Art & Culture

15 Mar
15/Mar/2024

Art & Culture

Repenser les espaces et explorer les vertiges : les projets de la section Danse-études

Chaque année, la section Danse-études propose des projets chorégraphiques ambitieux et de très grande qualité. L’édition 2024, ne déroge pas à la règle. Avec les projets « Nos corps et nos espaces » et « Vertiges », la section propose de questionner les espaces à leur manière. Interview avec Delphine Savel, responsable de la section Danse-études.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ces deux projets ?
Deux projets ambitieux dans lesquels nos élèves ingénieurs danseurs s’investissent toute l’année à raison de 3h à 18h par semaine et en week-end. Des créations chorégraphiques qui redonnent de la place au corps et viennent questionner les arts dans leurs transdisciplinarités. Le public fera l’expérience des espaces externes et internes du corps à travers des expériences vertigineuses parce qu’audacieuses.

Comment s’est déroulé le travail pour nos élèves ? 
Les projets chorégraphiques s’organisent autour d’équipes artistiques complètes et sous la direction d’un chorégraphe professionnel. Les étudiants travaillent au contact de professionnels du spectacle vivant afin de co-construire une création chorégraphique annuelle. Il s’agit d’accompagner nos étudiants à mettre en œuvre tout un potentiel physique et sensible, une intelligence globale incarnée et exprimée par le mouvement.

Je dirige la section Danse-études avec les convictions suivantes : comme l’ingénieur, le danseur est responsable individuellement de sa création, mais comme l’art de l’Ingénierie, l’art de la Danse est par essence un art collectif. La difficulté physique intrinsèque de la danse crée une volonté et une énergie nécessaire au dépassement de soi. Il s’agit d’un challenge, d’une performance à reconquérir chaque jour. 

Comment s’est imposé le choix des thématiques ? 
Je travaille en collaboration avec les chorégraphes trois mois avant leur arrivée à l’INSA. Nous réfléchissons à associer leurs travaux de recherche à l’ADN de notre école et à la spécificité du public élève ingénieur : des femmes et hommes qui seront amenés à participer à une culture humaniste.

Pour la collaboration avec Natacha Paquignon (Compagnie Corps au bord), questionner les relations entre les corps et les espaces était une évidence. Quels dialogues entretiennent nos corps avec les différents espaces ? Quels ressentis ? Comment transformer nos perceptions ? Confronter le réel au virtuel à travers l’art numérique afin de chahuter les aprioris, renverser les perceptions donc les sensations. L’idée d’une déambulation a émergé très vite afin de placer le public dans cette immersion réflexive et sensorielle. 

Pour la collaboration avec Nicolas Barry (Compagnie Ensemble Facture) nous avons d’abord réfléchi à un partenariat multi-disciplinaires visant à mélanger les arts dans les sections arts-études de l’INSA Lyon. Nicolas a souhaité très rapidement partir sur la notion de Vertige, entendue au sens de la sensation provoquée par une perte de repères. Dans l’histoire de l’art, le vertige peut être lié à l'invention de la perspective, qui a créé la sensation, chez les spectateurs que « l’espace que je vois n’est peut-être pas l’espace ». À partir de ce principe, Nicolas Barry souhaitait inviter les étudiants à penser leur pratique à partir de l’idée de vertige, appliqué à leur propre médium. L’idée étant de créer une pièce hybride, où le public serait invité à faire l’expérience du vertige, comme une expérience sensorielle et poétique où le projet serait d’essayer de saisir, grâce au vertige, le principe qui sous-tend, selon nos convictions, une grande part de la plus belle émotion provoquée par les œuvres d’art : le trouble.

Chaque année, la section travaille avec de grands chorégraphes et de belles compagnies. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces collaborations ? 
La section Danse-études fête cette année ses 33 ans. Dès sa conception la qualité des collaborations artistiques faisait partie du cahier des charges. Avec un parrain tel que Maurice Béjart, il ne pouvait en être autrement.
Depuis 11 ans je m’inscris dans cette lignée. Je mets un point d’honneur à créer des collaborations ambitieuses, novatrices avec des compagnies de danse régionales en pleine émergence avec à leur tête des artistes prometteurs que je découvre ou dont j’entends parler, mais aussi avec des compagnies de renommée nationale et internationale. 

Nous travaillons sur la qualité des corps et des imaginaires dansants des élèves ingénieurs et celle-ci est reconnue par les regards experts de nos collaborateurs de la Biennale de la Danse, de la Maison de la Danse, des Subsistances, de la DRAC, du CND… Dominique Hervieu a accepté de succéder à Maurice Béjart parce que la section Danse-études et ses élèves relèvent chaque année le défi d’une danse amateure au sens noble du terme. Des passionnés de danse qui font plus qu’interpréter : ils et elles mettent en jeu leur singularité, leur authenticité afin d’incarner ce potentiel physique et sensible à travers le mouvement dansé. 

La section Danse-études joue chaque année sur le plateau de la Rotonde, mais elle a été aussi invitée à investir des plateaux de scènes nationales (Hexagone de Meylan, TNP de Villeurbanne), celui de la Maison de la Danse, des Subsistances, du festival professionnel Chaos Danse, du festival Cluny Danse …

Cette année, les sections travaillent ensemble, est-ce une volonté ? 
Chaque année la section Danse-études collabore intimement avec l’option lumière et son de la section Théâtre-études : les Teks… mais tous les deux ou trois ans cette collaboration s’étend aux autres sections. Cette année toutes seront à nos côtés : l’art de la Danse est par essence un art collectif… on y revient !

 

« Nos corps et nos espaces » - Du 25/03/2024 au 29/03/2024
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« Vertiges » - Du 25/03/2024 au 29/03/2024
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