Pédagogie

09 juin
09/juin/2021

Recherche

« Il y avait un point que nous n’avions pas résolu : satisfaire la curiosité des enfants »

Le saviez-vous ? La nuit, toutes les cours d’écoles irradient ! Ils râpent quelques genoux innocents le jour et renvoient dans l’air la chaleur accumulée la nuit : les revêtements d’asphalte noir des cours d’écoles ont été le sujet d’étude d’Hervé Rivano, professeur des Universités et chef de l’équipe AGORA1 du laboratoire CITI2. En collaboration avec la Ville de Villeurbanne et l’école urbaine de Lyon, les chercheurs ont étudié le phénomène des ilots de chaleur urbains depuis les cours d’école. Hervé Rivano explique comment l’expérimentation pluridisciplinaire a fait naître un jeu d’éducation à la donnée à destination des enfants. « Ça va chauffer ! ».

Un kit pédagogique a été développé suite à une expérimentation scientifique dans les cours de deux écoles villeurbannaises. En quoi les travaux de recherche ont-ils consisté ? 

Tout a commencé en 2018 lorsque la Ville de Villeurbanne a entamé une réflexion sur la problématique des ilots de chaleurs et à la façon de réaménager les surfaces urbaines pour réduire leurs effets. Pour cela, la ville a expérimenté dans la cour de l’école Édouard-Herriot, un nouvel enrobé clair et poreux pour diminuer la température du revêtement et ajouté des espaces végétalisés pour favoriser l’ombre et l’évapotranspiration. Elle a ensuite fait appel à notre équipe, et avec l’aide de géographes de l’Université Lyon 3 nous avons mesuré l’impact de ces transformations graâce à des micro-capteurs thermiques. En couplant les résultats relevés avec des données historiques issues de mesures satellites, nous avons réussi à identifier les ilots de chaleurs dans le quartier de l’école et ses environs : globalement, le nouvel aménagement avait un impact. En pleine journée, on a mesuré un écart de presque 8°C sur la température au sol. Mais il restait toujours un point que nous n’avions pas encore résolu : satisfaire la curiosité des enfants de l’école pour lesquels notre présence dans leur cour n’est pas passée inaperçue. C’est ainsi qu’est né « Ça va chauffer ! ».

 

Crédits : Lou Herrmann

Se représenter le travail des chercheurs lorsque l’on a 10 ans est certainement une chose difficile. Comment le kit amène à la compréhension des notions que vous travaillez quotidiennement ? Quels ont été les objectifs pédagogiques ? 

Effectivement, la « donnée » était une chose très nébuleuse pour la plupart des élèves. Mais c’est en cela que l’expérience a été enrichissante. Dès la rentrée qui a suivi nos études, nous avons accompagné les enseignants volontaires pour leur permettre de sensibiliser leurs élèves à la donnée environnementale et numérique, et à l’impact des activités humaines sur l’écosystème. Grâce à l’association Fréquence Écoles, spécialisée dans l’éducation aux médias numériques, nous avons préalablement testé « Ça va chauffer ! » dans deux classes. Et le challenge a été relevé : les classes travaillent sur la donnée numérique sans jamais toucher un écran. Concrètement, le kit est un jeu de « datavisualisation tangible ». Plusieurs scénarios invitent à représenter les données, ici des températures chiffrées, en utilisant des éléments tangibles comme des lego ou des allumettes. Chaque équipe doit ensuite expliciter ses choix de représentation à la classe et il y a évidemment des choses très surprenantes qui ressortent. L’intérêt est de faire mobiliser des concepts mathématiques ou des symboliques dont ils n’ont pas conscience, et de s’apercevoir que leurs propres conceptions ne sont peut-être pas les mêmes que celles de leurs camarades.

Crédits : Ville de Villeurbanne

L’exercice est donc d’utilité scientifique et citoyenne. Pourquoi est-ce important de les sensibiliser à la data ? 

Je crois que c’est une volonté commune que nous avions avec Fréquence Écoles et l’École urbaine de Lyon, de donner les clés de compréhension aux citoyens pour qu’ils soient en capacité de vivre dans une société numérique. Un chiffre n’est pas une vérité absolue et objective, même s’il provient d’une machine, pour la simple et bonne raison que celle-ci a été paramétrée selon des choix humains, et que le chiffre peut aussi contenir des incertitudes de mesure. C’est une notion qui est parfois difficile à comprendre, pour petits et grands ! Et c’est ici que nos interventions ont été pertinentes car elles ont d’abord permis d’expliquer cela aux enfants, mais surtout, elles ont donné du grain à moudre sur la façon dont ces esprits plus ou moins vierges de préconceptions, appréhendent des concepts inconnus. L’explication par la représentation permet de faire abstraction de l’aspect quantitatif de la donnée, qui fait d’ailleurs souvent dire des bêtises aux journalistes par exemple. Les élèves se focalisaient surtout sur le côté qualitatif de la donnée. 

Crédits : Fréquences écoles

En tant qu’enseignant à des plus grands élèves, que retenez-vous de cette expérience ? 

Ce n’est pas tant sur la technique que j’ai appris, mais plutôt sur la capacité des jeunes esprits à créer et s’approprier des concepts de manière intuitive. En tant qu’enseignant, et être humain, on a tendance à imposer notre propre représentation en la transmettant à nos étudiants. Et lorsque vous envisagez la transmission du savoir autrement, avec ici une approche dite « par problèmes » comme nous l’expérimentons au département FIMI, les acquis sont différents. Avec « Ça va chauffer ! », on donne du grain à moudre aux élèves pour voir ce qu’ils en font. Résultat : la solution au problème s’impose à eux, et ils ont appris par eux-mêmes. C’est un super projet qui nous a fait comprendre plein de choses. J’espère qu’une fois mis en libre accès, le kit « Ça va chauffer ! » pourra irradier dans d’autres écoles. Et même s’il n’est qu’un ‘produit dérivé’ de nos recherches au sein du laboratoire CITI, il a répondu à un objectif personnel : apporter la connaissance jusqu’aux enfants car mon rôle de chercheur est aussi de contribuer à faire avancer la société avec mes recherches. 


Plus d’informations : 

1 AlGorithmes et Optimisation pour Réseaux Autonomes
 2 Centre d’innovation en télécommunications et intégration de services (INSA Lyon/INRIA)
 3 Formation Initiale aux Métiers d'Ingénieur

 

 

 

Mots clés

20 mai
Du 20/05/2021
au 21/05/2021

Sciences & Société

7e colloque pédagogie et formation

Tous les deux ans, cet événement constitue un lieu privilégié d’échanges entre les enseignants, les enseignants-chercheurs, et tous les acteurs ayant trait à la formation de nos ingénieurs, architectes et paysagistes.

Continuellement au sein de chacun des établissements du Groupe INSA, des expérimentations pédagogiques sont conduites, les formations sont adaptées pour répondre aux évolutions tant des profils des étudiants recrutés que des besoins de nos diplômés, de nouveaux dispositifs d’accompagnement des élèves et d’évaluation des formations sont mis en place. Cette rencontre permet ainsi de partager, valoriser et mutualiser ces expériences, afin d’enrichir et de faire évoluer nos pratiques et nos formations.

Trois thématiques : 

  • L’évolution des formations
    L’internationalisation des formations, le modèle INSA, spécificités des formations par apprentissage, approches par compétences / programme, évaluation des formations et processus qualité, développement des compétences transversales, projet ClimatSup, intelligence collective et organisation apprenante...
  • Les méthodes et approches pédagogiques
    Retours d’expériences et perspectives : pédagogie par projet, apprentissage par problèmes, développement des dynamiques motivationnelles, pédagogie inversée, interdisciplinarité, technologies immersives...
  • L’étudiant au centre de la formation
    Développement du travail en autonomie, projet personnel et professionnel, dispositifs d’accompagnement pour la réussite, personnalisation des parcours, portofolio, l’IA au service des étudiants ....
27 mai
27/mai/2020

Formation

Continuité pédagogique : les profs accompagnés dans leurs missions à l’INSA Lyon

Comment assurer la continuité pédagogique ? C’est l’une des premières questions qui s’est imposée lors de l’annonce du confinement, il y a deux mois et demi de cela. À l’INSA, campus de 6000 étudiants, ce sont 750 enseignants qui ont dû revoir leurs copies pour continuer d’assurer leurs cours, à distance, et malgré des techniques, pour certains, peu usuelles. Ils ont pu bénéficier de l’aide de toute une équipe dédiée à leurs problématiques : l’équipe ATENA.

« Comment réussir à donner des cours face à un écran ? Comment maintenir la motivation des élèves ? Comment gérer sa charge de travail personnelle ? Voilà quelques exemples de problématiques qui se sont présentées aux enseignants depuis le confinement », explique Fatma Saïd Touhami, conseillère pédagogique de l’équipe ATENA à l’INSA Lyon. Sur le pont depuis l’annonce du 15 mars dernier, la jeune femme a su prêter une oreille attentive à ses interlocuteurs, parfois pour de menus détails, parfois pour des questions plus fondamentales, dans un contexte de crise. 
« Pour les aider, nous avons par exemple rapidement mis en place un atelier virtuel, le « rendez-vous des profs », qui leur a d’abord permis de partager leurs difficultés. Pour mes collègues et moi, c’est aussi à travers ces échanges que nous avons pu identifier les besoins des enseignants et leur apporter des solutions adaptées et spécifiques », précise Fatma.

Nouveau rythme, nouveaux espaces de travail collaboratifs, nouvelle façon d’enseigner… En quelques jours, il a fallu s’adapter. « En collaboration avec nos collègues d’OpenINSA, nous avons essayé de nombreux outils pour voir lesquels correspondraient le plus aux besoins des enseignants et des étudiants. Il a fallu les lister, tester leurs fonctionnalités, faire un bilan des points positifs et négatifs, monter nous-mêmes en compétences sur ces outils et ensuite former les utilisateurs. Assez rapidement, on a décidé de ne pas multiplier les outils pour n’en proposer aux enseignants que quelques-uns, efficaces, robustes et qui fonctionnent bien », se rappelle Clément Merle, ingénieur audiovisuel de l’équipe ATENA.
Les membres de l’équipe ATENA saluent la réactivité et le professionnalisme des enseignants de l’établissement qui ont su s’adapter en un temps record à de nouvelles pratiques et de nouveaux outils. « Avant le confinement, 160 enseignants utilisaient le médiacenter pour déposer leurs supports vidéo. Depuis, le nombre de vidéos a doublé et ce sont dorénavant 530 enseignants qui utilisent cette nouvelle plate-forme. Ils ont su réaliser des supports de qualité en utilisant toutes les fonctionnalités mises à leur disposition », explique Pascal Mirallès, responsable du pôle audiovisuel de l’équipe ATENA.
La problématique qui anime actuellement les équipes est celle de l’évaluation des étudiants à distance. « La plate-forme pédagogique Moodle est un outil essentiel pour répondre à cet objectif d’évaluation à distance. Nous avons présenté aux enseignants différentes modalités (tests QCM, oraux, dépôt de devoirs…) et ils ont pu choisir le format le plus adapté à leurs objectifs », expliquent Monica Davila et Alexis Robinet, ingénieurs pédagogiques à l’équipe ATENA, qui ont proposé aux enseignants des sessions de formation en visioconférence visant à leur faire découvrir ces différents modules d'évaluation proposés sur la plate-forme.

Côté étudiant, il a aussi fallu s’adapter, et s’y retrouver. Élève de première année, Adrien Desproges a testé pour la première fois le suivi des cours à distance. « Mes professeurs ont tous mis en place des outils différents pour répondre au mieux au besoin de leur matière. Certains outils étaient parfaitement adaptés à l'enseignement proposé, d'autres...plus compliqués », avoue le jeune homme, qui s’est retrouvé parfois en difficultés devant la pluralité des solutions utilisées. « L’efficacité du travail à distance s'est vraiment ressentie lorsque l'enseignement s'est adapté à la situation. Des séances bien planifiées, dont le contenu et le travail à fournir étaient clairement expliqués sont plus faciles à suivre », souligne Adrien, qui a pu constater que la solidarité avec ses camarades de promotion s’était renforcée face aux contraintes de cette période de confinement. « En travaux dirigés, nous manquons vite de repères sans interaction forte entre humains. La mise en place de système de "salles de conférences privées" sur Zoom pour travailler en groupe a été un grand plus. Le professeur peut même "circuler" parmi les groupes si nous avons des questions. Nous avons pu continuer de nous entraider avec mes amis, encore plus que d'habitude », indique-t-il.

Après le flou des premiers jours, ces méthodes d’enseignement ont été adoptées et maintenues pour durer, puisque le retour des élèves ne se fera pas avant septembre. L’utilisation de nouveaux outils, en état d’urgence, aura permis de tester l’efficacité des solutions, et de les « crash tester » grandeur nature. Mais même si la continuité pédagogique aura été permise grâce à ces propositions numériques, la question de l’intérêt du présentiel demeure. 
« S'il est encore trop tôt pour faire un retour d'expérience global sur l'enseignement distanciel généralisé, j'ai pu échanger avec de nombreux et de nombreuses collègues qui ont vécu la continuité pédagogique de manière très diverse, et je pense que nous pourrons tirer des leçons de la multiplicité même de ces expériences », souligne Carine Goutaland, enseignante de sciences humaines et sociales et directrice adjointe du Centre des Humanités de l’INSA Lyon.
« L'enseignement à distance ne saurait se résumer à une transposition systématique du face à face pédagogique via des outils numériques. Pour nombre d'entre nous, enseignants, cette expérience, inédite par sa soudaineté et son ampleur, a aussi été l'occasion de repenser l'organisation et la temporalité de nos séquences pédagogiques, en essayant de donner plus de temps aux étudiants pour faire des recherches, s'approprier des contenus, réfléchir par eux-mêmes... C'est une réflexion que nous souhaitons poursuivre dans les mois qui viennent aux Humanités, notamment avec Thomas Le Guennic, notre référent pédagogique auprès d'ATENA, et Monica Davila, ingénieure pédagogique au sein de l’équipe ATENA et enseignante d’espagnol au Centre des Humanités, qui nous a apporté une aide précieuse dès le début du confinement en proposant un accompagnement personnalisé aux équipes enseignantes », ajoute Carine.

Dans cette crise sanitaire, le plan de continuité pédagogique de l’INSA Lyon n’aurait pas pu être mené sans l’aide de l’équipe ATENA. Forte de cette expérience, elle est déjà tournée vers le futur, prête à accompagner les enseignants pour la préparation de la prochaine rentrée mais aussi dans le vaste chantier d’évolution de la formation qu’a ouvert l’INSA Lyon. « Je suis fière de la mobilisation de mon équipe durant ces dernières semaines. Celle-ci a permis de rendre notre travail plus visible auprès des enseignants de l’établissement. Ils savent tous désormais qu’ils peuvent compter sur l’équipe ATENA pour les accompagner dans l’évolution de leurs pratiques et pour proposer une formation toujours plus adaptée aux défis que devront relever les ingénieur.e.s de demain », conclut Laurence Dupont, responsable de l’équipe ATENA.

 

Mots clés

01 oct
Du 01/10/2019
au 04/10/2019

Sciences & Société

A la découverte des collections du FIMI

Pour accueillir les nouveaux arrivant(e)s, la BMC expose du 16 septembre au 4 octobre quelques prototypes de la plateforme FIMITECH.

Existante depuis la création de l’INSA en 1957, la plateforme « FIMITECH » permet aux étudiants d’appréhender l’aspect technique du métier d’ingénieur.

Au 1er semestre, les étudiants de 2e année suivent des TP d’initiation sur cette plateforme dans le cadre de leur formation d’ingénieur ; cela leur permet d’appréhender le contexte d’un atelier de production et d’acquérir certaines compétences sur les équipements. Au 2nd semestre, dans le cadre des P2i (Projet Pluridisciplinaire d’Initiation à l’Ingénierie), les étudiants fabriquent leurs prototypes au sein de cette plateforme.

Pour la fabrication de ces prototypes, la plateforme technique est équipée de matériels et logiciels industriels performants : atelier de construction métallique, atelier d’usinage, laboratoire de « fabrication agile » comprenant des imprimantes 3D et une découpe laser multimatériaux, atelier de mécatronique. Mais ce potentiel technique est aussi accessible aux volontaires (étudiants, associations, personnels ou enseignants-chercheurs) souhaitant bénéficier d’un encadrement dispensé par une vingtaine d’experts, se tenant à disposition chaque jeudi après-midi.

11 juin
Du 11/06/2019 09:00
au 11/06/2019 12:00

Sciences & Société

Séminaire pédagogique : l'évaluation dans l'enseignement supérieur en question

Un séminaire proposé par l'équipe ATENA (Appui aux techniques de l'enseignement du numérique et de l'apprentissage) de l'INSA Lyon

Évaluer à l’université : pièges et défis
Charles Hadji, Professeur des Universités Émérite en Sciences de l’Éducation à l’Université de Grenoble.

Évaluer des compétences à l’université : oui, mais comment ?
Anne Demeester, Maître de conférence en Sciences de l’Éducation à l’ESPE d’Aix-Marseille Université et coordinatrice du Réseau National des Approches Programmes et compétences du Supérieur RéNAPS’up, chargée de mission approche et compétences à Ai-xMarseille Université.

Inscription obligatoire - Contactatena@insa-lyon.fr

Informations complémentaires

  • INSA Lyon - Bibliothèque Marie Curie - Amphi Emilie du Châtelet - 31 av Jean Capelle, 69621 Villeurbanne.

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18 mar
18/mar/2019

Formation

Lumière sur un atelier de production unique dans la région

Officiellement baptisée « FIMITECH » depuis le 14 février 2019, la plateforme d’ingénierie du département FIMI ouvre désormais ses portes aux étudiants, personnels et enseignants-chercheurs de l’INSA tous les jeudis après-midi. Au programme, encadrement complet de la conception à la réalisation d’un projet technique, grâce aux dispositifs de production qu’offre cet atelier digne d’une PME industrielle.

Un dispositif exceptionnel
Présente depuis la création de l’école en 1957, la plateforme aujourd’hui nommée
« FIMITECH » permet aux étudiants d’appréhender l’aspect technique du métier d’ingénieur. Damien Jacques, professeur au département FIMI, se réjouit de voir ce dispositif ouvert à l’ensemble de la communauté INSA.

« Il s’agit d’encadrer pour répondre au mieux aux besoins, et je dois avouer que c’est presque un hobby pour moi de contribuer aux projets, lance Aurélien Chazottes-Leconte, ATER1 encadrant. Nous sommes chanceux d’avoir une telle infrastructure sur le campus. C’est plutôt rare pour les étudiants d’avoir accès à des machines aussi pointues et variées à ce stade de leur formation. »

Usinage, construction métallique, découpe laser, fabrication additive, mécatronique : un potentiel technique mis à disposition de tous chaque jeudi après-midi, et encadré par une vingtaine d'experts.

« Dans le cadre de mon PST2, je devais trouver une solution de thermo-soudage pour la fabrication d’un prototype de robot. Je suis venue ici demander conseil et faire des tests in vivo », explique Louise Perrin en 3e année de Génie Mécanique. 

S’organiser pour répondre à la demande 
Si la plupart des étudiants connaissent la plateforme de réputation ou après leur passage au département FIMI ou la connaissent, c’est tout naturellement qu’ils reviennent mettre en œuvre leurs idées. Associations, projets pédagogiques ou projets personnels, tous avaient fait savoir leur désir d’accéder à ces outils.
Cela dit, les demandes de concrétisation des projets sont soumises à certaines règles.

« Nous ne voulons pas transformer FIMITECH en atelier de bricolage, explique Damien Jacques. Lorsque les étudiants, personnels ou enseignants-chercheurs souhaitent bénéficier des machines, une démarche réflexive doit déjà être engagée. »

L’ouverture de la plateforme au-delà des enseignements de FIMI, lui offre une seconde vie tout en participant à l’évolution et au maintien du parc machines.

« Nous sommes très heureux de pouvoir accueillir les étudiants et de les conseiller sur leurs projets. Grâce à l’officialisation de l’ouverture de FIMITECH, nous pouvons proposer un accompagnement depuis la conception jusqu’à la réalisation d’un objet technique et cela sous la forme d’un véritable atelier pédagogique », ajoute Damien Jacques.

De l’importance de la pratique dans la formation INSA
Dans un monde où le virtuel prend le pas sur le substantiel, les jeunes générations manquent parfois de contact avec la matière. À l’INSA Lyon, où l’on s’attache à conserver les enseignements pratiques, beaucoup de jeunes en reviennent à construire eux-mêmes.

« Les jeunes ont de moins en moins le tournevis en main et quand ils découvrent qu’ils ont les capacités de fabriquer par eux-mêmes, cela leur fait le plus grand bien », ajoute Damien Jacques.

Mouvement « low-tech » ou génération « do it yourself », la dynamique est donc depuis quelques années au « self-making », annonçant de belles années de vie à FIMITECH, qui souhaiterait ouvrir ses compétences et machines au-delà de la communauté INSA en devenant un lieu de travail ouvert et collaboratif.


 1Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche
 2Projet Scientifique et Technique

 

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20 mar
20/mar/2019

Formation

Innovation pédagogique : les lauréats de l’INSA Lyon

Fin 2018, l’Université de Lyon (UdL) a lancé un appel à projets « Innovation pédagogique » pour identifier des actions de formation qui sortent de l’ordinaire. L’objectif est d'avoir une visibilité des différentes techniques d’enseignement proposées par les établissements de l’UdL, de fédérer autour de ces projets et de partager les bonnes pratiques. Parmi les quarante-quatre projets soumis, douze ont été récompensés. Présentation des deux modules primés, 100% INSA.

L’enseignement de la thermodynamique à travers des enjeux énergétiques - Marion Fregonese et Cédric Galizzi
Depuis environ un an, l’équipe pédagogique de Thermodynamique du département FIMI travaille sur une évolution importante de cet enseignement, présenté à travers les enjeux énergétiques, particulièrement autour de la conversion des énergies et son stockage. 
Les objectifs sont multiples : renforcer la motivation des étudiants, favoriser leur appropriation des concepts mais également les sensibiliser dès la première année à ces enjeux fondamentaux. Cette évolution s’appuie sur une forte contextualisation des cours et des travaux dirigés, mais également sur la mise en place de nouveaux formats pédagogiques, comme la « résolution de problèmes » : cela favorise le travail en groupe et permet de confronter les étudiants à des tâches complexes et peu guidées. En complément, des conférences et débats autour de thématiques en lien avec le développement durable sont régulièrement animés sur le campus.
Deux tiers des élèves de la promotion de première année ont commencé à suivre ce nouveau programme, qui, en lien étroit avec la politique de Développement Durable et de Responsabilité Sociétale (DDRS) de l'établissement, donne du sens à leur formation et les place très tôt dans une position d’ingénieur, afin de leur permettre de construire une réflexion scientifique autour d’enjeux sociétaux forts.

Les mathématiques induites du réel - Emmanuel Risler
Il existe deux façons d’enseigner les mathématiques : l'enseignement déductif ou inductif. L’enseignement déductif, traditionnellement utilisé pour l’apprentissage des mathématiques, est un enseignement qui part d’une hypothèse abstraite pour en déduire des propriétés et des théorèmes, et au final l’appliquer au réel. L’enseignement inductif considère les mathématiques comme une science expérimentale et descriptive. Il invite, au moyen « d’expériences », dessins, calculs, recherches d’exemples et contre-exemples, à induire des lois mathématiques. 
Depuis le début d’année, quatre groupes de vingt-cinq étudiants de première année ont suivi un enseignement des mathématiques par méthode inductive. L'objectif de cette approche est de rendre les mathématiques plus concrètes, plus attractives, plus faciles à comprendre, en les liant étroitement au monde réel et aux enseignements des autres disciplines (mécanique, physique, chimie, thermodynamique, informatique, et même conception).
 

En savoir plus : Colloque des évolutions pédagogiques - Vendredi 24 mai 2019 de 9h à 17h30
Campus LyonTech La Doua, inscription gratuite 
Un colloque autour des évolutions pédagogiques au service de l'apprentissage des étudiants va permettre un partage de bonnes pratiques autour d’ateliers, débats, échanges et conférences.
 

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20 avr
20/avr/2017

INSA Lyon

Eric Maurincomme nommé Président du Groupe INSA

Eric Maurincomme, directeur de l’INSA Lyon, assume les fonctions de Président du Groupe INSA depuis le 1er avril 2017. Il succède à Jean-Louis Billoët qui après une année de mandat, se consacrera à sa mission de conseiller de sites et d’établissement au sein de la Mission Expertise-Conseil de la DGESIP.
Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, Eric Maurincomme aspire à renforcer les relations avec les entreprises, la responsabilité sociale et le développement durable, la pédagogie innovante et l’ouverture vers l’international. 

Zoom sur le mandat de Jean-Louis Billoët 
Durant cette année de mandat de président, Jean-Louis Billoët a œuvré à la promotion du Groupe INSA, à travers plusieurs projets stratégiques pour lesquels il a joué depuis de nombreuses années un rôle moteur : l’INSA Euro-Méditerranée, établissement de l’Université EuroMéditerranéenne de Fès (UEMF) qui constitue le 1er institut euro-méditerranéen de formation d’ingénieurs, multi-culturel et multilingue ; le projet d’IDEFI-N Connect-IO conçu sur 3 ans avec la société OpenClassrooms dont l’objectif est de développer des outils de formation (de type MOOC et SPOC) de niveau bachelor autour des objets connectés ; et le projet d’IDEFI InnovENT-E, lauréat de l’appel à projets des investissements d’avenir qui se déploie à travers un dispositif complet reposant sur des innovations pédagogiques fortes. Jean-Louis Billoët continuera d’ailleurs de participer au portage de la Fondation partenariale « Institut InnovENT-E » dans le cadre du programme d’IDEFI éponyme qu’il avait initié en 2011 et dont il a assuré la coordination nationale. 

Un mandat de développement de la marque INSA et de renforcement des partenariats
Son action a également permis de renforcer la notoriété du Groupe INSA qui a atteint en 2016 les 25 000 candidats (étudiants et apprentis) et dont les premiers indicateurs 2017 laissent à penser que ce nombre sera à nouveau dépassé.
Jean-Louis Billoët est intervenu avec l’ensemble de ses collègues directeurs, dans le renforcement de la marque INSA Partenaires, qui représente aujourd’hui 7 écoles d’ingénieurs, reparties sur tout le territoire national. Le Groupe INSA a de plus continué à renforcer ses partenariats avec le monde industriel : PSA Peugeot Citroën, INERIS, EDF Énergies Nouvelles...

LES AXES MAJEURS DE LA FEUILLE DE ROUTE STRATÉGIQUE D'ÉRIC MAURINCOMME

La valorisation du modèle INSA
La diversité constitue le pilier du Groupe INSA ; chaque établissement accompagne cette diversité de publics et promeut un profil d’ingénieur humaniste, citoyen et éthiquement responsable. Qu’elle soit sociale, culturelle, de genre ou liée au handicap, elle est et sera fortement encouragée en tant que source d’innovation. Le modèle INSA permet une formation progressive en 5 ans autour du développement des compétences personnelles et professionnelles des étudiants. Sa force également : une ouverture aux arts, à la culture et aux cultures, aux sports et aux langues. 

L’excellence au service de la société
À travers leurs départements, laboratoires, centres de recherche et d’innovation de renommée internationale, les INSA continueront de répondre aux attentes du monde économique par la recherche, l’innovation et l’offre de service aux entreprises. 

Des établissements où il fait bon vivre
Le Groupe INSA n’est rien sans ses étudiants et ses personnels. À ce titre, il est important de leur offrir toutes les opportunités de grandir et de se développer professionnellement. Les campus des INSA, ou de nombreux étudiants résident, sont propices à leur épanouissement et à l’apprentissage de la liberté et de la responsabilité, notamment à travers la vie associative. 

Des personnels et des étudiants ouverts au monde
Des relations internationales performantes et une mobilité étudiante obligatoire représentent un axe fort de développement des INSA. Quelle que soit l’entreprise ou le secteur que ses diplômés rejoindront, la compréhension du monde leur sera nécessaire, et rien de tel qu’une immersion personnelle dans un milieu inconnu pour comprendre et vivre la différence… Le Groupe INSA souhaite également inciter ses enseignants, chercheurs et personnels administratifs ou techniques à se déplacer dans des universités étrangères. 

Cliquez ici pour télécharger le communiqué de presse.

 

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