Confinement oblige, les restaurants de l’INSA, ouverts habituellement sept jours sur sept proposant des services matin, midi et soir, ont dû fermer leurs portes. Une épreuve pour ce service qui propose quelque 800 000 repas aux insaliens en une année. Désormais confinés, les équipes de restauration et les élèves ne sont plus en contact. La solution proposée pour rompre la monotonie, rétablir le lien et s’améliorer en cuisine : Cook’INSA !
 
Un recensement à l’origine de l’initiative
À l’annonce du confinement, le Pôle Résidences de la Direction Vie de Campus de l’INSA Lyon s’est lancée dans un recensement des élèves présents sur le campus pour en connaître le nombre exact et leur répartition dans les bâtiments. « Nous avons diffusé un questionnaire à tous les résidents et fait une tournée des onze résidences du campus. Ceci afin de connaître les personnes restées sur place, après les annonces de confinement, pour des raisons de suivi et de sécurité », indique Carole Brunie, directrice de la Vie de Campus.
Bilan de l’enquête : plus de 700 résidents sont encore présents sur le campus de l’INSA. 70% d’entre eux sont des élèves internationaux, provenant de 55 pays différents.
« Ce constat nous a fait prendre conscience que nous devions faire quelque chose pour eux, parce que le confinement leur est encore plus difficile à gérer dans un espace restreint, avec la distance des familles, la barrière de la culture et de la langue. Nous avons alors eu l’idée de Cook’INSA pour stopper l’isolement et proposer un moment agréable aux élèves », raconte Carole.
 
Cook’INSA, la chaîne Youtube des « cuistots » de tous les INSA
Lyon, avec ses 712 résidents confinés, n’est pas le seul INSA à devoir face à cette problématique d’isolement dans les résidences. À l’échelle du Groupe INSA, ce sont plus de 1200 étudiants confinés, soit 500 élèves-ingénieurs encore présents sur les campus rennais, rouennais et toulousains. Alors tous les mardis et vendredi, un chef des restaurants gérés par l’INSA, partage une recette de cuisine avec ces étudiants confinés aux 4 coins de la France. L’objectif est de faire de la confection des repas un moment agréable, ludique et participatif pour les élèves. Filmés depuis chez eux, les chefs partagent leurs astuces et incitent les étudiants à l’échange sur une chaîne YouTube dédiée. « Les personnels des restaurants sont une figure attachante pour les étudiants. En temps normal, élèves et équipes de restauration échangent et se voient quotidiennement. Avec le confinement, ce lien est rompu et il est important de le renouer pour pallier la solitude. Cook’INSA remplit également une autre fonction, celle de permettre aux chefs qui ne peuvent plus cuisiner depuis l’annonce de la fermeture des restaurants de poursuivre leur activité de manière totalement nouvelle », précise Carole.

Et pour agrémenter le tout, un concours de recettes, le Cook’INSA Challenge a été lancé mardi 21 avril 2020. Il s’agit pour les étudiants de découvrir une recette, de la réaliser, d’effectuer un dressage du plat puis de le prendre en photo. Les trois lauréats gagneront un séjour pour deux personnes à Lyon, Rennes ou Toulouse comprenant le transport, le logement sur un campus INSA et un dîner dans un restaurant gastronomique.  « Ces prix permettent ainsi aux élèves-ingénieurs de découvrir un autre campus INSA. Ils n’ont en effet que très peu d’occasions de se rendre dans les autres établissements du Groupe INSA. Je tiens à remercier les Fondations INSA Lyon et Groupe INSA pour leur soutien financier dans cette opération », conclut Carole. 

Les autres actions de solidarité de la Direction Vie de Campus
 
Don de denrées alimentaires
Lors de l’annonce de la fermeture des restaurants le 17 mars, des denrées alimentaires ont été distribuées à 252 étudiants avec l’aide de membres du bureau des élèves de l'INSA Lyon. Des livraisons de produits frais et produits laitiers ont été effectuées aux étudiants du campus tous les mercredis depuis cette date.

Don de matériel de protection utilisés en cuisine
Le pôle Restaurants a également fait don à l'hôpital Saint Joseph-Saint Luc de Lyon de 3700 tabliers jetables, 660 blouses jetables, 150 paires de sur-chaussures et 2000 paires de gants. Ce matériel est désormais utilisé dans différents services et lieux hospitaliers de Lyon dont, entre autres, l’équipe du docteur Juliette Bouffard Vercelli de l'hôpital Lyon Sud. 

 

 

 

 

 

 

Se cuisiner un bon petit plat sans bouger le petit doigt ? C’est possible. Pour faire face aux impératifs de la vie quotidienne qui laissent parfois peu de temps pour cuisiner, Guillaume Saillard, en 3^e année de Génie Énergétique et Environnement (3GEN) et Steven Richard, en 2^e année de Formation Initiale aux Métiers d’Ingénieur (2FIMI) ont imaginé un îlot de cuisine central autonome.

Vie professionnelle, tâches domestiques, logistique scolaire, et pourquoi pas, corvée culinaire. Et si un robot ménager, intégré aux meubles de cuisine, était capable de découper, cuire ou encore faire la vaisselle de façon autonome ? Dans le cadre de la première édition du TechChallenge organisé en octobre dernier par le Groupe SEB, deux étudiants de l’INSA Lyon ont imaginé le « robot Îlot », un appareil ménager du futur. Guillaume et Steven se sont démarqués parmi les 200 projets candidats et ont remporté la première place du concours. Ils présentent leur solution.

« L’appareil s’intègre dans n’importe quelle cuisine et peut constituer une solution complète. Il est composé d’un bras robotisé, d’un pèse-aliment, d’une plaque chauffante, de ventilateurs et d’un monte-plat. Tous ces composants sont renfermés dans un caisson et sont pilotés par un langage de programmation simple. Les commandes sont envoyées via Bluetooth grâce à l’application dédiée que nous avons aussi développée. Il s’agissait de fournir une solution innovante permettant à l’utilisateur d’améliorer son quotidien et sa santé. Il peut s’adapter aux établissements de restauration, aux personnes à mobilité réduite, aux personnes âgées ou aux nuls en cuisine ! Le robot-îlot, c’est l’assurance de bien manger, sans effort ! », explique Guillaume Saillard.
 
L'innovation s'est développée autour du TechChallenge organisé par le Groupe SEB. Steven Richard revient sur cette expérience qui invitait les candidats à imaginer le robot domestique de demain.

« Le concours s’est divisé en plusieurs étapes. D’abord, nous devions présenter l’idée parmi 200 autres solutions. Les dix équipes-projets retenant l’attention du jury étaient ensuite invitées à passer deux jours à Écully, au siège de l’entreprise, pour peaufiner leur prototype et étoffer les arguments de vente. Être sélectionnés pour la deuxième étape du challenge a fait grandir notre idée rapidement ! Grâce à une subvention de 1000 euros, nous avons pu réaliser un prototype fonctionnel et être associés aux équipes d’experts du Groupe SEB, au sein de la plateforme de prototype de l’entreprise. Nous avons aussi été frapper à la porte de FIMITECH, l’atelier de production de l’INSA Lyon, pour fabriquer le caisson et utiliser la découpe laser. Grâce au cadre du challenge, nous avons pu réfléchir un produit programmable, connecté et sécurisé, de la conception à son intégration dans l’environnement domestique ».

Les deux étudiants ont présenté le projet devant un jury de professionnels ; ils sont montés sur la première marche du podium, fiers et un peu étonnés de leur réussite.

« Ni Steven, ni moi sommes spécialistes en électrotechnique ! Je suis étudiant en Génie Énergétique et Environnement et je n’avais aucune compétence technique en programmation. Ce challenge a été une belle occasion pour nous de développer de nouvelles aptitudes. Nous avons réussi à mettre un robot sur pied en trois mois. D’ailleurs, pour la petite histoire, nous lui avons fait porter un verre d’eau qu’il a échappé au-dessus des circuits électroniques. C’était la veille de la présentation au jury, mais heureusement que l’on a pu sauver les meubles », s’amuse Guillaume.