
Vie de campus
Premier sélectionné INSA aux Jeux Paralympiques 2020 !
Bravo à Fabien Filaire qui représentera la France dans une discipline d’orfèvre : l’escrime. Inutile de le chercher derrière un fleuret, il sera plutôt debout le long de la piste puisque c’est en tant qu’arbitre d’escrime handisport que le jeune homme a été sélectionné pour les Jeux Paralympiques de Tokyo 2020. Entretien.
Que ressentez-vous depuis l’annonce de votre sélection ?
« Je suis très heureux d’avoir obtenu cette sélection, après celle reçue pour RIO 2016, car cela vient récompenser près de quatre ans de travail pour devenir meilleur, plus juste et assurer le bon déroulement des matchs et des compétitions. La sélection est aussi un moyen de montrer que le travail fourni est reconnu et valorisé par les membres de la Commission Internationale d’Arbitrage. D'autre part, ayant déjà une première expérience des Jeux et ayant pu participer à deux Championnats du Monde en 2017 et 2019, je vais pouvoir aborder cette compétition plus sereinement, avec plus de maturité et de technique. J’espère donc avoir la possibilité d’arbitrer le plus possible et, pourquoi pas, avoir une nouvelle fois la chance d’arbitrer une finale Paralympique. »
Comment se déroulent les épreuves ?
« L’escrime handisport aux Jeux Paralympiques se divise en plusieurs compétitions en fonction des armes pratiquées (fleuret, épée et sabre), du sexe des athlètes, de leurs catégories de handicap (A ou B*) et enfin, si l’épreuve est individuelle ou par équipe. Ainsi, sur les cinq jours d'affrontement, les trois premiers seront dédiés aux compétitions individuelles et une seule arme sera représentée par jour. Les hommes et les femmes, des deux catégories A et B, auront leur compétition en même temps. Les deux derniers jours auront lieux les compétitions par équipe à l’épée et au fleuret car il n’y a pas de compétitions par équipe au sabre aux Jeux Paralympiques.
Étant arbitre international aux trois armes, je suis susceptible d’arbitrer chaque jour. Le choix des arbitres sur chaque match revient à la Commission Internationale d’Arbitrage d’Escrime Handisport et ne sera connu que le jour de la compétition.
Et comme la sélection aux Jeux Paralympiques n’est pas terminée, les arbitres vont pouvoir se préparer avant les Jeux, avec notamment les Championnats d’Europe. Il reste un certain nombre de compétitions jusqu'en mai 2020. »
Avez-vous un message à faire passer ?
« Je suis élève-ingénieur en 5e année au département Biosciences, parcours Biochimie et Biotechnologie. Je tiens à remercier l’INSA, sa section sport de haut niveau et le département Biosciences pour l'ensemble des aménagements dont j'ai pu bénéficier au cours de mon cycle ingénieur, et d'avoir considéré ma pratique d'arbitre d'escrime handisport comme n'importe quelle autre pratique sportive. C'est grâce à cela que j'ai pu faire toutes les compétitions qui m'ont permis d'être retenu pour les Jeux. Ce sera encore un plaisir de représenter mon école aux Jeux Paralympiques. »
Les Jeux Paralympiques de Tokyo 2020 se dérouleront du 25 août au 6 septembre, avec les compétitions d’escrime du 26 au 30 août.
* Catégorie A : tireur avec équilibre du tronc - Catégorie B : tireur sans équilibre du tronc

Vie de campus
Gaëtan Charlot élu "Sportif de l'année" par la communauté INSA.
Chaque mois un étudiant sportif de haut niveau (SHN) est élu « sportif du mois ». Depuis 4 ans maintenant la communauté INSA élit le sportif SHN de l'année parmi les sportifs du mois !
Cette année, ils étaient 10 à concourir pour le titre de sportif de l’année, remporté en 2017 par Thibault Colard en aviron pour sa médaille olympique aux JO de Rio, en 2016 par Fanny Gibert en escalade pour son titre de championne de France élite sénior de Bloc et en 2015 par Sophia Bouderbane championne d'Europe Espoir de Karaté.
Gaëtan Charlot en 2e année au Premier cycle a été élu avec 23.02% des 1985 voix recueillies !
Il revient sur son parcours :
« Handicapé de naissance, diplégique exactement ; je souffre d’une malformation neurologique qui entraine une sorte de déconnexion musculaire de mes membres inférieurs qui m’empêchent de marcher. Je peux me déplacer sur quelques mètres grâce à un médicament, le baclofène, diffusé en permanence dans mon corps grâce à une pompe placée sous ma peau.
J’ai découvert l’escrime par hasard à 7 ans et petit à petit, grâce à ce sport d’opposition, d’assauts de duels, d’analyse, j’ai pris confiance en moi. L’escrime a été précurseur ; ça a été ma première activité où j’ai pu me confronter aux autres et au monde valide, où je me suis rendu compte qu’à égalité, assis dans un fauteuil, je pouvais faire face aux situations et jouer d’égal à égal. Ça m’a libéré…
Ensuite, j’ai enchainé les activités. J’ai effectué à peu près tout ce qu’une personne en situation de handicap est capable de réaliser : basket, ping-pong, ski, fauteuil tout terrain, handi-wake, canoë-kayak, jet-ski, quad, tir-à-l’arc… Au final, j’ai gardé l’escrime, ma discipline principale et le basket, mon activité de loisir.
D'abord fleurettiste, je me suis orienté vers l'épée. J'adore cette activité car le respect de l'adversaire en constitue l'essence. Il combine finesse, pugnacité, réflexion, vitesse et spontanéité, soit une panoplie de qualités à maitriser qui en font un sport très complet. D'autre part – contrairement à l'escrime valide où les compétiteurs passent beaucoup de temps à avancer et reculer tout en sautillant sans croiser le fer – être en fauteuil fait que l’on est constamment à portée de son adversaire. La pratique en « handi » en fait un sport beaucoup plus spectaculaire et cela est plus que rare pour être signalé.
J'ai intégré l’an dernier l’INSA, filière SHN en 2016. En émettant le vœu de rejoindre cette école, j’espérais mener à bien mon double projet : ingénieur et sportif de haut niveau avec en point de mire l'objectif de participer aux jeux paralympiques de Tokyo en 2020 ou Paris 2024.
Aujourd’hui, après bientôt deux ans de présence au sein de cette école, je me rends compte que j’ai vraiment fait le bon choix. Tout est mis en œuvre ici pour réussir dans les deux domaines, reste pour ma part à travailler et faire les efforts nécessaires.»
Si Gaëtan a été élu sur ses performances de mai 2017, il enchaîne les beaux résultats en 2018. Il a terminé 2e par équipe et 8e en individuel à la coupe du monde qui a eu lieu à Montréal en avril 2018. Il a également remporté 3 étapes du circuit national dont la dernière victoire date du 3 juin 2018 à Bordeaux. Il a joué la finale face à Romain Noble, 7e mondial, sûrement une de ses plus belles victoires.
« Lors de cette finale, je n’ai pas explosé sur les premières touches et ai fait jeu égal en début d’assaut (2-2) ; c’est alors que j’ai sorti le grand jeu et à la surprise générale pris le dessus ! Le public attendait un retour de l’adversaire que l’on pensait inéluctable. Le suspens était terrible car le score semblait irréaliste mais je n’ai rien lâché. La dernière touche était magique : la pointe de mon épée a effleuré la main de mon adversaire au moment où celui-ci allait m’asséner un de ses coups dont il a le secret. Trop tard, la lampe verte s’est allumé, synonyme de victoire. Je n’en revenais pas, j’ai dû regarder le score avant d’éclater de joie ; je venais de battre l’icône de l’handi escrime français, champion paralympique par équipe à Rio. »
Cet exploit vient consolider sa première place au classement en cours des épéistes français et illustre la grande qualité de nos sportifs !
Félicitations à lui pour le titre de sportif de l’année et aux SHN pour leurs résultats d’exception et un grand merci à tous ceux qui participent aux élections des sportifs du mois !