Voile

21 juin
Du 21/06/2025
au 22/06/2025

Sport

Course Croisière Inter INSA - 2025

🌊✨ La Course Croisière Inter INSA est de retour pour une nouvelle édition ! ⛵️

La 2C2I, c'est quoi ?

C'est l'événement de voile incontournable pour les étudiants des INSA ! L'occasion parfaite de rencontrer des étudiants de toute la France dans une ambiance qui mêle plaisance et compétition. À la fin de l'année, nous louons 5 voiliers pour naviguer tout un weekend dans un cadre magnifique. Que vous soyez débutant ou expérimenté, rejoignez-nous pour une aventure inoubliable ! On vous promet que c'est l'événement idéal pour décompresser après une année bien remplie ! 😊 À très bientôt, on l'espère ! 🌞🌊

17 déc
17/déc/2024

Formation

« Je dois beaucoup à ceux qui m’entourent et dont j’ai croisé la route »

Quelques mèches blondes décolorées trahissant de longs jours de traversées en mer et un sens du contact sans commune mesure : Achille Nebout, 34 ans, est un skipper-ingénieur qui a le vent en poupe. La voile l’aura mené jusqu’aux bancs de l’INSA Lyon, au sein de la section sportive de haut niveau dont il sortira diplômé en 2016. Portrait d’un navigateur ingénieux, résilient et pour qui le sens du collectif représente quelque chose de précieux.

Entre persévérance et défis
Comme une ironie du sort, c’est une maladie de croissance touchant son talon qui pousse Achille Nebout vers la voile. Depuis l’Hérault, sa région de naissance, il découvre la navigation à travers l’expérience d’un skipper et ami de la famille. Kito de Pavant l’initie à ce sport qui n’est pas des plus connu en mer Méditerranée. Et Achille tombe dedans, petit : ce sport complet et physique réjouit le jeune montpelliérain qui trouve grisant de se retrouver seul sur les quelques mètres carrés d’un Optimist. De fil en aiguille, il pousse la porte de l’INSA Lyon. Il passera son diplôme d’ingénieur en 8 ans, en intégrant la section sportive de haut niveau. « Les premières années étaient si intenses et représentaient un gros changement par rapport au lycée, mais j’en garde des souvenirs très heureux. Dès la deuxième année, j’enchaînais les allers-retours entre Lyon et Marseille pour me rendre au Pôle France que j’avais tout juste intégré. À ce moment-là, je passais aux choses sérieuses : on visait l’olympisme », se remémore Achille Nebout. Dans une organisation logistique éprouvante, menant l’élève-ingénieur aux quatre coins de l’Europe, le ton est donné. Si la vie est faite de défis, Achille Nebout les relèvera tous, avec persévérance et humilité. « La voile implique des déplacements de longue durée, ce qui nécessitait un aménagement supplémentaire dans mon emploi du temps déjà aménagé par rapport aux parcours classiques. Je dois beaucoup à mes potes dans toutes mes années d’études, pour tenir le coup et ne pas être à la ramasse sur les cours ! Et heureusement, car en SHN, malgré les aménagements, il n’y a pas de traitement de faveur. On ne nous fait pas de cadeau et le niveau est aussi élevé que pour les autres élèves. »

De la rudesse du monde sportif
Fils d’architectes, Achille file tout droit au département génie civil et urbanisme
1. Un domaine dans lequel il a baigné « depuis tout petit, mais dont il ressent l’envie d’explorer pour ouvrir le champ de ses compétences ». En parallèle de son entrée en département, le projet olympique se précise. Recruté par Nicolas Charbonnier, médaillé olympique en 2008, ils sont en lice pour représenter la France aux Jeux Olympiques de Rio de 2016. « En voile olympique, la compétition est très rude : un seul bateau peut être qualifié pour représenter la France ». Par un concours de circonstances et malgré une seconde place décrochée en phase de qualifications, le projet s’arrête net. Le jeune voileux, encore étudiant, commence à saisir les difficultés du milieu ; une période de grands questionnements, durant laquelle il s’amarre à ses études. « J’ai réalisé à quel point c’était dur et j’avais la tête dans le guidon. J’ai soufflé un peu et j’ai mis la priorité sur la fin de mes études. Il fallait finir ce que j’avais commencé et d’ailleurs à cette époque, rien n’était écrit pour que je fasse de la voile mon métier. » 

À peine diplômé en 2016, l’ingénieur fait de nouveau face à un choix. « Dois-je commencer à travailler en tant qu’ingénieur ou dois-je tenter l’expérience en tant que navigateur et sportif de haut-niveau ? ». La décision est vite prise pour celui qui commence à être rétribué pour naviguer. « Je venais de créer ma micro-entreprise pour être rémunéré en tant qu’équipier et le tour de France à la voile permettait de gagner sa vie sur une saison complète. En voile, les projets sont très précaires. Tout peut s’arrêter du jour au lendemain, il faut savoir s’adapter en permanence ». Et la fin de la saison ne fera pas exception : en 2018, un projet prend fin prématurément et la remise en question refait surface. Alors il se laisse inspirer par des skippers qu’il admire parmi lesquels, un ancien camarade d’école avec qui il partage quelques points communs. Achille Nebout entre dans les pas de François Gabart : « l’INSA Lyon, la voile… et la course au large ! ».

Dans la course des (très) grands : prendre le large
Après l’école de l’olympisme, il est l’heure pour le skipper de s’attaquer à une course mythique : la Solitaire du Figaro Paprec. Alors sans sponsor, Achille Nebout s’en va, auprès de sa banque, défendre son projet. « C’était l’année où le circuit Figaro changeait de bateau. Les compteurs étaient plus ou moins remis à zéro, même pour tous les ténors de la course. Alors j’ai investi dans un Figaro 3 et je me suis mis à faire de la recherche de sponsors. C’est une chose de naviguer et une autre que de créer une dynamique autour de soi ! Et puis j’ai été contacté par un grand Figariste, Xavier Macaire, avec qui j’ai mis au point le bateau et qui m’a beaucoup appris », ajoute Achille. Pour sa première Solo Maître Coq, Achille Nebout gagne la première manche, juste devant Armel Le Cléac’h. La machine est lancée. « Imaginez : gagner une première manche en tant que bizuth, alors que je passais ma première nuit en mer seulement deux mois auparavant et en prime, devant un marin qui m’a toujours fait rêver ! »
Après une 7
e place pour la transat Jacques Vabre aux côtés de son mentor Kito de Pavant, l’année 2019 est une année de toutes les premières pour l’ingénieur voileux. « Je crois que je commence à marquer les esprits à ce moment-là. Je suis un outsider et j’ai la niaque. »

 

 

Podium en Figaro (Crédits : Alexis Courcoux)

 

Virtual Regatta : des salles informatiques de l’INSA Lyon au sponsor coup de cœur
Si Achille Nebout compte sur une détermination sans faille, l’homme qui célèbre les joies autant que les difficultés voit sa saison réduite comme beaucoup, à cause de la crise sanitaire. Poussé par son entourage, il renoue avec un vieil amour de ses années d’études ; le jeu Virtual Regatta, réplique digitale de la course du Vendée Globe. « Le jeu a explosé pendant le confinement et je le connaissais bien pour y avoir joué de nombreuses heures dans les salles informatiques de l’INSA, quand le réseau Wi-Fi faisait des siennes… Sauf que cette fois, j’étais identifié parmi les skippers pro ! » Une participation qui n’est pas passée inaperçue pour Claude Robin, président-fondateur d’Amarris qui lui propose de sponsoriser son bateau, numériquement. « C’était inouï et ça avait fait l’objet de nombreux articles de presse, car nous avons continué l’aventure dans la vraie vie, une fois la crise sanitaire passée. C’est d’ailleurs grâce à cette rencontre, couplée à mon autre sponsor, Primeo Energie, que je commence à faire des courses beaucoup plus confortablement et pour lesquelles j’obtiens de bons résultats. »

Par ailleurs, il fait interagir son projet de course au large avec le monde artistique, à travers diverses collaborations ; une façon de soutenir des personnalités dont il affectionne les créations et de nourrir leurs métiers respectifs. Franck Noto, street artist, intervient ainsi sur le design de son Figaro en 2021. « J’ai aussi rencontré le musicien Simon Henner, Franch79, avec qui j’ai collaboré sur plusieurs projets, dont un documentaire. Pour la petite anecdote, la première fois que j’ai vu Simon, c’était sur la scène de 24 heures de l’INSA, alors qu’il jouait avec son premier groupe ! Une dizaine d’années plus tard, on travaille ensemble », s’amuse le skipper.

 

 
Le bateau d’Achille Nebout designé par l’artiste de rue Franck Noto (Crédits : Robin Christol)

 

En 2022, Achille Nebout décroche la 3e place sur la Solitaire du Figaro. « Un grand moment de ma carrière, qui fait beaucoup de bien et concrétise énormément de travail avec les sponsors et tous les membres de mon équipe. »

Seul face aux éléments…
Premiers podiums : Achille Nebout est désormais dans la cour des grands. Il se professionnalise et son nom commence à être reconnu. Mais son plus grand défi d’alors, se trouve sur le bateau : entre lui et lui-même. « Dans ce sport, on est en prise avec des éléments qui ne dépendent pas de nous. Le vent est insaisissable et peut vous faire vivre des situations injustes et générer une frustration immense qu’il faut savoir gérer pour rester performant. On se met dans des états assez compliqués, avec peu de sommeil et pour certaines courses, on est coupé du monde. Tout se passe dans la tête et seul face aux éléments, on se rend compte que notre cerveau et notre corps peuvent faire des choses insoupçonnées. La préparation mentale est indispensable, en parallèle de la préparation physique et technique, car même si l’instinct de survie est vraiment très fort, il faut savoir développer ses bons réflexes ». Depuis cette année, Achille Nebout est devenu papa. Une nouvelle étape qui jouera dans sa navigation. « La perspective de tout ça a changé depuis que ma fille est arrivée. Je ne naviguerai plus de la même façon. »

… mais le sens du collectif comme boussole
Désormais sur un monocoque de la Class 40, c’est sur des courses transatlantiques que le navigateur évolue depuis ; avec plusieurs victoires et podiums en double et équipage à son actif. « La prochaine Route du Rhum sera en solitaire ! », annonce-t-il. Mais ne nous y trompons pas : une course en solitaire est toujours accompagnée. Achille Nebout n’a de cesse de souligner le rôle de son entourage et de son équipe dans ses différents succès. « Tous les marins le disent. Ce dont je suis le plus fier, ce sont les gens qui sont parfois dans l’ombre et à qui l’on doit 90 % de nos performances. J’ai beau être ingénieur, une casquette très pratique quand il s’agit de routage météo, de structure ou d’électronique, de conception ou d’amélioration de nos bateaux, mais la fidélité et le sens de l’humain sont des valeurs indispensables à tout bon skipper. Je dois beaucoup à ceux qui m’entourent et ceux dont j’ai croisé la route. »

 

[1] Aujourd’hui, le département génie civil et urbanisme s’appelle « génie urbain ».

 

Mots clés

04 déc
04/déc/2024

Vie de campus

Mathis Ghio : votez pour le marin de l’année 2024 !

Mathis Ghio, élève-ingénieur à l'INSA et double champion du monde de wingfoil, est en lice pour le titre prestigieux de Marin de l'Année 2024. Soutenez votre camarade/ notre étudiant de la section Sportif de Haut Niveau. 

Mathis Ghio, étudiant en 3ᵉ année du département Matériaux à l’INSA, a été nominé pour le titre de Marin de l'Année 2024, un prix décerné par la Fédération Française de Voile. Ce jeune athlète de haut niveau a su allier rigueur académique et performance sportive, devenant un modèle de réussite et de persévérance. Avec ses deux titres de champion du monde de wingfoil, Mathis a brillé sur la scène internationale, portant haut les couleurs de la France et de son sport, mais également de l’INSA Lyon.

Un Parcours exemplaire

Derrière cette nomination se cache un parcours impressionnant. En plus de ses études exigeantes à l'INSA, Mathis Ghio s'est imposé comme une figure montante du wingfoil, une discipline en plein essor. Ses deux titres mondiaux témoignent de son travail acharné, de son engagement sans faille et de sa capacité à repousser ses limites. Une carrière impressionnante pour un jeune homme qui a su jongler entre l'excellence académique et la compétition de haut niveau.

Pourquoi voter pour Mathis Ghio ?

  • Un sportif de haut niveau : Mathis incarne l’élite du wingfoil. Ses exploits sur les vagues et son palmarès impressionnant font de lui un ambassadeur de la France dans cette discipline.
  • Un modèle de persévérance : Son parcours est un exemple de détermination. Il a su allier études et sport de manière exemplaire, montrant que la réussite dans deux domaines exigeants est non seulement possible, mais aussi inspirante.
  • Un ambassadeur de l'esprit du sport : Sa nomination pour le titre de Marin de l’Année 2024 est une reconnaissance bien méritée de son talent, de son travail et de ses accomplissements.

Comment participer ?

La phase de vote est ouverte au public jusqu’au 15 décembre 2024. Il est possible de soutenir Mathis en votant directement sur le site de la Fédération Française de Voile. Une occasion unique de soutenir un talent français et de saluer l’excellence sportive de ce jeune champion.


En votant pour Mathis, vous soutenez un athlète qui incarne l’esprit de persévérance, d’excellence et de passion. C’est aussi un geste qui permet de reconnaître un jeune talent qui fait briller la France sur la scène internationale. Ne manquez pas l’occasion de contribuer à cette belle aventure !

Les résultats seront annoncés en décembre, et c’est à vous de décider qui mérite ce titre prestigieux. Votez pour Mathis Ghio et soutenez un marin insalien d’exception !

 

Mots clés

18 juin
18/juin/2024

Vie de campus

Sportive et Sportif de l'année 2023-2024

🏆Chaque mois, un jury d'experts ainsi que les étudiants de la section sport de haut-niveau votent pour un sportif ou une sportive du mois. Un podium est également établi chaque saison parmi les sportifs des trois mois précédents. Enfin pour clôturer l'année universitaire, l'ensemble de la communauté INSA Lyon (personnels et étudiants) est invité à élire la sportive et le sportif de l'année au cours du mois mai.

Cette année, plus de 2700 participants se sont prononcés pour élire : 

  • Louise Cervera en 4ᵉ année au département génie mécanique, championne de France Elite Voile et qualifiée pour les Jeux Olympiques Paris 2024 ⛵️
  • Mathis Ghio en 3ᵉ année au département matériaux, champion du monde de Wingfoil race pour la 2ᵉ année consécutive ⛵️

 

 

 

 

 

Mots clés

17 juin
17/juin/2024

Entreprises

« J’évitais les projets liés au handicap par peur d’être stigmatisé, mais j’avais une valeur ajoutée sur l'accessibilité numérique »

Diplômé du département informatique en 1988, Olivier Ducruix a mené une carrière d’ingénieur déterminé. Atteint d’une maladie rétinienne dégénérative, il conclut sa dernière année d’études à l’INSA Lyon, loupe en main et oreille attentive. Rapidement, il intègre France Télécom, dans une ère où l’accessibilité aux personnes en situation de handicap n’en est qu’à ses balbutiements. Qu’importe : il n’a jamais douté de sa capacité à contribuer à la valeur d’une entreprise malgré sa malvoyance. Aujourd’hui, ce passionné de voile est membre de l’équipe de France de paravoile, et aussi champion du monde en double. De cette passion, est née SARA, une application qui ouvre désormais la voie à l’indépendance des navigateurs malvoyants. Olivier Ducruix raconte son parcours. 

Entré à l’INSA Lyon en 1983, vous avez effectué vos cinq années d’études d’ingénieur avec un trouble de la vision dégénérescent. Comment s’adaptait-on à la fin des années 1980 pour suivre une formation d’ingénieur avec un handicap visuel ?
J'ai passé cinq années extraordinaires à étudier, avec beaucoup de plaisir ! Cette déficience visuelle, due à une maladie de la rétine, a été détectée dès la maternelle, donc j’avais déjà développé une certaine capacité d’adaptation. J'ai eu la chance d'évoluer dans un environnement hyper sympa où, malgré l'absence de dispositifs formels à cette époque, il y avait beaucoup de bienveillance et une vraie écoute de la part des professeurs. Ils faisaient attention à moi et adaptaient leur approche, ce qui m'a beaucoup aidé. J'ai terminé mes études avec l'aide d'une loupe et des photocopies A3, je prenais mes cours à l'oreille et comptais aussi sur mes amis pour me fournir des notes. Plus tard, quand l’ordinateur a commencé à se démocratiser, j’ai utilisé des outils de synthèse vocale et des logiciels de zoom qui facilitaient la prise de notes au clavier. En clair : avec un peu d’aide de la part de l’entourage et de la volonté, on s’adapte ! J’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur en 1988. 

Vous menez toute votre carrière au sein de France Télécom, aujourd’hui Orange. Des postes techniques, au management, c’est finalement une loi et l’avènement du web qui créeront un poste né pour vous : vous devenez Directeur du Centre de Compétences en Accessibilité Numérique au sein de la société française de télécommunications.
Effectivement, j'ai commencé comme chef de projet, puis je suis devenu responsable réseau, architecte technique, puis responsable de département et directeur de projets transverses. Les postes techniques devenant de plus en plus difficiles sans la vue, j’ai rapidement pris des responsabilités, en manageant des équipes. Il y a des choses que l’on met de côté à cause du handicap, mais il y a aussi beaucoup de choses que l’on développe. Par exemple, puisque j’utilise mon oreille depuis tout petit, mon handicap devient un avantage aussi bien sur ma capacité à mémoriser, qu’à sentir la tempête se préparer à l’approche d’une réunion houleuse ! En 2005, la loi pour l'égalité des droits et des chances
1 ouvre un nouveau champ : celui de l’accessibilité numérique. Les technologies et l'avènement du web offraient des opportunités incroyables pour rendre les outils plus accessibles. Pendant longtemps, je ne voulais pas être stigmatisé et je crois que j’évitais de travailler directement sur des projets liés au handicap. Mais j'ai compris que je pouvais apporter une réelle valeur ajoutée dans ce domaine. J'ai eu carte blanche pour développer des solutions techniques adaptées. 

 

Le blind sailing est une discipline de voile destinée aux personnes aveugles © Jean-Louis Duzert
 

 

En matière de solutions techniques adaptées, la dernière en date est SARA, pour Sail and Race Audioguide, car plus qu’un ingénieur, vous êtes aussi champion du monde de paravoile en double. Comment est née SARA Navigation ?
J'ai découvert la voile grâce à des amis étudiants de l'INSA lors d'un week-end à Marseille, et j'ai immédiatement adoré. En 2009, j'ai rencontré Mathieu Simonet, président de l'association Orion lors d’un stage. Il avait développé des outils dans le cadre de sa thèse sur la problématique de la voile adaptée. En repartant de ce stage, j’étais un autre marin ! Lui avait développé un prototype sur PC qui permettait de naviguer avec davantage d’autonomie grâce aux informations fournies automatiquement, par un système d’annonces vocales. J’ai proposé à mon entreprise d’entamer ce projet en mécénat de compétences pour les dernières années de ma carrière. L’enjeu était de miniaturer cette application pour qu’elle tienne dans la poche des marins déficients visuels. Grâce au système GPS du téléphone et à une synthèse vocale, SARA donne des indications sur le cap du bateau, la vitesse ou le point de route à atteindre. Nous avons aussi développé une ceinture vibrante, avec Marine Clogenson, également ingénieure passionnée de voile, une sorte de girouette tactile, qui permet de ressentir la direction du vent par des vibrations. Désormais, j’emploie beaucoup de mon temps à promouvoir la voile pour les personnes déficientes visuelles, notamment avec le projet « Cécivoile », en lien avec l’UNADEV, l’Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels. Ces initiatives ont offert à de nombreux marins aveugles une liberté et une joie de naviguer qu'ils pensaient ne jamais pouvoir expérimenter et j’en suis très heureux.

 

Olivier Ducruix est champion du monde de Paravoile © : World Sailing

 

Et puis vous avez une autre passion : la musique.
Tout à fait ! J’aime écrire des textes et j’ai déjà enregistré trois albums. D’ailleurs, je m’y remets avec ma fille, ingénieure INSA et chanteuse, elle aussi. Son mini-album s’appelle « Rédemption ». Pour ma part, je viens de sortir un single qui s’appelle « un vent de liberté », dans laquelle j’exprime la sensation de bonheur et de liberté que peut provoquer une sortie en mer pour un malvoyant. On a tendance à l’oublier, mais sans vision ou avec une vision déficiente, la mobilité sur Terre est réduite. La cécité est une embûche pour se déplacer dans l’espace, alors que sur un bateau, on est un peu comme des oiseaux, sans entraves. C’est un sentiment qui est partagé par beaucoup de pratiquants, si bien que cette chanson a été choisie comme hymne du prochain championnat du monde de blind sailing qui aura lieu sur le lac Léman (Sciez), fin juin. C’est une jolie récompense !

 

[1] La loi du 2005-102 du 11 février 2005 pour « l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » fixe le principe d'une accessibilité généralisée, intégrant tous les handicaps, qu'ils soient d'ordre physique, visuel, auditif ou mental. 

 

Mots clés

22 juin
Du 22/06/2024
au 23/06/2024

Sport

Course Croisière Inter INSA - 2C2I

La Course Croisière Inter INSA revient très bientôt !

Pour ceux qui ne connaissent pas, la Course Croisière Inter INSA - 2C2I est un événement inter INSA, ouvert à tous les étudiants des écoles du Groupe INSA et sans distinction de niveau. Il s'agit d'un weekend complet de navigation sur des voiliers dans un cadre magnifique.

Cette année, destination la Trinité-sur-Mer, le 22 et 23 juin 2024.

Le tarif proposé inclut la location des bateaux, ainsi que l'hébergement dès la veille sur les bateaux. Possibilité d'arriver le 21 juin au soir :). Il inclut également les repas pendant tout le weekend, un t-shirt à la couleur de votre école, un éco-cup ainsi que toutes les assurances nécessaires à la pratique sereine de l'activité.

⚠️ Afin de garantir une parité entre les INSA,  limitation durant la première phase d'inscription du nombre d'inscrits par INSA. A partir du 26 avril 2024, toutes les places restantes seront disponibles pour tous les INSA sans distinctions. 

06 nov
06/nov/2023

Sport

« La voile et la mer m’ont rapidement confronté aux problématiques environnementales »

Vendée globe, route du rhum, transat Jacques Vabre et recordman du tour du monde en solitaire : avec un palmarès long comme le bras, François Gabart, ingénieur INSA, est l’un des plus grands skippers français. Actuellement en direction de Fort-de-France en Martinique dans le cadre de la transat Jacques Vabre, le Mozart de la voile qui a bouclé le tour du monde en 42 jours est aussi un entrepreneur très engagé dans la recherche d’une mobilité plus durable. Portrait d’un skipper qui entend pratiquer la course au large avec le plus faible impact environnemental.

Rigueur, plan action et mise au point : trois compétences nécessaires au métier de marin… mais aussi à celui d’ingénieur. 

« On met souvent en opposition mon diplôme d’ingénieur et mon métier de marin, alors que pour moi, c’est parfaitement complémentaire dans le sens où le métier de marin est en grande partie un métier d’ingénieur. Que ce soit à terre ou sur l’eau, le marin doit traiter un nombre de problématiques qui relèvent de l’ingénierie. (…) Plus jeune, j’aimais la technique et j’étais curieux de comprendre comment fonctionnait le monde. À l’époque où j’étais à l’INSA, je ne savais pas que j’allais faire de la voile mon métier. (…) La voile est un sport mécanique, dont une bonne partie du travail consiste à développer et faire évoluer un bateau. Lorsque j'étais étudiant, le week-end, je bricolais mon bateau en appliquant les théories apprises pendant la semaine. C’était quelque part une application très concrète de mes études. »

Passé par la filière ingénieur entreprendre de l’INSA Lyon, il créait pendant ses études « Mer Concept », l’entreprise qui accompagne encore son activité aujourd’hui.

« L’entrepreneuriat m’intéressait déjà et c’est d’ailleurs une compétence indispensable pour le métier de skipper. On ne devient pas marin en allant sur un bateau avec un CV… Il faut savoir trouver des sponsors et vendre son projet. Quand j’étais à l’INSA, j’ai créé Mer Concept, d’abord comme un outil juridique. Au fil du temps, je me suis aperçu que j’avais constitué une équipe autour de moi. Et puis, on se rend compte qu’une entreprise a une responsabilité sociétale et une responsabilité vis-à-vis des gens qui travaillent dans notre écosystème. Je pense profondément que l’entreprise a un rôle social, sociétal et environnemental à jouer et c’est pour cela que nous sommes devenus une société à mission. (…) Mon métier consiste à utiliser le vent pour se déplacer sur la planète ou battre des records pour mon cas. Je trouvais cela dommage d’utiliser ces compétences pour ne gagner « que des courses », entre guillemets. (…) S’est posé la question suivante : comment faire pour que la course au large puisse aider à faire progresser le monde maritime ? Mer Concept a pour objectif d’amener des transferts technologiques vers le monde maritime pour se déplacer plus efficacement. »

 

 
©Guillaume Gatefait

 

Peut-on être l’un des skippers les plus performants de la compétition et un navigateur écolo ? Pour François Gabart, recherche de performance et réduction de l’impact environnemental ne sont pas inconciliables. 
« On a la chance d’utiliser dans 99,9 % du temps le vent qui est une énergie renouvelable pour se déplacer mais il est clair que dans notre activité, la construction de nos bateaux a un impact considérable et direct. Il y a également beaucoup d’impacts secondaires liés à l’évènementiel comme le déplacement du public qui vient au départ d’une course par exemple. Aujourd’hui, on en est qu’au début de cette démarche. Des innovations commencent à se développer comme par exemple les outils de détections d’animaux marins ou l’utilisation du panneau solaire qui s’est bien démocratisée ces dernières années. À mon sens, la révolution du vol [grâce à l’utilisation de foils, NDLR] en course au large est une vraie rupture technologique dans nos bateaux et résulte d’une vraie évolution du bateau. On a essayé de faire mieux avec moins : on essaie de moins frotter dans l’eau, grâce au foil qui surélève le bateau sur le niveau de l’eau. Et j’ai bon espoir que cette révolution soit utilisée à d’autres fins que pour l’unique but de faire de la performance. (…) Sur un bateau, on est sur un système isolé. J’ai découvert la voile très jeune, avec mes parents et j’ai vite compris que si l’éolienne ne tournait pas, il n’y avait pas d’électricité le soir au repas. J’ai aussi pris conscience très jeune de la problématique des déchets car sur un bateau, on doit les stocker jusqu’à la prochaine escale : on s’aperçoit du volume des déchets que l’on génère… La voile, la mer m’a permis d’être confronté aux problématiques environnementales très rapidement. Je crois que le bateau un très bon outil pour comprendre et faire face à ces enjeux (…) »

 

Propos extraits du podcast « Les Cœurs Audacieux » (Saison 1 – épisode 7). Pour écouter l’interview complète : 
 

Mots clés

24 juin
Du 24/06/2023
au 25/06/2023

Sport

Course Croisière Inter INSA - 2C2I

Comme chaque année, l'INSAil propose fin juin un week-end de voile. Cette année, direction la baie de Quiberon pour une croisière entre les INSA.

La 2C2I est une course en bateau habitable avec deux nuits à bord amarré à un port. Elle s'adresse à tous les étudiants INSA du débutant au confirmé, mais se fera en équipage mixte entre les différentes écoles.

Pour participer, il faudra compter : 170 €. Cela comprend le bateau, la nourriture, les assurances et une aide au transport qui sera versée dans un seconde temps.

Places limitées.

Renseignement auprès de votre club de voile. L'INSA Sailing Club pour l'INSA Lyon.

01 sep
01/sep/2021

Vie de campus

Les pieds dans l’eau, la tête dans les étoiles

Romain, 22 ans et Mathis, 18 ans, sont frères. Dans la vie, ils partagent deux choses : l’amour de la technique et la recherche de sensations qu’ils vivent quotidiennement en équilibre sur leurs planches à voile. Tous deux élèves-ingénieurs et sportifs de haut-niveau, c’est à l’INSA Lyon qu’ils ont trouvé le bon « spot » pour continuer de vivre leur passion pour la voile, tout en suivant leurs études d’ingénieurs entre la côte d’Azur et le campus de la Doua. Rencontre avec deux frères un peu siamois, mais pas tant que ça. 

Près de Marseille, c’est combinaisons collées au corps et casques vissés sur la tête que les deux frères s’en vont rejoindre leur terrain de jeu favori. Au bord de la Méditerranée, Romain Ghio, l’aîné de la fratrie, tente une explication. « Je fais du windfoil, tandis que Mathis fait du wingfoil. À une lettre près, ce sont deux planches assez différentes. » La nuance, bien que fugace, souligne le caractère presque versatile d’une discipline qui n’a eu de cesse de se réinventer depuis son apparition dans les années soixante. « Le windfoil ressemble plus à ce que l’on appelle communément une planche à voile, avec une voile reliée au flotteur par un mât. Pour le wingfoil, celle de Mathis, la voile est tendue sur des boudins gonflables, plus légère et séparée de la planche. C’est un nouveau type de matériel, qui a émergé il y a moins de deux ans », poursuit Romain. Parmi les évolutions récentes dans les sports aquatiques, le « foil » qui placé sous la planche, fend l’eau et donne des ailes aux fanatiques de glisse. « Le foil est quelque chose d’incroyable. C’est un bras en carbone qui ressemble à des ailes d’avion et qui permet de répartir les forces verticalement. En faisant glisser la planche à un mètre au-dessus de l’eau, les sensations sont magiques. On se sent léger, comme libéré de l’attraction terrestre. D’ailleurs, les prochaines planches aux Jeux Olympiques seront équipées d’un foil », ajoute Mathis. 

 

Le petit monde de la planche à voile, les deux frères y baignent depuis leur plus jeune âge, grâce à leurs parents. D’ailleurs, le père de la famille a aussi repris la compétition lorsque Romain et Mathis ont commencé à prendre du galon, mais « sur une vraie planche à voile », précise le paternel qui ne semble pas partager le même goût pour le « foil » que ses deux fils. « Le foil engendre de très grandes vitesses. En pointe, Romain peut aller jusqu’à 60 km/h avec sa planche. Moi, je vais un peu moins vite, il n’empêche que ça peut vite être dangereux sans un minimum de connaissances », explique Mathis. Et les bases techniques de la discipline, les frères Ghio les ont surtout expérimentées à force de navigation. « Nous avons eu quelques interventions théoriques par la fédération de voile, mais en réalité, il y a des milliers de paramètres à prendre en compte sur le terrain. C’est un peu ce qui fait la magie de notre sport : parfois, une mauvaise appréhension de la forme d’un nuage ou d’un changement de vent selon la côte, peut peser dans une compétition. C’est un sport de nature et de sciences, finalement. L’effet venturi et les forces, j’en entends parler depuis que je suis gamin, alors j’ai souri lorsque l’on a abordé ces notions en cours », ajoute Romain, étudiant au département sciences et génie des matériaux.

Mathis avait jusqu’alors suivi les pas de son grand-frère en matière de sport. Mais depuis l’arrivée du wingfoil sur le bord des eaux, le jeune sportif de haut-niveau a changé de cap. « Je me consacre désormais à la wing, même s’il n’y a pas encore de lien aboli avec le sport de haut-niveau pour ce type de planche. Mais on en a vu tellement sur les plages cet été que la fédération n'a pas tardé à ajouter cette discipline dans ses clubs de voile », explique-t-il. « Ce qu’il oublie de dire aussi, c’est qu’il est officiellement passé pro, avec des sponsors et tout ! Et ça, c’est quelque chose », s’empresse d’ajouter Romain, l’air fier. 

Comme si tout se jouait en équipe dans la vie des deux frères, ils suivent leur scolarité dans la même école, à l’INSA Lyon. Mathis est en 2e année de FIMI, formation initiale aux métiers d’ingénieur et Romain, en 3e année de sciences et génie des matériaux. Conscients de la singularité de leur duo, ils nuancent tout de même. « Il est vrai que l’on est très complice dans la vie quotidienne, et finalement, nous avons tous les deux choisi l’INSA pour la même raison : continuer à mener nos études et notre carrière sportive en toute sérénité. Donc étudier dans la même école n’est peut-être pas un coup du destin », rit le cadet. « Je ne sais pas si on est partis pour suivre le même chemin, mais si Mathis choisit le même département de spécialité que moi, je commencerais à me poser des questions », poursuit l’aîné. 
Aussi bien sur l’eau que sur les bancs de l’école, les deux frères s’estiment heureux de pouvoir compter sur le regard de l’autre pour avancer. « On se pousse sans cesse, il n’y a pas de compétition entre nous. Si l’un gagne, l’autre avance aussi. C’est une histoire d’équipe, la famille », ajoutent-ils. 

Alors que les plages se vident et que les jours raccourcissent, les frères Ghio voient se profiler à l’horizon une rencontre qu’ils attendent avec une curieuse impatience : la rentrée des classes, en présentiel, un peu loin de la mer, mais les pieds bien sur terre. 

 

Pour aller plus loin sur le sujet : 
Podcasts « Les cœurs audacieux » -  Saison 1 / Épisode 7 - 8 juillet 2021
 

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21 déc
21/déc/2017

INSA Lyon

Voyage sur l’Hermione : une aventure hors du temps pour deux diplômées

Deux ingénieures INSA Lyon s'apprêtent à vivre une fabuleuse expérience sur la frégate historique l'Hermione, portée par la motivation mais surtout par le cœur. Récit d'un beau projet, placé sous le signe de l'aventure et de l'amitié.

« Hello, je suis Léa Jarry, diplômée GEN 2017, je suis arrivée à l’INSA en 2012 avec l’envie d’apprendre pour pouvoir faire bouger les lignes, en matière de développement durable notamment. Mes années INSA m’ont apporté énormément de confiance, dans mes capacités d’adaptation et d’apprentissage, dans mes relations avec les autres aussi. Mes proches peuvent en témoigner, je me suis épanouie et affirmée pendant mes études. Sans cette expérience, je ne sais pas si j’aurais eu le cran et le grain de folie nécessaires pour me lancer dans l’aventure de l’Hermione. Pour moi, le voyage sur cette frégate porte une symbolique forte : c’est avec mon bagage de formation et de vécu sur ces cinq ans que je quitte Lyon, et l’horizon me paraît grand ouvert. Je trouve que ça fait une belle conclusion à mes années étudiantes, et une transition parfaite avec mon nouveau poste, dans le développement de projets éoliens. »

« Salut, moi c’est Apolline Pibarot, je suis diplômée GMPP 2017, arrivée à l’INSA en 2012 également. Je suis depuis toujours déterminée à réaliser mes rêves et tous les projets un peu fous qui ont une curieuse tendance à éclore dans ma tête. C’est un peu pour ça que j’avais choisi Le modèle INSA forme des gens qui n’hésitent pas à voir grand et à sortir des sentiers battus. Je n’ai pas eu peur de me lancer dans ce projet, malgré tout ce que je faisais déjà en parallèle. Cette expérience est incroyable et c’est une nouvelle orientation professionnelle, presque même une nouvelle vie que j’ai pu découvrir à bord. »

Leur citation

« Nous sommes le prolongement de ces passionnés qui ont œuvré pour la construction de ce navire, nous mettons également notre pierre à l’édifice. »

Leur histoire
Tout commence en septembre 2012 lorsqu’elles s’assoient l’une à côté de l’autre dans le bâtiment du premier cycle. Elles ont en commun l'envie de devenir ingénieures, et un appétit d'aventures et de nouveaux horizons. Pari gagnant avec leur filière ASINSA, qui leur permet dès la première année de partir pour un stage d'un mois au Japon.

Léa : « ASINSA c'est le début de tout. D'une formation complète qui m'a donné une vraie culture technique et une ouverture sur le monde, mais aussi de liens solides avec des amis formidables. Cinq ans après, on est toujours à se soutenir et à se pousser en avant les uns les autres. »

C’est durant leur premier cycle INSA qu’elles entendent parler du projet de l’Hermione. Cette magnifique idée, cette fabuleuse aventure, une épopée des temps modernes qui remplit leurs yeux d’étoiles et qu’elles rêvent de vivre à leur tour.

Léa : « J'avais été voir le chantier de l'Hermione quand j'étais petite, mais je me suis décidée quand j'ai lu un article d'une gabière qui allait partir pour les Etats-Unis. Il y avait du voyage et de l'aventure, un esprit d'équipe essentiel. Et il y avait une notion d'empowerment ! Je me rappelle m'être dit : ça c'est une femme forte. Je ne sais pas si j'oserais. Et en fait si, j'ai osé. »

Apolline : « L’Hermione, la première fois que j’en ai entendu parlé, a matérialisé, sous le signe de l’aventure, toutes les limites de notre manière de voyager aujourd’hui. Si on y regarde de plus près, le voyage maintenant revient à sauter dans un train ou un avion et dormir jusqu’à l’arrivée, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il grêle. Trop facile donc… Sur cette frégate de légende, je souhaite redécouvrir notre relation au temps et l’effort du trajet plutôt que de le réduire à une simple formalité. »
 

L'histoire de l’Hermione
Ce bateau a une histoire particulière. Construite en 1779 elle emmena à son bord le marquis de La Fayette lorsqu’il est parti soutenir l’indépendance des États-Unis d’Amérique. L’Hermione pouvait alors accueillir jusqu’à plus de 300 personnes ! Elle avait été créée à Rochefort, qui était à l’époque un arsenal Royal conçu par Colbert à la demande de Louis XIV. Malheureusement, avec la paix avec nos voisins anglais, le déclin de la marine à voile et la fermeture de l’arsenal de la marine, Rochefort tombe peu à peu dans l’oubli. En 1997, l’association Hermione-Lafayette, décide d’entreprendre un immense chantier : celui de reconstituer la frégate de l’Hermione à son identique de l’époque. Tout est mis en place pour que la construction se fasse au mieux. Les plans d’origines sont retrouvés, les mêmes matériaux sont utilisés et surtout les techniques de fabrications sont respectées. Le chantier rencontre un véritable succès et en 2015 est enfin organisé un premier voyage, identique à celui de 1779. 
Le navire part ainsi de Rochefort pour rejoindre Boston.
Les médias suivent cette traversée et les retombées presse s’accumulent.


Léa et Apolline, elles, ont suivi l’opération de bout en bout. Et un jour, au détour d'une conversation, elles se décident : elles deviendront gabière sur l’Hermione !

« Ces femmes et ces hommes ont fait ce voyage avec des étoiles plein les yeux, nous voulions ces mêmes étoiles dans les nôtres. »

Mars 2017, les candidatures sont ouvertes, l'Hermione recrute de nouveaux gabiers pour son voyage en 2018, en Mer Méditerranée. Sur le papier, c'est assez simple. Il faut candidater à des sélections en envoyant un dossier de motivation.

Léa : « Dans les faits, l'association a reçu énormément de candidatures. On ne connaît pas le nombre exact, mais ça se chiffre à plusieurs centaines, dont les nôtres »

Apolline : « Un jour mes parents m’avaient demandé ce que je ferais si je n’étais pas prise sur l’Hermione. Je me souviens les avoir regardés en leur répondant sans ciller : je serai prise. Cela pouvait paraître orgueilleux, mais mon crédo est « quand je veux, je peux ! », et je voulais le réaliser, ce rêve ! »

Bingo ! Les deux jeunes filles sont retenues. Elles n’y croient pas, le rêve devient de plus en plus tangible. Elles vont pouvoir partager cette aventure comme elles avaient commencé leur aventure scolaire : ensemble. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu… Si Apolline peut suivre la formation classique en trois jours, durant l'été 2017, Léa, elle, est en stage à La Réunion et ne peut faire l'aller-retour à temps. L’étudiante s’organise pour pouvoir intégrer une autre session de formation. Elle insiste et obtient in extremis une place dans une session de formation dédiée aux groupes de l’Organisation Internationale de la Francophonie, pour une durée de cinq jours.

Ce que la formation à l’INSA leur a apporté pour cette expérience
Léa : « L'INSA, c'est déjà beaucoup de vécu, en termes de relations humaines. J'y ai aussi développé des capacités d'adaptation et d'apprentissage qui me servent sur le navire. Enfin, tout le côté technique m'intéresse, j'ai été très intéressée par la partie moteur dans les cales, et aussi le système de désalinisation de l'eau. »
Apolline : « L'INSA m'a apporté les outils me permettant de comprendre facilement le gréement et le fonctionnement technique d’un bateau. C’est aussi beaucoup de vie associative à travers laquelle j’ai pu développer les qualités humaines qui me permettent de vivre pleinement ce projet aujourd’hui. »

Ce qu’elles souhaitent à l’Hermione pour l’avenir
Léa : « Le commandant du navire voudrait faire un tour du monde avec l’Hermione. Je souhaite de tout cœur que ça se réalise. Ce navire est fait pour les grandes aventures, pour créer des liens entre les gens et les mondes ! Je ne peux que souhaiter que ça continue. »
Apolline : « L’Hermione coûte très cher en navigation. J’espère que nous trouverons un mécène qui pourra nous soutenir et nous permettre de faire voile plus souvent et toujours plus loin ! »

Départ prévu pour 2018 !

Copyright photo : Djev Photograph​

 

Pour aller plus loin sur le sujet : 
Podcasts « Les cœurs audacieux » - Saison 1 / Épisode 7 - 8 juillet 2021

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