Numérique

16 Jun
From 16/06/2022 13:30
to 16/06/2022 18:00

Institutionnel

Entreprises, Start-ups et Enseignement Supérieur: comment innover et entreprendre ensemble à l'international ?

L’INSA Lyon et la French Tech One co-organisent un événement autour des relations écoles/entreprises à l'international.

Acteurs privés, enseignants-chercheurs et personnels des relations internationales sont invités à se réunir pour discuter ensemble les clés d'une collaboration réussie.

Temps forts de l'après-midi :

◾ 13h30 | Ouverture

Prof. Frédéric FOTIADU, Directeur de l’INSA Lyon

◾  14h | Présentation du projet FIT Europe

Prof. Lionel BRUNIE, Directeur du Département Informatique à l'INSA Lyon et Dorothée BRAC DE LA PERRIERE, Chargée de Projets Européens

Soutenu par la Commission Européenne, ce projet a réuni 4 universités européennes, des start-ups et des entreprises pour former des étudiants ingénieurs en informatique aux enjeux éthiques et sociétaux soulevés par les technologies du numérique.

15h | Table-ronde : « Regards croisés sur la coopération entre secteur économique et enseignement supérieur »

En présence de Juliette Jarry, Vice Présidente Déléguée au Numérique de la Région Auvergne-Rhône-Alpes de 2016 à 2021, qui partagera son expertise sur le développement du Campus Région du Numérique.

◾ 16h | En parallèle :

Rencontre entre chercheurs et entrepreneurs : 5 startups présenteront leurs freins technologiques et besoins en R&D. Intéressés ? Il reste des places.
◾ Workshop : "Monter une formation innovante à partir de cas pratiques des start-ups et d’objectifs pédagogiques" - Publics: Entreprises, start-ups, enseignants-chercheurs.

Animé par Lionel BRUNIE & Harald KOSCH, Responsable de la Chaire Distributed Information System de l’Université de Passau, Allemagne.
Workshop : "Comment l’enseignement supérieur s’empare des dispositifs européens pour coopérer avec ses partenaires industriels" - Publics : Services des relations européennes et/ou internationales, enseignants-chercheurs, entreprises

Animé par Dorothée BRAC DE LA PERRIERE & Marie-Cécile BARRAS, Chargée de projets européens à INSAVALOR

 

 

 

 

28 Jun
From 28/06/2021 16:00
to 28/06/2021 18:00

Sciences & Société

[Jumeau Numérique] Atelier 1 : Place de l'homme dans le Jumeau

Action GDR MACS : Jumeaux Numériques pour les Systèmes de Production

Les Jumeaux Numériques de Systèmes de Production sont un des piliers de l'Industrie du Futur et de nombreuses initiatives de recherche et de développement se sont lancés ces dernières années en France.

Grâce au soutien du GdR MACS, une action a été lancée visant à créer et fédérer une communauté dynamique autour de cette thématique et de partager expériences et compétences, aussi bien industrielles qu’académiques. Cette action se décline en plusieurs ateliers d'échange et de partage, sur une thématique précise.

Le premier atelier aura lieu le lundi 28 juin 2021, de 16h à 18h. Le thème portera sur la place de l’humain dans le Jumeau Numérique, du simple observateur, au décisionnaire à un « composant » à part entière du Jumeau.

Trois autres ateliers sont prévus courant 2021.

Informations complémentaires et inscription : https://action-jn.sciencesconf.org/
11 Mar
11/03/2021 17:30

Sciences & Société

[MEET-UP] Numérique responsable

Un évènement proposé par TUBA avec la participation de la SNCF digital, EDF Aura, INSA Lyon, Fairphone et Fairness

Le développement rapide du digital et l’accélération de nos usages numériques bouscule nos sociétés : mais quel impact le #numérique a-t-il sur l’environnement et les humains ? Quelles pratiques peuvent être mises en place pour concevoir des services numériques responsables ?

☑️ Inscription obligatoire : https://bit.ly/3qtp5Vi

04 Feb
04/Feb/2021

Recherche

Progrès numérique et sobriété : un mariage de raison

La pandémie et les confinements successifs auront fini d’accomplir la tâche : il n’est plus question de se passer de l’outil digital. Mais désormais, la transition numérique, aussi incontournable soit-elle, soulève une question : est-elle compatible avec la transition énergétique ? 
Il semblerait que la technologie mette à nouveau l’humain face à son rapport au progrès, aux limites de la planète et du temps. Entre accélération et freinage d’urgence, quatre chercheurs de l’INSA Lyon prennent le temps de l’explication, et invitent à reconsidérer le besoin. Société numérique + enjeux climatiques : comment satisfaire l’équation ?

Le numérique prodige, déchu.

Hervé Rivano, Jean-François Trégouët et Nicolas Stouls sont chercheurs à l’INSA Lyon. Ils publiaient en novembre dernier une tribune qui s’attachait à démontrer la menace pesante du numérique sur la transition énergétique. « Le numérique est souvent considéré comme une porte de sortie pour réduire la consommation d’énergie dans beaucoup de secteurs. Mais les impacts environnementaux liés à son usage croissant sont bien trop sous-estimés », introduit Jean-François Trégouët, maître de conférence à l’INSA Lyon et membre du laboratoire AMPERE1.

Selon le Shift Project, la part du numérique dans le total mondial des émissions de gaz à effet de serre se hisse à 3,7 %2. « Les impacts directs sont principalement liés au cycle de vie des terminaux et leur utilisation. Les ordinateurs, les boîtiers internet ou les câbles sont fabriqués puis acheminés aux quatre coins du monde. Puis pour faire fonctionner ces objets, il faut produire de l’électricité, prévoir des centres de stockage et différents réseaux qui acheminent les données. Tout ça pèse dans le bilan carbone mondial. Les impacts indirects quant à eux sont tout aussi importants mais bien plus difficiles à évaluer », ajoute-t-il. 

Parmi les conséquences difficiles à mesurer, « l’effet rebond » qui se traduit par une augmentation de la consommation, lorsqu’une solution technique est optimisée. « C’est un phénomène paradoxal. Par exemple, alors que les quantités d’énergie nécessaires pour faire transiter une donnée diminue grâce aux avancées des ingénieurs, la consommation d’énergie mondiale dédiée au numérique ne cesse de croître. C’est l’effet rebond : bien que l’outil soit plus efficace, nous consommons plus de ressources ! », illustre Hervé Rivano, professeur à l’INSA Lyon et chef de l’équipe Agora3 au laboratoire CITI4

Le numérique qui semblait représenter une si belle opportunité pour répondre aux enjeux environnementaux, ne semble donc pas remplir toutes ses promesses. Et alors que l’on doit l’émergence du numérique à la recherche technologique, c’est cette dernière qui semble être convoquée pour optimiser encore et encore, l’outil.

Ingénieurs et chercheurs, à la barre.

Inventer, réinventer, trouver des méthodes de réduction de la consommation en énergie ou en matière première… L’optimisation technique fait le quotidien des chercheurs. « Tout est presque faisable en matière de technologie. Il est par exemple tout à fait possible d’imaginer d’inclure les data-centers à l’échelle d’une ville et réutiliser la chaleur produite en l’injectant directement dans le réseau de chaleur urbain. Il existe de nombreuses pistes prometteuses et stimulantes pour les ingénieurs et les chercheurs, mais ces pistes répondent à quelle nécessité ? Celle de chauffer des habitations, ou celle de consommer encore plus de données ? Il est primordial de questionner notre besoin », pose Nicolas Stouls, maître de conférence et membre du laboratoire CITI

Cette attitude, c’est celle communément appelée « la sobriété numérique », une notion qui rappelle que le progrès doit servir des causes, et ne pas être un objectif en soi. Kévin Marquet, maître de conférence et enseignant au département informatique de l’INSA Lyon, a participé aux ateliers menés par le Shift Project sur la question. « La sobriété numérique consiste à ne plus nécessairement passer par des technologies pour effectuer une tâche, mais à piloter ses choix à travers une attitude critique vis-à-vis de la technologie. Il s’agit de se donner un choix, plutôt que de le subir », explique-t-il. 

Référé-suspension : le besoin questionné.

Si la capacité à interroger l’utilité de la demande semble être nécessaire pour voir diminuer l’impact environnemental du numérique, le chercheur déplore l’attitude simpliste qui consiste à renvoyer l’utilisateur à sa propre et unique responsabilité. « Le modèle économique le plus répandu sur internet est celui de la publicité, basée sur des systèmes de ciblage très énergivores. Alors, le consommateur aura beau avoir fait ses choix numériques le plus sobrement du monde, une bonne partie du problème lui échappe encore. Les grands silencieux dans ce combat, ce sont les états des pays développés où la surconsommation numérique règne et dont le pouvoir de régulation est puissant. Tout ceci est une affaire de collectif : individus, entreprises et états, chacun a le pouvoir d’interroger l’utilité de ses comportements », ajoute Kévin Marquet.

Si le choix du consommateur est restreint et les politiques de régulation silencieuses, qu’en est-il du choix de l’ingénieur-concepteur, souvent à l’origine de la réponse à la demande ? « Le mythe du savant dans sa tour d’ivoire oublie que le chercheur fait partie de la société en tant que citoyen actif. La sobriété numérique est un champ de recherche passionnant pour les économistes et les sociologues, mais néanmoins, ses concepts pluridisciplinaires impliquent l’ingénieur et questionnent le rôle socio-politique des chercheurs », dit Jean-François Trégouët.  

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »

Pour répondre aux défis majeurs de notre époque, l’INSA Lyon a récemment entamé un chantier d’évolution de la formation, avec au cœur du projet, le développement durable et le numérique. « Donner à penser et à comprendre pour que les citoyens construisent leurs choix en conscience fait partie de nos missions de chercheur. Les liens entre transition numérique et transition écologique ne sont pas toujours évidents à percevoir, et nous espérons pouvoir apporter aux élèves-ingénieurs, les clés pour les comprendre », ajoutent les enseignants-chercheurs également engagés dans les ateliers de réflexion autour de la formation.

La préoccupation semble également avoir irradié au-delà des laboratoires et des salles de classe. « User d’un numérique plus responsable » : c’est une ambition inscrite dans le plan stratégique de l’établissement pour 2030 et dont les nombreuses dimensions nécessiteront un arbitrage, comme l’explique Hugues Benoit-Cattin, chargé du numérique. « Le chantier de la responsabilité numérique de l’établissement est très vaste. Devenir une structure numériquement responsable, c’est autant faire en sorte de consommer des solutions locales, que mutualiser les ressources informatiques et former ses personnels et étudiants à adopter une hygiène numérique. Des actions sont déjà engagées, et nous devons aller plus loin. Je pense également à la logique d’inclusion, dans l’accompagnement du handicap par exemple, qui est une belle illustration de ce à quoi le numérique peut servir, et où le progrès sert la cause », conclut Hugues Benoit-Cattin. 

 

Rencontre-débat Pop’Sciences
Pour aller plus loin : Hervé Rivano, Nicolas Stouls et François Trégouët ont animé une rencontre-débat en décembre dernier. La rencontre est à retrouver ici « Télétravail, 5g, Netflix… Notre empreinte numérique est-elle soutenable ? » 

 

Génie électrique, électromagnétisme, automatique microbiologie environnementale et applications (INSA Lyon, ECL, Lyon 1, CNRS)


https://theshiftproject.org/article/pour-une-sobriete-numerique-rapport-shift/
3 AlGorithmes et Optimisation pour Réseaux Autonomes
4 Centre d’innovation en télécommunications et intégration de services (INSA Lyon/INRIA)

 

Pour aller plus loin sur le sujet : 
Podcasts « Les cœurs audacieux » - Saison 2 / Épisode 5 - 21 avril 2022
 

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08 Sep
08/Sep/2020

Formation

« On peut faire beaucoup de choses à distance, mais l’apprentissage est un échange où la relation humaine est primordiale. »

Télétravail, cours en distanciel ou même apéro-visio… La crise sanitaire a fait évoluer nos quotidiens, de plus en plus « digitalisés ». Pour beaucoup, cela a été une découverte, pour d’autres, plus initiés, un approfondissement des possibilités offertes par l’outil numérique. À l’INSA Lyon, les cours à distance avaient été rapidement mis en place grâce à la collaboration entre étudiants et enseignants. À l’aube de cette rentrée 2020/2021 qui s’annonce historique, Hugues Benoit-Cattin, récemment nommé directeur adjoint en charge du numérique, fait le point : la crise sanitaire a-t-elle modifié notre rapport au numérique à l’INSA Lyon ? 

Le numérique s’est rapidement imposé comme une solution aux contraintes du confinement pour beaucoup de français. D’ailleurs, la communauté INSA Lyon a su réagir plutôt rapidement à la situation. Aujourd’hui, quel bilan peut-on tirer du confinement en matière de numérique pour l’établissement ? 

Effectivement, étudiants, enseignants, chercheurs et personnels ont fait preuve d’une capacité d’adaptation extraordinaire, et en un temps record. Chacun a apporté sa pierre à l’édifice, en particulier dans la mise en place d’outils de travail. Certains logiciels de visio-conférence ou de travail collaboratif que nous utilisions déjà ont pris plus de place dans la période de confinement, puis nous en avons acquis d’autres pour pouvoir assurer nos missions spécifiques, notamment pédagogiques. Les étudiants, proactifs, se sont investis très largement en proposant des solutions à leurs enseignants : en une semaine, la plupart des départements de spécialité assuraient leurs cours à distance.
Au-delà de la dimension pratique, je crois que cette expérience hors du commun a permis de développer la confiance : entre étudiants et enseignants, confiance entre les personnels et ce malgré une non présence physique. Cela a modifié le regard que l’on pouvait avoir sur le télétravail et le télé-enseignement. Les membres de la communauté INSA ont fait preuve d’une conscience professionnelle hors norme malgré des conditions de travail souvent dégradées. 

Comment vont se dérouler les cours à l’INSA Lyon à la rentrée ? On imagine une forte présence du télé-enseignement pour limiter les contacts entre les étudiants. Peut-on d’ailleurs se permettre de dire que le fonctionnement est rodé ? 

Nous allons suivre les préconisations préfectorales et ministérielles pour la protection de nos personnels et usagers. Pour l’enseignement, les cours en amphithéâtre se feront à distance ; les travaux dirigés pourraient être assurés en présentiel si les salles de classes permettent de respecter les distanciations, ce qui n’est pas toujours le cas et qui nécessitera peut-être de séparer la classe en deux groupes, ou de passer en comodal1. Le présentiel reste encore possible pour les travaux pratiques, en se tenant éloigné le plus possible les uns des autres. Pour les personnels et enseignants-chercheurs, le travail en présentiel reste la règle. Cependant, il est possible de mettre en place jusqu'à deux jours de travail à distance par semaine si cela n’entrave pas la bonne marche des services.
Malheureusement, en raison de sa taille, le site de l’INSA Lyon n’est pas à l’abri de l’apparition de clusters malgré toutes les précautions prises, ce qui nous obligerait à passer les enseignements en tout distanciel. Une chose plus difficile qu’elle en a l’air puisqu’il faudrait agir au cas par cas. Si dans ces modalités à distance, les solutions digitales sont incontournables, il ne faut pas penser que le numérique est la solution à toutes les crises. D’ailleurs, je crois que le confinement a souligné l’importance et la valeur d’un face-à-face et l’enseignement en est un bon exemple : on peut faire beaucoup de choses à distance, mais apprendre est un échange où la relation humaine est primordiale. 

Le prochain conseil d’administration fera les choix et orientations stratégiques concernant le numérique au sein de l’établissement. En tant que directeur adjoint au numérique fraîchement nommé, quelles seraient vos ambitions pour la transition digitale de l’INSA Lyon ? 

Le confinement a pour moi souligné une fracture numérique importante : l’usage du digital est très différent selon les personnes. En matière d’équipement, d’environnement de travail mais aussi d’usage. On peut penser que les jeunes générations sont à la pointe, mais ça n’est pas toujours le cas. Certains y vont de façon autonome, d’autre peuvent avoir plus de mal à s’adapter à un environnement changeant et en ressentir de la souffrance. Dans les deux cas, le facteur social y est pour beaucoup. C’est un vrai sujet et c’est pourquoi je souhaiterais que le numérique à l’INSA Lyon soit le plus inclusif possible. Le second volet qui me tient à cœur est de développer le numérique de façon responsable et durable, car son empreinte carbone est loin d’être neutre. Aussi, je crois qu’il serait important d’interroger la souveraineté numérique d’un établissement public comme le nôtre : l’urgence du confinement nous a fait utiliser des outils massivement américains, mais maintenant, sans basculer dans des postures dogmatiques, il est nécessaire de penser à consommer du numérique local. Enfin, je souhaiterais que l’INSA Lyon soit reconnu comme un acteur clé sur la scène du numérique car il en a toutes les qualités que ce soit à travers ses activités de recherche ou son offre de formation. 

 

1L’enseignement comodal propose une séance en deux modes : en présentiel et à distance. Le cours est ainsi proposé en présence, en streaming direct (synchrone) et en vidéo enregistrée (asynchrone).

 

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11 Jun
11/Jun/2020

Recherche

L’app StopCovid : guérir le mal par la tech ?

« Le déconfinement n’a pas changé grand-chose à mon quotidien. J’ai toujours peur de sortir, de côtoyer le virus et de le transmettre à mes proches », confie Martine, personnel administratif à l’INSA Lyon. Depuis l’annonce de la reprise progressive de la vie économique, bon nombre de citoyens comme Martine craignent de s’aventurer dans les lieux publics, songeant aux risques de contracter le Covid-19 sans le savoir. « J’ai entendu parler de cette application, StopCovid, qui nous permettrait de tracer nos contacts et prévenir si nous avons été à proximité d’une personne qui par la suite a été testé positive. Mais je ne comprends pas tous les tenants et les aboutissants de cet outil. En plus, on nous a fait peur avec le traitement de nos données échangées pendant nos réunions en visio avec des outils collaboratifs comme Zoom, durant le confinement. Alors une application qui manipule des données de contact, je suis méfiante », ajoute-t-elle, septique quant à l’utilisation future de cette application.

Casser les chaînes de transmissions du Covid-19, pas les libertés

Il y a peu, le gouvernement français détaillait les modalités de la deuxième phase du déconfinement. Réouverture des bars et restaurants, de certaines frontières et retour des lycéens dans leurs établissements… Autant de situations génératrices de contacts physiques avec nos semblables où il nous faut rester prudents, respectant gestes barrières et port du masque. Autre point soulevé par Édouard Philippe lors de l’annonce détaillant la deuxième phase du déconfinement du pays, le lancement d’une application de contact tracing capable de mémoriser les contacts physiques prolongés des utilisateurs.

Patients symptomatiques ou transmission silencieuse, le modèle de propagation du coronavirus SARS-CoV-2 n’est pas encore totalement compris par les épidémiologistes. Cependant une certitude subsiste : la probabilité d’infecter d’autres personnes est plus élevée aux premiers stades de la maladie. Pour prévenir rapidement les personnes d’un risque d’infection et couvrir les situations de transmissions particulières comme les trajets en transports en commun, l’application StopCovid propose d’informer son utilisateur d’une exposition à risque au Covid-19, grâce aux signaux Bluetooth émis par son téléphone portable. « En fait, le principe de l’application est le même qu’une enquête sanitaire manuelle. Le contact tracing est connu des médecins et permet de retrouver les chaînes de propagation d’une épidémie. Ici, l’outil numérique complète les enquêtes sanitaires existantes en conservant une trace des contacts prolongés que l’utilisateur pourraient oublier ou ne pas connaître, cas typiquement rencontré dans les transports en commun. En cas d’infection avérée, les individus qui ont été en contact avec la personne infectée seront notifiées d’une exposition à risque, et pourront ainsi réagir pour ne pas devenir un facteur de propagation », explique Antoine Boutet, enseignant-chercheur du département Informatique de l’INSA Lyon et membre de l’équipe PRIVATICS1 qui a participé à la conception de cette application.

StopCovid n’était pas encore disponible sur les plateformes d’applications qu’elle faisait déjà parler d’elle. Souvent mal comprise, elle pourrait pourtant s’avérer utile à un déconfinement efficace évitant de nouvelles contaminations et l’éventualité d’une nouvelle phase de confinement. « De nombreuses applications de type contact tracing ont rapidement émergé au début de l’épidémie, mais malheureusement, toutes ne sont pas respectueuses de la vie privée de leurs utilisateurs. L’équipe PRIVATICS a rapidement voulu se rendre utile dans le combat contre le Covid-19 : nous avons ainsi développé le protocole ROBERTqui décrit comment l’application devrait fonctionner afin de prévenir des fuites d’informations personnelles », annonce Antoine Boutet.

Bluetooth VS géolocalisation

Des concepts de traçage numériques étudiés partout dans le monde, mais des modalités de suivi qui diffèrent selon les pays, oscillant entre urgence sanitaire et liberté individuelle. Parmi ces outils, deux tendances se dessinent : la géolocalisation, technologie de « tracking » s’appuyant sur un système GPS qui permet de déterminer la localisation d’une personne avec une certaine précision. Et le Bluetooth, technologie de « tracing » majoritairement utilisée dans le cas du traçage numérique, correspondant au besoin actuel de capter une proximité physique entre individus. « Pour expliquer le fonctionnement de l’application, prenons l’exemple d’Alice, qui décide d’installer StopCovid et d’activer la fonction Bluetooth de son smartphone. Lors de l’installation, aucune authentification n’est nécessaire. L’application générera des pseudonymes aléatoires, utilisés les uns après les autres pendant une période limitée. Lors d’un trajet dans les transports en commun par exemple, le téléphone d’Alice détectera via le Bluetooth, les pseudonymes associés aux appareils mobiles voisins à moins d’un mètre du sien, croisés pendant au moins quinze minutes. Si plus tard Alice ressentait les symptômes du Covid-19 et était testée positive, elle donnerait l’autorisation de partager anonymement les pseudonymes détectés pendant sa phase de contagion avec l’autorité sanitaire, qui informerait à son tour les appareils ayant croisé la route d’Alice. Les utilisateurs notifiés recevraient également des consignes à suivre, afin de bien réagir face à la situation », poursuit l’enseignant-chercheur spécialiste des questions de conception et développement d’outils d’amélioration de confidentialité numérique au sein du laboratoire Citi.

Du « tracing » au « tracking », n’y-a-t-il qu’une lettre ?

Conçue pour améliorer le dépistage des dangers de contaminations dans les lieux publics, l’application permettrait de gagner 24 à 48 heures sur le travail des brigades sanitaires comme l’affirme Cédric O, secrétaire d’État au numérique. Mais à quel prix ? Parmi les craintes évoquées par Martine à l’utilisation d’une telle application mobile, celle de la protection de ses données personnelles récoltées lors de l’utilisation du Bluetooth. « Comment puis-je être assurée que mes données, d’ordre médical et donc sensibles, soient protégées ? Qui aura la main dessus et jusqu’à quand ? », se questionne-t-elle.
 
La CNIL, Commission Nationale Informatique & Libertés, a constaté dans son dernier avis du 25 mai que « l’application StopCovid ne conduira pas à créer une liste des personnes contaminées mais simplement une liste de contacts entre pseudonymes, respectant ainsi le concept de protection des données dès la conception. »
Pour l’enseignant-chercheur du département Informatique, il est naturel d’avoir une appréhension à l’égard d’un outil numérique de cette ampleur. « Dès le départ, il était bien évident que l’application ne devait pas représenter un danger pour nos libertés, surtout pour une application de cette nature. L’architecture du système est pensée de telle manière que personne, pas même l’État, n’ait accès à la liste des pseudonymes des personnes contaminées, ni au graphe des interactions entre utilisateurs. Les données utilisées par l’application sont effacées quatorze jours après leur création et ne comportent ni le nom, ni l’adresse, ni le numéro de téléphone de l’utilisateur », rassure Antoine Boutet.

Début juin 2020 et à travers tout le pays, l’application StopCovid est donc déployée, basée sur cinq principes fondamentaux garantis par le Gouvernement : le volontariat, le respect de la vie privée, l’anonymat, la transparence et l’éphémérité de vie de l’outil. « Heureusement qu’il existe des gardes fous comme la CNIL ou le Comité Consultatif National d’Éthique qui encadrent ce qui est possible de faire », déclare le scientifique. « L’application a été développée en lien avec des épidémiologistes pour s’assurer de fournir un outil viable et efficace, son développement a été encadré par l’ANSSI3 et son code source est accessible pour plus de transparence quant à son comportement. Une fois l'analyse des risques de l'application établie, la balance entre les enjeux médicaux et sociaux mais aussi légaux et moraux pour décider d'une mise en place ou non de l’application, n'était plus de l'ordre scientifique mais de la responsabilité des politiques », poursuit-il.


Un fichier santé « plus protégé que l’assurance maladie »

Comment parler de données personnelles de millions de citoyens sans que les GAFAM ne pointent le bout de leur nez ? Si Apple et Google avaient proposé aux gouvernements une solution clé en main, le pays des Gaulois a rapidement décliné. En cause ? La souveraineté numérique et la nature d’une mission de service publique relevant de l’État et non d’acteurs privés internationaux. « En entretenant une vision d'états big brother, ces entreprises se placent en tant que bienfaiteurs et essaient de faire oublier au passage leurs pratiques opaques quant à la manipulation des données personnelles et leur vision très singulière de la vie privée », se désole Antoine. « L’équipe PRIVATICS a proposé une solution calculant le risque d’exposition de manière centralisée, c’est à dire effectué sur un serveur qui détient les informations liées à l’application. Cette centralisation permet également aux épidémiologistes de mieux calibrer le fonctionnement de l’application en fonction de son utilisation. À l’inverse, Apple et Google ont adopté un calcul de risque d’exposition décentralisé, c’est-à-dire effectué sur le téléphone des utilisateurs. Bien qu’attractif, cette solution nécessite d’envoyer les pseudonymes des personnes infectées à tous les téléphones, laissant une opportunité aux utilisateurs mal intentionnés d’exploiter ces informations » ajoute-t-il.

De son côté, le gouvernement s’est voulu rassurant quant à la question de la centralisation des données : « Ce fichier de santé sera le plus sécurisé de la République française. Davantage que les bases de données des hôpitaux et de l’Assurance maladie. Avec à l’intérieur, des données d’un intérêt limité. À savoir une liste de personnes ayant été en contact avec un malade », a déclaré Cédric O.

Une appli contre une maladie : efficace ou pas ?

Si les débats à propos de la protection de données personnelles ont fait couler beaucoup d’encre, les doutes sur la fiabilité technique de la méthode utilisée n’ont pas été épargnés : précision de la technologie Bluetooth, physiologie des personnes, position du téléphone portable, état de la batterie du téléphone, modèle de transmission du virus… Autant de paramètres qui nuiraient à la fiabilité des résultats fournis par StopCovid. Arguments que l’équipe PRIVATICS entend : « La technologie Bluetooth n'a pas été conçue pour mesurer des distances. Son calcul peut parfois être faussé en fonction de l’environnement. De plus, le Bluetooth peut détecter une proximité entre deux personnes se trouvant de part et d’autre d’une vitre ou d’un mur en Placoplatre par exemple. Après de nombreux tests in situ, l'équipe MARACAS du Laboratoire Citi qui s'est occupée du calcul de distance est arrivée à des résultats très satisfaisants lorsqu’on connaît la technologie Bluetooth », témoigne l’enseignant-chercheur de l’INSA Lyon. Une histoire de choix, donc.

Baguette magique numérique ?

Est-ce réellement le -mauvais- traitement de nos données personnelles que nous craignons ? Ou bien la puissance de l’outil numérique capable de révéler nos données les plus intimes ? Plusieurs fois sommée d’outil préambulaire à une société de surveillance des masses à la Georges Orwell, l’application StopCovid soulève peut-être une question de fond. Sommes-nous en train de prendre conscience collectivement que ce petit objet numérique, que 80% des Français portent quotidiennement dans leur poche, est devenu malgré nous, une extension de nous-même ? Alors que les dérives des entreprises privées en possession de nos données personnelles ne sont plus des surprises, l’application StopCovid continue de diviser par son action intrusive dans la vie de ses utilisateurs. Pour les chercheurs de l’Inria, le questionnement a bien eu lieu : à quel point StopCovid est plus intrusive qu’une enquête sanitaire de contact manuelle qui consiste à indexer -numériquement- et dans les moindres détails, les quatorze derniers jours vécus par un patient atteint du Covid-19 ?

Pour David Wittmann, enseignant aux Humanités de l’INSA Lyon, la mise en place rapide d’une telle application doit nous interroger sur la réalité dans laquelle nous vivons. Si la sensibilité des données, leur sécurité ainsi que la loyauté et l’explicabilité des algorithmes sont dorénavant des questions centrales et classiquement soulevées lors de l’apparition d’un nouvel outil numérique, celui-ci est rarement interrogé dans son environnement global. « La crise sanitaire que nous traversons a révélé des failles sociétales très importantes comme une inégalité sociale des mortalités dues au Covid-19, des manques productifs criants, l’invisibilité et le mépris social pour des personnes essentielles à la société etc. Nous sommes sur un navire qui tangue, et on tend à croire un peu magiquement que, face aux pénuries de médicaments et autres produits sanitaires, le numérique est par lui seul capable de nous sauver. Cette application est au plus une aide, mais ce qui compte réellement ce sont les équipes déployées sur le terrain, les moyens qui sont attribués aux soignants », explique David Wittmann. Mirage ou cache-sexe d’un désœuvrement social, matériel et économique dans une période troublée, pour l’enseignant des Humanités, l’être humain, s’il doit s’appuyer sur le numérique, doit également se frotter aux réalités matérielles et sociales complexes pour ne pas succomber au solutionnisme technique. « D’une certaine façon, le numérique nous permet d’éviter la confrontation avec le réel, les inégalités à disposer d'un smartphone nécessaire pour faire fonctionner l'application en est un exemple. Je ne suis pas pour arrêter d’utiliser l’outil numérique, mais je me méfie de la croyance qui consiste à apposer une solution technologique à tout problème, nous éloignant de la responsabilité de prendre en charge le réel dans ses aspérités et ses injustices. Il ne faudrait pas que les débats, certes légitimes, autour d’une telle application se substituent au débat sur les nécessaires transformations politiques et sociales du monde dans lequel nous vivons », poursuit l’enseignant.

Qu’elles nous rassurent, nous divertissent ou nous aident à stopper la propagation du Covid-19, serait-il de bon ton de rappeler ici que les applications mobiles n’ont rien de magique. Aussi arriverons-nous à saisir le pouvoir de notre smartphone sur nos vies intimes comme nous avons compris la puissance du masque pour se protéger soi, et les autres ? Le chercheur du laboratoire Citi le rappelle : « L’utilisation ou non de l’application est à l’initiative de chacun. Le choix revient à l’utilisateur, qui, comme il devrait le faire pour toutes les applications qu’il utilise quotidiennement, soit conscient de l’utilisation de ses données et responsable de ses choix numériques. La plupart des utilisateurs ne sont pas bien informés des enjeux globaux du numérique, par manque de connaissance du contexte peut-être et notre mission de chercheur est aussi de sensibiliser à ces réalités », conclut Antoine Boutet.

Laboratoire Citi (INSA Lyon/Inria/UdL)
ROBust and privacy-presERving proximity Tracing
Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Informations

 

 

 

 

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11 Jun
11/Jun/2020

International

International : après la crise, l’INSA se prépare à gérer des parcours très flexibles

Argument phare de la formation à l’INSA Lyon : la mobilité internationale obligatoire. Mais comment a-t-elle pu être maintenue pendant la crise sanitaire ? Quelles décisions ont été prises depuis ? Réponse avec Damien Fabrègue, directeur des relations internationales à l’INSA Lyon.

Quel bilan tirez-vous des derniers mois écoulés ?

Même si le bilan de cette crise ne peut, encore à l’heure de ces lignes, qu’être partiel, il a à la fois un petit goût amer par certains côtés mais aussi des facettes très positives. À la direction des relations internationales (DRI) mais aussi au service scolarité, et dans les départements d’enseignement, nous avons été confrontés à une situation sans précédent et à laquelle nous n’étions pas préparés. Les situations de nos étudiants que ce soient les étudiants INSA à l’étranger ou les étudiants internationaux à l’INSA, étaient toutes spécifiques et nécessitaient une écoute et des décisions particulières qu’il a fallu prendre avec parfois des informations partielles. Mais grâce à l’investissement de tous, nous avons pu fournir des réponses à tout le monde. Le retour anticipé de nos étudiants en mobilité à l'étranger est une déception évidente pour chacun. C'est une forme d’expérience tronquée difficilement valorisable. Mais, nous sommes aujourd’hui plus armés et nous avons une meilleure idée des procédures à mettre en place en cas de crise et de retour précipité comme c’est le cas parfois à plus petite échelle - crise à Hong Kong ou au Chili plus tôt cette année par exemple. Pour les élèves qui sont rentrés, j’ai confiance dans le fait que, de par leur formation d’ingénieur reconnue à l’international, ils auront d’autres possibilités pour vivre cette expérience si enrichissante d’un séjour long à l’étranger. La décision d’encourager un maximum d’élèves à rentrer le plus vite possible a été prise avec les éléments fournis par nos ministères de tutelle et je sais qu’elle a parfois été abordée avec circonspection. Avec l’évolution de la situation, je pense sincèrement que c’était la décision la plus raisonnable pour assurer la sécurité de chacun, ce qui constitue l’objectif premier de l’INSA Lyon. La plupart d’entre eux ont ensuite pu suivre les cours à distance proposés par l’université dans laquelle ils étaient ou alors ont réintégré leur promo à distance à l’INSA. Pour ceux qui n’ont pas pu ou voulu rentrer, nous nous sommes assurés qu’ils puissent aussi avoir des cours en distanciel et continuons à garder le contact. Car après la sécurité, notre seconde priorité est évidemment la réussite de nos étudiants. L’autre enjeu de taille a concerné les étudiants de nationalité étrangère présents à l’INSA Lyon. Si certains ont pris la décision de rentrer dans leur pays d’origine, d’autres sont restés sur place, notamment dans les résidences de l’INSA. Actuellement nous avons encore plusieurs centaines d’étudiants dans ce cas. Je remercie ici plusieurs acteurs qui ont permis que ces étudiants puissent passer leur fin de semestre dans les meilleures conditions : la direction du patrimoine, la direction des résidences pour avoir assuré un service de qualité même dans une situation aussi complexe. Je tiens aussi à souligner l’investissement de la direction des restaurants qui a assuré la livraison de denrées tant que nous en avons eu le droit ainsi que le bureau des élèves qui s’est aussi beaucoup impliqué sur ce point par la suite. On pourra aussi noter la mise à disposition de moyens informatiques et de connexions internet haut débit pour, après les besoins essentiels, se concentrer sur la réussite académique de ces étudiants. Je pense que ce que je retiendrai avant tout de cette crise, est la solidarité de la « famille INSA » et l’investissement de chacun pour le bien-être de tous. Il me semble que nous avons été ici à la hauteur des valeurs fondatrices de notre école.   


Comment envisagez-vous la rentrée 2020-2021, en matière d'international ?

Quel challenge !!! Il est peut-être même plus grand que celui que nous avons vécu durant les dernières semaines…. En effet, tout d’abord, nous avons dû prendre la décision difficile de suspendre toutes les mobilités académiques entrantes et sortantes hors Europe pour le premier semestre 2020-2021. C’est une décision lourde de conséquences, en premier lieu pour les étudiants concernés, mais aussi pour les départements d’enseignement qui risquent d’avoir des promos plus chargées que d’habitude. Mais avec les récentes annonces de réouvertures des frontières, nous allons faire tout notre possible pour reporter ces mobilités sortantes au second semestre. Pour certains ce « glissement » a déjà été acté quand notre partenaire nous a répondu par l’affirmative. Pour les autres, nous allons devoir organiser une commission extraordinaire pour permettre à un maximum d’étudiants de réaliser un séjour à l’étranger. Pour certains, il faudra certainement attendre l’année suivante, pour d’autres (j’espère le moins possible), la mobilité en échange ne sera pas possible. C’est pourquoi, même si la mobilité demeure obligatoire à l’INSA Lyon, nous saurons faire preuve de souplesse pour ne pas imposer à nos étudiants un prolongement de leurs études alors qu’ils auront déjà vécu l’annulation subite de leur projet initial. 

Pour les mobilités entrantes, tous nos partenaires ont très bien compris cette décision, la plupart est sur la même ligne de conduite, et de la même manière nous nous concentrons sur le second semestre. La DRI se tient régulièrement informée de la situation de l’enseignement supérieur au niveau mondial, qui évolue de jour en jour. D’après la dernière enquête QS* conduite au mois de mai, 63,1% des étudiants internationaux espèrent toujours réaliser leur projet de mobilité en 2020 et 75% se disent prêts à le maintenir même si cela implique 3 mois de cours en ligne. Il est donc très important que nos équipes de scolarité, au sein des départements de formation et à la DRI gardent un lien régulier avec les étudiants en cours de recrutement, pour les informer des derniers aménagements pour la rentrée. Nous devons consacrer nos efforts à rendre nos parcours flexibles pour garder notre réputation d’établissement accueillant envers le public international et ce, malgré les distances qui s’imposent.

Pour les parcours de doubles diplômes, la problématique est un peu différente car il s’agit de mobilités particulièrement longues, en général de 18 ou 24 mois. Cela laisse de la place à l’adaptation tout en garantissant à l’étudiant une vraie expérience à l’international. Nous avons très vite travaillé avec nos partenaires et les responsables de ces diplômes afin de modifier les parcours pédagogiques et ainsi pouvoir malgré l’absence de mobilité au semestre 1 de 2020-2021. Aujourd’hui, la plupart des doubles diplômes ont trouvé une alternative. On voit bien que de la même manière que pour les échanges, ces changements assez fondamentaux nécessitent une grande flexibilité et agilité. Honnêtement, en voyant l’évolution de la situation, je trouve que l’INSA a une faculté d’adaptation à un changement rapide qui est impressionnante. Une autre preuve a été la mise en place, du jour au lendemain, de la plupart des cours en ligne alors que ce type d’enseignement était assez peu développé auparavant. Ici encore, l’investissement des professeurs, des personnels administratifs mais aussi des étudiants, m’a vraiment impressionné. J’avoue avoir ressenti pas mal de fierté d’appartenir à l’INSA Lyon lorsque je présentais la situation à certains de mes collègues d'autres institutions. 

L’enseignement à distance sera aussi au centre de cette rentrée de septembre. En effet, certains de nos étudiants internationaux qui sont rentrés dans leur pays ne pourront peut-être pas être de retour à temps. De même pour les filières internationales, cette rentrée nécessitera des cours à distance. De manière générale, on peut aussi craindre que les conditions de distanciation sociale, si elles sont encore en vigueur, ne soient pas compatibles avec nos amphis. Il faudra donc bien envisager un mode d’enseignement mixte. Bien sûr cela nous demande encore beaucoup d’adaptation et de travail de la part des enseignants notamment. Mais cela répondrait aux attentes des étudiants internationaux dont finalement seul 5%* ont décidé de renoncer définitivement à leur projet de séjour à l’étranger à cause du Covid-19. Pour l’international, un enseignement à distance nous ouvre beaucoup d’autres opportunités pour les années à venir. Les étudiants étrangers à l’INSA se verraient alors offrir un choix plus large de cours puisqu’ils pourraient suivre certains en rediffusion et s’affranchir des chevauchements de cours entre les différents départements. 


Dans ce contexte, comment continuer à cultiver l’internationalisation des élèves-ingénieurs ? 

Bien-sûr cette crise sanitaire mondiale peut et doit nous amener à nous poser des questions sur la vision de l’international. Mais ce n’est pas seulement cet évènement qui nous pousse à la réflexion. Les étudiants, de par leur souci de diminuer leur impact écologique, ainsi que les scenarii envisagés par la démarche prospective nous invitent continuellement à repenser notre développement à l’international. Le modèle INSA a toujours mis au centre de ses préoccupations l’international comme une source de développement de nos étudiants et de nos personnels. Découvrir l’autre, découvrir une manière de penser ou d’agir différente et ce, dans un environnement propice à l’échange, ne peut qu’être bénéfique de manière individuelle mais aussi de manière générale. Aujourd’hui, et surtout demain, je pense que cette vision de l’international s’accompagnera de plus en plus de la nécessité et de la volonté de l’associer aux valeurs du modèle INSA que nous souhaitons transmettre. De nombreuses initiatives sont déjà en cours et on voit avec intérêt que certaines ont émergés avant même les conclusions de la démarche prospective. Par exemple, pour l’un de nos derniers grands projets en Afrique, nous avons souhaité - pour la première fois dans l’histoire de cet appel à projet français - que la totalité des fonds soit gérée par l’un des partenaires africains. Ce transfert de compétence et de gestion des projets va dans la direction des échanges équilibrés entre le Nord et le Sud mais aussi dans le sens du développement des échanges Sud-Sud qui assurent une plus grande équité dans le développement de notre monde. 

Bien sûr, cette crise aura modifié certains concepts des relations internationales. Le Groupe INSA a adhéré au consortium regroupant plusieurs universités en Europe appelé ECIU l’année dernière. Ce consortium a été lauréat d’un projet d’Université Européenne lancé par la commission Européenne. Évidemment, il était prévu de développer la mobilité entre les partenaires ; mais une nouvelle approche vient d’être identifiée. Il s’agit de faire travailler des groupes d’étudiants de deux universités ou plus qui suivent des cours complémentaires dans chacune de leur institution sur un projet commun mais à distance. On peut par exemple penser à des étudiants suivant un cursus de génie civil en Allemagne travaillant sur un projet de bâtiment avec des étudiants suivant un cursus de mécanique ou de matériaux en France. Ce type de projet est aussi très plébiscité par nos partenaires américains.

En conclusion, ce que cette crise a surtout prouvé, c’est que nous avons des ressources incroyables afin de nous adapter aux changements et que nous devons continuer sur la voie de la flexibilité, tout en prenant le recul et la réflexion nécessaire pour transformer une situation complexe en opportunité. 


* QS' Coronavirus Surveys for Universities and International Students, May 2020. Échantillon d’étudiants de tous parcours, disciplines et nationalités confondus.

 

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14 May
14/May/2020

Formation

‘Uniting our efforts in the service of a common ambition for the institution’

The INSA community is rallying round to implement this project affecting all education departments. Meeting with frontline players. 

New modes of organisation, production and economic models must be invented 

Alexis Méténier, Director of Corporate Relations 

‘The need to develop engineering education in relation to the ever-increasing impact of technology on society and the environment is a vision shared by all. Companies of all sizes see engineers as having a major role to play in transitions at work, whether energy, digital, social or economic. Science, which opened the doors to progress, will also have to help find the keys to these great challenges. Many business leaders and engineers are faced with the same questions about the future and share the belief that new modes of organisation, production and economic models must be invented. Given the scale of the task, no one has the solution and all players are affected. It makes sense for INSA to take up these challenges by developing its education without waiting for demand from the job market. It doesn’t just make sense - it’s imperative. The question is no longer which engineer can adapt to progress, but what progress will have to be invented by the engineer’.

Uniting our efforts in the service of a common ambition for the institution

Nicolas Freud, ‘Education development’ project manager

‘Now that the roadmap has been set, it's time to move on to implementation, and Christian Olagnon, Director of Education at INSA Lyon, has asked me to coordinate the project. Having first taken part in the discussions that led to the guidelines set by the Board of Directors (BoD), and being convinced of their importance, I did not hesitate much before accepting the role of project manager, with enthusiasm but also a little apprehension faced with the scale of the task.

The first concrete action is to set up a steering and coordination committee, as provided for in the second framework note voted for by the Board of Directors. The role of this committee will be to ensure the implementation of the project and its consistency throughout the school over the five years of the programme. To this end, it will have to work with all the departments and centres and support teaching staff to develop education models in line with the learning objectives. 

The challenge will be to bring on board a large number of colleagues, from all disciplines, and to unite our efforts in the service of a common ambition for the institution. We rarely have the opportunity to work in this way, and on this scale. The deadline of the 2021 academic year for the first and third years will be tight, but we must look to the longer term: these are developments that will be implemented gradually over several years. Even if everything is not perfect right away, what matters is the direction taken. It will probably be difficult, but I am convinced that the challenge is worth the effort’. 

We need to give more meaning to our education

Marc Romagné, a fourth-year engineering student in the Civil Engineering and Urban Planning Department, is an elected member of the Departmental Council, the Studies Council and his department's transition group

‘Students want to do science, but not disconnected from the life we live in, including the societal and environmental problems we collectively face. Addressing sustainable development and social responsibility (SD&SR) issues during our education does not mean much if we confine ourselves to raising awareness - we need courses with more systemic approaches, professors who lead us to look beyond their discipline. What is expected of an engineer today? Not the same as 60 years ago. We expect more responsibility, a better consideration of human beings, of discernment in the face of the issues. For example, it is very important to think about the digital world. It does not always have a positive impact - it can also lead to excessive consumption of resources if engineers do not take into account restraint. Furthermore, the societal consequences of digital technology, in terms of usage, must be the subject of more critical reflection. Digital technology has become an indispensable tool, but it is not an end in itself. It is very important to prepare for the changes that are going to happen, to be educated for this. And from this point of view, although everyone agrees that education needs to adapt, the hardest thing is resistance to change’. 

Gradually leading students to develop a systemic understanding of the issues 

Marion Fregonese, Professor of Chemistry and Thermodynamics in the Basic Engineering Education Department (FIMI)

‘Some existing courses already address SD&SR issues. Such experiences are valuable and will provide a basis for building a more ambitious education. The second framework note voted for by the Board of Directors thus provides for the creation of cross-disciplinary courses dedicated to SD&SR, which will be linked to SD&SR learning introduced into existing disciplines, in order to respond to the technical and societal issues raised by climate change, energy, raw material resources, damage to living organisms (ecosystems) and health, etc., while exploring the links between science, technology and society and the dynamics of change. One of the major challenges will be to lead students to gradually develop a systemic understanding of these issues, from the first year of their engineering curriculum, and this understanding must be built on a solid scientific basis. This will require a transdisciplinary approach, with lecturers from different disciplinary fields working together (in engineering sciences but also in humanities and social sciences). This is an important challenge because, to date, few spaces in the education models allow for it’.

 

Rethinking learning in scientific disciplines by exploring the potential of digital technology

Véronique Eglin, Professor of Computer Science and Deputy Director of the FIMI department

‘As far as digital technology is concerned, the aim is that all our students should be able to acquire the basics they need, even if they do not choose to specialise in this field. Four key themes have been identified: the basics of computing (architectures and systems, algorithms, programming languages, etc.); numerical computation, data science and artificial intelligence; and the digital society (infrastructures, tools, societal and environmental issues of the digital transition, etc.). These themes will be addressed in dedicated courses, but also by developing the use of numerical computation in all scientific disciplines. Although the project is far from starting from scratch, this last aspect will require the efforts of many teaching colleagues whose speciality is not digital. One of the keys will be collaboration between colleagues from different disciplines’.

Becoming a learning community

Laurence Dupont, head of the Teaching, Digital and Learning Technology Support Unit (ATENA)

‘A profound transformation that awaits the teaching staff and our role is to provide them with all the help we can to carry out these changes as best they can. It’s exciting but also demanding for lecturers: experts in their discipline, they will have to learn to work as part of a transdisciplinary approach and, for some of them, acquire new skills, particularly in the digital field. How can we train ourselves? How can we find time? How can we ensure consistency in our programmes and practices over the five years of education? The ATENA team, accompanied by the teaching representatives of each of the departments and centres but also by its partners (OpenINSA, engineering schools on the Lyon Saint-Etienne site), will be there to identify and meet the needs of staff. I am convinced that collaboration and the sharing of experiences are the keys to success. We need to reinvent our teaching practices, work together (teaching staff and students), agree to learn from others and pass on our own know-how. INSA Lyon will thus become a real learning community thanks to this education development project’.

Read also

🔸 Sustainable development and digital technology at the heart of the issues in the INSA education of the future ▫️ by Frédéric Fotiadu, Director of INSA Lyon

🔸 ‘It is an ambitious project in the face of unavoidable societal challenges’ 
▫️ Interview with Christian Olagnon, Director of Education
 

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14 May
14/May/2020

Formation

‘It is an ambitious project in the face of unavoidable societal challenges’

Interview with Christian Olagnon, Director of Education

The school's Council of Studies and Board of Directors have just approved a roadmap for education development by strengthening two major cross-cutting areas: sustainable development and social responsibility (SD&SR) and digital technology. In addition to these two key areas, the school is strengthening its education model over five years, with the first two years providing the basic skills base necessary for the engineering professions. Christian Olagnon, Director of Education, enlightens us on the content, scope and deadline of this project.

What motivates such changes and how will the education provided today change?

Everyone recognises that we are facing societal challenges of unprecedented intensity and magnitude. As far as the environment is concerned, although these issues were identified a long time ago (more than 30 years as far as the climate is concerned, for example), it has to be said that the problem has been ignored for too long or has not been given sufficient priority. However, the general perception of these issues is changing, particularly thanks to the work of the IPCC (see, for example the 2018 report on global warming of 1.5°C) and the IPBES (2019 report on the state of biodiversity and ecosystem services), which show unambiguously that deep and rapid transformations of our societies are necessary if we want to avoid an irreversible deterioration of our living conditions. The scientific evidence is such that it is no longer possible to put these topics off. The decarbonisation of the economy, in particular, has become a short-term imperative, to which engineers can and must make a major contribution in the years to come. Moreover, our students, rightly so, are already very aware and want to be actors of these changes. They have played a decisive role in recent years in pushing the institution to give these topics a higher priority. Beyond this awareness, the challenge now is to educate our students on these subjects, which are highly complex, interdisciplinary in nature, and represent ‘socially charged issues’. We must not only give them the keys to understanding, with solid scientific foundations, but also levers for action, so that they can contribute to providing solutions.

Another major societal transformation is the digital one. First of all, our ambition is that all INSA students, whatever their choice of speciality, acquire a solid background that enables them to master general technologies and digital environments. This is only partially the case today, so there is a need to significantly strengthen existing education devoted to digital technology. This will be done with dedicated courses, but also by making greater use of numerical computation in engineering science courses. Finally, students must also understand the changes, limits and societal impacts of digital technology, so that they can play a role in the digital transformation of the professional environments in which they will work.

In addition to these two components, SD&SR and digital technology, the institution is sticking with the ‘skills approach’, which must be continued and deepened. The principle is to build a coherent progression of teaching over five years so that graduates leaving school have acquired the skills referred to. It is this progression that needs to be improved and formalised, so that all educational activities contribute to these skills. This methodology is called the ‘programme approach’. It should be noted in passing that at INSA, we do not see the first two years as ‘preparation’ years: students are educated from the outset in the engineering professions, exposing them to interdisciplinarity and the resolution of specific engineering problems.

New courses are planned to be introduced from the start of the 2021 academic year in the first and third years. How will the project be organised? What will its scope be?

This deadline of the 2021 academic year is set by the arrival of holders of the new baccalaureate, who will not have received the same secondary education as our current students. Education models will therefore have to be comprehensively adapted. Although the timescale is tight, this is the right time to implement the desired developments in the areas of SD&SR and digital technology.

Furthermore, for these changes to be part of a programme approach, the progression of learning over the five years of the course must be considered from the outset. This therefore involves all education departments. We also want third-year courses to change from the start of the 2021 academic year (without waiting for the arrival of students with the new baccalaureate) so that as many students as possible can benefit as quickly as possible from improved education in SD&SR and digital technology.

It is therefore an ambitious project, which will require a lot of involvement from the teaching staff. There are already many willing lecturers, but more will have to be trained, and we will have to prove that the timetable reductions applied to certain ‘core’ subjects will represent a gain rather than a loss to the overall quality of education. Dialogue with students will be essential in this respect: they are the first to call for change and they have very relevant comments and suggestions. From an operational point of view, a steering and coordination committee will soon be set up, led by Nicolas Freud, who has been appointed project manager. This committee will have a major role to play in organising the project, in close collaboration with all the departments and centres. With the support of the Teaching, Digital and Learning Technology Support Unit (ATENA), it will guide and support teaching staff in order to build new courses in each department without losing sight of the overall vision over five years.

With this education development project, how does our institution position itself within the INSA group and in relation to other engineering schools? 

On the scale of a large institution like INSA Lyon, this is a unique project because it aims to educate all of our students in cross-disciplinary topics that have become absolutely essential. The education provided at INSA group institutions will certainly move in the same direction as we are, but with the roadmap we have set ourselves, we will pave the way. More broadly speaking, these strengthened areas of education at INSA Lyon will be a differentiating factor compared to other institutions. As an extension of our historical heritage, driven in particular by values of openness and social responsibility, we try to provide answers, at our level, to the challenges facing the world today

Won’t the current health crisis, which is disrupting our operation and greatly affecting us, challenge the smooth running of this project?

This certainly doesn't make things any easier, that's for sure. However, with the reform of the secondary school curriculum, the students who will arrive at INSA in 2021 will no longer have the same background. This factor has been imposed on us. We must therefore implement the desired developments as best we can, despite the current disruptions linked to the pandemic. Changing the structure of the models is therefore unavoidable and we must work on it now, while coping with the difficult circumstances we are facing. Whenever we shake things up, we need the will - which we have - but also the flexibility to move forward as well as possible by relying on collective intelligence.

 

Read also

🔸  ‘Uniting our efforts in the service of a common ambition for the institution’
▫️ Accounts from frontline players, including Nicolas Freud, ‘Education development’ project manager

🔸 Le développement durable et le numérique au cœur des enjeux de la formation INSA de demain ▫️
by Frédéric Fotiadu, Director of INSA Lyon
 

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14 May
14/May/2020

Formation

Sustainable development and digital technology at the heart of the issues in the INSA education of the future

To meet the major challenges of our time, INSA Lyon is reinventing itself. Frédéric Fotiadu, Director of INSA Lyon, presents his vision of a fundamental change for the school.

‘The period we are currently going through is having a major impact on our organisation. However, the unprecedented challenges that it raises in the short term and for many months to come should not distract us from major transformation projects that have already been initiated and are of high strategic importance for our future. This is the case for education development, the result of significant collective action, which led to a roadmap voted for by a large majority of the INSA Lyon Board of Directors.

Through this education development, it is really a question of being in tune, or even ahead of the game, with the new challenges of our time. In my view, organisations are today facing three major transitions: an ecological and environmental transition, a digital transition and a social transition. In addition to these challenges shared by all socio-economic players, there are two issues to which the degree of exposure varies significantly depending on the sectors concerned: a transition of the economic model and an institutional transition, i.e. interaction with all the stakeholders in an ecosystem.

Our engineers, more than ever, are at the heart of these issues. Firstly, because they master the technology underlying all human activity, but also because they perceive its societal and environmental impacts.

This eminently strategic position makes them first-rate representatives and decision-makers to support and initiate the transformation of companies, to change their organisation and core business and to develop new activities.

The ambition to remain at the forefront of this technical expertise and to be even more at the heart of the decision-making process is what drives us today, after several months of collective work involving staff and students, to develop our education around two main points: to educate our engineers more directly on issues of Sustainable Development and Social Responsibility, with a particular emphasis on the issue of global warming, and to improve their mastery of digital concepts and technologies.

Another project concerns changes to our general educational environment. Our students will be educated even more in engineering sciences from the first year, as part of a cross-curricular approach to the subjects taught. In this way, we will move away from a model that could be likened to that of preparatory classes during the first two years of education at INSA, giving even more meaning to our teaching from the very start of the course. Finally, this necessary development is motivated by the reform of the baccalaureate, which will bring us a greater variety of profiles, to which we will have to adapt our course content.

These changes in education have been driven by the strong and long-standing involvement of the institution's teaching and student communities, particularly in the field of sustainable development and social responsibility. They also echo the institution's forward-looking approach, now extended to the INSA Group, which has enabled a large number of INSA staff and students as well as external partners to be involved in the reflection. The result is a roadmap, which sets the course for the coming years, and at the same time provides a starting point for the transition to concrete achievements.
As Director of INSA Lyon, I am particularly happy and proud to see our institution take this path. It demonstrates our ability to remain flexible in order to educate key players for tomorrow's world in a drive for scientific, economic, social and environmental performance’.   

Frédéric Fotiadu,

Director of INSA Lyon 

 

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🔸 ‘It is an ambitious project in the face of unavoidable societal challenges’ 

▫️ Interview with Christian Olagnon, Director of Education



🔸 ‘Uniting our efforts in the service of a common ambition for the institution’

▫️ Accounts from frontline players, including Nicolas Freud, project manager

‘Education development’

 

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