
Institutionnel
L’INSA Lyon inaugure son Assemblée pour la Transition écologique et sociale
Le 27 mai dernier, l’Assemblée pour la Transition Écologique et Sociale de l’INSA Lyon, constituée de 100 membres, a officiellement démarré ses travaux pour sa première session. Objectif de ce dispositif d’envergure, innovant et participatif : élaborer une vision commune et écrire ensemble l’avenir de l’établissement pour un futur durable.
Au programme de cette première session : deux matinées de conférences avec des experts renommés, et deux après-midis dédiés à des sessions de travail par petits groupes dits « camps de base » afin d’initier de premières réflexions et propositions. Retour sur ces deux journées riches et intenses en idées et en émotions.
Une grande fierté
Particulièrement attendue par la communauté INSA, l’Assemblée pour la transition Écologique et Sociale de l’INSA Lyon a démarré ce 27 mai au matin. Et quel meilleur symbole qu’un lancement dans l’amphithéâtre Capelle qui aurait été probablement très fier de voir naître ce dispositif, tout comme Gaston Berger, fondateurs de l’INSA Lyon.
« Voir loin, voir large, analyser en profondeur, prendre des risques, penser à l’homme, comme le disait Gaston Berger, c’est un bel héritage et ce sont quelque part les ingrédients qui nous ont permis de mettre en place ce dispositif », ouvre Nicolas Freud, Directeur de la Transformation socio-écologique de l’INSA Lyon.
« J’ai une grande confiance dans le fait que ce dispositif va vraiment nous permettre de franchir une nouvelle étape et un nouveau cap », a déclaré Frédéric Fotiadu, Directeur de l’INSA Lyon.
« Notre établissement est en transformation et ce que nous faisons ici, cela a aussi un impact dans le monde de l’entreprise avec lequel on interagit. Ces entreprises qui attendent notamment de nous que nos ingénieurs soient plus affutés pour leur permettre d’accélérer la transformation », rappelle Alexis Métenier, Directeur du Développement et de la Fondation INSA Lyon.
Excitation et motivation
Les sourires et la motivation sont également bien présents du côté des 100 membres de l’Assemblée présents et de la vingtaine de participants externes issue d’entreprises et d’entités publiques. « C’est une preuve que l’on a de l’espoir et qu’il y a plein de gens qui sont motivés et qui ont envie de faire bouger les choses », témoigne Camille Rominger, étudiante en 1ʳᵉ année au département Formation initiale aux métiers de l’ingénieur (FIMI).
« On constate que tout le corps de l’INSA est mobilisé sur ces sujets de transition et de transformation. Il y a déjà eu beaucoup de chemin de fait, et il reste encore beaucoup à faire », explique Fabien Pellet, salarié de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR).
Tête, cœur, tripes
La pilule est parfois dure à avaler et pourtant le constat est sans appel : de nombreuses limites planétaires sont déjà franchies. En séance plénière, les experts invités à intervenir tout au long de ces deux premières journées pour permettre à l’Assemblée de s’imprégner du sujet, n’ont pas manqué de faire quelques rappels forts.
« Pendant longtemps, nous avons vécu comme si la Terre et le Monde étaient deux entités indépendantes sans prendre en compte notre impact sur la Terre ». Sur scène, François Gemenne, spécialiste de géopolitique de l’environnement et membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), dresse un panorama sans concession tout en faisant appel à l’intelligence collective et à l’action.
« Chacune des choses que vous déciderez ici et demain à l’INSA, pour peu que vous en inspiriez d’autres, ce seront d’autres écoles d’ingénieurs qui vous suivront, et ce que vous aurez ici décidé dans cette Assemblée, peut-être qu’un jour d’autres suivront la même voie. Il faut toujours se souvenir que nous sommes face à un problème graduel et chaque geste, chaque décision que nous allons prendre va déterminer la hausse de température que nous allons connaître », lance le scientifique.
« Votre Assemblée fait sens, car les enjeux de formation et d’éducation sont essentiels. Cela fait des dizaines d’années que les scientifiques nous alertent sur les conséquences de notre inconséquence. On continue de faire comme si de rien n’était et de proposer des solutions qui sont incompatibles avec les enjeux d’aujourd’hui. Il y a plusieurs leviers à activer dont la formation. Et il y a urgence. Je suis très content d’être le parrain de cette Assemblée », lâche d’un ton solennel derrière son écran en visio, Fabrice Bonnifet, président du Collège des directeurs du développement durable (C3D).
Intelligence collective et robustesse
Face aux mauvaises nouvelles, il faut changer de lunettes et de logique pour agir et c’est là que l’Assemblée pour la Transition Écologique et Sociale de l’INSA Lyon prend tout son sens. « En tant qu’ancien élève de ce bel institut, je suis très heureux et très fier de voir que mon école organise un changement de paradigme. On ne peut plus prendre des décisions comme on le faisait avant », explique Emmanuel Goy, Directeur régional adjoint de l’Ademe Auvergne-Rhône-Alpes.
« L’intelligence collective, c'est un sauf-conduit pour survivre quand on est une humanité qui doit se repenser. Faire ensemble et se rassembler pour voir différemment les choses, c’est trouver la voie de futurs souhaitables », insiste Mathieu Baudin, historien, Directeur de l’Institut des Futurs Souhaitables, qui aide celles et ceux qui le souhaitent à imaginer et construire demain.
« Le futur du vivant n’est pas dans des gains de performance. Ce serait physiquement impossible, voire suicidaire en raison du dépassement des limites planétaires, mais dans les gains de robustesse. Les nouveaux ingénieurs doivent être en mesure de proposer des solutions robustes », expose Olivier Hamant, Directeur de recherche à l’Institut national pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE).
En camps de base, les idées fusent
« L’Ardèche », « le Mézenc », « la Vanoise »… Au programme de cette première session, les participants avaient également rendez-vous chaque après-midi par petits groupes d’une dizaine de personnes dans des camps de base, portant le nom de sites naturels de la région Auvergne-Rhône-Alpes, pour réfléchir ensemble au monde de demain, à l’avenir de l’INSA Lyon et établir conjointement des propositions concrètes. Des moments intenses, parfois non sans mal, mais toujours très constructifs.
« Le camp de base, c'était par moment un peu perturbant, mais on a réussi à sortir beaucoup d’idées, une vision commune. Dans notre équipe, nous avons notamment travaillé sur la notion de campus durable », détaille Garry Verneuil Sainte Luce, personnel administratif au sein de la DSI de l’INSA Lyon.
« Beaucoup de satisfaction d’avoir concrétisé tous ces mois de travail. Les participants étaient globalement très satisfaits de cette première session et du travail en camp de base. Cela donne envie de se projeter pour la suite », témoigne Simon Lecestre, un des animateurs des camps de base.
Franchir un cap
L'Assemblée pour la Transition Écologique et Sociale se réunira régulièrement tout au long de l’année 2024 pour un total de quatre sessions de deux journées. Les membres de l’Assemblée sont attendus pour la seconde session les 24 et 25 juin en présence du parrain de l’Assemblée, Fabrice Bonnifet.
Depuis plusieurs années, l’INSA Lyon est profondément engagé en matière de transition écologique et de nombreux chantiers ont d’ores et déjà été lancés comme l’évolution de la formation depuis 2020. L’acculturation aux enjeux socio-écologiques et la transformation profonde de tout un établissement en la matière nécessitent une dynamique et une implication humaine forte et élargie. C’est tout l’objet de cette Assemblée : embarquer toute la communauté insalienne et au-delà afin de montrer que toutes et tous peuvent participer à penser la transition écologique.
À voir et à écouter
Replays des conférences : Playlist Assemblée sur Youtube
Contact : assemblee@insa-lyon.fr