Football

19 déc
19/déc/2023

International

Franchir les frontières par le sport : projet « Objectif Dakar » de l'AS Football INSA Lyon

Le projet sportif et socio-culturel « Objectif Dakar », porté par l’AS Football INSA Lyon, a permis à 20 étudiantes et étudiants insaliens de différentes nationalités de se rendre au Sénégal pour une semaine d’activités liées au football. Le choix du Sénégal comme destination n’a pas été fortuit : en tant que capitale du football africain et pays francophone, le pays offrait un terrain propice au développement de leur projet.

Pendant une semaine, les étudiants insaliens ont eu l’opportunité de rencontrer les Dakarois et de partager leur passion commune à de nombreuses reprises, notamment lors d’un tournoi rassemblant des clubs masculins et féminins de la banlieue de Dakar. Cette mission leur a également permis de promouvoir le football féminin, encore peu développé au Sénégal.

Sur place, les étudiants ont rencontré le Directeur de l'École Polytechnique de Thiès (EPT), où ils ont organisé un match de football et une conférence sur "La carrière des femmes dans l'ingénierie", soulignant ainsi l'importance de l'égalité des genres dans le monde professionnel. 

Le bilan de cette expérience a été très positif. Pour Eugène Foucher, étudiant à l’INSA Lyon et membre actif de l’association sportive, « Ces évènements directement reliés au football étaient exceptionnels pour nous rendre compte que le sport est un vecteur social incroyable dans le monde.  […] C’est une langue universelle qui encourage à aller voir ce qu'il se fait ailleurs. Cela est valable encore plus pour un sport comme le football, qui se joue dans chaque village partout dans le monde. ».

Pour ces élèves, le football représente bien plus qu'une simple activité sportive. Il est un moyen d'ouvrir leurs esprits et de comprendre d'autres réalités culturelles et sociales. Au-delà de l'aspect sportif, cette immersion au Sénégal leur a permis de développer des compétences humaines précieuses : « Cette expérience a été exceptionnelle pour l’ensemble du groupe. Cela nous a permis également de nous replacer dans le vaste monde dans lequel on vit, ce qui est essentiel en tant que futur ingénieur », a partagé Eugène Foucher.

Cette initiative s'inscrit dans une démarche visant à pérenniser et à renforcer les valeurs humanistes de l'INSA Lyon, tout en contribuant à son modèle d'ouverture à toutes les différences, qu'elles soient d'origine, de culture, ou de milieu social. 

 

Mots clés

23 juin
23/juin/2021

Recherche

« Détecter les influenceurs peut aider à prédire les évènements boursiers »

L’information a fait le tour des réseaux sociaux cette dernière semaine : à l’occasion d’une conférence de presse, le champion de football portugais Cristiano Ronaldo a fait chuter le cours de l’action de l’entreprise Coca-Cola de 4 milliards de dollars en écartant deux bouteilles de soda au profit d’une bouteille d’eau. La nouvelle a fait le tour de la toile et a fait sourire Előd Egyed-Zsigmond, chercheur au LiRiS1. Ce passionné d'informatique bien habitué des fluctuations de la NASDAQ2 ne boursicote pas, comme il aime le rappeler. S’il étudie les cours boursiers chaque matin, c’est pour faire avancer la science de la prédiction car sous la mécanique du système boursier se cache une mystérieuse beauté logique et des enjeux scientifiques de taille. Il explique.

En quelques secondes seulement, Cristiano Ronaldo a réussi à influer sur le cours de l’action de l’une des entreprises les plus influentes du monde. Comment est-ce possible ? 
I
Előd Egyed-Zsigmondl faut d’abord se pencher sur les mécanismes du marché boursier. La Bourse est dominée par la loi de l’offre et la demande : concrètement, si une action est très recherchée par les acheteurs, son prix monte. À l’inverse, l’action baisse quand il y a plus de vendeurs que d’acheteurs. Tous les initiés vous le diront, lorsque vous voulez faire de la plus-value en bourse, chaque information compte car il faut bien comprendre que les évènements extérieurs agissent directement sur ces fluctuations. Avec un geste comme celui de Ronaldo, vu par des millions de personnes, beaucoup de décideurs ont choisi de suivre la célébrité car il a une influence sur les consommateurs ; c’est une question d’image. Détecter les influenceurs peut bien sûr aider à prédire des évènements boursiers, mais soyons réalistes, les 4 milliards de perte induits par le geste de Ronaldo ne sont pas grand-chose à l’échelle d’une telle entreprise, la baisse était de moins de 2 %. En comparaison, lorsque les terrasses et les restaurants ont fermé en mars 2020 avec la crise sanitaire, la marque de soda avait perdu 30 % de sa valeur. Les évènements politiques et sociaux ont une plus grande influence sur la Bourse.

Pour vos recherches, vous passez beaucoup de temps à surveiller les variations des prix, et vous les mettez en parallèle avec des informations contextuelles. À quoi cela sert-il ?
Notre but est de trouver des liens de corrélations et de cause à effet entre les variations des actions et les actualités. C’est un travail purement informatique sur lequel nous basons le développement d’algorithmes capables de prédire les oscillations. La Bourse est un cas d’école très intéressant car les données sont facilement accessibles et très nombreuses et il est donc aisé d’évaluer l’efficacité de nos méthodes scientifiques. Pour donner une idée du volume, chaque cours de bourse génère quotidiennement quatre valeurs intéressantes au minimum : le prix d’ouverture en début de journée, le minimum, le maximum et le prix de fermeture. Avec mon équipe, nous observons les chiffres quotidiennement, un peu comme des traders : toutes les 5 minutes nous relevons le cours des actions, des tweets et des millions d’articles de presse en ligne. Au milieu de cet océan de données, nous demandons à nos algorithmes de tracer les liens. Mais ces liens ne sont pas une réponse universelle, car beaucoup d’éléments contextuels peuvent nous échapper et influer sur le choix des investisseurs. En fait, un algorithme automatique ne sera jamais capable de gérer et générer des gains seul sur un portefeuille pour la simple raison que les choix humains sont imprévisibles. Par exemple, lors du tragique accident survenu sur le vol AF 447 Rio-Paris en 2009 à bord d’un avion Airbus, les financiers auraient pu parier que le concurrent principal de l’entreprise, Boeing, prendrait de la valeur boursière. Or, c’est toute la branche de transports aériens de voyageurs qui a été décotée ; on peut imaginer que le facteur « peur » ait influencé les choix. Mais les ressentis et les émotions ne sont pas toujours automatiques, alors comment intégrer ces notions à un algorithme ?

Quels sont les enjeux scientifiques du développement de tels outils ? 
L’arrivée des journaux et médias en ligne a donné un élan à l’automatisation de l’extraction de données. Aujourd’hui, un outil informatique est capable de digérer d’énormes quantités d'informations. Mais dans un monde sursaturé d’informations, il faut privilégier la qualité au-delà de la quantité et c’est ce que nous cherchons : créer des outils capables d’aider l’humain à y voir plus clair pour faire ses choix. Grâce à une méthode combinée entre le « deep-learning » et le « machine-learning », nous éduquons nos outils à la sémantique, c’est-à-dire à la manière d’interpréter les énoncés pour leur attribuer un sens. C’est un des principaux enjeux de la fouille de données. D’ailleurs, les vaccins contre la Covid n’auraient pas pu être fabriqués aussi vite sans ces algorithmes : imaginez le nombre de données bibliographiques en matière de pharmacologie qu’il a fallu éplucher avant que les scientifiques puissent lancer les phases expérimentales… Cela me fait dire que la discipline a encore de grandes années devant elle.

Mais pour en revenir à la Bourse, si vos algorithmes marchent trop bien, ne pourraient-ils pas compromettre le système tout entier ? 
En réalité, nos expériences montrent que les outils informatiques peuvent aider à être un peu plus efficace, mais tant que ce sont des humains qui vont et viennent sur les actions, la technologie ne pourra jamais être une solution miracle pour faire de la plus-value. Et ça n’est pas plus mal comme ça ! Il nous reste beaucoup à découvrir dans l’analyse d’information structurelle et aujourd’hui, je m’interroge beaucoup : faut-il vraiment tout comprendre de ces mécanismes ? Bien sûr, les méthodes de fouilles de données que nous développons auront des répercussions sur bien d’autres domaines et peuvent permettre par exemple de détecter des signaux faibles pour des crises de toute sorte. Et si le lien logique entre le geste de Cristiano Ronaldo et l’action de Coca-Cola est facile à expliquer, faire comprendre l’humain à des lignes de code nécessite encore quelques bonnes années de recherche !

1 Laboratoire d’InfoRmatique en Image et Systèmes d’information (CNRS/INSA Lyon/Lyon 1/Lyon 2/ECL)
2 Nasdaq : National Association of Securities Dealers Automated Quotations, est la deuxième bourse de valeurs des États-Unis

Crédit photo : UEFA

 

Mots clés

20 déc
20/déc/2018

Vie de campus

Cours à la carte à l’INSA Lyon : coopérer en contexte interculturel 

Vingt-neuf élèves-ingénieurs de l’INSA Lyon ont travaillé avec vingt élèves migrants du Lycée Professionnel Flesselles pour co-organiser un tournoi de foot. Mission accomplie pour les deux établissements qui permettent ici l’ouverture de tous sur l’international et l’interculturel.

Sortir des sentiers battus, c’est toute l’intention portée par Élisabeth Aumeunier en proposant un cours atypique aux élèves ingénieurs de l’INSA Lyon. Cette professeure très engagée dans ses missions travaille depuis plus de deux ans avec une collègue enseignante, Erin Tremouilhac, sur une nouvelle dimension : participer au développement de l’international et de l’interculturel dans la formation des futurs ingénieurs INSA.

« Nos élèves peuvent choisir des cours SHS (Sciences Humaines et Sociales) à la carte en 4e et 5e année de leur formation. Ces cours viennent enrichir leur profil de futur ingénieur et compléter leurs compétences techniques explique Élisabeth. » 

Avec trois collègues, Lorna Fitzpatrick (professeure d’anglais), Isabelle Hyunh (ingénieure) et Marianne Chouteau (enseignante-chercheure en SHS), elles imaginent un cours sur mesure. Les deux axes de formation sont l'accompagnement à la mobilité internationale et le questionnement des métiers de l’ingénierie sur la compréhension des enjeux de la mobilité.

« Nous avons souhaité organiser le cours autour de la co-construction et de la réalisation d’une action commune, un tournoi de football. Cette action a permis de confronter nos étudiants à une situation demandant de mettre en œuvre les apprentissages et la compréhension des enjeux interculturels traités en classe. C’est ainsi qu’ils ont travaillé avec des jeunes migrants scolarisés au Lycée Flesselles dans le 1er arrondissement » souligne Élisabeth.

Avant de travailler sur l'organisation du tournoi sportif, les insaliens ont d’abord été sensibilisés aux parcours difficiles de ces lycéens, majoritairement originaires d’Afrique francophone. Vice-versa, les lycéens ont pu en apprendre plus sur le cursus des élèves ingénieurs. Douze heures d’enseignement dédiées à la communication interculturelle associées à un travail autour de l’intercultularité géographique, sociétale et en ingénierie ont été nécessaires. Ils sont ensuite, ensemble, préparer le montage et la co-conception du tournoi de football. Plus qu’un cours, ce fut avant tout une aventure humaine puisque insaliens et élèves de Flesselles ont tissé des liens.

« Avant le tournoi, il y a eu des discussions sur les valeurs du foot : sont-elles universelles ou différentes selon les cultures ? Que reflètent-elles de la société ? précise Élisabeth.

Le tournoi s’est déroulé le samedi 15 décembre dans une ambiance chaleureuse et conviviale avec la volonté de tous de voir cette action réussir.

Pour Tchaa Kpemissi, originaire du Togo et étudiant en 4e année au département Génie Énergétique et Environnement, l’expérience a été très enrichissante.

« Je venais de faire quatre années d'étude au Maroc et j'étais un nouvel arrivant en France. Ce cours m’a permis de comprendre les enjeux qui sont mis en œuvre dans une communication interculturelle, de mieux appréhender les différences culturelles et de mieux m'adapter à ma nouvelle vie étudiante en France. Il m'a aussi permis de tisser des liens avec mes collègues grâce au travail en petit groupe » indique le jeune étudiant.

« C'est un complément à la formation d'ingénieur puisqu'il m'a ouvert les yeux sur une nouvelle dimension du métier d'ingénieur : l'ingénierie positive » conclut Tchaa. 

 

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