International

15 Sep
15/Sep/2016

International

EURINSA : 25 ans d’existence, 2000 ingénieurs INSA recensés

C’est la première filière internationale de l’INSA a avoir vu le jour. 25 ans plus tard, EURINSA est plus que jamais consciente de l’intérêt de son existence.
Entretien avec Vincent Chatain, Directeur d’EURINSA depuis le 1er septembre.




Pourquoi vous êtes-vous engagé à la Direction d’EURINSA ?

Cela va faire 10 ans que je suis enseignant en EURINSA. J’apprécie énormément cette filière et son environnement, cette approche multiculturelle et la diversité des étudiants. Les retours que j’ai eu au cours de ces années m’ont donné envie de m’investir davantage et de proposer ma candidature au poste de directeur. C’est d’ailleurs une démarche que j’ai faite en binôme avec Hélène Métivier, qui est désormais la directrice des études d’EURINSA. Nous sommes convaincus du modèle.

En parlant de modèle, comment pourriez-vous présenter cette filière ?
L'objectif principal d’EURINSA est de préparer les étudiants français et européens à l'internationalisation du métier d'ingénieur. Cette démarche développe la capacité d’adaptation et d’innovation des étudiants, leur autonomie et leur ouverture d’esprit en les confrontant à des cultures scientifiques, techniques et humanistes différentes de la leur. Chaque année une promotion d’une centaine d’étudiants est ainsi accueillie en 1ère année ; elle est composée environ pour moitié d'élèves français et pour moitié d'élèves étrangers de l'Union Européenne et d'Europe de l'Est.

Environ 15 nationalités se côtoient, doivent pratiquer deux langues obligatoirement en plus de leur langue maternelle. Les étudiants titulaires d’un bac étranger doivent aussi faire un stage ouvrier d’un mois en France à la fin de la première année, tandis que les étudiants titulaires d’un bac français doivent l’effectuer en Europe. Sur ce modèle, trois autres filières internationales sont nées ensuite à l’INSA : AMERINSA, ASINSA et SCAN.

Quel regard portez-vous sur l’Europe au lendemain du Brexit ?
Nous sommes effectivement dans un contexte européen lourd. J’étais déconcerté le lendemain du Brexit. Mais si cela peut conduire à souder davantage les liens entre les pays historiquement européens, c’est peut-être une chance. C’est important de se mobiliser pour aider l'Union Européenne à poursuivre malgré cette crise de croissance. A titre personnel, je suis un Européen convaincu, car comme le soulignait M. Robert Badinter lors d’une audition sur l'avenir de l'Europe à la commission des affaires européennes en février 2014 : « Aussi insatisfaisante et inachevée soit-elle, cette union, quand bien même elle pose des problèmes nouveaux, est, par rapport à l’ordre ancien qui nous a conduit à deux guerres mondiales, un accomplissement prodigieux ». Pour moi, c’est primordial, l'Union Européenne ne doit pas être qu’économique, mais doit encore mieux répondre aux attentes de solidarité, de fraternité et de prospérité des peuples.

Vous allez fêter les 25 ans d’EURINSA tout au long de l’année universitaire.
Que pourriez-vous nous dire de ce programme anniversaire ?

Nous allons justement travailler autour de cette Europe des peuples et de ses valeurs. Nous allons favoriser un traitement du contexte par les étudiants, les amener à la réflexion et à une prise de conscience sur le vivre-ensemble. Quand le message est relayé par les étudiants, il est vraiment fort. Et je suis très fier d’eux, de  ce qu’on a déjà pu voir et entendre. Il y a aura des temps forts aussi, notamment avec une soirée témoignages pour savoir ce qu’EURINSA a apporté dans la vie des ingénieurs qui sont passés par l’INSA. Il y aura des soirées à thèmes, une exposition sur les Automates et l’Antiquité Grecque, un hommage au cinéma polonais, un concert sur les chants et les danses d’Europe, un focus sur les capitales européennes de la culture… Nous voulons marquer le coup, d’autant plus qu’EURINSA fête ses 25 ans quand l’INSA fête, lui, ses 60 ans.