
Entreprises
Le goût des autres : un moteur pour Antonin Fauret
Quand un Ingénieur INSA invente pour les autres, cela donne un profil qui sort du lot. Rencontre avec Antonin Fauret, ingénieur diplômé INSA Lyon 2017 et créateur du Totemigo.
Qu’est-ce que le Totemigo ?
Le Totemigo est un outil avec un objectif simple, celui d’accélérer la rééducation des enfants atteints du trouble de la prononciation. C’est donc un objet qui a été imaginé et conçu afin d’être sensoriel, manipulable, il est aussi constitué de couleurs et d’images qui le rendent attractif pour les enfants.
Son nom est sorti lors d’une séance de créativité, il a tout de suite plu aux enfants à qui on l’a proposé. Le Totemigo est de forme hexagonale à faces carrées. Il ne sert pas forcément que pour la communication, l’objectif est qu’il convienne à plus : qu’il soit utile à tous les enfants, au-delà même de la Trisomie et des handicaps. En effet, l’outil est adaptatif : à la fois à l’enfant et à l’apprentissage. Logique, articulation, lecture, motricité… Rien ne lui résiste ! Les adultes peuvent créer eux-mêmes leurs scénarios sur un site web.
Comment est née l’idée ?
Pendant longtemps, je me suis occupé d’une petite fille trisomique qui s’appelle Emmanuelle. C’est la petite sœur d’un ami, elle avait des difficultés pour prononcer les mots correctement.
Quand j’ai quitté la région parisienne pour intégrer l’INSA Lyon en 2012, je ne savais pas encore que cela allait être moteur dans ce projet.
En septembre 2014, j’ai commencé à étudier au département Génie Mécanique Développement pour ensuite m’orienter vers la Filière Étudiant Entreprendre (FEE) en février 2017 aux côtés de deux autres étudiants INSA, Valéria Soalovei, qui venait du département Biosciences et Thibault Eymard, qui venait du département Génie Mécanique Conception. Eux aussi avaient été sensibilisés au handicap (association, membres de la famille…).
Pendant quatre mois, nous travaillons ensemble autour d’un projet avec le but premier de créer du lien. Très vite, notre idée se concrétise : on voulait aider les enfants dans leurs troubles de la prononciation pour éviter la dé-sociabilisation à l’école et accélérer l’apprentissage. Il fallait donc un objet qui soit interactif, ludique et lumineux : le Totemigo était né.
Est-ce que le Totemigo sera disponible sur le marché ?
Nous avons testé le Totemigo auprès d’un public de 300 personnes, composé d’orthophonistes, éducateurs spécialisés et d’enfants. La plupart des retours que nous avons reçu sont plus que positifs. Ça donne de l’espoir pour l’avenir !
Je travaille actuellement, et avec l’aide du département Génie Mécanique de l’INSA, à une deuxième version du Totemigo avec une sensorialité augmentée. Il s’appellera le Totemitech (« tech » pour technologie). Il sera notamment capable de réagir par des vibrations et de la lumière aux réponses des enfants.
Le 7 février prochain, nous lançons un financement participatif pour faire aboutir le projet, auquel chacun peut participer.
L’envie d’aider les enfants et plus globalement d’aider son prochain vous est venue comment ?
Dans la vie, il faut se donner un but. Le mien, c’est d’avoir un impact positif. J’ai donné des cours pour transmettre mon savoir, je me suis investi dans des associations pour donner de mon temps, j’ai déjà eu deux stagiaires à qui j’ai transmis des connaissances… Cette fois-ci je donne le sourire et de nouvelles capacités d’apprentissage à des enfants et ça, ça n’a pas de prix. Il y a une phrase toute bête qui dit « je sais pourquoi je me lève le matin » et je sais aujourd’hui pourquoi je suis debout tous les jours : pour aider des enfants handicapés. L’impact positif, c’est vraiment ce que je cherche !
TOTEMIGOS - Résumé des Scénarios from Antonin Fauret on Vimeo.
Podcasts « Les cœurs audacieux » - Saison 2 / Épisode 2 - 30 novembre 2021
Informations complémentaires

Formation
Allier le sport à la créativité : 36 heures pour innover…Et gagner !
4 élèves-ingénieurs du département Génie Mécanique (GM) de l’INSA Lyon remportent le premier prix au Raid-Innovation de l’Université de Savoie Mont Blanc et du cluster Sporaltec.
Les 9 et 10 octobre 2017, Louis Jacolin, Maxime Lohya, Anne-Flore Mailland et Laura Paget ont participé et remporté la 5e édition du Raid-Innovation sur le campus du Bourget-du-Lac en Savoie. Ce challenge rassemble 136 étudiants issus de 14 formations différentes, qui travaillent sur une problématique réelle amenée par une entreprise. Sa particularité ? Allier le sport à la créativité.
« La 1re journée a commencé par une présentation des entreprises qui nous a permis de choisir celle avec laquelle travailler. Une fois les équipes constituées, on est parti pour 13 kilomètres de trail et une traversée du Lac du Bourget en kayak. Nous avons pu faire connaissance dans un premier temps et discuter du projet tout en faisant du sport. Ensuite, on a rejoint le point de rassemblement pour 24h de brainstorming. C’était une expérience incroyable, tout le monde a dormi sur place » raconte Louis Jacolin, élève-ingénieur en 4e année du département Génie Mécanique.
Encadrés par les entreprises elles-mêmes et des experts en créativité et en méthodes de l’innovation, leur équipe a travaillé sur la thématique « réinventer un système de portage pour les traileurs » pour la start-up Unchain, spécialisée dans l’innovation des équipements sportifs.
« Le directeur de Unchain n’a pas voulu nous mettre tout de suite sur la piste du sac à dos, pour que l’on puisse s’ouvrir à d’autres solutions. On aurait pu imaginer un drone ou un traineau. Finalement, on est parti sur « le sac à dos de trail, nouvelle génération ». Quelques fois, je me demande ce que c’est d’être ingénieur et ça m’a vraiment fait plaisir de le vivre concrètement. J’aime la créativité, rechercher des idées, l’avant-projet, penser et créer un produit. C’est bien d’avoir plusieurs points de vue, on n'a pas tous la même façon de penser. En tant qu’ingénieurs, on voit trop souvent la contrainte technique et ça bride notre créativité. Le fait de travailler avec d’autres profils nous aide à prendre l’habitude de voir plus loin » explique Anne-Flore Mailland, élève-ingénieure en 4e année de GM.
Apprendre dans les conditions du réel : un plus de la formation
Les professeurs du département GM sont nombreux à encourager leurs élèves à participer à des événements hors cadre scolaire, qui présentent un réel intérêt de formation. Fabrice Ville, Directeur des études en charge des relations étudiants, est content de constater que 11 de ses élèves se sont inscrits à la compétition.
« Ce genre d’expérience est favorable pour l’étudiant qui est en conditions réelles d’innovation et qui peut trouver une opportunité pour accroître son réseau, voire trouver un stage. Côté entreprise, cela leur permet d’identifier de futurs collaborateurs. Pour nos élèves, cette expérience est aussi une continuité dans leur formation, une mise en pratique de leurs connaissances acquises tout au long de leur formation d’ingénieur » complète Fabrice Ville.

Recherche
Plan Campus : l’INSA Lyon inaugure son premier bâtiment neuf du quartier « Ingénierie »
Très ambitieux, le chantier qui a permis la sortie de terre du nouveau bâtiment Sophie Germain, s’est déroulé sur 20 mois. À la clé : un pôle mécanique plus visible au cœur du quartier « Ingénierie » du campus Lyon Tech-La Doua.
L’INSA Lyon inaugure ce 20 mars 2017 le bâtiment Sophie Germain après des mois de travaux sur son site. Cette opération de démolition reconstruction était un véritable challenge pour les équipes de chantier mais aussi pour les usagers qui ont eu à gérer des nuisances au quotidien.
Depuis fin 2016, les premiers utilisateurs ont pu investir leurs mètres carrés dans ce nouveau bâtiment qui porte le nom, une fois n’est pas coutume, d’une célèbre femme scientifique.
« Nous avons décidé de baptiser ce bâtiment au nom de Sophie Germain, mathématicienne et philosophe française, qui a apporté des contributions importantes à l’étude de l’élasticité des corps, la théorie des nombres et la démonstration partielle du théorème de Fermat (qui est une généralisation du théorème de Pythagore). À l’époque, elle devait se cacher derrière le nom d’emprunt Antoine-Auguste Le Blanc car les sciences étaient une « affaire d’hommes ». Aujourd’hui, elle donne son nom à l’un des bâtiments les plus emblématiques de notre campus » explique Eric Maurincomme, Directeur de l’INSA Lyon.
Recherche et Enseignement : un pôle centralisé pour deux entités
Car ce projet d’envergure a à la fois impacté la recherche et l’enseignement sur le campus de l’INSA Lyon.
« Ce projet s’est réalisé en cohérence avec l’opération Cité Campus qui prévoit en effet la création de quartiers afin d’obtenir une meilleure lisibilité des compétences développées au sein du campus, de renforcer les réseaux et les moyens, de rationaliser les surfaces et d’optimiser les coûts de fonctionnement des bâtiments » précise Nicolas Gaillard, Directeur adjoint de l’INSA Lyon en charge du développement durable et du patrimoine.
Imaginé au cœur du futur quartier « Ingénierie », le bâtiment Sophie Germain accueille principalement le Laboratoire de Mécanique des Contacts et des Structures (LaMCoS, UMR INSA CNRS 5259) et ses espaces de manipulation et de bureaux.
« La partie de la Halle que nous avons supprimée pour y construire ce nouveau bâtiment Sophie Germain était vétuste et sur un niveau seulement. Nous avions besoin de mètres carrés pour permettre au LaMCoS de se regrouper alors que les différentes équipes étaient précédemment distribuées sur plusieurs bâtiments. Nous procédons actuellement au regroupement des activités d’enseignement du département Génie Mécanique, afin de créer un pôle d’enseignement et de recherche de Génie Mécanique sur notre campus de la Doua, diplômant environ 350 ingénieurs et 40 docteurs dans cette spécialité » précise Eric Maurincomme, Directeur de l’INSA Lyon.
Développement Durable : le mot d’ordre du chantier
Chantier à faibles nuisances, gestion de l’énergie, maintenance (pérennité des performances environnementales), confort visuel : voilà 4 cibles qui ont guidé l’esprit de ce chantier unique, en accord avec les principes de développement durable et la démarche Haute Qualité Environnementale.
Parmi les efforts faits dans ce sens durant toute la durée des travaux : chantier propre avec tri des déchets, rétention d’eau en toiture pour gérer les effets de fortes précipitations, infiltration de l’ensemble des eaux de pluie, éclairage par leds, ou encore circuit de refroidissement d'appareils de laboratoire par un réseau dédié fermé avec volume tampon et aéroréfrigérant. Un échangeur à plaques relié au circuit d'eau froide a complété ce dispositif en cas de fortes chaleurs.
« La complexité de ce chantier s’est vérifiée mais nous pouvons parler d’une véritable réussite avec quelques spécificités à souligner en matière de durabilité. Sophie Germain est à la fois le premier bâtiment du campus LyonTech-La Doua à avoir 100% de ses eaux infiltrées et le premier exemple de construction du « campus sur le campus », sans consommation de foncier. Un laboratoire INSA a même travaillé sur le béton Ecocem qui a été utilisé, dont l’impact carbone est moindre qu’un béton classique. Et puis autre particularité : 97% des dépenses sont allouées à l’intervention d’entreprises locales » conclut Nicolas Gaillard, fier d’avoir pu mener, avec les équipes de la direction du patrimoine et du développement durable, cette étape du Plan Campus à bien.
L’inauguration du bâtiment Sophie Germain se déroulera sur le campus de l’INSA Lyon le lundi 20 mars. Une plaque commémorative sera dévoilée à cette occasion.
Opération « Sophie Germain » en chiffres
200 chercheurs et personnels
2 860 m2 de plancher
11,95 M€ financés par l’Etat, la Région Auvergne Rhône-Alpes et la Métropole de Lyon (6,75 M€ financé sur la base du Contrat Plan Etat-Région), complétée par la Région dans le cadre du projet Lyon Cité Campus.
« L’inauguration du bâtiment Sophie Germain qui accueille le laboratoire est l’aboutissement d’un travail de longue haleine et qui a mobilisé tous les personnels de l’unité et ceux de la direction du patrimoine. Ce projet a vu le jour à l’initiative du Pr. Alain Combescure, directeur du laboratoire de 2003 à 2011 et visionnaire, et d’Alain Storck, précédent directeur de l’INSA Lyon. Ils ont impulsé pour l’un et soutenu pour l’autre le projet d’un quartier d’ingénierie fort et visible, regroupant en son sein la mécanique et les matériaux – d’où le nom de projet MECAMAT, pour l’enseignement et la recherche, dans un lieu unique et sur le campus de La Doua. Ce bâtiment n’aurait aussi probablement pas vu le jour sans la contribution décisive de Jean-François Jullien, professeur en Génie Civil, qui a travaillé sur plusieurs avant-projets d’implantation avant que celui-ci soit retenu. Le directeur actuel, Eric Maurincomme, a transformé les idées dessinées sur un coin de table en une construction sur 6 niveaux hébergeant aujourd’hui près de 200 chercheurs, personnels et doctorants. Enfin tous les membres du laboratoire ont activement participé au déménagement, de la préparation à l’emménagement. Le déménagement à lui seul a duré 5 semaines, avec par exemple plusieurs équipements de quelques tonnes et uniques au monde transportés sous pression d’huile et régulés en température. »
« Lorsqu’on regarde la nouvelle physionomie des bâtiments abritant les activités de Génie Mécanique, le bâtiment Sophie Germain est un peu le premier plateau d’une balance qui va très vite être équilibrée avec la livraison d’un second bâtiment accueillant une part importante des 1100 étudiants du département. Ainsi, les étudiants auront l’opportunité d’être toujours à proximité de leurs enseignants. Cette proximité entre les activités d’enseignement et de recherche n’est pas uniquement géographique, elle permet aux étudiants de bénéficier d’équipements de pointe et aux enseignants-chercheurs de faire découvrir leurs activités aux étudiants et faire naître des vocations chez certains. »