
Sciences & Société
Soutenance de l'Habilitation à Diriger des Recherches en sciences : Pierre-Antoine Geslin
Elastic modeling of dislocations and solid solution strengthening in random alloys
Chargé de Recherche CNRS : Pierre-Antoine Geslin
Laboratoire INSA : MATEIS / ELyTMaX
Rapporteurs : Maryam Ghazisaeidi, Jérôme Weiss, Emmanuel Clouet
Jury :
Civilité |
Nom et Prénom |
Grade/Qualité |
Établissement |
Mme. |
Maryam GHAZISAEIDI |
Professor |
Ohio State University |
M. |
Jérôme WEISS |
Directeur de recherche |
CNRS / Université Grenoble Alpes |
M. |
Emmanuel CLOUET |
Directeur de recherche |
CEA Paris Saclay |
M. |
Sylvain PATINET |
Chargé de recherche |
CNRS / ESPCI-Paris |
M. |
Michel PEREZ |
Professeur des Universités |
INSA-Lyon |
M. |
David RODNEY |
Professeur des Universités |
Université Claude Bernard Lyon 1 |
Informations complémentaires
-
Amphithéâtre clémence Royer, Bâtiment Jacqueline Ferrand, INSA-Lyon (Villeurbanne)
Derniers évènements
Journées Transmissions Mécaniques 2025
Du 16 au 17 juil
International
ELyT School : Ecole d’été Franco-Japonaise
Dans le cadre de son école d'été 2024 ELyT School, le programme de coopération franco-japonaise ELyT propose un cycle de conférences ouvertes à tous.
Depuis 2009, l'ELyT School est organisée chaque année (alternativement à Lyon et à Sendai) dans le but de former des étudiants et de présenter les institutions partenaires et notamment les programmes de double diplôme Master et PhD, les métiers de la recherche. ELyT School rassemble 35 étudiants sur le thème "Energy, environnement, sustainability".
Le programme comprend des activités scientifiques avec des séminaires donnés par des professeurs japonais et français, des travaux de recherche en petits groupes, des présentations d'étudiants, une visite de plusieurs laboratoires.
Informations complémentaires
- alain.fave@insa-lyon.fr
- https://www.elyt-lab.com/en/content/elyt-school
-
INSA de Lyon: salle des thèses, INL, Bat Irene Joliot Curie, 3 rue Enrico Fermi École Centrale de Lyon: bâtiment W1,Amphi 3
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Journées Transmissions Mécaniques 2025
Du 16 au 17 juil
Recherche
Jean-Yves Cavaillé lauréat du Certificat d’honneur du Ministre des Affaires étrangères japonais
Vendredi 15 décembre 2023, le Pr Jean-Yves Cavaillé s’est vu remettre le certificat d’honneur du Ministre des Affaires étrangères du Japon lors d’une cérémonie organisée en son honneur, à l’INSA Lyon, par le Consul du Japon à Lyon, M. Kuratomi Kenji.
Cette haute distinction est décernée par l’État japonais à des individus qui sont à l’origine de réalisations exceptionnelles dans le domaine des relations internationales et qui ont joué un rôle majeur dans la promotion de l’amitié entre le Japon et d’autres pays. À travers ce certificat d’honneur, le Japon a tenu à reconnaître et saluer les réalisations initiées et développées par Jean-Yves Cavaillé, ces vingt dernières années, pour renforcer la coopération scientifique et technologique entre le Japon et le France.
Impliqué dans la coopération avec l’Université du Tohoku à partir de 2003, Jean-Yves Cavaillé a créé dès l’année suivante un bureau de liaison entre l’Université du Tohoku et l’INSA Lyon. En 2008, il a lancé ELyT-Lab, un laboratoire commun entre l’Université du Tohoku, le CNRS, Centrale Lyon et l’INSA Lyon, dont il a assuré la direction pendant 8 ans. Après avoir créé ELyT School en 2009, pour attirer des étudiants vers les dispositifs de doubles diplômes franco-japonais, il a mis en place un accord de cotutelle de thèses à compter de 2012 entre l’Université du Tohoku et l’INSA Lyon.
En 2016, il a créé ELyTMaX, un Laboratoire International de Recherche, placé sous la tutelle de l’Université de Lyon, de l’Université du Tohoku et du CNRS, et dédié à l’étude des matériaux et systèmes soumis à des conditions extrêmes. Jean-Yves Cavaillé l’a dirigé pendant une année et demie, depuis Sendai.
En 2018, il a mis en place ELyTMaX@Lyon, le site français d’ELyTMaX, puis ELyT Global, un réseau international de recherche, soutenu par le CNRS, l’Université du Tohoku, l’INSA Lyon, Centrale Lyon et l’Université Claude Bernard Lyon 1, ouvert à de nouveaux partenaires académiques et visant à développer de nouvelles collaborations industrielles.

Recherche
Distinction : le Professeur Toshiyuki Takagi reçoit les insignes de Docteur Honoris Causa
Le mercredi 16 novembre dernier, Toshiyuki Takagi, Professeur à l'Université du Tohoku au Japon, Président de la « Japan Society of Maintenology », a reçu les insignes de Docteur Honoris Causa de l’INSA Lyon.
La cérémonie s'est déroulée sous la présidence d’honneur de Gabriele Fioni, Recteur délégué pour l’enseignement supérieur, la Recherche et l’Innovation de la région académique Auvergne-Rhône-Alpes, de Franck Debouk, président de l’Université de Lyon, Kenji Kuratomi, Consul, chef du Bureau consulaire du Japon à Lyon, Frédéric Fotiadu, directeur de l’INSA et Marie-Christine Baietto, Directrice de la recherche et la valorisation à l’INSA Lyon. Elle a été suivie par une table ronde sur le thème de l'expatriation vers ou en provenance du Japon.

Diplômé de l’Université de Tokyo en 1979 et 1982 (master et doctorat respectivement) en ingénierie nucléaire, il a travaillé jusqu’en 1987 dans le « Energy Research Laboratory » de Hitachi Ltd. Par la suite, il fût maître de conférences à l’Université de Tokyo (1987-1989), puis à l’Université du Tohoku (TU) (1989-1998), avant d’être promu Professeur des Universités en 1998 à "l’Institute of Fluid Sciences" de TU. Outre les techniques électromagnétiques de contrôle non-destructif, ses travaux de recherche couvrent notamment la maintenance industrielle, ainsi que les revêtements en carbone de type diamant et leurs applications. Il a été impliqué dans de nombreux projets financés par des agences publiques japonaises dans le domaine du contrôle non-destructif et le contrôle de santé. A ce titre, il a piloté un projet bilatéral entre l'ANR et le Ministère japonais de l'Education, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie (MEXT), impliquant une dizaine d'équipes dont le CEA et le CNRS, côté français, et concernant l’étude et le contrôle de l’amincissement des parois des conduites de refroidissement du à la corrosion / érosion.
Toshiyuki Takagi a écrit ou co-écrit plus de 390 articles dans des journaux internationaux à comité de lecture, et est l’éditeur en chef du journal "International Journal of Applied Electromagnetics and Mechanics". En outre, il est le président de la société japonaise "Japan Society of Maintenology", et membre du bureau directeur. Actuellement membre actif du laboratoire ELyTMaX, il est un ambassadeur très actif de cette unité et au-delà, des collaborations France – Japon auprès des institutions japonaises (Université du Tohoku bien sûr, mais aussi la JSPS, le MEXT, etc.).
Depuis plus de 20 ans, le Professeur Takagi contribue, par son rôle moteur et majeur, au rapprochement de l'INSA Lyon avec la prestigieuse Université du Tohoku (TU), classée deuxième du Japon, aussi bien au niveau scientifique (développement de projets de recherche, organisation de workshops communs, etc.) qu'au niveau plus institutionnel (ouverture des "bureaux de liaison" au sein de TU et à l'INSA, doubles diplômes INSA – TU, implication de TU dans la création en 2008 du LIA ELyT lab dont le premier co-directeur japonais a été le Professeur Tetsuo Shoji (avec Jean-Yves Cavaillé pour l'INSA), Vice-Président Recherche et International de TU. Il est lui-même devenu co-directeur en 2013.

International
11e édition de l’école d’été franco-japonaise ELyT School
La onzième édition de l’école d’été franco-japonaise ELyT School s’est déroulée du 26 août au 3 septembre 2019 à Lyon, sur les campus de l’INSA et de l’Ecole Centrale, en collaboration avec le laboratoire international associé (LIA) du CNRS ELyT Global qui regroupe des laboratoires de recherche en ingénierie de l’Université du Tohoku à Sendai, de l’INSA Lyon et de l’ECL.
Tous les ans (alternativement en France et au Japon), l’école d’été a pour but de faire connaître les institutions partenaires aux étudiants de l’autre pays (principalement aux élèves-ingénieurs et étudiants en master, afin de les sensibiliser aux programmes de double-diplôme de master et de favoriser la mise en place future de thèses en co-tutelle). Au total, 31 étudiants (dont 18 de Tohoku University) ont pu se rencontrer et échanger au cours de cette école d’été. Leur origine académique est assez diverse mais liée aux activités de ELyT Global : mécanique, physique, matériaux, tribologie, biosciences, environnement. Cela a fortement renforcé les interactions entre étudiants des deux pays durant ces 10 jours. Ils seront des futurs ambassadeurs pour l’ELyT School, et sont très motivés pour participer aux programmes d’échanges académiques ainsi qu’aux doubles diplômes de master et de doctorat.
Cérémonie officielle à la Skyroom de la Tour Oxygène
Le programme a été consacré à la fois à des aspects scientifiques et culturels, avec également la participation des laboratoires des campus. La thématique générale était «Energy, Environment, Safety and Engineering». Une partie importante de l’ELyT School reposait sur des présentations d’enseignants chercheurs français ou japonais (9 au total). Ceux-ci avaient choisi des thématiques permettant de couvrir le large spectre d’origine des étudiants et la thématique de l’ELyT School, tout en s’inscrivant dans les sujets développés par ELyT Global. Chaque étudiant faisait également une présentation sur son parcours personnel et académique.
Pendant une présentation d’étudiant à ECL
Les étudiants ont visité des laboratoires à l’INSA et à l’ECL : MATEIS, INL, LGEF, LTDS, LMFA. Ce fut l’occasion, en plus de voir certaines manipulations et discuter de thématiques particulières avec des doctorants français, de découvrir l’organisation et la vie dans un laboratoire français, très différentes de ce qu’elle est au Japon.
Les étudiants ont également réalisé, en petits groupes, un travail de recherche bibliographique (« group project ») autour de la thématique de l’école pour réfléchir ensemble, échanger, synthétiser leurs recherches. Ce projet a représenté un ensemble de 20 heures de travail pour les étudiants et est, depuis 5 ans, un des points essentiels de l’école : faire travailler ensemble des étudiants d’origine diverse tant d’un point de vue culturel qu’académique. Une présentation orale de chaque groupe, validée par un jury d’enseignants, combinée à une participation active aux activités de ELyT School, conduit à l’obtention de 2 crédits ECTS délivrés par les 3 institutions partenaires.
L’ELyT School est un très bon moyen d'attirer des étudiants en thèse en co-tutelle pour l’avenir et renforcer ainsi ce lien spécial qui a été construit entre Sendai et Lyon. En fait, tous les étudiants en doctorat en co-tutelle ont suivi au moins une ELyT School par le passé. Cette école thématique, au-delà de la synergie formation-recherche, peut aussi contribuer à l’ouverture des étudiants japonais, aujourd’hui encore peu mobiles. C’est le cas cette année où 4 étudiants japonais restent plusieurs mois pour un stage dans les laboratoires de l’INSA ou de l’ECL, grâce au soutien de l’Université de Lyon et de ELyT Global.
L’originalité du projet réside dans la synergie de quatre facteurs clés :
- une approche globale et durable avec un partenaire, essentielle dans la relation avec le Japon
- une réponse adaptée à la problématique de la mobilité japonaise, intégrée dans une collaboration de recherche très active
- un programme qui intègre le triptyque formation/recherche/milieu économique
- la réciprocité du concept (une année en France, une année au Japon).
Cette édition de ELyT School a pu avoir lieu grâce au soutien de plusieurs organismes : le labex MANUTECH-SISE, la fédération IngéLyse, le LIA CNRS ELyT Global, l’UMI CNRS ELyTMaX, le CNRS, l’Université de Lyon, la région Auvergne-Rhône-Alpes, la JASSO, l’INSA de Lyon, l’ECL et Tohoku University.
Excursion à Annecy

International
Lyon-Tōhoku, un partenariat stratégique toujours plus structuré
Une délégation d'une soixantaine de chercheurs et représentants d'institutions japonaises était présente à l'INSA Lyon pour l'inauguration de l’Institute of Fluid Science Lyon Center et pour le forum annuel du réseau académique et institutionnel JANET (Japan Academic Network in Europe).
Le Directeur de l’INSA Lyon, Dr. Eric MAURINCOMME, le Professeur Hideo OHNO, Président de l’université du Tōhoku, et le Directeur de l'Institut INSIS du CNRS, Dr Jean-Yves MARZIN, ont eu l'honneur d'ouvrir la cérémonie d'inauguration du centre de recherche créé par l'Institute of Fluid Science (IFS) de l'Université du Tōhoku : l'IFS Lyon Center.
Fondé en 1943 à l'Université du Tohoku, l'IFS est aujourd'hui un centre de recherche de renommée mondiale avec une stratégie à l’international très ambitieuse. Le projet de l'IFS pour 2030 est de former un pôle de recherche international où se rejoignent des chercheurs du monde entier pour travailler conjointement sur sa finalité : continuer de progresser en sciences des fluides et des phénomènes de transport en général, et en technologies d'analyse de la dynamique des thermo-fluides.
L'IFS Lyon Center est également rattaché à l'UMI ELyTMaX (Engineering Science Lyon-Tohoku). Fondé par le CNRS, l'Université de Lyon et l'université du Tōhoku, ce laboratoire franco-japonais dédié à l’étude des matériaux et systèmes soumis à des conditions extrêmes, est localisé au Japon depuis 2016 et a inauguré l’ouverture d’un site à Lyon en mars 2018.
Ces deux entités ont, entre autres, l'objectif de faciliter l'accueil de chercheurs et d'étudiants de l'université du Tōhoku à l’INSA Lyon. La délégation a également visité les locaux d'ELyTMaX à Lyon et de l'IFS Lyon Center, ainsi que le bureau de liaison de l'université du Tōhoku et de l'Université de Lyon, basé sur le campus de l'INSA Lyon depuis 2004, où sont exposés une vingtaine de projets de recherche du LIA ELyT GLobal.
Le lendemain de l'inauguration, l'INSA a accueilli en collaboration avec l’université du Tōhoku, le forum JANET, le rendez-vous annuel d'un réseau de 28 universités et institutions japonaises qui ont des bureaux et des laboratoires en Europe, dont l'objectif est de promouvoir la collaboration avec des universités européennes.
Le forum a permis aux universités et centre de recherche japonais et français de présenter sous la forme de conférences leurs ambitions à l’international et de discuter de leurs stratégies et des outils de coopération avec les institutions présentes. Parmi les participants figuraient notamment l'université du Tōhoku, University of Tsukuba, Shinshu University, Nara Institute of Science and Technology, l’Université de Lyon, le Directeur de l’IDEXLyon, le CNRS, la Commission Européenne, et les agences gouvernementales japonaises JSPS et JST. Cet événement a également été ponctué par la participation notable de Mr. Hidekazu Nagasawa, Consul Chef du Bureau Consulaire du Japon à Lyon.
A l'occasion de ce rassemblement exceptionnel à Lyon, une session d'information, ouverte à tous les étudiants de Lyon et de la région, a été organisée pour présenter les programmes de formation. Parmi l'auditoire, représentants d'établissement, étudiants de master et doctorants ont découvert des opportunités de post-doc, d'échanges académiques et de programmes courts.
Informations complémentaires

International
ELyT School : 10 ans de coopération franco-japonaise
Créée pour favoriser les échanges entre élèves-ingénieurs et étudiants en master français et japonais, l’école d’été ELyT School est organisée chaque année alternativement entre Lyon et Sendai, et s’appuie sur des liens forts tissés entre le CNRS, l’Université de Lyon et l’Université du Tohoku au Japon.
C’est l’une des belles réussites qui lient la France et le Japon en matière d’échanges académiques. ELyT School qui s’adresse aux étudiants de l’INSA Lyon, de l’École Centrale de Lyon et de l’Université du Tohoku au Japon, a pour but de sensibiliser les étudiants aux programmes de double diplôme de master et doctorat. Depuis le début de l’aventure ELyT, 17 thèses en co-tutelle ont été soutenues dans le cadre des laboratoires internationaux associés (LIA) ELyTLab et ELyT Global (réseau de laboratoires français et japonais en sciences de l'ingénieur menant des recherches conjointes dans les domaines de l'énergie, du transport, et du médical) ainsi que de l’Unité Mixte Internationale ELyTMax (laboratoire franco-japonais dédié à l’étude des matériaux et systèmes soumis à des conditions extrêmes).
Présentation d’un ingénieur de TEPCO aux étudiants avant d’aller
sur le site de la centrale de Fukushima Dai Ichi.
ELyT School s’est récemment ouverte à des partenaires suédois (Royal Institute of Technology KTH), chinois (Nanjing University of Aeronautics and Astronautics) et américain (University of Washington). Cette dixième promotion de l’école d’été a permis à cinquante étudiants de rencontrer des camarades internationaux autour de la thématique « Energy, Environment, Safety and Engineering » à travers des activités scientifiques, de recherche et des découvertes culturelles.
Visite de Hiraizumi
Le bilan anniversaire d’ELyT School est positif et l’intérêt des étudiants pour les activités d’ELyTMax et d’ELyt Global est grandissant. Les nombreux échanges et amitiés créés entre les étudiants motivent les participants français à préparer l’accueil des étudiants pour la prochaine édition, qui se tiendra à Lyon en 2019.
Contact pour le LIA "ELyT Global" : Damien Fabregue
Contact pour l'UMI "ELyTMaX" : Gaël Sebald

International
« Le plus dur n’a pas été de m’y installer, mais bien d’en repartir »
Jean-Yves Cavaillé, enseignant-chercheur à l’INSA Lyon, revient sur deux années passées au Japon dans le cadre du partenariat entre l’INSA Lyon, le CNRS et l’Université de Tohoku (TU).
Dans quel contexte s’est présentée à vous cette opportunité ?
Pour la première fois dans l’histoire de l’INSA Lyon, une équipe d’enseignants-chercheurs, Gaël Sebald, Nicolas Mary et moi-même, est mobilisée depuis plus de deux ans dans le cadre de l’Unité Mixte Internationale (UMI) ELyTMaX pour renforcer la collaboration interuniversitaire. L’implication et la participation équilibrée de l’Université du Tohoku, de l’INSA Lyon et du CNRS nous permettent d’avoir la chance de vivre cette expérience. Lorsque l’opportunité d’une expatriation s’est présentée à moi en 2016, j’ai sauté sur l’occasion.
Je travaillais avec l’Université de Tohoku depuis 2000 et réalisais de nombreux déplacements pour consolider les liens entre les écoles. C’est une des meilleures universités au monde dans le domaine des matériaux, notamment métalliques : c’est même la meilleure du Japon ! Me plonger dans cette aventure humaine et scientifique, et découvrir une nouvelle façon de travailler ensemble me motivait depuis le début.
Vous êtes parti accompagné de votre famille, comment a-t-elle vécu ce changement ?
Ma femme était un peu réticente à l’idée d'aller s’expatrier au Japon avec notre fils. La barrière de la langue et les différences culturelles l’inquiétaient. Notre fils, lui, était plutôt enthousiaste. Sa crainte, de très courte durée, était d'avoir à suivre les cours en anglais dans sa nouvelle école internationale. Mais en quelques jours à Sendai, nous avons adopté le pays et ses habitants. Certes, la barrière de la langue est bien réelle et difficilement surmontable. Cependant, la bienveillance, le dévouement et la gentillesse des Japonais nous ont toujours permis d’arriver à nous faire comprendre. Comme je le dis souvent, le plus dur n’a pas été de m’y installer, mais bien d’en repartir ! Dans le milieu académique, la langue utilisée est l’anglais, ce qui ne pose donc aucun problème pour travailler. Concernant mon fils, tout comme les enfants de Nicolas, ils ont eu la chance d’être scolarisés dans une école anglophone et sont maintenant bilingues. Une grande aide pour leur avenir ! De plus, leur jeune cerveau est un atout certain pour apprendre aussi le japonais ! Quant aux enfants de Gaël, bilingues franco-japonais, ils sont scolarisés dans une école japonaise.
Comment votre intégration professionnelle s’est-elle faite ?
Nos collègues japonais ont été très accueillants, chaleureux et ont su se rendre disponible pour nous. Ils nous ont octroyé dès le début les moyens de travailler efficacement. Œuvrant depuis des années à cette collaboration qui a vu naître notre réseau Lyon-Tohoku (ELyT Lab d'abord, puis ELyTMaX), j’avais l’habitude de collaborer avec eux, d'une manière toujours positive. L’expression « lentement mais sûrement » prend tout son sens dans la mise en œuvre de cette collaboration. Nous avons franchi les différentes étapes allant de la simple discussion informelle entre nos aînés (les Professeurs Pierre-François Gobin et Junji Tani, à la fin des années 90) à la création de notre Unité Mixte Internationale avec le soutien continu de l'ensemble de nos tutelles. Cette dernière étape est essentielle : vivre et travailler au quotidien à Sendai nous permet de tirer le meilleur profit de nos complémentarités, de nos différences culturelles et cette situation constitue un véritable terreau porteur d'idées nouvelles, de nouveaux projets. Notre laboratoire n'en est qu'à ses débuts… Et il a pour vocation à accueillir de nouveaux talents ! C’est très agréable de travailler dans ces conditions !
Et maintenant ?
Je suis revenu en France début septembre 2018 et je viens tout juste de prendre ma retraite. Heureusement, l’INSA a choisi de me nommer « professeur émérite », ce qui me permet de poursuivre mes projets pendant au moins deux ans et de continuer à participer à notre collaboration. Après l'inauguration du site français d'ELyTMaX en mars dernier, je vais faire mon possible pour accueillir le mieux possible nos amis japonais à Lyon. Tant que je peux apporter quelque chose de positif à cette aventure, je continuerai !
- Mercredi 21 novembre : inauguration de l’Institute of Fluid Science (IFS) Lyon Center. L'IFS Lyon Center sera une composante importante d’ELyTMaX ayant les moyens de faciliter l'expatriation de chercheurs et d'étudiants de Tohoku à l’INSA Lyon.
- Jeudi 22 novembre : JANET (Japan Academic NETwork in Europe).
L’INSA Lyon accueille les représentants de quarante universités japonaises autour de conférences et workshop
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Recherche
Centrales nucléaires : comment les démanteler en toute sécurité
Comment procéder au démantèlement de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-Ichi en toute sécurité ? C’est la problématique qui a conduit à la naissance le 1er novembre 2017 du projet PYRAMID, d’envergure internationale. Il est porté par Philippe Guy, chercheur au Laboratoire Vibrations Acoustique de l’INSA Lyon.
« Le projet PYRAMID a pour but de créer un système de gestion du risque industriel, basé sur un dispositif innovant d’inspection non destructive des canalisations des circuits de refroidissement de la centrale nucléaire de Fukushima, pour permettre son démantèlement en toute sécurité. En effet, la centrale est gravement endommagée et présente un haut risque de nouvel accident nucléaire, si son refroidissement n’est pas maintenu. Il faut être sûr que les canalisations vont tenir, et assurer le refroidissement pour pouvoir procéder à son démantèlement, en toute sécurité et sans polluer » explique Philippe Guy, qui devrait pouvoir visiter la centrale lors d’un prochain voyage au Japon en octobre prochain.
En attendant, il est aux manettes d’un projet ANR-PRCI de recherche collaborative qui réunit des laboratoires publics français et japonais, l’unité mixte internationale ELyTMaX, le CRIEPI, fondation de recherche à but non lucratif soutenue par l’industrie électrique japonaise. Ensemble, ils ont remporté un appel à projets lancé par l’Agence Nationale de la Recherche, qui leur permet de travailler sur cette problématique durant les 3 ans à venir.
Optimiser le processus d’inspection dans les tubes en acier corrodés
PYRAMID vise à développer de nouveaux outils de simulation et des techniques de contrôle non destructif à base de capteurs sans contact, de type EMAT, pour détecter et quantifier l’amincissement de parois dû à la corrosion induite par un flux chargé en débris dans les systèmes de tuyauterie. L’objectif final est de fournir un système de gestion des risques basé sur la prévision et la surveillance de l’amincissement de ces parois.
« Les modes et les taux de corrosion seront prédits par des simulations numériques mises en œuvre sur des structures réalistes telles que des coudes d’acier. Ces prédictions seront validées par des mesures électrochimiques sous coefficient de transfert massique contrôlé. Ce qu’il faut préciser, c’est l’utilisation de méthodes ultrasonores non destructives, qui seront conçues à l’aide de simulations numériques. PYRAMID permettra très certainement de conforter la place de leader mondial dans la simulation des contrôles non destructifs du code CIVA développé par le CEA-LIST. Nous devrons expérimenter et valider les résultats obtenus par ces simulations. » précise Philippe Guy.
Former pour transmettre
Dans le cadre de cette collaboration, des séjours croisés de chercheurs sont prévus, et des formations seront proposées dans le cadre d’écoles d’été sur les thématiques développés par le projet PYRAMID.
« Au-delà des publications attendues, nous allons chercher à mettre en place des formations d’ingénieurs et de chercheurs dans ce domaine, parce que le démantèlement de centrales nucléaires va devenir un problème mondial, majeur dans les années à venir. Au delà de l’application visée, dans le cadre de PYRAMID, les résultats pourront être utiles pour l’élaboration de systèmes d’évaluation du risque industriel lié à l’exploitation de tout système de tuyauteries soumis à la corrosion, qui doit être détectée, quantifiée et évaluée, comme c’est le cas dans les industries chimiques, pétrolières, de transport de matières corrosives » conclut Philippe Guy.
Les partenaires de PYRAMID
3 laboratoires publics français
- Laboratoire Vibrations Acoustique (LVA) de l’INSA Lyon
- Matériaux : Ingénierie et Science (MATEIS) de l’INSA Lyon
- CEA-LIST de Paris-Saclay, centre de recherches et d’innovation
1 unité mixte internationale
- ELyTMaX, localisée à l’Université de Tohoku et dirigée par Gaël Sebald, professeur de l’INSA
3 laboratoires publics japonais
- Institut of Fluid Science (IFS) de l’Université de Tohoku
- Graduate School of Engineering (GSE) de l’Université de Tohoku
- Graduate School of Science and Technology (GSST) de l’Université de GUNMA
1 institut de recherche
- CRIEPI
La réunion de lancement de PYRAMID a eu lieu le 9 mars 2018 à l’INSA Lyon,
à l’occasion de la venue de la délégation japonaise pour l’inauguration du laboratoire miroir d’ELyTMaX et du workshop ELyTGlobal.
Le projet PYRAMID évoqué ici s’inscrit dans un programme plus large de collaborations centrées sur l’anticipation des problèmes de corrosion susceptibles d’exister sur les installations de démantèlements mises en place sur le site Fukushima Daiichi.
Contrairement à la stratégie mise en place après la catastrophe de Tchernobyl, qui consistait à enfermer la centrale dans un sarcophage en béton, les japonais ont entrepris de démanteler la centrale composée de 4 réacteurs. Cette opération peut être déclinée en quatre étapes : 1) la décontamination, 2) le refroidissement du cœur des réacteurs, 3) le confinement des eaux souterraines et le contrôle de leur contamination, 4) les opérations de démantèlement proprement dite des installations, 5) enfin, le stockage des déchets.

Si les japonais ont entrepris des mesures curatives de première urgence, leur démarche consiste dans le même temps à consulter les avis d’experts internationaux sur la question de la pérennisation de leurs installations sur le site, dédiées au démantèlement.
C’est ainsi qu’une première délégation de huit experts internationaux fut invitée par les représentants de l’Université du Tohoku et du Japan Atomic Energy Agency (JAEA) pour entreprendre une vaste réflexion sur la problématique de la corrosion. Quatre experts français de Chimie ParisTech, CEA et l’INSA Lyon (représenté par Bernard Normand-MATEIS UMR 5510 CNRS) accompagnés de 2 experts canadiens et 2 experts américains, ont été invités pour échanger sur les risques et la prévention de la corrosion sur le site de Fukushima Daiichi.
Au cours de conférences et d’ateliers, les différents types d’endommagement ont pu être abordés comme la corrosion sous irradiation, la corrosion-érosion, sous contrainte, pour donner un certain nombre de perspectives en matière de monitoring à l’instar de celles déclinées dans le programme PYRAMID, mais aussi en matière de scénarii d’endommagements pour mieux les anticiper. Enfin, une visite sur le site de la centrale a permis de se rendre compte de l’ampleur de la catastrophe et des efforts entrepris par nos collègues japonais.
S’il y a sept ans, nous avons tous été bouleversés par la terrible catastrophe naturelle qui s’est produite au large de Sendaï et la catastrophe industrielle qui en a résultée (la fusion de trois réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi et l’explosion de l’enceinte de confinement du quatrième), cette période anniversaire du tremblement de terre de Sendaï et la concomitance de la visite de nos collègues japonais ne doit pas nous faire oublier combien nous sommes tous concernés par ce genre de catastrophe. C’est l’une des forces de l’INSA que de maintenir un haut niveau de recherche en corrosion en particulier et en Ingénierie en général pour pouvoir contribuer, même modestement, à l’accompagnement sur la durée de personne frappées aussi durement. C’est assurément une autre façon de porter nos valeurs d’ingénieurs ou chercheurs-citoyens.
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Recherche
ELyT School : quand les liens entre la France et le Japon se renforcent
C’est l’une des belles réussites qui lient la France et le Japon en matière d’échange académique. L’école d’été ELyT School en est à sa 8e édition et prend une dimension supplémentaire cette année avec la naissance de l’Unité Mixte Internationale ELyT Max, nouvelle opportunité de sujets de stage ou de thèse pour les étudiants.
Créée pour favoriser les échanges entre élèves-ingénieurs et étudiants en master français et japonais, ELyT School est le fruit d’une collaboration entre l’INSA Lyon, le CNRS, l’Ecole Centrale de Lyon, l’Université de Tohoku et l’association d’étudiants Jasso. Chaque année depuis 8 ans, cette école d’été a pour but de faire connaître les institutions partenaires aux étudiants de l’autre pays afin de les sensibiliser aux programmes de double-diplôme de master et de favoriser la mise en place future de thèses en co-tutelle. Ce dernier point est particulièrement d’intérêt avec la création cette année de l’UMI ELyT MaX, laboratoire franco-japonais dédié à l'étude des matériaux et systèmes soumis à des conditions extrêmes, qui peut proposer des sujets de stage ou de thèse aux étudiants.
« ELyT School s’est ouverte à des partenaires communs des institutions françaises et japonaises au Japon (Tokai University), en Chine (Tisnghua University et Nanjing University of Aeronautics and Astronautics) et en Europe (KTH à Stockholm). Au total, 44 étudiants, dont 8 de l’ECL, 13 de l’INSA et 1 de l’ENISE, ont pu se rencontrer et échanger au cours de cette école d’été. Les étudiants INSA provenaient de plusieurs départements de l’INSA Lyon (SGM, GEN, GE, GM, BS et GI), en début de 4 ou 5ème année » explique Alain Fave, enseignant-chercheur au département Science et Génie des Matériaux, fortement impliqué dans l’aventure ELyT School.
Pour cette édition 2016 qui s’est tenue à Sendai, le programme de l’école d’été a mêlé activités scientifiques autour de la thématique « Energy, Environment and Safety » avec des présentations scientifiques de professeurs japonais et français, du travail de recherche en groupes avec restitution orale, une visite d’une centrale électrique au gaz naturel, d’un site de production d’énergie à partir du photovoltaïque et d’une usine automobile, activités de découvertes mutuelles (présentations des étudiants, visites des campus de TU et des laboratoires…) et activités culturelles et touristiques (cérémonie du thé, présentation du Japon et de son histoire, excursion à Hiraizumi…). L’ELyT School s’est clôturée par un traditionnel banquet japonais sponsorisé par l'Ambassade de France à Tokyo.
« Le bilan de cette édition de ELyT School est très positif. Les présentations des étudiants sur leur travail de groupe étaient excellentes, les exposés scientifiques des professeurs, d’un très haut niveau et l’intérêt des étudiants pour les activités de ELyT MaX était important. De nombreux échanges ont pu avoir lieu entre les étudiants, qui ont noué de forts liens d’amitié … Les participants français sont déjà prêts à accueillir leurs nouveaux amis et bien d’autres étudiants, pour la prochaine édition qui se tiendra à Lyon en 2017 !!! » précise Alain Fave.
A noter que 3 d’entre eux sont restés au Japon pour un échange académique (1 an) ou le double diplôme Master INSA-Tohoku (2 ans et demi).
- Contacts INSA pour "ELyT School" :
- Alain Fave, enseignant-chercheur au département SGM - alain.fave@insa-lyon.fr
- Contacts pour le "LIA ELyT lab" :
- Damien Fabregue - damien.fabregue@insa-lyon.fr