Low-tech

30 Ene
30/Ene/2025

INSA Lyon

Point de bascule // la sélection du mois de janvier 2025

Microplastiques : pourquoi sont-ils partout, même dans les bouches d'égout ?

Les bouches d’égout seraient-elles gardiennes défaillantes d’une pollution purement anthropique, qui a désormais franchi les barrières de nos corps humains ? Invisibles à l’œil nu mais omniprésents, les microplastiques s’infiltrent partout, jusque dans les entrailles de nos villes. Si l’on sait le plastique très présent dans les milieux marins, jusqu’à constituer des continents, on connaît moins son voyage insidieux depuis les bouches d’égout jusqu’aux écosystèmes aquatiques, sous la forme de microparticules. Pourquoi cette pollution est-elle plus présente en milieux urbains ? Quelles en sont les principales sources ? Quels sont les facteurs qui influencent leur transport dans les eaux pluviales ? Comment arrivent-ils jusqu’au milieu naturel ?

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Ingénieurs-concepteurs : ce que la low-tech a à vous apporter

L’ingénierie n’est-elle qu’affaire de technique ? Romain Colon de Carvajal, fait partie de ces scientifiques pour qui l’ingénierie est bien sûr une affaire de technique, mais aussi d’éthique et de philosophie. Enseignant en génie mécanique à l’INSA Lyon, il est aussi spécialiste des low-techs. Selon lui, il est temps de préparer demain, et pour cela, il faut que les ingénieurs sortent du rang et partent à la reconquête de leur liberté.

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Recyclage des silicones : une initiative pour donner une nouvelle vie aux manchons pour prothèses

Prisés pour leur stabilité chimique et leur haute résistance, les matériaux silicones sont omniprésents dans notre quotidien. Toutefois, une fois usagés, peu de chance pour que ceux-ci soient recyclés car l’incinération et l’enfouissement sont privilégiés. Pour François Ganachaud, chercheur au laboratoire Ingénierie des Matériaux Polymères (IMP) (2), le véritable enjeu de leur recyclage réside autant dans le procédé que dans la chaîne logistique en amont de celui-ci.
Avec une société spécialisée dans les silicones pour manchons orthopédiques, COP Chimie, l’IMP tente de donner une autre vie aux silicones issus des déchets de fabrication, à travers une filière de recyclage des rebuts.

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Quand l’enseignement de la transition socio-écologique transforme la pratique enseignante

Dérouler un catalogue des derniers événements climatiques extrêmes sur la planète, aussi dramatiques soient-ils, ne suffit pas. Pour enseigner les enjeux environnementaux et sociétaux qui bouleversent nos sociétés et donner les meilleures clés aux ingénieurs de demain qui auront à les affronter dans le cadre de la transition écologique, les pratiques d’enseignement en la matière doivent nécessairement se remettre en cause.
Comment accompagner l’intégration des enjeux socio-écologiques dans la formation en école d’ingénieurs ? C’est justement la question qu’a explorée Hugo Paris dans le cadre de sa thèse de doctorat à l’INSA de Lyon. Interview.

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Palabras clave

05 Dic
Desde 05/12/2024
Hasta 12/12/2024

Sciences & Société

Semaine Des Alternatives Durables (SDAD) n°6

La Semaine des Alternatives Durables se renouvelle pour une 6ᵉ édition du 05 au 12 décembre 2024 ! Il s'agit d'une semaine thématique autour des enjeux socio-écologiques sur le campus de l'INSA Lyon, cette année, nous parlerons "low-techs".

Une semaine pour découvrir des alternatives durables, échanger et apprendre autour des thèmes de l'écologie, des technologies, du système des low-tech, construire ensemble et apprendre de ses mains. Une quinzaine d'évènements en une semaine, de quoi trouver des évènements à votre goût.

21 Jun
21/Jun/2023

Formation

Le pouvoir du « faire » dans la formation d’ingénieur

C’est sous un ciel bleu et une ambiance de fin d’année scolaire que les étudiants de 2e année du département FIMI1 ont présenté le fruit de leurs travaux menés pendant ces derniers mois dans le cadre des Projets Pluridisciplinaires d’Initiation à l’Ingénierie (P2i). Les « P2i » engagent autour d’une idée forte : dans un monde où le virtuel prend le pas sur le substantiel, les jeunes générations manquent parfois de contact avec la matière. À l’INSA Lyon, où l’on s’attache à conserver les enseignements pratiques, la démarche pédagogique de ces parcours d’initiation pousse les jeunes élèves à construire eux-mêmes. Damien Jacques, directeur adjoint du département FIMI, revient sur l’intérêt des P2i.

Un exercice qui adopte la démarche d’ingénieur
Si l’ingénieur
2 peut être amené à exercer une grande variété de rôles au cours d’une carrière, il est une constante dans ses missions : celle de résoudre un problème, technique ou non, à l’aide de connaissances. Pour se familiariser avec ce rôle, dès la deuxième année du cursus d’ingénieur, les élèves de l’INSA Lyon sont confrontés à la démarche qu’ils auront à adopter dans leurs futurs métiers. « Les P2i, pour Projets Pluridisciplinaires d’Initiation à l’Ingénierie, sont un exercice grandeur nature. En travaillant en groupe sur des problématiques ouvertes et complexes, les élèves-ingénieurs doivent trouver eux-mêmes des solutions à une grande problématique posée. Pendant six mois, ils élaborent des solutions soit techniques, soit théoriques, avec pour finalité de les présenter à la communauté », introduit Damien Jacques. 
À l’aube de leur entrée en département de spécialité, les P2i deviennent pour les élèves-ingénieurs, un bon moyen de faire un choix éclairé sur la suite de leurs cursus. « Parmi les 8 thématiques proposées, chacune permet d’explorer un domaine technique plus en profondeur : bio-ingénierie, industrialisation, énergie, mécatronique, modélisation numérique, etc. Dans ce contexte, les étudiants mobilisent leurs connaissances et leurs compétences acquises pendant leurs deux premières années d’études en FIMI et des modules spécifiques sont dispensés dans chaque P2i pour apporter de nouvelles compétences qui seront utiles à l’élaboration d’une solution. Cela permet souvent d’affirmer ou d’infirmer leurs choix quant à la spécialité qu’ils ou elles souhaiteraient rejoindre pour les trois prochaines années d’étude. »
 

 

Des prototypes en tous genres et des machines ingénieuses
Chaque année, la pelouse Mirzakhani se pare de curieuses machines dont l’aspect esthétique n’est pas sans rappeler un semblant d’un artisanat ingénieux. Souvent fabriquées à quelques pas du lieu d’exposition, au cœur de la plateforme FIMITECH, les pièces prototypées finissent toujours par attirer la curiosité des passants. « Les travaux sont rendus et présentés par les étudiants eux-mêmes lors de la Foire des sciences et des technologies. C’est désormais un rendez-vous important pour le département FIMI car en plus de marquer la fin de leur projet, cet évènement ouvert à tous les membres de la communauté, permet aux élèves-ingénieurs de se placer en posture de médiateurs. » Ainsi, chaque groupe s’affaire pendant toute une après-midi, à démontrer et expliquer aux visiteurs de la Foire, les fonctionnalités de son produit. « Comme de vrais ingénieurs, le processus d’élaboration est cadencé par plusieurs étapes : l’analyse du cahier des charges, la recherche de l’existant sur le sujet, la recherche de solutions techniques par modélisation, le développement et prototypage puis les phases de tests et itérations pour l’amélioration », ajoute l’enseignant. 

La technique et le « do it yourself » : des vecteurs pédagogiques puissants
Cette année, cuiseurs solaires, mini-potager connecté, vélo sorbetière, vélos bi-roues, héliostats, mini-presses de pliage, respiromètre ou encore méthaniseur tournaient à plein régime… ou pas ! Car c’est aussi l’un des grands avantages de fabriquer par soi-même : parfois, même après plusieurs mois de réflexion, de conception et d’anticipation, « ça ne marche pas ». « Le ‘faire’ est un exercice très important car il confronte l'étudiant à plusieurs aspects. D’abord, la réalité de la mise en œuvre : beaucoup de contraintes émergent lors de la fabrication ou la programmation d’un prototype. Ensuite, le travail de groupe : en équipe, l’élève est plus à même de comprendre la complémentarité et la pluridisciplinarité nécessaire à un objet technique. Et puis, l’échec ! On apprend beaucoup de ses erreurs. L’étudiant ne reste jamais dans un échec dans le cadre des P2i car les enseignants assurent un accompagnement tout au long du projet. Cependant, c’est une étape essentielle pour aller à la recherche de solutions. Et enfin, la satisfaction : si on s’aperçoit que les nouvelles générations ont de moins en moins le tournevis en main, lorsqu’elles découvrent leur capacité de fabriquer par elle-même, cela leur fait le plus grand bien », conclut Damien Jacques.

 

 
  
   
Des fours solaires, un mini-potager connecté, des vélos-sorbetières ou faiseurs de cocktails :
les prototypes présentés lors de la Foire des Sciences et Technologies étaient
au centre de toutes les attentions, mercredi 14 juin dernier.

 

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[1] La Formation Initiale aux Métiers d’Ingénieur (FIMI) correspond aux deux premières années de formation d’ingénieur de l’INSA Lyon.
[2] Le masculin est utilisé à titre épicène et sans aucune discrimination de genre.

 

Palabras clave

21 Sep
21/Sep/2022

Entreprises

« Le changement climatique ne doit pas être une bataille d’idées politiques »

Vincent Bryant, diplômé de l’INSA Lyon en 2006, a co-fondé « Deepki ». Décrite comme une « pépite de la green-tech », elle veille à accompagner les acteurs du bâtiment dans leur transition énergétique. Déjà engagé sur la question climatique pendant ses années d’études, l’ingénieur informatique n’a jamais renoncé à son goût « de l’impact ». Que ce soit en co-fondant l’association « Avenir Climatique » avec Jean-Marc Jancovici ou en lançant une entreprise capable de lever 150 millions d’euros pour poursuivre son développement, Vincent voit loin et large. Entretien avec un ingénieur qui nourrit de grandes ambitions sur la transition environnementale.

Votre entreprise vient de lever 150 millions d’euros pour poursuivre son expansion à l'international. Comment accompagne-t-elle le secteur immobilier ? 
L’immobilier génère 37 % des émissions globales de CO
2 dans le monde. Aujourd’hui, les grands acteurs détenteurs de foncier connaissent le potentiel de la data pour accélérer la transition énergétique de leurs bâtiments, mais seuls, ils ne peuvent pas y parvenir. Pour aller vers un objectif « net zéro », les acteurs du secteur ont besoin d’être accompagnés dans leur prise de décision : faut-il isoler, rénover, reconstruire, vendre... À travers une plateforme logicielle, nous analysons les données de leurs bâtiments, nous les aidons à construire des plans d’actions et à mesurer les impacts. Nous sommes dans une démarche d’économie « à impact positif » ; notre mission est de préserver la planète en rendant l’immobilier moins lourd en matière de consommation énergétique, grâce à la data.

Deepki fait partie de cette frange, croissante, d’entreprises innovantes qui conjuguent écologie et numérique. Pensez-vous que les technologies soient réellement capables de sauver la planète ?
Toutes seules, non. Est-ce qu’elles peuvent aider ? Oui. « Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme », a écrit Rabelais. Je suis dans cet état d’esprit. Par exemple, Deepki est résolument une entreprise « high-tech », mais elle est aussi promotrice de la low-tech. Les deux ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Si l’on prend l’exemple de la transition énergétique, il y a de nombreuses façons de réduire les impacts qui ne nécessitent pas de technologies mais seulement un peu d’imagination. Je me souviens d’un client qui avait eu l’idée, pour inciter les utilisateurs à prendre les escaliers, de disséminer la réponses à des devinettes le long des marches. Alors évidemment, l’appât ne fonctionne que deux ou trois fois avec le même usager qui cherche à obtenir les réponses, mais c’est une façon d’encourager les bonnes pratiques sans l’ombre d’une technologie. Il y a de plus en plus de réflexions de ce genre qui émergent dans ce sens et c’est une bonne chose. Je ne crois pas que la technologie soit une réponse universelle pour agir sur les changements climatiques, mais si elle est mise en regard des besoins et du contexte, elle peut nous aider. 

Vous êtes diplômé du département informatique. Comment votre parcours vous a-t-il amené de l’informatique à la transition énergétique de l’immobilier ?
J’ai des parents qui étaient déjà un peu écolos et conscients du problème. Lorsque j’étais étudiant à l’INSA, j’ai découvert les travaux de Jean-Marc Jancovici et je me suis pris de passion pour le sujet de la transition énergétique. À cette époque, j’avais même négocié avec la direction de la formation de l’INSA pour suivre les cours de génie énergétique et environnement en parallèle de mes cours de IF. Depuis mes études, j’avais cette idée d’utiliser l’informatique pour avoir un impact sur l’énergie et le climat. Quant à l’immobilier, je l’ai découvert lors de mes différentes expériences professionnelles, chez Engie notamment. Je travaillais sur tous types d’actifs, notamment sur ceux qui avaient des empreintes carbone lourdes. C’est le besoin d’avoir un impact qui m’a guidé à vouloir « massifier » cet effort de transition pour le secteur immobilier.

Étudiant, vous étiez déjà très engagé dans la cause environnementale. D’abord à l’INSA Lyon, en tant que membre du bureau de l’association « Objectif 21 », puis plus tard, lorsque vous fondez « Avenir Climatique » et contribuez au lancement du REFEDD1. L’associatif est-il une façon d’agir pour le climat ? 
À l’époque de mes années étudiantes, j’y crois. Je suis persuadé que l’associatif est capable de former les gens, apporter du changement et de l’exemplarité. Je me souviens qu’avec Objectif 21, nous avions lancé un « concours innovation climat ». L’une des solutions proposées était de réduire la consommation de viande avec des repas végétariens pour les restaurants de l’école. L’idée, qui avait séduit le jury, a pu être mise en place dans les années suivantes et subsiste encore aujourd’hui ! Avec « Avenir Climatique », il s’agissait d’introduire les notions climatiques dans les enseignements pour que les diplômés sortent de l’école avec les bons ordres de grandeurs en tête. En grandissant, j’ai compris les limites de l’associatif : j’ai souvent été gêné par le mélange des genres, avec les idées politiques. Le changement climatique est un projet factuel et scientifique. Ça ne doit pas être une bataille d’idées. J’ai aussi fait de la politique, un peu tous les partis sauf les extrêmes. Et là aussi, c’était très décevant en matière d’action. 

Quels conseils donneriez-vous aux élèves-ingénieurs qui auraient envie de s’orienter vers un « métier à impact » ?
Je m’en remettrais au précieux conseil de Jean-Marc Jancovici : formez-vous ! Suivez vos cours, réfléchissez et faites les choses comme vous le sentez. C’est à vous de choisir la barque dans laquelle vous souhaitez monter. J’aime bien l’image de Nicolas Hulot, avec le syndrome du Titanic. Il y a ceux qui restent dans les estafettes et qui pointent du doigt l’iceberg en criant « attention »; et puis il y a ceux qui décident de monter dans le bateau pour aller convaincre que l’iceberg représente un réel danger. Est-ce que vous êtes prêt à faire partie du système ou préférez-vous rester en dehors de celui-ci ? C’est une question fondamentale d’approche, d’ordre philosophique. Il n’y a pas de bonne réponse, chacun doit pouvoir aller là où il veut pour agir.

 

[1] : Réseau Français Étudiant pour le Développement Durable, aujourd’hui RESES (Réseaux Étudiant pour une Société Écologique et Solidaire)

 

 

 

Palabras clave

29 Jun
29/Jun/2022

Sciences & Société

« Quand on sait la difficulté de produire de l’énergie, on veut la préserver »

Diplômée du département génie énergétique et environnement en 2017, Alice Bodin a décidé de mettre ses compétences au service de la transition écologique. Ingénieure engagée, en plus de son activité dans le domaine de la rénovation énergétique, elle intervient à l’Atelier du Zéphyr, une association fondée par un autre ingénieur INSA, Clément Gangneux. Construction d’éolienne Piggott, cuiseur solaire, marmite norvégienne… À travers des stages accessibles à toutes et tous, ils souhaitent permettre à chacun de s’approprier la technique et de prendre conscience de la valeur de l’énergie. Alice Bodin est très impliquée sur cette question. Elle explique l’importance de se confronter à la matière pour avancer vers une forme de résilience énergétique. 

À sein de l’Atelier du Zéphyr, vous organisez des stages d’auto-construction d’outils low-tech, capables de produire de l’électricité, se chauffer, cuisiner ou conserver les aliments. Comment est venue l’idée ? 
Cette association a été fondée par deux ingénieurs qui souhaitaient redonner du pouvoir d’agir aux gens. L’auto-construction est un monde qui repose souvent sur des bricoleurs un peu fous qui expérimentent dans leurs ateliers et, la documentation, lorsqu’il y en a, est souvent peu accessible. L’idée était de favoriser l’apprentissage de la construction de ces outils qui permettent de maîtriser l’énergie comme des cuiseurs solaires ou des petites éoliennes. Bien sûr, il ne s’agit pas de fabriquer des outils qui soient capables de fournir de l’énergie à tout un pays ni de prôner le survivalisme, mais plutôt d’offrir aux stagiaires une occasion de se mettre en action pour faire face à la dépendance énergétique. Quand on touche à la matière, on comprend rapidement qu’il est difficile de produire de l’énergie, et naturellement, on a envie de la préserver. L’accès à l’énergie est un besoin vital aujourd’hui et on se rend compte que la plupart des citoyens sont dans le flou total sur la façon dont l’électricité arrive à la prise. Sans aucun prérequis technique, les gens viennent se former lors de nos ateliers ; ils prennent le temps d’apprendre et de comprendre le fonctionnement des outils.  

 


Éolienne Piggott en cours de construction (Atelier du Zéphyr)

 

Dans quelle intention les stagiaires viennent à vos ateliers ? Qui sont-ils ?
Nous accueillons beaucoup de personnes d’horizons différents. Souvent, ce sont des gens très curieux qui ont une appétence pour le travail manuel. Certains ont entendu parler de tel ou tel outil qui leur permettrait d’économiser sur leur facture ou qui ont besoin de faire quelque chose d’utile de leurs mains. J’ai remarqué que c’était toujours des gens qui savaient pourquoi ils étaient là : ils ont une certaine conscience écologique et ils veulent se mettre en action. Et effectivement, se confronter aux difficultés techniques qu’induit la production d’énergie est déjà un grand pas, notamment lorsque vous souhaitez adopter une posture de résilience vis-à-vis de votre consommation d’énergie quotidienne.

Pensez-vous que l’auto-construction soit une solution pour avancer vers un projet de société plus durable et juste ?
Durable oui, très certainement car quand on se rend compte de la valeur de l’énergie, on a tendance à vouloir l’économiser. L’auto-construction permet certainement de faire preuve d’humilité et de respect quand on sait le travail et l’énergie -humaine- que la fabrication d’un objet a demandé. Pour la participation à un monde plus juste grâce à l’auto-construction, je suis plus partagée. Il y a un vrai enjeu de rendre la connaissance accessible à tous, sans prérequis de compétences et c’est ce qui nous anime avec l’Atelier du Zéphyr. Cependant, fabriquer soi-même n’est pas gratuit, à commencer par l’achat des matériaux. Au sein de l’association, nous n’avons pas encore trouvé un véritable modèle économique socialement juste car nos formations ont un coût que nous maintenons très bas, mais qui peut freiner certains budgets. 

Aujourd’hui, le fonctionnement de nos objets techniques est de plus en plus complexe, à tel point que nous oublions de nous demander comment ils fonctionnent. Vous militez pour des objets qui soient « compréhensibles » ?
Il y a des gens qui se fichent de savoir comment les choses fonctionnent. J’ai des amis très engagés sur la question environnementale et qui n’ont pas spécialement envie de tout savoir sur la production d’électricité. Je crois que ce qu’il y a d’important dans le développement de la technique pour un monde plus juste dont on parlait plus haut, c’est le concept du « libre ». Je ne suis pas contre la technique, si le besoin l’exige. Actuellement, il se passe quelque chose d’extraordinaire avec les low-techs ; beaucoup de curieux s’intéressent à la façon de fabriquer ou de produire et peuvent avoir accès à une information accessible. Grâce à cette dynamique, beaucoup de citoyens comprennent l’importance de questionner leurs besoins et c’est quelque chose de très fort pour avancer vers une technique vertueuse. Et c’est une chose que m’a donnée ma formation au sein de GEN : c’est la conscience de l’impact et la nécessité de se demander : est-ce indispensable ? 


Cuisson d’une omelette à la poêle sur un four solaire (Atelier du Zéphyr)

 

Pour aller plus loin sur le sujet : 
Podcasts « Les cœurs audacieux » - Saison 2 / Épisode 5 - 21 avril 2022
 

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