Entreprendre

22 oct
22/oct/2024

Formation

« L’INSA Lyon entend faire émerger plus de projets à impact avec Entreprendre@INSA »

Mob-Energy, OpenClassrooms, Kikleo…. Entre les murs de l’INSA Lyon sont nées de belles jeunes pousses, innovantes. Pendant plusieurs années, la Filière Étudiant Entreprendre a fait vivre l’esprit entrepreneurial insalien, accueillant une vingtaine d’étudiants par an. Aujourd’hui, Charly Jucquin, directeur du développement adjoint, en charge de l’entrepreneuriat et Apolline Collot, coordinatrice entrepreneuriat étudiant, travaillent à redéfinir cette dynamique avec « Entreprendre@INSA » : un programme ambitieux qui vise à démocratiser l’accès à l’entrepreneuriat au sein de l’école, et faire émerger des projets à impact. 

Plus encore que d’encourager l’émergence de projets en réponse aux transitions sociétales, écologiques et technologique, l’ambition est de « développer la capacité des futurs ingénieurs à entreprendre et devenir acteurs de ces changements ». Une proposition qui trouve écho dans la pensée de Gaston Berger, dont la philosophie encourageait déjà à doter l’humain de la liberté de « façonner les futurs souhaitables ». 

Appoline CollotDepuis un an, vous travaillez à doter l’INSA Lyon d’une galaxie de dispositifs pour faire rayonner l’entrepreneuriat auprès des étudiants et permettre l’émergence de nouvelles idées. Comment cela se traduit-il ? 

Apolline Collot : Nous sommes en train de finaliser la mise en place d’une « galaxie » d’offres et de dispositifs pour encourager et soutenir l’entrepreneuriat à l’INSA Lyon. Cela se traduit d’abord par une volonté d’acculturation de la communauté étudiante, avec un socle commun de formation pour tous les élèves-ingénieurs, une ambition élargie au Groupe INSA. Notre objectif est de développer l’entrepreneuriat pour tous, en dotant chaque étudiant des compétences et des capacités nécessaires pour entreprendre, avec la garantie d’un accompagnement personnalisé et sur mesure pour tous les porteurs de projets souhaitant se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. L’entrepreneuriat à impact est l’axe fort de notre action. Nous voulons maximiser les chances de faire émerger des projets d’ingénierie et d’innovation qui adressent directement aux enjeux de transition sociétale et écologique. En projet également : une nouvelle offre vers des entrepreneurs externes, qui pourront compter sur la multitude de services déjà existante à l’INSA Lyon (hébergement, fabrication 3D, aide à la production de prototypes, laboratoires de recherche…), et que nous souhaiterions mettre en système.

Intégré dans l’écosystème lyonnais très riche, Entreprendre@INSA veut se spécialiser dans l’émergence de projets. Pour quelles raisons ?

Charly Jucquin : Entreprendre@INSA a choisi de se spécialiser dans l’émergence de projets pour plusieurs raisons. D’abord, il s’agit pour nous de nous mettre au service de cet écosystème en apportant une réelle valeur ajoutée. Plutôt que de multiplier les dispositifs d’incubation ou d’accélération, déjà nombreux sur le territoire, nous souhaitons nous concentrer sur l'identification de projets solides, qui adressent les enjeux de fond et qui ont un réel potentiel d'impact. Notre ambition est de devenir un fournisseur de projets pour cet écosystème, en agissant comme un relais entre nos étudiants et les acteurs externes.
C’est une démarche cohérente avec notre position en tant qu’école d’ingénieurs : nous disposons de la capacité à repérer et à former des talents, à travers un parcours complet qui va de l'initiation à l'accompagnement de projets prometteurs. Pour les étudiants, le dernier maillon de cette chaîne est la Filière Étudiant Entrepreneur (FÉE), accessible en 5ᵉ année. Elle s'adresse à ceux qui veulent débuter leur carrière comme entrepreneurs, et leur offre six mois à temps plein pour travailler sur des sujets à impact. Avec la FÉE Émergence, pour ceux qui n'ont pas encore d’idée et la FÉE Tremplin, pour ceux qui ont déjà un projet avancé.
À plus long terme, nous envisageons également de créer « un sas », en partenariat avec l’EM Lyon, qui excelle dans l'incubation. Ce sas pourrait accompagner le passage délicat entre le projet académique et la réalité du marché, un moment souvent critique.

Mais avant de trouver et d’identifier les pépites, il faut doter le plus grand nombre des étudiants de cette appétence à l’entreprise. Comment allez-vous procéder ? 

AC : Pour faire émerger de jeunes entreprises innovantes, il est essentiel de travailler sur deux aspects : le volume et la qualification. Cette première étape d’introduction à l’esprit d’entreprise pour tous les étudiants en FIMI (Formation Initiale aux Métiers de l'Ingénieur) permettra à chacun de découvrir ce qu’est l’entrepreneuriat et d’en comprendre la philosophie et les enjeux.
Ensuite, certains élèves auront envie d’aller plus loin. Ils seront accompagnés par une série de dispositifs qui leur permettront, dès la
3ᵉ année, d’approfondir leurs connaissances en entrepreneuriat, tout en poursuivant leur parcours académique en département de spécialité. Ils auront alors le choix de travailler sur des projets fictifs, à visée pédagogique (Campus Création) ou sur des projets réels (ExplorLab), en fonction de leurs aspirations et de leurs ambitions. Ces différents parcours participeront grandement à repérer des « pépites », poussées par des porteurs de projets avec des idées à impact prometteuses. 

Charly JucquinAu sein d’une école d’ingénieurs, pourquoi est-il nécessaire de s’attarder sur l’entrepreneuriat ? 

CJ : Puisque nous formons des ingénieurs, il est naturel que les solutions qu'ils apportent aient un ADN d’ingénierie et d’innovation. D’abord, parce que les bases en management de l’innovation sont un prérequis attendu par les standards de la profession. Ensuite, parce qu’un ingénieur, lorsqu’il trouve une solution à un problème, propose généralement des réponses astucieuses, intelligentes et puissantes. La question qui se pose alors est celle de la diffusion de ces solutions : comment les rendre accessibles à un large public ? Et la compétence entrepreneuriale répond à cette question. Elle permet de déployer ces solutions de manière massive, que ce soit au sein d’une entreprise, d’une association, d’une ONG, d’une politique publique ou d’une start-up. L’objectif, pour qu’elles soient efficaces, est de diffuser largement ces innovations, quel que soit le cadre juridique choisi. Enfin, ce que nous cherchons à promouvoir, c’est avant tout l’esprit d’entreprendre : une capacité d’action qui ne se résume pas à la recherche de profit, mais à la volonté de transformer les idées en réalité, pour répondre aux défis de notre société.

Selon vous, l’entrepreneuriat revêt plusieurs « pouvoirs », dont une idée qui était chère à Gaston Berger, le fondateur de l’INSA Lyon : « doter l’humain de la liberté de façonner les futurs souhaitables ». Pouvez-vous l’expliquer ? 

CJ : Nous évoluons aujourd’hui dans un environnement incertain, volatil et en perpétuelle mutation. L’entrepreneuriat se distingue par sa capacité à tester rapidement, en grand nombre, des solutions multiples et variées, un peu comme une « sélection naturelle » en temps réel. C’est grâce à cette stratégie d’essaimage et de tests rapides que les innovations les plus pertinentes émergent et peuvent véritablement se développer et avoir un impact. Plutôt que de miser sur des plans à long terme qui risquent de devenir obsolètes face aux crises et aux bouleversements, l’entrepreneuriat permet de privilégier des solutions plus petites et adaptées, qui peuvent grandir et se transformer au fil du temps.
Cependant, il est important de préciser que l’entrepreneuriat que nous prônons ici est différent du modèle souvent associé à la Silicon Valley, où l'objectif principal est la création d'entreprise pour générer du profit. Dès le premier jour, nous enseignons une autre approche : « trouvez un problème et résolvez-le ». Cela va bien au-delà de la simple création d'une entreprise à but lucratif. 

AC : Le mot « entrepreneuriat » est un terme galvaudé, qui peut parfois effrayer. Cependant, il est intéressant de rappeler, notamment aux élèves-ingénieurs, que l’entrepreneuriat peut prendre de nombreuses formes juridiques comme celle d’une association par exemple. Tant qu’il y aura des défis à relever, il y aura des entrepreneurs pour y apporter des réponses et cette dimension de l’entrepreneuriat incarne une véritable liberté. Dans le monde actuel, de nombreux jeunes entrepreneurs jouent un rôle de plus en plus influent, parfois même au sein de structures de lobbying. Ils démontrent que l’entrepreneuriat est avant tout une capacité à façonner son propre avenir. Bien sûr, l’argent reste un élément essentiel, le carburant qui permet de déployer un projet et de maximiser son impact. Mais au-delà de ce modèle économique et d’un choix de forme juridique, c’est la volonté de résoudre des problèmes et d’apporter des solutions concrètes qui sont au cœur de la démarche entrepreneuriale !

 


Vous êtes élève-ingénieur à l’INSA Lyon et l’entrepreneuriat vous intéresse ?
Découvrez l’offre d’Entreprendre@INSA en bref : 


À partir de la 2
année : « S’initier à l’esprit d’entreprendre » (parcours obligatoire dès le printemps 2025)
• Séminaire « L’Odyssée des idées : Initiation à l’esprit d’entreprendre » (FIMI2)
• Tables rondes « jeunes entrepreneurs » (3A)
• Soirée évènement Entrepreneuriat Groupe INSA (pour tous)

À partir de la
3 année : « Accueillir, orienter, accompagner et soutenir tout étudiant à vocation entrepreneuriale »
• Programmes ouverts à tout étudiant avec ou sans idée, quel que soit le degré de maturité du porteur ou du projet
• Campus Création : création d’un projet fictif pour découvrir les rouages de l’entrepreneuriat et monter un projet innovant avec des étudiants d’autres cursus à Lyon
• ExplorLab : programme dédié à l’exploration, la création et au développement de son propre projet entrepreneurial 

En 5
 année : « Se donner les moyens de démarrer sa carrière en tant qu’entrepreneur »
• Possibilité d’investir 6 mois sur son projet avec ou sans idée initiale, quel que soit le degré de maturité du porteur ou du projet
• Nouvelle Filière Étudiant Entrepreneurs (FÉE), « Émergence » ou « Tremplin » avec le concept unique du « Synchrotron créatif » en phase d’émergence
• PFE entrepreneurial : PFE réalisé dans son entreprise si le projet et le porteur sont assez matures, associé ou non à une incubation chez un partenaire de l’écosystème.

 
 

 

Mots clés

16 juil
16/juil/2024

Formation

L’entrepreneuriat étudiant au service des agriculteurs

Accès aux financements, vieillissement de la population agricole, régulations… Qu’ils soient d’ordres financiers, sociaux ou réglementaires, les défis posés aux agriculteurs français mettent parfois en difficulté la pérennisation des activités. Des problématiques qui freinent ou même entérinent les projets des jeunes agriculteurs qui souhaiteraient s’installer. Dans ce contexte, Hugo Grel (5IF), Adrien Comtet (5GM) et Alexis Buin (5GM) ont cherché à soutenir la filière à travers deux projets entrepreneuriaux, incubés au sein de la Filière Étudiant Entreprendre de l’INSA Lyon. Zoom sur « IncubaTerre », pour favoriser la reprise des exploitations agricoles et « Boostaferme » qui propose de simplifier l’accès aux financements.

IncubaTerre : favoriser la reprise des exploitations agricoles

Selon l’INSEE, en 2020, la moitié des exploitations en France métropolitaine sont dirigées par un exploitant âgé de 55 ans ou plus. D'ici 2030, ces dirigeants auront atteint l’âge légal de départ à la retraite. « Les prochaines années, beaucoup de fermes seront mises en vente, mais racheter une exploitation coûte cher. Pour les porteurs de projets, c’est encore plus difficile d’y accéder », expliquent Adrien Comtet et Alexis Buin. Dans ce contexte, comment participer à faire perdurer l’agriculture française pour assurer la souveraineté alimentaire du pays ? « En créant un écosystème vertueux qui accompagne les porteurs de projets agricoles à l’image de ce qu’ils sont : des entrepreneurs, qui seront amenés à diriger une entreprise agricole, dès les débuts de l’installation », répondent les élèves-ingénieurs en 5ᵉ année de génie mécanique. « IncubaTerre veut agir pour lever les freins financiers, communautaires et organisationnels, à la manière d’un incubateur d’entreprises : notre force réside dans le conseil à développer un business viable, qui assure des revenus dès les premières années. Puis, grâce à un réseau de grandes et moyennes surfaces partenaires locales, les producteurs membres s’assurent des débouchés commerciaux ». Lancé à la FÉE en février dernier, Incubaterre prépare sa première promotion en commençant à rassembler une communauté de porteurs de projets agricoles. À plus long terme, Adrien et Alexis ambitionnent de créer un incubateur dans chaque région métropolitaine. « Aider à la reprise de petites exploitations est aussi une façon d’accélérer la transition vers l’agriculture régénératrice, pour l’environnement, mais aussi d’agir pour le lien social et une vie économique plus juste. » 

 

Adrien Comtet et Alexis Buin veulent favoriser le développement de reprises
d’exploitations agricoles, en accompagnant les porteurs de projets.

 

Boostaferme : trouver l’aide adéquate

Hugo Grel, en 5ᵉ année d’informatique à l’INSA Lyon, est fils d’un producteur de fraises des bois. « J’ai vu mon père travailler près de 70 heures par semaine, sans finalement arriver à joindre les deux bouts. Il a dû, à contre-cœur, changer de métier. Depuis, je me suis mis en tête de trouver une solution pour ces agriculteurs qui n’ont pas de quoi nourrir leurs familles, malgré l’engagement dans leur activité », explique-t-il. Hugo élabore une solution : celle d’une plateforme numérique dédiée à l’identification des aides disponibles pour les agriculteurs. « En discutant avec des producteurs, j’ai constaté la difficulté et le coût prohibitif associés à la recherche d’aides financières. Souvent, cette tâche est confiée à des conseillers coûteux ou nécessite la lecture fastidieuse de documents compliqués ». Pour remédier à cela, Boostaferme propose une solution automatisée dont l’élève-ingénieur a déjà développé un prototype. Grâce à un abonnement annuel qui se veut abordable, les producteurs peuvent accéder à un catalogue d’aides disponibles, personnalisé selon leur profil. « Par la suite, nous souhaitons augmenter la solution d’une intelligence artificielle qui permettra de pré-remplir les dossiers de demandes d’aide, pour rendre le processus plus accessible et moins chronophage », envisage Hugo Grel. 


L’équipe de Boostaferme propose aux agriculteurs de simplifier les démarches d’accès aux financements et aides.

L’équipe de Boostaferme propose aux agriculteurs
de simplifier les démarches d’accès aux financements et aides.

 

 

Des synergies prometteuses au sein de la FÉE

Pendant un semestre au sein de la filière étudiant entreprendre, les trois étudiants ont pu convertir leurs idées en projets concrets. Ils soulignent le cadre propice à l’échange et l’enrichissement apporté par cette expérience. Bien que distincts, Boostaferme et IncubaTerre partagent des objectifs communs. « On s’est lancé des perches entre nous ces derniers mois et on discute pas mal. Cela nous permet de consolider nos objectifs et s’assurer que l’on est dans la bonne voie », explique Adrien Comtet. « Il nous reste encore un mois au sein de la FÉE pour peaufiner nos lancements. Ensuite, nous sauterons dans le grand bain de l’entrepreneuriat, avec quelques soutiens d’ici-là, je l’espère ! », conclut Hugo Grel.

 

Entreprendre@INSA 

Pour les étudiants intéressés par l'entrepreneuriat et l'innovation, l'INSA propose depuis septembre 2023 un nouveau service, entreprendre@INSA, accessible dès la 3ᵉ année dans tous les départements de formation, permettant de découvrir l'entrepreneuriat ou d'explorer le potentiel de tout projet et idée.

En point d'orgue du parcours INSA, la Filière Étudiant Entreprendre (FÉE), au dernier semestre de la 5ᵉ année, est conçue pour celles et ceux qui souhaitent démarrer leur carrière dans l'entrepreneuriat, avec ou sans idée initiale. L’originalité de cette filière réside à la fois dans son mode de recrutement, uniquement sur profil et non sur projet, et dans son savoir-faire centré sur l'émergence de projets solides et humanistes, utilisant au mieux la technologie pour apporter des réponses aux enjeux sociétaux et environnementaux de notre époque.

En quelques éléments clés, la FÉE, c'est :

- Un programme de 6 mois temps plein, sur le dernier semestre de la 5ᵉ année.
- Plus de 300h de face-à-face pédagogique
- Des connexions facilitées avec tout l'écosystème innovation-entrepreneuriat lyonnais
- Plus de 50 professionnels embarqués
- 1 mentor et des moyens de prototypage dédiés par projet

Plus de renseignement en écrivant à entreprendre@insa-lyon.fr

 

Mots clés

07 oct
Du 07/10/2022 11:00
au 07/10/2022 17:00

INSA Lyon

Journée portes ouvertes // Incubateur La Doua

L’incubateur La Doua ouvre ses portes aux étudiants du Campus LyonTech-la Doua

Vous êtes étudiant et intéressé par le thématique de l'entrepreneuriat ?

L'incubateur La Doua vous accueille le 7 octobre prochain afin de vous présenter le lieu et son fonctionnement autour de l'accompagnement de projets entrepreneuriaux. Ce sera aussi l'occasion de voir comment les startups sont accompagnées concrètement dans leur phase de lancement voir de développement.
 

Informations complémentaires

  • Maison du projet - Campus LyonTech-la Doua, 24 avenue Gaston Berger, 69100 Villeurbanne

29 avr
29/avr/2021

Formation

L’entrepreneuriat étudiant sous Covid 

En février dernier, l’INSEE publiait son rapport annuel sur la création d’entreprises en France. Contre toute attente et malgré la crise sanitaire, le pays enregistre une augmentation des immatriculations d’entreprises de +4 % par rapport à l’année précédente : la Covid-19 ne semble donc pas, en apparence, avoir freiné les efforts entrepreneuriaux. Plus encore : les jeunes de moins de 30 ans représentent, toutes catégories d’entreprises confondues, près de 38,5 % des sociétés créées. Du côté de la filière étudiant entreprendre à l’INSA Lyon, si l’année 2020 a été tumultueuse, la promotion semble vouloir aller de l’avant. L’entrepreneuriat est-il encore possible en cette période ou relève-t-il encore d’un pari fou ? Ici, quelques éléments de réponses. 

Une bonne FÉE qui n’a pas été épargnée par la Covid
La « FÉE », pour « Filière Étudiant Entreprendre », est l’incubateur pédagogique commun à l’INSA Lyon
1. Chaque année et en conditions normales, la filière accueille des étudiants désireux de porter un projet d’entreprise. Depuis sa naissance en 2000, près de 500 étudiants ont bénéficié d’un accompagnement particulier : entre cours, conférences, coaching et temps de travail, la formation de cinq mois permet aux étudiants d’acquérir les compétences nécessaires à la création d’entreprise. 
Sébastien Perros est responsable pédagogique de la filière étudiant entreprendre. Pour ce professeur-entrepreneur, il n’est pas question de nier la difficulté posée par l’année 2020, malgré les chiffres statistiques. « En temps normal, nous avons généralement deux à trois projets qui se transforment en entreprises. En 2020 et sur les 7 projets en cours, un seul a véritablement émergé. Et pour cause, monter des boîtes en distanciel n’est pas chose facile : si l’idée est incubée sur le campus, il faut à un moment où un autre aller à la rencontre des investisseurs. Cette partie-là n’a pas été faisable à cause du Coronavirus », explique Sébastien Perros.

Confinement : baguette magique de la motivation ?
En janvier, alors que la situation sanitaire du pays ne semble toujours pas stable, les équipes pédagogiques de la FÉE hésitent quant à l’ouverture de la filière pour l’année 2021. Mais finalement, l’énergie étudiante aura fait pencher la balance. « Nous avons été en contact avec des étudiants extrêmement motivés à rejoindre la filière. Le retour des cours en présentiel a aidé à l’organisation, et aujourd’hui tout fonctionne parfaitement. Nous accueillons une vingtaine d’élèves, un peu moins que d’habitude pour adapter nos temps de travail aux contraintes sanitaires. Cette année, nous avons un groupe très homogène en matière de compétences, avec des étudiants en provenance de tous les départements de spécialité de formation. À présent, les chevaux sont lâchés : les confinements et la situation sanitaire ont décuplé la force de travail et la motivation de nos futurs jeunes entrepreneurs », ajoute le responsable pédagogique.

La crise sanitaire, ce berceau d’idées à impact 
Parmi le groupe d’étudiants-entrepreneurs, Clémence, Pierre, Marion et Laurine ont choisi de puiser leur sujet d’étude dans l’émergence des problématiques de société accentuées par la crise sanitaire. Ici, la dépression. « Notre projet est celui d’une application capable d’accompagner les proches des victimes de dépression. Quelques années avant la Covid, personne ne nous aurait pris au sérieux : la dépression, c’était plutôt tabou. Mais aujourd’hui, la crise a mis en lumière cette maladie qui touche chacun d’entre nous de près ou de loin. Les proches sont une clé essentielle à la guérison des personnes dépressives et nous espérons que notre solution sera en mesure d’assister ceux qui sont témoins du mal-être », explique Clémence Bechet, en 5e année de génie mécanique.
Encore au stade préliminaire du lancement du projet, l’équipe étudiante voit loin. « Nous sommes actuellement en train de créer un conseil scientifique composé de neuroscientifiques, de psychiatres, de psychologues cliniciens, pour valider le contenu scientifique de notre application. Même si notre groupe de travail est composé de deux étudiantes en master en cancérologie et de deux ingénieurs, les compétences techniques ne font pas tout ! Il faut s’entourer pour que notre projet puisse être le plus efficace possible, de la naissance de l’idée jusqu’à l’utilisateur final. D’ailleurs, nous avons déjà choisi le nom de l’application, qui entre aussi en résonnance avec ce que l’on vit actuellement : « LUMI », pour l’image de la lumière à laquelle se raccrocher dans les périodes sombres. Nous aimions aussi l’idée que lorsque l’on prononce le nom de cette appli, on sourit », s’amuse l’étudiante. 

Malgré les incertitudes économiques qui peuvent planer sur le pays, les jeunes étudiants n’ont pas peur. Ils entament le début de l’aventure avec un mantra : celui d’avoir confiance en l’avenir. « Fin juin, nous aurons terminé notre formation. Une fois sortie de l’école, j’espère participer à la vie de LUMI autant que possible et même si ça n’est pas le cas, j’aurais essayé et appris. Je reste confiante quant à l’aboutissement de notre projet car je pense qu’il répond à un vrai besoin de notre société actuelle. L’avenir nous le dira ! », conclut Clémence.

Marion Brun (Université Lyon 1), Clémence Bechet (5e année de génie mécanique), Laurine Grosmollard (Université Lyon 1) et Pierre Scheer (5e année d’informatique)

L’objectif de la Filière Étudiant Entreprendre (FÉE LyonTech) vise à former des ingénieurs à entreprendre, sur le support d’un projet vivant, qui fait appréhender et assumer les risques propres à l’entreprise. C’est une option de six mois, de février à septembre, de la dernière année du cycle ingénieur. Elle remplace le projet ou le stage de fin d’étude.
Cette filière apporte un complément aux futurs ingénieurs pour développer leurs capacités à manager une équipe, piloter un projet innovant et créer une activité ou une entreprise nouvelle. Elle permet d’acquérir la pratique des grands outils de la direction d’entreprise et de projet, et d’en maîtriser les processus et les comportements, par la pédagogie de l’expérience.
Plus d’informations : https://www.insa-lyon.fr/fr/cultiver-l-esprit-d-entreprendre-fee-lyontech 

[1] La filière étudiant entreprendre est également ouverte aux étudiants de l’Université Lyon 1

 

 

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