Environnement

17 Jun
17/06/2024 14:00

Sciences & Société

Soutenance de thèse : Huiru REN

Eco-friendly nanoimprinting of TiO2 nanostructures for photonic biosensor application

Doctorante : Huiru REN

Laboratoire INSA : INL
École doctorale : EDA160 : EEA (Électronique, Électrotechnique, Automatique)

Cette thèse vise principalement à développer un procédé à faible impact environnemental pour la fabrication de dispositifs photoniques visant une application d'analyse biomoléculaire à usage unique. Le matériau et le procédé doivent donc offrir de bonnes propriétés optiques pour la biodétection : indice de réfraction élevé, bonne transparence, bonne reproductibilité à l'échelle nanométrique. La stratégie de cette thèse est basée sur la mise au point de dispositifs à des cristaux photoniques dans une couche d'oxyde de titane, fabriqués par une technologie "verte" à fort potentiel : la nanoimpression de sol- gel. Deux voies différentes sont étudiées, la nanoimpression thermique et un processus de soft-NIL.

 

 

Additional informations

  • Amphithéâtre des thèses de l'INL, Bâtiment Irène Joliot-Curie, INSA Lyon (Villeurbanne)  

16 May
From 16/05/2024 17:30
to 16/05/2024 19:30

Sciences & Société

« La prolongation de la durée de vie et la réduction de l'empreinte environnementale des matériels haute tension »

Une conférence présentée par MasterGrid et RTE

Pour répondre aux défis environnementaux des gestionnaires de réseaux et des producteurs d'électricité, il est essentiel que les constructeurs intègrent la décarbonation des systèmes électriques dans la maintenance et le développement de leurs produits et services. 

Cette démarche que mène MasterGrid, qui vise à prolonger la durée de vie des équipements et à réduire leur impact environnemental, est à la fois un enjeu technique et économique. Plusieurs pistes prometteuses peuvent être explorées dans ce cadre. Tout d'abord, l'analyse du cycle de vie des nouveaux équipements est un élément clé pour évaluer leur impact environnemental global et identifier les leviers d'amélioration. Ensuite, le remplacement du SF6, un gaz à effet de serre utilisé dans les équipements électriques, est une autre piste à explorer pour réduire l'empreinte carbone des installations.

Dans ce contexte RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, a défini une feuille de route cohérente dans le cadre de son Schéma Décennal de Développement du Réseau [2025-2040]. Cette feuille de route vise à répondre aux besoins de renouvellement du réseau et de ses composants, tout en intégrant les nouveaux objectifs énergétiques. Ce programme ambitieux implique de reconsidérer les âges de renouvellement des actifs afin de prolonger leur durée de vie, tout en définissant les matériels de remplacement les plus adaptés pour limiter leur empreinte environnementale. L'objectif global est de réduire l'empreinte carbone du système énergétique français dans un contexte de changement climatique. En somme, pour améliorer la durabilité et la performance environnementale des installations électriques, il est nécessaire d'adopter une approche globale qui prend en compte l'ensemble du cycle de vie des équipements, de l'analyse de leur impact environnemental à leur renouvellement en passant par leur exploitation et leur maintenance. Enfin, l'enjeu pour l'ensemble des acteurs pour réussir ces objectifs repose aussi sur le maintien des compétences et le renouvellement des équipes qui ont à réaliser ces opérations.

Cet aspect métiers avec la formation et le recrutement visant à garantir les perspectives pour l'avenir de la filière électrique sera abordé aussi en fin de présentations avec l'INSA GE et la SEE.

 

Additional informations

  • groupe.rhone-bourgogne@see.asso.fr
  • Amphi AE1 au RDC du département génie électrique - INSA Lyon Campus de la DOUA -bâtiment Gustave Ferrié 8 rue de la Physique - 69621 Villeurbanne Cedex Arrêt du TRAM T1 et T4 : la Doua - Gaston Berger

23 May
From 23/05/2024 14:00
to 23/05/2024 17:00

Recherche

Modes de vie et transformations de l'environnement : faire face aux maladies de sociétés.

Deuxième séminaire organisé dans le cadre du projet let’s look up “Ingénierie et recherche par le prisme du concept One health” soutenu par la Maison des Sciences de l’Homme Lyon-Saint-Etienne (MSH-LSE) et l’Institut des systèmes complexes (IXXI).

Nous accueillerons Thierry Baron, Directeur de recherche à l'ANSES et chef de l’unité de l’Unité Maladies Neurodégénératives de Lyon. Il nous parlera notamment de la maladie de Parkinson, exemple emblématique qui permet d’illustrer les interactions complexes entre la susceptibilité de l’hôte et les facteurs environnementaux multiples qui peuvent favoriser ou au contraire limiter l’apparition de la maladie lors du vieillissement.

Puis Gwenola Le Naour, maîtresse de conférences en science politique à Sciences Po Lyon et co-auteure du livre « Vivre et lutter dans un monde toxique », présentera les impacts des pollutions sur la santé et les mobilisations qui en découlent, à partir d'études menées dans différentes régions du monde.

Nicolas Lechopier, maître de conférences, au laboratoire S2HEP et enseignant à la Faculté de Médecine Lyon Est jouera le rôle de “discutant” avec les conférenciers et le public.

Les conférences seront également accessibles en visioconférence.

Pour tous, l’inscription est gratuite, mais obligatoire, via le site web de la conférence : https://letslookup.sciencesconf.org/
22 Jan
22/Jan/2024

Entreprises

« Les chaufferies collectives sont des lieux sombres mais leurs données peuvent éclairer la facture d’énergie des copropriétés »

Quelques petites actions peuvent permettre d’économiser beaucoup : c’est avec ce principe que Paul Chaussivert, s’est lancé dans le pari de réduire les consommations énergétiques des copropriétés. Avec son entreprise, Captain’ Conso, le diplômé du département génie énergétique et génie de l'environnement de l’INSA Lyon, a fait de sa préoccupation pour la performance énergétique et le bâti, son terrain de jeu. Entretien avec l’ingénieur qui invite les gestionnaires d’immeubles à entamer leur transition énergétique en visitant leurs propres chaufferies collectives.

Un cursus au département GEN, un passage par la Filière Étudiant Entreprendre (FÉE) et un engagement associatif au Proto INSA Club1 lors de vos années étudiantes à l’INSA Lyon… Avez-vous toujours eu cette fibre entrepreneuriale et un intérêt pour la performance énergétique ? 
L’intérêt pour la question énergétique est très certainement présent depuis longtemps ! Ma toute première expérience professionnelle chez un exploitant de chauffage m’a fait réaliser l’importance de la performance énergétique. Mon travail consistait à maintenir des chaufferies de résidences, d’écoles ou de bâtiments d’entreprises. En plus de ce rôle, je développais des actions pour améliorer la performance de celles-ci. Ce premier emploi m’a permis de me confronter à la réalité du secteur : en sortant de l’école, j’imaginais un monde automatisé où les machines étaient optimisées. En trois ans, je me suis aperçu que ça n’était pas le cas, et qu’il y avait des choses à faire sur le plan de la performance énergétique. Par exemple au sein des copropriétés, il n’y a pas une grande connaissance technique du système de chauffage ni des consommations. Les copropriétaires ont souvent l’impression qu'une personne est mandatée pour suivre pour eux. En réalité, peu de personnes suivent de près cette question énergétique : ce n’est pas le rôle du syndic et c’est rarement inscrit dans les contrats de maintenance des chauffagistes… Pour résumer, il manquait un tiers de confiance entre la chaufferie et la facture : c’est pour cela que j’ai créé Captain’ Conso. L'objectif est d’effectuer une exploration approfondie des chaufferies, d'extraire et d'analyser des données précieuses de ces espaces souvent méconnus, puis de les communiquer efficacement aux copropriétaires. Et mon expérience au sein de la FÉE m’a certainement beaucoup aidé pour oser me lancer dans l’aventure entrepreneuriale !

Aujourd’hui, vous jouez ce rôle de tiers avec votre entreprise « Captain’Conso » qui est basée sur un modèle économique gagnant-gagnant. Comment fonctionne-t-il ?
On entend beaucoup que pour faire des économies d’énergie, il faut rénover tout son parc en priorité. Cependant, avec quelques petites actions comme l’optimisation des réglages, on peut mesurer une économie qui peut aller de 15% à 20%. Le pari avec Captain’ Conso est de se rémunérer sur les économies réelles. Effectivement, le modèle est basé sur un échange gagnant-gagnant : à l’issue d’une première visite de la chaufferie, je suis en capacité de définir les petites actions à mettre en place pour réduire les consommations. Si le pari est réussi et que la copropriété économise sur sa facture finale, alors nous partageons la moitié de ce montant sur 3 ans. Le client bénéficie de l’expérience d’un ingénieur et d’une réduction de sa facture. De plus, cela augmente le confort des occupants, car nous garantissons une température stable et homogène sur tout le bâtiment. Ce qui est aussi très intéressant dans la démarche, c’est que nous devenons un vecteur de compréhension pour le client autour de la transition énergétique. Même si l’argument principal est économique, les clients restent très intéressés par l’impact positif de leur décision. Il y a un vrai enjeu d’information car vulgariser ce monde de l’énergie, très technique, ça n’est pas toujours très simple. Aujourd’hui, je suis ingénieur mais aussi chef d’entreprise, commercial et plus encore pédagogue sur les enjeux de l’énergie. C’est assez valorisant et motivant car il y a un double effet à mon activité professionnelle. Certains clients vont même plus loin que l’objectif d’économie de 15% à 20% : grâce à la dynamique engagée, j’accompagne désormais l’un de mes clients vers l’étude de la rénovation totale de son parc. 

 

 

Comment envisagez-vous la suite avec votre entreprise Captain’ Conso ?
L’année 2023 a été pour moi l’occasion du lancement d’une nouvelle entreprise, qui vient compléter l’activité de Captain’Conso pour aller plus loin dans l’optimisation énergétique et environnementale des bâtiments. C’est une histoire insalienne puisque je mène ce projet avec un ami de promotion, Badr Bouslikhin, diplômé du département génie électrique. L’idée est née d’une discussion où je lui partageais des problématiques rencontrées lors de mes interventions. En concevant nos propres objets connectés destinés à optimiser les chaufferies, nous faisons se rencontrer nos expertises respectives : la thermique et l’électronique. Nous commençons tout juste à poser nos premiers équipements avec notre entreprise Thermigo. Je suis très heureux de ce nouveau projet car nous allons aller plus loin dans l’accès à la transition énergétique des copropriétés et cette activité sera complémentaire à celle menée avec Captain’Conso. 
Pour la suite, les choses viendront d’elles-mêmes, en fonction de ce que nous trouverons sur le terrain. Il y a encore beaucoup à faire ! 

 

[1] Le Proto INSA Club (PIC) est une association étudiante qui conçoit et réalise intégralement des véhicules à faible consommation.

 

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07 Dec
From 07/12/2023 14:00
to 07/12/2023 18:00

Sciences & Société

Premier séminaire let’s look up! : les empreintes écologiques de la recherche

Dans le cadre du projet let’s look up! Ingénierie et recherche par le prisme de la santé globale soutenu par la Maison des Sciences de l’Homme Lyon-Saint-Etienne (MSH-LS) et l’Institut des systèmes complexes (IXXI), nous organisons un cycle de séminaires pluridisciplinaires de décembre 2023 à décembre 2025

Ces séminaires visent à sensibiliser la communauté des chercheurs au concept de santé globale questionnant les liens santé humaine-santé animale-environnement.

Lors de ce premier séminaire, nous vous invitons à interroger nos pratiques de recherches quotidiennes avec les conférenciers, Claire Harpet, Aurore Toulou, Pablo Jensen et Yves Gingras.

Entrée gratuite, mais inscription obligatoire (webinaire et présentiel).

18 Sep
18/Sep/2023

Recherche

« À base d’algues, nos emballages jetables sont compostables et comestibles »

Le plastique n’est plus du tout fantastique : omniprésent, on le sait désormais nocif pour l’environnement, la santé humaine et les écosystèmes. Seulement, le plastique est pratique. Ou tout du moins, l’emballage jetable l’est pour bon nombre de situations de la vie courante. Pierre-Yves Paslier, diplômé du département matériaux, a fondé l’entreprise « Notpla ». Avec elle, il met en évidence un fait : dans la nature, l’emballage existe et ne dure jamais plus longtemps que son contenu, comme la peau d’un fruit. L’entreprise de l’ingénieur-produit a trouvé la recette pour fabriquer des emballages jetables et même comestibles à partir d’algues. L’innovation a récemment été récompensée par le Prince William, à travers le Earthshot Prize 2022, dans la catégorie « Construire un monde sans déchets ».

Avec « Notpla », vous introduisez une innovation de taille dans le monde du packaging : remplacer le plastique des emballages jetables par un matériau biosourcé, l’algue. Pourriez-vous résumer ?
Nos produits sont des emballages dits « jetables » dédiés à la consommation instantanée ou hors de chez soi comme les repas à emporter ou les snacks pendant les évènements sportifs. Nous avons souhaité nous concentrer sur l’industrie du déchet jetable car c’est souvent celui qui est le plus à même de se retrouver directement dans la nature. À la différence du packaging plastique ou carton généralement utilisés dans ces cas-là, nos solutions sont naturellement biodégradables puisqu’elles sont fabriquées à base d’algues. L’idée était de ne pas produire un déchet que la nature ne pourrait pas gérer. Concrètement, il suffit de mettre l’emballage au compost ou même, de le manger pour que celui-ci disparaisse ! 

 

Différents types d’emballages jetables à base d’algues proposé par Notpla. ©Notpla

 

Pour arriver à cette solution, vous avez exploré l’industrie des algues, à force d’essais et de recherche. À partir de quelles algues travaillez-vous ?
La plupart de celles utilisées dans nos produits sont des algues brunes et rouges. Selon les usages, nous avons appris à utiliser des espèces différentes, mais c’est un monde très vaste. En Europe, l’industrie des algues n’en est qu’à ses balbutiements contrairement à l’Asie du Sud-Est par exemple, où elle est très développée. En réalité, beaucoup de produits du quotidien élaborés à l’échelle industrielle en contiennent déjà : dans les glaces, des produits pharmaceutiques, en cuisine… Nous avons adapté certaines de leurs propriétés pour en faire du packaging et remplacer le plastique. Du géant de vente d’articles sportifs aux entreprises de livraison de repas à domicile, beaucoup d’entreprises sont intéressées. 

 

La décomposition du déchet à base d’algues est très rapide. © Notpla

 


On dit souvent que le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas. Êtes-vous en accord avec ce principe ?
Bien sûr, la solution la plus simple pour réduire les effets néfastes du plastique est de réduire sa consommation d'emballages, et c’est d’ailleurs le premier réflexe à avoir. Seulement parfois, l’emballage est nécessaire, pour sa fonctionnalité. Le meilleur déchet plastique est celui que l’on ne produit pas car si ce matériau est très performant, il est à haut risque pour les océans, les écosystèmes et même notre santé. Le recyclage du plastique ne fonctionne pas en l’état actuel des choses : dans le monde, seulement 9 % des déchets plastiques sont réellement recyclés. La manière dont on emballe est très déconnectée de la réalité et c’est un fait que j’ai éprouvé les premières années de ma vie professionnelle : j’étais ingénieur-produit dans un grand groupe de produits cosmétiques et d’hygiène. En quelques secondes, de grandes quantités de plastiques sont produites, et mettront des milliers d’années avant de disparaître. 

 

Pierre-Yves Paslier et son associé avaient fait le buzz sur les
réseaux sociaux grâce à leur technique à base d’algues


Zoomons d’ailleurs sur votre parcours professionnel. Comment êtes-vous passé de l’INSA à « Notpla » ?
En sortant de l’INSA Lyon, j’ai été embauché à la suite de mon stage de fin d’études dans un grand groupe. Ayant suivi l’option « design » pendant mes études d’ingénieur, je trouvais intéressant de travailler dans le domaine du packaging : les enjeux de matériaux et d’industrialisation liaient vraiment l’ingénierie et le design. Je travaillais sur les lancements de packaging plastique produits à des centaines de millions d’unités : des produits jetables qu’il était impossible de faire entrer dans des circuits vertueux comme le réemploi par exemple. La situation me pesait. J’ai décidé d’approfondir mes compétences en design avec un master en Innovation Design Engineering dispensé entre l’Imperial College London et the Royal College of Art. À cette occasion, j’ai rencontré mon cofondateur, Rodrigo Garcia Gonzalez avec qui nous nous sommes mis en tête d’explorer des matériaux naturels pour produire un emballage biodégradable. Dans notre cuisine, nous avions tourné une vidéo « tutoriel » qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux grâce à une technique inventé par Unilever à base d’algues. Cela nous a motivés à trouver une solution plus aboutie et à transformer ces expérimentations en un projet solide et scientifique. Les financements et les fonds d’investissements nous ont permis d’embaucher ingénieurs, designers et chimistes. Aujourd’hui, nous avons remplacé plus de trois millions de plastique à usage unique et nous sommes 70 salariés chez Notpla. 

Vous avez suivi une option « design » lors de vos études d’ingénieur. Quels liens faites-vous entre les deux domaines d’expertise ?
Le rôle de l’ingénieur est de résoudre des problèmes et cette capacité peut se traduire de plein de manières différentes. Je crois qu’il est important de pouvoir dialoguer précisément avec les techniciens, mais aussi d’être capable d’expliquer le raisonnement logique derrière la technique. C’est peut-être ici que se rejoignent les deux métiers : le designer s’attarde sur l’usage et le besoin des utilisateurs, il n’est pas nécessairement face à un problème technique, mais prend en compte la problématique sociale à laquelle le produit doit répondre. Avoir les deux casquettes permet finalement d’être à la confluence de la réalité technique et la réalité de la société.

 

L’innovation a été récompensée par le Earthshot Prize 2022,
dans la catégorie « Construire un monde sans déchets».

 

 

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16 Jun
From 16/06/2023 13:00
to 16/06/2023 17:00

Sciences & Société

Journée Lyon Saint-Etienne de la Semaine écologie environnement biodiversité

Cet événement, organisé par le CNRS du 12 au 16 juin 2023 dans plusieurs villes de France, est l’occasion de réunir les chercheuses et chercheurs, partenaires et acteurs du territoire autour d’enjeux scientifiques, environnementaux et de société.

L'objectif : mieux faire connaître les recherches en écologie, environnement et biodiversité conduites dans les laboratoires du CNRS et proposer des réponses innovantes à des enjeux locaux ou globaux. 

Dans ce cadre, des journées thématiques aux formats variés sont organisées grâce aux chercheuses et chercheurs des Dispositifs de partenariat en écologie et environnement, créés par le CNRS pour soutenir des dynamiques de site.

Cette journée de Lyon / Saint-Étienne sera dédiée à la biodiversité. Au programme : recherches du site, arbres forestiers & changement climatique, biodiversité urbaine, biodiversité dans l'Anthropocène, résistance aux antibiotiques… avant une promenade naturaliste de 15h à 17h.

Inscription gratuite mais obligatoire

 

24 May
24/May/2023

Recherche

Quel poids les pluies de demain feront-elles peser sur nos égouts ?

Parmi les conséquences du changement climatique qui pourront affecter la vie sur Terre, le GIEC décrit l’avènement d’évènements météorologiques plus intenses voire extrêmes dans certaines régions. Les probables épisodes de pluie intenses et fréquents pourraient impacter le mode de gestion des eaux pluviales urbaines.

Au sein du laboratoire DEEP1, l’impact du changement climatique sur le réseau d’assainissement unitaire est au cœur de la thèse de Frédéric Gogien. Cet expert en assainissement au sein de Veolia a consacré une partie de ces trois dernières années à évaluer les conséquences des « pluies du futur » sur le fonctionnement hydraulique des réseaux. Accompagné par Gislain Lipeme Kouyi, professeur des Universités et Magali Dechesne, chercheure en ingénierie environnementale au centre de recherche de Veolia, il montre que l’adaptation est nécessaire. Face à l’augmentation des débits déversés, des volumes conséquents d’eau non-traitée pourraient se retrouver dans les milieux naturels.

Simuler les événements pluvieux du futur
C’est un travail très méthodique dans lequel s’est lancé Frédéric Gogien lors de ses premiers mois de recherche. Pour simuler l’évolution des précipitations d’ici 2100, le doctorant a mis en place une méthodologie
2 de construction des pluies futures, appliquée à la ville de Valence. « L’idée générale de cette méthode consiste à se dire qu’un épisode orageux dans le futur ressemblera vraisemblablement à un épisode orageux d’aujourd’hui, mais que son intensité pourra être modifiée. Nous avons réitéré l’exercice à partir de cinq modèles climatiques différents, produisant des résultats contrastés de manière à prendre en compte les incertitudes. » C’est ainsi qu’en étudiant les pluies d’hier, Frédéric Gogien a par analogie, simulé les pluies de demain pour répondre à la question suivante : si d’ici 2100 le système de gestion des eaux urbaines ne subit pas d’évolution, quelles seront les conséquences de ces pluies sur le fonctionnement hydraulique du réseau d’assainissement, notamment sur les déversoirs d’orage ?

Un réseau unitaire déjà à flux tendu
Traditionnellement gérées via des réseaux d’assainissement, les eaux urbaines sont l’objet d’une ingénierie hydraulique poussée. Collectées au sein du réseau dit « unitaire », les eaux usées et les eaux pluviales sont généralement transférées vers des stations d’épuration pour être traitées, avant d’être rejetées vers le milieu naturel. Seulement, lorsque la pluie bat son plein, il est nécessaire d’alléger les infrastructures pour prévenir les débordements. « Parmi les infrastructures capables de décharger le trop-plein de volume, on peut citer les déversoirs d’orage, placés en amont des stations d’épuration et qui agissent comme des soupapes de sécurité et permettent de garantir les performances de traitement. La majorité des rejets des déversoirs rejoint les milieux naturels sans aucun traitement », indique Gislain Lipeme Kouyi.

Parmi les facteurs aggravant la gestion à flux tendu des réseaux d’eaux urbaines, l’urbanisation et l’imperméabilisation des sols, règnent en maître. « Moins l’eau de pluie s’infiltre naturellement dans le sol, plus le réseau unitaire doit gérer des quantités d’eau pluviale importantes, en sus des eaux usées des habitants. À l’avenir, il est peu probable que nos réseaux d’eau actuels soient en capacité de gérer la puissance des ruissellements et les volumes liés au changement climatique », ajoute l’enseignant-chercheur.

Quand la pluie fera dérailler la règlementation
Si les déversoirs d’orage offrent une souplesse de gestion, les rejets des eaux urbaines dans les milieux naturels, eux, sont soumis à une règlementation stricte. Pour les systèmes d’assainissement qui ont fait le choix du critère réglementaire fondé sur le volume, il est autorisé de déverser l’équivalent de 5 % du volume total
3 d’eaux usées produit annuellement par l’agglomération. « Cette règlementation pousse à assurer une protection minimum des milieux naturels. J’ai cherché à savoir si les pluies du futur pourraient modifier la conformité d’un système d’assainissement particulier », ajoute Frédéric Gogien. C’est ainsi que le doctorant et ingénieur a simulé les conséquences des pluies futures sur les déversements du réseau unitaire valentinois. « La tendance est très claire sur le volume rejeté dans les milieux naturels. En fonction des modèles climatiques utilisés, les chiffres varient, mais tous montrent qu’il y aura forcément plus de rejets d’eau non traitée dans les milieux naturels via les déversoirs d’orage », poursuit Frédéric Gogien.

Une adaptation nécessaire
Les résultats du travail de thèse de Frédéric Gogien appellent à imaginer rapidement des solutions pour une gestion nouvelle des systèmes d’assainissement en zones urbaines. « La question de la déconnexion des eaux de ruissellement des réseaux unitaires commence à être traitée à l’échelle européenne, notamment à travers le projet ‘Ville perméable’ porté par la Métropole de Lyon ou encore un projet
4 entamé au sein du laboratoire DEEP. Il s’agit surtout pour les villes de déployer des solutions d’adaptation fondées sur la nature à grande échelle dans le but de favoriser l’infiltration, l’évapotranspiration et de promouvoir la réutilisation d’une partie des eaux de pluie », ajoute Gislain Lipeme Kouyi. Un plan national d’actions pour la gestion des eaux pluviales a émergé en 2021, visant à structurer les politiques publiques en matière de gestion des eaux pluviales. « Il est désormais entre les mains des décisionnaires de favoriser les solutions qui permettent de recréer un nouvel écosystème vertueux. Végétaliser les espaces urbains permet par exemple de baisser la température des villes de 2°C à 4°C. Une ville perméable et végétale est la promesse d’une ville durable, mais surtout vivable », conclut le professeur des Universités.

 

À Lyon, la rue Garibaldi a fait l’objet d’un projet de réaménagement favorisant l’infiltration
et la réutilisation des eaux pluviales. (©Cerema)

 

Ce sujet a récemment fait l’objet d’une publication dans la prestigieuse revue « Water Research ».
Assessing the impact of climate change on Combined Sewer Overflows based on small time step future rainfall timeseries and long-term continuous sewer network modelling. Water Research, 230. Gogien, F., Dechesne, M., Martinerie, R., Lipeme Kouyi, G. (2023).  

 

[1] Déchets, eaux, environnement, pollutions (INSA Lyon)
[2] Cette méthodologie se décline en deux étapes : une descente d’échelle spatiale dérivée de la méthode quantile/quantile et une désagrégation temporelle par recherche d’analogues. Cette seconde étape s’appuie notamment sur la mise en évidence d’une relation entre la pluie et la température : plus il fait chaud et plus les intensités de pluie sont élevées.
[3] Source : Arrêté ministériel sur l’auto-surveillance du 27 juillet 2015
[4] H2020 Multisource

 

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25 Apr
25/Apr/2023

Formation

« Il est nécessaire d’inciter les mobilités universitaires bas-carbone »

Dans un contexte contraint par l’urgence climatique et compte tenu du fort impact environnemental du voyage, comment repenser la mobilité universitaire à l’international ? C’est le sujet qui a occupé Antoine Humbert, Gladys Leclerc, Sarah Spagnesi et Kathleen Izquierdo, lors de leur cursus au sein de la formation mastère spécialisé Manager de l’Environnement et de l'Éco-Efficacité Énergétique (ME4). Dans le cadre de leur « Projet de Compétences Acquises », ces étudiants se sont mis en quête de solutions concrètes et applicables à l’INSA Lyon en matière de stratégie bas-carbone. 

Dans votre rapport intitulé « Alignement de la politique de mobilité internationale des étudiants avec la stratégie bas-carbone de l’INSA Lyon », vous décrivez vous être appuyés sur des constats précédemment établis par le projet GEnEPI1, mené par des étudiants de l’INSA Lyon en 2021. Quels étaient ces constats en matière de mobilité étudiante ?

Kathleen Izquierdo : Le rapport GEnEPI2 « Décarbon’INSA » mené par des étudiants de troisième année du département génie énergétique et environnement établit la liste des émissions de gaz à effet de serre liées aux mobilités internationales des étudiants et du corps professoral. Il propose aussi des préconisations pour réduire les émissions et inscrire les mobilités dans une trajectoire bas-carbone. Sur l’année 2019, près d’un quart du bilan carbone de l’établissement était dû aux « déplacements aériens étudiants », soit 2076 tonnes CO2eq émises. Cela s’explique : avec plus de 200 universités partenaires à travers le monde, l’INSA Lyon a une politique de développement international ambitieuse. Les offres de séjour longue distance sont nombreuses ; la mobilité étudiante d’une durée minimale d’un semestre étant un critère d’obtention du diplôme selon le référentiel des études rédigé par la Commission des Titres d’Ingénieurs (Cti), chaque département de spécialité doit accompagner les étudiants sur leurs projets de mobilité. Deux fois sur trois, les trajets sont réalisés en avion, et l’impact environnemental est significatif. 
Suite à l’étude GEnEPI, le PassCarbone a été instauré au sein du département GEn. Cet outil de comptabilité fixe un quota carbone par étudiant à 5 tonnes CO
2eq pour réaliser l’ensemble des mobilités du cursus de spécialité. Le dispositif n’interdit rien, les étudiants peuvent demander des dérogations dans le cadre de projets nécessitant une mobilité plus lointaine. Le bilan de ce dispositif est positif puisqu’il sensibilise et permet aux étudiants d’envisager leur mobilité autrement, notamment en utilisant des moyens de transport moins polluants.

 

Face à ces constats, comment avez-vous questionné la nécessité de rendre obligatoire la mobilité à l’international ?

Antoine Humbert : La raison d’être des mobilités est intrinsèquement liée à l’acquisition de multiples compétences, qu’elles soient relatives aux savoirs et aux savoir-faire, au développement de compétences relationnelles, linguistiques ou personnelles. Au-delà des apports académiques et professionnels, cela permet aux élèves-ingénieurs d’élargir leurs horizons, de développer une adaptabilité et une ouverture aux autres : des qualités indispensables pour devenir un ingénieur ancré dans la réalité, capable de répondre aux enjeux sociétaux d’aujourd’hui en faveur d’un développement durable. Nous avons donc cherché d’autres formes d’expériences permettant d’accéder à des compétences similaires : un engagement associatif, un tour de France à vélo, une expérience de woofing, être professeur de français langue étrangère, un engagement pour devenir mentor de jeunes issus de milieux défavorisés… Bien sûr, chaque levier d’action est plus ou moins facile à mettre en place et aura un potentiel d’impact différent.

 

Quels sont les principaux leviers qui peuvent être actionnés pour réduire la facture écologique des mobilités académiques étudiantes ? 

Gladys Leclerc : Pour faire mieux, il est indispensable de dresser un état des lieux de la situation existante. Pour ce faire, il faut collecter de la donnée. Les évaluations carbone réalisées jusque-là se basent sur des extrapolations. Or, disposer de données plus précises est primordial pour conduire efficacement le changement. Cela permet notamment d’envisager la création d’un outil de suivi et de pilotage des mobilités plus fiable. Une fois les données connues, il est possible de fixer un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’engager un plan d’action pour atteindre cet objectif. Ensuite, le volet financier est très important. Aujourd’hui, beaucoup de bourses sont proposées aux étudiants « pour aller loin ». Or, nous avons constaté la nécessité d’inciter financièrement les mobilités douces. Pour accompagner et soutenir les changements de pratiques, un système de bourses « bas-carbone » doit être mis en avant. Nous avons imaginé un « badge mobilité » qui intégrerait le temps de transport, souvent plus long, lié aux mobilités douces pour les voyages européens. En complément au sujet financier, l’INSA pourrait accompagner ses étudiants dans la préparation, l’organisation de départs groupés ou la mutualisation des bagages. Enfin, il apparaît nécessaire de créer de nouveaux récits et de mettre en lumière des expériences de mobilité douce stimulantes. Le deuil des mobilités existantes est inévitable pour atteindre les objectifs des Accords de Paris… Certains étudiants ont d’ailleurs déjà commencé, comme Jules Ducas, étudiant à l’INSA Lyon qui avait rejoint son université d’accueil à vélo. Ces récits permettent d’envisager les choses sous un autre angle pour les élèves-ingénieurs qui s’apprêteraient à partir à l’étranger et peuvent susciter l’envie de faire autrement.

 

La mobilité internationale étudiante préoccupe beaucoup les institutions et la jeunesse très sensible aux défis environnementaux. C’est un sujet qui nécessite un profond travail de conduite du changement : un terrain idéal pour des étudiants en éco-efficacité ?

Sarah Spagnesi : Nous avons relevé un engouement très fort autour du sujet de la part de toute la communauté, d’autant que le contexte externe a beaucoup de poids, en particulier chez les étudiants qui manifestent de plus en plus d’intérêt sur ce sujet-là. Cela oblige les établissements à être plus proactifs que réactifs. À l’INSA Lyon, des initiatives ont déjà été mises en place mais elles restent insuffisantes. Loin de vouloir supprimer totalement les mobilités des étudiants et malgré un contexte contraint par les réglementations, il est possible et même nécessaire de faire mieux au vu du contexte environnemental, social et politique. Les changements rapides sous contraintes sont souvent difficiles à opérer et le sujet de la mobilité n’y échappe pas. Les freins aux changements identifiés sont essentiellement structurels, organisationnels et sociétaux. Toute politique de changement s’accompagne de mesures d’adaptation. Nous avons été ravis de constater l’intérêt de l’INSA Lyon pour ce sujet de transformation et soulignons la volonté de l’établissement à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

 

La formation mastère spécialisé : Manager de l’Environnement et de l’Éco-Efficacité
Un cursus au service du développement durable et en adéquation avec le Plan Climat et la Stratégie Nationale Bas Carbone.

Fort de plus de vingt ans d’existence et d’expérience, cette formation fait évoluer sans cesse son enseignement pour répondre aux besoins et aux évolutions du marché. Aujourd’hui l’écologie industrielle et territoriale, l’économie circulaire, la maîtrise de l’énergie, la RSE/RSO, le droit de l’environnement, les énergies renouvelables, ainsi que le management QHSE harmonisé sont des thématiques au cœur des enjeux globaux du développement durable et représentent le socle de cette formation.

En savoir plus :  Les formations mastères spécialisés proposés par l’INSA Lyon

 

[1] GEnEPI est l’acronyme de « GEn Équipe Projet Interdisciplinaire » qui vise à travailler la dynamique de groupe, la gestion de projet et la communication orale et écrite à travers un projet collectif au sein du département GEn.

[2] Anouk et al., « Projet GEnEPI Groupe 2 - Mobilité Internationale -Livrable 1 : Bilan actuel ». 30 novembre 2021.

 

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07 Jun
07/06/2023

Sciences & Société

Meet & Fabrik 2023 : Table ronde "Réduire l'impact environnemental de la recherche"

Comment réduire l'impact des activités de recherche sur l'environnement ? Venez répondre à cette question le 7 juin autour d'une table ronde organisée par la Fabrique de l'Innovation dans le cadre de l'événement Meet&Fabrik !

Comme tous les secteurs, la recherche est elle aussi soumise à des enjeux de réduction de son empreinte carbone. Comment accompagner cette transition ? A travers les témoignages d'acteurs de la recherche publique, mais également privée, découvrez plusieurs leviers d'action : réduction des dépenses énergétiques via un plan de sobriété, sensibilisation des équipes de recherche pour faire évoluer leurs pratiques vers des comportements plus écoresponsables, analyse du cycle de vie... Inscriptions gratuites

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