
INSA Lyon
Hommage à Serge Turlan
Hommage de Michel Descombes, membre du directoire d'INSAVALOR et de Stéphane Raynaud, enseignant-chercheur de l’INSA Lyon à Serge Turlan décédé le 9 mai dernier.
Humaniste, curieux et épicurien
« Serge TURLAN a été très tôt un fervent partisan du mélange des sciences et des humanités, que ce soit lors de son passage à CAST, puis comme enseignant à l’INSA de Lyon, où il initia et développa des projets de formation tant dans le domaine de la qualité, du management, que celui de la métrologie. Son passage dans l’industrie l’avait certainement conforté dans l’idée que la technique sans le relationnel et la prise en compte des personnes n’est pas viable, en humaniste il a toujours été fidèle à ce précepte.
Curieux, il l’était aussi, si souvent une phase d’hésitation précédait son engagement, il finissait toujours par accepter le challenge. Curieux il l’était aussi pour comprendre et échanger avec ses interlocuteurs, approfondir, trouver un sens, débattre, même lorsque leurs visions, voire leurs convictions se trouvaient être éloignées des siennes. Son appétence pour la pédagogie, que ce soit pour les élèves ou pour les professionnels de la formation continue, qu’il a gardé jusqu’à la fin de sa carrière, tenait certainement à son attrait pour les autres.
Cela l’a amené à assumer de nombreuses responsabilités dans l’établissement. Sans être exhaustif, il a été responsable du service métrologie à la fois à CAST et au département GMC, chef de la Mission Formation Continue et l’un des acteurs de son rapprochement avec INSAVALOR et CAST dont il fut aussi quelques années l’un des directeurs, sans oublier son investissement auprès d’institutions comme le Collège Français de Métrologie, pour n’en citer qu’une.
Epicurien, il l’était tout autant, ceux qui l’ont côtoyé, se rappellent qu’il était aussi un compagnon de voyage et d’agape affable, lors de déplacements en France ou à l’étranger. Son attrait, en toute simplicité, des arts de la table n’était pas la moindre de ses qualités, se remémorer ces temps d’échange et de convivialité sans contraintes, resteront les souvenirs les plus présents et agréables. » Michel Desccombees
« Serge,
Je te dois beaucoup, lors de mon arrivée dans le département GMC, tu étais le référent dans le domaine de la métrologie dimensionnelle, de la qualité et du management de projet. Tu m’as donné le gout de poursuivre ma carrière dans le domaine du contrôle qualité des produits mécaniques en formation initiale et continue.
Nous avons travaillé de nombreuses années main dans la main au sein de la plateforme commune INSA GMC et INSAVALOR/INSACAST de métrologie.
Tu étais toujours entre le milieu industriel et le milieu universitaire. Tu as mis en œuvre et réalisé des projets remarquables dans le cadre des PFE avec de nombreux industriels et étudiants du département GMC pendant une trentaine d’années et jusqu’à ton départ à la retraite.
Tu étais très attachant, bienveillant, serviable et à l’écoute des collègues et des étudiants. Tu étais très pédagogue et généreux dans les explications et les connaissances prodiguées.
Une fois à la retraite, passionné par la formation continue, tu as continué quelques années pour diffuser ton savoir et ton expérience… Le dernier projet réalisé ensemble en tant que client et co encadrant de PFE était il y a tout juste 3 ans, sur la conception d’une machine de mesure du pollen dans l’air.
Triste nouvelle en période de crise sanitaire COVID19, tu nous quitte à cause d’une allergie aux piqures de guêpes…Incroyable fin !
Je te souhaite au nom du Pôle Smart-RAO – Meca3D et surtout des collègues du domaine métrologie de l’INSA/INSAVALOR de reposer en paix.
Tu resteras dans nos mémoires.
Amicalement, Stéphane. »

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Biogaz : DELTALYS se positionne sur l’innovation
Depuis 2014, DELTALYS développe son expertise pour accompagner les acteurs de la filière des gaz renouvelables. Aux commandes de cette société indépendante, Charly Germain, ingénieur INSA 2007 diplômé du département Génie Mécanique Conception. Retour sur une histoire de famille.
Diplôme en poche, Charly Germain se tourne vers le domaine des énergies et passe quasi huit ans de sa vie dans l’univers du gaz non renouvelable. Jusqu’à ce qu’il ressente un vrai désaccord entre son activité professionnelle, et ses valeurs.
« Pour le dire simplement, j’en avais marre. J’ai ressenti le besoin de mettre mon temps au service des énergies renouvelables et non pas à celui du secteur pétrolier » explique l’ingénieur.
Et puis, quelque part en lui sommeillait l’envie d’une aventure entrepreneuriale. Entre alors en scène, son père, Patrick.
« Mon père était chercheur au laboratoire LGCIE à l’INSA Lyon et travaillait sur le gaz renouvelable. Avec ses collègues, ils se sont retrouvés confrontés à de plus en plus de demandes de prestations, jusqu’à s’interroger sur la façon de créer une activité autour du biogaz, pour apporter une réponse aux industriels » se souvient Charly.
DELTALYS naît alors sur ce deal : si l’équipe de chercheurs emmenés par Patrick Germain accompagne Charly sur le plan technique, Charly portera la structure à vocation industriel.
Depuis sa création en 2014, DELTALYS travaille avec le laboratoire DEEP (ex-LGCIE) et a fait de l’INSA Lyon son principal partenaire académique et scientifique. Si Patrick, lui, est parti à la retraite, Charly continue à développer, avec les chercheurs du DEEP, son expertise et des solutions innovantes pour les entreprises. DELTALYS est en passe aujourd’hui de commercialiser sa dernière solution novatrice et écologique de filtration des biogaz, EcoLys, et compte bien poursuivre l’aventure jusqu’à s’imposer comme une société industrielle, capable de commercialiser ses solutions à grande échelle, et s’ouvrir à d’autres secteurs d’activités.
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Mars dans le viseur, il est diplômé… de Génie Mécanique !
André Debus est ingénieur INSA Lyon diplômé en 1983 du département Génie Mécanique Construction (GMC). C’est grâce à une candidature spontanée qu’il rentrera au Centre national d’études spatiales pour travailler sur l’exploration… de la planète Mars. Entretien avec un passionné de l’espace.
De quoi allez-vous parler lors de la conférence qui se tiendra le 15 décembre prochain à l’INSA Lyon ?
D’ExoMars. Exo pour exobiologie, qui désigne tout simplement un programme de recherche de traces de vie sur la planète Mars, scrutée en ce sens depuis 40 ans. Après un premier lancement en 2016, la deuxième mission du programme, qui sera engagée en 2020, aura pour objectif de déposer sur le sol de la planète rouge une plateforme russe et un robot mobile (rover) européen pour forer le sol martien, recueillir et analyser des échantillons à la recherche de composants organiques d’origine biologique. La vie sur Terre est apparue dans les mêmes conditions qu’a fort probablement connu Mars durant son premier milliard d’années d’existence…
Durant cette soirée, d’autres thématiques seront abordées, comme celle de l’éthique. Pourquoi ?
Il existe en effet une dimension éthique liée à la protection de la planète. En 1967, l’ONU a rédigé un traité international de loi spatiale, qu’on appelle aussi « traité de l’espace », qui a été ratifié par presque tous les États afin de régir leurs activités en matière d’exploration ou d’utilisation de l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes. L’article 9 de ce traité les oblige à veiller à ne pas contaminer l’espace et vice-versa. C’est d’ailleurs pour cela que si un risque de contamination existe, les sondes interplanétaires utilisées pour les explorations doivent être biologiquement décontaminées, ce qui a été une activité, entre autres, que j’ai menée pendant une vingtaine d’années.
Pourquoi cela vous tenait-il à cœur de tenir une conférence à l’INSA Lyon, votre école de formation ?
D’abord parce que Khalid* m’en parlait depuis longtemps ! Ensuite, parce que le spatial est très peu connu. Les gens n’ont, je pense, qu’une vision restreinte des activités spatiales (la fusée Ariane surtout ou quelques missions spectaculaires comme Rosetta-Philae), alors je pense que c’est bien de présenter un peu plus en détail ce qui est fait. L’exploration du système solaire et les sciences de l’univers ne sont qu’une petite partie des activités spatiales. Il y a tant de choses à découvrir et encore à comprendre, il y a donc beaucoup de choses à faire.
Quel regard portez-vous sur votre diplôme obtenu à l’INSA Lyon ?
C’est un diplôme relativement polyvalent. A l’INSA, en GMC, on touchait à la thermodynamique, l’électronique, l’informatique… Quand je suis arrivé au CNES, je travaillais sur les matériaux mais les autres thèmes ne m’étaient pas inconnus et j’ai pu grâce à cela développer des compétences, en particulier en côtoyant ou travaillant avec des experts. Quand on rentre dans une société, on a toujours le choix d’acquérir des connaissances générales, comme je l’ai fait, ou de devenir expert. L’INSA donne d’excellentes bases qui donnent l’opportunité de se diversifier.
J’aimerais dire aux élèves-ingénieurs qu’avec un diplôme INSA, quel qu’il soit, ils peuvent travailler dans le domaine du spatial, que ce soit dans l’industrie, les agences ou les laboratoires scientifiques.
Informations pratiques
Conférence-débat : ExoMars, à la recherche de vie sur Mars !
Où : Amphi Chappe, Bâtiment Claude Chappe, 6 Avenue des Arts - INSA Lyon
Quand : Le 15 Décembre 2017 de 18h30 à 19h30
Son CV en quelques lignes
Diplôme INSA Lyon en poche, André Debus obtient en 1987 une thèse en physique des matériaux avec le laboratoire GEMPPM (Groupe d'Études de Métallurgie Physique et de Physique des Matériaux, INSA Lyon-Université Claude Bernard Lyon 1). Il entre dans une société lyonnaise comme ingénieur des matériaux. En parallèle, il avait envoyé une candidature spontanée au CNES, Centre National d’Etudes Spatiales, dont il recevra une réponse… Un an plus tard !
Reçu en entretien, il sera embauché dans la foulée comme ingénieur des matériaux sur un projet d’exploration de la planète Mars avec la Russie. La sonde spatiale Mars 96 échoue mais André Debus poursuit son travail cette fois sur la mission spatiale Rosetta-Philae, en tant que responsable qualité chargé du suivi du développement des instruments scientifiques, puis comme responsable technique chargé du développement du système de batteries de l’atterrisseur Philae. Pendant toutes ces années, il a également développé les activités de protection planétaire, qu’il a poursuivi jusqu’en 2009 en support à l’avant-projet ExoMars.
En 2009, André Debus décroche un Master en astrophysique spécialité technique spatiale et instrumentation, en VAE (validation des acquis de l’expérience). Il part ensuite pendant 6 ans en détachement au centre technique de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) à Noordwijk, aux Pays-Bas, en tant qu’ingénieur instruments dans l’équipe projet ExoMars. A son retour au CNES en 2015, il devient chef de projet des contributions françaises au programme ExoMars.
*Le département TC à l’initiative
C’est sur une idée de Khalid Idrissi, enseignant au département TC (Télécommunications, Services et Usages) à l’INSA Lyon et chercheur au LIRIS, (Laboratoire d’Informatique en Images et Systèmes d’Information), qu’André Debus est de passage à l’INSA.
« André Debus est un copain de promotion, j’étais en Génie Electrique et lui Génie Mécanique Conception. Cela faisait longtemps que je voulais qu’il intervienne à l’INSA et nous profitons de la conférence qu’il donne la veille au Planétarium de Vaulx-en-Velin pour organiser sa venue ici. Il m’a semblé important que nos étudiants, en TC et plus généralement à l’INSA, sachent que leurs compétences peuvent servir également dans le spatial. Nous avons par exemple en TC une option sur la communication satellitaire. D’un autre côté, je souhaitais une conférence alliant technique et éthique, et donc, faire intervenir quelqu’un pour qui la démarche scientifique et technique ne peut pas être dissociée de tout ce qui touche au respect de l’autre. Nous voulons former des ingénieurs responsables, humanistes, qui demain devront prendre des décisions en connaissance de cause, en mesurant l’impact qu’elles auront sur leur environnement, notre environnement » souligne Khalid Idrissi.
Créé en 1961, le CNES est l’établissement public chargé de proposer au Gouvernement la politique spatiale française et de la mettre en œuvre au sein de l’Europe. Il conçoit et met en orbite des satellites et invente les systèmes spatiaux de demain ; il favorise l’émergence de nouveaux services, utiles au quotidien. Le CNES est à l’origine de grands projets spatiaux, lanceurs et satellites, qu’il fait réaliser par l’industrie. Il s’entoure également de partenaires scientifiques et est engagé dans de nombreuses coopérations internationales. La France, représentée par le CNES, est le principal contributeur de l’ESA (Agence spatiale européenne), chargée par ses 20 Etats membres de conduire la politique spatiale de l’Europe. Le CNES compte près de 2 500 collaborateurs, femmes et hommes répartis dans 4 centres : à Paris, le siège social et la Direction des lanceurs (DLA) ; à Kourou, le Centre spatial guyanais (CSG) et à Toulouse, le Centre spatial de Toulouse (CST) qui est le centre technique et opérationnel du CNES où les ingénieurs étudient, conçoivent, développent, réalisent, mettent à poste, contrôlent et exploitent les systèmes orbitaux, satellites et instruments. Les activités du CNES se répartissent en cinq domaines d’intervention : Ariane (les lanceurs), les sciences, l’observation de la Terre, les télécommunications, la défense.
www.cnes.fr / Facebook.com/CNESFrance / twitter.com/CNES_France

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Spas Balinov : ingénieur et entrepreneur
Fondateur de la jeune start-up QINTEQ, Spas Balinov met ses compétences en ingénierie au service de sa soif d’entreprendre et permet à un laboratoire d’industrialiser une nouvelle technologie.
Diplômé en 2009 du département Génie Mécanique Conception (GMC), Spas Balinov est un entrepreneur aguerri. Etudiant à l’INSA Lyon, il s’associe avec Stanislaw Ostoja-Starzewski, diplômé du département Informatique en 2008, autour du projet NovaNano. La start-up, spécialisée dans la construction de nano-satellites, est créée en 2009 avec une belle ambition : connecter le monde entier à Internet à un prix abordable.
Fort de cette expérience entrepreneuriale, Spas Balinov est à la recherche d’un nouveau projet. Il se rapproche alors de PULSALYS, société d’accélération du transfert de technologies du territoire Lyon-Saint-Etienne.
« Mon réseau était sur Lyon et j’en connaissais bien l’écosystème. PULSALYS propose à la fois un portefeuille de technologies et des solutions de financement adaptées à leur maturation. C’est un package intéressant pour un entrepreneur ».
Par l’intermédiaire de PULSALYS, l’entrepreneur rencontre ainsi le professeur Christian Vollaire et se lance dans l’industrialisation d’une invention au potentiel prometteur : une technologie de transmission d’énergie par ondes électromagnétiques pour la télé-alimentation d’appareils à distance. Le fruit de plusieurs années de recherche et développement au sein du Laboratoire AMPERE (Génie Electrique, Electromagnétisme, Automatique, Microbiologie environnementale et Applications).
« Cela faisait 10 ans que le laboratoire travaillait sur cette technologie et l’équipe de recherche souhaitait transférer les résultats à un entrepreneur » explique Spas Balinov.
QINTEQ voit le jour en 2016.
Après une période d’incubation auprès de PULSALYS, la start-up poursuit aujourd’hui son développement et s'assure de nouveaux clients sur le marché de la surveillance des ouvrages d’art, des structures industrielles et des sites contaminés.
« L’intérêt de notre technologie est de diminuer les coûts d’exploitation. En supprimant les piles et les fils, on supprime la maintenance. Cela s’avère particulièrement utile pour des utilisations en environnement dangereux ou difficile d’accès pour lesquels les coûts d’intervention sont très élevés », explique Spas Balinov.
La start-up connait déjà un certain succès : QINTEQ a été primée en juin dernier lors du challenge IoT by Ericsson (Internet des objets Connectés) à l’occasion du salon VivaTech pour sa capacité à « exploiter la 5G pour développer des applications IoT apportant un impact positif sur notre société ».