INSA LYON

21 Dic
21/Dic/2017

INSA LYON

Voyage sur l’Hermione : une aventure hors du temps pour deux diplômées

Deux ingénieures INSA Lyon s'apprêtent à vivre une fabuleuse expérience sur la frégate historique l'Hermione, portée par la motivation mais surtout par le cœur. Récit d'un beau projet, placé sous le signe de l'aventure et de l'amitié.

« Hello, je suis Léa Jarry, diplômée GEN 2017, je suis arrivée à l’INSA en 2012 avec l’envie d’apprendre pour pouvoir faire bouger les lignes, en matière de développement durable notamment. Mes années INSA m’ont apporté énormément de confiance, dans mes capacités d’adaptation et d’apprentissage, dans mes relations avec les autres aussi. Mes proches peuvent en témoigner, je me suis épanouie et affirmée pendant mes études. Sans cette expérience, je ne sais pas si j’aurais eu le cran et le grain de folie nécessaires pour me lancer dans l’aventure de l’Hermione. Pour moi, le voyage sur cette frégate porte une symbolique forte : c’est avec mon bagage de formation et de vécu sur ces cinq ans que je quitte Lyon, et l’horizon me paraît grand ouvert. Je trouve que ça fait une belle conclusion à mes années étudiantes, et une transition parfaite avec mon nouveau poste, dans le développement de projets éoliens. »

« Salut, moi c’est Apolline Pibarot, je suis diplômée GMPP 2017, arrivée à l’INSA en 2012 également. Je suis depuis toujours déterminée à réaliser mes rêves et tous les projets un peu fous qui ont une curieuse tendance à éclore dans ma tête. C’est un peu pour ça que j’avais choisi Le modèle INSA forme des gens qui n’hésitent pas à voir grand et à sortir des sentiers battus. Je n’ai pas eu peur de me lancer dans ce projet, malgré tout ce que je faisais déjà en parallèle. Cette expérience est incroyable et c’est une nouvelle orientation professionnelle, presque même une nouvelle vie que j’ai pu découvrir à bord. »

Leur citation

« Nous sommes le prolongement de ces passionnés qui ont œuvré pour la construction de ce navire, nous mettons également notre pierre à l’édifice. »

Leur histoire
Tout commence en septembre 2012 lorsqu’elles s’assoient l’une à côté de l’autre dans le bâtiment du premier cycle. Elles ont en commun l'envie de devenir ingénieures, et un appétit d'aventures et de nouveaux horizons. Pari gagnant avec leur filière ASINSA, qui leur permet dès la première année de partir pour un stage d'un mois au Japon.

Léa : « ASINSA c'est le début de tout. D'une formation complète qui m'a donné une vraie culture technique et une ouverture sur le monde, mais aussi de liens solides avec des amis formidables. Cinq ans après, on est toujours à se soutenir et à se pousser en avant les uns les autres. »

C’est durant leur premier cycle INSA qu’elles entendent parler du projet de l’Hermione. Cette magnifique idée, cette fabuleuse aventure, une épopée des temps modernes qui remplit leurs yeux d’étoiles et qu’elles rêvent de vivre à leur tour.

Léa : « J'avais été voir le chantier de l'Hermione quand j'étais petite, mais je me suis décidée quand j'ai lu un article d'une gabière qui allait partir pour les Etats-Unis. Il y avait du voyage et de l'aventure, un esprit d'équipe essentiel. Et il y avait une notion d'empowerment ! Je me rappelle m'être dit : ça c'est une femme forte. Je ne sais pas si j'oserais. Et en fait si, j'ai osé. »

Apolline : « L’Hermione, la première fois que j’en ai entendu parlé, a matérialisé, sous le signe de l’aventure, toutes les limites de notre manière de voyager aujourd’hui. Si on y regarde de plus près, le voyage maintenant revient à sauter dans un train ou un avion et dormir jusqu’à l’arrivée, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il grêle. Trop facile donc… Sur cette frégate de légende, je souhaite redécouvrir notre relation au temps et l’effort du trajet plutôt que de le réduire à une simple formalité. »
 

L'histoire de l’Hermione
Ce bateau a une histoire particulière. Construite en 1779 elle emmena à son bord le marquis de La Fayette lorsqu’il est parti soutenir l’indépendance des États-Unis d’Amérique. L’Hermione pouvait alors accueillir jusqu’à plus de 300 personnes ! Elle avait été créée à Rochefort, qui était à l’époque un arsenal Royal conçu par Colbert à la demande de Louis XIV. Malheureusement, avec la paix avec nos voisins anglais, le déclin de la marine à voile et la fermeture de l’arsenal de la marine, Rochefort tombe peu à peu dans l’oubli. En 1997, l’association Hermione-Lafayette, décide d’entreprendre un immense chantier : celui de reconstituer la frégate de l’Hermione à son identique de l’époque. Tout est mis en place pour que la construction se fasse au mieux. Les plans d’origines sont retrouvés, les mêmes matériaux sont utilisés et surtout les techniques de fabrications sont respectées. Le chantier rencontre un véritable succès et en 2015 est enfin organisé un premier voyage, identique à celui de 1779. 
Le navire part ainsi de Rochefort pour rejoindre Boston.
Les médias suivent cette traversée et les retombées presse s’accumulent.


Léa et Apolline, elles, ont suivi l’opération de bout en bout. Et un jour, au détour d'une conversation, elles se décident : elles deviendront gabière sur l’Hermione !

« Ces femmes et ces hommes ont fait ce voyage avec des étoiles plein les yeux, nous voulions ces mêmes étoiles dans les nôtres. »

Mars 2017, les candidatures sont ouvertes, l'Hermione recrute de nouveaux gabiers pour son voyage en 2018, en Mer Méditerranée. Sur le papier, c'est assez simple. Il faut candidater à des sélections en envoyant un dossier de motivation.

Léa : « Dans les faits, l'association a reçu énormément de candidatures. On ne connaît pas le nombre exact, mais ça se chiffre à plusieurs centaines, dont les nôtres »

Apolline : « Un jour mes parents m’avaient demandé ce que je ferais si je n’étais pas prise sur l’Hermione. Je me souviens les avoir regardés en leur répondant sans ciller : je serai prise. Cela pouvait paraître orgueilleux, mais mon crédo est « quand je veux, je peux ! », et je voulais le réaliser, ce rêve ! »

Bingo ! Les deux jeunes filles sont retenues. Elles n’y croient pas, le rêve devient de plus en plus tangible. Elles vont pouvoir partager cette aventure comme elles avaient commencé leur aventure scolaire : ensemble. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu… Si Apolline peut suivre la formation classique en trois jours, durant l'été 2017, Léa, elle, est en stage à La Réunion et ne peut faire l'aller-retour à temps. L’étudiante s’organise pour pouvoir intégrer une autre session de formation. Elle insiste et obtient in extremis une place dans une session de formation dédiée aux groupes de l’Organisation Internationale de la Francophonie, pour une durée de cinq jours.

Ce que la formation à l’INSA leur a apporté pour cette expérience
Léa : « L'INSA, c'est déjà beaucoup de vécu, en termes de relations humaines. J'y ai aussi développé des capacités d'adaptation et d'apprentissage qui me servent sur le navire. Enfin, tout le côté technique m'intéresse, j'ai été très intéressée par la partie moteur dans les cales, et aussi le système de désalinisation de l'eau. »
Apolline : « L'INSA m'a apporté les outils me permettant de comprendre facilement le gréement et le fonctionnement technique d’un bateau. C’est aussi beaucoup de vie associative à travers laquelle j’ai pu développer les qualités humaines qui me permettent de vivre pleinement ce projet aujourd’hui. »

Ce qu’elles souhaitent à l’Hermione pour l’avenir
Léa : « Le commandant du navire voudrait faire un tour du monde avec l’Hermione. Je souhaite de tout cœur que ça se réalise. Ce navire est fait pour les grandes aventures, pour créer des liens entre les gens et les mondes ! Je ne peux que souhaiter que ça continue. »
Apolline : « L’Hermione coûte très cher en navigation. J’espère que nous trouverons un mécène qui pourra nous soutenir et nous permettre de faire voile plus souvent et toujours plus loin ! »

Départ prévu pour 2018 !

Copyright photo : Djev Photograph​

 

Pour aller plus loin sur le sujet : 
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