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La Compagnie Nationale du Rhône et l'INSA Lyon lancent une chaire de recherche : "L’eau, énergie renouvelable et production durable"
Didier Lhuillier, Directeur Général de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), Éric Maurincomme, Directeur de l’INSA Lyon et Jean Guénard, Président de la Fondation INSA Lyon, ont signé une convention de mécénat pour la création d’une chaire de recherche scientifique dédiée à l’énergie renouvelable et au développement durable.
Les travaux réalisés dans le cadre de cette nouvelle chaire porteront plus spécifiquement sur l’amélioration des méthodes de prédiction et l’optimisation des données de production (numérique, IA…) en hydroélectricité. D’une durée de cinq ans, ce nouveau partenariat vient renforcer les collaborations et liens déjà existants entre CNR et l’école d’ingénieurs lyonnaise. Porté par la Fondation INSA Lyon, il illustre la démarche d’innovation ouverte déployée par CNR dans le cadre de sa stratégie. Cette signature s’est déroulée dans les locaux de l’INSA à Villeurbanne, en présence de nombreux étudiants, enseignants-chercheurs et chercheurs, et des collaborateurs de CNR.
La proximité géographique et la complémentarité des missions ont naturellement conduit depuis de nombreuses années CNR et l’INSA Lyon à collaborer sur les thématiques scientifiques ayant trait à l’énergie et à l’environnement.
La volonté de donner un cadre plus large à leur partenariat et l’ambition d’accélérer les réponses technologiques aux enjeux de la transition énergétique les conduisent naturellement à associer leurs expertises respectives au sein du programme de Chaires Enjeux de l’INSA Lyon, porté par sa Fondation et sa Direction de la Recherche.
Une chaire visant à accélérer les réponses technologiques aux enjeux de la transition énergétique
Les prévisionnistes prévoient 10 à 40% d’eau en moins sur le Rhône à un horizon 2050 – 2100 et des épisodes d’extrêmes changements climatiques augmentant les périodes de sècheresse et de crues impactant fortement la production hydroélectrique. Le partenariat avec l’INSA et le lancement de la Chaire vont permettre de renforcer l’adaptabilité de CNR au réchauffement climatique et à la raréfaction de la ressource en eau.
En collaboration étroite avec les équipes de CNR, Marc Clausse, Professeur, enseignant-chercheur et adjoint à la directrice de la recherche INSA Lyon en charge de l’enjeu « Énergie pour un développement durable », est porteur de cette chaire Enjeux. Les spécificités de cette chaire sont de fédérer des compétences scientifiques issues de plusieurs laboratoires pour mener des recherches sur des problématiques industrielles fortement pluridisciplinaires, et d’intégrer des questionnements sociétaux et économiques. Les deux thématiques centrales sont :
- « Corrosion et fatigue sur ouvrages de vantellerie »,
- « Optimisation et maintenance prédictive des ouvrages de production électrique à partir de données massives».
Le collectif de recherche s’appuie sur des compétences complémentaires sur les matériaux, la mécanique, la chimie et l’informatique afin d’accompagner la vision stratégique de CNR pour une conversion intelligente et sobre de l’énergie hydraulique en énergie électrique.
Grâce à l’excellence scientifique de l’INSA, ce partenariat va notamment permettre à CNR d’améliorer :
- sa maintenance prédictive appliquée à la fatigue des matériaux et leur corrosion,
- sa transformation numérique : en progressant dans l’IA et le Big Data pour améliorer l’analyse de ses données de production et le fonctionnement de ses usines.
La chaire CNR INSA Lyon, portée par la Fondation INSA Lyon, s’inscrit dans le cadre de l’un des cinq enjeux qui structurent la recherche à l’INSA Lyon, l’enjeu « Énergie et Développement Durable ». Cet enjeu, en cohérence avec la stratégie nationale de recherche, elle-même en cohérence avec celle de l’Union Européenne, vise à répondre aux défis portant sur la « Gestion sobre des ressources et adaptation au changement climatique » ainsi que sur « Une énergie propre, sûre et efficace ».
L’innovation et la R&D au coeur de la stratégie de CNR
Entreprise-laboratoire des énergies du futur, CNR façonne, à l’échelon local, le paysage énergétique européen de demain.
En 2015, elle s’est engagée au travers de sa stratégie d’entreprise « CNR 2020 » à devenir une entreprise-laboratoire des énergies du futur, avec un double objectif :
- Mettre l’innovation au coeur de la culture d’entreprise ; CNR a lancé pour cela en 2016 sa plateforme « Innov’action », qui permet de faire remonter et valoriser la créativité de chacun des collaborateurs. Depuis sa création, elle a recueilli près de 350 propositions.
- Engager CNR dans une démarche d’innovation globale et ouverte pour participer à l’émergence de nouvelles technologies et filières industrielles, et créer de nouveaux relais de croissance, en partenariat avec le monde de la recherche et de l’enseignement.
Les axes de cette stratégie portent sur le développement des nouvelles énergies renouvelables (hydrogène vert, stockage, smart grids, mobilité électrique…), la gestion opérationnelle de l’énergie, le renforcement de l’excellence industrielle de CNR, l’environnement et la biodiversité, et l’agriculture.

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Lancement de la chaire Compagnie Nationale du Rhône
La chaire CNR_INSA Lyon portée dans le cadre du mécénat par la Fondation INSA Lyon, s’inscrit dans le cadre de l’enjeu « Energie et Développement Durable », directement lié aux politiques affichées par le gouvernement Français et l’Union Européenne concernant la transition énergétique.
La proximité géographique et la complémentarité des missions ont naturellement conduit depuis de nombreuses années la CNR et l’INSA Lyon à collaborer sur les thématiques scientifiques ayant trait à l’énergie et à l’environnement.
La volonté de donner un cadre plus large à leur partenariat et l’ambition d’accélérer les réponses technologiques aux enjeux de la transition énergétique les conduisent naturellement à associer leurs expertises respectives au sein du programme de Chaires Enjeux de l’INSA Lyon, porté par sa Fondation et la Direction de la Recherche.
En collaboration étroite avec les équipes de la Compagnie Nationale du Rhône, Marc Clausse, porteur de cette chaire Enjeux avec un collectif de recherche mobilisant les compétences et disciplines de différents laboratoires développeront des axes de recherche pluridisciplinaires autour de 2 thématiques centrales que sont « la Corrosion et la fatigue sur ouvrages de vantellerie » et « Optimisation & maintenance prédictive des ouvrages de production électrique à partir de Megadonnées». Ce collectif de recherche s’appuie sur des compétences complémentaires en recherche sur les matériaux, la mécanique, la chimie et l’informatique afin d’accompagner la vision stratégique de la Compagnie Nationale du Rhône pour une conversion intelligente et sobre de l’énergie hydraulique en énergie électrique.

Recherche
Le 2e prix du Best Poster pour Alberto Porras Vazquez au 45e Leeds-Lyon
Alberto Porras Vazquez, jeune doctorant tribologue espagnol à l’INSA Lyon, a reçu le 2e prix du Best Poster lors du 45th Leeds-Lyon Symposium on Tribology. Il est actuellement en 2e année de doctorat au sein du LaMCos (Laboratoire de Mécanique des Contacts et des Structures, UMR 5259 INSA Lyon/CNRS), dans le cadre de la chaire SKF, leader mondial suédois du roulement mécanique. Rencontre.
Quel est votre parcours ? En quoi consiste votre travail de thèse ?
« Je suis arrivé à l’INSA en 2015, au département GMC où j’étais en double diplôme avec l’Espagne, dont je suis originaire. J’y ai fait ma 3e et 4e année d’études d’ingénieur, et malgré les – parfois - douloureuses longues heures passées à réviser, je n’ai pas hésité à revenir à l’INSA pour mon doctorat à la rentrée 2017. Je connaissais déjà bien le LaMCos car mon frère y travaillait. Nous ne sommes pas jumeaux pour rien : lui aussi est doctorant au sein de la chaire SKF ! Mais nous n’évoluons pas sur les mêmes sujets de recherche. En tribologie, il est important de connaître les différents phénomènes qui influent sur la performance du roulement, comme la géométrie du contact, la dissipation thermique et énergétique ou le lubrifiant. Mon travail se concentre sur ce dernier phénomène : étudier la quantité de lubrifiant qui traverse un contact afin d’améliorer la durée de vie et la performance du roulement. Trois étudiants avaient commencé cette thèse avant moi 1 et il est vrai qu’il y a peu de recherches sur ces types de contacts. Je travaille de façon numérique et expérimentale, en relation étroite avec la société SKF. Quant à ma participation au Leeds-Lyon, j’ai intitulé mon poster
« Investigations on the influence of lubricant stagnation in large-sise spinning contacts », soit « L’influence de la stagnation des lubrifiants dans les contacts rotatifs de grande-taille », mais puisque je n’avais pas encore de résultats à présenter, j’ai exposé ma méthodologie de travail. »
Que ressentez-vous suite à l’obtention de ce prix ?
« C’était la deuxième fois que je participais au Leeds-Lyon. J’étais déjà très content de voir mon poster sélectionné parmi les 48 candidats dans les premières phases de la sélection, mais c’est encore plus gratifiant de se voir remettre le second prix. Le Leeds-Lyon est un évènement important dans le domaine de la Tribologie, et je suis ravi d’avoir pu rendre mes travaux visibles à des regards extérieurs à mon laboratoire. Je ne sais pas encore ce que je souhaite faire après ma thèse. Je suis attiré par le monde de l’entreprise mais je me vois aussi continuer en tant que chercheur postdoctoral. L’avenir nous le dira, mais en attendant, je m’en vais fêter ce second prix avec mes collègues de travail !»
[1] Hervé Dormois (2008), Thomas Doki-Thonon (2012) et Jean-David Wheeler (2016)

Vie de campus
Un jeune chercheur INSA Lyon primé à Minneapolis
Lauréat du prix Walter D. Hodson Award 2018 qui récompense le meilleur article scientifique publié par un jeune chercheur, Vincent Strubel, diplômé de l’INSA Lyon, est un tribologiste1 confirmé. Rencontre avec un ingénieur-chercheur qui a roulé sa bosse entre Lyon, l’Allemagne et le Minnesota.
Alsacien d’origine, Vincent Strubel intègre l’INSA directement en 3e année en double diplôme entre l’INSA Lyon et le Karlsruher Institut für Technologie (KIT) en Allemagne dans le département Génie Mécanique Développement (GMD).
« En arrivant en 3e année, mon bagage en sciences fondamentales était plutôt fourni. Ce que mon entrée à l’INSA a permis, c’est de développer une façon de penser propre à l’ingénieur. Je me suis ouvert à l’étranger et aux nombreuses opportunités qu’il avait à offrir, en rencontrant des gens du monde entier. La diversité des étudiants et mon expérience au sein du KIT ne m’ont pas seulement ouvert les portes du métier d’ingénieur, mais celle d’une renommée et d’un réseau important. »
Son diplôme d’ingénieur en poche, Vincent intègre le laboratoire LaMCoS de l’INSA Lyon en septembre 2013 et entame un travail doctoral dans le cadre de la chaire tout juste lancée entre le Groupe SKF et l’INSA Lyon, via le LaMCos : « Lubricated Interfaces for the Future ».
Doctorant et chef de projet
Pourtant peu séduit par la recherche en étant élève ingénieur, il s’est finalement laissé guidé par ses enseignants et tuteur.
« C’est grâce à Nicolas Fillot et Fabrice Ville, enseignants et anciens INSA, que j’ai découvert les joies de la vie de laboratoire. À l’INSA Lyon, les enseignants chercheurs sont très à l'écoute des étudiants et sont de véritables soutiens. Ces 3 ans de doctorat m’ont permis de me spécialiser dans mon domaine de prédilection, de mener une réflexion sur mes connaissances acquises et apprendre à utiliser mes compétences pour résoudre ou anticiper un problème. J’étais mon propre chef de projet. Ma collaboration avec la chaire SKF-INSA a également été l’occasion de présenter mes travaux lors de conférences aux Etats-Unis, au Japon et en Europe. C’est une vraie fierté, tant sur le plan professionnel que personnel. ».
De l’INSA au Minnesota, il n’y a qu’un pas
Une partie de sa thèse intitulée « Piégeage de particules dans les contacts élastohydrodynamiques – Applications aéronautiques », a fait l’objet d’une publication scientifique en 2017, dans la revue spécialisée « Tribology Transactions ». L’article, qui aborde l’influence de la nature des matériaux dans l’utilisation de plus en plus fréquente des roulements hybrides céramique-acier, a été récompensé par le prix Walter D. Hodson Award 2018, le 21 mai dernier à Minneapolis, au Minnesota, remis par la société STLE (Society of Tribologists and Lubrication Engineers).
« Au-delà d’être une agréable surprise pour moi, ce prix est une vraie reconnaissance de la pertinence de mes travaux de recherche. La joie est encore plus grande quand c’est Christopher Dellacorte, un chercheur de la NASA, qui vous remet le prix en main propre ! ».
Aujourd’hui ingénieur développement et manager de projets au sein de la PME internationale Blickle, tout roule pour Vincent
« Après la recherche, j’ai eu envie de m’essayer à l’entreprise, un monde dans lequel les enjeux et les priorités sont bien différentes des laboratoires. La recherche dans les Petites et Moyennes Entreprises est un réel sujet, car elles doivent s’ouvrir à l’innovation tout en ne disposant pas nécessairement de toutes les ressources nécessaires à cette activité. Je vois l’ingénierie comme une façon de repenser notre environnement, pour l’améliorer et faire avancer le monde. Cette vision m’oblige à promouvoir la recherche au quotidien, au sein de mon entreprise, car si elle est un pari financier sur l’avenir, elle peut aussi se révéler précieuse pour le futur. »
1 Tribologie : science qui étudie les phénomènes de frottement, d’usure et de lubrification entre les systèmes matériels en contact

Formation
Joëlle Forest à l’INSA Lyon : « Il faut innover en conscience »
Comment former des ingénieurs ingénieux ? C’est la question qui guide Joëlle Forest, enseignante et chercheuse à l’INSA Lyon. Docteur en économie de la production, elle a développé une vision de la conception et de l’innovation qui a notamment séduit l’entreprise Saint-Gobain. Entretien.
Enseignante et chercheuse à l’INSA Lyon, vous œuvrez pour le développement d’une recherche en Sciences Humaines et Sociales dans la formation des ingénieurs. Pourquoi à l’INSA Lyon ?
Mon travail de doctorat a consisté à développer des connaissances sur le processus de conception, épine dorsale du processus d’innovation. Aussi, en 1999, lorsque j’apprends que l’INSA Lyon me recrute, je m’imagine que parce que l’innovation transforme le monde dans lequel nous vivons et que les ingénieurs sont des acteurs clés de l’innovation, je vais facilement pouvoir poursuivre ma recherche en Sciences Humaines et Sociales au sein de l’INSA Lyon. Mais j’ai vite constaté que tout était à faire dans ce domaine.
En 2002, nous organisons une conférence intitulée « Les sciences de la conception : enjeu scientifique du XXI° siècle » et constatons un fort besoin de réflexion en matière de SHS pour l’ingénieur. En 2004, avec mon collègue enseignant-chercheur Michel Faucheux, nous avons pu proposer aux enseignants chercheurs du centre des Humanités de l’INSA de Lyon de nous lancer dans l’aventure de la création d’une équipe de recherche en Sciences Humaines et Sociales autour d’un projet de recherche qui fasse sens dans une école d’ingénieurs. Ce projet approuvé par le conseil scientifique du 17 mars 2005 a donné naissance à STOICA dont le projet visait à questionner la technique, les liens entre technique et société et les formations d’ingénieurs. C’est dans le cadre de cette équipe que nous en sommes venus à nous intéresser à la rationalité créative et plaider pour le développement d’une culture technique de l’ingénieur, questions qui sont au cœur du projet scientifique de la chaire Ingénieurs ingénieux.
Votre projet a été proposé à la Société Saint-Gobain, qui place l’innovation au cœur de sa réflexion. Grâce à vos recherches et votre vision de la conception/innovation, une chaire-action a été lancée pour une durée de 5 ans. Que va-t-elle permettre ?
Grâce à l’Institut Gaston Berger, nous avons pu mettre en place la chaire « Ingénieurs Ingénieux » avec Saint-Gobain, qui a ainsi renouvelé son mécénat auprès de la Fondation INSA Lyon. L’objectif scientifique de cette chaire est de faire de l’innovation et la créativité des objets de connaissance et de pratique.
Saint-Gobain nous ouvre ses portes pour que nous analysions la genèse de deux innovations passées : le procédé TEL (qui permet de fabriquer la laine de verre) et la Plateforme du bâtiment. Ces études de cas vont nous permettre d’affiner nos connaissances sur le processus d’innovation et de valider (ou pas) le déploiement de la rationalité créative dans le cadre desdits cas. Les recherches que nous menons permettent également de nourrir les modules de formation dédiés à l’innovation au sein de notre école. La fonction de la recherche en SHS sur l’innovation en école d’ingénieurs est la même que celle de la recherche en innovation en Sciences Pour l’ingénieur : faire progresser les connaissances et utiliser ces dites connaissances pour concevoir et actualiser des parcours de formation sur l’innovation au sein de l’école.
Comment définiriez-vous la rationalité créative ?
Penser l'innovation à partir de la conception amène à mettre à jour une forme de pensée refoulée par l'histoire, une forme de pensée qui invite à une transgression aventureuse, que nous avons nommée rationalité créative avec Michel Faucheux. Cette pensée est une pensée de la relation qui invite à la traversée des savoirs. Passer de l’injonction à innover à une capacité effective à innover implique de faire de la rationalité créative un enjeu de connaissances et de pratique. Cela conduit à s’émanciper d’une conception des enseignements qui, pour reprendre les termes de Sir Ken Robinson, tuent la créativité au profit d’une « pédagogie de l’aventure ». Et de ce point de vue il me semble que les SHS ont, dans les écoles d’ingénieurs, un rôle privilégié à jouer pour contribuer au développement de la rationalité créative.
Par vos travaux et vos cours, vous souhaitez contribuer au développement d’une culture technique de l’ingénieur. Pourquoi est-ce essentiel pour vous ?
Les étudiants ont finalement très peu de culture technique alors qu’ils ont un énorme bagage scientifique. Nous avons constaté qu’au-delà des fonctionnalités et éléments techniques, ils ne se posent pas d’emblée la question du sens pour l’usager et la société dans laquelle s’inscrit l’innovation. Développer la culture technique de l’ingénieur, c’est leur permettre de comprendre le mode d’existence des innovations. Ils peuvent ainsi éviter de tomber dans des postures soit technophiles ou technophobes, et obtiennent des clés pour innover en conscience, ce qui nous apparait impératif pour répondre aux défis inédits du monde contemporain.
Saint-Gobain s’intéresse de plus en plus à orienter sa communication vers le client final, prescripteur des produis dont il a envie pour son habitat. « Pour cela, il faut innover de manière différente. Nous nous intéressons à des approches incluant sociologues et designers pour mieux répondre aux besoins des clients finaux. Nous voulons comprendre et enrichir les interactions entre les utilisateurs et nos produits pour créer des solutions qui font sens pour eux » explique Catherine Langlais, Directrice R&D Saint Gobain.
Amener l’ingénieur à penser différemment, c’est donc ce qui intéresse la société Saint-Gobain dans la mise en place de la chaire-action Ingénieurs-Ingénieux. « L’INSA ne forme pas que des techniciens, il essaye d’ouvrir à d’autres disciplines. Grâce aux cours mis en place dans le cadre de la chaire, les élèves-ingénieurs bénéficient d’une ouverture d’enseignement et plus précisément, on leur propose une boîte à outils pour leur permettre de penser d’innover différemment en comprenant l’enjeu exact d’une production, au plus près de l’utilisateur et pas seulement avec une vision d’ingénieur » conclut Catherine Langlais.

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INSA Lyon
Quand la question de l’égalité femmes-hommes s’affiche sur les murs du campus
À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, l’INSA Lyon a voulu créer la surprise en menant une opération de communication décalée sur son campus. En effet, 17 bâtiments ont été rebaptisés pour l’occasion et portent le nom de femmes scientifiques triées sur le volet.
« Tou-te-s pour elles » est une opération « coup de poing » imaginée par l’Institut Gaston Berger de l’INSA Lyon pour sensibiliser la communauté INSA aux thématiques de genre.
« L’INSA Lyon est engagé depuis sa création sur les enjeux de mixité et d’accessibilité de tous les publics aux études d’ingénieurs. La thématique de l’égalité entre les femmes et les hommes est un axe majeur pour l’établissement, qui a reçu le prix de l’école d’ingénieurs la plus mobilisée en 2016 par la Conférence des Directeurs des Ecoles et Formations d’Ingénieurs. En cette journée symbolique du 8 mars, nous avions envie de marquer les esprits » explique Sonia Bechet, directrice adjointe de l’Institut Gaston Berger.
L’opération porte sur 19 bâtiments d’enseignement et de recherche de l’INSA Lyon dont 17 portent des noms d’hommes. Le 8 mars, ils porteront des noms de femmes, choisis à titre provisoire pour faire découvrir ou redécouvrir des parcours exceptionnels. Une première étape vers une réflexion plus officielle.
« Grâce à cette impulsion, j’aimerai en effet qu’une réflexion et une démarche collective soient menées dans notre établissement. Par cette action, je m’engage à ce que la moitié des bâtiments de notre campus soient renommés d’ici la fin de l’année 2018. Et ce avec la participation des personnels et des étudiants qui pourront ainsi mettre à l’honneur des femmes qui ont contribué à des avancées scientifiques ou technologiques majeurs, avec des parcours exceptionnels » précise Éric Maurincomme, Directeur de l’INSA Lyon, pour qui l’égalité femmes-hommes est un vrai cheval de bataille.
« Je souhaite que 50% des ingénieurs formés à l’INSA Lyon soient des ingénieures. Nous nous en approchons doucement mais sûrement puisqu’à la dernière rentrée universitaire, 41% des élèves de notre premier cycle à l’INSA sont des filles, une amélioration de près de 10 points en 5 ans » précise le directeur.
Une chaire institutionnelle Egalité Femmes-Hommes
Cette thématique centrale pour l’INSA Lyon a conduit l’Institut Gaston Berger, soutenu par la Fondation INSA Lyon, à créer une Chaire institutionnelle Egalité Femmes-Hommes. Objectifs : faire évoluer les réflexions et les actions de l’INSA Lyon grâce à un socle scientifique fondé sur les études de genre. À terme, l’établissement pourrait ainsi devenir un acteur majeur dans le monde des Grandes Écoles les questions de l’égalité femmes- hommes sur l’ensemble du système : de l’attractivité à l’accompagnement, de la mixité au sein de ses spécialités à la formation de ses élèves ainsi qu’à la préparation à l’insertion professionnelle au déroulement de carrière.
Un Schéma Directeur Egalité Femmes-Hommes
Dans l’esprit de la Charte pour l’Égalité des Femmes et des Hommes dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche, un Schéma Directeur Egalité Femmes-Hommes avec un plan d’actions associé sera élaboré et présenté prochainement au Conseil d’Administration de l’INSA Lyon.

Entreprises
Karen Luzignant, diplômée ingénieure INSA Lyon – TC 2001
L’INSA Lyon et la société SPIE ICS viennent de lancer une chaire d’enseignement et de recherche dédiée à l’Internet des Objets (IoT), adossée au laboratoire CITI (Centre d’Innovations en Télécommunications et Intégration de Services) et au département TC (Télécommunications, Services et Usages) de l’INSA Lyon.
A l’initiative de cette collaboration « recherche » : Karen Luzignant, Directrice de Département chez SPIE ICS, et aussi ingénieure diplômée du département TC en 2001.
« A la suite de mon stage de fin d’études, SPIE ICS me propose un poste d’ingénieur d’affaires. J'ai donc intégré cette société dans laquelle j’ai pu évoluer, jusqu’à prendre la direction d’un département opérationnel (centre de profits). Chez SPIE, nous avons de vraies responsabilités. C'est à moi d'élaborer la stratégie de mon Département pour atteindre mes objectifs et le résultat attendu, à tous les niveaux : Commercial, Offres, Technique, RH. Lancer une chaire d’enseignement et de recherche avec l’INSA Lyon en fait partie et raisonne pour moi à plusieurs niveaux.
D’abord, l’internet des objets est un sujet porteur, sur lequel l’INSA s’est positionné. Ensuite, nous avons une histoire avec cette école qui nous ressemble, de par sa variété des domaines technologiques que nous retrouvons chez SPIE, et ses valeurs que nous partageons. Et puis, grâce à cette collaboration, nous nous positionnons sur le marché et pouvons capter de futurs talents »
explique Karen Luzignant, en charge chez SPIE ICS de la gouvernance de la Chaire IoT INSA Lyon/SPIE ICS.