Formación

15 Sep
15/Sep/2025

Formación

« Notre responsabilité : former des ingénieurs et des professionnels capables d’impact. »

Entre nouvelles formations, ouverture sociale et ancrage territorial, l’INSA Lyon consolide son rôle d’acteur engagé. Entretien avec Laurent Lebrun, directeur de la formation de l'INSA Lyon.

Cette rentrée s’annonce foisonnante à l’INSA Lyon. Quelles sont les grandes nouveautés du côté de la formation ?

Laurent Lebrun : Effectivement, la rentrée 2025 marque une étape importante pour l’INSA Lyon, non pas tant par une multiplication de nouveaux projets que par la consolidation de transformations de fond.
Trois nouvelles spécialités du Bachelor Sciences et Ingénierie, en partenariat avec le Collège d’Ingénierie, ouvrent cette année : Plasturgie et écologie industrielle à Oyonnax, Infrastructure des réseaux électriques et Écoconception des systèmes de CVC (chauffage, ventilation, climatisation). Ce sont des formations étroitement connectées aux enjeux industriels, territoriaux et environnementaux, fortement soutenues par la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Nous accueillons également la toute première promotion d’élèves du premier cycle INSA Martinique Caraïbe, sur le campus LyonTech-La Doua. Ce dispositif, lancé en 2023 par le Groupe INSA, avec le soutien de la Collectivité Territoriale de Martinique, de l’Académie de Martinique et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, traduit notre volonté de répondre à un besoin de développement socio-économique des départements et territoires d’Outre-mer, et de faciliter l’accès aux études supérieures pour les jeunes de la zone Caraïbe.

Le parcours INS’Avenir, qui permet à des jeunes bacheliers n’ayant pas les bonnes options au bac de nous rejoindre, voit ses effectifs en augmentation.

Nous continuons également à diversifier l’offre de formation pour nos élèves ingénieurs — et pour les étudiants d’autres établissements — grâce à des partenariats, essentiellement avec des membres de la ComUE Lyon Saint-Étienne. Parmi les plus récents, en lien avec le Collège d’Ingénierie, on peut citer un partenariat avec Sciences Po Lyon, porté par Marie-Pierre Escudié, qui permet déjà à quelques élèves ingénieurs de l’INSA Lyon de préparer un Certificat d’Études Politiques pour les Ingénieurs (CEPPI), avec l’objectif, à terme, d’offrir un double diplôme.

Nous travaillons également avec les facultés de médecine de l’Université Claude Bernard Lyon 1 pour mettre en place un double diplôme Ingénieur-Médecin. Ce parcours, porté par Carole Knibbe, directrice du département Biotechnologies et Bioinformatique, a été présenté aux auditeurs de la CTI en juin. Nous espérons pouvoir l’ouvrir en 2026 ou 2027.

Avec l’EM Lyon, nous collaborons sur un double diplôme Ingénieur-Manager. La phase opérationnelle de mise en place va débuter dans les jours qui viennent, avec une ouverture visée en 2026.

L’INSA Lyon a également mis en place, depuis l’an dernier, un partenariat avec l’IAE Aix-Marseille, qui offre à nos élèves ingénieurs la possibilité de préparer le diplôme de cette école via une année de césure.


Vous parlez de consolidation. Quels sont les chantiers structurants que vous poursuivez cette année ?

Le plus emblématique, c’est sans doute l’approche par compétences, déjà engagée dans plusieurs départements (FIMI, GM, BioTech et BioInfo notamment). Cette approche nous amène à repenser les contenus, les méthodes pédagogiques et l’évaluation, dans une logique centrée sur les acquis réels des élèves.

C’est aussi une manière d’intégrer plus finement les grands enjeux contemporains — transition écologique, numérique, complexité du monde — dans nos formations.
Nous développons par ailleurs la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), qui prend une place croissante. Cela permet à des professionnels de faire reconnaître leur expérience et d’accéder à des diplômes de niveau ingénieur. Cette ouverture vers la formation tout au long de la vie fait pleinement partie de notre mission.

Notre responsabilité, c’est de former des ingénieurs et des professionnels capables d’impact : utiles, conscients et engagés dans les transitions de leur époque.

 

Vous avez évoqué de nouveaux formats de diplômes. À quoi répond cette évolution ?

Nous avons enrichi notre offre avec des Bachelors, des Masters internationaux, le dispositif NOVTI (Nouvelle Voie d'Accès au Titre d'ingénieur) conçu dans le cadre du Collège d’Ingénierie, ainsi qu’un diplôme d’ingénieur de spécialisation opéré sur le site d’Oyonnax.

D’autres formats sont en réflexion.

Cela répond à une double exigence :

  • Offrir des parcours plus variés, adaptés à la diversité des profils et des aspirations ;
  • Renforcer l’adéquation entre les compétences formées et les besoins économiques.

C’est aussi une réponse aux enjeux de transformation des métiers et de montée en compétences dans les secteurs stratégiques, en lien avec nos partenaires industriels et territoriaux.

 

L’ouverture sociale reste un marqueur fort de l’INSA Lyon. Quels sont les leviers activés cette année ?

L’INSA a une tradition d’engagement sur ces sujets, que nous renforçons. Le programme Horizon INSA, lancé récemment, poursuit son déploiement pour accompagner des jeunes de tout horizon vers la réussite en école d’ingénieurs.

Nous consolidons aussi les bourses de vie, avec l’appui de la Fondation INSA Lyon, qui permettent à des élèves de faire leurs études dans des conditions dignes.

Enfin, nous travaillons activement sur les sujets d’inclusion et de handicap, mais aussi sur la prévention des violences sexistes et sexuelles, dans le cadre de notre schéma directeur Égalité de genre.

 

Le lien avec les entreprises est un axe fort de votre stratégie. Où en est le développement de l’alternance à l’INSA Lyon ?

L’alternance est aujourd’hui un levier clé de notre politique de formation. Elle répond à une double attente :

  • Du côté des élèves, qui souhaitent se professionnaliser plus tôt, acquérir de l’expérience, et souvent mieux financer leurs études ;
  • Du côté des entreprises, qui recherchent des talents déjà opérationnels, formés aux réalités du terrain.

Nous avons connu ces dernières années une croissance continue du nombre d’alternants, portée par une demande forte dans plusieurs secteurs (énergie, numérique, matériaux…).

Notre objectif est clair : intégrer l’alternance de manière structurée et qualitative dans nos parcours, sans compromis sur l’exigence académique. C’est une modalité de formation qui a pleinement sa place dans une grande école d’ingénieurs publique comme la nôtre, au service d’un apprentissage ancré dans la réalité des métiers.

 

Le volet international semble aussi central cette année. Quelles sont les priorités ?

Nous repensons également nos filières internationales à l’échelle du Groupe INSA, avec des objectifs de lisibilité, d’attractivité et de réussite.

L’international, pour nous, ce n’est pas seulement un enjeu de rayonnement ; c’est une expérience formatrice essentielle pour nos élèves.

 

En conclusion, si vous deviez résumer cette rentrée 2025 en quelques mots ?

Une rentrée de consolidation : consolider les transformations engagées, renforcer notre modèle, et avancer avec cohérence et ambition dans un monde en pleine transition. C’est cette stabilité dans l’action qui nous permettra d’être à la hauteur de notre responsabilité : former des ingénieurs utiles, conscients, et engagés pour le monde de demain.