
Sciences & Société
Projection-débat - Mobilités du futur : quels rôle et responsabilité pour les ingénieurs ?
Un évènement proposé dans le cadre du Challenge mobilité 2025 Auvergne Rhône-Alpes.
Au programme :
Projection du film « La nouvelle aventure mobile », réalisé par Jérôme Zindy en partenariat avec l’ADEME, suivie d’un échange avec :
- Frédéric Fotiadu, Directeur de l’INSA Lyon
- Fabien Bagnon, 13ᵉ Vice-président de la Métropole de Lyon, en charge des mobilités innovantes et actives
- Mélodie Cros Ferréol, Co-présidente de l'association La Ville à Vélo
- Sébastien Morterolle, maître de conférences au département Génie Mécanique, chercheur au LaMCoS et responsable du Mastère Expert en Véhicules Électrifiés (EVE) à l’INSA Lyon
La nouvelle aventure mobile : le film !
Plus de 3000km en véhicule intermédiaire, à la rencontre des pionniers d'une mobilité plus sobre, durable et made in France. En 2024, Jérôme Zindy, vélo-reporter, a parcouru la France à bord d'un véhicule durable et innovant, intermédiaire entre le vélo et la voiture électrique.
Venez découvrir celles et ceux qui expérimentent des véhicules respectueux de nos limites planétaires et créent des emplois locaux !
Tout au long de la semaine, l’établissement vous invite également à participer aux animations organisées dans le cadre du Challenge mobilité.
Additional informations
-
INSA Lyon - Amphi Bassi 23 av. Jean Capelle O, 69100 Villeurbanne
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Sciences & Société
Soutenance de l'Habilitation à Diriger des Recherches en sciences : Carlos Jaime BARRIOS HERNANDEZ
MultiScale-HPC Hybrid Architectures: Developing Computing Continuum Towards Sustainable Advanced Computing.
Soutenance publique
Chargé de recherche : Carlos Jaime BARRIOS HERNANDEZ
Laboratoire INSA : CITI
Rapporteurs :
- Prof. Ewa DEELMAN (USC, Los Angeles, United States of America)
- Prof. Jesus CARRETERO (U3CM, Madrid, Spain)
- Prof. Michaël KRAJECKI (URCA, Reims, France)
Jury :
Civilité |
Nom et Prénom |
Grade/Qualité |
Etablissement |
Mme |
DEELMA Ewa |
Professor |
USC, Los Angeles, United States of America |
M. |
CARREERO Jesus |
Professor |
U3CM, Madrid, Spain |
M |
KRAJECKI Michael |
Professor |
URCA, Reims, France |
Mme |
VARGAS SOLAR Genoveva |
Research Director |
CNRS, Lyon, France |
M. |
CARON Eddy |
Professor |
UCBL, Lyon, France |
M. |
MOHR Bernd |
Professor |
JSU, Jülich, Germany |
M. |
DESPREZ Frederic |
Research Director |
INRIA, Grenoble, France |
M. |
LE MOUEL Frederic |
Professor |
INSA, Lyon, France |
Additional informations
-
Amphithéâtre Chappe, Bâtiment Hedy Lamarr, 6 Avenue des Arts 69621 Villeurbanne, France
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Formation
« L’INSA Lyon entend faire émerger plus de projets à impact avec Entreprendre@INSA »
Mob-Energy, OpenClassrooms, Kikleo…. Entre les murs de l’INSA Lyon sont nées de belles jeunes pousses, innovantes. Pendant plusieurs années, la Filière Étudiant Entreprendre a fait vivre l’esprit entrepreneurial insalien, accueillant une vingtaine d’étudiants par an. Aujourd’hui, Charly Jucquin, directeur du développement adjoint, en charge de l’entrepreneuriat et Apolline Collot, coordinatrice entrepreneuriat étudiant, travaillent à redéfinir cette dynamique avec « Entreprendre@INSA » : un programme ambitieux qui vise à démocratiser l’accès à l’entrepreneuriat au sein de l’école, et faire émerger des projets à impact.
Plus encore que d’encourager l’émergence de projets en réponse aux transitions sociétales, écologiques et technologique, l’ambition est de « développer la capacité des futurs ingénieurs à entreprendre et devenir acteurs de ces changements ». Une proposition qui trouve écho dans la pensée de Gaston Berger, dont la philosophie encourageait déjà à doter l’humain de la liberté de « façonner les futurs souhaitables ».
Depuis un an, vous travaillez à doter l’INSA Lyon d’une galaxie de dispositifs pour faire rayonner l’entrepreneuriat auprès des étudiants et permettre l’émergence de nouvelles idées. Comment cela se traduit-il ?
Apolline Collot : Nous sommes en train de finaliser la mise en place d’une « galaxie » d’offres et de dispositifs pour encourager et soutenir l’entrepreneuriat à l’INSA Lyon. Cela se traduit d’abord par une volonté d’acculturation de la communauté étudiante, avec un socle commun de formation pour tous les élèves-ingénieurs, une ambition élargie au Groupe INSA. Notre objectif est de développer l’entrepreneuriat pour tous, en dotant chaque étudiant des compétences et des capacités nécessaires pour entreprendre, avec la garantie d’un accompagnement personnalisé et sur mesure pour tous les porteurs de projets souhaitant se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. L’entrepreneuriat à impact est l’axe fort de notre action. Nous voulons maximiser les chances de faire émerger des projets d’ingénierie et d’innovation qui adressent directement aux enjeux de transition sociétale et écologique. En projet également : une nouvelle offre vers des entrepreneurs externes, qui pourront compter sur la multitude de services déjà existante à l’INSA Lyon (hébergement, fabrication 3D, aide à la production de prototypes, laboratoires de recherche…), et que nous souhaiterions mettre en système.
Intégré dans l’écosystème lyonnais très riche, Entreprendre@INSA veut se spécialiser dans l’émergence de projets. Pour quelles raisons ?
Charly Jucquin : Entreprendre@INSA a choisi de se spécialiser dans l’émergence de projets pour plusieurs raisons. D’abord, il s’agit pour nous de nous mettre au service de cet écosystème en apportant une réelle valeur ajoutée. Plutôt que de multiplier les dispositifs d’incubation ou d’accélération, déjà nombreux sur le territoire, nous souhaitons nous concentrer sur l'identification de projets solides, qui adressent les enjeux de fond et qui ont un réel potentiel d'impact. Notre ambition est de devenir un fournisseur de projets pour cet écosystème, en agissant comme un relais entre nos étudiants et les acteurs externes.
C’est une démarche cohérente avec notre position en tant qu’école d’ingénieurs : nous disposons de la capacité à repérer et à former des talents, à travers un parcours complet qui va de l'initiation à l'accompagnement de projets prometteurs. Pour les étudiants, le dernier maillon de cette chaîne est la Filière Étudiant Entrepreneur (FÉE), accessible en 5ᵉ année. Elle s'adresse à ceux qui veulent débuter leur carrière comme entrepreneurs, et leur offre six mois à temps plein pour travailler sur des sujets à impact. Avec la FÉE Émergence, pour ceux qui n'ont pas encore d’idée et la FÉE Tremplin, pour ceux qui ont déjà un projet avancé.
À plus long terme, nous envisageons également de créer « un sas », en partenariat avec l’EM Lyon, qui excelle dans l'incubation. Ce sas pourrait accompagner le passage délicat entre le projet académique et la réalité du marché, un moment souvent critique.
Mais avant de trouver et d’identifier les pépites, il faut doter le plus grand nombre des étudiants de cette appétence à l’entreprise. Comment allez-vous procéder ?
AC : Pour faire émerger de jeunes entreprises innovantes, il est essentiel de travailler sur deux aspects : le volume et la qualification. Cette première étape d’introduction à l’esprit d’entreprise pour tous les étudiants en FIMI (Formation Initiale aux Métiers de l'Ingénieur) permettra à chacun de découvrir ce qu’est l’entrepreneuriat et d’en comprendre la philosophie et les enjeux.
Ensuite, certains élèves auront envie d’aller plus loin. Ils seront accompagnés par une série de dispositifs qui leur permettront, dès la 3ᵉ année, d’approfondir leurs connaissances en entrepreneuriat, tout en poursuivant leur parcours académique en département de spécialité. Ils auront alors le choix de travailler sur des projets fictifs, à visée pédagogique (Campus Création) ou sur des projets réels (ExplorLab), en fonction de leurs aspirations et de leurs ambitions. Ces différents parcours participeront grandement à repérer des « pépites », poussées par des porteurs de projets avec des idées à impact prometteuses.
Au sein d’une école d’ingénieurs, pourquoi est-il nécessaire de s’attarder sur l’entrepreneuriat ?
CJ : Puisque nous formons des ingénieurs, il est naturel que les solutions qu'ils apportent aient un ADN d’ingénierie et d’innovation. D’abord, parce que les bases en management de l’innovation sont un prérequis attendu par les standards de la profession. Ensuite, parce qu’un ingénieur, lorsqu’il trouve une solution à un problème, propose généralement des réponses astucieuses, intelligentes et puissantes. La question qui se pose alors est celle de la diffusion de ces solutions : comment les rendre accessibles à un large public ? Et la compétence entrepreneuriale répond à cette question. Elle permet de déployer ces solutions de manière massive, que ce soit au sein d’une entreprise, d’une association, d’une ONG, d’une politique publique ou d’une start-up. L’objectif, pour qu’elles soient efficaces, est de diffuser largement ces innovations, quel que soit le cadre juridique choisi. Enfin, ce que nous cherchons à promouvoir, c’est avant tout l’esprit d’entreprendre : une capacité d’action qui ne se résume pas à la recherche de profit, mais à la volonté de transformer les idées en réalité, pour répondre aux défis de notre société.
Selon vous, l’entrepreneuriat revêt plusieurs « pouvoirs », dont une idée qui était chère à Gaston Berger, le fondateur de l’INSA Lyon : « doter l’humain de la liberté de façonner les futurs souhaitables ». Pouvez-vous l’expliquer ?
CJ : Nous évoluons aujourd’hui dans un environnement incertain, volatil et en perpétuelle mutation. L’entrepreneuriat se distingue par sa capacité à tester rapidement, en grand nombre, des solutions multiples et variées, un peu comme une « sélection naturelle » en temps réel. C’est grâce à cette stratégie d’essaimage et de tests rapides que les innovations les plus pertinentes émergent et peuvent véritablement se développer et avoir un impact. Plutôt que de miser sur des plans à long terme qui risquent de devenir obsolètes face aux crises et aux bouleversements, l’entrepreneuriat permet de privilégier des solutions plus petites et adaptées, qui peuvent grandir et se transformer au fil du temps.
Cependant, il est important de préciser que l’entrepreneuriat que nous prônons ici est différent du modèle souvent associé à la Silicon Valley, où l'objectif principal est la création d'entreprise pour générer du profit. Dès le premier jour, nous enseignons une autre approche : « trouvez un problème et résolvez-le ». Cela va bien au-delà de la simple création d'une entreprise à but lucratif.
AC : Le mot « entrepreneuriat » est un terme galvaudé, qui peut parfois effrayer. Cependant, il est intéressant de rappeler, notamment aux élèves-ingénieurs, que l’entrepreneuriat peut prendre de nombreuses formes juridiques comme celle d’une association par exemple. Tant qu’il y aura des défis à relever, il y aura des entrepreneurs pour y apporter des réponses et cette dimension de l’entrepreneuriat incarne une véritable liberté. Dans le monde actuel, de nombreux jeunes entrepreneurs jouent un rôle de plus en plus influent, parfois même au sein de structures de lobbying. Ils démontrent que l’entrepreneuriat est avant tout une capacité à façonner son propre avenir. Bien sûr, l’argent reste un élément essentiel, le carburant qui permet de déployer un projet et de maximiser son impact. Mais au-delà de ce modèle économique et d’un choix de forme juridique, c’est la volonté de résoudre des problèmes et d’apporter des solutions concrètes qui sont au cœur de la démarche entrepreneuriale !
Vous êtes élève-ingénieur à l’INSA Lyon et l’entrepreneuriat vous intéresse ?
Découvrez l’offre d’Entreprendre@INSA en bref :
À partir de la 2ᵉ année : « S’initier à l’esprit d’entreprendre » (parcours obligatoire dès le printemps 2025)
• Séminaire « L’Odyssée des idées : Initiation à l’esprit d’entreprendre » (FIMI2)
• Tables rondes « jeunes entrepreneurs » (3A)
• Soirée évènement Entrepreneuriat Groupe INSA (pour tous)
À partir de la 3ᵉ année : « Accueillir, orienter, accompagner et soutenir tout étudiant à vocation entrepreneuriale »
• Programmes ouverts à tout étudiant avec ou sans idée, quel que soit le degré de maturité du porteur ou du projet
• Campus Création : création d’un projet fictif pour découvrir les rouages de l’entrepreneuriat et monter un projet innovant avec des étudiants d’autres cursus à Lyon
• ExplorLab : programme dédié à l’exploration, la création et au développement de son propre projet entrepreneurial
En 5ᵉ année : « Se donner les moyens de démarrer sa carrière en tant qu’entrepreneur »
• Possibilité d’investir 6 mois sur son projet avec ou sans idée initiale, quel que soit le degré de maturité du porteur ou du projet
• Nouvelle Filière Étudiant Entrepreneurs (FÉE), « Émergence » ou « Tremplin » avec le concept unique du « Synchrotron créatif » en phase d’émergence
• PFE entrepreneurial : PFE réalisé dans son entreprise si le projet et le porteur sont assez matures, associé ou non à une incubation chez un partenaire de l’écosystème.

Formation
Se former aux mutations technologiques et industrielles avec l'INSA Lyon
Alors que la phase d’admission complémentaire débute ce mardi 11 juin et se terminera début septembre, il est encore possible de candidater au bachelor Assistant ingénieur Mutations technologiques et industrielles.
Réelle alternative pour celles et ceux qui souhaitent obtenir un apprentissage de qualité dans une grande école, cette nouvelle formation proposée dès la rentrée 2024, permet d’obtenir en trois ans une spécialisation dans un domaine en plein essor et ainsi contribuer à un avenir durable. S’appuyant sur notre savoir-faire en ingénierie et nos enseignants, il s’agit d’une nouvelle voie d’excellence pour un public qui souhaite accéder plus rapidement au monde du travail. Concrète, la formation permet dès la deuxième année d’accéder au statut d’apprenti. Notre expertise intervient également dans l’aide pour trouver une entreprise.
Deux spécialités proposées :
- Génie civil et environnement, un diplôme de Centrale Lyon
- Plasturgie et écologie industrielle, un diplôme de l’INSA Lyon
Bénéficiant d’une pédagogie innovante, en plus de solides connaissances scientifiques et techniques, ce bachelor permet de développer des compétences essentielles, notamment sur :
- La conception de solutions industrielles et technologiques innovantes ;
- Le management de projet et le management par projet ;
- La planification des opérations et le pilotage de processus efficients ;
- L’innovation liée aux grandes transitions socio-écologiques.
Les débouchés ?
Spécialiste Responsabilité sociétale et environnementale, Responsable Qualité hygiène sécurité, Concepteur de produits nouveaux, responsable d’ilots de transformation, responsable Logistique, responsable de production / industriel … Ce bachelor propose un large panel de métier dans le domaine de l’Industrie.
Vous souhaitez en savoir plus, consultez : Bachelor Assistant ingénieur Mutations technologiques et industrielles

Formation
Pour des espaces sportifs urbains inclusifs et durables
Le sport, s’il contribue au développement humain et à la cohésion sociale, n’est pas toujours accessible au plus grand nombre. Pour répondre aux besoins de ses habitants, les villes optent souvent pour des espaces urbains sportifs, en accès libre. Cependant, si ces îlots sont en théorie ouverts à tous, ils ne sont pas toujours des espaces inclusifs. À Villeurbanne, trois étudiants du département génie énergétique et génie de l’environnement de l’INSA Lyon se sont intéressés au nouvel aménagement d’un espace sportif dans le quartier Cusset. L’objectif : proposer une installation plus inclusive et plus durable pour l’espace sportif du complexe sportif des Iris. Ils ont d’ores et déjà proposé le projet à la Ville de Villeurbanne.
Si l’immense majorité1 des Français reconnaît que la pratique d'une activité physique contribue à leur bien-être, plus de la moitié des citoyens âgés de 15 à 75 ans n'atteignent pas un niveau d'activité physique suffisant pour se maintenir en bonne santé. En cause, la proximité des installations et le coût d’accès. Par ailleurs, la participation au sport est également influencée par le sexe et l'âge : beaucoup d’infrastructures sportives ne prennent pas en compte les enjeux de féminisation du sport et de leur accessibilité pour les séniors. « À Villeurbanne comme dans la plupart des grandes agglomérations, les femmes et les séniors sont sous-représentés parmi les utilisateurs des équipements sportifs de plein air en libre accès », introduit Louison Cochet, élève-ingénieur en 5ᵉ année de GEn. « C’est un constat qui nous a été confirmé lors des échanges préliminaires au projet, avec des Villeurbannais. »
L’espace d’étude des trois élèves-ingénieurs, le complexe sportif des Iris à Villeurbanne.
Ce projet, Louison Cochet et ses camarades Tom Verheyde et Burak Mirzanli sont allés le décrocher en frappant à la porte de la mairie de Villeurbanne. « Dans le cadre d’un cours2 de gestion de projet, nous étions à la recherche d’un sujet qui fasse sens pour nous. En tant que sportifs, un appel d’offres de la Métropole de Lyon pour la création d’îlots sportifs inclusifs a attiré notre attention. Quelques semaines plus tard, le directeur des sports de Villeurbanne nous lançait le défi de dresser un plan d’aménagement et une étude de faisabilité pour la reconfiguration de quatre terrains de tennis du complexe sportif des Iris », ajoute Burak Mirzanli. Après plusieurs entretiens auprès des usagers, les trois étudiants identifient les enjeux sociaux et techniques. Le projet de reconfiguration du complexe sportif devra répondre à deux exigences : devenir un lieu véritablement ouvert à toutes et tous, et un espace durable.
Proposition d’aménagement pour le complexe des Iris à Villeurbanne. (Crédits : Louison Cochet, Tom Verheyde et Burak Mirzanli)
Que sous-entend un espace sportif inclusif ? « C’est un lieu qui valorise, dans un premier temps, toutes les pratiques sportives, du sport collectif et individuel à la pratique artistique. Ensuite, c’est féminiser l’espace, en proposant des activités qui ne soient pas prises d’assaut par le public masculin, comme cela peut être le cas sur les espaces de street workout par exemple. Enfin, c’est aménager et équiper le lieu pour assurer une mixité sociale et multigénérationnelle », répond Tom Verheyde. Pour rassembler les citoyens autour du sport, l’équipe étudiante a ainsi misé sur des activités ciblées : fitness, beach-volley, espace danse et yoga, padel, tables de ping-pong et échecs. « Il existe aussi un enjeu d’appropriation du terrain par les habitants du quartier. Nous avons ajouté à la proposition le développement d’une identité forte, avec des animations récurrentes et des espaces décorés. »
Vue en 3D de la proposition d’aménagement dressée par les trois élèves-ingénieurs.
Côté durabilité, l’enjeu a été de rendre le complexe des Iris, actuellement très bétonné, plus vert. Accompagnés par des professionnels du secteur d’agrès extérieurs, les trois étudiants ont d’abord privilégié la réutilisation de l’existant : utilisation de matériaux sobres ; réutilisation de dalles de béton déjà existantes ; et végétalisation pour lutter contre les îlots de chaleur, limiter la pollution et favoriser le développement des écosystèmes. « Notre proposition faisait état d’une forte emphase sur le végétal, mais lors de notre présentation à la Ville de Villeurbanne, nous avons découvert que ça n’était pas si facile de végétaliser ce type d’espace, en raison de contraintes techniques comme l’emplacement de conduites de gaz par exemple ou l’entretien de ces espaces. Forcément, il y a des réalités technico-économiques auxquelles on ne peut pas échapper sur ce type de projet. Cela nous a un peu déçus, mais nous étions plutôt heureux de voir nos travaux séduire la Direction des sports de la ville. Cela nous a enseigné que la conduite du changement, notamment en matière de sobriété et de végétalisation, n’était pas toujours un long fleuve tranquille », ajoute Tom.
Le plan d’aménagement et l’étude de faisabilité pour le complexe sportif des Iris sont désormais livrés à la Ville de Villeurbanne qui souhaite répondre à l’appel à projets3 de la Métropole de Lyon, sur la base des travaux réalisés par les trois élèves-ingénieurs de l’INSA Lyon.
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[1] Source : Préserver sa santé > Activité physique et santé
[2] Module INSPIRE, mener des projets responsables
[3] Appel à projets - Création ou reconfiguration d’ilots multisports inclusifs, de plein air et en libre accès

Institutionnel
« Le renouvellement du label DD&RS reconnaît nos actions en matière de transition socio-écologique »
En 2023, L’INSA Lyon renouvelle sa labellisation DD&RS pour les 4 années à venir. Après une première obtention en 2019, les efforts fournis ces dernières années en matière de développement durable et de responsabilité sociétale portent leurs fruits. Principal outil de reconnaissance de l’engagement sociétal des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, le label DD&RS permet de suivre la démarche entamée il y a plus de vingt ans, au sein de l’école d’ingénieur. Mathieu Bouyer, responsable développement durable, souligne la mobilisation de la communauté de l’INSA Lyon et la dynamique collective qui offre la possibilité de voir plus loin en matière de durabilité.
Pour la seconde fois et pour les quatre ans à venir, l’INSA Lyon se voit délivrer le label DD&RS, reconnaissant son engagement dans une démarche de durabilité. En quoi consiste-t-il ?
Le label DD&RS est un canevas commun à tous les établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche. Pour l’obtenir, nous avons suivi une méthodologie précise, qui consiste à réaliser une auto-évaluation à partir de cinq axes thématiques parmi lesquels : stratégie et gouvernance, formation, recherche, environnement et politique sociale. La démarche, qui comporte également une étape d’audit réalisé par des pairs, permet de constituer un système de management et de définir des trajectoires pour les années à venir. C’est un véritable référentiel qui, contrairement à l’habitude, n’évalue pas la stratégie d’un établissement d’enseignement supérieur par les variables classiques de « formation » ou de « recherche ». En ce qui concerne l’INSA Lyon, la démarche a permis de structurer des actions qui étaient déjà très présentes au sein de la communauté. Avant la première reconnaissance en 2019, elle nous a permis de passer d’une « culture orale », à une « culture écrite » de la durabilité. Aujourd’hui, cette deuxième obtention nous exhorte désormais à poursuivre nos efforts. La transition est désormais portée dans chacun des cœurs de l’établissement : nous sommes en train de repenser autrement notre formation, notre recherche et le fonctionnement même de l’établissement.
Le label DD&RS valorise les démarches de développement durable et de responsabilité sociétale des établissements d’enseignement supérieur et de recherche français.
Quelles actions ont fait progresser l’établissement entre 2019 et 2023 ?
On peut souligner que la communauté se mobilise et la dynamique collective se traduit à travers de nombreuses initiatives désormais organisées. En d’autres termes : on fait ce que l’on dit. Là où nous avons fait un pas de géant, c’est sur la formation. En engageant un chantier de refonte pour une formation qui infuse la transition écologique dans toutes les spécialités de formation, c’est un atout majeur pour la labellisation DD&RS. Il faut d’ailleurs souligner que nous avons été l’un des premiers établissements de l’ESR à se lancer dans ce chantier, en avance de phase. L’autre bon point pour l’INSA Lyon, c’est la gestion de l’environnement et de son campus. Désormais sur un territoire flambant neuf grâce au Plan campus, nous obtenons de très bonnes notes sur la consommation énergétique de nos bâtiments, l’éco-mobilité, la protection de la biodiversité, la gestion des eaux pluviales et même l’alimentation avec l’évolution de l’offre de restauration. Tout a changé, et dans le bon sens !
Le label DD&RS est donc obtenu pour quatre années, et l’établissement poursuivra naturellement ses efforts. Quels sont les points d’amélioration ou d’efforts à consentir pour poursuivre cette démarche ?
La stratégie d’établissement, focalisée sur la transformation de celui-ci, permettra la poursuite des efforts collectifs. Un point devra nous occuper plus particulièrement ces prochaines années : l’impact de nos activités de recherche scientifique et technique. Nous étions en avance avec la structuration de l’activité par enjeux, mais nous avons encore des efforts à faire pour réduire les impacts de celle-ci. Fin 2022, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a diffusé un plan Climat-Biodiversité visant à remettre les enjeux socio-écologiques au cœur de la formation et de la recherche. Dans ce cadre, les établissements de l’ESR devront produire en 2024, un schéma directeur DD&RSE, s’appuyant sur le label DD&RS que notre établissement maîtrise bien désormais. Il me semble que l’INSA Lyon joue son rôle et apporte sa pierre à l’édifice, pleinement en phase avec les évolutions nécesaires en matière de durabilité dans l’enseignement supérieur français. Ce chantier du schéma directeur DD&RSE, piloté par Nicolas Freud à l’INSA Lyon, sera pour nous une nouvelle occasion de mobiliser la communauté pour poursuivre et renforcer notre démarche. Nous devons rester lucides sur le chemin qu’il nous reste encore à parcourir. Rendez-vous fin 2024.

Entreprises
Rewall : des constructions écotouristiques en sacs de terre
Tout récemment diplômés de l'INSA Lyon, Maxime Feugier, Bastien Delaye et Lucas Gehin ont souhaité poursuivre l’aventure entrepreneuriale débutée au sein de la Filière Étudiant Entreprendre. Avec leur projet intitulé « Rewall », les trois jeunes ingénieurs souhaitent prouver que la construction peut allier esthétique, résistance et impact écologique positif à partir d’une idée née dans les années quatre-vingt : l’écodôme en Super Adobe. Ce type de construction bioclimatique sur mesure, couplée à un outil d’Intelligence Artificielle développé par leurs soins, pourrait déployer tout son potentiel.
De la terre et des déchets plastiques
C’est de l’esprit de Nader Khalili, architecte irano-américain, que la technique du Super Adobe est née : une construction en forme de calotte qui semble être tout droit sortie de la planète Tatooine dans Star Wars. Pourtant, sous ses allures de maison de hobbit, l’écodôme offre des possibilités architecturales infinies et une efficacité énergétique très performante. « Le Super Adobe consiste à empiler des sacs en polypropylène tissés remplis de terre et de déchets plastiques, en remplacement des parpaings. Empilés très rapidement et une fois enduits de chaux et de chanvre, ce type de construction présente des propriétés isolantes et mécaniques très intéressantes, avec une empreinte carbone très réduite », introduit Lucas Gehin, diplômé du département génie industriel. La forme conique assure à la construction une stabilité et une résistance capable de résister aux séismes et aux vents violents. Originellement développé pour les activités de la NASA, le Super Adobe pourrait même résister aux tempêtes de poussière lunaire. Quant à son efficacité énergétique, elle est sans appel. « Pour une surface de 20m2 construite en Super Adobe, on trouve une moyenne de 22 degrés de température en été, pour 35 fois moins de Co2 émis par rapport à une construction en béton », ajoute l’ingénieur. Face à ce constat, le groupe1 engagé dans le projet « Rewall » a vu une occasion concrète de faire rimer « génie civil » et « environnement ». Mais comment tirer parti de l’impact positif de cette technique capable d’allier esthétique, résistance et réutilisation des déchets ?
Remplis de terre du site et de déchets plastiques, empilés en un temps record et enduits à la chaux,
les sacs forment un dôme reconnaissable, confortable et qui garde la fraîcheur en été.
(©F DVIDSHUB - New eco-dome signals changes for local village, Djibouti)
Des hébergements écotouristiques
« Les constructions en Super Adobe sont très souvent utilisées comme hébergements dans les zones à risque, qui contrairement aux assemblages en tôle, peuvent représenter une alternative très durable et rapidement construite. Nous avons souhaité explorer une autre destination, celle du tourisme. Nous avons pensé que le Super Adobe pouvait être utile pour des hébergements touristiques, secondaires ou insolites et permettre de diffuser la culture d’une construction low-tech, qui contrairement aux idées reçues, ne fait pas l’impasse sur le confort », ajoute Maxime Feugier, diplômé du département génie civil et génie urbain.
Avec l’aide de certains camarades en double-cursus ingénieur-architecte et le concours de quelques enseignants-chercheurs du département GCU, ils travaillent les designs et la faisabilité technique de leurs écodômes. Résultat ? Pour un prototype final de 20 m2, la construction nécessite une cinquantaine de kilos de sacs en polypropylène, « soit quelques chaises de jardin », illustrent les jeunes ingénieurs. « Nous avons participé à un salon qui réunissait des acteurs majeurs de la construction et nous avons senti l’intérêt de bon nombre d’entre eux. Seulement, nous avons aujourd’hui un obstacle de taille : les assureurs restent encore frileux quant aux nouvelles techniques de construction. »
« Rewall One » : une habitation écologique et hors du commun, offre la possibilité d’accueillir deux personnes en autonomie totale sur le plan thermique et électrique. Avec ses 16m2, cet habitat dispose d’une kitchenette et d’une salle de bain. (©Rewall)
Un outil d’IA au secours des archis
En développant les constructions du projet « Rewall », Maxime, Lucas et Bastien ont fait un constat : dans le métier d’architecte, l'ébauche de plan est une activité très chronophage. « Pendant nos travaux préliminaires, nous avons développé une solution d’intelligence artificielle qui offre la possibilité de produire, à partir des dessins de nos prototypes à la main, une retranscription numérique. Nous souhaitons poursuivre le développement de cet outil pour soutenir les architectes dans leurs rendus visuels car aujourd’hui, certains logiciels ou plug-ins permettent d’ajouter de la texture ou de la lumière aux différents plans, mais c’est un travail très fastidieux. SamIA, qui est le nom donné à notre outil, permet de générer quatre propositions de prototypages à partir d’une ébauche manuelle. En travaillant avec nos camarades en double cursus ingénieur-architecte, nous avons vu le potentiel », conclut Bastien Delaye, également diplômé du département génie industriel.
(De gauche à droite) : Maxime Feugier, Lucas Gehin et Bastien Delaye, diplômés de l’INSA Lyon,
veulent prouver que « construction » peut rimer avec « environnement ».
Le projet « Rewall » a été soutenu par les « coups de pouce entrepreneurs » de la Fondation INSA Lyon.
[1] Au commencement du projet, l’équipe était composée de six membres, élèves-ingénieurs et membres de la Filière Étudiant Entreprise (Maxime Feugier, Bastien Delaye et Lucas Gehin, Dimitri Lazarevic, Samia Tahiri et Walid Da Costa).

Vie de campus
« Réhabilité, le campus de l’INSA Lyon a su garder sa valeur originelle »
C’est une petite quinzaine d’années qui séparent le début du Plan Campus et le changement de visage du territoire de l’INSA Lyon. Annoncé en 2008 par le Gouvernement, « le Plan Campus » ou « Opération Campus » avait pour objectif de faire émerger douze pôles universitaires d’excellence français, grâce à des dotations exceptionnelles. Parmi les campus sélectionnés, celui de Lyon. À cette époque, l’arrivée du tramway ouvrait le campus sur la ville et donnait le champ libre aux grandes idées pour en faire un lieu plus agréable et plus vert. Confort, performance énergétique et fidélité architecturale : aujourd’hui, ce sont près de quinze bâtiments qui ont été traités.
Le 6 juillet 2023, le campus Lyon Tech-La Doua clôturera symboliquement cette opération nationale. L’occasion de revenir sur l’histoire de la mue du campus insalien avec Nicolas Gaillard, directeur général adjoint des services de l’INSA Lyon.
L’arrivée du Plan Campus en 2008 a été une aubaine pour réaliser les investissements prévus pour la transformation du campus de l’INSA Lyon. Quels constats faisait-on dans les années 2000 à ce sujet ?
Depuis le milieu des années 2000, l’INSA a privilégié les investissements qui permettent des interventions d’ampleur en matière de performance énergétique des bâtiments et de qualité de vie du campus en réduisant les îlots de chaleurs, en favorisant la biodiversité et les modes doux de transport. À cette époque, il fallait rompre avec l’ambiance de type « quartier commercial ou ZAC » avec ses multiples parkings automobiles au pied des bâtiments. Il faut rappeler que les premières constructions avaient été érigées en quelques années, de 1957 à 1961, et seules les résidences avaient connu un plan de rénovation depuis la création de l’école. Des problèmes de structure et de sécurité sur certains ensembles, dus à la construction d’époque, nous contraignaient dans tous les cas à rénover certains édifices. Lorsque l’Opération Campus a été annoncée, c’était l’opportunité de mettre en œuvre le plan d’urbanisation qui avait été pensé à cette époque : un campus démonstrateur, favorisant les mobilités douces.
De gauche à droite : vue aérienne du campus de l’INSA Lyon en 1977 et en 2017.
Selon quels grands axes le Plan Campus s’est décliné pour l’INSA Lyon et le campus LyonTech-La Doua ?
Les objectifs portaient principalement sur deux choses : regrouper les activités scientifiques entre elles en créant des sortes de quartiers par disciplines scientifiques ; et en faire un éco-campus démonstrateur avec une meilleure efficacité énergétique notamment. L’entrée du tramway T11 a certainement été un déclic pour réfléchir notre lien à la ville. Un schéma directeur d’aménagement avait alors été co-construit avec l’Université de Lyon : des zones, jusque-là consacrées au stationnement automobile, ont alors été désimperméabilisées et plantées. Par sa localisation, le campus de l’INSA Lyon est naturellement devenu une zone tampon entre la ville de Villeurbanne et le Parc de la Feyssine. Notre campus s'est transformé en un sas de respiration entre le Rhône et la Ville.
Sur le campus insalien, en plus des bâtiments rénovés, quelles ont été les autres transformations majeures ?
En reconstruisant le campus sur le campus, en ne déconstruisant que les éléments les plus obsolètes et vétustes et en respectant l’énergie grise stockée, nous avons pu optimiser le foncier. Ainsi, les barres du peigne et les extrémités Ouest et Est de la Halle Jacquard ont été totalement déconstruites. Pour la rénovation des autres bâtiments, l’utilisation de matériaux biosourcés, notamment pour les éléments de structure et quelques fois pour les isolants des façades, le réemploi des matériaux a été un des principes techniques majeurs. Dans la même cohérence en matière de réduction d’énergie, plusieurs années ont été consacrées à la réfection d’une partie du réseau de chauffage urbain. Ce travail, qui nous permet de bénéficier d’une chaleur produite à 40 % d’énergies renouvelables, a beaucoup participé à la réduction de l’empreinte carbone de l’établissement. Il prendra fin à l’autonome 2023. Enfin, la réhabilitation ou la disparition de certains bâtiments ont permis de désimperméabiliser les zones, participant à la réduction des îlots de chaleur urbains, à recharger les nappes phréatiques et à favoriser la biodiversité.
De gauche à droite : la pelouse du FIMI (anciennement Premier Cycle) en 2017 et en 2021.
Le « Peigne » a laissé place à la pelouse Myriam Mirzakhani.
La réhabilitation des bâtiments a été dès le départ, pensée avec un égard certain pour les formes et le style architectural d’origine, n’est-ce pas ?
Le véritable enjeu lorsqu’il s’agit de réhabilitation du patrimoine, c’est de garder la valeur originelle (quand il y en a une – ce qui est le cas à la Doua) tout en modernisant. On ne voulait pas perdre la qualité architecturale des années 1960 qui était bien préservée. Un travail conséquent a été fait avec les architectes pour garder l’esprit et le rythme des façades. L’actualité récente démontre d’ailleurs que ces orientations fortes, prises il y a vingt ans, étaient pertinentes car elles étaient respectueuses du lieu et du patrimoine qui nous ont été transmis.
De gauche à droite : le bâtiment Sadi Carnot en 2010 puis en 2023.
Le jeudi 6 juillet 2023, le Plan Campus se clôturera symboliquement aux côtés des autres établissements du campus Lyon Tech-La Doua. Quel bilan tirez-vous de cette longue opération ?
Au total, grâce au Plan Campus et aux autres opérations concomitantes, nous aurons investi depuis 2010, entre 10 et 15 millions d’euros annuellement pour la transformation du campus, ce qui est tout à fait remarquable au sein de l’enseignement supérieur. Aujourd’hui, nous jouissons d’un campus très agréable à vivre, véritablement démonstrateur et énergétiquement économe. Le principal défaut de l’opération a été de vouloir traiter un maximum de bâtiments en site occupé. Cela a été plus difficile que ce que l’on avait envisagé, notamment pour les étudiants, les personnels et les chercheurs. À titre personnel, je regrette que l’on n’ait pas assez pris le parti de végétaliser plus de surfaces mais dans les prochaines années, nous espérons poursuivre dans une même direction : réhabiliter le bâtiment des humanités, poursuivre les interventions sur les espaces extérieurs, enclencher un vaste plan de réhabilitation fonctionnelle des bâtiments et poursuivre nos interventions d’efficacité énergétique. Ce campus continuera également à être un démonstrateur à l’échelle 1 avec des expérimentations de nos laboratoires.
En 2023, L’INSA Lyon renouvelle sa labellisation DD&RS pour les 4 prochaines années. Reconnu par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le label DD&RS apporte une réponse concrète de l’établissement face à son ambition de faire du Développement Durable et de la Responsabilité Sociétale un enjeu stratégique majeur. Ce label vient récompenser et valoriser nationalement et internationalement le fruit de plus de vingt ans d’importantes démarches de l’INSA Lyon pour améliorer la qualité de vie et de travail au quotidien et sur le long terme. L’établissement encourage la mobilisation de toute sa communauté dans sa démarche de durabilité et va plus loin en proposant un Fond d’Initiatives Ecocitoyennes (FIEC) permettant à chacun de proposer un projet ou une innovation promouvant la durabilité, le campus étant particulièrement propice à l’expérimentation.
[1] : Il a été rejoint depuis par le T4 et sera complété dans les trois prochaines années par le T6, vers le centre de Villeurbanne et le T9 vers le campus de l’ENSAL et l’ENTPE à Vaulx en Velin

Entreprises
« Le changement climatique ne doit pas être une bataille d’idées politiques »
Vincent Bryant, diplômé de l’INSA Lyon en 2006, a co-fondé « Deepki ». Décrite comme une « pépite de la green-tech », elle veille à accompagner les acteurs du bâtiment dans leur transition énergétique. Déjà engagé sur la question climatique pendant ses années d’études, l’ingénieur informatique n’a jamais renoncé à son goût « de l’impact ». Que ce soit en co-fondant l’association « Avenir Climatique » avec Jean-Marc Jancovici ou en lançant une entreprise capable de lever 150 millions d’euros pour poursuivre son développement, Vincent voit loin et large. Entretien avec un ingénieur qui nourrit de grandes ambitions sur la transition environnementale.
Votre entreprise vient de lever 150 millions d’euros pour poursuivre son expansion à l'international. Comment accompagne-t-elle le secteur immobilier ?
L’immobilier génère 37 % des émissions globales de CO2 dans le monde. Aujourd’hui, les grands acteurs détenteurs de foncier connaissent le potentiel de la data pour accélérer la transition énergétique de leurs bâtiments, mais seuls, ils ne peuvent pas y parvenir. Pour aller vers un objectif « net zéro », les acteurs du secteur ont besoin d’être accompagnés dans leur prise de décision : faut-il isoler, rénover, reconstruire, vendre... À travers une plateforme logicielle, nous analysons les données de leurs bâtiments, nous les aidons à construire des plans d’actions et à mesurer les impacts. Nous sommes dans une démarche d’économie « à impact positif » ; notre mission est de préserver la planète en rendant l’immobilier moins lourd en matière de consommation énergétique, grâce à la data.
Deepki fait partie de cette frange, croissante, d’entreprises innovantes qui conjuguent écologie et numérique. Pensez-vous que les technologies soient réellement capables de sauver la planète ?
Toutes seules, non. Est-ce qu’elles peuvent aider ? Oui. « Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme », a écrit Rabelais. Je suis dans cet état d’esprit. Par exemple, Deepki est résolument une entreprise « high-tech », mais elle est aussi promotrice de la low-tech. Les deux ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Si l’on prend l’exemple de la transition énergétique, il y a de nombreuses façons de réduire les impacts qui ne nécessitent pas de technologies mais seulement un peu d’imagination. Je me souviens d’un client qui avait eu l’idée, pour inciter les utilisateurs à prendre les escaliers, de disséminer la réponses à des devinettes le long des marches. Alors évidemment, l’appât ne fonctionne que deux ou trois fois avec le même usager qui cherche à obtenir les réponses, mais c’est une façon d’encourager les bonnes pratiques sans l’ombre d’une technologie. Il y a de plus en plus de réflexions de ce genre qui émergent dans ce sens et c’est une bonne chose. Je ne crois pas que la technologie soit une réponse universelle pour agir sur les changements climatiques, mais si elle est mise en regard des besoins et du contexte, elle peut nous aider.
Vous êtes diplômé du département informatique. Comment votre parcours vous a-t-il amené de l’informatique à la transition énergétique de l’immobilier ?
J’ai des parents qui étaient déjà un peu écolos et conscients du problème. Lorsque j’étais étudiant à l’INSA, j’ai découvert les travaux de Jean-Marc Jancovici et je me suis pris de passion pour le sujet de la transition énergétique. À cette époque, j’avais même négocié avec la direction de la formation de l’INSA pour suivre les cours de génie énergétique et environnement en parallèle de mes cours de IF. Depuis mes études, j’avais cette idée d’utiliser l’informatique pour avoir un impact sur l’énergie et le climat. Quant à l’immobilier, je l’ai découvert lors de mes différentes expériences professionnelles, chez Engie notamment. Je travaillais sur tous types d’actifs, notamment sur ceux qui avaient des empreintes carbone lourdes. C’est le besoin d’avoir un impact qui m’a guidé à vouloir « massifier » cet effort de transition pour le secteur immobilier.
Étudiant, vous étiez déjà très engagé dans la cause environnementale. D’abord à l’INSA Lyon, en tant que membre du bureau de l’association « Objectif 21 », puis plus tard, lorsque vous fondez « Avenir Climatique » et contribuez au lancement du REFEDD1. L’associatif est-il une façon d’agir pour le climat ?
À l’époque de mes années étudiantes, j’y crois. Je suis persuadé que l’associatif est capable de former les gens, apporter du changement et de l’exemplarité. Je me souviens qu’avec Objectif 21, nous avions lancé un « concours innovation climat ». L’une des solutions proposées était de réduire la consommation de viande avec des repas végétariens pour les restaurants de l’école. L’idée, qui avait séduit le jury, a pu être mise en place dans les années suivantes et subsiste encore aujourd’hui ! Avec « Avenir Climatique », il s’agissait d’introduire les notions climatiques dans les enseignements pour que les diplômés sortent de l’école avec les bons ordres de grandeurs en tête. En grandissant, j’ai compris les limites de l’associatif : j’ai souvent été gêné par le mélange des genres, avec les idées politiques. Le changement climatique est un projet factuel et scientifique. Ça ne doit pas être une bataille d’idées. J’ai aussi fait de la politique, un peu tous les partis sauf les extrêmes. Et là aussi, c’était très décevant en matière d’action.
Quels conseils donneriez-vous aux élèves-ingénieurs qui auraient envie de s’orienter vers un « métier à impact » ?
Je m’en remettrais au précieux conseil de Jean-Marc Jancovici : formez-vous ! Suivez vos cours, réfléchissez et faites les choses comme vous le sentez. C’est à vous de choisir la barque dans laquelle vous souhaitez monter. J’aime bien l’image de Nicolas Hulot, avec le syndrome du Titanic. Il y a ceux qui restent dans les estafettes et qui pointent du doigt l’iceberg en criant « attention »; et puis il y a ceux qui décident de monter dans le bateau pour aller convaincre que l’iceberg représente un réel danger. Est-ce que vous êtes prêt à faire partie du système ou préférez-vous rester en dehors de celui-ci ? C’est une question fondamentale d’approche, d’ordre philosophique. Il n’y a pas de bonne réponse, chacun doit pouvoir aller là où il veut pour agir.
[1] : Réseau Français Étudiant pour le Développement Durable, aujourd’hui RESES (Réseaux Étudiant pour une Société Écologique et Solidaire)

Recherche
« Certains plastiques biosourcés sont considérés comme des perturbateurs du recyclage »
Depuis quelques années, des nouveaux matériaux polymères ont fait leur apparition. Biosourcés, ils offriraient une alternative aux plastiques conventionnels. Mais sont-ils vraiment plus écologiques ? Valérie Massardier, chercheure au laboratoire Ingénierie des Matériaux Polymères1 est co-porteure du projet « Bioloop ». Menée en collaboration avec deux autres laboratoires, le GREDEG et Triangle, l’étude s’attache à montrer les freins dans le développement des bioplastiques. Pourquoi nos emballages à usage unique ne sont-ils pas (encore) tous fabriqués en plastique biosourcé ? Valérie Massardier répond.
Qu’appelle-t-on un plastique biosourcé et quelle est la différence avec les plastiques qui constituent les emballages de notre quotidien ?
Les « bioplastiques » désignent des polymères fabriqués à partir de la biomasse, partiellement ou totalement. D’origine végétale ou animale, les biopolymères peuvent provenir de différentes molécules comme la caséine du petit lait, d’acide lactique extrait de l’amidon de maïs, de chitosane présent dans les carapaces de crevettes… En fait, on distingue deux types de plastiques biosourcés. Il y a ceux qui imitent les matériaux pétrochimiques comme les « PE » ou « PET » qui constituent la majorité de nos emballages. Ces derniers polymères peuvent être obtenus à partir de pétrole ou de biomasse. Et puis il y a les nouveaux, les polymères « drop in » : ceux qui n’ont jamais été produits à partir de pétrole. Ces polymères « de rupture », biosourcés, sont souvent biodégradables. Concrètement sur le marché, il y a encore peu de bioplastiques. On estime qu’ils représentent 1 % à 2 % de la production mondiale.
Pourquoi ces matériaux « de rupture » peuvent-ils être une ressource intéressante pour le futur ?
Face à l’épuisement des stocks de ressources fossiles, ces matériaux promettent une certaine indépendance au pétrole, dont nous ne disposons pas directement en Europe. Cependant, cet affranchissement de la pétrochimie serait partiel, car pour extraire des éléments de la biomasse comme l’amidon de maïs, notre agriculture a besoin de carburant, de produits phytosanitaires généralement issus du pétrole… D'autre part, la plupart des biosourcés se dégradent plus facilement que les plastiques conventionnels. On peut imaginer des objets qui tirent parti de cette propriété comme les films de paillage pour l’agriculture, pour remplacer ceux en polyéthylène qui libèrent des microplastiques relativement stables dans les sols.
Pourquoi ces bioplastiques ne sont-ils pas plus largement développés ?
Dans le cadre du projet Bioloop, deux étudiants stagiaires ont étudié les freins qui empêchaient le développement de l’acide polyactique (PLA), un substitut utilisé pour des emballages alimentaires. Il semblerait que le problème soit davantage d’ordre économique et marketing. Benjamin Sandei, en 5e année en Sciences et Génie des Matériaux s’est d’abord intéressé à la recyclabilité du PLA. Il a pu montrer que c’était un polymère plutôt facile à recycler mécaniquement : malgré un petit jaunissement de la matière, les propriétés mécaniques restent bonnes. Donc sur le plan technologique, le PLA est recyclable, mais dans la tête des consommateurs, un plastique jauni peut correspondre à un matériau dégradé, potentiellement mauvais pour la santé. Les metteurs sur le marché pourraient donc être plus frileux à réutiliser ces matériaux, mal perçus par les consommateurs. D’un autre côté, les polymères biosourcés restent encore trop peu développés, limités à des applications de niche. Ils ne peuvent pas s’intégrer dans les filières traditionnelles de recyclage dont ils sont considérés comme des « perturbateurs ».
Donc les plastiques biosourcés ne sont finalement pas si écologiques qu’ils le laissent penser ?
À l’heure actuelle, un emballage biosourcé en polylactide (PLA) aura une fin de vie moins positive qu’un plastique pétrosourcé lorsqu'il s'agira de conserver le "stock matière" pour alimenter les industries. Récemment, la société Yumi, productrice de jus de fruits mettait sur le marché des bouteilles fabriquées à partir de PLA : elle s’est vu pénalisée par une taxe en raison du matériau utilisé, non compatible avec les infrastructures de recyclages actuelles. En fait, ces matériaux font face à une sorte de paradoxe où les entreprises voudraient bien faire en utilisant du biosourcé, mais d’un autre côté, le modèle n’est pas encore prêt à les accueillir. Les recycleurs attendent que les plastiques soient très utilisés par les metteurs en marché pour que leur recyclage soit rentable. Mais peut-on parier que le développement du PLA permettra de développer des filières de recyclage adaptées à ce dernier ? Léa Barbaut, en Master 2 Management de l'Innovation au sein du projet Bioloop a étudié la question : c’est un cercle vicieux aujourd’hui qu’il convient de transformer en un cercle vertueux.
Il faudrait donc tendre vers une économie circulaire pour que les bioplastiques soient vertueux. Quid de la loi anti-gaspillage qui fixe l’objectif de recycler 100 % des plastiques d’ici 2025 ?
Il est clair que pour avoir des économies d’échelle, il faut que ces matériaux de rupture émergent réellement. La diffusion de ces nouveaux polymères ne sera viable, tant sur le plan technologique qu'économique, que s’ils sont recyclables et recyclés. Tant qu’il n’y aura pas d’intérêt économique à les développer dans une perspective d’économie circulaire, ce sera difficile de basculer vers des filières spécifiques. C’est l’avis des économistes qui doivent nous guider dans l’orientation de nos recherches sur de nouveaux polymères. Dans tous les cas, il me semble important de souligner que le constat est toujours le même : une démarche durable implique de produire et consommer moins de plastiques, qu'ils soient issus de la biomasse ou du pétrole.

Le projet Bioloop (Projet PRIME - MITI du CNRS) est mené au sein de trois laboratoires : Ingénierie des Matériaux Polymères (INSA Lyon/Lyon1/CNRS), le Groupe de Recherche en Droit, Économie et Gestion (GREDEG) et le laboratoire Triangle (ENS Lyon/CNRS/Sciences Po Lyon/Lyon 2/Jean Monnet).
▪️ Plus d’informations : https://miti.cnrs.fr/projet-multi-quipe/bioloop/
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[1] Ingénierie des Matériaux Polymères – IMP (INSA Lyon/Lyon1/CNRS