
Formation
Des micro-turbines pour protéger la biodiversité en montagne
Quelles sont les pistes pour la transition énergétique des régions de montagne ? Longtemps terres privilégiées pour la construction de grands barrages hydroélectriques en raison des dénivelés offerts par le relief, les territoires montagneux réclament aujourd’hui du répit pour la biodiversité. Et si la solution se trouvait dans le « small is beautiful » ?
Romain Desfarges et Benjamin Bonnaz, étudiants en 3e année de génie civil et urbanisme se sont penchés sur le cas de la station de Flaine en Haute-Savoie, dans le cadre d’un contrat honoré par le biais de la junior entreprise de l’INSA Lyon, ETIC INSA Technologies. Avec leur projet « Gemma Micro-Hydro », qui a également séduit le jury du concours étudiant « InnoVivant 2021 », ils accompagnent les territoires dans le développement de microcentrales. Simple d’installation, la petite hydroélectricité repose sur un savant équilibre entre accès aux énergies renouvelables et protection de la biodiversité. Explications.
Les promesses des micro-turbines
Avec des pentes raides et des réserves d’eau sous toutes ses formes, les territoires de montagne représentent un potentiel hydraulique important. Seulement jusqu’alors, la conciliation entre activité hydroélectrique et protection de la biodiversité n’a pas toujours été respectée par les grands barrages. Parmi la grande diversité des installations : la petite hydroélectricité qui se distingue de sa grande sœur par sa taille, modeste. Installées au fil de l’eau, ces micro-turbines ne requièrent ni retenue d’eau, ni vidanges susceptibles de perturber l’hydrologie naturelle, la faune et la flore. « Nous parlons ici d’installations vraiment très petites, de la taille d’une table, annonce Romain Desfarges. C’est une solution capable de valoriser une énergie naturellement présente et fournir une électricité très peu carbonée car elle ne nécessite pas de construction en béton et fait très peu de bruit. De plus, elle présente un intérêt tout particulier en montagne car elle offre un approvisionnement en électricité de façon locale », ajoute-t-il.
Des projets qui tombent à l’eau, faute de rentabilité
Si la typologie des réseaux d’eaux, notamment dans les stations de ski, est pourtant favorable à la mise en place de ce type d'équipements, ces petits projets sont souvent mis de côté en raison d’un temps d’étude trop long et d’une faible rentabilité. Une équation qui ne colle pas toujours avec les budgets alloués à la transition énergétique des territoires, d’autant que les stations de moins de 4,5 mégawatts sont exploitées sous le régime privé. « Il s’agit de trouver le bon emplacement, le bon circuit, d’étudier les caractéristiques de chaque canalisation, l’hydrologie de la zone… C’est un travail qui prend du temps et qui peut amener à mobiliser beaucoup d’expertises techniques différentes », explique Benjamin Bonnaz. L’étudiant de 3e année parle en connaissance de cause puisqu’il a tout récemment mené une étude sur le territoire flanois, dont il est originaire. « Après plusieurs semaines d’étude sur la station de Flaine, nous avons identifié trois lieux potentiels, dont un se situant sur un captage à 150 mètres de dénivelé au-dessus de la station. L’eau arrive à cet endroit avec une force considérable et l’énergie est à ce jour brisée avec des réducteurs de pression. Installer une microcentrale de 30 kilowatts à cet endroit permettrait de récupérer de quoi alimenter une cinquantaine de foyers en simultané. Nous avons transmis notre rapport à la station de Flaine, qui en était la commanditaire dans le cadre d’un contrat réalisé auprès de la junior entreprise de notre école. Ils ont désormais les cartes entre les mains pour faire leur choix ».
Un outil d’aide à la décision
Avec « Gemma », l’objectif de Benjamin et Romain est double : trouver le maximum de potentiels hydroélectriques inexploités et proposer un accompagnement clé en main pour l’installation de microcentrales. Le projet entrepreneurial des deux étudiants a déjà convaincu Dimitri Lafond, responsable du réseau d’eau de Flaine, exploité par Véolia. « Bien que modeste à l’échelle de la consommation électrique de toute la station, ces installations représentent un bon moyen de produire une énergie verte. L’étude réalisée par les étudiants de l’INSA Lyon nous a permis d’appréhender la faisabilité technique et financière d’une telle opération. Elle a également mis en avant l'ensemble des démarches administratives nécessaires à la mise en place et orienté le maître d'ouvrage vers des entreprises en mesure de l'accompagner dans la réalisation d'un tel projet. Ce type d'étude constitue un véritable outil d'aide à la décision », explique le professionnel en gestion et maîtrise de l’eau.
Une aventure entrepreneuriale
Il y a quelques mois, Romain et Benjamin participent au concours étudiant « InnoVivant ». Le défi : concilier construction et protection de la biodiversité. Ils remportent le 2e prix et toute l’attention de l’entreprise organisatrice qui souhaite poursuivre l'aventure avec eux. « Ce challenge a été déterminant pour nous et nous avons décidé de nous investir plus profondément dans ce projet. Si notre façon de travailler intéresse une grande entreprise, c’est qu’il y a quelque chose à creuser ! Et puis, depuis que l’on se connaît, on s’est toujours dit qu’on serait patrons de notre entreprise, ensemble », rit Romain.
Pendant les deux ans et demi d’études restant aux deux amis ingénieurs, ils comptent développer leurs connaissances en génie civil et en hydrologie, avec pour objectif, la proposition d'un service professionnel complet, de l’étude à la faisabilité. Pour leur dernière année à l’INSA Lyon, ils évoquent la Filière Étudiant Entreprendre, qui pourrait leur permettre de consolider leur offre et lancer leur entreprise à la sortie de leur diplôme. En attendant, l’équipe de « Gemma Micro-Hydro » espère pouvoir travailler rapidement avec d’autres stations et territoires de montagne.
À propos, que signifie « Gemma » ? « C’est de l’argot autrichien dans le monde du ski alpin, un tic de langage que j’avais et qui est devenu une blague entre nous. Ça signifie ‘allons-y’. Peut-être était-ce un signe prémédité de notre collaboration ! », conclut Benjamin Bonnaz.

Vie de campus
« La confiance accordée à nos membres fait notre force »
Prix d’excellence, chiffre d'affaires en croissance continue, excellente réputation : depuis sa création en 1981, ETIC INSA Technologies a fait du chemin, jusqu’à s’affirmer comme l’une des associations professionnelles les plus prometteuses de l’hexagone. La junior-entreprise de l'INSA Lyon, qui compte aujourd’hui 120 membres actifs et bénévoles réalisant des projets toute l’année, met en relation étudiants et professionnels pour réaliser des missions dans trois domaines : digital, stratégie et ingénierie. Et peut se targuer d’une réussite insolente. Alors que ETIC s’est positionné en demi-finale du prix d’excellence des junior-entreprises, se classant dans les six meilleures de France, son actuel président, Paul Grévaud, revient sur les raisons du succès de cette association.
Alors que le contexte économique est pour le moins morose, ETIC affiche une belle croissance. Quels sont ses derniers succès ?
L’association a raflé son premier prix d'excellence en 2016, et reste dans le top 6 des junior-entreprise depuis lors. En 2019, nous avons obtenu le second prix d’excellence, et ETIC s’est hissée jusqu’en demi-finale cette année. C’est en partie grâce à l’excellente renommée dont nous bénéficions au sein du mouvement : ETIC est l'une des plus anciennes structures du mouvement national des junior-entreprises. Elle fait également partie de la Conférence Nationale des Junior-Entreprises, qui existe depuis 51 ans. Son ancienneté et son expérience sont l’une des raisons du succès, mais pas uniquement ! La clé du succès, c'est le fait qu'on respecte la vision de l'INSA dans son engagement humaniste et dans les valeurs qu’elle défend.
À l’heure de la pandémie, remettre l’humain au cœur du travail est une préoccupation majeure pour toutes les entreprises. Comment se manifestent les valeurs humanistes de l’INSA au sein d’ETIC ?
Nous avons fait un choix radical : miser sur l'absence de sélection à l'entrée. Une décision qui contraste avec les pratiques de 90 % des junior-entreprises françaises. Ces dernières exercent en effet des sélections très rudes, avec parfois, plus de dix entretiens pour espérer décrocher une mission ! Résultat : un esprit de compétition qui nuit à la cohésion des promotions. Ce qui fait notre force, au sein d’ETIC, c'est l’absence de sélection et la confiance que nous accordons à nos membres. Nos membres ont une réelle passion pour cette association, au sein de laquelle existe une réelle entraide et un bel esprit de famille. Nous avons une puissance de travail immense, et nos membres sont très impliqués. Autre originalité de notre association : la rémunération de chaque mission est redistribuée à 65 % à nos membres. Et ça marche : certains chargés de mission au sein d'ETIC trouvent du travail auprès des clients pour lesquels ils ont travaillé au sein de l’association. Ce sont de fantastiques opportunités professionnelles et personnelles.
Le succès d’ETIC ne se borne pas à son excellent classement. L’association a enregistré une forte croissance ces dernières années, que la crise sanitaire n’a pas freinée. Comment expliquer ces bons résultats ?
Dans un contexte économique morose, et au cours d’une année marquée par la pandémie, ETIC a eu la chance de pouvoir se maintenir à flots. Il y a 3 ans, notre chiffre d’affaires s’élevait à plus de 100.000 euros. En 2020, il était de 268.000 euros. Cette année, nous avons déjà enregistré 140.000 euros et signé 37 études pour le seul premier trimestre. Le secret, c'est le fait de ne jamais perdre de vue notre objectif : la montée en compétences des étudiants. En tant que junior-entreprise, il faut avoir suffisamment de personnes dans l’équipe pour mener plusieurs projets de front, et mener un travail de qualité grâce à la formation reçue. Deux conditions remplies par ETIC : les professionnels qui nous démarchent reviennent vers nous et concourent à notre bonne réputation. Nous mettons tout en œuvre pour les satisfaire et pour offrir les meilleures opportunités aux élèves de l’INSA !

INSA Lyon
Les brèves de la quinzaine
Innovation. Le diplômé INSA 2012, Raphaël Vullierme, a cocréé « Luko », une application mobile dont l’ambition est de réinventer l’assurance habitation. Ses maîtres mots : simplicité, utilité et transparence.
Sport. Sylvain Cachard, l’étudiant sportif de haut niveau, se place en 4e position de la Fletta Trail Maschile, qui a eu lieu en Italie en août dernier. Même si la victoire était proche pour l’élève-ingénieur, il signe tout de même deux performances de niveau mondial qui font de lui « l’homme fort de la discipline en France. »
Recherche. Alors que le laboratoire DEEP s’applique à développer son programme de valorisation de sédiments pluviaux nommé DESIR, le bassin de rétention expérimental de l’observatoire de terrain en hydrologie urbaine (OTHU) à Chassieu a accueilli de nouveaux pensionnaires, tout droit sortis… D’un cirque.
Vie associative. Nommé en mars dernier, le président d’ETIC INSA Technologies, Erwan Cavelier, s’est rendu sur le plateau de la chaîne spécialisée BFM Business pour présenter le cœur de métier de la junior-entreprise.
Exposition. Seul, en collectif, de jour comme de nuit, en loisir ou en compétition, le sport occupe une place de choix à l’INSA. Depuis 60 ans, l’association sportive (AS) porte haut et fort des valeurs qui lui sont chères : partage, solidarité, diversité et courage. Du 10 au 29 septembre 2020, l’AS revient sur soixante années de défis et d’aventures, à travers une exposition photos itinérante aux quatre coins du campus.

Sciences & Société
Conférence-Débat: Oser la transition vers une entreprise durable
Une conférence organisée dans le cadre du partenariat Juniors INSA qui réunit les Junior-Entreprises des 6 INSA français.
Cette "Journée de l'Entreprise de Demain" sera composée d'ateliers et d'animations qui s'articuleront autour d'un élément central : la conférence multi-campus. Elle se déroulera à l'INSA Lyon, dans l'amphithéâtre Gaston Berger et sera diffusée en temps réel sur les campus de Bourges, Rennes, Rouen, Toulouse et Strasbourg mais sera aussi disponible en ligne. Cette conférence abordera le thème : "Oser la transition vers une entreprise durable : comment concilier enjeux et acteurs ?" en présence de 4 intervenants très prochainement dévoilés.
Ces derniers échangeront leurs points de vue sur les nouveaux enjeux des entreprises et le besoin de les rendre plus respectueuses de l'environnement et des humains. Que ce soit en transformant des structures existantes grâce à la RSE ou en développant de nouveaux modèles comme l’Économie Sociale et Solidaire, les intervenants nous montrerons que nous avons tous un rôle à jouer dans cette transition, INSA*iens, Junior-Entrepreneurs et étudiants en général !
Cet événement marquera le début de l'année symbolique des 50 ans du mouvement des Junior-Entreprises.
Cet événement s'inscrit dans la Semaine Des Alternatives Durables (SDAD) organisée par des associations étudiantes de l'INSA Lyon et la ville de Villeurbanne: Objectif 21, Ingénieur sans frontières, ingénieur engagé, le Karnaval Humanitaire, l'Insatiable et le Doua vert.
Additional informations
- https://www.facebook.com/events/378303079578827/
-
INSA Lyon - Amphithéâtre Gaston Berger - Villeurbanne - Diffusion en temps réel sur les campus de Bourges, Rennes, Rouen, Toulouse et Strasbourg - Diffusion en ligne
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Vie de campus
L’entreprise de demain : quand les Junior-Entreprises INSA s’emparent du sujet
Le 7 février prochain, les Junior-Entreprises des six INSA français organisent conjointement une journée consacrée à l’entreprise de demain. Un événement majeur pour ces organisations étudiantes qui marquera le début de l’année anniversaire des cinquante ans du mouvement des Junior-Entreprises. Cette première édition sera ponctuée d’une conférence multi-campus qui se tiendra à Lyon et sera diffusée en temps réel sur les autres campus INSA. Rencontre avec Maïlys Pascail, présidente de la Junior Entreprise ETIC.
Quel est l’objectif de cet événement organisé sur la thématique de l’entreprise de demain ?
Nous avons constaté que les étudiants sont très intéressés par les enjeux sociaux et environnementaux que rencontrent les entreprises mais souvent, ils n’ont pas connaissance de toutes les problématiques qui s’y rattachent. Le souhait est de faire de cette journée une occasion d’informer et de débattre. Pour cela, nous avons pensé l’événement en deux temps : durant des ateliers, les participants pourront découvrir les différentes problématiques de l’entreprise de demain et confronter leurs points de vue pour ensuite assister à la conférence multi-campus en fin de journée. En ce qui concerne l'atelier précédant la conférence, le principe sera de réfléchir sur quatre questions posées en amont par les intervenants aux étudiants. Nous avons également pris l’initiative de faire un micro-trottoir pour ajouter du corps aux ateliers, qui servira d’introduction à la conférence. Les personnes acceptant de participer au micro-trottoir répondront à des questions sur les problématiques d’entreprises et leur vision de cette dernière. Les questions/réponses seront ensuite proposées lors de la conférence pour que les entreprises répondent en direct tout en créant un débat avec les participants. L’objectif est de créer du dialogue entre les entreprises et les étudiants tout en leur donnant le temps de faire des retours d’expériences et des suggestions pour le futur.
Comment va se dérouler la conférence multi-campus qui clôturera cette
édition ?
Cette année, la conférence abordera le thème « oser la transition vers une entreprise durable : comment concilier enjeux et acteurs ? » en présence de quatre intervenants provenant d’horizons différents. Elle permettra de donner la parole aux entreprises, grandes ou petites, à propos de ce qu’ils attendent des étudiants et comment ces derniers peuvent s’intégrer dans les sociétés de demain, quels sont leurs rôles… Les acteurs de la vie économique sont à un tournant majeur de l’histoire et les futurs ingénieurs seront les protagonistes du renouveau. Nous souhaiterions faire de cette journée un événement pérenne, en changeant de thématique et d’INSA chaque année.
Qui sont les intervenants et pourquoi les avez-vous choisis ?
Les étudiants veulent de plus en plus s’engager dans des métiers ou des missions qui ont du sens pour eux. Le but n’est pas d’orienter le débat ni d’amener des réponses toutes faites, mais bien d’accompagner les futurs ingénieurs, grâce à des travaux de groupe, pour donner un visage à l’entreprise de demain. Nous avons donc contacté quatre personnes :
- Sandrine Sommer, directrice du développement durable chez Guerlain, est ingénieure conception de formation. Elle travaille depuis dix ans sur des problématiques de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Elle investit énormément en recherche et développement pour trouver des solutions innovantes.
- Fouad Benseddik est le directeur de Vigéo, une agence de notation sociale et environnementale internationale fondée en 2002. Qui de mieux pour évoquer les problématiques de RSE qu’une personne qui donne des notes aux entreprises sur le sujet ?
- Hervé Knecht, fondateur et directeur d’Altereos, aide des entrepreneurs sociaux à se développer. La charge de travail des entreprises ainsi que les locaux sont adaptés en fonction des handicaps de chacun des employés. Là, nous sommes moins sur les problématiques RSE mais plus sur la question de comment créer un modèle différent, comment créer une entreprise sociale sans être une association.
- Diana Martin de Argenta est enseignante d’écoconception à l’INSA Lyon. Elle a longtemps travaillé en entreprise avant d’enseigner. Nous l’avons choisie car elle incarne l’aspect critique de la RSE, est très impliquée dans l’ingénierie et proposera son regard sur les étudiants, les ingénieurs et leur place dans le monde. Le but est qu’elle challenge les autres intervenants.
Je voudrais rappeler que les Junior-Entreprises ont pensé cette conférence dans un seul objectif et dans l'esprit de ce message : arrêtons de critiquer et agissons pour transformer l’entreprise ! Les étudiants sont les travailleurs de demain. »
Ouverte à tous, la Conférence multi-campus aura lieu le jeudi 7 février prochain à partir de 14h à l’amphithéâtre Gaston Berger.
Programme :
14h30 – 16h00 : Ateliers et animations autour des enjeux de l’entreprise de demain
16h00 – 18h00 : Conférence multi-campus
Pour plus d’informations : https://www.facebook.com/events/317903375489701/ - contact@etic-insa.com
Pour suivre la conférence en live le jour de l’événement : https://www.youtube.com/channel/UCSIdw1LE81vsgGHyjChLCHw

Vie de campus
Adrien Lepic : « J’ai entrepris une année de césure »
Adrien Lepic vient de rentrer en 5e année au département Informatique (IF) après une année de césure, parti à la conquête du réseau européen des Junior-Entreprises… Retour sur l’expérience d’un INSA qui a trouvé sa voix chez ETIC INSA Technologies, la Junior-Entreprise de l’INSA Lyon.
130 associations sont présentes sur le campus de l’INSA Lyon, pourquoi ETIC INSA Technologies ?
J’avais envie de prendre part à un processus de création de valeur. À notre âge, on a déjà quelques cordes à notre arc, un étudiant sait déjà faire un minimum de choses. Le but est donc de s’investir un peu plus et de commencer à être utile pour les autres tout en restant étudiant. On met la théorie en pratique et ça devient concret. La Junior-Entreprise est également un excellent moyen de se valoriser en entretien. Avoir été actif dans une Junior-Entreprise est bénéfique sur un CV.
ETIC m’a accueilli à bras ouverts, tellement bien que j’y suis resté pendant trois ans sur mes cinq années INSA. Ma scolarité adossée à mes responsabilités à ETIC m’ont permis d’affiner mon projet professionnel et de faire des choix. L’insertion professionnelle fait toujours peur à un étudiant, je voulais mettre toutes mes chances de mon côté. En trois ans, j’ai été d’abord chargé de mission, puis chargé d’équipe pour terminer vice-président.
Malgré ces trois années où je me suis impliqué en tant qu’étudiant dans une Junior-Entreprise, j’avais envie de plus. J’avais envie de m’investir d’une autre façon et d’être encore plus actif dans le réseau. Pour ce faire, l’idée d’une année de césure était à envisager. J’ai commencé à en parler au directeur du département IF dès ma 4e année en janvier 2017. J’ai motivé ma demande en expliquant bien que ce n’était pas dans le but de ralentir mes études mais d’utiliser cela comme d’un tremplin pour mes objectifs professionnels. Après, j’étais déjà très impliqué à ETIC, ça a donc été plus facile de motiver cette envie.
Pourquoi avoir choisi de couper vos études durant une année ?
L’année de césure offre, selon moi, de nombreuses opportunités. La première était de me connaître mieux en milieu professionnel. Je voulais savoir comment j’aimais travailler, quelles étaient mes limites, comment je pouvais être efficace… En tant qu’étudiant, je trouve que l’on n’est pas assez poussé à être soi dans le travail et du coup, ce regard sur soi est nécessaire car on ne peut pas vraiment apprendre tant que l’on a pas essayé.
Mon deuxième objectif était d’obtenir une expérience professionnelle à l’internationale plus longue qu’un stage. Pouvoir travailler avec des personnes venant d’autres horizons, avec d’autres cultures, d’autres habitudes… Le facteur international est toujours compliqué car il faut que tout le monde s’adapte et passe au-dessus de la barrière de la langue.
Le dernier objectif est un peu la cerise sur le gâteau. Avoir une expérience internationale longue permet de s’insérer dans un réseau. Pour ma part, il était surtout européen mais dorénavant, je pourrai compter sur des personnes pour m’aider un peu partout dans le monde.
Qu’avez-vous fait durant cette année ?
Tout a commencé en avril 2017 avec la passation. J’ai été élu au poste de Secrétaire Général de la Confédération Européenne des Junior-Entreprises appelée JADE (Junior Association for Dévelopment in Europe). Nous étions un bureau de quatre élus avec en appui une équipe composée d’une quinzaine de personnes.
Plusieurs responsabilités m’ont été confiées. D’abord, j’étais chargé d’aider chaque Confédération des Junior-Entreprises nationale afin de garantir la qualité du réseau. J’étais également en charge des ressources humaines avec notamment le recrutement des membres de l’équipe d’appui et également celui du prochain bureau. Pour coller à ma formation, j’ai également aidé la JADE d’un point de vue informatique, avec la gestion du site web. Enfin, je me suis occupé des aspects légaux. C’était plus simple que ce soit moi pour la bonne raison que j’étais le seul à parler français et que les textes de lois étaient en français.
On était aussi en appui des autres personnes du bureau sur des projets plus transversaux. Celui auquel j’ai le plus aimé participer a été celui de la stratégie triennale qu’il fallait réfléchir pour le prochain bureau. Nous avons été confrontés à ce moment-là, à toutes les problématiques liées à l’international : se faire comprendre en anglais, gérer les différences de culture et d’habitudes…
Quel message pourriez-vous livrer aux autres étudiants ?
Je pense que les étudiants doivent davantage s’investir dans la vie associative. Le but est de faire du pratique afin d’associer la théorie obtenue en cours. Tout ne s’apprend pas dans les livres, comme par exemple la gestion de projet ou le management, qu’il faut appliquer sur des problématiques terrains afin de mieux comprendre.
Mes études insaliennes associées à cette expérience associative et à la JADE m’ont formé plus que si j’étais resté un simple étudiant.
ETIC INSA Technologies, la Junior-Entreprise de l’INSA Lyon, n’accueille pas moins de 80 junior-entrepreneurs avec un chiffre d’affaires de plus de 100 000€.

Sciences & Société
Édition lyonnaise des Clefs Pour Entreprendre !
ETIC INSA Technologies organise l'édition lyonnaise des Clefs Pour Entreprendre !
Les Clefs pour Entreprendre ont pour ambition de permettre à chaque citoyen de transformer une envie ou une idée en un projet entrepreneurial.
Comment ? En fédérant sur une journée tout l’écosystème local de l’accompagnement à l’entrepreneuriat, afin de délivrer lors d’ateliers, de conférences, de grands témoignages, de speed-meeting ou de moments de networking une information pratique et concrète aux candidats à l’entrepreneuriat.
Que l’on soit animé par la volonté de créer un nouveau business ou bien devenir au sein de son organisme un véritable intrapreneur, les « Clefs pour Entreprendre » représente une opportunité inédite de bénéficier des méthodes, d’outils et de bons conseils qui permettront d’amorcer puis de mener à bien n’importe quel projet d’avenir.
Evénement national organisé par Les Chantiers de l'Entreprenalisme, la Confédération Nationale des Junior-Entreprises (CNJE) avec le soutien du MEDEF.
Additional informations
- https://www.facebook.com/events/225568927999203/
-
INSA Lyon - 20, avenue Albert Einstein, 69621 Villeurbanne
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Formation
Maïlys Pascail est la nouvelle présidente d’ETIC INSA Technologies
Éline Achard a cédé sa place à Maïlys Pascail à la présidence de la Junior-Entreprise de l’INSA Lyon, ETIC INSA Technologies. Entretien avec une jeune élève-ingénieure qui a choisi de consacrer une année au développement d’une des meilleures junior-entreprises de France.
Pourquoi avez-vous choisi d’intégrer la Junior-Entreprise de l’INSA Lyon ?
A la fin de mon Premier Cycle, j’ai choisi de poursuivre mes études d’ingénieur dans le département Génie Industriel. Mais j’avais besoin de concret, je sentais qu’il fallait que je découvre d’autres choses en plus des cours, et j’avais entendu parler d’ETIC INSA Technologies. J’avais envie de savoir comment fonctionnait une entreprise entièrement gérée par des étudiants et je rencontre alors Éline Achard, qui était responsable du suivi d’études à ETIC. Son discours m’a complètement conquise ! Je rejoins donc l’équipe en tant que chargée d’affaires et lorsqu’Éline est devenue la présidente d’ETIC, je l’ai remplacée en tant que responsable d’études. Éline a ensuite annoncé son départ, et j’ai proposé ma candidature au poste de présidente.
Éline Achard et Maïlys Pascail
Qu’avez-vous appris au sein de cette Junior-Entreprise ?
Énormément ! J’ai d’abord appris à ne plus avoir peur du monde professionnel, de l’adulte en costume à qui on n’ose pas poser de questions, j’ai plus confiance en moi. J’ai aussi appris à être plus efficace, à sortir de la technique.
C’est hyper riche humainement. J’ai rencontré des personnes géniales et réalisé de super projets !
Pourquoi avez-vous décidé de devenir présidente ?
J’avais participé au week-end de construction de la stratégie d’ETIC et j’ai eu envie de me lancer. Développer une vision, piloter une stratégie, fédérer une équipe pour atteindre des objectifs qu’on s’est fixé ensemble. Et prendre le temps de faire les choses.
Quelle est votre vision pour ETIC ?
La stratégie a été construite l’an dernier pour 3 ans. Nous sommes dans la continuité de ce qu’a porté l’équipe d’Éline, à laquelle j’appartenais, avec l’objectif d’être en France, en 2020, la Junior-Entreprise de référence en ingénierie. C’est ambitieux, mais cela nous tire vers le haut.
À ETIC, chaque président met son cœur dans la stratégie. Moi, je suis très orientée environnement et développement durable. J’ai réussi à convaincre mon conseil d’administration d’orienter un peu la stratégie d’ETIC en ce sens, et repenser notre offre de prestations pour l’adapter à la dimension « durabilité ».
C’est important pour moi. Pour assurer la présidence d’ETIC, j’ai choisi de faire une année de césure dans mes études, tout comme ma vice-présidente, Charlotte Diroux. Éline a été la première à le faire et je pense qu’ETIC mérite cet investissement. On peut monter à Paris en milieu de semaine, participer à des formations et des rencontres professionnelles, créer un vrai lien avec l’équipe plus facilement. Et puis, je ne voulais pas renoncer à une mobilité à l’étranger en 5e année.
Equipe d'ETIC INSA Technologies
ETIC vient de changer d’identité visuelle, quelles sont les raisons du changement ?
Oui, lors de la passation de présidence, nous avons dévoilés notre nouvelle identité, sur laquelle nous avons travaillé l’an dernier. Nous voulions moderniser notre logo, se rapprocher de l’emblème de l’école, le rhinocéros, avec une proposition qui incarne davantage notre ADN. Nous avons réfléchi sur notre raison d’être, nos valeurs, partagées avec celles de l’INSA, l’humanisme notamment, tout en gardant le vert, qui est la couleur d’ETIC.
Prochain événement
ETIC INSA Technologies organise le 24 mai sur le campus une journée intitulée « Les clés pour entreprendre », ouverte à tout le monde, en résonance avec l’événement national organisé dans 12 villes en France par la Confédération Nationale des Junior-Entreprises de France et le Medef. L’idée est de donner les clés de la réussite aux gens qui ont envie d’entreprendre.
Légende photo encart gauche : Charlotte Diroux, Vice-présidente et Maïlys Pascail, Présidente d'ETIC INSA Technologies.
Additional informations

Formation
Développement personnel : des clés pour les élèves-ingénieurs
Qu’est-ce que le développement personnel et à quoi sert-il ? Comment faire face à ses émotions pour être le plus performant possible ? Voilà le type de questions qui ont pu faire réfléchir certains élèves-ingénieurs de l’INSA Lyon, au cours d’ateliers proposés par la Junior-Entreprise ETIC INSA Technologies. Une sixième édition pour partager ensemble les clés de la réussite.
« Notre réussite est conditionnée par nos études, nos compétences, nos qualités mais aussi par qui nous sommes et comment nous faisons face à nos émotions, nos peurs et les épreuves que nous rencontrons. À la fin de notre cursus à l'INSA, nous serons tous diplômés avec un diplôme à forte valeur ajoutée mais qu'est-ce qui nous rendra plus performant, plus épanoui ou plus séduisant vis-à-vis des entreprises qu'un autre diplômé des grandes écoles ? » explique Charlotte Diroux, élève-ingénieure en 4e année au département Génie Mécanique et également Responsable Communication à ETIC INSA Technologies.
C’est le point de départ de la réflexion qui aura amené la Junior-Entreprise de l’INSA à organiser l’Empowerment Day, le 15 février dernier à la Bibliothèque Marie Curie, sur le campus de l’INSA Lyon. En clair, il s’agissait de placer la notion de développement personnel au cœur des échanges, parce qu’être ingénieur INSA, c’est être un ingénieur différent.
Deux ateliers avec deux thématiques associées ont été proposés : « le voyage du héros » ou « l’intelligence émotionnelle au service de vos postures personnelles et professionnelles ».
« Le voyage du héros » : rentrer en introspection
Animateur du premier atelier, Alain Pascail est consultant, formateur et coach en entreprise. « Se remettre en question et trouver par soi-même des nouvelles façons de faire » : voilà le genre de message qu’il a pu faire passer à son auditoire. Identifier les peurs, les motivations, les freins sont des clés pour développer la connaissance de soi, et devenir un « héros ». Après avoir échangé, les étudiants ont émis des avis positifs sur la démarche. Beaucoup se sont sentis repartir plus confiants, et stimulés par l’introspection. « À l’INSA, on est formé pour être ingénieurs mais on se pose rarement la question de ce que l’on veut vraiment, de ce qui nous rend heureux. Cet atelier m’a fait réfléchir, je sais que j’ai besoin de me recentrer pour me poser les bonnes questions ! » confie Charlotte Diroux, qui a souhaité participer à cet atelier.
« L’intelligence émotionnelle au service de vos postures personnelles et professionnelles » : gérer ses émotions
Animé par Béatrice Fornari, coach certifiée en Programmation Neurolinguistique et titulaire d’un Diplôme Universitaire de neuro-psychopédagogie, cet atelier avait pour but d’expliquer ce qu’est l’intelligence émotionnelle et à quoi elle sert.
Avec cette introduction : « Toutes vos décisions sont guidées par votre intuition », elle propose aux participants quelques exercices de réflexion. Le groupe échange, analyse, prend conscience. Comment réagir face à une situation où il y a de la colère, de la frustration, de la tristesse ou de l’euphorie ? Comment gérer ses émotions pour ne pas agir contre soi-même ?Pour Joude Maalouf, élève-ingénieure en 3e année au département Génie Mécanique, c’est une révélation.
« C’est très intéressant de comprendre comment nos émotions peuvent avoir un impact dans notre future vie d’ingénieur, de manager. Si on arrive à gérer nos émotions et à comprendre les autres, on peut aller beaucoup plus loin. J’ai compris grâce à cet atelier, que j’ai le droit d’exprimer mes émotions et qu’il faut que je prenne le temps de les écouter pour mieux me connaître. »
Une trentaine d’étudiants aura bénéficié de ce programme proposé par ETIC INSA Technologies.
La Junior-Entreprise a accueilli samedi 3 mars le congrès des Junior-Entreprises de France. La liste des 30 meilleures J.E. du territoire a été dévoilée. Elles seront en lice pour décrocher le prix de LA meilleure J.E. française, au mois de mai prochain.

Entreprises
Cahê Kuczera Toporowicz : du Brésil à la France et de la France au Brésil
A 27 ans, Cahê Kuczera Toporowicz prend les manettes du bureau d’Amaris Lyon, également siège social d’Amaris France, leader européen des groupes indépendants de conseil. Une belle évolution pour ce jeune diplômé INSA Lyon du département Génie Industriel en 2013, qui construit également une passerelle professionnelle avec le Brésil, son pays natal. Entretien.
Premier emploi, carrière évolutive et maintenant Directeur Opérationnel d’Amaris Lyon : racontez-nous votre parcours !
Chez Amaris, on a l’habitude de faire confiance « a priori » et j’ai pu le constater dès ma rencontre avec Olivier Brourhant, co-fondateur et PDG d’Amaris, lorsque j’étais encore étudiant à l’INSA Lyon. Nous sommes en 2009 et je viens d’intégrer la junior entreprise ETIC INSA Technologies. En plein forum Rhône-Alpes, je rencontre Olivier qui me demande de ramener toute l’équipe d’ETIC sur son stand d’Amaris, qui n’avait alors qu’un an d’existence. Persuadé d’avoir décroché ma première étude pour ETIC, je m’exécute et une fois alignés devant lui, j’ai la surprise de l’entendre nous annoncer qu’il est notre concurrent ! Mais qu’une fois que nous serions diplômés, il pourrait nous recruter. Grâce à mon activité avec ETIC, j’ai créé par la suite un partenariat avec Amaris, dont j’ai découvert la vision, le potentiel de croissance et la volonté de s’implanter au Brésil pour créer une filiale. Je voulais travailler avec cette société. En 2013, la porte s’ouvre avec mon stage de fin d’études puis mon embauche officielle une fois diplômé, en tant que manager. Un an plus tard, je deviens manager senior à Strasbourg, où je monte une équipe de 50 personnes. En 2016, Amaris me propose de revenir à Lyon pour développer le département ingénierie, puis la direction du département IT/IS. On double le chiffre d’affaires… Lorsqu’il a fallu remplacer la directrice opérationnelle du bureau dans son ensemble, soit 180 personnes, Amaris a fait le choix de me faire confiance.
Quel regard portez-vous sur votre parcours, vous qui êtes né au Brésil et qui êtes arrivé en France il y a tout juste 10 ans ?
J’aime beaucoup la France, je suis devenu français, j’ai voté !
Je me suis toujours senti redevable à la fois de la France qui m’a offert une super opportunité, et du Brésil où j’ai vécu et grandi, et où est toute ma famille. Aujourd’hui, je m’occupe aussi du développement d’Amaris au Brésil, et je vais créer un pont entre mes deux pays. Je suis très content d’implanter une filiale là-bas, d’apporter du savoir-faire et de créer de l’emploi.
Que pourriez-vous dire sur votre formation à l’INSA Lyon ?
Ce sont des amis suisses qui avait assisté à une conférence dans leur lycée du responsable de la filière AMERINSA qui m’ont parlé de cette école. Le fait que ce soit une école publique, le principe de la filière internationale avec 50% de latinos, les facilités d’apprentissage de la langue française et les aides de la CAF pour le loyer m’ont clairement décidé ! Mais je croyais que je partais en France pour seulement un an, et au final cela en fait 10 !
En terme d’intégration, cela a été difficile au début. Pendant 2 ans, j’ai voulu rentrer chez moi tous les jours. Et je voyais des collègues brésiliens brillantissimes dans des situations personnelles plus difficiles que moi et je me disais qu’il fallait absolument qu’ils restent. Ce sont des gens que Facebook et Google se disputent aujourd’hui ! Un jour, j’ai eu un déclic, et je me suis dit que si je choisissais de rester, je devais me projeter. Je ne le regrette pas. La France est un super pays et c’est d’ailleurs dommage que les gens n’en voient pas tout le positif.
En ce qui concerne l’INSA, j’ai découvert un campus très adapté, extrêmement international avec une vie associative très riche, où des liens d’amitié se créent sans empêcher la prise de décisions nécessaire et parfois difficile dans une équipe. A l’INSA, on nous apprend beaucoup à se poser des questions et le fait d’avoir fait Génie Industriel m’a permis d’apprendre à parler plusieurs langages.