Concours

08 juin
08/juin/2021

International

Deux INSA lauréats au concours Ubisoft 2021

« Spook’n Splash » : c’est le nom du jeu développé par Sophie Raudrant et Guilhem Cerba, en 5e année du département informatique, actuellement en double-diplôme à l’Université de Québec à Chicoutimi (UQAC). À l'occasion de la 11e édition du concours universitaire Ubisoft 2021, ils ont relevé le défi de créer un jeu vidéo en 10 semaines sur la thématique « Séparé.es/Ensemble ». Grâce à une approche inclusive, leur équipe composée d'étudiants francophones, a remporté deux prix : « meilleur défi et innovation technique » et « meilleure expérience utilisateur ». Ils racontent.

Depuis quand êtes-vous à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) ? Pourquoi avoir choisi cette université ?

Guilhem : Notre mobilité a commencé en septembre 2020 mais j’ai décidé de suivre les cours en distanciel tandis que Sophie est allée sur place, à Montréal, à partir d’avril 2021. J'ai choisi l’UQAC car elle propose une formation plus spécialisée dans le jeu vidéo. Il y avait d’autres universités partenaires de l’INSA Lyon à Québec qui proposaient quelques cours mais l’UQAC était la seule à offrir un parcours dédié.

Comment avez-vous été amenés à participer à ce concours ?

Guilhem : J’ai découvert le concours grâce à Sophie qui m’en avait parlé. Sophie a pris connaissance de ce concours grâce à des anciens insaliens qui avaient suivi le double diplôme à Chicoutimi quelques années plus tôt et qui avaient eux aussi participé. Au deuxième trimestre, l’UQAC a recruté sur dossiers des étudiants internationaux, notamment choisis par rapport à leurs expériences passées. Sur les quatre cours par semaine que nous avions, l’UQAC a fait en sorte de nous libérer du temps dans une matière pour que l’on puisse préparer notre participation au concours. Notre enseignant dans cette matière était présent pour nous suivre et vérifier que tout se passait bien.

Quel est le synopsis du jeu que vous avez développé ?

Sophie : Il s’agit d’un jeu coopératif pour 2 à 4 joueurs. Les joueurs incarnent une bande d’amis qui se rendent dans une mine désaffectée pour réaliser leurs plus beaux graffitis mais qui se retrouvent séparés dans plusieurs mondes différents. Pour sortir de ce calvaire, ils doivent s'entraider afin de survivre à cette mine hantée. Mais la perception de chaque monde est différente et la communication entre les amis est primordiale.

Guilhem : Nous avons créé un jeu avec un univers très coloré, avec un style cartoon. Nous étions très loin des jeux réalistes et violents. Aussi, une des conditions du concours était que le jeu devait s’adresser à des joueurs de tous niveaux. N’importe quel type de joueur devait être en mesure de profiter du jeu.

Selon vous, comment avez-vous réussi à recevoir les honneurs « meilleurs défi et innovation techniques » et « meilleure expérience utilisateur » ?

Sophie : Concernant le prix « meilleure expérience utilisateur », notre force vient surtout des efforts que nous avons mis pour la création des menus du jeu. Nous avons passé beaucoup de temps dessus, contrairement aux autres participants qui ont centré leurs efforts sur le jeu en lui-même. De plus, nous avons créé notre jeu avec un mode adapté aux personnes atteintes de daltonisme et un mode qui permet de changer les touches pour que l’usage intégral du clavier ne soit pas nécessaire, comme sur la plupart des jeux. Le fait que notre jeu soit accessible a certainement plu à Ubisoft qui se préoccupe de plus en plus de l’accessibilité de ses jeux pour les personnes en situation de handicap.

GuilhemC’est un concours en dix semaines, avec des conditions plutôt difficiles et nous devions nous coordonner à huit, à distance, avec des horaires décalés car certains étaient en France et d’autres à Québec. La plupart d’entre nous ne nous connaissions pas. Il a fallu apprendre à travailler ensemble, comme nous aurions eu à le faire dans une entreprise. Le concours est très intéressant pour monter en compétences. En plus des deux médailles chacun et d’une bourse d’études que nous avons reçues, nous avons pu gagner en expérience grâce aux deux mentors d’Ubisoft qui nous ont coaché pendant le concours. On se disait aussi qu’on pouvait potentiellement décrocher un stage chez Ubisoft après le concours.

Quel a été le rôle de vos mentors ?

Guilhem : Un mentor artistique et un mentor technique étaient décernés à chaque équipe. Il s’agissait pour nous de Jimmy Pereira et Anthony Duquette, employés chez Ubisoft Saguenay, la même ville que l’UQAC. Ils nous ont beaucoup épaulés. Ils ont fait tester le jeu à leurs collègues, amis et familles pour que nous puissions bénéficier d’un maximum de retours. Les mentors avaient surtout un grand rôle de conseil : il était bien clair que le jeu était le nôtre et nous appartenait.

Que retirez-vous de votre participation au concours ?

Sophie : Tout d’abord, nous nous sommes vraiment fait des amis au sein de notre équipe. Il y avait une très bonne entente dans l’équipe « Frenchy » !
Nous prévoyons de continuer l’aventure ensemble. Les droits de notre jeu nous appartiennent intégralement. Nous aimerions continuer de perfectionner le développement ensemble. Ce que nous avons créé est un bon prototype que nous pourrions un jour commercialiser. Pour cela, il nous faudrait acheter les ressources externes qui nous avaient été fournies via l’UQAC pendant le concours. Pour la commercialisation, nous passerons peut-être par des plateformes ou un éditeur spécialisé dans la vente de jeux vidéo pour en faire la publicité. Mais avant de nous poser réellement ces questions, nous souhaitons continuer à travailler techniquement sur le jeu.

Et pour la suite de votre parcours ?

Guilhem : J’ai eu la bonne nouvelle hier, j’ai décroché mon stage de fin d’études à Ubisoft Paris !
Sophie : J'ai également été retenue comme stagiaire en tant que Gameplay Programmer à Ubisoft Montréal. Je compte bien rester à Montréal après mon stage et l’obtention de mon diplôme.

 

Mots clés

09 oct
09/oct/2020

INSA Lyon

Les brèves de la quinzaine

Campus d'Oyonnax. Le recteur Olivier Dugrip était en visite au PlastiCampus de Bellignat. Il a échangé avec les étudiants insaliens du Haut-Bugey du parcours de formation en plastronique sur leurs perspectives d’avenir.

En finale. Serveur cloud personnel connecté utilisant des disques durs revalorisés, Hurricane proposer de se libérer des grands noms du stockage en ligne par une approche éco-responsable. Le projet, porté par des élèves de l’INSA Lyon, est en finale du concours Coup2boost.

Formation durable. Bertand Raquet a répondu aux journalistes d'Usbek&Rica concernant les défis des sociétés modernes qui s’imposent aux ingénieurs de demain. Pour le président du Groupe INSA, aucun doute : «  Tout ingénieur devra demain intégrer les enjeux climatiques et énergétiques à son métier. » 

Objets connectés. Quatre livres blancs ont été édités par le laboratoire Citi et SPIE ICS qui travaillent dans le cadre de la chaire IoT à favoriser le développement de l’internet des objets pour une société connectée et respectueuse de l’individu. Le premier de la série traite de la sécurisation et du respect de la vie privée de l’utilisateur. 

Ingénierie positive. Au micro de RCF Radio, l’ingénieure INSA et fondatrice de l’association La Clavette, Isabelle Huynh expose son concept « d’ingénierie positive », l'évolution de sa vie professionnelle et la place des industriels dans la transition écologique et solidaire.

 

Mots clés

24 fév
Du 24/02/2020
au 28/03/2020

Art & Culture

Concours photo : cône de chantier festif

2 pass pour le festival 24 heures de l'INSA à gagner !

Faire marcher son imagination...

Dessiner, composer, modéliser, créer... Et réaliser le cône de chantier le plus festif.

Poster sa création sur facebook ou instagram avec le #BMC24HINSA avant le 28 mars 21h. Concours proposé en partenariat avec les 24h de l'INSA.

16 sep
16/sep/2019

Formation

Un robot-ilot autonome : une invention INSA bientôt dans nos cuisines ?

Se cuisiner un bon petit plat sans bouger le petit doigt ? C’est possible. Pour faire face aux impératifs de la vie quotidienne qui laissent parfois peu de temps pour cuisiner, Guillaume Saillard, en 3e année de Génie Énergétique et Environnement (3GEN) et Steven Richard, en 2e année de Formation Initiale aux Métiers d’Ingénieur (2FIMI) ont imaginé un îlot de cuisine central autonome.

Vie professionnelle, tâches domestiques, logistique scolaire, et pourquoi pas, corvée culinaire. Et si un robot ménager, intégré aux meubles de cuisine, était capable de découper, cuire ou encore faire la vaisselle de façon autonome ? Dans le cadre de la première édition du TechChallenge organisé en octobre dernier par le Groupe SEB, deux étudiants de l’INSA Lyon ont imaginé le « robot Îlot », un appareil ménager du futur. Guillaume et Steven se sont démarqués parmi les 200 projets candidats et ont remporté la première place du concours. Ils présentent leur solution.

« L’appareil s’intègre dans n’importe quelle cuisine et peut constituer une solution complète. Il est composé d’un bras robotisé, d’un pèse-aliment, d’une plaque chauffante, de ventilateurs et d’un monte-plat. Tous ces composants sont renfermés dans un caisson et sont pilotés par un langage de programmation simple. Les commandes sont envoyées via Bluetooth grâce à l’application dédiée que nous avons aussi développée. Il s’agissait de fournir une solution innovante permettant à l’utilisateur d’améliorer son quotidien et sa santé. Il peut s’adapter aux établissements de restauration, aux personnes à mobilité réduite, aux personnes âgées ou aux nuls en cuisine ! Le robot-îlot, c’est l’assurance de bien manger, sans effort ! », explique Guillaume Saillard.
 
L'innovation s'est développée autour du TechChallenge organisé par le Groupe SEB. Steven Richard revient sur cette expérience qui invitait les candidats à imaginer le robot domestique de demain.

« Le concours s’est divisé en plusieurs étapes. D’abord, nous devions présenter l’idée parmi 200 autres solutions. Les dix équipes-projets retenant l’attention du jury étaient ensuite invitées à passer deux jours à Écully, au siège de l’entreprise, pour peaufiner leur prototype et étoffer les arguments de vente. Être sélectionnés pour la deuxième étape du challenge a fait grandir notre idée rapidement ! Grâce à une subvention de 1000 euros, nous avons pu réaliser un prototype fonctionnel et être associés aux équipes d’experts du Groupe SEB, au sein de la plateforme de prototype de l’entreprise. Nous avons aussi été frapper à la porte de FIMITECH, l’atelier de production de l’INSA Lyon, pour fabriquer le caisson et utiliser la découpe laser. Grâce au cadre du challenge, nous avons pu réfléchir un produit programmable, connecté et sécurisé, de la conception à son intégration dans l’environnement domestique ».

Les deux étudiants ont présenté le projet devant un jury de professionnels ; ils sont montés sur la première marche du podium, fiers et un peu étonnés de leur réussite.

« Ni Steven, ni moi sommes spécialistes en électrotechnique ! Je suis étudiant en Génie Énergétique et Environnement et je n’avais aucune compétence technique en programmation. Ce challenge a été une belle occasion pour nous de développer de nouvelles aptitudes. Nous avons réussi à mettre un robot sur pied en trois mois. D’ailleurs, pour la petite histoire, nous lui avons fait porter un verre d’eau qu’il a échappé au-dessus des circuits électroniques. C’était la veille de la présentation au jury, mais heureusement que l’on a pu sauver les meubles », s’amuse Guillaume. 

L’ouverture des candidatures au prochain TechChallenge du Groupe est fixée au 16 septembre 2019.
Les étudiants seront challengés autour de la thématique suivante : « imaginez et concevez le produit du petit équipement domestique de demain qui simplifiera et embellira la vie des consommateurs tout en répondant aux enjeux de développement durable auxquels notre planète et l’humanité sont confrontés ». 
En savoir plus sur le TechChallenge du Groupe SEB : http://www.agorize.com/fr/challenges/groupeseb-techchallenge2

 

 

Mots clés

15 juil
15/juil/2019

Vie de campus

RoboCup@Home SSPL : l’équipe LyonTech en 3e position 

Sydney, fin juin 2019. L’équipe LyonTech avait remporté, l’année dernière, la 5e place. Cette année, ce sont deux marches de plus grimpées sur le podium de la RoboCup@Home Social Standard Platform League. Benoit Renault (doctorant INSA/CITI) et Vincent Le Doze (ingénieur INRIA/CITI) étaient sur place, soutenus virtuellement par les autres membres de l’équipe, composée de membres des tutelles INSA Lyon, CPE Lyon, INRIA et Lyon1, restés en France. Ils racontent.

Considérée comme l’une des plus grandes compétitions pour robots de service autonomes, la RoboCup@Home vise à développer des technologies de robotique d’assistance pour des applications domestiques. En lice dans la ligue « standard » où les compétiteurs utilisent des robots commerciaux, c’est le modèle Pepper qui prête ses services à l’équipe LyonTech.

Benoit Renault et Vincent Le Doze

« La compétition commence par une phase de préparation intense de deux jours. Notre robot est d’abord inspecté par les arbitres et doit montrer ses capacités de navigation autonome et d’interaction homme-robot. Pour préparer les épreuves, nous prenons des photos de l’appartement dans lequel Pepper devra évoluer et nous effectuons un scan 2D pour déterminer l’emplacement des obstacles statiques », explique Benoit Renault. 

Les épreuves de la compétition se composent de différents scénarios à accomplir. Le robot « réceptionniste » a pour rôle d’accueillir les invités à l’entrée de l’appartement, d'obtenir leur nom et boisson favorite, et de les guider jusqu’au salon pour les présenter à leur hôte et invités potentiellement présents. 
« Pour cette première situation, nous devons faire naviguer le robot, lui apprendre à connaître et reconnaître des humains en les associant à des identités. Mais malheureusement, ça n’est pas l’épreuve qui nous a le plus avantagé. Tout ne s’est pas déroulé comme nous l’espérions malgré nos nuits courtes et nos soirées de code intensives ! Notre robot a mis du temps à récupérer les images et les analyser. Le temps nous filait entre les doigts », poursuit le doctorant. 

L’équipe LyonTech se concentre alors sur la seconde épreuve, intitulée « take out the garbage ».
« Il s’agit pour le robot d’identifier les poubelles de l’appartement, les récupérer par les anses dans un contenant fermé et sortir de l’appartement pour les jeter à l’endroit prévu. Mais mauvaise surprise au moment de l’épreuve ; les sacs n’avaient plus de anses et
Benoït Renaultétaient plus lourds qu’annoncé !  Nous étions dépités et notre préparation ne suffisait pas : Pepper a lâché le sac à chaque essai », ajoute Vincent Le Doze.

Après plusieurs jours de compétition, c’est finalement le 4e jour qui s’annonce salvateur pour l’équipe lyonnaise. 
« La veille, on nous avait annoncé que nous avions droit à deux essais supplémentaires pour chaque scénario. Mais le jour même, le personnel de nettoyage avait pris les sacs de l’épreuve « take out the garbage » pour de vrais détritus ! Les sacs ont alors été changés, avec des anses cette fois-ci. Il nous a fallu changer les codes vingt minutes avant l’essai, la pression était forte. Nous retenions notre souffle et lorsque Pepper a passé la porte et posé le sac à l’endroit donné, les cris de joie étaient de mise : nous étions troisième de notre ligue ! », dit Benoit.

La RoboCup@Home s’est enfin clôturée sur le RoboCup Symposium, une conférence scientifique permettant à l'équipe Chroma du CITI (INSA/INRIA) de mettre en avant leurs apports auprès de la communauté.
« Nous venions avec deux articles. L’un rédigé par Jacques Saraydaryan, Raphaël Leber et Fabrice Jumel, restés en France, et un autre écrit par moi-même et mes directeurs de thèse, Olivier Simonin et Jacques, portant sur les premiers fruits de ma recherche doctorale. Le papier de mes collègues a reçu le Best Scientific Paper Award : c’est une magnifique récompense pour le travail de notre équipe ! », conclut le doctorant. 

 

Mots clés

18 avr
18/avr/2019

Formation

Ingénierie et design : une alliance pour imaginer l’industrie du futur

À l’occasion d’un concours organisé par la Cité du Design de Saint-Étienne, des étudiants en cinquième année de Génie Mécanique (GM) de l’INSA Lyon ont eu l’opportunité de travailler main dans la main avec des étudiants designers de La Martinière Diderot. Quatre équipes en compétition ont tenté d’imaginer l’industrie du futur, à travers quatre secteurs différents : le sport, l’énergie, la santé et l’industrie cosmétique. Reportage.

C’est dans une volonté de réfléchir et construire une nouvelle industrie optimisée et innovante que la thématique de « l’industrie du futur » a été choisie pour ce concours. Les équipes composées d’élèves ingénieurs et designers ont travaillé ensemble pendant trois mois. Les ingénieurs ont été sensibilisés à la démarche créative et les étudiants designers se sont confrontés aux problématiques techniques. 

« Cet exercice est très formateur pour les étudiants car ils expérimentent ici des approches à la fois différentes et complémentaires et parviennent à un véritable échange fructueux. Chacun prend la main sur les domaines qu'il maîtrise le mieux », explique Fabrice Ville, Directeur des études du département Génie Mécanique en charge des relations étudiantes.

L’équipe d’Étienne Jurado, élève ingénieur en cinquième année GM, a travaillé sur l’industrie du sport. Le projet a suscité l’intérêt du jury et a remporté la première place.

« Nous avons imaginé une plateforme innovante de location de matériel de sport de glisse. Un système connecté permet aux utilisateurs de renseigner leurs données physiologiques et le type de glisse qu’ils souhaitent pratiquer. Ils peuvent adapter le matériel à la qualité de la neige en modifiant la rigidité de la semelle du ski pour une meilleure sensation de glisse. Ce concept est durable puisqu’il prévoit le retour et le recyclage ou la réutilisation des skis. »

Étienne et son équipe se sont vus remettre le premier prix pour le caractère à la fois innovant et pertinent du concept proposé et aussi pour les apports sociaux, écologiques et économiques du projet. 

Depuis 2018, l’ingénierie couplée au design fait l’objet d’une réflexion à l’INSA Lyon. En effet, une formation ingénieur-designer en partenariat avec La Martinière Diderot et l’Université Jean Monnet est à l’étude, comme l’explique Stéphane Pontarollo, chargé de mission design auprès de la Direction de la Formation à l’INSA Lyon.

« Parce que la technologie ne se réduit pas seulement aux sciences de l’ingénieur, le directeur de l’INSA Lyon, Éric Maurincomme, souhaite allier l’ingénierie à des disciplines comme le design, pour enseigner la créativité et transmettre aux étudiants la complexité du monde de l’entreprise. Le design est en effet une discipline qui fait des émules aujourd’hui, les profils issus de ces parcours sont de plus en plus recherchés par les entreprises. La complémentarité avec les profils INSA est particulièrement intéressante, aussi, nous travaillons à la conception d’un double parcours ingénieur-designer. »

 

Mots clés

14 avr
14/avr/2019

Formation

Quand l’ingénieur rencontre l’architecte

Les 23 et 24 mars derniers à Saint-Étienne, Charlotte Lovage et Vincent Jackow ont fait partie des équipes qui représentaient l’INSA Lyon au Bridge Challenge, un concours invitant étudiants ingénieurs et architectes à réaliser des maquettes de ponts. L'occasion pour ces deux étudiants en double diplôme ingénieur-architecte de revenir sur les différences de perception entre les deux métiers.

La tête dans les nuages ou les pieds sur terre
Il y a quelques siècles, les métiers d’ingénieur et d’architecte ne formaient qu’un. La séparation en deux domaines distincts est née au fur et à mesure des évolutions urbaines, et l’apparition des chemins de fer a naturellement renforcé l’opposition : les ingénieurs étaient au service du territoire et les architectes au service de la demande particulière. Les premiers faisaient des infrastructures et des réseaux au moyen des sciences quand les seconds imaginaient des palais pour répondre à une forme de « spiritualité matérielle ». 

« Peut-être qu’en entrant dans le monde du travail, on trouvera une autre réalité. Pour le moment, on ressent une sorte de scission. Nous sommes catalogués ‘architectes’ par nos camarades ingénieurs et nous sommes des ingénieurs GCU (Génie Civil et Urbanisme) pour nos camarades architectes » explique Vincent. 

Charlotte et Vincent semblent être avertis et conscients des clichés qui collent aux deux professions.

« L’architecte a la tête dans les nuages et l’ingénieur les pieds sur terre. Et il faut avouer qu’il y a une certaine forme de réalité derrière ces stéréotypes. En tant qu’élèves ingénieurs-architectes, nous le ressentons et nous l’incarnons malgré nous ! Mon côté ‘archi’ me fera dessiner un pont de plusieurs mètres qui ne tient sur rien, mais mon côté ‘ingé’ me fera vérifier que ça peut tenir ou pas. L’un a une démarche davantage artistique quand l’autre a une démarche plus rationnelle » précise Charlotte.

La relation professionnelle entre l’ingénieur et l’architecte peut donc parfois rimer avec frustration et conflits d’intentions, cependant, comme l’illustre le Viaduc de Millau qui a réuni l’ingénieur Michel Virlogeux et l’architecte britannique Norman Foster, lorsque la collaboration est harmonieuse, les ouvrages sont grandioses.

« Si je diffère de toi, loin de te léser, je t’augmente1 »
Les deux étudiants s’accordent pour parler de barrières de communication entre ingénieurs et architectes.

« Les mêmes mots ne veulent pas dire la même chose chez les uns et les autres ! Et certains concepts n’existent pas chez les ingénieurs, comme ‘la charrette’. La charrette, c’est la nuit blanche dont l’architecte a besoin pour finir son projet dans les délais parce qu’il a trop rêvé et chez les ingénieurs, il n’y en a pas car tout est calculé au millimètre près ! » rit Vincent.

Deux points de vue qui semblent se confronter en théorie, mais les visions des deux disciplines se complétent en réalité.

« L’architecte travaille un ensemble de structure. Il porte sa réflexion sur l’espace, la lumière ou les volumes. L’ingénieur identifie des contraintes et cherche à les résoudre au moyen de solutions techniques » explique Charlotte. 

Le double diplôme ingénieur-architecte : un pont qui facilite la
communication ?

À l’INSA Lyon, une quarantaine d’étudiants suivent le double diplôme ingénieur-architecte. Un cursus en sept ans, entre l’INSA et l’ENSAL, l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon, qui ouvre l’horizon professionnel comme l’expliquent les deux étudiants. 

« Nous savons qu’il faudra faire un choix entre les deux métiers à la sortie du diplôme, mais c’est une réelle liberté d'avoir le choix et se laisser guider par les opportunités. » 

Même si le choix n’est pas encore fait pour Charlotte et Vincent, chacun nourrit l’espoir d’incarner la clé de voûte d’un dialogue plus ouvert entre les deux corps de métier. 

« Peut-être qu’en tant que futurs ingénieurs-architectes, nous sommes des éléments intéressants à une meilleure compréhension entre les deux mondes ! » 

 

Bridge Challenge 2019
Parmi les quatre équipes représentant l’INSA au concours, deux ont été récompensées.
Le troisième prix d’architecte a été décerné à l’équipe de Bastien Bordas, Quentin Sola, Florian Bonfill et Jean-paul De Grandchamt et le prix Cobaty à l’équipe de Sara Hassani Idrissi, Clémence Thiriot, Andrew Ahpo et Samuel Grelier. Félicitations à eux !




 1 Antoine de Saint-Exupéry, « Lettre à un otage » (1943)

 

Mots clés

30 aoû
30/aoû/2018

Formation

ATOS IT Challenge : 3 INSA Lyon imaginent un chatbot pour les malades d’Alzheimer

« Bonjour Henri, je suis Elza. Avez-vous bien dormi cette nuit ? De quoi avez-vous rêvé ? Il est l’heure de prendre un bon petit-déjeuner avant l’arrivée de l’infirmière à 10h00. Voulez-vous que je fasse chauffer la cafetière ? », dit le smartphone, sous les yeux remplis de fierté d’Ayoub, Mohamed et Saber.

Ces trois étudiants tunisiens et marocain, admis directement en 4e année à l’INSA Lyon au département Informatique dans le cadre de leur double diplôme avec l’université de Passau en Allemagne (4IF PhD-Track INSA IF-Passau), ont imaginé « AZL-E », un agent conversationnel qui s’adapte au comportement de son utilisateur grâce à de multiples fonctionnalités : rappels, « book of life », jeux de mémorisation… Tout est conçu pour stimuler les facultés cognitives des patients touchés par la maladie d’Alzheimer en phase précoce. 

« L’idée d’AZL-E est inspirée de mon passé avec ma grand-mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Puisque l’objectif de l'ATOS IT Challenge était de proposer un concept ayant trait à l’IA et aux chatbots, nous avons imaginé un ‘e-companion’ pour stimuler la mémoire des patients et les aider à rester en alerte », explique Saber.

La solution des trois étudiants se différencie de celles proposées sur le marché actuel grâce à la proactivité d’Elza, la voix féminine du chatbot qui offre une assistance approfondie à travers des déclencheurs personnalisés et une interaction de l’application avec les objets connectés de la maison.

« L’utilisation du chatbot sous-entend que le patient présente un minimum d’autonomie. Sur les 7 stades de la maladie définis par les experts, nous considérons qu’ALZ-E peut être utilisé par les patients atteints jusqu’au stade 4. Il agit comme un assistant social et comme un facilitateur de vie. AZL-E est une solution proactive. Cela signifie qu’elle devance les intentions du patient en détectant les moments où celui-ci a besoin d’assistance. Par exemple, le chatbot intégrera dans une discussion en apparence banale, une information importante inscrite dans la fonctionnalité ‘Rappels’. Aussi, à travers des jeux de stimulation cognitive, nous avons souhaité intégrer un système de scoring, permettant d’évaluer la capacité de l’utilisateur à mémoriser en temps réel. Nous avons conçu une application intuitive et adaptée à des gens qui n’ont pas nécessairement l’habitude des objets connectés, » explique l’équipe.

 

L’entourage du patient pris en compte
Puisque la maladie d’Alzheimer impacte également les personnes entourant le patient, l’équipe a pensé à une plateforme de broadcast, intitulée « AZL-E Family ». Grâce à cet outil, le cercle de confiance de l'utilisateur peut partager des images dans le « Book of life » ou accéder à des informations scorées.

« L’application intègre un système de tags et de reconnaissance faciale qui permet à Elza de consommer ces informations à travers une discussion quotidienne avec l’utilisateur et d’augmenter les chances de se souvenir, » explique Mohammed.

Prix spécial du jury de l’ATOS IT Challenge
La solution « AZL-E » a été très remarquée lors de l’ATOS IT Challenge, un concours destiné à la future génération de professionnels de l’Intelligence Artificielle. Après une première sélection distinguant 20 dossiers parmi les 204 équipes en compétition, l’équipe INSA Lyon a atteint la première phase de présentation à un jury scientifique. Accompagnés par un coach salarié du groupe ATOS, les étudiants ont fait évolué leur projet de décembre à avril, jusqu’à la dernière phase de test de l’application. Parmi les 4 équipes finalistes retenues par le jury de l’ATOS IT Challenge : les Universités américaines de Columbia et du Texas, l’Université d’Etat de Voronezh en Russie et l’INSA Lyon pour le prix spécial du jury.

« L’ATOS IT Challenge est une compétition que je suivais déjà de très près en Tunisie. En arrivant à l’INSA Lyon, j’avais en tête de trouver des coéquipiers pour participer à ce challenge. Il a fallu former une équipe très motivée car il s’agissait d’un travail de longue haleine, réparti sur l’année entière. Au-delà de la fierté éprouvée après de tels résultats à ce challenge, nous sommes surtout conscients de l’intérêt de notre outil sur l’amélioration du confort des patients atteints d’Alzheimer. Nous espérons qu’ALZ-E pourra soulager les malades et leurs familles », explique Ayoub.

Aujourd’hui en stage chez ATOS Worldline, les trois étudiants travaillent dans les laboratoires R&D du groupe, à l’amélioration d’AZL-E. 

« C’est une incroyable opportunité de pouvoir réaliser notre stage de 4e année sur notre projet. Nous collaborons avec des experts, des chercheurs, des psychiatres et des cliniciens qui nous aident à rendre le projet le plus viable possible pour les patients. Notre aventure avec ATOS n’est sûrement pas prête de s’arrêter ! »

 


Un logo formé de lettre entrelacées pour représenter les cellules de mémoire qui s’affaiblissent avec la maladie d’Alzheimer. Seul le mot « AZL-E » est lisible, comme un soutient immuable et persistant.

 

 

 

Mots clés

19 juil
19/juil/2018

Vie de campus

RoboCup@Home : pour sa première participation, l’équipe LyonTech se hisse à la 5e place

En 2016, l’INSA Lyon accueillait dans les bureaux du laboratoire CITI-INSA Lyon, « Pepper » (SoftBank Robotics), un robot humanoïde d’intérieur aux capacités mécatroniques et de perception de haute performance. Son arrivée au sein de l’équipe CHROMA avait suscité une volonté de participer à la RoboCup@Home, organisée à Montréal en juin 2018.
Retour sur la prometteuse participation de l’équipe LyonTech composée de chercheurs et d’ingénieurs de l’INSA Lyon, CPE Lyon et l’Université Lyon 1.

Une équipe LyonTech made in La Doua
C’est en mettant à profit leurs compétences et expertises que les sept membres de l’équipe LyonTech se sont hissés jusqu’aux phases finales de la compétition. Fabrice Jumel, Raphael Leber, Eric Lombardi, Laetitia Matignon, Jacques Saraydaryan, Olivier Simonin et Christian Wolf se sont placés en 5e position de la RoboCup@Home 2018, suivant de très près l’équipe lauréate de l’année précédente. 

Afin de renforcer le peloton et dans la continuité de la participation à la RoboCup@Home, un étudiant de l’INSA vient de rejoindre l’équipe de chercheurs et d’ingénieurs made in La Doua : Benoît Renault débutera sa thèse à la rentrée en lien avec la compétition de robot la plus spectaculaire du monde.

« Une dynamique RoboCup Pepper s’est lancée au sein de l’équipe CHROMA, et entre l’INSA Lyon et CPE Lyon. Pepper est aussi une plateforme parfaite pour faire le lien entre la recherche et les étudiants. Je l’utilise lors de mes cours de robotique pour le plus grand bonheur des élèves-ingénieurs », déclare Olivier Simonin, professeur au département Télécommunications, Services et Usages de l’INSA Lyon.

Une compétition de robots internationale 
La RoboCup met originellement en compétition des robots footballeurs et depuis quelques années, des « leagues » se sont créées, illustrant la diversité de la robotique actuelle.

« Imaginez… plus de 4.000 robots déployés et 3.500 compétiteurs ! La RoboCup est un événement colossal qui attire 40.000 visiteurs grand public. On y trouve des robots footballeurs, des robots sauveteurs, des robots manufacturiers ou encore des robots d’aide à domicile. C’est un vrai moment de challenge, d’échange et de fête », indique Olivier Simonin, également responsable de l’équipe CHROMA. 

L’équipe LyonTech, la seule équipe française de la compétition qualifiée pour la RoboCup@Home, a ainsi concouru dans la league « RoboCup Pepper » qui correspond précisément aux travaux de recherche menés par CHROMA sur la robotique de service.

Une semaine de compétition intense en situation réelle
La league RoboCup@Home vise à développer une technologie robotique d’assistance pour des applications domestiques. L’évaluation consiste à tester les capacités et les performances de chaque robot dans un univers réaliste et non-standardisé. Navigation autonome, identification des objets environnants et des personnes, dialogue homme-robot, réalisation de tâches de services ou suivi d’un humain en mouvement : chaque Pepper est évalué par un jury composé de chercheurs roboticiens et informaticiens. 

« Les deux premiers jours de la compétition sont intenses car il s’agit d’une phase de préparation dédiée à la cartographie de l’environnement et à un travail d’apprentissage pour la reconnaissance des objets (fondé sur du DeepLearning) pour le robot. Une fois les ultimes tests effectués, on appuie sur le bouton start, et on laisse Pepper opérer. » 

L’équipe LyonTech se qualifie ainsi pour la seconde partie de la compétition qui consiste à placer le robot en situation inconnue dans un environnement qu’il explore pendant l’épreuve. 

« La RoboCup a été pour nous une occasion d’exploiter et tester les avancées de nos recherches. C’était un contexte très stimulant et intense. La cerise sur le gâteau a été de présenter une publication de nos recherches lors du symposium international qui a eu lieu le dernier jour de l’événement. C’est une reconnaissance et une belle valorisation de nos travaux. »

Les résultats très encourageants de cette première participation témoignent d’un travail d’équipe de qualité, d’une complémentarité et d’un esprit de groupe qui a de l’avenir. Revenue « boostée et motivée par cette expérience », l’équipe LyonTech espère toucher les sponsors pour la compétition 2019 à Sydney, en Australie. 

Le site de l’équipe LyonTechhttps://robocup-lyontech.github.io/robocup_home/ 

 

 

 

 

Mots clés

01 juin
01/juin/2018

Formation

Régénérer le quartier Mermoz Sud grâce à un projet étudiant, lauréat du concours Vicat

Lancé en juillet dernier lors de la première Biennale d’Architecture de Lyon, le concours « Comment régénérer la ville ? » proposé par la société Vicat, La Métropole de Lyon et Grand Lyon Habitat, a invité 9 équipes étudiantes pluridisciplinaires à mener une réflexion autour de la réhabilitation architecturale et urbaine. L’enjeu ? Bousculer les conceptions actuelles et inspirer de futurs projets tout en renforçant les relations entre acteurs de l’enseignement, de la recherche, de l’industrie et des collectivités.

Si les réflexions autour du patrimoine urbain sont nombreuses, c’est sur la production énergétique, le développement de la biodiversité, la performance environnementale et les innovations esthétiques que les étudiants du projet intitulé « Mermoz.net » ont été invités à travailler. L’équipe, composée de Marjolaine Casella (ENSAL1), Narjisse Fousi (ENSAL), Fanny Gachet (ENSAL), Viria Leang (INSA), Sijun Lv (INSA-ENSAL), Fayçal Sahnine (INSA) et Lucie Simon (ENSP2) a fièrement reçu le 1er prix, le 24 avril à l’occasion de la finale du concours.

L’ambition du projet « Mermoz.net » est de réhabiliter le quartier Mermoz-Sud à travers une plus grande pratique de l’activité physique en milieu urbain. L’équipe a ainsi développé un matériau inédit, aux formes et aux propriétés différentes : une maille en béton souple constituée de tesselles reliées par des fibres offrant une rigidité faible ou élevée selon son usage. Dans l’esprit d’un quartier en mouvement, cette maille propose une utilisation innovante du béton, pouvant ainsi être appliquée aux équipements publics, comme revêtement de sol ou encore en ajout de surface dans les logements. Si le projet a séduit le jury du concours, c’est parce qu’il prend en compte les préoccupations environnementales et sociétales du quartier en plaçant le bien-être des habitants de Mermoz Sud au cœur du projet. 

« Il est important que les élèves soient très vite en contact avec les réalités complexes du renouvellement de la ville d'une manière générale, et des quartiers HLM en particulier (tel que Mermoz). Ce projet permet un rapprochement entre professionnels de la ville et étudiants dans une démarche « gagnant-gagnant », les uns dans une démarche d'apprentissage, les autres dans une obligation de sortir de ses modes de réflexion et de s'ouvrir à de nouvelles façons d'appréhender les questions urbaines, un rafraichissement souvent bénéfique ! », explique Catherine PANASSIER, présidente Grand Lyon Habitat. 

La collaboration pluridisciplinaire a permis de proposer une solution durable pour ce quartier, de le rendre plus attractif en restructurant les espaces publics, en construisant de nouveaux logements et de nouveaux équipements. Sijun Lv, diplômée de l’INSA en double cursus ingénieure-architecte, participe régulièrement à ces challenges pluridisciplinaire :

« Travailler de façon participative et avec des visions très différentes devient une habitude dans mon cursus. Cela demande beaucoup de communication, de coopération et parfois même de la négociation ! C’est très stimulant », confie Sijun.

Le concours Vicat, véritable catalyseur de nouvelles méthodes de réhabilitation architecturale, a été un objet d’expérimentation moderne et vivant. Ouvrir l’expérience d’un tel projet, non seulement aux ingénieurs-architectes mais aux urbanistes, paysagistes et à l’ensemble des futurs spécialistes de l’aménagement, expose les étudiants à la réalité de la co-construction et contribue à enrichir leur formation tout en contribuant à leur passage à la vie active.


1 ENSAL, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon
2 ENSP, Ecole Nationale Supérieure du Paysage

© photo Christophe Pouget

Informations complémentaires

Mots clés

Pages