kate Raworth : « Nous devons briser notre dépendance à la croissance » - Vincent Lucchese, Usbek & Rica 02/12/2018, mis à jour le 20/04/2020.

     

Incarner l’humanisme scientifique

  • Les chercheuses et les chercheurs qui contribuent chaque jour à alimenter notre média en partageant leurs connaissances et leurs analyses éclairées jouent un rôle de premier plan pendant cette période si particulière. En leur compagnie, commençons à penser la vie post-crise, à nous outiller pour interroger les causes et les effets de la pandémie, et préparons-nous à inventer, ensemble, le monde d’après.
    Penser l’après : En quoi Camus est-il indispensable pour nous aider à sortir de la crise ? - Laurent Bibard, The Conversation, 17/04/2020.
     
  • Depuis une vingtaine d’années, une polycrise quasi permanente (sécuritaire, économique et financière, sociale, climatique, migratoire…) accompagne une avalanche de catastrophes humanitaires : globalisation des attentats terroristes, multiplication des naufrages de migrants en Méditerranée, dérèglement climatique, extension des épidémies. Les interactions croissantes dans un monde de plus en plus interdépendant ont un effet d’accélération sur les causes et d’aggravation des conséquences, laissant craindre l’impossibilité des humains à gouverner leur destin. […] Refusons cependant de céder à une peur démobilisante, et supposons passée la crise sanitaire, Quels seront alors nos repères pour l’Après ? Si nous avons l’ambition de transformer la mondialisation sauvage en une « mondialité » apaisée, il nous faudra une boussole commune. Mais où placer le pôle aimanté ?
    Une boussole pour l’Après - Pr Mireille Delmas-Marty, Fondation Collège de France, 01/04/2020.
 

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16 avr
16/avr/2020

INSA Lyon

Prospective #INSA2040 : la revue de presse de la semaine

À l'heure du confinement imposé par la pandémie actuelle, le Comité d'études prospective #INSA2040 propose une revue de presse sur les impacts de la crise sanitaire en lien avec les enjeux majeurs identifiés pour l’avenir de l’INSA.

Focaliser la recherche sur les enjeux sociétaux majeurs en synergie avec la formation

  • « Il faut faire en sorte que la société dispose de bases fiables et que la diffusion de connaissances validées répondant aux critères scientifiques ne tourne pas à la diffusion d’opinions ou de croyances non étayées. C’est tout l’enjeu de cette science ouverte qui doit faire avec les forces et faiblesses de la science, une capacité à remettre en cause ce qui était tenu pour acquis, ce qui ne pose pas de problème dans un monde lent, mais qui peut donner l’apparence d’une agitation perpétuelle dans le monde rapide d’aujourd’hui. »
    La science ouverte : refaire circuler le savoir librement, The Conversation - 09/04/2020

     
  • « En conclusion, en temps de crise majeure, les scientifiques doivent abandonner les éthiques de conviction pour adopter une éthique de responsabilité. Cela ne signifie nullement qu’il faille abandonner les grands principes, mais cela veut dire que ceux-ci doivent être mis en regard les uns des autres et examinés dans le contexte actuel avec le soucis permanent des conséquences immédiates de leur application. » 
    L'éthique de la recherche en situation de crise sanitaire, CNRS Le Journal - 09/04/2020


Incarner l'humanisme scientifique

  • « En cette période de confinement, beaucoup se réfugient derrière les outils numériques pour préserver leurs relations sociales. Cela va-t-il accoucher de nouveaux liens entre les individus ?
    Aujourd'hui, une grande partie de l'innovation numérique repose sur un numérique de luxe. Nous allons vers des « toujours plus », adaptés à un monde en croissance éternelle et en ressources infinies... A contrario, il va davantage falloir composer avec un numérique moins high tech, qui puisse fonctionner avec trois bouts de ficelle, de manière plus décentralisée, avec une moindre dépendance au lointain, une relocalisation des savoir-faire. »
    Dans l'épreuve que nous traversons, le besoin de médiation numérique est énorme, La Tribune - 31/03/2020


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Oser l’esprit pionnier

  • « Il vaudrait sans doute mieux nous préparer à vivre en situation de crise chronique plutôt que cyclique. Coincés entre un hier qui n’existe plus et un demain qui sera très éloigné de celui que nous avions imaginé, il est pourtant encore possible de faire preuve d’espoir et d’optimisme. Mais aussi de défendre une prospective du présent enfin débarrassée de son messianisme infantile. »
    « Covid-19 : Entre l’avant et l’après, un long maintenant », Usbek&Rica - 02/04/2020


Réinventer la formation pour accompagner les enjeux de société

  • « Nous gagnerons collectivement à faire connaître ce qui existe pour nous inspirer les uns des autres, adapter à notre contexte les expériences vertueuses relatives aux apprentissages. Nos institutions – établissements scolaires, universités, entreprises, administrations, associations – vont continuer à s’adapter pour permettre à tous et toutes de devenir des acteurs et des actrices à part entière de communautés apprenantes à l’échelle locale, nationale, mondiale. »  
    Débat : Pour faire face aux crises, développons des « communautés apprenantes », The Conversation - 13/04/2020


Nous concluons cette veille par le partage d’un essai.
Contagions, par Paolo Giordano, écrivain, physicien italien.
Court essai « sur la pandémie, ses possibles sources, ses implications et les changements qu’elle opérera sur notre vie et notre pratique du monde, dans l’immédiat et à long terme », selon Le Seuil.

 

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09 avr
09/avr/2020

INSA Lyon

Nouvelle revue de presse prospective #INSA2040

Pour aborder les neuf enjeux stratégiques issus de la démarche prospective de l’INSA*, avec le prisme de la crise que nous vivons actuellement, le comité d’études prospective #INSA2040 vous propose une sélection d’articles récents.

Mettre les personnels au cœur du projet #INSA2040

  • « Heureux celui qui préserve son travail et entretient des relations sociales, me direz-vous, oui, mais encore une fois, rien n’est absolu, le bénéfice qu’il en retirera dépendra de son contexte professionnel et personnel. Une chose est sûre : des limites, des frontières, sont à inventer pour sauvegarder nos espaces psychiques qui ont impérativement besoin d’être différenciés. »
    Il est 25h62. Parole de confinement, exemple du télétravail - MédiaPart - 31/03/2020


Incarner l’humanisme scientifique


Oser l’esprit pionnier

  • « Le "coronavirus est l’avenir de l’homme". Il faut entendre par là que c’est l’ensemble de nos modes de vie actuels qui est finalement à l’origine de crises sanitaires de plus en plus graves mais aussi de catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes… Un changement de cap non pas seulement géopolitique mais civilisationnel peut seul sauver l’humanité. »
    Le Covid-19 est-il un game-changer géopolitique ? - Institut Montaigne - 19/03/2020


Partager avec les entreprises des valeurs sociales, environnementales et économiques


Affirmer le modèle INSA dans la stratégie internationale


Focaliser la recherche sur les enjeux sociétaux majeurs en synergie avec la formation

 

    *Découvrez ou re-découvrez les neuf enjeux issus de la démarche #INSA2040

     

     

    Mots clés

    02 avr
    02/avr/2020

    INSA Lyon

    Prospective #INSA2040 : les neuf enjeux clés au regard du présent

    L’INSA Lyon s’est lancé en juin 2018 sur le chemin passionnant de la prospective, une démarche qui consiste à regarder l’avenir pour penser le présent. Une démarche qui amène à voir loin et large mais qui est axée en réalité sur les actions à conduire dans le présent pour atteindre l’avenir que nous souhaitons pour l'organisation. La situation exceptionnelle, dans laquelle nous sommes actuellement, nous conduits à dire que le présent aura aussi un rôle à jouer, qu’il va bouleverser nos façons de penser les neuf enjeux issus des réflexions conjointes menées dans le cadre de la démarche #INSA2040*. Elle va accentuer l’urgence de certains, en mettre d’autres en lumière, nous amener peut-être à en différer quelques-uns.

    De la réinvention de la formation pour accompagner les changements de société à la focalisation de la recherche sur les enjeux sociétaux, en passant par l'incarnation de l'humanisme scientifique ou la place des personnels au cœur du projet #INSA2040, les neuf enjeux stratégiques de l'INSA Lyon peuvent être revisités au regard de l'accélération de certains facteurs engendrée par la situation inédite que nous traversons.

    À l'heure du confinement imposé par la pandémie actuelle, cette épreuve nous invite à réfléchir à ce qui fait l’essentiel de nos missions et de notre vie collective. Le Comité d'études prospective se mobilise pour proposer chaque semaine une sélection de contenus (articles, podcasts ou vidéos) en lien avec les impacts de la crise sanitaire sur les enjeux clés identifiés pour notre établissement.

    *Découvrez ou re-découvrez les neuf enjeux issus de la démarche #INSA2040

     

    Mots clés

    29 juin
    29/juin/2018

    INSA Lyon

    Démarche prospective : l’INSA Lyon ouvre les portes de la réflexion

    Imaginer et préparer l’avenir, ensemble, tel est le défi que souhaite relever l’INSA Lyon pour l’horizon 2040. Après le premier séminaire du 8 juin dernier qui avait réuni les personnels INSA, l’établissement a invité ses partenaires académiques, institutionnels, politiques et sociaux-économiques à participer à cette démarche stratégique et collaborative. 90 personnes ont répondu présent à l’appel.

     

    « Je découvre entièrement la Prospective de Gaston Berger et j’en suis ravi ! La présentation de la méthodologie et la mise en pratique sont vraiment complémentaires et stimulantes. De nature curieux, je suis venu dans une dynamique de découverte et, en tant qu’ancien étudiant INSA, je suis toujours enchanté de revenir ici surtout pour participer à l’avenir de l’école avec qui j’ai encore des liens forts, notamment à travers l’entreprise dont je suis Président. Je suis réellement impressionné par la mobilisation et le nombre des acteurs participant à ce séminaire. J’ai beaucoup appris en échangeant avec les autres et en confrontant les différents points de vue » a témoigné Jean-Michel Bérard, Fondateur et Président du Directoire d’Esker et ingénieur diplômé INSA Lyon du département Informatique.

    La Prospective est destinée à développer une intelligence collective et aspire à décloisonner les schémas établis en plaçant les collectifs humains au centre du processus. Ainsi, durant une matinée, les participants ont travaillé à la collecte et l’analyse de facteurs de changement et la formalisation d’enjeux-clés pour l’avenir. L’investissement actif et volontaire de tous ces acteurs a permis l’émergence d’idées nouvelles.

     

    « Je connaissais la prospective appliquée à d’autres domaines et je trouve la démarche très intéressante et absolument nécessaire. L’enseignement supérieur ne peut pas faire l’économie de cette réflexion face à un environnement changeant. Je suis très heureuse de pouvoir participer à l’émergence de pistes de réflexion différentes, notamment à propos du volet numérique, considéré par la Région Auvergne Rhône Alpes comme une priorité de la collaboration avec l’enseignement supérieur. C’est pour cela qu’il était impératif pour la région d’être présente aujourd’hui. » a déclaré Juliette Jarry, Vice-Présidente numérique de la région Auvergne-Rhône-Alpes

    Eric Maurincomme, Directeur de l’INSA Lyon et Président du Groupe INSA, a salué la forte mobilisation des partenaires

    « Le travail remarquable que vous avez effectué ce matin et l’énergie fournie à aborder les sujets complexes induits par le futur sont indispensables à la démarche prospective. Les prochains mois d’étude s’annoncent passionnants pour l’INSA Lyon. Merci d’avoir participé si activement à imaginer le futur lumineux de notre école. »

     

    Consultez la galerie de photos  : seminaire-prospective-27062018

     

     

     

    Mots clés

    27 juin
    27/06/2018

    Sciences & Société

    Séminaire prospective : l'INSA Lyon à l'horizon 2040

    Après une année anniversaire pendant laquelle a été réaffirmé son modèle, l'INSA Lyon lance une démarche prospective.

    Un projet collectif associant personnels, acteurs du monde économique mais aussi élus et institutionnels, pour imaginer et préparer l'avenir de l'INSA Lyon.

    Au programme : ateliers interactifs et collaboratifs sur les idées reçues, les facteurs de changement et des représentations de notre organisation passée, présente et future.

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