Génie Civil

28 Apr
28/Apr/2025

INSA Lyon

Point de bascule // la sélection du mois d'avril 2025

Pourquoi mobiliser les imaginaires et les fictions dans une école d’ingénieurs ?

Depuis vingt ans, Marianne Chouteau et Céline Nguyen, maîtresses de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’INSA Lyon et au laboratoire S2HEP, triturent le récit, l’imaginaire et la fiction dans leurs recherches et leurs enseignements.
Bien plus qu’un refuge face au réel, pour elles, l’imaginaire est un véritable outil critique permettant d’interroger les technologies, leurs usages et leurs effets sur la société ; une voie d’entrée pour inciter les élèves-ingénieurs à porter un autre regard sur la technique.

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Réseaux intelligents : une révolution au service de la transition énergétique

Peut-être la fin d’un monde et le début d’une nouvelle ère pour nos réseaux électriques ? « Pendant longtemps, le réseau électrique a fonctionné sur un système de distribution direct et très centralisé. Aujourd’hui, il y a un changement net avec la multiplication des types de production d’électricité en particulier via la production d’énergies renouvelables et la multiplication des lieux de productions », explique Hervé Pabiou, chargé de recherche au laboratoire CETHIL. D’après une enquête parue en janvier 2025, la part du renouvelable dans le mix électrique européen a atteint 47 % en 2024, contre 34 % en 2019. Une évolution positive pour notre climat qui pose malgré tout des défis majeurs : le stockage et la distribution. Pour les résoudre, le réseau intelligent s’affirme progressivement comme une solution d’avenir.

👉🏻 Lire l’article : https://www.point2bascule.fr/post/réseaux-intelligents-une-révolution-au-service-de-la-transition-énergétique 

 

Sols en souffrance : quand le dérèglement climatique fait vaciller nos fondations

Longtemps perçus comme indestructibles, presque immuables, nos sols révèlent aujourd’hui leur grande fragilité face au dérèglement climatique. Entre pluies diluviennes, sécheresse et érosion, ces terrains sur lesquels nous marchons au quotidien, qui portent nos reliefs, nos bâtiments, nos routes et infrastructures, en montagne, en plaine, le long de nos côtes, disparaissent, parfois en quelques heures, parfois beaucoup plus lentement, sous les coups des événements climatiques extrêmes. Conséquences collatérales : des dégâts humains et financiers qui se chiffrent à plusieurs milliards d’euros. De quoi fortement interroger l’aménagement de nos territoires qui vont devoir s’adapter pour préserver notre sécurité et notre habitabilité mais aussi la réflexion des ingénieurs spécialistes en génie civil et environnemental. 

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Entrepreneuriat et impact positif : entretien avec Julien Honnart, fondateur de Klaxit (aujourd’hui BlaBlaCar Daily)

Onze ans après la création de Klaxit dont l’idée est née sur les bancs de l’INSA Lyon, Julien Honnart revend son entreprise à BlaBlaCar. Au début de l’aventure entrepreneuriale, la startup se spécialise dans le covoiturage domicile-travail ; l’entreprise séduit de grands groupes mais peine à créer un véritable usage régulier. Un pivot vers les collectivités locales permet d’en faire un véritable transport public  pour les zones périurbaines jusqu’à représenter 50% des trajets courts en 2022. Klaxit est ensuite racheté par BlaBlaCar pour devenir BlaBlaCar Daily.
 
À l'heure où les défis environnementaux et sociétaux sont de plus en plus pressants, l'entrepreneuriat émerge comme une force motrice capable de transformer les imaginaires et les usages. Julien Honnart livre son regard sur la manière dont son entreprise a participé au développement du covoiturage domicile-travail, tout en ayant un impact important sur la réduction des émissions de CO2.

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Le biomimétisme pour réémerveiller les gens

Saviez-vous que les technologies GPS s’inspiraient directement du comportement des fourmis ? Jean-Matthieu Cousin, ingénieur INSA Lyon, est chargé d’études industrielles au Ceebios, le centre d’expertise et d’études en biomimétisme en France. Sa mission ? Mobiliser le plus d’acteurs à prendre la voie du biomimétisme pour proposer des innovations durables. Passionné par le biomimétisme qu’il considère comme une vraie philosophie, il souligne l’importance de reconsidérer le vivant, de se reconnecter avec les écosystèmes qui nous entourent afin de s’en inspirer, mais surtout de les préserver.

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12 Dec
From 12/12/2024 12:30
to 12/12/2024 13:45

Sciences & Société

Le réaménagement de la rive droite du Rhône à Lyon

Conférence de Marjorie Salles, Directrice de projet, Agence BASE

Dans le cadre des midis de l’aménagement, organisés par le département GCU et la composante EVS de l’INSA Lyon, nous recevons Marjorie Salles, Directrice de projet au sein de l’Agence BASE pour nous parler de la requalification des berges du Rhône à Lyon.

Le projet de réaménagement de la Rive droite du Rhône, porté par la Métropole de Lyon, a été conçu par l’agence de paysage et d’urbanisme BASE. Ce réaménagement vise à renouveler le lien entre le fleuve et la ville. Il s’agit de faire des berges un lieu à la fois de vie sociale, de loisirs et de biodiversité. Le nouvel aménagement, qui s’étendra sur 2,5 km, comprendra des terrasses et des belvédères ; environ 1200 arbres seront aussi plantés.

Le chantier débutera en 2025 pour une fin attendue en 2030.

16 Oct
From 16/10/2024 12:30
to 16/10/2024 13:45

Sciences & Société

La “ville perméable”. Le cas de la Métropole de Lyon

Conférence de Christian Arlet, Direction du cycle de l’eau, Métropole de Lyon

Dans le cadre des midis de l’aménagement, organisés par le département GCU et la composante EVS de l’INSA Lyon, nous recevons Christian Arlet, responsable de l’équipe “Ville perméable” de la Direction du cycle de l’eau de la Métropole de Lyon pour nous parler de la politique de gestion des eaux urbaines de l’agglomération lyonnaise. La Métropole de Lyon est reconnue pour sa gestion intégrée des eaux urbaines, notamment son utilisation des techniques alternatives au réseau d’assainissement depuis les années 1990. En 2014, la Métropole de Lyon lance le projet “Ville perméable”.

Ce projet vise à désimperméabiliser les sols urbains et à privilégier l’infiltration des eaux pluviales sur site. Au cours de la période 2017-2019, la collectivité territoriale a désimperméabilisé 113 ha. D’ici 2026, il s’agira de désimperméabiliser 400 ha supplémentaires : voirie, cours d’école et de collège, cours d’immeubles sont concernées.

03 Oct
03/Oct/2023

Entreprises

Rewall : des constructions écotouristiques en sacs de terre

Tout récemment diplômés de l'INSA Lyon, Maxime Feugier, Bastien Delaye et Lucas Gehin ont souhaité poursuivre l’aventure entrepreneuriale débutée au sein de la Filière Étudiant Entreprendre. Avec leur projet intitulé « Rewall », les trois jeunes ingénieurs souhaitent prouver que la construction peut allier esthétique, résistance et impact écologique positif à partir d’une idée née dans les années quatre-vingt : l’écodôme en Super Adobe. Ce type de construction bioclimatique sur mesure, couplée à un outil d’Intelligence Artificielle développé par leurs soins, pourrait déployer tout son potentiel.

De la terre et des déchets plastiques

C’est de l’esprit de Nader Khalili, architecte irano-américain, que la technique du Super Adobe est née : une construction en forme de calotte qui semble être tout droit sortie de la planète Tatooine dans Star Wars. Pourtant, sous ses allures de maison de hobbit, l’écodôme offre des possibilités architecturales infinies et une efficacité énergétique très performante. « Le Super Adobe consiste à empiler des sacs en polypropylène tissés remplis de terre et de déchets plastiques, en remplacement des parpaings. Empilés très rapidement et une fois enduits de chaux et de chanvre, ce type de construction présente des propriétés isolantes et mécaniques très intéressantes, avec une empreinte carbone très réduite », introduit Lucas Gehin, diplômé du département génie industriel. La forme conique assure à la construction une stabilité et une résistance capable de résister aux séismes et aux vents violents. Originellement développé pour les activités de la NASA, le Super Adobe pourrait même résister aux tempêtes de poussière lunaire. Quant à son efficacité énergétique, elle est sans appel. « Pour une surface de 20m2 construite en Super Adobe, on trouve une moyenne de 22 degrés de température en été, pour 35 fois moins de Co2 émis par rapport à une construction en béton », ajoute l’ingénieur. Face à ce constat, le groupe1 engagé dans le projet « Rewall » a vu une occasion concrète de faire rimer « génie civil » et « environnement ». Mais comment tirer parti de l’impact positif de cette technique capable d’allier esthétique, résistance et réutilisation des déchets ? 

 

 
Remplis de terre du site et de déchets plastiques, empilés en un temps record et enduits à la chaux,
les sacs forment un dôme reconnaissable, confortable et qui garde la fraîcheur en été.
(©F DVIDSHUB - New eco-dome signals changes for local village, Djibouti)

 

Des hébergements écotouristiques

« Les constructions en Super Adobe sont très souvent utilisées comme hébergements dans les zones à risque, qui contrairement aux assemblages en tôle, peuvent représenter une alternative très durable et rapidement construite. Nous avons souhaité explorer une autre destination, celle du tourisme. Nous avons pensé que le Super Adobe pouvait être utile pour des hébergements touristiques, secondaires ou insolites et permettre de diffuser la culture d’une construction low-tech, qui contrairement aux idées reçues, ne fait pas l’impasse sur le confort », ajoute Maxime Feugier, diplômé du département génie civil et génie urbain.
Avec l’aide de certains camarades en double-cursus ingénieur-architecte et le concours de quelques enseignants-chercheurs du département GCU
, ils travaillent les designs et la faisabilité technique de leurs écodômes. Résultat ? Pour un prototype final de 20 m2, la construction nécessite une cinquantaine de kilos de sacs en polypropylène, « soit quelques chaises de jardin », illustrent les jeunes ingénieurs. « Nous avons participé à un salon qui réunissait des acteurs majeurs de la construction et nous avons senti l’intérêt de bon nombre d’entre eux. Seulement, nous avons aujourd’hui un obstacle de taille : les assureurs restent encore frileux quant aux nouvelles techniques de construction. » 

 

« Rewall One » : un habitation écologique et hors du commun

« Rewall One » : une habitation écologique et hors du commun, offre la possibilité d’accueillir deux personnes en autonomie totale sur le plan thermique et électrique. Avec ses 16m2, cet habitat dispose d’une kitchenette et d’une salle de bain. (©Rewall)


Un outil d’IA au secours des archis 

En développant les constructions du projet « Rewall », Maxime, Lucas et Bastien ont fait un constat : dans le métier d’architecte, l'ébauche de plan est une activité très chronophage. « Pendant nos travaux préliminaires, nous avons développé une solution d’intelligence artificielle qui offre la possibilité de produire, à partir des dessins de nos prototypes à la main, une retranscription numérique. Nous souhaitons poursuivre le développement de cet outil pour soutenir les architectes dans leurs rendus visuels car aujourd’hui, certains logiciels ou plug-ins permettent d’ajouter de la texture ou de la lumière aux différents plans, mais c’est un travail très fastidieux. SamIA, qui est le nom donné à notre outil, permet de générer quatre propositions de prototypages à partir d’une ébauche manuelle. En travaillant avec nos camarades en double cursus ingénieur-architecte, nous avons vu le potentiel », conclut Bastien Delaye, également diplômé du département génie industriel.

 

 
(De gauche à droite) : Maxime Feugier, Lucas Gehin et Bastien Delaye, diplômés de l’INSA Lyon,
veulent prouver que « construction » peut rimer avec « environnement ».


Le projet « Rewall » a été soutenu par les « coups de pouce entrepreneurs » de la Fondation INSA Lyon.

 

[1] Au commencement du projet, l’équipe était composée de six membres, élèves-ingénieurs et membres de la Filière Étudiant Entreprise (Maxime Feugier, Bastien Delaye et Lucas Gehin, Dimitri Lazarevic, Samia Tahiri et Walid Da Costa).

 

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08 Jun
08/06/2023 10:00

Sciences & Société

Soutenance de l'Habilitation à Diriger des Recherches en sciences : David Bertrand

Contributions à l’analyse dynamique et la caractérisation de la vulnérabilite physique de structures de génie civil face aux aléas naturels

[HDR - soutenance publique]

Maître de conférences : David Bertrand

Laboratoire INSA : GEOMAS

Rapporteurs : Acacry Vincent, Gatuingt Fabrice, Nicot François

Jury : 

  • M. Carcassès - Univ. Toulouse 3 - Professeure (Examinatrice)
  • F. Gatuing - ENS Paris Saclay - Professeur (Rapporteur)
  • F. Nicot - USMB - Professeur (Rapporteur)
  • V. Acray - INRIA - Dir. Rech. INRIA (Rapporteur)
  • B. Richard - IRSN - Dr. Ing. HDR (Examinateur)
  • S. Grange - INSA Lyon - Professeur (Examinateur)
  • A. Gabor - Univ. Lyon 1 - MCF HDR (Examinateur)
27 Feb
From 27/02/2023
to 03/03/2023

Art & Culture

L'Arte del Costruire : Composer avec le fleuve / Progettare insieme al fiume

Au croisement entre génie civil et architecture, cette manifestation biennale franco-italienne est organisée par l’ECL, l’ENSAL, l’ENTPE et l’INSA Lyon.

L’édition 2023, intitulée « Composer avec le fleuve / Progettare insieme al fiume», proposera des lectures multiples des phénomènes fluviaux à partir d’une confrontation entre la culture italienne et la culture française de l’aménagement et de la gestion des fleuves.

Le programme, articulé sur plusieurs sites du Grand Lyon, prévoit des conférences, une table ronde, une joute de traduction, des visites et expositions, etc.

La manifestation s'adresse aux étudiants des grandes écoles d’ingénierie et d'architecture, de l’EUR H2o, ainsi qu’au public de l’IIC Lyon. Elle est ouverte au grand public, dans la limite des places disponibles.

Programme : 

08 Sep
08/Sep/2020

INSA Lyon

Ingénieurs et réalisation d’exception : le Viaduc de Millau

Il y a des aventures d’un jour et celles d’une vie. Il y a celles qui se vivent malgré soi, et celles qui se déroulent avec ce sentiment conscient de vivre un moment extraordinaire, un moment d’histoire. C’est ce qu’a ressenti Jean Guénard, au début des années 2000 et trois ans durant. Poussé par une force de conviction extraordinaire, il sera l’un de ceux qui a permis au génie civil français de briller partout dans le monde, et de faire de sa société l’une de celles sur qui la France peut compter. Son métier : ingénieur. Sa spécialité : les travaux publics.

Contexte
« Je venais tout juste de prendre les fonctions de PDG d’Eiffage TP, qui englobe les activités de génie civil, ouvrages d’art et terrassements. Un projet était alors en cours d’étude pour désengorger la petite ville de Millau, prise régulièrement d’assaut par les automobilistes sur la route des vacances reliant le Nord de l’Europe à la Méditerranée. L’équipe de Lord Norman Foster venait tout juste de remporter le concours international d’architecture et d’ingénierie avec un projet de viaduc multi-haubané en béton, conçu avec l’aide de
Michel Virlogeux », raconte Jean Guénard. 
Poussé par une force de conviction extraordinaire, l’homme est persuadé que son entreprise a le pouvoir de réaliser ce projet pharaonique, et de remporter le dossier face aux géants de l’époque. Il entreprend de convaincre Jean-François Roverato, N°1 d’Eiffage. « Eiffage était le petit poucet du TP à l’époque et j’étais convaincu que nous tenions là l’occasion de rentrer enfin dans la cour des grands. Nous décidons de nous porter candidat. Notre force : réaliser seuls ce projet titanesque. Notre argument mouche : le montage financier. L’État n’aurait pas à débourser un seul centime dans ce viaduc, et pourrait récupérer la concession au bout de 50 ans, et non 75 comme initialement prévu, grâce à la potentialité d’un trafic dépassant les estimations prévues. Cette novation, pour être pris en compte, a dû recevoir l’aval du conseil d’État ». 

Démarche
Pour cela, Eiffage, qui compte en son sein Eiffel (aujourd’hui Eiffage Construction Métallique) va miser sur le métal et non sur le béton, en respectant l’exigence du concepteur de ne pas modifier les dimensions de l’ouvrage. Mais ce qui va faire la différence pour l’entreprise, c’est la décision de limiter au maximum les risques des compagnons dans un contexte dangereux, à plus de 200 mètres de hauteur au-dessus du Tarn. « Je connaissais la région pour avoir participé à la construction d’autres ouvrages (les viaducs du Piou et du Rioulong à Marvejols) et les risques étaient considérables entre le vent en rafales, la neige et le froid. Il fallait penser sécurité et préfabrication. 90% des heures de fabrication du tablier ont été faites au sol ou en atelier. Avec le double avantage de nous permettre de réaliser en temps masqué la construction des 7 piliers nécessaires à l’implantation du pont. Nous avons ainsi gagné 15 mois sur le délai de chantier initial, 15 mois de gain pour toucher le premier péage (vous imaginez l’avantage financier) », complète Jean Guénard. 
Pour aider à la compétition entre les équipes concurrentes du béton et du métal, il fait également étudier en parallèle une solution béton en voussoirs préfabriqués. Hasard ou astuce de l’ingénieur, les deux arrivent au même coût. C’est le jury mis en place par Jean-Claude Gayssot et présidé par Georges Mercadal qui choisira.

Ingénierie
L’architecte avait souhaité que les piles émergent du terrain naturel, et donnent par un effet d’optique l’impression de sortir du sol. Elles seront coulées avec du béton sur place, et érigées grâce à un coffrage grimpant par tranche de 4 mètres.
« Chacune des 7 piles a été considérée comme un chantier indépendant, avec sa propre équipe dédiée. Chaque opérateur a auparavant été formé sur un chantier pilote pour ne prendre aucun risque une fois dans les conditions réelles. C’est l’une de nos plus grandes fiertés : aucun accident grave n’est survenu sur ce chantier », se souvient Jean Guénard.
Grâce à l’expérience d’Eiffel, l’option métallique a eu pour avantage de proposer une solution sur-mesure à ce chantier hors-norme et ce vide infranchissable à 252 mètres de hauteur : la construction de piliers intermédiaires pour faciliter le lançage du tablier, les piles étant chacune espacées de 342 mètres. Autre particularité : l’invention d’un procédé unique au monde pour mettre en place le tablier qui va permettre la liaison entre les deux rives du Tarn, le translateur. Ce système de cale permet par une action de levée-poussée de faire avancer la charge qu’il supporte, et le principe va permettre de pousser dans le vide les 36 000 tonnes du tablier, en partant des deux rives. « Il fallait avoir la météo de notre côté, et plusieurs jours consécutifs d’une météo favorable pour mener l’opération, souligne Jean Guénard. Nous avions tout anticipé, jusqu’à mettre au point une solution pour arrimer le tablier en cas de tempête, en le clouant sur place sans exercer de contrainte qui auraient pu fragiliser l’ouvrage ou mettre en doute sa pérennité sur le très long terme. Nous n’avons pas eu besoin de l’utiliser, mais cette procédure aurait pu nous faire perdre beaucoup de temps si nous avions dû la discuter dans le cadre d’un appel d’offre classique. Le concessionnaire décide et paye le surcoût sans barguigner », précise-t-il.
La liaison piles-tablier aura demandé 6 mois de recherche. Une difficulté technique pour toutes les forces en présence qu’il faut savoir accompagner dans le dialogue. Jean Guénard, nommé président de la compagnie Eiffage du Viaduc de Millau (CVEM), travaille main dans la main avec Marc Legrand, son adjoint devenu depuis Directeur des concessions chez Eiffage. 400 personnes travaillent sur leur chantier. « Nous avions ainsi autorité tant sur le béton que sur le métal, et concentrions tous les pouvoirs de décision comme un seul homme. C’est l’une des clés de ce succès », indique Jean Guénard, qui voit son calendrier se rythmer d’un rendez-vous chaque quinzaine avec le Président du Groupe pour valider les grandes options … Et maintenir la pression.
Outre le tour de force de voir la parfaite jonction des deux parties de la route se faire au millimètre près, le Viaduc de Millau est une réussite de bout en bout, jalonnée de records historiques et de procédés nouveaux, jusqu’à la barrière de péage. « Elle est couverte du plus grand auvent précontraint jamais réalisé grâce au BSI, le béton à ultra hautes performances inventé, mis au point et commercialisé par Eiffage », précise Jean Guénard avec fierté. 

Les premières fondations du viaduc ont été réalisées en octobre 2001. Il sera mis en service en 2004, après 3 années de chantier succédant à 11 années de préparation par l’État, et la collaboration de 600 compagnons au plus fort des travaux, mobilisant toutes les branches de la société Eiffage. « Je n’ai pas un seul instant pensé qu’on n’y arriverait pas. Aujourd’hui encore, je peux dire qu’il n’y a pas eu une seule ombre au tableau », conclut Jean Guénard, ingénieur INSA génie civil de la 8e promotion.
20 ans plus tard quasiment, le Viaduc de Millau, maillon essentiel de l’Autoroute A75, a vu passer plus de 50 millions de véhicules. Il fait l’objet d’un suivi technique en temps réel très performant et sécurisant. La garantie contractuelle est elle aussi exceptionnelle : 120 ans.

 

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18 Apr
18/Apr/2019

Recherche

Tour Silex 2 : des capteurs pour anticiper les constructions de demain

Le laboratoire GEOMAS (GÉOmécanique, MAtériaux, Structure) de l’INSA Lyon mène des recherches qui répondent à des enjeux de société dans les domaines de la construction et de l’environnement. Spécialisés dans la mécanique des structures, les enseignants-chercheurs confrontent leurs résultats théoriques à la réalité du terrain. Découverte des moyens mis en place pour récolter des données et anticiper le futur avec le cas de la tour Silex 2 dans le quartier de la Part-Dieu à Lyon.

La construction d’un bâtiment suit de nombreuses étapes nécessaires et obligatoires : études des sols, modélisation, tests, choix des matériaux… Le laboratoire GEOMAS réalise de nombreux essais sur des plateformes de qualité afin de pouvoir tester des solutions et simuler les conditions réelles. Une des étapes importantes qui précède la construction d’un bâtiment est la caractérisation du sol.

« Les immeubles ont un poids important, réparti sur une surface réduite. Les fondations doivent alors être résistantes et bien ancrées dans le sol pour assurer la fiabilité de la tour. Nous devons donc bien connaître sa nature et son comportement pour prévoir les fondations et anticiper l’enfoncement naturel du bâtiment dans le sol sous son propre poids. Plus la tour est haute, plus les fondations sont importantes », précise Rosy Milane, doctorante au laboratoire, dans l’équipe spécialisée dans la mécanique des sols.

La Part-Dieu, un quartier complexe
À la Part-Dieu, quartier d’affaires en plein centre de Lyon, les chantiers de construction se multiplient et les projets d’immeubles de grande hauteur fleurissent. Rosy Milane explique pourquoi le dimensionnement des fondations des immeubles est devenu complexe.

« Les contraintes à prendre en compte pour les calculs sont nombreuses. La densité de constructions dans le quartier, l’influence des bâtiments de proximité et la mauvaise connaissance du sol impliquent de grosses marges d’erreurs pour établir les fondations. En effet, les vingt premiers mètres de profondeur sont composés d’alluvions1 et ensuite de molasse2. Les alluvions sont assez bien connues car les fondations sont traditionnellement implantées dedans. Mais dans le cas de tours plus hautes, les fondations s’intègrent dans la molasse qui est sableuse et dont les caractéristiques ne sont pas bien connues ».

Silex 2, tour pilote pour caractériser la molasse
Le laboratoire GEOMAS et le bureau d’études Antea Group travaillent sur le projet de recherche FondaSilex. Ce projet, financé en partie par la région Auvergne-Rhône-Alpes, consiste à instrumenter les fondations de la nouvelle tour Silex 2, afin de récupérer des données sur le comportement du sol et des fondations. Des capteurs de déformation, de déplacement et de pression sont en train d’être fixés depuis février 2019 dans six des vingt pieux ancrés dans le sol sous Silex 2. Rosy Milane rédige une thèse depuis février 2018 sur le sujet.

« Ma thèse est en trois étapes : l’instrumentalisation des fondations, la réalisation d’essais expérimentaux sur des échantillons de sols récupérés pendant le forage et la création d’un modèle numérique pour traiter les données des capteurs. Ces données seront récoltées en temps réel pendant près de dix ans et permettront de mieux connaître la molasse », conclut Rosy.

À terme, une surface de 4200 m2 de sol sera caractérisée. Les résultats obtenus permettront d’optimiser les calculs des futurs projets de construction, et ainsi éviter le surdimensionnement des fondations.

1 Dépôts de sédiments abandonnés par un cours d'eau.

2 Roche sédimentaire argilo-calcaire.

 

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03 Jul
From 03/07/2019
to 05/07/2019

Sciences & Société

EMI International Conference

The Engineering Mechanics Institute International Conference

The topics of the conference are related to Civil and Mechanical Engineering with an interest on cross- and/or multi-disciplinary fields such as Material and Environmental Sciences, Urban Planning, IT and Big Data analysis, Social impact of Natural Hazards etc.

EMI International Conference is organized under the auspices of Engineering Mechanics Institute (EMI), which is a Department of the American Society of Civil Engineers (ASCE).

21 Dec
21/Dec/2017

Entreprises

Portrait de diplômé : Michaël Poncet, ingénieur INSA Lyon GCU 2005

 

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