
Formation
Etudiant et entrepreneur : il se lance dans la photo industrielle !
Il est élève-ingénieur en 4e année Génie Industriel à l’INSA Lyon et a l’ambition de vivre de sa passion : la photographie. Interview de Stanley Honoré, étudiant-entrepreneur.
Vous êtes encore étudiant à l’INSA Lyon et déjà entrepreneur. Quel est votre projet ?
Je développe une activité dans le domaine de la photographie industrielle. La dimension esthétique est de plus en plus prise en compte par l’industrie. Il y a un besoin de communication des entreprises, qui souhaitent valoriser leurs activités pour communiquer auprès du public mais aussi entre elles ou pour répondre à des appels d'offres. Je réalise des reportages photo pour répondre à cette demande.
J’ai obtenu le statut d'étudiant-entrepreneur en octobre 2016 et bénéficie d’un accompagnement au sein de l’incubateur lyonnais Beelys. Cela me permet de démarrer mon projet pour valider sa viabilité avant même d’être diplômé. Si cela fonctionne, je créerai une entreprise. Dans tous les cas, c’est une expérience qui me fait apprendre beaucoup sur moi-même et sur le monde industriel. Cela me permet aussi de m’offrir du matériel.
Pourquoi vous êtes-vous orienté vers la photographie ?
Depuis tout petit, je baigne dans le milieu de la photographie. C’est une véritable passion familiale. Mon grand-père faisait de la photographie et de la vidéo, mon père fait également de la photo, mon oncle en vit partiellement au Venezuela et mon frère se débrouille très bien aussi. J’ai eu accès très tôt à du matériel et à des photos de familles qui datent de plus d’un siècle. Quand j’ai eu mon bac, mes parents m’ont offert un reflex numérique. Aujourd’hui, j’ai plus de matériel que mon père ! J’ai également beaucoup appris lors de mon premier cycle en Allemagne. Mon colocataire était photographe et il m’a formé au studio. De retour à l’INSA en 3e année, j’ai rejoint l’association de photo Graines d’images.
Aujourd’hui je souhaite en faire mon métier. Même si j’ai choisi la photographie industrielle, j’ai quand même conservé une pratique plus personnelle. Je réalise des séries et participe à des concours. J’ai récemment gagné un concours NIKON avec « l’effet chrysalide », sur le thème du clair obscur. C’est une manière de me faire connaitre mais aussi de développer ma créativité car il faut répondre à un thème précis, un peu comme une commande d’entreprise. Cela est très utile pour ma pratique professionnelle.
Que vous apporte votre formation à l’INSA dans le développement de votre projet ?
Grâce à ma formation à l’INSA, je suis capable de comprendre ce que les gens font et c’est ce que j’aime dans la photographie industrielle. C’est un milieu dans lequel il y a de la concurrence mais très peu d’ingénieurs. C’est un plus pour moi dans un secteur assez fermé. Il faut un book pour trouver des entreprises mais il faut des entreprises pour constituer un book.
L’INSA m’a donné un coup de pouce en me confiant des projets. Après mon redoublement l’année dernière, je n’avais pas beaucoup d’heures de cours, et beaucoup de temps libre que j’ai fini par dédier à la création de mon entreprise. Mes professeurs m’ont dirigé vers Hugues Benoit-Cattin, directeur adjoint à l’innovation, qui m’a mis en contact avec des laboratoires comme le LVA (Laboratoire Vibrations Acoustique), pour qui j’ai réalisé des séries de photographies. J’ai également réalisé des photos pour le site internet de Provademse, une plate-forme d’innovation technologique. Cela me permet d’avoir accès à des endroits exceptionnels. J’ai aussi réalisé des photographies pour le laboratoire BF2I (Biologie Fonctionnelle Insectes et Interactions), lors d’une opération de culture de bactéries à haute pression et haute température, une expérience unique au monde.
En 5e année, j’aimerais intégrer le dispositif de Contrat de professionnalisation « déploiement d'une démarche LEAN », un programme en alternance qui remplace le projet de fin d'étude. Il y a un lien fort avec la photographie qui est une ressource pour faire du visual management, un élénement omniprésent dans le LEAN. J’espère être sélectionné.
Découvrez le site de Stanley : http://stanleyhonore.fr/
Informations complémentaires

Vie de campus
Classic Racing School : une école de pilotage vintage montée par des étudiants !
Ils sont encore élèves-ingénieurs à l’INSA Lyon et lancent la première école de pilotage de voitures de courses vintage. Entre bonne étoile, rencontres déterminantes et signes du destin : retour sur l’aventure hors du commun que vivent Julien Chaffard et Morgan Pezzo.
Quand Morgan Pezzo débarque à l’INSA Lyon après un DUT Génie Mécanique, il est passionné d’automobile mais ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait. En 3ème année au département Génie Mécanique de l’INSA Lyon, il se rapproche de la vie associative et choisit de rejoindre le PIC, Proto INSA Club, pour participer à la fabrication d’un engin à moteur à faible consommation d’essence et gagner des compétitions. C’est là qu’il fait réellement la connaissance de Julien Chaffard, de la même promotion que lui, et vice-président du PIC. Les deux étudiants s’apprécient et développent chacun leurs propres compétences, sans imaginer que quelques mois plus tard, elles feront une excellente combinaison.
La saison des stages arrive. Morgan part en Suisse chez Rolex, Julien rejoint AGS Formule 1 sur le circuit du Luc au Nord de Saint-Tropez. Entre luxe et belles carrosseries, les deux passionnés se jalousent tout en mesurant la qualité de leurs opportunités respectives.
« Sur un concours de circonstances, je me retrouve pendant ce stage à conduire des voitures et à les mettre au point pour les clients. L’écurie était remplie de Formule 1 rutilantes très attirantes pour les clients, et dans l’entrée, sur la gauche, étaient discrètement exposés 3 modèles de plus petites monoplaces anciennes, sur lesquelles les visiteurs finissaient toujours par s’attarder » raconte Julien.
Le jeune élève-ingénieur fait sa petite prospection et mesure un intérêt réel pour ces vieux engins à moteur, qui ont connu leurs heures de gloire dans les années 70.
« Je sens un engouement certain pour ces véhicules à la ligne épurée, de faible puissance, qui permettent la maîtrise et l’exploitation totale par leur propriétaire à faible coût d’entretien… Je suis séduit aussi » poursuit Julien.
Hasard ou coïncidence, il fait la connaissance sur le circuit de Bruno Gardien, un client intéressé par son parcours d’étudiant. Les hommes parlent rêve et écurie de courses et Bruno laisse sa carte à Julien, comme on jette une bouteille à la mer.
Les stages s’achèvent, Morgan reste à l’INSA Lyon et se lance dans le montage du premier salon des transports innovants tout en prenant la suite de Julien au PIC. Julien, lui, part pour l’année au Canada et découvre Entrepreneuriat Laval, l’un des premiers accélérateurs d’entreprises au monde. Quand Morgan explose le carnet d’adresses et ramène 12 sponsors au PIC, Julien développe sa culture entrepreneuriale et commence à croire à un projet d’école de pilotage de voitures anciennes, à l’image des modèles exposés sur son lieu de stage.
« L’idée avait germé à force d’en parler autour de moi et d’avoir des réactions très positives. Je décide de rappeler Bruno Gardien » explique Julien.
Les deux hommes pactisent et en excellent mentor, Bruno relit les plans d’affaires, corrige les premiers contrats, apprend à sa jeune pousse l’attitude d’un business man, et le met en garde contre les pièges du marché. Paré, Julien enchaîne les démarches et contacte constructeurs automobiles et circuits de course.
« Le constructeur Crosslé Car Company avait une vieille Formule Ford dans son usine d’Irlande du Nord, et le directeur du circuit de Charade, légendaire pour le sport automobile en France dans les années 70, est séduit par mon projet » confie Julien, qui, de retour du Canada en mai 2016, rencontre enfin tous les acteurs avec qui il échangeait à distance.
Depuis mars 2016, Morgan a décidé de le suivre dans l’aventure.
« J’ai accepté, parce que j’avais suivi toutes les étapes de sa réflexion. Je venais d’ailleurs de m’engager aux côtés de Vincent Beltoise, pilote de course et élève sportif de haut niveau à l’INSA pour m’occuper de ses partenaires et le suivre sur les circuits. Il aura en fait lui aussi un rôle à jouer dans l’aventure » ajoute Morgan.
Les deux insaliens s’envolent alors pour l’Irlande du Nord à la rencontre de Paul McMorran, directeur de Crosslé Car Company. Et là encore, le projet va prendre une autre dimension.
« On ne voulait pas juste acheter une voiture, on voulait lui expliquer pourquoi. Et on découvre qu’il possède encore tout le savoir-faire et l’outillage pour fabriquer ces anciennes voitures ! On lui propose un deal : on conserve le châssis, la ligne, l’esprit et les sensations de vieux modèles, mais on change le moteur pour que les normes de bruits des circuits soient respectées et on permet l’adaptabilité du pilote » précise Julien.
Avec Morgan, ils achètent la Crosslé 16F d’un ancien pilote irlandais, Tommy Reid, et passent une commande de 7 voitures neuves au PDG de Crosslé Car Company. C’est décidé : l’école de pilotage ouvrira ses portes en juin 2017.
« Une poignée de main a suffi. Paul McMorran ne nous a pas demandé d’acompte, a lancé la production et nous a proposé un échéancier. C’était incroyable ! » se souviennent les deux étudiants.
La Classic Racing School est sur les starting-blocks avec une offre de service très simple : des monoplaces rétro, des locaux aménagés au look vintage, et une vraie expérience haut de gamme aux airs de voyage dans les années 1970. Concernant les voitures, il s’agit là de proposer un produit plaisir à des clients passionnés qui leur permet d’accéder à un réseau de contacts et qui par la même occasion aident deux jeunes entrepreneurs passionnés d’automobile à monter leur école de pilotage.
« L’idée est de rendre un acheteur propriétaire d’un des 7 exemplaires de Crosslé uniques au monde, de stocker et assurer l’entretien de sa voiture sur le circuit de Charade, de lui organiser des journées circuit en totale prise en charge, et de proposer son véhicule à nos clients de l’école de pilotage, encadrés par des pilotes comme Vincent Beltoise ou des instructeurs » résume Julien.
4 acheteurs se sont déjà portés acquéreurs et pourront découvrir comme le grand public le modèle construit par Crosslé Car Company le jeudi 23 février 2017 à Londres, lors du festival Historic Motosport International 2017.
En attendant, Julien et Morgan ont obtenu le statut d’étudiant entrepreneur et bénéficient du soutien de l’incubateur lyonnais Beelys. Ils se consacrent à 100% à leur société depuis la fin du mois de janvier 2016 et font figure d’ambassadeurs de la filière créée sur la base de leur profil : la filière entrepreneuriat qui s’adresse aux étudiants créateurs d’entreprise pendant leurs études. Ils seront ingénieurs diplômés l’an prochain de l’INSA Lyon.