Culture INSA

19 juil
19/juil/2023

Vie de campus

5 choses à savoir sur l’INSA Lyon

Un modèle INSA pionnier

En créant l’INSA avec Jean Capelle en 1957, Gaston Berger sortait des sentiers battus. Le modèle de formation était inédit : mêler disciplines scientifiques, techniques et sciences humaines, rendre les études d’ingénieur accessibles à toutes et tous avec des frais de scolarité réduits… Gaston avait pensé une école nouvelle, lui qui croyait en la capacité d’évolution positive et en la curiosité intellectuelle de chacun. Pour lui, les choses étaient claires : il fallait adopter une attitude « prospective », tournée vers l’avenir. En imaginant l’INSA, il l’a voulu capable d’apporter des réponses contemporaines aux enjeux de société. Et depuis, l’INSA a formé plus de 90 000 ingénieurs sur ses 7 campus différents !


Avant l’INSA, il y avait des bœufs, des moutons et l’armée

« Au départ ce n’était qu’un grand pré. Une centaine d’hectares situés en bordure du Rhône, où les paysans menaient paître leurs bœufs et leurs moutons. Puis vinrent les militaires. »
Avant 1957, le terrain, appelé « Le Grand Camp » consistait en de vastes prés communaux. Trois institutions se partageaient l’espace : l’armée, la société hippique de Lyon, et les PTT qui exploitaient l’émetteur de radiodiffusion. Pour la première rentrée en 1957, il fallait construire les premiers bâtiments qui accueillaient une promotion de 300 élèves. La mission avait été confiée à Jacques Perrin-Fayolle, architecte lyonnais et Premier Grand Prix de Rome. Il a imaginé le campus comme « un groupement autonome », où les étudiants devaient y trouver sur place tout le nécessaire : enseignement, logement, restaurant, bibliothèque, sport et activités culturelles. Grâce à des ossatures béton et les principes industriels de l’époque, les premiers bâtiments avaient été livrés en un temps éclair.


L’emblème de l’INSA Lyon est un rhinocéros

On compte dans le monde cinq espèces de rhinocéros, toutes menacées. Au cours des cinquante dernières années, leur nombre aurait diminué de 80%. Le rhino de l’INSA Lyon, planté à deux pas du bâtiment des Humanités, sous le vent, face à la neige ou écrasé par le soleil, lui, reste imperturbable. Le « rhino » coloré veille sur une pelouse verdoyante. Depuis 2003, cette figure est devenue l’emblème de l’école : rouge, vert fluo, à pois, à rayures ou en tenue de gala, il en voit de toutes les couleurs selon l’humeur des étudiants. Malmené, Il en a même un jour perdu sa corne. Depuis, les étudiants d’arts-plastiques études lui ont rendu, et lui ont même donné un petit frère, sur la pelouse du FIMI.


L’INSA Lyon renomme la moitié de ses bâtiments avec des noms de femmes

L’INSA Lyon, déjà bien engagé sur les notions de problématiques de genre, a souhaité rebaptiser les bâtiments de son campus avec des noms de femmes scientifiques aux parcours d’excellence, car ce n’est pas parce qu’on ne les connaît pas, qu’elles n’existent pas ! Cette opération, au-delà de sa symbolique, revendique le droit des femmes à exister dans le paysage scientifique. Engagée depuis 2019, cette opération d’envergure offrira de nouveaux noms à la moitié des bâtiments du campus dans les années à venir.


Une capsule temporelle est enterrée sur le campus

Une capsule temporelle a été enterrée sur le campus en 2007, pour le cinquantième anniversaire de l’INSA Lyon. Déposée au pied du « cure-dent », elle renferme des textes des étudiants et des personnels de l’établissement et se fera témoin d’une époque pour les générations futures. Rendez-vous en 2050 !

 

 

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09 mar
09/mar/2022

Vie de campus

Les classes de neige

Il fut une époque où chaque hiver, tous les étudiants de l’INSA partaient en classe de neige pour « s’aérer l’esprit entre les deux semestres ». Dans un modèle pédagogique où le sport a toute sa place, il s’agissait aussi de faire découvrir un sport peu accessible pour la classe étudiante dans les années soixante. Accompagnés par des représentants de l’INSA, professeurs ou administrateurs, « les familles1» d’étudiants partaient en train, depuis la gare de Lyon-Perrache pour rejoindre un chalet de l’UNCM (UCPA)2
Grosses gamelles, anecdotes et souvenirs : retour sur une époque « bénie », selon les diplômés des premières promotions.

« Je suis rentré enchanté de mon séjour aux Brévières. La beauté du site, les facilités sportives, les conditions de l’accueil (…) laisseront chez les élèves de l’INSA un des meilleurs souvenirs de leur vie d’étudiant 3 ». Dans un courrier adressé au directeur du Centre du Rocher Blanc aux Brévières, près de Tignes, Jean Capelle, premier directeur de l’INSA, se réjouissait d’offrir la possibilité à ses étudiants de découvrir la beauté des paysages de montagne. 

 
Le centre des Brévières, près de Tignes (archives de l’INSA Lyon)

Le stage de ski avait lieu dès la première année, et de ceux qui s’en souviennent, c’était extraordinaire. Mis en place par la direction de l’établissement, il procédait de la même intention que la création de l’INSA : favoriser l’ouverture sociale. S’il était fait mention dans le guide des consignes destinées aux personnels accompagnants que le stage puisse offrir « une détente intellectuelle totale, entre les deux semestres, juste après la période pénible des compositions du premier semestre », il s’agissait aussi de faire découvrir un environnement nouveau à ces jeunes gens qui pour la plupart, n’avaient jamais eu la chance de pratiquer de sports d’hiver. « Il faut dire qu’à l’époque, le ski n’était vraiment pas répandu. L’UCPA voulait en profiter pour faire connaître les stations à une clientèle, qui plus tard, aurait les moyens de fréquenter ses sites. Mais qu’importe l’argument publicitaire ! Pour ma part, je ne connaissais pas la neige. Ça a été une grande première lors de ces classes de découvertes, et j’ai continué à skier très longtemps après », explique Michel Magnin, diplômé de la 9e promotion.

Proposé selon deux formules, ce séjour faisait partie intégrante du cursus scolaire. « On partait généralement en janvier ou février. Il y avait deux destinations : les Alpes et les Pyrénées pour ceux qui étaient en capacité de skier, puis la Bourboule, pour les dispensés. C’était une semaine obligatoire ». Tellement obligatoire que celles et ceux qui tentaient de se soustraire à la semaine sportive se voyaient épinglés par le secrétaire général de l’INSA qui adressait un courrier circonstancié : « la présente note tient lieu d’avertissement et figurera dans votre dossier scolaire », prévenait-il. Était-ce par peur de l’inconnu, par paresse ou par inappétence pour le climat alpin que quelques étudiants tentaient d’échapper à cette nouveauté pédagogique ? Selon les documents d’archives administratives, la discipline imposée ne laissait la place « ni à l’oisiveté physique, ni intellectuelle », pas même pour les stagiaires partis en plein cœur de la nature auvergnate. « Je n’y suis jamais allé, mais je me souviens que l’on vannait nos camarades qui partaient à la Bourboule. Pour ceux qui étaient de l’équipe « ski dans les Alpes », on les imaginait passer leur temps à jouer au tarot et faire des farces comme remplir les 2CV de neige », s’amuse Michel.

En réalité, le stage bourboulin ne laissait pas vraiment le temps aux étudiants de s’ennuyer. Dans un article de La Montagne Dimanche datant du 28 février 1960, le programme y est énoncé. L’emploi du temps était chargé en activités culturelles et éducatives : visite d’une usine hydraulique, études géologique, géographique et économique de l’Auvergne, coutumes… Si la rivalité, de bonne guerre, entre les stagiaires alpins et les bourboulins a pu exister, ces derniers pouvaient tout de même se targuer d’animer la ville thermale avec un bal, « organisé le mercredi par les élèves-ingénieurs et animé par leur propre orchestre, André et Peppit ». 

La Montagne Dimanche 28/02/1960Du côté des stations, l’ambiance était sportive, du matin au soir. 
Les élèves, répartis en groupe de niveaux, se partageaient les pistes selon qu’ils étaient « forts », « moyens » ou « débutants ». Amarrés à leurs skis droits, les skieurs étaient entièrement équipés par le centre UCPA : skis Aluflex et bâtons en duraluminium, de la toute dernière technologie pour l’époque. « Il faut s’imaginer les équipements de l’époque. Pour choisir la taille de nos skis, on se mettait debout et on levait le bras. Il fallait que la spatule arrive dans le creux de la main. Alors avec mes 1,80 mètres, je n’en menais pas large. Et les fixations ! Lorsqu’on tombait, on mettait des heures pour se relever. Et qu’est-ce qu’on s’est pris comme gamelles… », rit encore Michel, diplômé en 1969.

 

Article de « La Montagne Dimanche », 28 février 1960 (archives de l’INSA Lyon)

Pour descendre les pentes, point d’enjeu de vitesse pour les skieurs étudiants. Le matériel et le niveau technique de l’époque les obligeaient à réaliser des conversions. « Pour descendre la pente, comme on ne savait pas tourner, il fallait prendre son appui, lever le ski, tourner le pied pour mettre le ski parallèle et ainsi de suite ! » En complément des cours pratiques de la journée, même si la fatigue physique avait souvent raison d’eux, les étudiants ne manquaient pas les « causeries techniques sur le ski ou la montagne par le moniteur chef » pour perfectionner leur théorie. 

Paysage de montagnes enneigées, gros plan d'étudiants en stage de neige. Négatif couleur. 1964 (archives Centre des Humanités de l’INSA Lyon)
Paysage de montagnes enneigées, gros plan d'étudiants en stage de neige.
Négatif couleur. 1964 (archives Centre des Humanités de l’INSA Lyon)

Déjà habitués à la vie en communauté à l’INSA, les élèves-ingénieurs n’avaient qu’à transposer leur mode de vie habituel en arrivant dans les chalets. Le premier soir, dédié à l’annonce des principes de vie de la maison, était l’occasion de désigner les responsables étudiants qui veillaient à la bonne marche du séjour. Chaque étudiant devait participer à la vie collective du groupe : repas, service, vaisselle, nettoyage… Si l’INSA et l’UCPA partageaient bon nombre de valeurs morales communes, la discipline était celle qui régnait en maître lors de ce séjour. Et pour cause : sans discipline, le ski pouvait s’avérer dangereux. D’ailleurs, chaque stage rapportait son lot de « bobos ». Les infirmières de l’établissement faisaient état des dommages lors du retour des étudiants. Tapés à la machine à écrire sur des feuilles de papier blanc, les maux s’alignaient en majuscules : 9 entorses, 2 contusions, 6 plaies diverses… 
Parmi ces dossiers d’archives de l’infirmerie de l’INSA, un rapport suspend le temps : celui de l’hiver 1970. Au paragraphe accordé au stage de Val d’Isère, il est inscrit : « 6 décès à la suite d’une avalanche », en minuscule, comme si le choix de la casse typographique avait le pouvoir d’apaiser les douleurs de la catastrophe.

C’était l’heure du petit-déjeuner dans le centre UCPA de Val d’Isère, juste avant de rejoindre le front de neige pour leurs cours de ski. Alors que le café fumait encore sous leur narines, certains l’ont entendu arriver. « Un bruit sourd », qui leur a parfois permis de se mettre à l’abri avant la coulée qui a fait exploser la baie vitrée du bâtiment. L’avalanche du 10 février 1970 à Val d’Isère a laissé tout le pays en état de choc. C’était la plus grande catastrophe due aux avalanches depuis 250 ans. 
À Villeurbanne, le secrétariat de la direction de l’INSA réceptionnait des télégrammes de la part de familles inquiètes du sort de leur enfant. Les messages abrégés, imprimés sur des étiquettes collées sur du buvard bleu indiquaient : « Inquiets cause avalanche. Réponse immédiate. <= Merci <= ». Pour la plupart, le directeur général répondait : « Aucun souci pour vous, sentiments distingués ». Pour certains d’entre eux : « Condoléances attristées ». Parmi les 39 victimes de la catastrophe de Val d’Isère, six étaient des étudiants de l’INSA. 

    
Télégramme reçu le 11 février 1970 (archives administratives de l’INSA Lyon) 
   

Archives de l’infirmerie de l’INSA Lyon (1970)

Lorsque le ski s’est démocratisé, les classes de neige à l’INSA ont fini par disparaître du programme. « Je crois que cela devenait ingérable logistiquement et financièrement, surtout lorsque la formation est passée à cinq années au lieu de quatre, à la rentrée 1967 », note Michel Magnin. 
Progressivement, le stage de ski est devenu facultatif puis a fini par disparaître, de sa belle mort. « Après ces stages, je suis devenu un mordu de ski. Pour ma part, si la volonté de Jean Capelle avait été de nous faire découvrir quelque chose que nous n’aurions peut-être pas découvert seul, ça a marché. Il n’y a pas si longtemps, à chaque vacance d’hiver, j’étais le premier à ouvrir et le dernier à fermer les pistes », conclut Michel, nostalgique.

 

Marcheur dans la montagne enneigée, diapositive couleur. Non datée (archives INSA Lyon)

 

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« Les familles » étaient organisées selon les étages et le bâtiment de résidence. Contrairement à la répartition actuelle effectuée grâce à un quizz réalisé par le comité de parrainage étudiant, les premières familles étaient réunies par quart d’étage.
L’UNCM, Union Nationale des Chalets de Montagne est aujourd’hui devenu UCPA, en fusionnant avec l’UNF, Union Nautique française.
Courrier de Jean Capelle à Monsieur Gallazzi, directeur du Centre du Rocher Blanc aux Brévières près de Tignes (Savoie), en date du 5 février 1959 / (Archives de l’INSA Lyon)

Extrait d’un compte rendu de stage de neige


 

 

Mots clés

02 nov
Du 02/11/2021
au 05/11/2021

Art & Culture

Une semaine avec Claire Diterzi

Imaginez Claire Diterzi assise à votre table de cuisine.

Imaginez bouilloire électrique, éponge, robinet, venir rejoindre les instruments sortis de la malle à musique de Stéphane Garin, étonnant Géo Trouvetou et professeur Tournesol de la musique contemporaine. Imaginez un concert infiniment petit qui rejoue et déjoue des morceaux choisis du répertoire de Claire Diterzi, dans un jaillissement de sons rythmés, subtiles et malicieux. 
C’est l’art du duo de Concert à table qui exerce sa fascination sur l’auditoire. 

Depuis la création de 69 battements par minutes en 2015, Claire Diterzi poursuit sa démarche seule au plateau, en dévoilant aujourd’hui son journal de bord. Dans une langue acérée, sur fond de projections de ses vidéo clips, dessins, photomontages, notes et griffonnages insolents, la chanteuse divulgue la façon dont les textes du dramaturge argentin Rodrigo Garcia sont entrés en résonance avec sa propre création. Fertilisé par de l’intime et de l’universel, du spontané et du réfléchi, du grave et du loufoque, Je garde le chien défend l’idée d’une « chanson contemporaine », au sens où il existe déjà une danse et un théâtre affublés de la même épithète.

Concert à table (durée 1h)
Mardi 2 novembre 2021 à 19h00
Mercredi 3 novembre 2021 à 12h30
 
Je garde le chien (durée 1h)
Vendredi 5 novembre 2021 à 12h30
Vendredi 5 novembre 2021 à 19h00
 
Des rencontres ouvertes à toutes et tous
Diffusion des clips et temps d’échange 
Mercredi 3 novembre à 18h00

Master Classe 
Jeudi 4 novembre à 17h00
 

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