Sportif de Haut Niveau

13 Mar
13/Mar/2018

Formation

Femme, sportive et ingénieure : Aurore Sacré, une poloïste engagée

Étudiante en 5e année de Génie Industriel, Aurore Sacré est également sportive de haut-niveau à l’INSA Lyon. Nous l’avons rencontrée en pleine semaine consacrée aux droits de la femme. Entretien avec une poloïste qui rêve de réussite sportive, professionnelle et personnelle.

Comment avez-vous découvert le water-polo ?
J’ai commencé par la danse et la natation et très vite mon entraineur a voulu que j’essaye le water-polo, un sport beaucoup plus masculin. Dès la 6e, j’ai pu aménager mon emploi du temps. J’avais des entrainements tous les soirs en 4e et 3e. Normalement, les filles et les garçons sont séparés dans les équipes, mais comme il n’y avait pas d’équipe féminine, j’ai dû jouer avec les garçons. Nous étions deux filles dans cette équipe masculine et c’était un peu compliqué car les hommes ne font pas du sport comme nous. Ils sont plus « bourrins » et misent sur la puissance du corps.
Notre niveau à toutes les deux a très vite évolué et on a eu l’opportunité de jouer avec une équipe féminine de filles plus âgées grâce à un double surclassement.

Le sport a toujours fait partie intégrante de votre vie. Comment avez-vous pensé à allier études et water-polo à haut-niveau ?
Un poloïste de ma ville m’avait parlé de l’INSA Lyon. J’ai pris rendez-vous avec l’ancien responsable de la section sport de haut niveau (SSHN) qui m’a accueillie pour me parler de l’école et surtout de la filière. Le campus offrait toutes les infrastructures pour pouvoir continuer le water-polo et l’INSA Lyon était en plus l’école d’ingénieurs la mieux cotée, je voulais l’intégrer.
Après mon admission, j’ai continué à m’entrainer dans mon club de Charente-Maritime jusqu’en 2016. Je faisais les aller-retours toutes les semaines et pendant les vacances, soit en train, soit en avion, en voiture ou en co-voiturage. J’ai réussi à organiser mon budget avec cette contrainte, j’en ai eu pour plus de 2000€ de trajets par an ! Il fallait aussi que je m’organise en termes d’emploi du temps. Là où certains hommes parviennent à être sponsorisés pour tout financer…
L’INSA a contribué à ma réussite tant scolaire que sportive. J’avais les infrastructures pour m’entrainer directement sur le campus, mon emploi du temps a été aménagé et j’ai reçu de la part des professeurs et des étudiants beaucoup de soutien.
Depuis la rentrée de septembre 2017, j’ai changé de club, je m’entraîne avec les poloïstes de Nice. Mon emploi du temps est adapté aux allers-retours car je m’entraine là-bas et j’ai des matchs tous les weekends. Le train est devenu ma deuxième maison ! Ce qui est génial, c’est que le club me finance mon logement sur Nice et les trajets. J’ai donc pu garder mon logement à Villeurbanne pour continuer mes études à l’INSA.

Comment vous voyez-vous après l’INSA ?
Je serai diplômée en juin 2019 et je vais pouvoir entrer dans le monde du travail. Ma grande interrogation est de savoir quelle place je donne à la pratique du water-polo dans ma vie, avec en ligne de mire les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020.
En effet, il est impossible en France pour une femme poloïste de gagner sa vie et de vivre du water-polo. J’aimerais que ça change. Mais pour l’instant, je sais que je n’aurai pas plusieurs fois l’opportunité de participer à ce type de compétition.
Éric Dumont, le directeur actuel de la SSHN organise depuis quelques temps des conférences pour sensibiliser les entreprises sur les moyens mis en place par l’État et d’autres organisations pour embaucher des sportifs de haut-niveau. Il faut savoir qu’un sportif peut être embauché à temps-partiel mais payé à temps complet grâce à des financements de la part de la région, des fédérations… Cela nous permet de continuer à pratiquer le sport à haut-niveau. Aujourd’hui, je rencontre des difficultés pour trouver des stages dans des entreprises qui comprennent mon engagement sportif.
Je me pose beaucoup de questions sur mon avenir, en tant que femme ayant des envies de femme : un sport-passion, une vie personnelle épanouie, des enfants…
Je suis sensible à la place de la femme dans la société. De nos jours, les hommes et les femmes sont quasiment sur le même pied d’égalité et encore plus à l’INSA où les clichés ne sont plus que des souvenirs. Cependant, dans le monde du water-polo, certaines perceptions inégales demeurent.

Comment faire évoluer les choses ?
J’estime qu’une femme a tout à fait les mêmes droits que les hommes. Une femme fait ce qu’elle veut : elle peut faire du sport, étudier et travailler. C’est important en plus pour l’épanouissement personnel de se sentir libre, de pouvoir cumuler les activités.
Les femmes ont la même place que les hommes. Nous pouvons être leaders et j’espère bien manager des équipes plus tard. Le sport développe la vision.
L’INSA a une réelle démarche au point de vue de la mixité. Changer les noms des bâtiments qui étaient auparavant masculins par celui de femmes au destin fabuleux prouvent la vision d’équilibre et de parité qui règne sur le campus. Il faudrait beaucoup plus de mouvements de ce type en France.

Comment se déroule la formation INSA quand on suit la filière Sport de Haut Niveau ?
Le Premier Cycle se déroule en 3 ans et non 2. Nous sommes environs 25/26 étudiants en première année mais le nombre baisse en seconde année.
Ensuite, on formule ses vœux de spécialité. Mon premier vœu qui était Génie Industriel a tout de suite été accepté. Je pense que ce département est le plus général, c’est pour moi la formation qui permet ensuite à l’ingénieur de savoir s’adapter au mieux aux différentes situations. Ce que j’aime dans cette formation, c’est que l’on nous apprend les méthodes du management, la gestion des stocks, la production… Ces disciplines m’attirent beaucoup.
Quand on est SHN, on fait notre cursus ingénieur pour la plupart en sept ans et non en cinq comme le reste des étudiants mais cela nous permet d’allier notre passion à nos études.
Comme tous les étudiants, les SHN font des stages ouvriers. Le mien n’était pas très loin de la Roche-sur-Yon en Vendée chez Groupe Atlantic. Ensuite, j’ai effectué un stage pendant ma quatrième année chez WIT, une PME spécialisée dans la domotique, basée à Nice. Enfin, j’ai fait un échange aux USA non loin de New-York, à IONA College. Cet échange m’a permis de découvrir la pratique du water-polo à l’étranger, qui est différente de celle pratiquée en France.
Pour mon dernier stage de fin d’étude, j’hésite encore sur l’entreprise. Par contre, je sais qu’il va commencer en septembre car pendant l’été, j’ai trois mois d’entrainements et de compétitions avec l’équipe de France de water-polo.

 

Qu’est-ce que le water-polo ?
Alors je dirai que le water-polo est avant tout un sport collectif dont le but est de marquer des buts ! On peut l'associer à du handball mais dans l'eau. Il y a un gardien et 6 joueurs de champs dans chaque équipe. Un match dure entre 1h et 1h15 et est découpé en 4 périodes de 8 minutes qui durent en fait 15 minutes car le temps s'arrête dès qu'il y a une faute. C'est un sport hyper complet autant physiquement que mentalement. Il faut travailler chaque partie du corps, les jambes pour pouvoir pousser l'autre et sortir de l'eau, les bras pour nager et shooter, puis la tête pour prendre les bonnes décisions.
Le water-polo chez les hommes, c’est quelque chose de plus physique, de puissant, beaucoup moins chez les filles. Les poloïstes n’hésitent pas à se frapper et se mettre des coups. Nous on est plus vicieuses, on se pince ou on se mord !
 

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18 Sep
18/Sep/2017

Formation

Au-delà des mots, Léna séduit avec sa danse

Elève-ingénieure en 2e année à l’INSA Lyon, Léna Ng fait aussi partie de la section Sport de Haut Niveau (SHN) de l’INSA, plaçant la danse sur le devant de la scène. Une possibilité qui lui est offerte par l’école, qui fête cette année les 36 ans de sa section SHN. Entretien.

Pouvoir sortir des sentiers battus, même quand il s’agit de sport de haut niveau, c’est ce qu’est parvenu à faire l’INSA Lyon en intégrant la danse dans son panel de disciplines suivies dans sa section Sport de Haut Niveau. C’était il y a 14 ans et depuis, trois danseuses issues de Conservatoires de Danse ont bénéficié de ce parcours d’excellence.

« C’est aussi cela la force de l’INSA : ouvrir ses horizons dans tous les domaines, et accueillir des talents d’où qu’ils viennent. Pour appartenir à cette section, les sportifs doivent être inscrits sur des listes de haut niveau tenues par le Ministère des Sports. Or, notre discipline, la danse, appartient au Ministère de la Culture et de la Communication, qui lui ne tient pas de listes. C’est exceptionnel de pouvoir former chez nous des danseurs professionnels » précise Delphine Savel, responsable de la section Danse-Etudes à l’INSA Lyon.

Ingénieure et danseuse
Hors de question pour Léna Ng de choisir entre ces deux orientations. Avec l’INSA Lyon, elle se projette sur un double parcours mêlant l’excellence scientifique et la danse à haut niveau. Actuellement en deuxième année à l’INSA Lyon, elle est ravie de poursuivre son double cursus au sein d’une école « où la vie associative et la dynamique des étudiants est impressionnante » raconte-t-elle.

« Les INSAliens sont très volontaires et très ouverts. Je voulais intégrer cette école parce qu’elle propose la section de Sport de Haut Niveau bien sûr mais aussi parce que son modèle et sa formation me plaisait. »

Cours aménagés, ostéopathe et préparateur mental à disposition, tutorats et professeurs disponibles ont fini de la convaincre sur son choix de formation.

« Avec la section Danse - études et le partenariat mis en place avec le centre de formation de danse Désoblique - CFDd, je peux donc poursuivre ma formation technique et artistique en danse en même temps qu’une prépa d’ingénieur. Au sein de la section SHN, j'ai la chance de pouvoir danser en collaboration avec des chorégraphes et des compagnies professionnelles telle Annabelle Bonnéry sur cette saison".

En décembre prochain, Léna participera à la cérémonie nationale de remise des prix de tous les lauréats des concours de création étudiante qui se tiendra à Paris. Elle recevra une distinction pour un solo de danse contemporaine qu’elle a présenté lors d’un concours au mois de mai dernier.

Mais attention, inutile de lui parler de performance, la danse est une forme d’expression, un moyen de transmettre aux autres ce qu’elle a à leur dire, sortant peut-être encore de cette manière, des sentiers battus.

Engagée

« Cet été, j’ai exploré beaucoup de sources d’inspiration et je suis restée marquée par une interview de Jacques Brel, s’exprimant sur la femme. Sa vision quelque peu étriquée m’a beaucoup interpellée. Depuis, je cherche à m’exprimer sur le sujet à travers ma danse, et plus précisément sur la différence inébranlable des hommes et des femmes. Il ne s’agit pas spécialement d’un combat féministe, mais l’idée est plutôt de provoquer la réflexion sur le regard que nous avons sur la femme » explique la jeune danseuse.

Très intéressée par la chorégraphie, elle portera ce propos dans un spectacle qu’elle chorégraphie pour un groupe de danseurs amateurs composé d’élèves-ingénieurs INSA et d’une danseuse de l’extérieur. Aujourd’hui, Léna explore toutes les voies offertes par la pratique de son art, tout en poursuivant son cursus à l’INSA Lyon.

 

La SHN fête ses 36 ans !
La section Sport de Haut Niveau de l’INSA Lyon fête son 36e anniversaire cette année. Depuis 1981, la Section Sport de Haut Niveau (SSHN) a pour objectif de permettre à de jeunes sportifs de mener de front la poursuite de leur carrière sportive et des études d'ingénieurs. Elle propose un aménagement de la formation adapté aux contraintes de chaque sportif. Avec 1120 diplômés, 35 participations aux Jeux Olympiques et de nombreux champions dans diverses disciplines, la SSHN est un modèle unique dans le paysage universitaire français. 

En savoir plus : http://5717.insa-lyon.fr/souvenir/ouverture-et-diversite

 

 

Pour aller plus loin sur le sujet : 
Podcasts « Les cœurs audacieux » -  Saison 1 / Épisode 5 - 10 juin 2021

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17 Jul
17/Jul/2017

Vie de campus

Exploit : un INSA traverse la Manche à la nage !

Pierre Julian Pourantru, sportif de haut niveau de l’INSA Lyon et élève-ingénieur en 3e année au département Génie Mécanique, est le plus jeune français à avoir traversé la Manche à la nage. Il lui aura fallu 10 heures et 10 minutes pour parcourir 40,1 km, seulement muni d’un maillot de bain, d’un bonnet de bain et de lunettes. Entretien.

Comment vient un défi aussi fou que celui-là : traverser la Manche à la nage ?
Ce n’était pas un rêve de gosse. C’est venu au fur et à mesure au cours de l’année dernière. Je venais de passer de la natation en bassin à l’eau libre et j’avais besoin d’un challenge personnel. J’avais entendu parler de cette traversée célèbre et quand j’en ai parlé autour de moi, tout le monde m’a suivi… Excepté ma mère et mes sœurs qui n’étaient pas trop rassurées !

Pourquoi ce défi précisément ?
L’idée de rejoindre deux pays à la nage est d’abord très symbolique ! Et puis, il y avait l’aspect distance à nager, à réussir à se dépasser sur un effort très long. Sans oublier le froid et l’impression de devoir transformer son organisme pour réussir ce challenge. Tout cela m’a transcendé, et est rapidement devenu un projet collectif entre la communication, le financement, la recherche de sponsors, les relations presse, et la recherche scientifique. Beaucoup de paramètres se sont ajoutés auxquels je n’avais pas forcément pensé. C’était génial sur le plan personnel d’avoir à conduire ce projet dans sa globalité et de rester, en tant que nageur, au cœur de la préoccupation première.

Comment avez-vous vécu votre préparation ?
Il y a eu pas mal de moments de doute. Je n’avais pas d’expérience sur la préparation au froid et la fatigue qu’elle pouvait engendrer. Il y avait beaucoup d’incertitudes mais on a gardé une ligne de conduite tout le long avec mon coach, Mathieu Thivolle. Il m’a suivi quand j’ai fait le passage bassin-eau libre et il s’est formé pour me préparer à cette traversée. La kiné et le préparateur physique ont tous les deux veillé à ce que mon organisme ne morfle pas trop et à ce que j’évite les blessures. Mes entrainements ont été intensifs et longs, je me suis entrainé à nager dans une eau à 7 puis à 5°C, j’ai aussi pris plus de 10 kg pour gérer le froid lors de la traversée… La gestion du projet s’est avérée lourde, elle aurait mérité un temps plein ou une assistance mais j’ai pu compter sur l’investissement de beaucoup de gens dont Laure Poulet à qui je dois beaucoup.

Au regard de ma traversée, je sais que j’ai bien été préparé. Un mois plus tôt, j’avais participé au championnat de France des 25 km à Gravelines, et physiquement je n’étais pas au niveau que je m’étais fixé. Il restait un mois avant le jour J, il fallait que je récupère, que j’organise le départ de la course pour l’Angleterre, que je passe mes partiels et que je gère mon déménagement, rien que sur le mois de juin ! C’était assez hard à gérer mais tout s’est bien passé, et je passe en 4e année !

Nous sommes le 4 juillet, il est 8h du matin et vous vous lancez dans une eau à 16°C depuis Douvres. Vous êtes dans quel état d’esprit ?
Il faisait beau et je suis parti dans un super état d’esprit. Concentration maximale. Je suis resté focalisé sur l’instant du début à la fin. J’ai travaillé sur l’analyse de mes sensations, l’environnement, les données qu’on me donnait depuis le bateau. C’est passé à une vitesse incroyable. On avait comme règle de toujours rester positif. Je n’ai pas l’impression d’avoir souffert. Il y a eu beaucoup de travail sur la préparation mentale. En sortant de l’eau, je me rappelle avoir levé les bras en direction du bateau tout en ressentant une sensation de vide. Je regardais ma famille, mes amis et mon équipe avec qui je partageais cette aventure et qui m’ont apporté une aide précieuse… C’était fait. Je n’ai pas eu d’explosion de joie et pourtant j’ai rêvé de cette arrivée durant toute la traversée et les 12 mois qui ont été nécessaires pour la préparer. C’est en découvrant le lendemain la première image filmée que j’ai commencé à réaliser que c’était dingue.

Quels sont vos projets après tant d’intensité ?
J’ai encore beaucoup de choses à gérer comme aller voir mes sponsors, répondre à tous les messages et organiser un pot pour remercier tous ceux qui m’ont soutenu. C’est dans un futur très proche mais cela me permet de vivre encore le projet. J’espère ensuite profiter de ma famille avant mon départ en Argentine début août. Je vais faire un an d’échange là-bas avant de revenir faire un stage de 6 mois chez Boccard. Ça ne s’arrête jamais, je suis dans un état d’adrénaline permanent ! Quand je vois ce que j’ai pu vivre en parallèle de ma formation d’ingénieur, je ne regrette à aucun moment d’être rentré à l’INSA !

 

 

 

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16 May
16/May/2017

Formation

Sport de Haut Niveau : quand les INSA visent les JO

Accompagner les élèves-ingénieurs sportifs de haut niveau sur les plus hautes marches des podiums, c’est l’objectif de la section SHN de l’INSA Lyon qui a mis en place un suivi sur-mesure pour ses athlètes prétendant aux JO.

Samson, Liam, Sophia, Louis… Ils sont 16 élèves-ingénieurs, tous sportifs de haut niveau, à bénéficier depuis quelques mois d’un accompagnement sur-mesure élaboré par la section Sportif de Haut Niveau du Centre des Sports de l’INSA Lyon, le projet  « Olympiades ». Equilibre sportif, scolaire et personnel, c’est le triple projet de la section Sportif de Haut Niveau de l’INSA Lyon.

« Diététique, cryothérapie, formation aux réseaux sociaux, prise de parole en public, accompagnement aux échanges académiques ou encore insertion professionnelle : on a développé une offre d’encadrement dans des domaines où n’interviennent pas les Fédérations Sportives. La sélection se fait sur dossier, chaque candidat présente un projet sportif construit en relation avec sa Fédération et on imagine ensemble le scénario de la victoire » explique Eric Dumont, directeur de la filière SHN de l’INSA Lyon, tout à l’initiative de ce projet.

Objectif : accompagner le plus de sportifs aux prochains Jeux Olympiques, au Japon en 2020 et à Paris en 2024.

« Ce suivi est proposé sur l’ensemble du parcours à l’INSA de nos sportifs de haut niveau, soit 7 années au lieu des 5 habituelles puisqu’ils bénéficient d’un temps aménagé. Mais à la fin de chaque année, le suivi est évalué et remis en question en fonction des performances sportives de nos athlètes » précise Eric Dumont.

Très investi, Eric Dumont n’a pas hésité à frapper à toutes les portes pour mener à bien son projet. Pour pourvoir l’inscrire dans le temps, et permettre un suivi personnalisé sur 7 années, il a fallu fédérer les espoirs et amener tout le monde à y croire.

« Un projet comme celui-là ne peut être mené si les professeurs n’y croient pas, et à l’INSA, tous y croient. Il leur faut accepter les horaires aménagés, les cours reportés, la priorité donnée au sport quand cela est nécessaire. Nos élèves-ingénieurs ont des contraintes de plus en plus fortes, comme l’obligation de partir à l’étranger pendant leur formation, et il fallait nous adapter » commente Eric Dumont, qui a commencé par se rapprocher de la Fondation INSA Lyon et du réseau d’entreprises liées à l’école pour accompagner financièrement et humainement ce projet.

Tant et si bien qu’à la rentrée de septembre 2017, ce dispositif pourrait être élargi à 20 sportifs élèves-ingénieurs à l’INSA Lyon.

 

Lea NavarroLéa Navarro

Léa est en deuxième année à l’INSA Lyon dans la section Sport de Haut Niveau (SHN) en athlétisme, plusieurs fois championne de France de 2000 mètres steeple et 7ème aux JO junior 2014.


« Certaines de mes grosses compétitions tombent pendant mes partiels et c’est beaucoup de pression. J’ai la chance de pouvoir compter sur un préparateur physique qui m’apporte son aide en cas de besoin. Grâce au suivi de la section SHN, je veux mener de front les études que je voulais faire en école d’ingénieur et mon sport, et me projeter sur mes compétitions sereinement. Je veux aller aux JO 2020, et d’ici là il y a les championnats du Monde et d’Europe. C’est l’entrée dans la vie active qui me fait le plus peur, parce que ce n’est pas facile de trouver une entreprise qui comprenne qu’en tant que sportifs de haut niveau, nous avons des impératifs sportifs. J’espère être accompagnée à ce niveau-là aussi par la suite. »

 

 

Thomas Koenig

Thomas vient d’intégrer l’INSA Lyon en première année, dans la section Sport de Haut Niveau, en tir à l’arc. Double champion du Monde junior en 2013, et en 2014, il est double champion de France toute catégorie 2015-2016.

« Il n’y a pas beaucoup d’écoles d’ingénieurs qui proposent ce suivi personnalisé. Quand on est sur une liste de haut niveau, on a un ensemble de suivi à faire, notamment médicaux. En faisant partie du « projet Olympiades » de l’INSA, le suivi permet d’aller encore plus loin et d’être encore plus adapté. Parmi les options à la carte, j’ai par exemple choisi le suivi nutritionnel et la formation aux réseaux sociaux. On met un pied à la fois dans le monde du travail et dans le monde professionnel sportif. Je suis en train de vivre ma dernière année en junior avec le championnat du Monde à la fin. C’est en tant que senior que je vais participer aux championnats d’Europe, du Monde et je l’espère aux JO de 2020. »


 

Crédit photo : FFTA

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